12.07.2015 Views

E NE DIT PAS - Archives du MRAP

E NE DIT PAS - Archives du MRAP

E NE DIT PAS - Archives du MRAP

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

i-----14Après le vote <strong>du</strong> (joncile (L'Abbé PIERRE.·« Un acte de véritéet de courage »FAUT-IL, pour désig-ner ce texte, Qui n'a pas fini de soulever des réactionspassionnées, oarler de Déclaration <strong>du</strong> Concile « sur les problèmesjuifs? » ..Ne serait-il pas beaucoup plus profon- normale, de toutes les sortes de Vtcttmesdément exact de parler de déclaration de ce que l'on peut appeler « le pêché(humblement faite, car elle comporte la des racismes préten<strong>du</strong>s religieux ? J)reconnaissance des péchés des chrétiens Il faut des déclarations de vérité_comme des autres humains) sur l'univer- Et puis des actes de vérité.salité de la fraternité humaine et l'uni- Travaillons maintenant ensemble àversalité de l'égarement humain, et l'universalitéde la vocation humaine à lasanctification ren<strong>du</strong>e surnaturellementpossible par la valeur <strong>du</strong> sacrifice volontairementoffert de Jésus, fils de Marie,Incarnation <strong>du</strong> Verbe de l'Eternel, UniquePerfection et Plénitude d'Amour ?,Ce texte veut replacer les réalités religieuses,de ce que l'on appelle, au longdes siècles, les problèmes juifs, à leur'place à l'intérieur <strong>du</strong> . drame humain total.Tout texte est incomplet et imparfait.Tout texte peut être sollicité par lespassions.Tel qu'il est, celui-ci est à la fois unacte de Vérité et de Courage_Courage, non seulement de se recon·naitre soi aussi, pécheur parmi tous lesautre;, mais courage également, en témoignantpour le maximum possible devérité, de consentir au risque de fâcherd'autres frères pourtant autant aimés.Lorsque l'on a commencé d'oser unpas de plus vers la vérité et le courage,quasi nécessairement l'on s'est exposé àdes coups nouveaux, et la vérité insatiableappelle à d'autres pas encore.Espérons, tous, et unissons nos sincéritéset nos prières pour que, d'une part,sous les coups nous gardiOns la sérénitéqui témoigne de la joie de la vérité, etpour que, d'autre part, face aux exigencesde cette vérité, nous continuions d'ouvrirnos yeux, notre intelligence et notreamour, pour comprendre et vouloir lesactes à venir, à accomplir.Le plus prochain de ces actes nécessairesne sera-t-il pas, pour les croyantsde toute race, de se reconnaître le ~evoirde prendre constamment, en esprtt deréparation poUir l'humanité entière, .lacharge, au-delà des politiques de nattonalités,de la remise en condition de vieAlbert GRANTceux-ci.Secrétaire général de l'Union des SociétésMutualistes Juives de France :« Une ère nouvelle »IL est indéniable Qu'à la suite <strong>du</strong>récent vote de la session <strong>du</strong> ConcileŒcuménique, une voie nouvelleest en train de s'ouvrir dans les relationsentre les peuples à travers latrouée effectuée dans le mur séculairedes attitudes hostiles <strong>du</strong> catholIcismeenvers les juifs.En effet, l'encouragement de VaticanII à une estime mutuelle entre chrétienset juifs, pour remplacer la réprobationrui avait cours naguère enversces derniers, traités de « race maudite» qui aurait été « déïcide », est enmesure de bouleverser à l'avenir lescomportements néfastes <strong>du</strong> passé, illustréspar l'Inquisition. Nous ne saurionsoublier aue, sur cette base religieuses'est greffé l'antisémitisme politique,Qui a abouti au p'énocicle nazi.Déciclément, les six millions cie VICtimesjuives innocentes pesaient lourdementdans l'examen de conscience conciliaire.Si, dorénavant, les recommandations<strong>du</strong> 20 novembre dernier de la plus hauteautorité catholique entrent dans la pratiqueQuotidienne de l'Eglise, on pourradire Que l"antisémitisme perdra son soutienpopulaire, ce Qui est décisif pourl'avenir.Il est à vrévoir. dans la nouvelle conjoncture,Que des orêches soient 111"OnOncés<strong>du</strong> haut des chaires des Eglises enSuite de la )page centraleMme Suzanne COLLETTE-KAHNVice-Présidente de la Ligue Française et Secrétaire générale de la Fédérationinternationale des Droits de l'Homme«. Il reste beaucoup à faire »LE 20 novembre dernier, le Concile œcuménique réuni à Rome a enfin votéle texte deDuis 10ngtemDs atten<strong>du</strong> Qui définit la position de l'Eglise catholiquevis-à-vis des religions non chrétiennes.Que dit ce texte ?Il déclare tout d'abord que l'EgliseCatholique « ne rejette rien de ce qui estvrai dans la r eligion bouddhiste J) qu'elleconsidère avec respect les musulmans« qui adorent le Dieu vivant, tout puissantcréateur <strong>du</strong> ciel et de la terre J) - etqui, s'ils ne reconnaissent pas J ésus, « seréfèrent souvent au prophète Abraham etvénèrent Marie, en sa qualité de mère<strong>du</strong> prophète J ésus ».Le Rabbin André ZAOUI .« Un tournant lumineux »COMME l'aurait fait Jules Isaac, s'il avait vécu, nous nous félicitons de laDéclaration courageuse d~ Vatican II sur.le~ juifs e~ no?s espérons !=Iu'ellesera définitivement adoptee d'ms I~ .Co~StltutlOn de 1 Eghse. C~tt~ I?eclarationmarque un tournant lumineux dans l, hIstOIre ?es r~pport~ <strong>du</strong> chnstJan~sme e~général avec les juifs. Elle pourra creer le necessalre chmat de confIance al'intérieur <strong>du</strong> monde des croyants de l'Occident, et dans ce cas, servir d'exempleà toute l'humanité pour le rapprochement et l'amitié entre toutes les religions del'Occident comme de l'Orient.C'est aussi un exemple pour nous, Juifs, Qui avons besoin de mettre en pratiquela maxime de Billel : « Aime la paix, poursuis la paix, aime les créatureset rapproche-les de la Loi divine» (Avoth l, 12).Nous espérons enfin Que lors d'un prochain Concile, la réforme profonde dela théologie, déjà amorcée, am~n~ra les Père~ conc!liaires à un aut;e a~ t e decourage : reconnaître Q~e les JUIfs sont deP?I~ touJ~urs le peup~e d IS,rael.. Eneffet, ce Qui est anachronlOue est non p~ s les Hl1fs, n;als la, c0!1ceptlOn the?loglQuequi ne semble pas encore les reconnaltre comme etant 1 U1l1Que et vraI peuplevivant d'Israël, des temps bibliques à nos iours.· Peuple des Prophètes, auqueld'ailleurs peuvent se joindre d'autres nations Qui formeront ensemble dans lestemps messianiques. le Peuple de Dieu (Isaïe II, 2-4 ; Michée IV, 1-3 ; Zacharie II,IS, VIII, 2S.)M. Olivier* Suite de la page centrale.« théâtre d'humanité » - comme lecondensé de la condition humaine, dema propre condition dirait un chrétienconscient. Ainsi aurait été ren<strong>du</strong>e impossiblela réaction des chrétiens -orthodoxes, catholiques ou monophysites- Qui vivent dans les pays arabes.Pour souligner le caractère limité decette réaction, je voudrais rappeler Quepresque toutes les Eg-lises nrthodoxesont ratifié, à la troisième Assemblée <strong>du</strong>Conseil Œcuménique des Eglises, réuniefaveur de l'amitié envers les juifs etcontre la haine antijuive, et Que les catéchismesenseignent l'ég-alité entrechrétiens et juifs au lieu <strong>du</strong> méprisd'antan.Alors, on peut espérer Qu'une ère nouvelleapparaîtra dans le moncle où l'excitationd'un peuple contre un autre,préparant les guerres, pourra céder laplace à la reconnaissance de l'égalitéQui perpétuera la Daix.CLEMENTen 1962 à la Nouvelle-Delhi, une déclarationdont voici l'essentiel : « L'Assembléeexhorte ses Eglises membres àrésister de toutes leurs forces à touteforme d'antisémitisme. Dans l'enseignementreligieux chrétien, les événementshistoriques Qui ont con<strong>du</strong>it à la Crucifixionne devraient pas être présentésde manière à faire assumer aux juifsd'aujourd'hui des responsabilités Qui incombentà notre humanité tout entièreet non à une seule race ou communauté.Des juifs ont été les premiers à accepterJésus, et des iuifs ne sont pas lesseuls à ne Das le reconnaître encore. »Ces textes convergents me paraissentextirper les racines (pseuclo-) chrétiennescie l'antisémitisme. L'assassinat -par chacun de nous, et d'abord par moi- <strong>du</strong> Dieu fait homme par amour,l'assassinat Quotidien de l'amour est unerévélation si écrasante Que la chrétientéhistorique n'a pu la porter. Elle acherché alors un bouc-émissaire et faitsubir aux juifs - au moment où elles'enlisait partiellement dans les tentationsde la puissance - le destin mêmede « l'homme cie douleurs ». Ainsi,comme l'écrivait Berdiaev, « les chrétien~se sont interposés entre le Christet les juifs, dissimulant à ceux-ci l'imageauthentique <strong>du</strong> Sauveur ».La pénitence nécessaire des chrétiens,leur souffrance enfin commune aveccelle cles juifs dans certains pays del'Est prouvent Que nous sommes entrésdans une nouvelle époque de l'histoirespirituelle des hommes, où « la lueur<strong>du</strong> four crématoire d'Auschwitz... seconfond avec une autre lueur, celle de1 la Croix » (J. Isaac).Faisant allusion aux « dissentions etinimitiés » - (les croisades <strong>du</strong> Moyen­Age par exemple ?) - qui se sont manifestéesau cours des siècles entre chrétienset musulmans, le Concile exhorteles uns et les autres à oublier le passé,à s'efforcer de se comprendre mutuellement,afin de « faire progresser ensemble,pour tous les hommes, la justice sociale,les biens moraux, et aussi la paix et laliberté ».Puis vient, dans le texte, la déclarationconcernant les juifs : déclaration atten<strong>du</strong>eavec une curiosité particulière enraiSOn des atrocités commises contre euxpar l'hitlérisme ; vis à vis desquelles laplus haute autorité de l'Eglise Catholiqued'alors, le Pape Pie XII, a gardé un silencepour le moins étrange ...*Que l'on soit chrétien ou non chrétien,croyant ou incroyant, ce texte <strong>du</strong> Concileamène le lecteur à faire quelques réflexions,et ne va pas sans provoquer chezlui quelques réactions ...La première qui lui vienne à l'esprit estcelle-ci : « Mieux vaut tard que jamais! »A-t-il, en effet, fallu près de 2000 ansà l'Eglise catholique pour découvrir lesliens historiques existant entre la religionjuive et la religion chrétienne ? Luia-t-il fallu tant de siècles pour se rendrecompte qu'il était monstrueusement injusted'accuser tous les adeptes de la religionjuive qui se sont succèdé à traversles âges, de la mort présumée <strong>du</strong> Christ ?Et si, comme on veut le croire - lesdignitaires de l'Eglise catholique ont depuisfort longtemps reconnu l'existencede ces liens historiques et la monstruositéde cette injustice : qu'ont-ils fait pourque les fidèles en prennent égalementconscience ? - Qu'ont-ils fait, a'1 C'lursdes siècles, pour empêcher et condamnerles persécutions de tous genres que lesjuifs ont subies dans le passé : un passéqui hélas s'est prolongé jusqu'à nosjours, et que l'Eglise préfère visiblementoublier ? ..Certes on ne peut que se féliciter deses bonnes intentions présentes, on nepeut toutefois se défendre d'une certaineinquiétude en constatant que ce texteprudent et modéré - n'a pas réuni l'unanimité<strong>du</strong> Concile, qu'il a été voté par1657 voix contre 99 et 242 réserves, que levote n'est que provisoire et ne deviendradéfinitif que l'an prochain, après unnouvel examen <strong>du</strong> Concile.Et même l'on demeure confon<strong>du</strong> en apprenantque le vote de ce texte a suscitéde vives réactions hostiles parmi les Chrétiens<strong>du</strong> Moyen-Orient (sans parler del'hostilité ouverte des Arabes obéissantà des mobiles purement politiques).On en conclut que l'Eglise a encorebeaucoup à faire pour imprégner certainsde ses fidèles <strong>du</strong> véritable esprit chrétien.VIENT DE PARAITRE :Jean BOULIER, ancien professeur à la Facultélibre de Droit de Paris : « lE CON­CilE VATICAN Il - U<strong>NE</strong> EXPLICATION ».Une étude ronéotypée de 56 pages Simpleinterligne, tirage limité. Prix: 9 Frs franco.C.C.P. les Editions <strong>du</strong> Monde Réel, Parisn° 10.865.02 (ou chèque bancaire) , 15, rueMontmartre, Paris-1 ".Un entretien avec Max-Pol FOUCHET* Suite de la pogge 13.Heureusement, d'autres critiques, sur·tout M. Georges Balandier, ont fait lepoint. Georges Balandier a été très sé·vère lorsqu'il a dit qu'on se trouvaitdevant un « Ubu africaniste ». Juge.ment presque sans appel si l'on songeque M. Balandier e,t l'un des meilleursafricanistes, lui.On n 'écrit pas un livre à la légèresur les jeunes Etats d'Afriqué au momentoù ils tentent de se donner uneligne politique, de se constituer en. Etat, parce qu'il faut attendre que cesgens aient appris ce que nous, nous neleur avons pa', appris (et qu'il faudraitparfois nous a.pprendre !) Si le Congoa été le théâtre des scènes de violenceet de massacres que nous savons, c'estparce que la puissance de tutelle de laBelgique a refusé, pendant tout sonmandat, une promotion humaine auxpopulations congolaise ,.Si, aujourd'hui se récolte la. tempête,il faut nous en prendre à nous-mêmes.C'est un peu plus vrai, un peu plusutile, que de montrer une égalité desottise entre des colonialistes qui neveulent pas cesser d'être colonialistes etde, noirs qui ont pris tous les défautsdes blancs .A la télévision, je n'ai pas « attaqué»M. Conchon et son livre. J'ai tenté defaire un examen de critique et de citoyen.Le critique littéraire avait le droitd'exprimer par la parole ce qu'il pensaitde la valeur littéraire de cet ouvrage,et le citoyen avait le droit d'exprimerson inquiétude publiquement. Que ces)it par la pal·ole ou par l'écrit, c'estlà le devoir le plus élémentaire d'uncriti.que. Il n'y a, de ce point de vue,nulle différence entre une critiqueécrite et une critique parlée. Quant àla puissance de diffusion de la T.V.,elle ne pouvait rivaliser en l'oceurenceavec celle de la presse qui, dans saquasi totalité, entretenait ·,es lecteurs<strong>du</strong> Prix Goncourt 1964, lui assurantainsi une audience incomparable.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!