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adieu Marilyn, bonjour Lara - Université de Lausanne

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→postes à responsabilité, mandats politiqueset, à l’avenir, pourquoi pas, lesarmes.Substitut <strong>de</strong> pénis !?«Un psychanalyste freudien diraitsans doute que les armes constituent unsubstitut <strong>de</strong> pénis pour les femmes»,reprend Melody Bourbon avec un petitsourire ironique. Il n’aurait pas entièrementtort. Dans toutes les sociétés, lesarmes ont un contenu symbolique etpolitique. Comme l’explique SéverineRey, doctorante en anthropologie àl’UNIL et spécialiste <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>genre, «les armes sont traditionnellementles attributs du pouvoir et <strong>de</strong>shommes qui s’en sont attribué le monopole.L’i<strong>de</strong>ntité masculine s’est construiteautour <strong>de</strong>s armes et <strong>de</strong>s outils.»Pourtant, la plupart <strong>de</strong>s mouvements<strong>de</strong> libération ont pris les armes, sauf celui<strong>de</strong>s femmes. Pourquoi ?Femmes en armes : <strong>adieu</strong> <strong>Marilyn</strong>, <strong>bonjour</strong> <strong>Lara</strong>SOCIÉ T ÉPeut-être parce que contrairement àces <strong>de</strong>rniers, le mouvement <strong>de</strong> libération<strong>de</strong>s femmes ne revendique pas un territoiremais <strong>de</strong> nouveaux rôles sociaux.»Le combat<strong>de</strong>s révolutionnairesPeut-être aussi parce que cela nechange pas forcément le comportement<strong>de</strong>s hommes. «Le Mon<strong>de</strong> diplomatique»rapporte l’exemple <strong>de</strong>s ex-combattantesdu Front populaire <strong>de</strong> libération<strong>de</strong> l’Erythrée. Au combat, ces révolutionnairesétaient les égales <strong>de</strong>s hommes.Elles avaient <strong>de</strong>s gra<strong>de</strong>s, dirigeaient <strong>de</strong>sunités combattantes.A la démobilisation, la société civileleur a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> retrouver leur rôled’épouse et <strong>de</strong> travailleuse soumise,comme si <strong>de</strong> rien n’était. Elles n’y sontpas parvenues. Les employeurs refusaientd’engager ces fortes têtes.Aujourd’hui, plusieurs programmesgouvernementaux ai<strong>de</strong>nt ces femmes àcréer leur propre entreprise.Les Erythréennes ne font pas figured’exception en Afrique. En 1996, le film«Flame» dénonçait le sort semblable <strong>de</strong>sanciennes combattantes <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong>libération du Zimbabwe, après leurretour du maquis.Il est bien sûr hasar<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> comparerla situation <strong>de</strong>s femmes dans unesociété rurale avec ce qui se passe dansle mon<strong>de</strong> occi<strong>de</strong>ntal. D’autant qu’onignore tout <strong>de</strong>s conséquences sociales<strong>de</strong> l’incorporation <strong>de</strong>s femmes dansl’armée israélienne, pour citer un casproche <strong>de</strong> notre modèle. Néanmoins, siles femmes se sentent légitimées à recourirà l’usage <strong>de</strong> la force pour se protéger,c’est peut-être que la représentationqu’elles ont d’elles-mêmes a changé.Bye, Bye, <strong>Marilyn</strong>.Giuseppe MelilloSelon les anthropologues, les armes et les outils sont traditionnellement <strong>de</strong>s attributs du pouvoir.Ce n’est pas <strong>Lara</strong> Croft qui va dire le contraireParamount Pictures50A LLEZ SAVOIR! / N° 20 JUIN 2001

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