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145_essai_lifting3:Mise en page 1 - Force EDC

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J’apparti<strong>en</strong>s à la catégorie des pompiers, je dis çaà ceux qui veul<strong>en</strong>t mettre le feu.Je vous salue, étudiants de <strong>EDC</strong>, je voudrais vousdire combi<strong>en</strong> c’est un bonheur pour moi, d’abordde me retrouver avec vous dans ce théâtre magnifique,un théâtre qui a une force exceptionnelle,merci Robert Hossein, merci Alain Delon d’avoirpermis à Alain-Dominique Perrin d’organisercette manifestation ici. Pour faire du Séguéla, icila création fait l’amour avec la communication.Celle-là, il aurait pu la dire.C’est un lieu de vie, c’est un lieu fort et c’est unlieu où nous sommes heureux de nous retrouverchaque année.Pour moi <strong>EDC</strong> c’est une ambiance de sincérité,d’amitié et de fidélité que j’aime bi<strong>en</strong> mieux queles milieux que je fréqu<strong>en</strong>te par ailleurs, desmilieux où l’on préfère la banane pour sa peauplutôt que pour son fruit.Je voudrais saluer mon ami Alain-Dominique, luidire l’admiration que j’ai pour lui pour ce qu’il est,pour ce qu’il fait et lui dire qu’il est pour moi ceque représ<strong>en</strong>te cette valeur éthique du désintéressem<strong>en</strong>t.Quand on regarde dans ton emploi du temps d’unejournée ce qu’il y a de désintéressé, c’est imm<strong>en</strong>se.Luc Ferry explique souv<strong>en</strong>t que c’est ce désintéressem<strong>en</strong>tqui fait la valeur éthique qu’il fautdéf<strong>en</strong>dre aujourd’hui dans notre société.Je veux déf<strong>en</strong>dre chez Alain-DominiquePerrin cette part de don de lui-même auxjeunes de <strong>EDC</strong> et aux multiples activitésculturelles et je voudrais lui dire aussi queses amis appréci<strong>en</strong>t sa disponibilité et ce don qu’ilfait de lui-même.Comme il dit les choses assez clairem<strong>en</strong>t, ce n’estpas trop le g<strong>en</strong>re langue de bois, il vous a dit : « Ilva falloir remettre la France au travail, il faut rétablirla valeur travail ».Alors je vais pouvoir dire à Alain-Dominique quece n’est pas mal parti.J’ai un de mes amis qui a organisé une petite « réunionTupperware » à la Porte de Versaillesdimanche, et il a ce raisonnem<strong>en</strong>t que je trouvetrès juste et très fort.Il dit qu’au fond si il y a une crise dans la sociétéc’est parce qu’il y a une crise du travail et que sion revalorise le travail et si on compr<strong>en</strong>d que c’estpar le dépassem<strong>en</strong>t, par la valeur travail qu’onpeut remobiliser, remotiver, ressouder et recréerdes li<strong>en</strong>s, on règlera les problèmes de la crise dela société.Donc ce camarade, j’ai beaucoup d’estime pourlui, et je trouve que, je ne fais pas de politique etpuis surtout je ne veux pas faire de peine à JacquesSéguéla, mais je trouve qu’il s’est mis à la hauteurde la fonction dimanche et ça nous a fait un grandplaisir et <strong>en</strong> plus ça rassure Alain-Dominique.Alors, dans cette journée, je félicite toutes les<strong>en</strong>treprises qui ont reçu leur prix et je voudraisparler aux jeunes et pr<strong>en</strong>dre l’exemple de troispersonnalités pour leur montrer quelques valeursd’aujourd’hui.Annette Roux tout à l’heure nous a parlé du pouvoiret notamm<strong>en</strong>t de cet attachem<strong>en</strong>t au pouvoir.Moi je fais partie des g<strong>en</strong>s qui ont été plutôt libérés,<strong>en</strong>fin je reconnais que c’est une exception.Mais je voudrais rassurer ceux qui ont peur qu’ons’accroche trop au pouvoir : je p<strong>en</strong>se qu’un mandatréussi - c’est vrai dans l’<strong>en</strong>treprise comme dansla république - un mandat réussi, c’est une successionréussie.« Pour moi <strong>EDC</strong> c’est une ambiance...que j’aime bi<strong>en</strong> mieux que les milieuxque je fréqu<strong>en</strong>te par ailleurs... »Je voudrais saluer <strong>en</strong> Annette Roux aussi ce messagedes V<strong>en</strong>dé<strong>en</strong>s, parce que toujours <strong>en</strong> circulantdans notre bonne France, j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dais et j’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dstoujours des g<strong>en</strong>s qui me dis<strong>en</strong>t « mais ilfaudrait que l’État fasse ceci, il faudrait des routes,il faudrait des autoroutes, il faudrait des trains,des TGV, il faudrait beaucoup de moy<strong>en</strong>s pourque l’on se développe ».Les V<strong>en</strong>dé<strong>en</strong>s, sur ce bout de terre au bout de lamer, ils n’ont eu ni autoroute, ni TGV, ils avai<strong>en</strong>tsimplem<strong>en</strong>t le goût de l’<strong>en</strong>treprise, cette volontéet cette ambition de travailler.Dans la culture même des V<strong>en</strong>dé<strong>en</strong>s, je p<strong>en</strong>se qu’ily a un apport très important pour notre cultur<strong>en</strong>ationale : il faut voir comm<strong>en</strong>t cette terre a développéces PME (Petites et Moy<strong>en</strong>nes Entreprises)L’<strong>en</strong>semble des éditions de cette manifestations’est déroulé sous le parrainage et <strong>en</strong> la prés<strong>en</strong>cede Monsieur Jean-Pierre Raffarin, Anci<strong>en</strong> PremierMinistre et Sénateur de la Vi<strong>en</strong>ne.qui sont dev<strong>en</strong>ues de très grandes <strong>en</strong>treprises.Vraim<strong>en</strong>t là-bas, il y a un climat <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurial.Aux jeunes de <strong>EDC</strong>, je veux dire qu’au fond jecrois que le mot clé - Jacques Séguéla tu vas leurparler de passion - c’est le même mot, mais c’estune autre approche, c’est le mot de « projet ». C’estune vieille conviction philosophique humaniste,c'est-à-dire qu’au fond de nous-même, au fond dechacune et chacun d’<strong>en</strong>tre vous, il y a un projet etc’est à vous de le trouver.Vous pouvez le trouver par la passion, vous pouvezle trouver par l’ambition, vous pouvez le trouverpar le travail, mais il faut que vous trouviezvotre projet et vous trouverez ce projet souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>allant chercher au fond de vous-même un équilibre,une forme de sérénité.Je p<strong>en</strong>se que c’est très important d’atteindre cestade où vous s<strong>en</strong>tez votre projet et où vous maîtrisezvotre projet.Et sans faire de politique, mon ami dont je parlais,dimanche, c’est ça sa force. Il arrive serein àun mom<strong>en</strong>t où il est <strong>en</strong> équilibre lui-même avecson projet.Jacques Séguéla m’avait dit un jour « N’oubliejamais que celui qui achète une perceuse, il n’apas besoin de perceuse mais qu’il veut des trous.Son problème c’est le trou, ce n’est pas la perceuse.»Alors n’oubliez jamais le projet et la perspective,ne confondez jamais la perspective avecle moy<strong>en</strong>.Je p<strong>en</strong>se au produit star, je p<strong>en</strong>se à cetteréflexion sur la communication et la société et aufond la force d’un Séguéla, c’est d’avoir cette cohér<strong>en</strong>ce<strong>en</strong>tre une p<strong>en</strong>sée et une action. Ce que vousdevez ret<strong>en</strong>ir, c’est que la modernité, la puissance,ce n’est pas la technicité de l’action, ce n’est passeulem<strong>en</strong>t la puissance de l’action, c’est la cohér<strong>en</strong>cede la p<strong>en</strong>sée et de l’action.Et si vous ne cherchez pas au fond de vous-mêmequelle est la cohér<strong>en</strong>ce, vous ne démultiplierezpas vos forces, vous n’atteindrez pas cet équilibrequi vous r<strong>en</strong>d maître de votre projet.Je p<strong>en</strong>se que c’est un des élém<strong>en</strong>ts très importantsde la société moderne qui méprise quelquefois lap<strong>en</strong>sée mais la p<strong>en</strong>sée est néc<strong>essai</strong>re pour guidervotre propre action.Chez Martin Bouygues, je voulais signaler unautre équilibre dont je suis admirateur, c’est celui<strong>en</strong>tre la tradition et l’innovation.Cette capacité à changer <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce sans faireune révolution, à créer <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce sur desbases qui sont des bases historiques.C’est une p<strong>en</strong>sée tout à fait quelconque, mais jep<strong>en</strong>se qu’elle est tout à fait juste.Le nouveau ne doit pas s’affronter à l’anci<strong>en</strong>, ildoit lui succéder.Quand vous regardez le Groupe Bouygues, vousvoyez qu’il est toujours le champion de son métiermais vous le voyez rayonner dans les télécommunicationset déjà dans l’énergie et peut-être<strong>en</strong>core plus demain. Vous le voyez conquérirde nouveaux espaces qui sont les espaces duXXI ème siècle. Je p<strong>en</strong>se que c’est ça qui est trèsimportant aussi dans la vie d’une <strong>en</strong>treprise, dansla vie d’une école mais aussi dans la vie d’unepersonne.Quelle est notre part de continuité, quelle est notrepart de changem<strong>en</strong>t, quelle est notre part de tradition,quelle est notre part de modernité ?Le « tout-tradition » conduit au passéisme et le« tout-modernité » aussi peut conduire sansrepères à l’av<strong>en</strong>ture. Donc au fond de vous-même,dans chaque décision que vous aurez à pr<strong>en</strong>dre,vous aurez à chercher ce que vous êtes vous-mêmeet ce à quoi vous devrez être fidèle et quelle estvotre part d’audace, votre part d’initiative, votrepart de bouleversem<strong>en</strong>t et de subversion.Je p<strong>en</strong>se que cette femme et ces deux hommesdont je vi<strong>en</strong>s de vous dire quelques mots sont pourvous des exemples qui doiv<strong>en</strong>t faire réfléchir desjeunes dans leur parcours et dans leur propreréflexion.En un mot, je p<strong>en</strong>se que vous devez ne pas avoirpeur de l’av<strong>en</strong>ir, j’ai une conviction profonde, c’estque notre société est aujourd’hui possédée, dominéepar une catégorie démographique plus nombreuse,les baby-boomers dev<strong>en</strong>us papy-boomers.Ce sont des g<strong>en</strong>s qui dans notre société sont dev<strong>en</strong>usles plus nombreux et sont dominants dans lap<strong>en</strong>sée. Ce sont eux qui, dans les années 60, ontposé des problèmes à la maternité, ce sont euxqui, quand ils sont arrivés au bac, ont réussi sansqu’on le leur donne, ce sont ceux qui, une fois arrivésà l’Université, ont créé des bonnes pagaillesavec un certain nombre de séquelles <strong>en</strong>coreaujourd’hui.Quand ils sont arrivés sur le marché de l’emploi,ils ont tout bouleversé, maint<strong>en</strong>ant ils pos<strong>en</strong>t laquestion des retraites et ils s’interrog<strong>en</strong>t sur lanature de la dette. Ce n’est pas que la dette leurfait très peur pour eux mais c’est qu’ils n’avai<strong>en</strong>tpas été habitués à ce que ce soit un problème parcequ’avant il y avait des dévaluations pour corrigerles dettes et que maint<strong>en</strong>ant il faut les assumer.Cela veut dire qu’il n’y a pas de facilité, qu’il y ades pays qui ont réussi à le faire mais que ça ne sefait pas dans la facilité et cette génération que jerespecte, puisque j’<strong>en</strong> fait partie, est une générationqui a dit il y a 30 ans « place aux jeunes » etqui dit aujourd’hui « n’oubliez pas les s<strong>en</strong>iors ».Cette génération, au fond, si vous regardez, unegrande partie d’elle-même a peur.Peur devant les changem<strong>en</strong>ts, elle a peur parceque le travail n’est plus le travail, la frontière n’estplus la frontière, les pays sous-développés ne sontplus des pays sous-développés, la maladie n’estplus la maladie, la vieillesse n’est plus la même« Chaque génération a ses savants,chaque génération a ses ingénieurs,chaque génération a ses citoy<strong>en</strong>s... »vieillesse. Et tout ce <strong>en</strong> quoi cette génération a crufinalem<strong>en</strong>t, elle le voit aujourd’hui filer <strong>en</strong>tre sesmains et elle est inquiète et elle a peur et elle voudraitvous transférer sa peur.Mais il ne faut pas qu’une génération reçoive lespeurs d’une autre génération.Chaque génération a ses savants, chaque générationa ses ingénieurs, chaque génération a sescitoy<strong>en</strong>s et chaque génération trouve une solutionà un problème qui lui est posé.Donc il faut éviter aujourd’hui ce transfert de stress.On <strong>essai</strong>e d’expliquer que le monde aujourd’huiserait un monde très inquiétant, mais le monde desannées 50, ce monde qui sortait d’une guerre mondiale,ce monde qui connaissait avec le nazismel’ultra-terrorisme, ce monde qui connaissait lamisère contin<strong>en</strong>tale de toute l’Afrique, ce monde desannées 50 n’était pas forcém<strong>en</strong>t plus gai, plus rassurantque le monde d’aujourd’hui. Alors n’ayezpas peur du monde mais pr<strong>en</strong>ez-le <strong>en</strong> main. Etn’ayez pas de craintes parce qu’une génération qui,naturellem<strong>en</strong>t, doit faire face aux mutations, à descraintes et <strong>essai</strong>e de faire croire que ces craintes nesont pas pour elle mais pour vous.Vous avez l’énergie, vous avez l’innovation, vousavez la capacité si vous trouvez cette alliance de lacréation et de la communication, c'est-à-dire cettecapacité à faire face à l’av<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> vous-même. Quevous dégagiez cet humanisme du projet qui peutvous aider à surmonter les difficultés et vous aureztoutes les chances d’avoir une vie largem<strong>en</strong>t aussiheureuse que celle de vos par<strong>en</strong>ts.Regardez cet indicateur assez extraordinaire :<strong>en</strong>core aujourd’hui, Monsieur Messmer et MonsieurBarre, deux premiers ministres particulièrem<strong>en</strong>trespectables, écriv<strong>en</strong>t dans un très grandjournal dirigé par une personnalité au nom brillantet au prénom <strong>en</strong>core plus,et nous dis<strong>en</strong>t quec’est incroyable qu’aujourd’hui il n’y ait qu’ 1%d’ouvriers à Polytechnique.Mais les ouvriers ne sont plus des ouvriers et surtoutPolytechnique n’est plus Polytechnique.Il n’y a plus toutes ces grandes <strong>en</strong>treprisespubliques qui recevai<strong>en</strong>t ces polytechnici<strong>en</strong>scomme dans le temps qui était le signe d’une carrièreorganisée, les choses ont fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>tchangé.On crée 1 million d’<strong>en</strong>treprises <strong>en</strong> 5 ans dans cepays maint<strong>en</strong>ant. Polytechnique n’est pas la voieaujourd’hui de l’épanouissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>euriald’évid<strong>en</strong>ce. Les statistiques ne sont pas bonnes, ilfaudrait que l’on regarde la place des jeunes dansla création et on verra qu’il y a tout à fait de quoiavoir confiance dans l’av<strong>en</strong>ir.Je p<strong>en</strong>se vraim<strong>en</strong>t qu’il ne faut pas que vous ayezpeur de l’av<strong>en</strong>ir car vous avez, pour peu quevous pr<strong>en</strong>iez cet av<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> main, la possibilitéde faire face aux difficultés.Alors ayez confiance mais p<strong>en</strong>sez vous-même àcet humanisme dans lequel vous trouverez lessolutions de l’av<strong>en</strong>ir, vous avez devant vous plusieurshumanismes qui ont été proposés par lessiècles précéd<strong>en</strong>ts.Vous avez l’humanisme du ciel, vous avez l’humanismede la société, vous avez l’humanisme de lapersonne.Créez votre propre humanisme de la vieaujourd’hui. Et affirmez que c’est plus par ce quevous trouverez dans votre école, dans votre formation,c'est-à-dire le goût du dépassem<strong>en</strong>t, plusque par ce qui a été expliqué p<strong>en</strong>dant des générationspar la p<strong>en</strong>sée marxiste, que c’était l’affrontem<strong>en</strong>tqui faisait le progrès, que vous irez chercherla vie plus grande que vous-même. Allez chercheravec les autres la fraternité avec le respect de lavie des autres, allez chercher avec votre relationau monde cette bataille pour la vie, de sorte quela planète devi<strong>en</strong>ne cet espace durable pour notreespèce, allez chercher cette p<strong>en</strong>sée qui donnerade la cohér<strong>en</strong>ce à votre action et n’ayez pas peurde l’av<strong>en</strong>ir. J’espère que dans ce débat de 2007 lescandidats vont t<strong>en</strong>ir ce langage de vérité auxjeunes et non pas essayer de les consoler. Léninedisait déjà que toute consolation est réactionnaire.Il ne faut pas consoler les jeunes, il ne faut pas lesanesthésier. Il faut leur mettre la vérité <strong>en</strong> face etleur dire qu’ils ont toute possibilité de faire face àl’av<strong>en</strong>ir et qu’ils ne sont pas innoc<strong>en</strong>ts d’euxmêmeset que ce n’est pas la génération d’avantqui règlera leur propres problèmes.Alors c’est vrai, la vie n’est pas facile et ce que jepeux vous dire c’est qu’elle est belle quand on<strong>essai</strong>e de la faire grandir.

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