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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE DROITS DE L'HOMME ...

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Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 1<br />

Ambassade de l’Inde - AOÛT/SEPTEMBRE 2012 - Numéro 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 2<br />

Sommaire<br />

• Droits de l’Homme<br />

Bilan périodique universel de l’Inde 2012 3-6<br />

<strong>FENÊTRE</strong> <strong>SUR</strong> <strong>LA</strong> <strong>CULTURE</strong> <strong>INDIENNE</strong><br />

• Rétro Synthesis ou l’art de recycler :<br />

un projet d’Avijit Ghosh 7-8<br />

INTERVIEW<br />

• Vijay Soni, profession miniaturiste 9-10<br />

HOMMAGE<br />

• Hommage au Père Ceyrac,<br />

héraut de l’Inde moderne après Gandhi 11-12<br />

AUTRES FACETTES <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong><br />

• Ayurveda :<br />

un avenir flamboyant 13-16<br />

• La biomasse - Un réservoir d’énergie propre 17-19<br />

• Les ports indiens voués à une immense croissance 20-21<br />

<strong>DE</strong>STINATIONS A DÉCOUVRIR<br />

• Kannur 22<br />

• Gros plan sur le Mizoram 23-27<br />

LE SAVIEZ-VOUS ? 28<br />

ECHOS ET SENTEURS <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> 29-30<br />

REVUE <strong>DE</strong>S LIVRES 31-32<br />

LE COIN <strong>DE</strong>S ÉCHOS 33-3 ème de couv.<br />

Publié par le Service Presse,<br />

Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde<br />

15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS<br />

Tél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 40 50 09 96<br />

E-Mail : cpic.paris@ambinde.fr<br />

Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Conseiller (PIC)<br />

Assistante de rédaction : Viviane Tourtet<br />

Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Michael de Saint Chéron,<br />

E.B., Goolam E. Vahanvati, Manoj Gupta, India Brand Equity<br />

Foundation, Gargi Malik, Viviane Tourtet<br />

Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry<br />

62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15<br />

Mentions :<br />

Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information et<br />

Culture,<br />

Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS<br />

Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas<br />

nécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.<br />

Photo 1ère couverture : Faisan de Hume, un des oiseaux du Mizoram<br />

(c) http://rockjumperbirding.com<br />

Photo 4ème couverture : Paysage du Mizoram (c) http://www.tourism.gov.in<br />

Chers lecteurs,<br />

Editorial<br />

Cette lettre du Rédacteur en Chef revêt à mes yeux une importance<br />

toute particulière puisque c’est la dernière fois que je m’adresse à<br />

vous en cette qualité. En effet, après trois années passées à Paris,<br />

mes fonctions m’appellent à présent au Bhoutan.<br />

Ces trois années ont passé très vite. J’ai partagé mon temps entre<br />

deux Services, le Service Politique puis le Service Presse,<br />

Information & Culture et ai ainsi pu approfondir mes connaissances<br />

de la vie politique et culturelle française. Je remercie les<br />

lecteurs des Nouvelles de l’Inde d’avoir soutenu nos efforts en<br />

réaffirmant leur souhait de continuer à recevoir notre magazine<br />

d’information.<br />

Nous vous proposons dans ce numéro de prendre connaissance des<br />

principaux points du Rapport National de l’Inde pour le Second<br />

Bilan Périodique Universel 2012 relatif aux droits de l’homme.<br />

Plusieurs Ministères du Gouvernement indien, des experts et un<br />

échantillon de la société civile ont été consultés pour ce faire, dans<br />

un esprit d’ouverture. Vous noterez l’importance jouée par notre<br />

Cour Suprême et les mécanismes permettant à tous les citoyens<br />

indiens de s’en référer aux tribunaux lorsque les droits de l’homme<br />

sont remis en cause.<br />

Cette fois, nous faisons honneur aux jeunes créateurs avec une<br />

interview du peintre de miniature Vijay Soni et une présentation<br />

du styliste Avijit Ghosh qui, par respect de l’environnement, fait<br />

appel à ses talents de créateur pour donner aux vêtements usagés,<br />

entre autres, une seconde vie. Nous attachons une grande<br />

attention à la protection de l’environnement si sévèrement<br />

menacé aujourd’hui et vous invitons à découvrir dans un des<br />

articles de ce numéro le potentiel de la biomasse en Inde.<br />

Nous attirons votre attention sur notre revue des livres qui<br />

comporte quelques bonnes pistes de lecture pour agrémenter<br />

votre temps libre pendant les vacances.<br />

A tous, merci de votre soutien et bonnes vacances !<br />

Nina Tshering La<br />

Conseiller (Presse, Information & Culture)


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 3<br />

<strong>FENÊTRE</strong> <strong>SUR</strong> <strong>LA</strong> <strong>CULTURE</strong> <strong>INDIENNE</strong><br />

<strong>DROITS</strong> <strong>DE</strong> L’HOMME<br />

BI<strong>LA</strong>N PÉRIODIQUE UNIVERSEL <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> 2012 :<br />

Extraits de la Déclaration liminaire par le chef de la délégation indienne,<br />

Son Excellence le Procureur Général indien, M. Goolam E. Vahanvati.<br />

Je vous remercie pour l’occasion<br />

qui m’est donnée de présenter le<br />

Rapport National de l’Inde pour le<br />

Second Bilan Périodique Universel<br />

2012. Le mécanisme du Bilan<br />

Périodique Universel s’est avéré un<br />

instrument extrêmement utile pour<br />

le Conseil des Droits de l’Homme et<br />

la communauté mondiale pour<br />

s’engager dans une discussion ouverte<br />

sur la promotion et la protection<br />

des droits de l’homme dans les<br />

pays membres. L’Inde accepte toutes<br />

les suggestions positives et les<br />

critiques constructives dans un<br />

bon esprit. Nous considérons certainement<br />

ce processus comme<br />

l’un des engagements constructifs.<br />

Le fait que nous soyons venus avec<br />

une délégation comprenant des<br />

experts de divers ministères du<br />

Gouvernement central qui ont une<br />

expertise dans les divers aspects<br />

des Droits de l’Homme témoigne<br />

de notre engagement au Bilan<br />

Périodique Universel.<br />

2. Nous avons préparé ce Rapport<br />

National après un large processus<br />

de consultation ouverte impliquant<br />

plusieurs ministères du Gouvernement<br />

indien, des experts et un<br />

échantillon de la société civile.<br />

3. Nous avons également essayé de<br />

souligner, dans les annexes, l’évolution<br />

des droits fondamentaux de<br />

l’Inde inscrits dans la Partie III de<br />

notre Constitution à travers des<br />

décisions judiciaires au fil des années.<br />

Il s’agit, selon nous, d’une addition<br />

unique à notre Bilan Périodique<br />

Universel. L’intention est de<br />

vous fournir une perspective sur<br />

une Constitution dynamique et<br />

évolutive qui place les droits de<br />

l’homme au premier plan de notre<br />

© http://nhrc.nic.in<br />

gouvernance. Cette évolution stable<br />

aux mains de la Cour Suprême<br />

de l’Inde et de notre Gouvernement<br />

a ouvert de nouvelles perspectives<br />

dans le domaine des droits de<br />

l’homme et des libertés fondamentales.<br />

Je peux fièrement affirmer<br />

que la contribution de la Cour<br />

Suprême indienne à ce sujet est<br />

sans parallèle.<br />

4. Au cours des quelques dernières<br />

années, plusieurs développements<br />

importants ont eu lieu dans le domaine<br />

des droits de l’homme.<br />

Laissez-moi souligner quelques<br />

traits importants. La Loi sur le Droit<br />

à l’Information a révolutionné le<br />

concept de la bonne gouvernance<br />

et l’a rendue transparente et responsable.<br />

Plusieurs législations<br />

fructueuses ont apporté une approche<br />

fondée sur les droits à ces<br />

domaines qui sont fondamentaux à<br />

l’existence humaine entre autres le<br />

travail et l’emploi, l’éducation et la<br />

sécurité alimentaire. Celles-ci comprennent<br />

la Loi Nationale du<br />

Mahatma Gandhi sur la Garantie<br />

de l’Emploi Rural, la Loi sur le Droit<br />

à l’Education de 2009 et le Projet<br />

de Loi National sur la Sécurité<br />

Alimentaire qui a été présenté au<br />

Parlement il y a quelques mois<br />

pour procurer la sécurité alimen-<br />

taire. Je vais brièvement développer<br />

chacune de ces questions.<br />

5. Le Gouvernement apporte la<br />

transparence dans la gouvernance<br />

à travers la Loi sur le Droit à<br />

l’Information, la Charte des Citoyens<br />

et la gouvernance électronique<br />

et ceci a eu une influence,<br />

particulièrement sur la façon dont<br />

les droits civils et politiques sont<br />

administrés. Le droit de s’adresser<br />

à la Cour Suprême, le plus haut tribunal<br />

du pays, pour la mise en application<br />

des Droits Fondamentaux,<br />

est élevé par la Constitution au<br />

rang d’un Droit Fondamental. Les<br />

Hautes Courts peuvent aussi être<br />

sollicitées. Ces dispositions sont<br />

fréquemment utilisées et de manière<br />

efficace. L’avancement des<br />

droits sociaux, économiques et politiques<br />

a été atteint par l’utilisation<br />

efficace des « litiges d’intérêt<br />

public » par les Hautes Cours et la<br />

Cour Suprême.<br />

6. Les défis auxquels nous sommes<br />

confrontés ne sont nullement petits.<br />

Des menaces pèsent sur l’édifice<br />

de notre pays. Notre pays a été<br />

la cible des activités terroristes au<br />

cours des trente dernières années.<br />

Le terrorisme et l’insurrection nous<br />

ont posé des menaces existentiel-<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 3<br />

© http://nhrc.nic.in


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 4<br />

© http://nhrc.nic.in<br />

<strong>DROITS</strong> <strong>DE</strong> L’HOMME - BI<strong>LA</strong>N PÉRIODIQUE UNIVERSEL <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> 2012<br />

les. L’extrémisme de la gauche et la<br />

violence sont un défi interne auquel<br />

nous faisons face avec résolution,<br />

compassion et le développement<br />

centré sur l’homme.<br />

7. Nous sommes conscients des<br />

préoccupations au sujet de la Loi<br />

sur les Pouvoirs Spéciaux des<br />

Forces Armées de 1948. On notera<br />

que cette Loi a été confirmée<br />

comme étant constitutionnelle par<br />

notre Cour Suprême. Laissez-moi<br />

dire que plusieurs contrôles nécessaires<br />

ont été mis en place pour<br />

s’assurer que les forces armées disposent<br />

de directives strictes<br />

lorsqu’ils ont affaire à des terroristes<br />

et des rebelles et que l’on gère<br />

rapidement et de manière transparente<br />

les violations. Nous réexaminons<br />

la mise en application de<br />

cette Loi.<br />

8. En réponse à l’invitation ouverte<br />

que nous avons transmise l’an dernier<br />

dans ce Conseil aux<br />

Procédures Spéciales des Nations<br />

Unies, nous venons d’avoir la visite<br />

de M. Christoph Heyns, Rapporteur<br />

Spécial des Nations Unies sur les<br />

Exécutions extrajudiciaires, sommaires<br />

ou arbitraires.<br />

9. La Cour Suprême et la Commission<br />

Nationale des Droits de<br />

l’Homme examinent rapidement<br />

les allégations de disparitions forcées.<br />

L’Inde travaille avec le Bureau<br />

des Nations Unies sur les Drogues<br />

et le Crime pour renforcer la réponse<br />

contre le trafic de personnes.<br />

10. A ce stade, j’aimerais souligner<br />

notre culture de la tolérance et de<br />

la compréhension religieuse, et la<br />

force de notre Constitution laïque.<br />

Au fil des siècles, l’Inde a fait bon<br />

accueil à toutes les dénominations<br />

religieuses, minorités et réfugiés, y<br />

compris la communauté juive qui<br />

est devenue partie intégrante de<br />

notre tissu social et vit en Inde depuis<br />

des milliers d’années sans discrimination,<br />

les Zoroastriens/Parsis<br />

depuis des centaines d’années ou,<br />

plus récemment des réfugiés du<br />

Tibet, Sri Lanka, Myanmar et autres<br />

pays. Nos pratiques par rapport<br />

aux réfugiés sont bien plus développées,<br />

bienveillantes et humaines<br />

que celles du régime international<br />

actuel.<br />

11. Nous avons assisté au cours des<br />

quatre dernières années à d’immenses<br />

progrès en s’intéressant<br />

aux groupes qui ont besoin d’une<br />

attention particulière comme les<br />

enfants, les femmes, les Scheduled<br />

Castes, Scheduled Tribes (castes<br />

d’intouchables ou tribus n’appartenant<br />

pas en propre à une caste déterminée)<br />

et minorités, les handicapés<br />

et les personnes âgées.<br />

12. Nos efforts dans le domaine du<br />

progrès social et économique a été<br />

important. La pauvreté a baissé de<br />

9% en dix ans. Nos programmes<br />

sociaux basés sur les droits s’attachent<br />

à sortir les personnes de la<br />

pauvreté et à améliorer le niveau<br />

de vie.<br />

13. La Loi sur la Garantie de<br />

l’Emploi Rural a joué un rôle extrêmement<br />

crucial. Il a fourni à 54<br />

millions de foyers un emploi en<br />

2010 et 2011. 48% de l’ensemble<br />

des emplois créés sont allés prioritairement<br />

aux femmes. Un immense<br />

programme de ce genre nécessite<br />

un contrôle efficace qui est<br />

effectué non seulement par les diverses<br />

branches du Gouvernement<br />

mais aussi, quand c’est nécessaire,<br />

selon les directives de la Cour<br />

Suprême.<br />

14. La tendance à la baisse du taux<br />

de chômage dans les zones rurales<br />

et urbaines entre 2004-2005 et<br />

2009-2010 est également visible<br />

parmi les Scheduled Castes et les<br />

Scheduled Tribes et les minorités.<br />

Nous constatons avec satisfaction<br />

que la marée montante entraîne<br />

tous les bateaux. La Vision Centrale<br />

de notre 12 ème Plan Quinquennal<br />

est d’enclencher un processus<br />

de développement qui assure<br />

une amélioration générale de<br />

la qualité de vie qui englobe de<br />

manière inclusive toutes les catégories<br />

de la société.<br />

15. L’Inde vise à atteindre les<br />

Objectifs du Millénaire pour le<br />

Développement. Si le chemin à<br />

parcourir est long, les progrès réalisés<br />

ces quelques dernières années<br />

sur certains des indicateurs importants<br />

ont été appréciables, étant<br />

donné l’énormité de la tâche à laquelle<br />

nous étions confrontés. A<br />

part la forte baisse dans les niveaux<br />

de pauvreté dans les zones à<br />

la fois rurales et urbaines entre<br />

2004-05 et 2009-10, nous sommes<br />

également sur le point d’atteindre<br />

les objectifs quant à l’instruction<br />

primaire universelle. Le taux de<br />

mortalité infantile a baissé de manière<br />

appréciable de 58 pour mille<br />

naissances vivantes en 2005 à 47<br />

en 2010. Le taux de mortalité maternelle<br />

a baissé de 254 en 2004 à<br />

212 en 2008 mais il reste beaucoup<br />

à faire.<br />

16. La Loi sur le Droit à l’Education<br />

a été mise en vigueur le 1 er avril<br />

2010. Il s’agit d’un concept innovateur<br />

visant à donner effet à<br />

l’Article 21A de la Constitution, cet<br />

article fut inséré en 2002 par un<br />

Amendement constitutionnel pour<br />

faire de l’instruction primaire un<br />

Droit Fondamental exigeant de<br />

l’Etat de procurer, par la loi, l’instruction<br />

libre et obligatoire à tous<br />

4 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© http://nhrc.nic.in


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 5<br />

© http://nhrc.nic.in<br />

les enfants âgés de 6 à 14 ans. La<br />

Loi sur le Droit à l’Education<br />

contient plusieurs changements visionnaires.<br />

L’instruction libre et<br />

obligatoire pour tous les enfants a<br />

été étendue à toutes les écoles leur<br />

demandant d’admettre au moins<br />

25% des enfants appartenant à<br />

des catégories ou des groupes défavorisés.<br />

Il s’agit d’une étape importante<br />

en vue de l’intégration<br />

sociale et culturelle et de l’élimination<br />

des disparités dans le pays.<br />

17. Je voudrais attirer l’attention<br />

de l’ « Initiative globale pour mettre<br />

fin à toutes les punitions corporelles<br />

sur les enfants » qui se<br />

trouve à Londres sur les contenus<br />

de la section 17 de la Loi sur le<br />

Droit à l’Education qui ordonne<br />

qu’aucun enfant ne doit être soumis<br />

au châtiment corporel ou au<br />

harcèlement moral.<br />

18. Le succès des programmes du<br />

Gouvernement comme le Sarvashiksha<br />

Abhiyan a contribué à<br />

atteindre de hauts niveaux de taux<br />

d’inscription dans les écoles. Tous<br />

les efforts sont faits maintenant<br />

pour limiter voire traiter le problème<br />

d’abandon des études. Ce<br />

programme a été peaufiné pour assurer<br />

que la Loi sur le Droit à<br />

l’Education corresponde à la réalité.<br />

19. La même attention a été apportée<br />

sur le bien-être des enfants<br />

avec une attention particulière sur<br />

l’amélioration de leur nourriture et<br />

nutrition avec un programme de<br />

Repas de midi dans les écoles, ainsi<br />

que la disponibilité de professeurs<br />

et le maintien à l’école. La société<br />

civile y a contribué positivement.<br />

© http://nhrc.nic.in<br />

L’habitat rural avec l’accès à l’école<br />

primaire a augmenté de 87% en<br />

2002 à 99% en 2008. Le taux d’alphabétisation<br />

chez les femmes<br />

s’est considérablement amélioré<br />

avec un taux d’augmentation de<br />

près de 50% au cours des dix dernières<br />

années. La bonne nouvelle<br />

est que les tendances du groupe<br />

marginalisé est minoritaire se sont<br />

aussi rapprochées de la moyenne<br />

nationale en termes de taux d’alphabétisation.<br />

20. Si les chiffres pour le travail<br />

des enfants ont considérablement<br />

chuté au cours des dix dernières<br />

années, le problème des enfants<br />

qui ne travaillent pas et ne vont<br />

pas à l’école continue. Il n’y a pas<br />

de baguette magique pour résoudre<br />

les questions relatives au travail<br />

des enfants. Cela nécessite de<br />

la sensibilité et de la compréhension.<br />

Nous demeurons pleinement<br />

conscients de ces problèmes. En<br />

2007, la Commission Nationale<br />

pour la Protection des Droits de<br />

l’Enfant a été créée. Son but est de<br />

s’assurer que toutes les mesures<br />

législatives et administratives<br />

soient en adéquation avec les<br />

droits de l’enfant tels qu’ils figurent<br />

dans la Constitution de l’Inde<br />

et la Convention sur les Droits de<br />

l’Enfant.<br />

21. J’aimerais attirer votre attention<br />

sur un fait unique dans la<br />

quête de développement des femmes.<br />

Les Panchayats, unités locales<br />

d’autogestion (municipalités) au<br />

niveau du village, compte plus de<br />

3 millions de représentants locaux<br />

dont près d’un million sont des<br />

femmes. Nous intégrons l’égalité<br />

<strong>DROITS</strong> <strong>DE</strong> L’HOMME - BI<strong>LA</strong>N PÉRIODIQUE UNIVERSEL <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> 2012<br />

des sexes à travers plusieurs initiatives<br />

y compris une budgétisation<br />

soucieuse d’équité entre les sexes<br />

dans toutes les politiques et programmes<br />

du gouvernement. Une<br />

Mission Nationale pour le Développement<br />

des Femmes a été lancée<br />

en mars 2010.<br />

22. Le programme de discrimination<br />

positive de l’Inde est unique<br />

de par son échelle et sa taille.<br />

Notre jurisprudence reconnait que<br />

la garantie d’égalité incluse dans la<br />

Partie III de la Constitution est une<br />

contribution positive pour l’éradication<br />

des inégalités et des différences,<br />

demandant à l’Etat de<br />

prendre toutes les mesures pour<br />

fournir aux personnes désavantagées<br />

une opportunité de mener<br />

une existence riche et pleine de<br />

sens.<br />

23. Tandis que notre rapport du<br />

Bilan Périodique Universel fournit<br />

des détails sur le développement<br />

réalisé au cours des quatre dernières<br />

années, j’aimerais juste souligner<br />

que plusieurs mesures récentes<br />

ont été prises pour agir positivement<br />

sur les vies des Scheduled<br />

Castes ainsi que sur la population<br />

tribale en Inde. En particulier, dans<br />

le cadre de la Loi sur les Scheduled<br />

Tribes et autres Habitants traditionnels<br />

de la Forêt (reconnaissance<br />

des Droits de la Forêt) de<br />

2006, nous avons en février cette<br />

année réglé 2,72 millions de réclamations<br />

sur les 3,17 enregistrées,<br />

soit 86% des réclamations et 1,25<br />

million de titres ont déjà été distribués.<br />

Le nouveau programme du<br />

Premier Ministre en quinze points<br />

pour le bien-être des minorités est<br />

activement suivi. Une certaine proportion<br />

des projets de développement<br />

est affectée aux zones où<br />

sont concentrées des minorités.<br />

24. Dans un progrès notable, nous<br />

avons été capables de fournir l’accès<br />

à des sources améliorées d’eau<br />

potable à la fois aux zones rurales<br />

et urbaines. Plus de 90% des foyers<br />

ont utilisé des sources améliorées<br />

d’eau potable en 2008-09.<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 5


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 6<br />

© http://nhrc.nic.in<br />

<strong>DROITS</strong> <strong>DE</strong> L’HOMME - BI<strong>LA</strong>N PÉRIODIQUE UNIVERSEL <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> 2012<br />

25. Le Projet de Loi National sur la<br />

Sécurité Alimentaire est une initiative<br />

historique pour assurer la sécurité<br />

alimentaire de la population.<br />

Il marque une révolution conceptuelle<br />

du bien-être passant de l’ancienne<br />

approche sociale à une approche<br />

basée sur le droit. Les<br />

points forts sont la nourriture et la<br />

sécurité nutritionnelle dans l’approche<br />

du cycle de la vie humaine,<br />

garantissant l’accès à une quantité<br />

adaptée de nourriture de qualité à<br />

des prix abordables, pour permettre<br />

aux habitants de mener une<br />

existence digne. Environ deux tiers<br />

de la population auront droit à recevoir<br />

des céréales faisant l’objet<br />

de subventions dans le cadre du<br />

Système de distribution à un Public<br />

Ciblé (TPDS). Cela donnera le droit<br />

à 75% de la population rurale<br />

(dont au moins 46% de foyers<br />

prioritaires) et à 50% de la population<br />

urbaine (dont au moins 28%<br />

de foyers prioritaires) à recevoir<br />

des céréales faisant l’objet de subventions.<br />

Une attention particulière<br />

est apportée aux femmes, enfants<br />

et autres Groupes Spéciaux.<br />

26. Les Lois sur les Services Publics<br />

de Distribution mises en application<br />

par plus de 12 Etats de l’Inde<br />

garantit des normes de services<br />

particulières y compris l’assurance<br />

de service, un délai précis, la procédure<br />

de réparation et la traçabilité,<br />

aux sections vulnérables de la<br />

société – un témoignage du fait<br />

que la législation basée sur les<br />

droits a été également appliquée<br />

au niveau des Etats. J’attire aussi<br />

l’attention sur « Aadhaar » qui<br />

donnera une identité unique à tous<br />

les résidents pour garantir l’accès<br />

aisé et efficace à l’infrastructure<br />

sociale et organisée, y compris les<br />

systèmes de services publics de<br />

distribution.<br />

27. L’établissement par l’Inde du<br />

Tribunal National Vert est encore<br />

une autre action innovante qui a<br />

été largement bien accueillie sur le<br />

plan international. L’intervention<br />

des tribunaux en matière de protection<br />

de l’environnement et autres<br />

domaines a non seulement été<br />

opportune mais a également<br />

conduit à une compréhension largement<br />

répandue et à une appréciation<br />

des droits des citoyens.<br />

28. L’an dernier, Mme Margaret<br />

Sek-kagya, Rapporteur spécial de<br />

l’ONU sur les Défenseurs des Droits<br />

de l’Homme, a également visité<br />

notre pays. Laissez-moi mentionner<br />

ici le rôle croissant joué par la<br />

société civile dans le domaine des<br />

droits de l’homme. Le gouvernement<br />

a commencé à associer de<br />

manière active le droit de la société<br />

civile à partir de l’étape de la<br />

planification jusqu’à la mise en application.<br />

Inutile de dire, que dans<br />

une société ouverte et libre comme<br />

l’Inde et avec la Loi sur le Droit à<br />

l’Information en place, les médias,<br />

les sociétés civiles et autres activistes<br />

ont aidé le gouvernement à<br />

être vigilant contre les agressions<br />

et se sont assuré que les meilleures<br />

pratiques soient disséminées. Les<br />

défenseurs des Droits de l’Homme<br />

continuent à jouer un rôle important.<br />

Notre Commission Nationale<br />

sur les Droits de l’Homme s’est efforcée<br />

de renforcer l’édifice de nos<br />

pratiques des droits de l’homme et<br />

a servi de guide moral à la nation.<br />

29. Permettez-moi de signaler un<br />

autre aspect dans un esprit d’ouverture.<br />

Ceci concerne la liberté de<br />

culte dans notre pays. La Liberté<br />

des Religions est constitutionnellement<br />

garantie par l’article 25 de la<br />

Constitution. Chacun a le droit de<br />

choisir et de suivre sa propre voie.<br />

Le problème se pose quand l’acte<br />

de propager sa religion transgresse<br />

les limites et cesse d’être volontaire<br />

et devient coercitif ou induit.<br />

Certains Etats ont fait une exception<br />

à ceci. Laissez-moi vous assurer<br />

que si une quelconque législation<br />

particulière déborde les limites<br />

constitutionnelles, ceci peut<br />

être remis en cause et la personne<br />

a tous les droits de s’en référer aux<br />

tribunaux.<br />

30. Nous réitérons le serment de<br />

poursuivre nos efforts dans notre<br />

engagement auprès des Nations<br />

Unies et du Conseil des Droits de<br />

l’Homme. Ces dernières années,<br />

nous avons fait plusieurs contributions<br />

bénévoles aux institutions<br />

liées aux droits de l’homme aux<br />

Nations Unies.<br />

31. L’Inde est un pays immense et<br />

en raison de sa situation et de sa<br />

seule diversité est sujette à avoir<br />

des problèmes. Nous ne pouvons<br />

les balayer. Les problèmes peuvent<br />

être réglés si leur existence est reconnue.<br />

En outre, l’Inde a la capacité<br />

de se corriger et dispose de<br />

mécanismes pour redresser la situation.<br />

Toutefois, nous ne pouvons<br />

perdre de vue la vision plus<br />

large qui est très rassurante.<br />

Comme le Mahatma Gandhi le disait<br />

: « Vous ne devez pas perdre foi<br />

en l’humanité. L’humanité est un<br />

océan. Si quelques gouttes de cet<br />

océan sont sales, l’océan ne devient<br />

pas sale. » L’Inde est un vaste<br />

océan. Nous avons pleinement foi<br />

dans nos résolutions et nos ressources.<br />

Nous sommes confiants<br />

que nous serons capables de donner<br />

à chaque personne vivant dans<br />

notre pays sa pleine part de droits<br />

et ce qui lui revient de droit. ❑<br />

Merci.<br />

Genève, 24 mai 2012<br />

6 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© http://nhrc.nic.in


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<strong>FENÊTRE</strong> <strong>SUR</strong> <strong>LA</strong> <strong>CULTURE</strong> <strong>INDIENNE</strong><br />

RETRO SYNTHESIS OU L’ART <strong>DE</strong> RECYCLER :<br />

UN PROJET D’AVIJIT GHOSH<br />

L’art de recycler des vieux vêtements n’est pas nouveau, plusieurs couturiers<br />

l’ont pratiqué mais bien sûr, chacun a son propre style et aujourd’hui, nous<br />

invitons les lecteurs des Nouvelles de l’Inde à découvrir celui d’Avijit Ghosh,<br />

jeune styliste indien.<br />

Mais qui est<br />

Avijit Ghosh ?<br />

Avijit Ghosh est né à Chandernagor<br />

dans l’Etat du West Bengal en<br />

1979. Il a passé son enfance dans<br />

un village, Barajaguli, situé à quelque<br />

50 km de Calcutta dans une<br />

famille composée. L’ambiance du<br />

village, l’art tribal, l’artisanat pratiqués<br />

dans le village, notamment la<br />

poterie, le tissage, la fabrication de<br />

poupées, ont certainement été à<br />

l’origine de la vocation d’Avijit.<br />

Parallèlement à ses études de premier<br />

cycle d’histoire à l’Université<br />

de Calcutta, Avijit poursuit des<br />

études de design et d’art à Kala<br />

Bhavan, à l’Université Viswa<br />

Bharati fondée par Tagore à<br />

Shantiniketan après avoir terminé<br />

sa Maîtrise en conception et développement<br />

du Textile au National<br />

Institute of Fashion Technology<br />

(NIFT), l’une des écoles de design<br />

les plus prestigieuses de l’Inde et y<br />

avoir obtenu le Prix du Meilleur<br />

Projet en 2002.<br />

Grâce à une bourse de Shantiniketan<br />

et NIFT, Avijit va pouvoir<br />

poursuivre avec détermination ses<br />

études et envisager de quitter son<br />

village pour s’ouvrir sur le monde<br />

et ses diverses cultures. De 2002 à<br />

2010, il poursuit sa carrière professionnelle<br />

en tant que directeur de<br />

conception et directeur artistique<br />

dans une société indienne d’exportation<br />

de textile, S.P.J. Textiles Pvt<br />

Ltd., basée à Panipat près de New<br />

Delhi.<br />

Dans le cadre de sa profession,<br />

Avijit a eu l’occasion de voyager en<br />

Europe, en Allemagne, en France,<br />

en Espagne, entre autres, à partir<br />

de 2005 pour présenter aux clients<br />

des collections de textile, participer<br />

à des salons comme le<br />

Heimtextile Messe à Francfort,<br />

Domotex, la Maison de l’Objet. Il<br />

eut l’occasion de travailler avec<br />

des sociétés européennes telles<br />

que Zara Home, Ikea, France Tapis,<br />

Moyse International et d’autres.<br />

Paris va séduire le jeune styliste et<br />

il décide de s’y installer pour se<br />

faire connaître et monter un projet<br />

qui lui tient à cœur.<br />

C’est en 2010 qu’il arrive à Paris<br />

où il s’inscrit au CNAM dans le<br />

cadre de la préparation d’un MBA<br />

de l’Institut International de Management,<br />

spécialisation Fashion<br />

Business Development avec<br />

l’ESMOD.<br />

Avijit Ghosh et les résidents<br />

Le projet<br />

« Retro sysnthesis »<br />

Avijit Ghosh est un jeune homme<br />

plein de sagesse qui prône le retour<br />

à la simplicité, aux gestes oubliés<br />

de la main. Selon lui, les nouveaux<br />

outils technologiques suscitent<br />

chez l’homme beaucoup de stress<br />

et de tension et lui font oublier des<br />

gestes basiques pourtant remplis<br />

de sens. C’est à partir de cette réflexion<br />

que le jeune styliste a développé<br />

son projet « Retro synthesis<br />

». En se promenant dans Paris,<br />

Avijit a découvert de nombreux<br />

matériaux mis au rebut et s’est interrogé<br />

sur les raisons qui poussaient<br />

les Parisiens à jeter autant<br />

sans penser à recycler. Les souvenirs<br />

de son enfance remontaient…<br />

un drap usagé était ainsi recyclé en<br />

torchons, une vieille chemise<br />

transformée en taie d’oreiller…<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 7


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 8<br />

RÉTRO SYNTHESIS OU L’ART <strong>DE</strong> RECYCLER : UN PROJET D’AVIJIT GHOSH<br />

Pour Avijit, il en va de la relation à<br />

l’objet comme de la relation humaine.<br />

Il y a toujours quelque<br />

chose de triste à se séparer d’une<br />

personne, il est important de maintenir<br />

les bonnes relations. Pourquoi<br />

ne pas faire de même avec un objet<br />

? Plutôt que de le jeter quand<br />

on s’en lasse, pourquoi ne pas lui<br />

donner une seconde chance, une<br />

nouvelle vie ?<br />

Retro synthesis propose donc aux<br />

Parisiens de redécouvrir la vie simple<br />

en travaillant de leurs mains et<br />

en recyclant toutes sortes d’objets,<br />

vêtements, ustensiles, meubles,<br />

boîtes, objets de la vie quotidienne.<br />

L’art n’est pas absent de ce travail<br />

qui associe utilité et créativité.<br />

Avijit joue dans ce projet un double<br />

rôle, celui de designer qui doit<br />

comprendre la psychologie de la<br />

personne pour l’aider à créer quelque<br />

chose qui lui sera véritable-<br />

ment utile ainsi que le rôle d’artiste<br />

qui œuvre pour la société. Il<br />

défend un retour à l’art régional<br />

traditionnel, à l’artisanat et au travail<br />

fait main pour renouer avec<br />

une vie simple. Il fait remonter les<br />

souvenirs et les images de son enfance<br />

pour parler du patachitra du<br />

Bengale, de la peinture Madhubani<br />

du Mithila, des masques du Chhau<br />

ou du Kathakali, de la broderie<br />

phulkari, kantha, etc, auxquels il<br />

mêle des éléments du baroque occidental,<br />

de la porcelaine, de la<br />

peinture sur soie, de la fabrication<br />

du velours….<br />

Grâce à la subvention obtenue du<br />

Fonds pour les Initiatives Etudiantes,<br />

par le biais du Théâtre de la<br />

Cité internationale, Avijit a pu mener<br />

à bien son projet à la Cité<br />

Universitaire où il réside depuis<br />

deux ans. Après un premier atelier<br />

où les résidents ont à ses côtés re-<br />

cyclé des objets ou des vêtements<br />

de toutes sortes, atelier qui a<br />

connu un vif succès, Avijit a présenté<br />

le 1er juin un défilé de mode<br />

de vêtements recyclés devant la<br />

Maison Internationale de la Cité<br />

Universitaire qui a fait l’admiration<br />

de tous. Pas moins de 14 nationalités<br />

de 9 Maisons différentes<br />

étaient représentées et ont participé<br />

au projet.<br />

Un artiste à suivre, à encourager,<br />

une nouvelle manière d’envisager<br />

les choses pour un mode de vie davantage<br />

en adéquation avec une<br />

société plus respectueuse de l’environnement,<br />

moins encline au<br />

gaspillage. ❑<br />

Viviane Tourtet<br />

8 Nouvelles de l’Inde n° 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 9<br />

Vijay Soni, pouvez-vous nous<br />

parler de votre parcours ?<br />

J’ai grandi dans une toute petite<br />

ville en Inde dans l’Etat du<br />

Rajasthan qui s’appelle Bijolian.<br />

Mon grand-père a commencé à<br />

peindre il y a 50 ans, mon père a<br />

suivi le même chemin et a débuté<br />

très jeune dans la peinture. Il a obtenu<br />

une récompense de l’Etat<br />

pour sa maîtrise dans l’art de la<br />

peinture de miniature. Il a enseigné<br />

à un grand nombre de personnes<br />

démunies qui, de ce fait, ont pu<br />

améliorer leur niveau de vie.<br />

Je suis né le 19 mars 1980. Très<br />

jeune, j’ai été encouragé à peindre<br />

comme tout le monde dans ma famille,<br />

ma mère, mon père et mes<br />

frères ont joué un rôle dans cette<br />

profession. A l’âge de 13 ans, j’ai<br />

commencé à apprendre la peinture<br />

de miniature. J’aimais peindre tout<br />

en écoutant de la musique. J’ai tiré<br />

une bonne partie de mon inspiration<br />

en voyageant à travers les divers<br />

styles de peinture du monde<br />

entier. Parmi ceux-ci figurent la<br />

peinture de fusion et la peinture<br />

française de miniature et d’autres<br />

styles de peinture européenne.<br />

Depuis que je suis installé en<br />

INTERVIEW<br />

VIJAY SONI, PROFESSION MINIATURISTE<br />

France, je travaille sur commande<br />

et réalise de nouveaux travaux,<br />

m’efforçant de trouver une harmonie<br />

entre l’art indien et l’art européen.<br />

Pouvez-vous évoquer pour nous<br />

en quelques mots la peinture de<br />

miniature ?<br />

La peinture de miniature est un<br />

style très ancien et traditionnel.<br />

L’un des éléments-clés dans sa définition<br />

est qu’elle a recours à des<br />

détails très délicats et très fins.<br />

Pour y parvenir on emploie principalement<br />

des pinceaux très fins<br />

faits de poils d’écureuil, plus fins<br />

que le cheveu humain. On obtient<br />

ainsi une image immaculée et très<br />

douce. Malgré son nom, la peinture<br />

de miniature peut avoir de grands<br />

formats mais cela ne retire en rien<br />

la délicatesse de sa beauté. On<br />

trouve de nombreux styles de peinture<br />

de miniature en Inde connus<br />

sous les noms de Mewar, Moghol,<br />

Bundi, Kota, Kangra, Pahadi,<br />

Shekhavati, Madhubani, entre au-<br />

tres. Traditionnellement, ces peintures<br />

étaient uniquement réalisées<br />

à partir de couleurs minérales. Pour<br />

peindre avec ces couleurs, elles<br />

doivent être moulues en une fine<br />

poudre qui peut prendre deux semaines<br />

à un mois pour atteindre<br />

leur consistance idéale. Plus tard,<br />

on a découvert différentes manières<br />

d’obtenir des couleurs à partir<br />

des fleurs et de minéraux mais cela<br />

prend aussi du temps avant qu’elles<br />

ne soient utilisables.<br />

Et votre peinture ?<br />

Je réalise des miniatures avec des<br />

couleurs minérales, végétales et de<br />

l’aquarelle. J’aime l’aquarelle parce<br />

qu’elle est bon marché. Lorsque je<br />

peins pour des commandes, je<br />

n’utilise que des peintures à base<br />

de pierre, de l’argent et de l’or à 24<br />

carats. La peinture à l’or prend<br />

aussi du temps à préparer. Je commence<br />

par l’écraser dans la paume<br />

de la main et y ajoute un peu de<br />

gomme arabique et de l’eau. Ceci<br />

forme une pâte prête à l’emploi.<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 9


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 10<br />

INTERVIEW : VIJAY SONI, PROFESSION MINIATURISTE<br />

Les matières que j’utilise pour les<br />

supports sont la soie, le bois, le<br />

marbre, les pierres précieuses,<br />

l’ivoire de synthèse mais la plupart<br />

du temps j’utilise du papier fait à la<br />

main. Afin de donner une impression<br />

douce à une peinture, j’utilise<br />

la technique du point et du trait.<br />

Même si cela prend un temps incroyablement<br />

long, le résultat est<br />

étonnant, le rendu de la peau d’un<br />

éléphant est si réaliste qu’on a<br />

l’impression qu’on la touche. Elle<br />

donne vie à l’herbe bien verte souvent<br />

représentée dans mes peintures.<br />

Mes sources d’inspiration ?<br />

Je me sens très humble face à l’immensité<br />

du monde artistique. C’est<br />

un chemin de vie mais je suis<br />

conscient que je contribue à une<br />

échelle miniature à l’ensemble de<br />

la créativité à travers le monde.<br />

Nous sommes toujours jeunes au<br />

royaume de la connaissance, l’art<br />

est un arbre dont les feuilles ne<br />

cessent de changer, avec de nouveaux<br />

fruits à goûter et à partager.<br />

Quand je peins, j’ai la sensation de<br />

donner quelque chose de moi qui<br />

peut être partagé et apprécié par<br />

d’autres personnes ce qui, en re-<br />

tour, me rend heureux. J’aime voir<br />

les autres heureux dans ce monde<br />

et pour moi la peinture est l’une<br />

des principales raisons qui me font<br />

avancer. J’aimerais que le monde<br />

entier soit capable de l’apprécier<br />

parce cela symbolise la vie, la<br />

connaissance, l’amour, la communication<br />

internationale et la liberté<br />

d’expression.<br />

-De<br />

1994 à 2004 Vijay Soni a suivi<br />

une formation à la « Shree Ram<br />

Art School of Miniature Painting »,<br />

école privée de peinture miniature<br />

au Rajasthan et travaille depuis<br />

mars 2011 dans l’atelier de<br />

restauration de tableaux anciens,<br />

Olivier Nouaille à Paris.<br />

Il a exposé ses œuvres à Clermont-Ferrand<br />

(Festival d’Art « Carnet<br />

de voyage ») en 2007, à Berlin<br />

et à Luxembourg en 2008, à<br />

Aignan-le-Duc lors des Journées<br />

du Patrimoine en 2009 et 2010, à<br />

Rennes et Montpellier en 2009,<br />

à Paris (Galerie Artligre) et à<br />

Genève en 2010, à Paris (Galerie<br />

Artligre puis Festival des Arts du<br />

Quatorzième), Aisey-sur-Seine,<br />

Vouvray, Brémur et Vaurois,<br />

Aignay-le-Duc (Festival Mains et<br />

Merveilles) en 2011. En préparation<br />

pour 2013, une exposition à<br />

Nice à la Galerie des Dominicains.<br />

10 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 11<br />

HOMMAGE<br />

HOMMAGE AU PÈRE CEYRAC,<br />

HÉRAUT <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> MO<strong>DE</strong>RNE APRÈS GANDHI<br />

« Toutes les femmes et les hommes que j’ai connus<br />

et qui ont réalisé des choses importantes<br />

se reconnaissaient à cela qu’ils étaient conduits<br />

par une vision large du monde et spécialement, de l’homme. »<br />

Le 30 mai, le père Ceyrac, devenu<br />

une icône de l’humanitaire par son<br />

engagement en Inde, est décédé.<br />

Michaël de Saint-Chéron, auteur et<br />

chercheur à Paris 3-Sorbonne<br />

Nouvelle, revient sur la vie de ce<br />

missionnaire jésuite, qui n’a eu de<br />

cesse de lutter contre la misère.<br />

Le jésuite Pierre Ceyrac vient en<br />

aide aux victimes du tsunami,<br />

Paramen Kenni, État de Tamil<br />

Nadu, Inde, le 17 janvier 2005<br />

(SIPA)<br />

Je voudrais simplement rappeler<br />

l’un des rares saints qu’il m’ait été<br />

donné de rencontrer dans ma vie,<br />

le père Pierre Ceyrac, mort le 30<br />

mai à Madras, en Inde, son pays<br />

d’adoption où il était installé depuis<br />

1952. Radio Vatican annonçait<br />

sa mort ainsi : “Ce jésuite missionnaire<br />

français était âgé de 98<br />

ans. Prophète du XX e siècle, connu<br />

pour son immense bonté, il a<br />

consacré sa vie au service des plus<br />

pauvres et à la prière. Il s’est dépensé<br />

pour rendre leur dignité aux<br />

dalits, les intouchables. Infatigable,<br />

il a créé de nombreuses structures,<br />

foyers, écoles, centres médicaux,<br />

visant à soulager les détresses. Son<br />

objectif n’était pas de faire grandir<br />

l’Église mais de sauver l’homme.”<br />

Qui dit mieux ? Dommage que toutes<br />

les radios, que toutes les chaînes<br />

de télévision n’aient pas relayé<br />

cette annonce, car de tous les êtres<br />

qui font l’histoire, qui font l’humanité,<br />

peu arrivent à la cheville de<br />

cet homme exemplaire, qui ne regardait<br />

pas la religion mais la souf-<br />

france et la dignité des êtres humains.<br />

Il ne cherchait à convertir<br />

personne sinon à une seule chose :<br />

à l’amour.<br />

Se pencher humblement<br />

devant l’immense misère<br />

de l’Inde<br />

Un souvenir personnel. À Madras<br />

(Chennaï) en 2003, j’eus l’immense<br />

grâce de passer une heure avec lui<br />

pendant laquelle parlant de ma visite<br />

prochaine à Éléphanta, sur les<br />

pas de Malraux, il me dit :<br />

“Depuis soixante ans que je suis en<br />

Inde, je n’ai jamais eu le temps<br />

d’aller visiter ces lieux, mais vous<br />

avez raison d’y aller. Il faut d’abord<br />

admirer l’immense beauté de<br />

l’Inde, avant de se pencher humblement<br />

devant l’immense misère<br />

de l’Inde.”<br />

Le 25 novembre 2003, grâce à l’initiative<br />

d’Elie Wiesel, président de<br />

l’Académie universelle des cultures,<br />

le père Pierre Ceyrac, âgé alors<br />

de 89 ans, recevait du président<br />

Jacques Chirac, le grand prix de<br />

l’institution créé en 1993 par le<br />

président François Mitterrand.<br />

Cette cérémonie si rare sous les<br />

lambris de l’Élysée en l’honneur<br />

d’un des hommes les plus humbles,<br />

les plus purs que le monde ait<br />

comptés, marquait d’une certaine<br />

manière la fin de l’Académie des<br />

cultures. Ce prix distinguait une<br />

œuvre contribuant “à la lutte<br />

contre l’intolérance, la discrimina-<br />

Le Père Ceyrac, à Loyola College,<br />

la plus grand université jésuite<br />

de Chennai<br />

tion contre les femmes, le racisme,<br />

l’antisémitisme, la misère, l’ignorance,<br />

ainsi que contre la dégradation<br />

délibérée de certaines formes<br />

de vie”.<br />

Un homme qui vit pour<br />

changer le monde<br />

En choisissant d’honorer le père<br />

Ceyrac, ce sannyasin chrétien, véritable<br />

renonçant, les membres de<br />

l’Académie universelle des cultures<br />

avaient tenu pour la dernière fois à<br />

marquer la grandeur d’un homme<br />

qui vit pour changer le monde. De<br />

Pierre Ceyrac, on peut dire qu’il<br />

s’est fait Indien parmi les Hindous.<br />

Jamais peut-être – ou si rarement<br />

– la salle des fêtes du palais<br />

de l’Élysée fut enveloppée d’un<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 11<br />

© www.ceyrac.com


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 12<br />

© http://ceyrac.free.fr<br />

HOMMAGE AU PÈRE CEYRAC, HÉRAUT <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong> MO<strong>DE</strong>RNE APRÈS GANDHI<br />

bouleversement comparable, à<br />

commencer par celui de l’hôte qui<br />

était ainsi honoré, mais ce bouleversement<br />

contagieux chez cet<br />

homme, dont la seule présence est<br />

indicible, se répandait en vagues<br />

successives sur l’assemblée et à<br />

combien d’entre nous vinrent les<br />

larmes, en l’écoutant répondre à<br />

Jacques Chirac.<br />

Jacques Chirac s’adressa au Père<br />

Ceyrac en ces termes : “Père<br />

Ceyrac, […] en Inde, on dit que<br />

vous êtes une légende. […] C’est<br />

l’Inde, je crois que l’on peut le dire,<br />

qui vous a tout appris, et vous le<br />

dites, et vous parlez alors de ce<br />

pays et de ses pauvres, du<br />

Mahatma Gandhi, que vous avez<br />

personnellement bien connu et<br />

dont l’œuvre et la vie vous inspirèrent<br />

tant. Dès votre arrivée à<br />

Madras, en 1937, vous choisissez<br />

d’être pour les autres. D’être, votre<br />

vie durant, un père pour ces dizaines<br />

de milliers d’orphelins indiens<br />

à qui votre association offre nourriture<br />

et éducation. Et de l’amour<br />

avant toute chose.”<br />

Lutte pour les droits d’être<br />

un homme<br />

Le père Ceyrac fut diplômé de<br />

sanskrit et de tamoul, il étudia<br />

aussi le Védanta et les Upanishad.<br />

En 1953, il fut nommé aumônier<br />

national des étudiants catholiques<br />

(“All India Catholic University<br />

Federation”), fonction qu’il occupa<br />

jusqu’en 1970. Ensemble, ils construisirent<br />

des routes, des maisons,<br />

des villages pour lépreux.<br />

Jacques Chirac, Sœur Emmanuelle, le Père Ceyrac et Mme Chirac<br />

Le père Ceyrac, dans sa lutte quotidienne<br />

pour les “droits d’être un<br />

homme”, et d’abord pour les dalits<br />

(les intouchables), les orphelins, les<br />

veuves, poursuit l’œuvre des prophètes<br />

de l’Inde moderne que furent<br />

Ramakrishna, Vivekananda,<br />

Tagore et le Mahatma Gandhi.<br />

Lorsqu’il affirme qu’”on ne peut<br />

pas philosopher dans les universités<br />

quand les gens meurent de<br />

faim à côté” [1] , il s’inscrit superbement<br />

dans cette révolution spirituelle<br />

qui faisait prononcer à<br />

Ramakrishna ces terribles paroles<br />

: “La religion n’est pas pour les<br />

ventres vides.”<br />

“Nous sommes faits pour<br />

aimer”<br />

Rappelons deux réalisations somptueuses<br />

du père Ceyrac : en 1967,<br />

en pleine famine dans le Bihar, il<br />

fonde à 500 kilomètres au sud de<br />

Madras la ferme coopérative<br />

Manamadurai, qui fait vivre aujourd’hui<br />

plus de 250.000 personnes.<br />

Puis, il y a quelques années,<br />

avec Kalei, il fonda l’énorme réseau<br />

“Anbukarangal” (les mains de<br />

l’amour ou les mains ouvertes), qui<br />

prend en charge l’avenir de plus de<br />

30.000 orphelins de Chennai<br />

(Madras) et d’ailleurs.<br />

Clôturant le 10 décembre 2003<br />

l’émission “Culture et dépendance”<br />

de Franz-Olivier Giesbert, consacrée<br />

aux religions et à l’obscurantisme,<br />

le père Ceyrac eut ces mots<br />

ultimes, pour dire l’infini de<br />

l’amour, qui n’est guère pour lui un<br />

concept, une pensée, même superbe,<br />

mais sa vie-même :<br />

“Nous sommes faits pour aimer.<br />

Nous sommes faits pour la vie.<br />

Nous ne sommes pas faits pour<br />

mourir.”<br />

Le père Ceyrac est devenu l’un des<br />

plus grands hérauts de l’Inde et du<br />

monde moderne avec ses mains<br />

nues et son cœur débordant d’une<br />

bhakti, d’un amour, sans limite. Sa<br />

plus grande parole, qui fut sa viemême,<br />

est celle-ci :<br />

“Tout ce qui n’est pas donné est<br />

perdu. Tout amour qui n’est pas<br />

donné est un amour perdu.” 1 ❑<br />

Michaël de Saint-Cheron<br />

Essayiste et écrivain<br />

« leplus.nouvelobs »<br />

1. “Tout ce qui n’est pas donné est perdu”, père<br />

Ceyrac, éd. Desclée de Brouwer, 2000.<br />

12 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© http://www.lamontagne.fr


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 13<br />

AUTRES FACETTES <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong><br />

Le 21 juin 2012, un rapport de<br />

l’OMS (Organisation Mondiale de<br />

la Santé) a eu l’effet d’une bombe.<br />

Pour la première fois depuis 25 ans,<br />

l’espérance de vie des Américains a<br />

diminué. Oh ! Pas de beaucoup. Un<br />

petit dixième de point à peine :<br />

77,8 ans au lieu de 77,9. Cette diminution<br />

a une valeur symbolique.<br />

On attendait tout du nouveau millénaire,<br />

santé, bonheur, progrès. Au<br />

lieu de quoi on entrevoit que les<br />

enfants américains vivront moins<br />

longtemps que leurs parents. La<br />

faute au tabac en premier lieu,<br />

ainsi qu’à l’obésité. Or, qu’il<br />

s’agisse d’addictions ou de nourriture,<br />

la médecine ayurvédique apporte<br />

toutes les réponses voulues.<br />

Génératrice de santé et d’équilibre,<br />

aussi préventive que curative, et<br />

toujours en osmose avec la nature<br />

et ses bienfaits.<br />

Dans les médias, personne ne s’y<br />

est trompé. Journaux, télés, radios<br />

et sites web ont largement relayé<br />

le scoop de l’OMS. Plus personne<br />

ne raillait la chanteuse Rika Zarai,<br />

ses herbes, ses tisanes, et son riz<br />

complet, sans oublier ses chemises<br />

et ses pantalons. Ce temps, qui remonte<br />

tout de même à la fin des<br />

années 1980, appartient à un<br />

passé révolu. La vogue de la nourriture<br />

biologique et les progrès de<br />

la science sont passés par là. De façon<br />

suffisamment anarchique pour<br />

que l’espérance de vie américaine,<br />

reine jusque-là de l’opulence industrielle,<br />

attrape un peu de plomb<br />

dans l’aile.<br />

C’est là que l’Ayurveda entre en<br />

scène. Ce n’est pas tout à fait nouveau.<br />

Depuis longtemps déjà, aux<br />

Etats-Unis, on considère Deepak<br />

Chopra comme une star parmi les<br />

stars. Ce médecin américain d’ori-<br />

AYURVEDA :<br />

un avenir flamboyant<br />

Selon l'OMS, la courbe d'espérance de vie est en baisse aux USA.<br />

La vocation de l'Ayurveda est au contraire de vivre le plus longtemps possible<br />

avec la meilleure santé possible<br />

gine indienne, initiateur d’un centre<br />

ayurvédique en Californie, est<br />

également l’auteur de nombreux<br />

ouvrages sur la médecine alternative.<br />

Apprécié par Madonna et<br />

Demi Moore, ancien confident de<br />

Michaël Jackson, il est entouré<br />

d’une prestigieuse aura, à tel point<br />

que le magazine Time l’a élu en<br />

1999 parmi les cent personnalités<br />

les plus marquantes du siècle. Aux<br />

Etats-Unis toujours, le Docteur<br />

David Frawley est une autre référence<br />

considérable. Chrétien de religion<br />

par son éducation, il s’est<br />

converti à l’Hindouisme et l’a raconté<br />

de façon savoureuse dans<br />

un best-seller : Comment je suis<br />

devenu Hindou. Auteur d’innombrables<br />

écrits sur le Yoga et<br />

l’Ayurveda, traduit dans la plupart<br />

des langues, il est très prosélyte :<br />

ses écrits sur l’Ayurveda et le Yoga<br />

influencent fortement les foules.<br />

Le jour où mes pas m’ont mené sur<br />

la route ayurvédique, la première<br />

lecture qui m’a été recommandée<br />

fut La Santé par l’Ayurveda. C’est<br />

devenu ma « bible » : je consulte<br />

cet ouvrage, aujourd’hui encore,<br />

plusieurs fois par jour.<br />

Depuis l’indépendance de l’Inde,<br />

l’Ayurveda a pris un essor considérable.<br />

En Inde bien entendu, où la<br />

médecine traditionnelle la plus ancienne<br />

du monde est devenue une<br />

spécialité à part entière proposée<br />

aux futurs médecins. Et simultané-<br />

Traduit dans le monde entier,<br />

le Dr David Frawley est le pape<br />

des écrits ayurvédiques modernes<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 13<br />

© Yann Forget ja.wikipedia.org<br />

© samvada.org


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 14<br />

© http//en.wikipedia.org - photo Marc Shandro<br />

AYURVEDA : L’AVENIR F<strong>LA</strong>MBOYANT <strong>DE</strong> L’AYURVEDA<br />

ment partout sur la planète. Aux<br />

USA, mais aussi en Europe, particulièrement<br />

en Allemagne et en<br />

Grande-Bretagne. Un peu plus timidement<br />

en France. Ajit Sarkar<br />

fut le premier à introduire la spécialité<br />

à Paris en 1977, en créant le<br />

centre du Soleil d’Or, devenu depuis<br />

une véritable institution :<br />

nombre de praticiens ayurvédiques<br />

y ont été formés. L’Ayurveda a<br />

conquis une bonne partie de<br />

l’Hexagone. L’avenir de l’Ayurveda<br />

s’annonce flamboyant. En France,<br />

en Inde, et dans le monde entier.<br />

J’ai précieusement conservé dans<br />

ma bibliothèque une page du journal<br />

Le Monde, publiée voici un peu<br />

plus d’un an à peine, le 19 avril<br />

2011 exactement. Un mardi. Début<br />

de semaine. Début de journal.<br />

Page 4 s’il vous plait, avec un titre<br />

explicite développé sur six colonnes<br />

: « Santé : l’Inde relance la médecine<br />

traditionnelle ». Pensez si<br />

j’ai biché ! Une demi-page, pas<br />

moins. Une grande photo représentait<br />

l’ashram Panmana, près de<br />

Kollam, où l’on pratique la médecine<br />

ayurvédique. J’avais envie de<br />

prendre à témoin mes voisins de<br />

métro : « Moi aussi, je vais chaque<br />

année dans un ashram de Yoga et<br />

d’Ayurveda, le centre Kaivalyadha-<br />

Marché aux épices<br />

ma, avais-je envie de clamer. C’est<br />

à Lonavla, dans le Maharashtra. »<br />

J’ai commencé à lire le papier avec<br />

frénésie, une première fois à toute<br />

vitesse, pour en prendre connaissance.<br />

Une deuxième fois plus lentement<br />

pour le savourer. Une troisième<br />

fois pour l’apprendre par<br />

cœur. De New Delhi, le journaliste<br />

Julien Bouissou entamait ainsi sa<br />

correspondance, il me permettra<br />

de le citer : « L’Inde se tourne de<br />

plus en plus vers les médecines<br />

traditionnelles pour soigner sa population,<br />

notamment dans les zones<br />

rurales, et combler son retard<br />

en matière de santé publique ».<br />

Julien Bouissou donnait la parole<br />

à M. Sam Pitroda, conseiller du<br />

Premier ministre indien et directeur<br />

du Conseil national pour l’innovation<br />

: « Notre pays, déclarait<br />

M. Pitroda, ne peut pas suivre<br />

aveuglément le modèle occidental<br />

des hôpitaux 5 étoiles. Nous devons<br />

revenir à nos racines et développer<br />

un modèle de santé économique<br />

et durable qui inclut les méthodes<br />

de soin traditionnelles. »<br />

Clair et net le conseiller, non ?<br />

Le croiriez-vous ? Un an plus tard à<br />

peine, j’ai gardé une autre page du<br />

journal Le Monde dans mes archives.<br />

J’ai tout de suite fait le lien<br />

avec l’article de M. Bouissou. Voici<br />

le titre qui m’a sauté aux yeux,<br />

page 3 celui-là (vous savez, je lis<br />

aussi les journaux jusqu’à la dernière<br />

page, faut pas croire) :<br />

« Désert médicaux : les choix timides<br />

des candidats. » Il s’agissait des<br />

élections présidentielles et le quotidien<br />

français pointait du doigt les<br />

zones rurales, car les jeunes médecins<br />

ne s’y installent plus guère. En<br />

France aussi, il faudra bien un jour<br />

prochain construire de la santé et<br />

éviter les affres de la maladie,<br />

puisqu’à la campagne les médecins<br />

se raréfient. La meilleure façon<br />

d’être guéri, c’est encore de ne pas<br />

tomber malade.<br />

Vous me voyez venir ? Il s’agit<br />

d’améliorer la santé en zone rurale<br />

(en ville aussi bien entendu). Les<br />

mêmes causes vont-elles produire<br />

les mêmes effets en France et en<br />

Inde ? Il serait exagéré de le certifier.<br />

Mais avouez que c’est tentant.<br />

Le hasard fait bien les choses. Une<br />

de mes visiteuses en quête d’un<br />

traitement ayurvédique m’a apporté<br />

ces jours-ci un article découpé<br />

dans Téléstar, le magazine<br />

de télévision bien connu, très diffusé<br />

dans le grand public. Cet article,<br />

figurez-vous, traitait d’épices,<br />

l’une des spécialités de l’Inde.<br />

Tenez-vous bien, nous n’étions pas<br />

dans la rubrique culinaire, mais<br />

dans celle du bien-être, et Téléstar<br />

annonçait fièrement : « Les épices,<br />

c’est bon pour la santé ! » Sous la<br />

signature d’Emmanuelle Blanc. Et<br />

Prânâyâma<br />

14 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© http//nataraja.over-blog.com


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 15<br />

© http//indiatourism.ws<br />

là j’ai sursauté une deuxième fois :<br />

c’est une copine ! Mais ce n’est<br />

pas pour ça que je la mentionne<br />

dans les Nouvelles de l’Inde : les<br />

vertus thérapeutiques des épices<br />

sont passées des rubriques cuisine<br />

aux rubriques bien-être. Manu je<br />

t’aime : en matière de santé préventive<br />

et naturelle, les mentalités<br />

évoluent à la vitesse du son.<br />

L’Ayurveda fait depuis toujours la<br />

part belle aux épices et amorce son<br />

déploiement vers l’ensemble de la<br />

population.<br />

Ma prospective ayurvédique est<br />

écrite au lendemain du discours de<br />

politique générale du nouveau Premier<br />

ministre M. Jean-Marc Ayrault.<br />

J’ai cru comprendre que le gouvernement<br />

français recherche dix milliards<br />

d’euros d’économies par an.<br />

L’Ayurveda représente un gisement<br />

d’économies à réaliser dans les dépenses<br />

de santé. Savez-vous, par<br />

exemple, qu’un mode de vie ayurvédique<br />

divise environ par deux les<br />

chances de contracter un cancer ?<br />

Pour connaître le prix du traite-<br />

ment des cancers en France, j’ai<br />

contacté le Dr Thierry Bouhier,<br />

éminent cancérologue parisien. Les<br />

ordres de grandeur sont les suivants<br />

: il y a chaque année 300.000<br />

nouveaux cancers en France, et les<br />

traitements coûtent en moyenne<br />

20.000 euros par personne. Le calcul<br />

est facile : le coût global est de<br />

6 milliards d’euros par an.<br />

Je ne sors par de l’Ecole Polytechnique.<br />

Mais j’ose imaginer qu’une<br />

économie de la moitié de six milliards<br />

constituerait une sacrée<br />

bouffée d’oxygène. Sans rien dire<br />

des innombrables maladies amoindries<br />

par un mode de vie ayurvédique<br />

: moins d’asthme, de troubles<br />

digestifs, moins d’excès de stress,<br />

moins de troubles cardio-vasculaires,<br />

une arthrose amoindrie, ça<br />

commence à faire beaucoup d’économies<br />

potentielles, non ? Il est<br />

probable en revanche que les milieux<br />

médicaux commencent à s’irriter.<br />

Ne va-t-on pas leur « piquer »<br />

leur boulot ?<br />

Eden Garden Ayurvedic Heath Centre<br />

AYURVEDA : L’AVENIR F<strong>LA</strong>MBOYANT <strong>DE</strong> L’AYURVEDA<br />

Aussi attribuerons-nous sans peine<br />

les derniers mots de cette libre<br />

chronique à l’universitaire Michel<br />

Angot, sanskritiste éclairé et spécialiste<br />

mondial de la Caraka-<br />

Samhita, texte fondateur de la médecine<br />

traditionnelle. Je me suis<br />

permis de le sonder quant à l’avenir<br />

de l’Ayurveda. Car ses prévisions<br />

ont infiniment plus de portée<br />

que mes profanes et modestes<br />

propos, fût-il désireux de vous servir.<br />

« L’Ayurveda ancien est mort,<br />

incontestablement », a commenté<br />

Michel Angot. L’Ayurveda moderne<br />

va devenir en Occident partie intégrante<br />

de la médecine générale.<br />

Son avenir est bon, à condition de<br />

ne pas entrer en guerre contre la<br />

médecine scientifique. L’Ayurveda<br />

ne peut pas se payer le luxe d’exciter<br />

la science, sous peine de provoquer<br />

des réactions hostiles. ❑<br />

Eric Bhat<br />

Ayurveda et réflexologie<br />

eric.bhat@free.fr<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 15


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 16<br />

AYURVEDA : CETTE FASCINANTE MÉ<strong>DE</strong>CINE EN QUÊTE D’IMMORTALITÉ...<br />

© Eric Bhat<br />

L’hyper-actif Docteur Bhutada illustre l’Ayurveda d’aujourd’hui…<br />

et de demain<br />

Tous les jours à 17 heures, le Docteur Bhutada s’interrompt<br />

et médite. Qu’il soit en consultation, en<br />

voiture ou en avion, il s’arrête de parler, ferme les<br />

yeux et psalmodie silencieusement sa foi. C’est assez<br />

saisissant, car en dehors de ces moments de méditation,<br />

le Docteur Bhutada ne tient pas en place et déploie<br />

une phénoménale énergie.<br />

Il s’arrête prier dans tous les temples qui croisent son<br />

chemin. « Non, non pas tous, car il y en a trop. Mais<br />

de nombreux temples, oui. Il n’y a pas d’Ayurveda<br />

sans spiritualité. »<br />

Spécialiste du purificateur panchakarma, il anime<br />

quatre cabinets dans le Maharashtra. Un chez lui, à<br />

Pune (prononcé Pouné), un à Lonavla au célèbre centre<br />

de yoga Kaivalyadhama, et deux à Mumbaï. En<br />

outre, il assure de nombreuses visites à domicile, et<br />

va une fois par mois soigner gratuitement tout un<br />

village déshérité du Maharashtra.<br />

Comme si cela ne suffisait pas, le bon Doktor sillonne<br />

le monde pour faire mieux connaître l’Ayurveda.<br />

Il forme régulièrement des étudiants étrangers,<br />

et nous sommes quelques-uns en France, trois ou<br />

quatre (ou cinq, je ne les connais pas tous) à le<br />

considérer comme un guru (professeur et maître à<br />

penser). Cette année, Jagdish Bhutada a porté la<br />

parole ayurvédique en Chine, en France et en<br />

Le Dr Bhutada dans l'une de ses officines à Mumbaï.<br />

Il a des réseaux inouïs en Inde et dans le monde<br />

Australie, et s’apprête à s’envoler vers Taiwan. Reçu<br />

partout à bras ouverts. Parfois accompagné par son<br />

épouse qui enseigne la fameuse cuisine ayurvédique<br />

avec joie dès qu’elle en a la possibilité.<br />

Le Docteur Bhutada est né le 1 er janvier 1968.<br />

Regardez bien cette date. Elle signifie en numérologie<br />

que les natifs du premier jour de chaque mois vivent<br />

sous le signe du soleil. Voilà sans doute pourquoi<br />

Bhutada rayonne. Sa fameuse prise de pouls des<br />

trois doshas (les énergies Vata, Pitta et Kapha) fait<br />

merveille sur tous les continents. Et partout, il médite<br />

à 17 heures.<br />

Depuis six ans, le premier jeudi de chaque mois,<br />

le Dr. Bhutada soigne gratuitement les habitants d’un village reculé du Maharashtra.<br />

16 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© Eric Bhat


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 17<br />

<strong>LA</strong> BIOMASSE - UN RÉSERVOIR D’ÉNERGIE PROPRE<br />

L’agriculture continue à être la<br />

principale source de moyens de<br />

subsistance pour une grande partie<br />

de la population dans le pays. La<br />

biomasse est donc largement disponible<br />

à travers le pays, et permet<br />

ainsi de lutter contre les limitations<br />

régionales. La biomasse qui<br />

implique le matériel biologique tiré<br />

des organismes vivants ou qui<br />

l’étaient récemment, peut être utilisée<br />

comme une importante<br />

source d’énergie. Elle est renouvelable<br />

et une source d’énergie naturelle<br />

de carbone.<br />

Les ressources en biomasse en Inde<br />

sont estimées à environ 565 millions<br />

de tonnes par an. Cela comprend<br />

les résidus agricoles et les<br />

résidus forestiers. Les résidus agricoles<br />

résultent de la moisson et de<br />

la transformation des récoltes. Ceci<br />

englobe les coques de riz, la bagasse,<br />

les têtes et les feuilles de<br />

canne à sucre, les cosses d’arachide,<br />

les tiges de cotonnier et de<br />

moutarde. Les résidus forestiers<br />

proviennent de l’exploitation et de<br />

la transformation du bois. Cela englobe<br />

de petits arbres, des branches,<br />

des cimes et du bois nonmarchand.<br />

Les ressources excédentaires de<br />

biomasse disponibles pour générer<br />

de l’électricité chaque année se<br />

montent à environ 189 millions de<br />

tonnes qui pourraient permettre<br />

près de 25 GW de capacité installée.<br />

Par ailleurs, les unités de cogénération<br />

fournissent à la fois de<br />

l’énergie thermique, utilisée dans<br />

le moulin, et de l’électricité qui est<br />

typiquement vendue au réseau. On<br />

estime qu’environ 15 GW de la capacité<br />

générant de l’électricité<br />

pourraient être obtenus en ajoutant<br />

des capacités de cogénération<br />

dans diverses industries y compris<br />

des sucreries, des brasseries, des<br />

usines de textile, des distilleries,<br />

des usines d’engrais, des usines de<br />

pâtes et papier et des moulins à riz.<br />

En outre, il existe un potentiel pour<br />

installer 12 millions d’unités de<br />

production de biogaz de type familial.<br />

Les types de biomasse<br />

La biomasse comprend trois catégories<br />

distinctes :<br />

- la biomasse solide qui inclut des<br />

résidus d’arbre, de récolte comme<br />

les coques de riz, la bagasse, les<br />

cosses d’arachide, les déchets de<br />

chanvre, etc. et les déchets animaux<br />

et humains.<br />

- Le biogaz qui est obtenu en assimilant<br />

en anaérobie des matières<br />

organiques pour produire du gaz<br />

méthane combustible.<br />

- Les biocarburants liquides qui<br />

sont obtenus en soumettant des<br />

matières organiques à l’un des divers<br />

processus chimiques ou physiques<br />

pour produire des carburants<br />

liquides combustibles exploitables.<br />

L’énergie renouvelable de l’Inde<br />

Conversion de la biomasse<br />

en énergie utile<br />

Un certain nombre d’options technologiques<br />

sont disponibles pour<br />

utiliser une grande variété de types<br />

de biomasse comme source d’énergie<br />

renouvelable. La conversion<br />

peut fournir directement de l’énergie<br />

sous forme de chaleur/électricité<br />

ou, peut la convertir en une<br />

autre forme comme des carburants<br />

liquides ou du biogaz combustible.<br />

Il existe en gros trois types de<br />

conversion :<br />

• La conversion thermique – Un<br />

procédé dans lequel la chaleur est<br />

utilisée pour transformer la biomasse<br />

en une autre forme chimique.<br />

• La conversion chimique – Une<br />

gamme de processus chimique<br />

peut être utilisée pour transformer<br />

la biomasse en d’autres formes<br />

pour que le carburant puisse être<br />

plus facilement utilisé, transporté<br />

ou stocké.<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 17


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 18<br />

<strong>LA</strong> BIOMASSE - UN RÉSERVOIR D’ÉNERGIE PROPRE<br />

• La conversion biochimique - Elle<br />

implique la digestion anaérobie, la<br />

fermentation et le compostage.<br />

Les avantages<br />

de l’utilisation<br />

de la biomasse<br />

• Elle réduit la pollution de l’air<br />

comme la biomasse émet moins de<br />

dioxyde de soufre et d’oxyde<br />

d’azote que les carburants fossiles.<br />

En outre, les combustibles de biomasse<br />

recyclent le dioxyde de carbone<br />

présent dans l’atmosphère,<br />

minimisant les impacts du réchauffement<br />

climatique puisque<br />

zéro dioxyde de carbone n’est émis<br />

durant la phase de croissance de la<br />

biomasse. La quantité de dioxyde<br />

de carbone émise est égale à la<br />

quantité de dioxyde de carbone<br />

absorbée de l’atmosphère durant la<br />

phase de croissance de la biomasse.<br />

• L’utilisation de la biomasse diminue<br />

les déchets animaux et municipaux.<br />

Par le biais du processus de<br />

digestion anaérobie, la biomasse<br />

sous forme de déchet, est convertie<br />

en énergie utile.<br />

• L’utilisation de la biomasse<br />

comme carburant réduit l’espace<br />

d’enfouissement nécessaire pour se<br />

débarrasser de la biomasse ligneuse,<br />

des déchets de scierie, etc.<br />

• Cela contribue à créer des emplois<br />

locaux dans les zones rurales.<br />

Actuellement, la biomasse contribue<br />

pour environ 30% à l’ensemble<br />

de la fourniture primaire d’électricité<br />

dans le pays. La source majeure<br />

d’électricité pour cuisiner<br />

pour 85% des ménages de l’Inde<br />

rurale comprend le bois de chauffage,<br />

des copeaux de bois et des<br />

tourteaux de bouse, etc. De plus,<br />

20% des ménages en ville dépendent<br />

encore des combustibles traditionnels<br />

pour faire face à leurs<br />

besoins pour la cuisson. Le<br />

Ministère de l’Energie Nouvelle et<br />

Renouvelable (MNRE) a lancé plusieurs<br />

projets et a promu diverses<br />

ONG pour travailler dans le domaine<br />

de l’énergie à partir de la<br />

biomasse. Les initiatives peuvent<br />

grosso modo se décliner en deux<br />

catégories :<br />

• Les initiatives des zones rurales<br />

: Initiative nationale de cuisson<br />

par la biomasse (NBCI) ; Unité de<br />

biogaz de type familial ; Système<br />

de gazéification de la biomasse.<br />

• Les initiatives des zones urbaines<br />

: Programme pour la Récupération<br />

d’Energie à partir des<br />

Déchets Urbains ; Projets de<br />

Gazéificateurs de Biomasse et<br />

Cogénération de biomasse (Non-<br />

Bagasse).<br />

Initiatives des zones<br />

rurales<br />

Initiative nationale de cuisson par<br />

la biomasse (NBCI) : dans les zones<br />

rurales, un grand pourcentage<br />

de la population continue à dépendre<br />

de la biomasse. Une énergie<br />

propre et performante est fournie à<br />

la catégorie de la population défavorisée<br />

en énergie à travers des<br />

chulha (fours en terre traditionnels)<br />

sans fumée où différents types<br />

de réchauds fixes et portables<br />

sont mis à disposition des ménages<br />

ruraux. Une étude de cas sur divers<br />

Dhabas et hôtels routiers en<br />

Andhra Pradesh montre que les<br />

poêles performants au niveau<br />

énergétique étaient capables de<br />

conserver près de 50 à 60% de<br />

combustible par rapport à des poêles<br />

traditionnels. Ils fumaient<br />

moins, produisaient donc davantage<br />

et avaient un impact positif<br />

sur l’environnement.<br />

Unité de biogaz de type familial :<br />

dans les unités de biogaz de type<br />

familial, les déchets du bétail et<br />

autres déchets organiques sont<br />

utilisés pour produire de l’énergie<br />

et de l’engrais. L’Inde détient la<br />

plus grande richesse de bétail et<br />

cette position l’aide à répondre à la<br />

crise énergétique croissante. Dans<br />

cette technologie, la fermentation<br />

anaérobie de matières biodégradables<br />

telles que la biomasse, les<br />

eaux d’égouts, les déchets verts,<br />

etc. est faite pour produire du biogaz<br />

qui comprend principalement<br />

du méthane et du dioxyde de carbone.<br />

Ce biogaz sert à la cuisson<br />

dans les foyers.<br />

Le Programme national sur le développement<br />

du biogaz a de multiples<br />

avantages. Il contribue à économiser<br />

des tonnes de bois de<br />

chauffage chaque année. La technologie<br />

du biogaz procure de<br />

l’énergie sous une forme propre et<br />

non polluée et met à disposition un<br />

engrais organique enrichi comme<br />

sous-produit pour compléter et<br />

optimiser l’utilisation des engrais<br />

chimiques. Aujourd’hui des unités<br />

de biogaz institutionnelles et basées<br />

sur du fumier d’excréments<br />

humains sont de plus en plus utilisées.<br />

Des unités de biogaz associées<br />

à des toilettes sont introduites<br />

dans des lieux comme les abris<br />

bus et des institutions scolaires.<br />

Le Système de gazéification de<br />

biomasse : dans le projet, divers<br />

systèmes de gazéification de biomasse<br />

sont mis en place dans les<br />

zones rurales pour procurer de<br />

l’électricité dans des villages ainsi<br />

que pour y développer des industries.<br />

Divers gazéificateurs alimentés<br />

avec des coques de riz, de blé,<br />

de maïs, etc. sont installés dans la<br />

zone qui dépend de la source<br />

d’énergie durable disponible provenant<br />

de l’agriculture ou d’une<br />

plantation. Dans le procédé de gazéification,<br />

le matériau organique<br />

est transformé en méthane, en<br />

dioxyde de carbone. Il est obtenu<br />

par une réaction du matériau à<br />

haute température (> 7000C) sans<br />

combustion avec une dose contrôlée<br />

d’oxygène/vapeur ; le mélange<br />

18 Nouvelles de l’Inde n° 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 19<br />

de gaz qui en résulte est appelé<br />

Syngas ou gaz de gazogène qui luimême<br />

est un combustible.<br />

L’Inde est connue comme un expert<br />

faisant autorité en matière de<br />

conversion de la biomasse solide<br />

en combustible gazeux propre. Des<br />

gazéificateurs de biomasse à petite<br />

échelle d’une capacité allant jusqu’à<br />

500-600 KW conviennent<br />

parfaitement pour approvisionner<br />

en électricité hors réseau nos zones<br />

rurales. Un certain nombre de<br />

projets ont déjà été amorcés avec<br />

la participation du secteur public<br />

pour l’approvisionnement de 6 à 8<br />

heures d’électricité par jour à travers<br />

la gazéification pour l’éclairage<br />

et de 6 à 8 heures pour d’autres<br />

activités commerciales comme<br />

le pompage de l’eau pour l’irrigation,<br />

pour les micro-entreprises et<br />

les tours de télécommunication.<br />

Des projets sont en cours dans les<br />

districts d’Araria et Purnea au<br />

Bihar où des résidus de Daincha<br />

(Sesbania aculeata)/Ipomoea (Ipomées),<br />

de mais et du bois dur assurent<br />

l’approvisionnement permanent<br />

de matières premières.<br />

Des unités qui génèrent de l’électricité<br />

à partir des coques de riz<br />

dans les villages du district de<br />

West Champaran au Bihar ont permis<br />

d’éclairer jusqu’à près de 500 à<br />

600 foyers répartis dans plus de 20<br />

villages du district, et de changer<br />

le profil du groupement. L’expérience<br />

du West Champaran est<br />

soutenue par le Ministère et appliquée<br />

par l’ONG Husk Power<br />

System. La technologie utilisée est<br />

simple : elle utilise la technologie<br />

du gazéificateur basée sur la coque<br />

de riz pour fournir de l’électricité<br />

en utilisant des mini-centrales<br />

électriques de 32kWe qui fournissent<br />

aux foyers situés dans la zone<br />

qui produit du riz en Inde de l’électricité<br />

sur une base de paiement<br />

selon utilisation. Le prix payé pour<br />

fournir de l’électricité générée par<br />

ces mini-centrales électriques est<br />

très bas, 2 roupies par jour et par<br />

foyer, situé dans un rayon de 1,5<br />

km. Il en résulte une réduction de<br />

consommation de kérosène d’au<br />

moins deux tiers. L’électricité est<br />

fournie à partir de 5 heures du matin<br />

jusqu’à minuit tous les jours. Le<br />

succès de cette initiative a conduit<br />

à planifier l’installation de telles<br />

centrales à Samastipur et Lakhisarai.<br />

Le Ministère de l’Energie<br />

Nouvelle et Durable prévoit aujourd’hui<br />

de placer les systèmes<br />

d’électricité à partir de coques de<br />

riz en « Mode Mission ». Le potentiel<br />

est énorme et même certains<br />

des plus grands moulins à riz peuvent<br />

alimenter le réseau en électricité<br />

et en distribuer localement.<br />

Plus de 5000 à 10 000 industries<br />

pourraient en bénéficier durant les<br />

2 à 3 prochaines années. Ces systèmes<br />

peuvent conduire à économiser<br />

du diesel à hauteur de 200 à<br />

250 millions de litres par an.<br />

Les initiatives<br />

des zones urbaines<br />

La biomasse dans les zones urbaines<br />

et les applications commerciales<br />

: les résidus de récolte et les<br />

déchets agro-industriels sont utilisés<br />

à travers la technique de gazéification<br />

de la biomasse à la fois<br />

pour l’énergie électrique et thermique.<br />

Plusieurs industries comme la<br />

transformation du sucre, du papier<br />

et de la pâte à papier, des engrais,<br />

de la nourriture, etc. ont besoin<br />

d’énergie électrique et thermique<br />

pour leurs opérations. Ces besoins<br />

peuvent être remplis à travers différentes<br />

sources d’énergie ou une<br />

seule. La production simultanée<br />

d’énergie électrique ou thermique<br />

à partir d’une seule source a pour<br />

nom la cogénération. Le gouvernement<br />

apporte son soutien pour<br />

mettre sur pied des Projets de<br />

Gazéification de biomasse et de<br />

cogénération de biomasse (Non-<br />

Bagasse).<br />

Programme pour récupérer de<br />

l’énergie à partir des déchets urbains<br />

: selon une récente estimation,<br />

environ 42 millions de tonnes<br />

de déchets solides et 6000 millions<br />

de m3 de déchets liquides sont gé-<br />

<strong>LA</strong> BIOMASSE - UN RÉSERVOIR D’ÉNERGIE PROPRE<br />

nérés chaque année par notre population<br />

urbaine. 8 projets au total<br />

pour récupérer de l’énergie à partir<br />

des déchets urbains, à savoir, une<br />

capacité totale équivalent à 19,05<br />

MW ont déjà été montés.<br />

Biocarburants<br />

Les biocarburants sont un type de<br />

carburant dont l’énergie est dérivée<br />

de la fixation du carbone biologique.<br />

Cela comprend des carburants<br />

dérivés de la conversion de la<br />

biomasse ainsi que de la biomasse<br />

solide, des combustibles liquides et<br />

diverses bagasses. Le biodiesel et le<br />

bioéthanol peuvent être utilisés<br />

comme additif du gazole et additif<br />

de l’essence respectivement.<br />

Le développement du biocarburant<br />

en Inde tourne principalement autour<br />

de la culture et de la transformation<br />

des graines de jatropha,<br />

très riches en huile (40%). L’huile<br />

de jatropha peut être directement<br />

utilisée dans les générateurs et les<br />

moteurs diesel.<br />

Alors que la directive nationale sur<br />

les biocarburants en décembre<br />

2009 a prévu d’atteindre d’ici 2017<br />

l’objectif d’une proportion de 20%<br />

de biocarburants dans le diesel et<br />

l’essence, depuis 2009 l’essence<br />

doit obligatoirement contenir 5%<br />

de méthanol et il est recommandé<br />

que le gazole contienne 5% de<br />

bio-carburant. Les chemins de fer<br />

indiens ont déjà commencé à utiliser<br />

de l’huile de jatropha mélangée<br />

à du gazole pour répondre aux besoins<br />

en carburant.<br />

Le potentiel de l’énergie de biomasse<br />

n’est pas encore pleinement<br />

exploité en Inde. Si l’on considère<br />

la nature et l’actuelle croissance de<br />

l’économie ainsi que la future trajectoire<br />

de la croissance, l’exploitation<br />

optimale de l’énergie de biomasse<br />

offrira à l’Inde un grand répit<br />

sur le plan énergétique (PIB<br />

Feature). ❑<br />

Gargi Malik<br />

Assistant Directeur<br />

(Media & Communication)<br />

Extrait de India-Sweden 2012<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 19


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 20<br />

L’Inde a été une économie émergente<br />

et dynamique avec un immense<br />

marché et le potentiel de se<br />

développer comme la plus rapide<br />

économie du monde. Ce développement<br />

économie soudain est l’un<br />

des moteurs importants pour la<br />

croissance des ports indiens au<br />

cours des prochaines années.<br />

Associés à cela, les changements<br />

technologiques dans le secteur<br />

maritime ont déclenché la croissance<br />

des ports indiens et ont stimulé<br />

la manutention portuaire.<br />

Modernisation des ports<br />

Les principaux ports indiens dans<br />

un passé récent ont fait d’importants<br />

progrès dans la modernisation<br />

et l’augmentation de capacité.<br />

Le développement de la capacité<br />

portuaire fut possible principalement<br />

en raison des diverses initiatives<br />

politiques prises par le gouvernement<br />

pour augmenter le<br />

rythme des privatisations et la formulation<br />

de directives pour la fixation<br />

de tarifs réglés à l’avance. Les<br />

Etats maritimes sont aussi intervenus<br />

avec plusieurs politiques et ont<br />

identifié des lieux potentiels pour<br />

le développement de nouveaux dé-<br />

LES PORTS INDIENS VOUÉS<br />

À UNE IMMENSE CROISSANCE<br />

bouchés. Ainsi, les principaux ports<br />

et les autres ont assumé des rôles<br />

complémentaires, tout en créant<br />

parallèlement une concurrence<br />

loyale qui, à son tour, a permis au<br />

secteur de fournir un service rentable<br />

et de qualité aux clients.<br />

Croissance du trafic<br />

Selon l’Agenda maritime de 2020,<br />

délivré par le Ministère maritime,<br />

le trafic dans les ports importants<br />

devrait augmenter à un taux de<br />

croissance annuel composé de<br />

8,03% passant de 561,09 millions<br />

de tonnes en 2009-10 à 1214,82<br />

millions de tonnes d’ici 2019-20<br />

tandis que dans les autres ports, la<br />

croissance devrait augmenter à un<br />

taux de croissance annuel composé<br />

de 15,96%, passant des 288,80<br />

millions de tonnes à 1269,59 millions<br />

de tonnes d’ici 2019-20. Ainsi<br />

le trafic anticipé dans les ports indiens<br />

devrait augmenter et atteindre<br />

2484,41 millions de tonnes<br />

d’ici 2019-20 contre les actuels<br />

849,89 millions de tonnes à un<br />

taux de croissance annuel composé<br />

de 11,32%.<br />

Les principaux ports en Inde devraient<br />

gérer un trafic de 1214,82<br />

millions de tonnes et pour gérer un<br />

tel volume, les ports ont identifié<br />

des projets qui créeront une capacité<br />

à hauteur de 1459,53 millions<br />

de tonnes. Cela signifie que la capacité<br />

des principaux ports d’ici<br />

2020 surpassera le trafic de 20%.<br />

Les ports importants continueront<br />

à identifier des arrangements/projets<br />

durant les dix prochaines années<br />

pour atteindre la norme<br />

idéale de 30% de trafic en plus.<br />

Entre parenthèses, la capacité qui<br />

résulte des programmes en cours<br />

en 2020 n’a pas été prise en<br />

compte dans les projections. Même<br />

ces projets, si ils avancent, résulteront<br />

dans davantage de capacité,<br />

remplissant ainsi l’objectif idéal, le<br />

Gouvernement central prévoit de<br />

mettre en service deux autres<br />

grands ports, l’un sur la côté ouest,<br />

l’autre sur la côté est, qui vont<br />

aussi augmenter la capacité du<br />

secteur des grands ports.<br />

Plans futurs<br />

Ayant montré quelques pistes pour<br />

parvenir à la croissance, les grands<br />

ports indiens et les autres ports ont<br />

formulé des plans ambitieux pour<br />

développer de nouveaux débou-<br />

20 Nouvelles de l’Inde n° 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 21<br />

chés, augmenter les centres de<br />

service existants, introduire des<br />

équipements à la pointe de la<br />

technologie pour la manutention<br />

de marchandises et améliorer la logistique<br />

afin de faire face aux défis<br />

qui émanent de la croissance<br />

anticipée du commerce. Selon ces<br />

plans, la capacité dans 13 grands<br />

ports devrait augmenter pour passer<br />

du niveau actuel de 616,73 millions<br />

de tonnes à 1459,53 millions<br />

de tonnes en 2020. La capacité<br />

dans les autres ports est prête à<br />

augmenter d’ici 2020 pour atteindre<br />

1660,02 millions de tonnes<br />

contre les 346,31 millions de tonnes<br />

actuels. Ainsi, les ports indiens<br />

visent un surplus de capacité de<br />

plus de 25% de plus que la demande<br />

projetée. Ceci permettra<br />

aux ports de fournir des installations<br />

de quai à l’arrivée des bateaux,<br />

pour parvenir à ce qu’il n’y<br />

ait aucune attente pour les navires.<br />

L’investissement proposé durant<br />

les dix prochaines années devrait<br />

être de 2770 milliards de roupies –<br />

1090 milliards de roupies pour les<br />

grands ports et 1680 milliards de<br />

roupies pour les autres ports.<br />

Changements structuraux<br />

En plus de l’augmentation de la capacité,<br />

l’ensemble des grands ports<br />

a pour objectif d’apporter des<br />

changements structurels dans l’administration<br />

des ports pour améliorer<br />

l’efficacité organisationnelle.<br />

Pour ce faire, tous les ports prévoient<br />

de mettre en vigueur le<br />

concept de « port propriétaire » limitant<br />

dûment leur rôle à la maintenance<br />

des bassins et infrastructure<br />

de base laissant la gestion de<br />

l’opération de développement du<br />

terminal et des installations de<br />

manutention au secteur privé. Les<br />

ports visent un personnel restreint<br />

en augmentant la technologie de<br />

l’information à toute la gamme des<br />

opérations. Ainsi les ports indiens<br />

se dirigent avec confiance et embrayent<br />

eux-mêmes pour répondre<br />

à la demande anticipée du commerce<br />

dans les années à venir.<br />

Mode PPP<br />

Les Partenariats Publics Privés seront<br />

le mode préféré pour le développement<br />

des terminaux portuaires<br />

et autres activités commerciales<br />

viables dans les grands ports. La<br />

standardisation des RFQ (Request<br />

for Qualification Document), RFP<br />

(Model Request for Proposal) et<br />

MCA (Model Concession Agreements)<br />

et la formulation de directives<br />

pour la fixation de tarifs à régler<br />

à l’avance ont servi à rendre le<br />

processus PPP transparent et à<br />

donner confiance aux investisseurs.<br />

Récemment un Groupe privé<br />

a commandé une expansion de 12<br />

millions de tonnes par an pour son<br />

terminal Vadinar au Gujerat pour<br />

un coût total de 1065 milliards de<br />

roupies. Ainsi la capacité du port<br />

de Vadinar a augmenté de 58 millions<br />

de tonnes par an. Des efforts<br />

similaires contribuent ostensiblement<br />

à l’expansion de capacité des<br />

ports.<br />

Une saine concurrence<br />

Selon les termes des directives du<br />

Cadre de Contrôle de la Participation<br />

du Secteur privé (PSP) (1996),<br />

les ports eurent pour instruction de<br />

s’assurer que l’investissement privé<br />

ne résulte pas dans la création de<br />

monopoles privés et que les installations<br />

privées soient mises à la<br />

disposition de tous les usagers à<br />

des conditions égales et concurrentielles.<br />

En conséquence, le be-<br />

LES PORTS INDIENS VOUÉS À UNE IMMENSE CROISSANCE<br />

soin s’est fait sentir de formuler<br />

une politique pour prévenir le monopole<br />

privé dans le Secteur portuaire<br />

pour garantir une concurrence<br />

saine parmi les opérateurs<br />

privés et attribuer des projets sans<br />

problème pour augmenter la capacité<br />

des ports importants. Dans le<br />

cadre de la Section III du Major<br />

Port Trusts Act, 1963 et en consultation<br />

avec les présidents de tous<br />

les grands ports, la politique suivante<br />

a été décidée avec effet à<br />

compter du 2 août 2010 pour prévenir<br />

le monopole du secteur privé<br />

dans les grands ports : « S’il n’y a<br />

qu’un seul exploitant du terminal<br />

privé dans un port pour une marchandise<br />

spécifique, l’opérateur de<br />

ce quai ou son associé ne sera pas<br />

autorisé à faire une offre pour le<br />

terminal/quai suivant pour s’occuper<br />

de la manutention de la même<br />

marchandise dans le même port. »<br />

Tandis que l’Agenda maritime<br />

2010-20 envisage d’ambitieux programmes<br />

pour atteindre une capacité<br />

portuaire de 3,12 milliards de<br />

tonnes au cours de la prochaine<br />

décennie, un solide mécanisme de<br />

suivi est très important pour atteindre<br />

l’objectif (PIB Features). ❑<br />

Manoj Gupta<br />

Directeur Adjoint (M&C),<br />

Press Information Bureau,<br />

New Delhi<br />

Extrait de India-Sweden<br />

in Focus 2012<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 21


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 22<br />

© Jasinth M V - http://en.wikipedia.org<br />

<strong>DE</strong>STINATIONS À DÉCOUVRIR<br />

Kannur, jadis connue sous le nom<br />

de Cannanore, était le centre du<br />

commerce des épices. Même<br />

Marco Polo l’a visitée et décrite<br />

comme le « Grand magasin du<br />

commerce des épices ». On a raconté<br />

que Cannanore a attiré les<br />

Portugais, les Hollandais ainsi que<br />

les Britanniques qui venaient tous<br />

pour les épices et tous ont laissé<br />

leurs empreintes sur Kannur. Aujourd’hui<br />

elle est davantage connue<br />

pour son industrie du tissage et le<br />

commerce des noix de cajou. C’est<br />

une ville tranquille où il fait bon<br />

vivre et qui dispose d’une excellente<br />

plage, la Costa Malabari.<br />

Elle attribue toutefois sa renommée<br />

au fait qu’elle a préservé une<br />

ancienne forme d’art rituel, le<br />

Theyyam. Le Theyyam daterait<br />

d’avant l’hindouisme et s’est développé<br />

à partir de danses folkloriques<br />

exécutées au moment des fêtes<br />

de la moisson. Aujourd’hui<br />

Kannur est le lieu idéal pour voir<br />

du Theyyam. Tout au long de l’année,<br />

presque tous les soirs, une représentation<br />

se tient quelque part.<br />

Si vous demandez dans les petits<br />

villages aux alentours de la plage<br />

de Costa Malabari, vous trouverez<br />

où aller pour assister à une représentation<br />

de Theyyam.<br />

Bali Theyyam d’un “Kavu” à Payyanur<br />

KANNUR<br />

Le Fort de Kannur et la mer d’Arabie<br />

Ce rituel local, le Theyyam, se pra- Theyyam, qui s’étend d’octobre à<br />

tique généralement dans les bos- mai. Durant cette période, un rituel<br />

quets sacrés ou kavus. Il en existe annuel se tient à chaque Kavu.<br />

environ 800 dans le seul district de Chaque représentation est vérita-<br />

Kannur. Le Theyyam se réfère à la blement une expérience unique.<br />

fois à la forme de la divinité ou du Tout en étant à Kannur pour le<br />

héros et au rituel. Il existe 500 Theyyam, vous pouvez en profiter<br />

Theyyam différents, chacun se ca- pour voir quelques autres sites<br />

ractérise par un costume et un maquillage<br />

du visage particuliers ainsi<br />

que des accessoires, bracelets et<br />

cuirasses, jupes et guirlandes, etc.<br />

distincts. Les coiffes sont spectaculaires<br />

et énormes. Elles mesurent<br />

souvent de 6 à 7 mètres de haut et<br />

sont incroyablement ouvragées. On<br />

se demande comment les danseurs<br />

peuvent évoluer en les portant. Les<br />

danseurs se préparent pour le rituel<br />

en jeûnant et en méditant.<br />

Puis suit une longue séance de maquillage<br />

et d’habillage. C’est à ce<br />

moment-là que le danseur entre<br />

dans l’intimité la plus profonde du<br />

personnage. Durant la représentation,<br />

l’artiste semble perdre sa<br />

propre identité physique et se déplace,<br />

parle et bénit les dévots<br />

comme s’il était la divinité ellemême.<br />

La musique déchaînée des<br />

tambours et la danse aux allures de<br />

transe transforment la représentation<br />

en une manifestation surnaturelle<br />

où on a l’impression que l’ar-<br />

dont le Fort St Angelo. Bâti par les<br />

Portugais, il est construit en latérite<br />

rouge. Il domine un promontoire<br />

d’où l’on a une vue magnifique<br />

sur les plages environnantes<br />

bordées de palmiers.<br />

Comme Kannur est connue pour<br />

ses tissages, arrêtez-vous à la<br />

Weavers Cooperative pour voir les<br />

tisserands à l’œuvre. A 20 km de<br />

Kannur, vous pouvez faire un tour<br />

en bateau sur les backwaters intacts<br />

du nord du Kerala. Vous l’apprécierez<br />

certainement, aussi prenez<br />

le temps de le faire. Ce n’est<br />

pas seulement intéressant mais<br />

aussi relaxant.<br />

Pour davantage d’informations<br />

contacter le Département du<br />

Tourisme, Gouvernement du Kerala,<br />

Park View, Thiruvananthapuram,<br />

Kerala – 695 033, téléphone<br />

: +91 471 2321132 – fax<br />

+91 471 2322 279 ; appel gratuit<br />

pour les informations touristiques :<br />

1800-425-4747 ; email : deptour@keralatourism.org<br />

ou info<br />

tiste en transe s’est transmué en @keralatourism.org et site web :<br />

divinité.<br />

http://www.keralatourism.org/ ❑<br />

La meilleure période pour visiter<br />

India Travel Online<br />

Kannur est durant l’époque du<br />

Vol XIV, n° 18<br />

22 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

© Rajesh Kakkanatt - http://en.wikipedia.org


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 23<br />

• Capitale : Aizawal<br />

• Superficie : 21 081 km 2<br />

• Districts administratifs : 8<br />

• Densité de la population au<br />

km 2 : 52 personnes<br />

• Population : 1 million<br />

• Langues parlées : le mizo et<br />

l’anglais, dialectes locaux<br />

• Taux d’alphabétisation : 91,6 %<br />

Economie en bref<br />

Aux prix courants, le Produit<br />

Intérieur Brut de l’Etat (PIB) du<br />

Mizoram était en 2009-10 d’environ<br />

de US$ 1,1881 million. Le PNB<br />

de l’Etat a augmenté à un taux de<br />

croissance annuel composé de<br />

14,7% entre 2004-05 et 2009-10.<br />

Aux prix courants, le Produit<br />

Intérieur Net de l’Etat (PIN) du<br />

Mizoram était d’environ de US$<br />

1,071 million en 2009-10. Il a augmenté<br />

à un taux de croissance annuel<br />

composé de 14,9% entre<br />

2004-05 et 2009-10.<br />

Le PIB de l’Etat par tête d’habitant<br />

était de US$ 1,0759 contre US$<br />

613,2 en 2004-05 et il a augmenté<br />

à un taux de croissance annuel<br />

composé de 11,9% entre 2004-05<br />

et 2009-10. Le PIN de l’Etat par<br />

GROS P<strong>LA</strong>N <strong>SUR</strong> LE MIZORAM<br />

Le Mizoram partage des frontières avec d’autres Etats du Nord-Est, le Manipur, le Tripura et l’Assam<br />

ainsi qu’avec les pays voisins du Bangladesh et de Myanmar. Bordant le Myanmar et le Bangladesh,<br />

le Mizoram offre une porte pour le commerce international avec les pays d’Asie du Sud-Est.<br />

Les villes importantes sont Kolasib, Vairengte, Bairabi, Siha, Champhai et Sairang.<br />

Le Mizoram contribue pour 14% à la production nationale de bambou ; le climat est idéal pour<br />

installer des industries basées sur l’agriculture et la sylviculture. Le Mizoram offre un potentiel<br />

immense pour l’exploitation commerciale des ressources naturelles pour les industries tournées vers<br />

l’exportation.<br />

Avec un taux d’alphabétisation de 91,6%, le Mizoram offre une main-d’œuvre hautement éduquée.<br />

La connaissance de l’anglais est un atout supplémentaire de la main-d’œuvre locale.<br />

Avec l’amélioration des liaisons routières, ferroviaires et aériennes et l’établissement de routes<br />

commerciales avec les pays voisins, le commerce a été facilité de manière importante au cours de<br />

la dernière décennie.<br />

Le Mizoram en bref<br />

tête d’habitant était de US$ 969,8<br />

contre US$ 548,6 en 2004-05 et a<br />

augmenté à un taux moyen de<br />

12% entre 2004-05 et 2009-10.<br />

A un taux de croissance composé<br />

annuel de 20,1% de 2004-05 à<br />

2009-10, le secteur secondaire est<br />

celui qui a enregistré la croissance<br />

la plus rapide, tiré par la construction,<br />

l’industrie manufacturière et<br />

l’électricité, la fourniture de gaz et<br />

d’eau. Le secteur tertiaire, le plus<br />

grand contributeur de l’économie<br />

du Mizoram, s’est développé à un<br />

taux de 15,4% entre 2004-05 et<br />

2009-10, conduit par le commerce,<br />

l’hôtellerie, l’immobilier, les finan-<br />

Aizawl, capitale du Mizoram<br />

ces, les assurances, le transport, la<br />

communication et autres services.<br />

Le secteur primaire a affiché une<br />

croissance de 14,2 % entre 2004-<br />

05 et 2009-10.<br />

Le Mizoram urbain est en tête<br />

comparé à l’ensemble de l’Inde<br />

pour la part de dépenses par tête<br />

d’habitant pour la nourriture.<br />

Quant à la part de dépenses sur les<br />

biens durables, l’Etat est comparable<br />

au niveau du reste de l’Inde.<br />

Production agricole<br />

Les conditions agro-climatiques du<br />

Mizoram conviennent à un large<br />

éventail de fruits. Le Mizoram<br />

compte pour 12% du total des<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 23<br />

© Bogman en.wikipedia.org


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 24<br />

GROS P<strong>LA</strong>N <strong>SUR</strong> LE MIZORAM<br />

fruits produits dans le Nord-Est.<br />

Les produits horticoles, agro-alimentaires<br />

et à base de bambou ont<br />

un très haut potentiel pour l’exportation.<br />

Les fleurs coupées d’anthurium<br />

sont exportées vers des pays<br />

comme les Emirats Arabes Unis, le<br />

Royaume-Uni, le Japon et l’Australie.<br />

La culture du bambou est un<br />

domaine qui est maintenant commercialisé.<br />

L’Etat possède 109 900 hectares<br />

de terrain dédiés à l’horticulture ce<br />

qui représente 17% de la superficie<br />

potentielle estimée à 630 000.<br />

L’Etat offre un immense potentiel<br />

pour le développement et l’investissement<br />

dans le secteur.<br />

Récoltes horticoles<br />

Production annuelle – 2009-10<br />

(Tonnes métriques)<br />

Banane 84 810<br />

Chow chow 54 250<br />

Piments oiseau 47 850<br />

Gingembre 31 000<br />

Fruit de la passion 27 880<br />

Curcuma 22 500<br />

Orange 13 265<br />

Noix d’arec 12 000<br />

Anthurium* 7 900 000<br />

Rose* 2 800 000<br />

Source : Statistical Handbook of Mizoram 2010<br />

* Production en nombre<br />

Infrastructure physique<br />

En 2009-10, l’ensemble du réseau<br />

routier du Mizoram était de<br />

7 049,1 km comprenant les autoroutes<br />

nationales, les nationales, les<br />

routes de districts, villes et villages.<br />

L’Etat est bien connecté par les<br />

Autoroutes nationales (NH)-44A,<br />

NH-54, NH-54A, NH-54B, NH-150<br />

et NH-154 aux Etats voisins. La<br />

maintenance des routes dépend du<br />

Public Works Department (PWD) et<br />

de Pushpak (Organisation des routes<br />

frontalières). Le Mizoram State<br />

Transport couvre 22 routes soit<br />

3 082 km de liaisons à travers<br />

l’Etat.<br />

Les chemins de fer<br />

La gare de Bairabi permet de relier<br />

Silchar en Assam.<br />

La construction de l’extension<br />

d’une ligne entre Bairabi et<br />

Sairang, un village à 20 km à<br />

l’ouest d’Aizawl, est en cours.<br />

Aéroports et voies d’eau<br />

Le Mizoram a un aéroport opérationnel<br />

à Lengpui. Plusieurs compagnies<br />

aériennes assurent des<br />

liaisons journalières.<br />

En 2009-10, l’aéroport de Lengpui<br />

gérait 1 790 appareils et 120 000<br />

passagers.<br />

Le Mizoram met en place une liaison<br />

par voie d’eau avec le port<br />

d’Akyab Sittwe au Myanmar en<br />

empruntant la rivière Chhimtuipui<br />

pour augmenter les opportunités<br />

commerciales. Les travaux de<br />

construction ont démarré en décembre<br />

2010.<br />

Aéroport de Lengpui<br />

Energie<br />

En mars 2011, la capacité totale<br />

installée dans l’Etat était de 138,9<br />

MW répartis entre 88,3 MW fournis<br />

par des installations de l’Etat et<br />

50,5 MW par des installations nationales.<br />

Sur la capacité totale installée,<br />

68,1 MW sont fournis par la puissance<br />

thermique. L’énergie renouvelable<br />

contribue pour 36,4 MW.<br />

La capacité hydro-électrique<br />

contribue pour 34,3 MW.<br />

En 2009-10, la consommation<br />

d’énergie par tête dans l’Etat était<br />

de 173 Kwh. Plus de 90% de la<br />

puissance consommée étaient importés<br />

des Etats voisins et par le<br />

réseau national.<br />

En mars 2010, 570 villages étaient<br />

électrifiés au Mizoram.<br />

Télécommunications<br />

Le Mizoram disposait en mars 2010<br />

de 621 417 connections mobiles<br />

et la base de consommation a évolué<br />

rapidement. L’Etat avait 102<br />

centraux téléphoniques en décembre<br />

2010.<br />

Le gouvernement central envisageait<br />

de fournir une communication<br />

sans fil à travers l’Etat en 2011<br />

et 14 000 connexions Internet à<br />

large bande en 2012.<br />

On recensait 405 bureaux de poste<br />

dans l’Etat en 2009-10.<br />

Infrastructure sociale<br />

Education<br />

Le Mizoram fait partie des Etats<br />

qui sont en tête pour le taux d’alphabétisation.<br />

Le Mizoram a un<br />

taux d’alphabétisation de 91,6%<br />

répartis en 93,7% pour les hommes<br />

et 89,4% pour les femmes selon le<br />

recensement de 2011.<br />

En 2009-10, le taux enseignant/<br />

élève dans les écoles primaires<br />

était de 1 pour 18, dans les collèges<br />

de 1 pour 12 et pour les lycées<br />

de 1 pour 13.<br />

L’Université du Mizoram à Aizawl<br />

prépare aux licences, maîtrises,<br />

<strong>DE</strong>A et <strong>DE</strong>SS dans les branches artistiques<br />

et scientifiques.<br />

Parallèlement aux universités et<br />

facultés, le Mizoram possède d’autres<br />

instituts d’enseignement supérieur<br />

comme la Faculté des<br />

Sciences Vétérinaires, l’Université<br />

centrale d’Agriculture qui dispense<br />

des formations sur l’élevage,<br />

l’Institut régional pour les sciences<br />

para-médicales et les soins infirmiers<br />

(RIPANS) et le Département<br />

d’Accréditation Electronique<br />

pour les sciences informatiques<br />

(DOEACC).<br />

Santé<br />

L’Etat dispose de 12 hôpitaux, 12<br />

centres de soins communautaires<br />

et 57 centres de soins primaires<br />

avec un total de 1861 lits.<br />

Le Ministère pour le Développement<br />

de la Région du Nord-Est<br />

(MDoNER) a approuvé un budget<br />

24 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

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Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 25<br />

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Centre des Sciences<br />

de US$ 9,2 millions pour construire<br />

un hôpital qui sera bientôt terminé.<br />

Le Gouvernement de l’Etat a lancé<br />

le projet Vanaspati Van pour mettre<br />

la médecine par les plantes à<br />

disposition de la population rurale.<br />

Infrastructure culturelle<br />

Le Mizoram est naturellement vert<br />

et présente un terrain montagneux<br />

doté d’un climat agréable. Les températures<br />

au cours de l’année varient<br />

de 11°C à 21°C en hiver et de<br />

20°C à 30°C en été.<br />

Les nombreuses chaînes de montagne<br />

en font une destination<br />

idéale pour les sports d’aventure et<br />

d’exploration.<br />

L’Etat célèbre des fêtes comme<br />

Chapchar kut, Mim kut, Pawl kut,<br />

Thalfavang kut et Noël.<br />

Le Mizoram compte de nombreux<br />

sports locaux comme l’Inbaun,<br />

l’Inkawibah, l’Insukherh et l’Insuknawr.<br />

L’Etat a des danses traditionnelles :<br />

Cheraw, Khullam, Chheih Lam,<br />

Chai, Rallu Lam, Solakia, Sarlamkai<br />

et Par Lam.<br />

L’artisanat et les vêtements traditionnels<br />

des Mizos sont une grande<br />

attraction pour les touristes.<br />

Parmi les sites touristiques, citons :<br />

Aizawl, Tamdil, Vantawang, Champai,<br />

Phwangpui, Saiha et Lunglei.<br />

Des centres commerciaux, des lacs,<br />

les sommets de montagne, d’anciennes<br />

grottes et des parcs naturels<br />

sont les principales attractions<br />

touristiques de l’Etat.<br />

Infrastructure<br />

industrielle<br />

Le Mizoram compte deux sites industriels<br />

à Zuangtui et Kolasib.<br />

La Zoram Industrial Development<br />

Corporation (ZIDCO) est responsable<br />

pour l’ensemble du développement<br />

de l’infrastructure industrielle<br />

de l’Etat. ZIDCO a créé un<br />

Centre de Développement d’Infrastructure<br />

Intégré (IIDC) dans le dis-<br />

Entreprises d’Etat<br />

pour le Développement<br />

de divers commerces<br />

• Mizoram Agriculture Marketing<br />

Corporation<br />

• Mizoram Food and Allied<br />

Industries Corporation<br />

• Mizoram Khadi and Village<br />

Industries Board<br />

• Zoram Energy Development<br />

Agency<br />

• Zoram Handloom & Handicrafts<br />

Development Corporation<br />

• Zoram Industrial Development<br />

Corporation<br />

Unités industrielles (Mars 2009)<br />

• Unités industrielles enregistrées<br />

: 7139^<br />

• Unités artisanales : 750<br />

• Centres de formation<br />

artisanale : 3<br />

Sources : Economic Survey of Mizoram, 2008-09,<br />

Department of Industries, Government of<br />

Mizoram<br />

^En Septembre 2009 SSI: Small Scale Industry<br />

GROS P<strong>LA</strong>N <strong>SUR</strong> LE MIZORAM<br />

trict de Lunglei avec un investissement<br />

de US$ 1,1 million. Le centre<br />

met à la disposition des unités industrielles<br />

de l’électricité, de l’eau,<br />

la télécommunication et d’autres<br />

facilités.<br />

Le gouvernement a acquis 127<br />

hectares de terrain à Khawnuam<br />

pour développer une ville commerçante<br />

frontalière entre l’Inde et<br />

Myanmar. Un centre commercial<br />

frontalier a été établi pour faire du<br />

commerce avec le Bangladesh. On<br />

y fait le commerce de pierres de<br />

construction et de bambou.<br />

Les industries-clés<br />

Les ressources naturelles, les<br />

conditions climatiques et les mesures<br />

politiques d’encouragement<br />

dans l’Etat soutiennent les investissements<br />

dans les secteurs du<br />

bambou, de la sériciculture, du<br />

tourisme, des produits agricoles et<br />

agro-alimentaires.<br />

Les unités industrielles dans l’Etat<br />

consistent principalement en industries<br />

de petite échelle. En septembre<br />

2009, on recensait 7 139<br />

unités industrielles enregistrées au<br />

Mizoram.<br />

Le Mizoram crée une Zone Economique<br />

Spéciale (SEZ) dans le Nord-<br />

Est avec l’aide du Conseil du Nord-<br />

Est. La ZES se situera dans le village<br />

de Khawnuam à Champhai.<br />

Les industries à base de bambou<br />

devraient y jouer un rôle important.<br />

L’agro-alimentaire, le tissage, les<br />

produits à partir de bois et de métal<br />

représentent plus de 60% des<br />

unités à petite échelle des zones<br />

industrielles.<br />

Forêt de bambous<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 25<br />

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Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 26<br />

© http://mizotourism.nic.in/flowers.htm<br />

GROS P<strong>LA</strong>N <strong>SUR</strong> LE MIZORAM<br />

Industries-clés au Mizoram<br />

• Bambou<br />

• Energie<br />

• Sériciculture<br />

• Agriculture et Horticulture<br />

• Tourisme<br />

• Agroalimentaire<br />

• IT<br />

• Tissage et artisanat<br />

• Minéraux et Pierres<br />

• Plantes médicinales<br />

Industrie du bambou<br />

Le Mizoram compte une abondante<br />

réserve de forêts de bambou<br />

couvrant 1 254 400 hectares avec<br />

un rendement de 3,2 millions de<br />

tonnes par an. Environ 28 315<br />

tonnes de bambou sont ramassées<br />

chaque année, 99% de surplus attendent<br />

d’être exploités.<br />

Près de 14% du stock de bambou<br />

dans le pays est disponible au<br />

Mizoram. L’Etat cultive 23 variétés<br />

de bambou dont 5 présentent une<br />

haute valeur économique.<br />

Le Moulin à Papier de Cachar dans<br />

le sud Assam (une unité de<br />

l’Hindustan Paper Corporation) est<br />

le plus grand consommateur de<br />

bambou du Mizoram.<br />

L’Agence pour le Développement<br />

du Bambou du Gouvernement de<br />

l’Etat a signé une joint venture<br />

avec des partenaires privés pour la<br />

production commerciale de planchers,<br />

de parquets en bambou et<br />

de portes en bambou et teck.<br />

Le Gouvernement du Mizoram encourage<br />

les investissements directs<br />

étrangers dans les industries travaillant<br />

le bambou comme les bâtons<br />

d’encens, les baguettes, les<br />

stores, etc.<br />

Secteur de l’énergie<br />

Le Mizoram a le potentiel pour développer<br />

2 425 MW d’énergie hydro-électrique<br />

dont seulement<br />

34,3 MW ont été installés en mars<br />

2010.<br />

73 sites ont été identifiés en vue<br />

d’y installer de petites centrales<br />

hydro-électriques et un accord a<br />

Jeunes filles aux anthuriums - Festival de l’anthurium au Mizoram<br />

Costume traditionnel<br />

été donné à 11 d’entre eux.<br />

Plusieurs encouragements et concessions<br />

sont fournis par le<br />

Gouvernement central et de l’Etat<br />

pour des unités de production<br />

électrique non conventionnelles.<br />

Horticulture<br />

La production horticole de fruits,<br />

légumes, épices, coton, café, thé,<br />

piments oiseau, anthuriums et roses<br />

a un potentiel immense au<br />

Mizoram.<br />

L’utilisation de pesticides et d’engrais<br />

est faible au Mizoram, ce qui<br />

donne des produits organiquement<br />

riches et attrayants pour l’exportation.<br />

Agro-alimentaire<br />

Le Mizoram produit 12% des fruits<br />

du nord de l’Inde et le rendement<br />

par hectare est en hausse en raison<br />

de l’adoption de pratiques horticoles<br />

modernes. Avec d’abondantes<br />

ressources naturelles et des politiques<br />

d’encouragement, le secteur<br />

de l’agro-alimentaire offre un potentiel<br />

pour l’investissement. Des<br />

services connexes comme la gestion<br />

de la chaîne du froid procurent<br />

aussi du potentiel pour l’investissement.<br />

Un fond spécialisé (SPV) a été<br />

formé avec des compagnies du<br />

secteur privé pour créer une usine<br />

de traitement pour le curcuma, le<br />

26 Nouvelles de l’Inde n° 408<br />

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Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 27<br />

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gingembre, le piment, les fruits et<br />

autres produits agricoles.<br />

Tourisme<br />

Avec ses hautes montagnes vertes,<br />

ses rivières qui serpentent et ses<br />

nombreux lacs, le Mizoram est un<br />

paradis touristique. Le nombre<br />

d’arrivées de touristes nationaux<br />

n’a pas cessé d’augmenter et a enregistré<br />

un taux de croissance annuel<br />

composé de 15,1% entre<br />

2007-2009.<br />

La création de complexes touristiques,<br />

les sports d’aventure et les<br />

équipements des stations, les parcs<br />

de loisir, les fermes de santé, les<br />

hôtels, les centres de congrès, les<br />

agences de voyages touristiques,<br />

etc. offrent diverses possibilités<br />

pour investir dans le secteur du<br />

tourisme du Mizoram. L’Etat dispose<br />

de 31 résidences pour touristes.<br />

Technologie de l’Information<br />

La politique du Mizoram en termes<br />

de TI vise à augmenter l’utilisation<br />

des TI dans les secteurs industriel<br />

et gouvernemental. Avec le second<br />

plus haut taux d’alphabétisation<br />

dans le pays, des coûts abordables,<br />

une population parlant largement<br />

l’anglais, des liaisons de télécommunications<br />

améliorées et un climat<br />

favorable, le Mizoram est en<br />

bonne position pour attirer les in-<br />

Paysage montagneux<br />

vestissements dans l’industrie des<br />

TI.<br />

Le Gouvernement prévoit d’installer<br />

des parcs technologiques de logiciels<br />

pour fournir aux industries<br />

des TI un guichet unique et procure<br />

des encouragements et concessions<br />

divers pour investir dans le<br />

secteur.<br />

Sériciculture<br />

Mulberry, muga, eri, oak-tasar et<br />

soie sont cultivés au Mizoram. En<br />

mars 2010, environ 7 293 familles<br />

réparties dans 175 villages étaient<br />

engagées dans la sériciculture. On<br />

recensait 17 fermes sur 5 100<br />

hectares. Le Gouvernement du<br />

Mizoram avait créé un institut de<br />

recherche et de formation à<br />

Zemabawk.<br />

Production - 2010<br />

(en tonnes métriques)<br />

Mulberry 60<br />

Muga 1.2<br />

Eri 4.2<br />

Oak tasar 0.2<br />

Fil de soie 6.5<br />

Source : Statistical Handbook of Mizoram 2012<br />

Tissage/artisanat<br />

L’Etat compte 750 unités de tissage<br />

à la main qui emploient environ<br />

4 700 personnes. Il existe trois<br />

centres de formation au tissage à<br />

la main. Le tissage à la main et<br />

l’artisanat ethnique du Mizoram<br />

ont un grand marché en Inde ou à<br />

GROS P<strong>LA</strong>N <strong>SUR</strong> LE MIZORAM<br />

l’étranger. L’artisanat à base de<br />

bambou et les vêtements prêts-àporter<br />

ethniques sont proposés au<br />

marché par les agences du gouvernement.<br />

Le Gouvernement du<br />

Mizoram développe le secteur en<br />

impliquant des acteurs privés dans<br />

la fabrication, le marketing et la<br />

distribution du tissage et de l’artisanat.<br />

En 2009-10, 8 centres formaient<br />

à l’artisanat dans l’Etat.<br />

Minéraux et Pierres<br />

Le Mizoram possède des dépôts<br />

minéraux de calcaire coquillié, de<br />

siltite, de minéral argileux, de filons<br />

de charbon, de pétrole et de<br />

gaz. Le Mizoram exporte des pierres<br />

de construction de qualité vers<br />

le Bangladesh. Plusieurs agences<br />

sont impliquées dans l’exploration<br />

du pétrole et du gaz au Mizoram<br />

et ont signé un Mémorandum<br />

d’Accord avec le gouvernement de<br />

l’Etat. Le Mizoram possède de<br />

nombreuses sources d’eau naturelle<br />

et offre des opportunités pour<br />

la fabrication d’eau minérale.<br />

Plantes médicinales<br />

Le Mizoram possède une flore et<br />

une faune riches avec une variété<br />

de plantes médicinales. Environ<br />

95% de la population dans les régions<br />

de l’intérieur de l’Etat dépendent<br />

des plantes médicinales pour<br />

se soigner. L’Etat a identifié des plantes<br />

médicinales spécifiques qui peuvent<br />

être cultivées et transformées.<br />

La condition climatique du Mizoram<br />

convient à la culture de variétés<br />

tropicales et sub-tropicales en<br />

raison d’une pluviosité adaptée, de<br />

divers types de sols et d’environnements.<br />

❑<br />

India Brand Equity Foundation<br />

Fruits de la passion<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 27<br />

© http://aboutmizoram.blogspot.fr


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 28<br />

NOUVELLES <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong><br />

• Environ 10 tonnes de roses sont utilisées pour fabriquer<br />

un kilo d’attar ou essence. Le doux parfum de<br />

l’essence pure tient 24 heures après application<br />

parce qu’il n’est pas basé sur l’alcool.<br />

• Bien que nous observions le calendrier grégorien<br />

international par commodité, notre calendrier national,<br />

basé sur l’époque des Saka, précède de 78 ans le<br />

calendrier grégorien établi.<br />

• Chose certes étrange, le stade de cricket de Gwalior<br />

porte le nom d’un joueur de hockey célèbre : Roop<br />

Singh. C’est parce que le terrain était utilisé à l’origine<br />

pour le hockey.<br />

• La tribu des Toda des monts Nilgiri calcule l’âge de<br />

ses membres d’après les fleurs de Kurinji, une fleur<br />

mauve foncé qui fleurit une fois tous les douze ans.<br />

La dernière fois qu’elle fleurit fut en 1992.<br />

• Oliver Ridley n’est pas un Anglais mais une espèce<br />

de tortue de mer qui parcourt l’Océan Pacifique, sur<br />

une distance de près de 13 000 km, pour nidifier à<br />

Gahirmatha en Orissa. Après avoir pondu leurs œufs,<br />

quelque 300 000 tortues femelles retournent chez<br />

elles, pour ne jamais revenir au nid ou voir éclore<br />

leurs petits.<br />

• Le jeu d’échecs fut inventé en Inde.<br />

• L’art de la navigation et la navigation sont nés dans<br />

la rivière Sindh il y a plus de 6000 ans. Le terme<br />

même de navigation dérive du mot sanskrit<br />

« Navgatih ». Le mot navy (marine) dérive aussi du<br />

mot sanskrit « Nou ».<br />

• Les Chemins de Fer indiens sont le plus gros employeur<br />

en Inde ; ils emploient plus d’un million de<br />

personnes.<br />

• L’Ayurveda est la plus ancienne école de médecine<br />

connue de l’humanité. Le père de la médecine,<br />

Charaka, a consolidé l’Ayurveda il y a 2500 ans.<br />

• Le terrain de cricket le plus haut du monde se<br />

trouve à Chail en Himachal Pradesh. Construit en<br />

1893 après le nivellement du sommet d’une colline,<br />

ce terrain se situe à 2444 mètres au-dessus du niveau<br />

de la mer.<br />

LE SAVIEZ-VOUS ?<br />

• Saviez-vous que chaque année, des astronomes des<br />

quatre coins de l’Inde se retrouvent à l’ancien observatoire<br />

de Jaipur pour préparer le Panchang (le calendrier<br />

indien) annuel à l’aide des divers instruments<br />

en pierre construits par le roi Sawai Raja Jai Singh il<br />

y a plus de 250 ans ?<br />

• La synagogue remarquablement belle de Cochin,<br />

remontant à 400 ans, appelée la Synagogue Pardeshi,<br />

a un sol composé de carreaux bleus et blancs, délicatement<br />

peints à la main. Chaque carreau a un motif<br />

différent.<br />

• Avez-vous jamais entendu parler d’une foire aux<br />

ânes ? A la même période que la fête de Dussehra, il<br />

se tient une foire près de Jaipur où sont vendus des<br />

ânes. Portant le nom de stars de cinéma célèbres, ces<br />

ânes constituent un bien important de la dot pour la<br />

communauté des potiers.<br />

• La ville de Gwalior au Madhya Pradesh avait atteint<br />

un niveau si avancé dans le domaine de la musique<br />

pendant la période moghole que sur 36 musiciens à<br />

la cour d’Akbar, 15 venaient de Gwalior. Ceci est<br />

mentionné dans l’œuvre Ain-i-Akbari. Même aujourd’hui,<br />

un habitant moyen de Gwalior peut facilement<br />

reconnaître un raga (mode musical) quel que<br />

soit son statut social. Ce n’est pas sans raison qu’on<br />

dit que quand un enfant pleure à Gwalior, il pleure de<br />

manière mélodieuse !<br />

28 Nouvelles de l’Inde n° 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 29<br />

© François Bouchon/Le Figaro<br />

http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2012/06/17/03015-20120617<br />

ARTFIG00180-wim-delvoye-toute-la-folie-belge-au-louvre.php<br />

ÉCHOS ET SENTEURS <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong><br />

Jusqu’au 17 septembre, le Louvre<br />

expose le belge Wim Delvoye qui<br />

intervient dans plusieurs espaces<br />

du musée : sous la pyramide, dans<br />

les appartements Napoléon III,<br />

dans les salles gothiques et au jardin<br />

des Tuileries. L’artiste explore<br />

les techniques informatiques de<br />

reproduction : ses œuvres sont<br />

présentées en contrepoint des collections<br />

d’objets d’art du Musée.<br />

Une belle monographie éditée par<br />

le fonds Mercator accompagne<br />

l’exposition. Une immense flèche<br />

gothique torsadée fait écho à certaines<br />

torsions récentes et anamorphoses<br />

de sculptures. Les tours<br />

gothiques en acier Corten sont<br />

étonnantes. Quatre tapis de soie<br />

indienne sont utilisés sur des<br />

moules en polyester (processus de<br />

tapisdermie).<br />

L’éditeur Assouline publie un superbe<br />

ouvrage consacré au grand<br />

joaillier Alexandre Reza qui reprend<br />

son rôle place Vendôme. Les<br />

colliers, bracelets, bagues et autres<br />

parures sont somptueux. Nous<br />

avons remarqué tout spécialement<br />

le collier « La Golconde » et les saphirs<br />

– non traités – du Kashmir.<br />

Guerlain complète le récent<br />

« Shalimar Parfum Initial » avec<br />

une eau où s’imposent bergamote,<br />

neroli, rose, iris, vanille, etc. La<br />

fraîcheur de l’eau se marie bien<br />

avec la magie de Shalimar. Rappelons<br />

aussi que Guerlain a remodelé<br />

« Idylle » avec du jasmin sambac<br />

du Kerala. Guerlain a mis en<br />

place une nursery de vétiver dans<br />

le Tamil Nadu.<br />

La dernière Assemblée générale<br />

d’Hermès a fait le point sur les divers<br />

secteurs de la société. Celle-ci<br />

continue à faire appel à projets<br />

pour la « Biodiver-sité et savoirfaire<br />

locaux » (ci-dessous la biodiversité<br />

du bétail au Rajasthan). On<br />

sait qu’Hermès a trois succursales<br />

en Inde : à Mumbai, Delhi et Pune.<br />

Tous les secteurs sont en progrès :<br />

ceintures, gants, chapeaux, soie et<br />

textiles, bijouterie, art de vivre,<br />

parfums dont les derniers « Jardin<br />

sur le toit » et « Santal Massoïa ».<br />

Certain fourreau de cuir est fait de<br />

chèvre Mysore grège à l’intérieur.<br />

L’acti-vité du gainage d’automobiles<br />

et de motos a constitué une excellente<br />

vitrine pour Hermès qui a<br />

habillé l’Ambassador, voiture indienne<br />

emblématique.<br />

Anne Garde et Laure Vernière parcourent<br />

l’Inde depuis plus de 20<br />

ans avec un regard attentif. Dans<br />

l’exposition qu’elle nous propose<br />

de découvrir jusqu’au 23 septembre<br />

à l’hôtel Saint James, c’est<br />

l’Inde aux multiples visages qui<br />

s’offre à notre propre regard. Loin<br />

des clichés, ces photos ne manqueront<br />

pas de nous interpeller. Aux<br />

somptueux intérieurs de palais<br />

(Crystal Moon) sont associés en<br />

opposition plastique, des portraits<br />

de rue et du monde du cirque rapportés<br />

de leurs derniers voyages à<br />

la rencontre de la beauté « foraine<br />

» (Indian Folks). Aux tirages<br />

raffinés « cibachromes 1990 » des<br />

intérieurs de palais traités comme<br />

des miniatures indiennes et présentés<br />

dans des boîtes-LED rappelant<br />

le monde forain, s’opposent<br />

les grands portraits de l’Inde d’aujourd’hui.<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 29


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 30<br />

ÉCHOS ET SENTEURS <strong>DE</strong> L’IN<strong>DE</strong><br />

Deux mondes qui ne se côtoient ni<br />

ne se rencontrent, ni dans le<br />

temps, ni dans l’espace sauf ici<br />

dans la série « Dédicaces à l’Inde »<br />

que présente dans un même cadre<br />

polaroid Laure Vernière. Des pièces<br />

uniques, des éditions d’un nombre<br />

limité d’exemplaires qui méritent<br />

le déplacement à Bouliac dans<br />

un lieu magique dont l’architecture<br />

a été réalisée en 1992 par Jean<br />

Nouvel.<br />

L’artiste indienne Swati Gupta-<br />

Sacaro résidant à Toulouse a été<br />

sélectionnée parmi les artistes<br />

émergentes de Delhi et expose à la<br />

galerie d’art indien contemporain<br />

en ligne en collaboration avec Art<br />

Alive Gallery : http://www.emergingartists.in<br />

Acrylique et Huile sur toile<br />

78,7 x 81,3 cm<br />

L’AFNOR était au Salon « Bâti-<br />

Energie » à la Porte de Versailles.<br />

Les éditions de cet organisme proposent<br />

des outils d’information<br />

utiles à tous les opérateurs du secteur,<br />

des conseils pratiques et juridiques.<br />

2012 devrait être l’année<br />

du livre électronique. Les sujets<br />

sont très variés : « Apprendre à<br />

manager une équipe », « La fonction<br />

maintenance », etc. et « Bien<br />

communiquer avec vos interlocuteurs<br />

indiens ». L’ouvrage met un<br />

point final aux clichés sur le pays<br />

devenu un acteur majeur sur la<br />

scène économique mondiale. Il<br />

donne aussi les clés culturelles, intellectuelles<br />

et sociales pour travailler<br />

intelligemment avec l’Inde.<br />

Le Salon FATEX d’approvisionnement<br />

s’est aussi tenu à la Porte de<br />

Versailles, faisant une large place<br />

aux pays tels que la Chine, le<br />

Bangladesh… et l’Inde dont les tissus<br />

vaporeux, les impressions chatoyantes<br />

et les couleurs gaies séduisent<br />

toujours. L’Inde a affirmé<br />

une forte présence à travers le<br />

FIEO, première institution pour le<br />

commerce international. Cette fédération<br />

représente un vaste<br />

échantillon de produits et de services<br />

et fournit des opportunités de<br />

contacts internationaux aux sociétés<br />

indiennes ; elle signe des protocoles<br />

d’entente pour encourager<br />

le commerce bilatéral. Les meilleurs<br />

exposants étaient venus de<br />

Faridabad (tricots), de Jaïpur (prêtà-porter),<br />

du Punjab (accessoires<br />

de mode), etc.<br />

L’Etude Gros Delettrez a organisé<br />

une vente consacrée à l’orientalisme<br />

: on pouvait y admirer un<br />

portrait somptueux de Maharadjah<br />

(19 ème s.) La même étude a<br />

organisé une autre vente de livres,<br />

manuscrits et photographies orientalistes,<br />

dont un ouvrage de<br />

Chevaux hindustanis (Deccan,<br />

Inde moghole, vers 1650). Les<br />

coursiers et les étalons, sellés et<br />

bridés, portent un harnachement<br />

d’apparat avec aigrettes, panaches<br />

et tapis de selles.<br />

Il est arrivé le « Petit Larousse illustré<br />

2013 » qui suscite toujours<br />

une attente passionnée, car il est à<br />

la fois réceptacle de tous les savoirs<br />

et miroir d’une culture partagée.<br />

Il fourmille de mots nouveaux<br />

tels que biofilm, audiovision, fa-<br />

dette, branchitude, informatique<br />

en nuage, etc.. et dalit. Parmi les<br />

nouvelles planches, il en est une<br />

consacrée aux grandes mythologies<br />

de Mésopotamie, Egypte,<br />

Océanie, Perse… et Inde. Ci-dessous<br />

miniature représentant le dieu<br />

Krishna incarné en la personne<br />

d’un cocher qui conduit son ami<br />

Arjuna à la bataille contre Bhisma.<br />

Encore du nouveau chez Sisley qui<br />

lance « L’Eau d’Ikar », exquis mélange<br />

de lentisque, bergamote, iris,<br />

jasmin, ciste vert… et santal.<br />

Kilian lance un autre jus floral,<br />

fruité appelé « Good girl gone bad »<br />

qui associe le jasmin sambac, la<br />

rose de mai et la tubéreuse d’Inde<br />

qui exhibe sa rondeur lactée. Il parait<br />

que cette composition personnifie<br />

la femme d’aujourd’hui. ❑<br />

E. B. & Viviane Tourtet<br />

30 Nouvelles de l’Inde n° 407


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 31<br />

Cuisine<br />

Les saveurs de<br />

l’Inde sacrée, 60<br />

recettes végétariennes<br />

simples et<br />

gourmandes, de<br />

Pankaj Sharma,<br />

Ed. Almora.<br />

Les Français aiment la cuisine indienne,<br />

cela n’est plus à prouver.<br />

Mais de plus en plus, la santé est<br />

au cœur des préoccupations. Aussi<br />

les livres de cuisine indienne se<br />

mettent au goût du jour en proposant<br />

des recettes plus équilibrées.<br />

Pankaj Sharma, végétarienne par<br />

tradition familiale, décline ici en<br />

plusieurs chapitres la richesse de la<br />

cuisine végétarienne qui ne peut<br />

que ravir les palais, même les plus<br />

exigeants. Parallèlement aux recettes<br />

elles-mêmes, souvent simples<br />

à réaliser, l’auteur nous initie<br />

au végétarisme, aux épices, aux<br />

laitages, aux céréales et légumineuses,<br />

aux ustensiles typiques de<br />

l’Inde, aux modes de cuisson.<br />

Pankaj Sharma nous invite aussi,<br />

pour notre plus grand bonheur, à<br />

partager quelques souvenirs d’enfance.<br />

Le lecteur fait ainsi connaissance<br />

de Ganga, la vache de son<br />

grand-père, se prend à rêver<br />

lorsqu’il découvre le festival des<br />

cerfs-volants, les patangs, le pèlerinage<br />

à Diggi, les vertus de l’arbre<br />

à neem. L’auteur évoque les dhabas,<br />

ces petites échoppes que l’on<br />

trouve sur le bord des routes, le<br />

rôle nourrissant et la valeur symbolique<br />

du lait, le kalam – le porte<br />

plume indien – de son grand-père,<br />

l’importance de la déesse<br />

Annapurna. Un livre qui vous nourrit<br />

matériellement et intellectuellement.<br />

Spiritualité<br />

Trois Upanishads –<br />

Ishâ, Kena, Mundaka<br />

de Shrî Aurobindo,<br />

spiritualités vivantes,<br />

Ed. Albin Michel.<br />

Cet ouvrage regroupe<br />

plusieurs textes importants de<br />

l’hindouisme et notamment la traduction<br />

par Shrî Aurobindo de la<br />

REVUE <strong>DE</strong>S LIVRES<br />

Mundaka Upanishad qui est ici publiée<br />

pour la première fois en français<br />

grâce à Jean Herbert. Les autres<br />

textes se rapportent à l’Ishâ<br />

Upanishad, rattachée au Yajur-<br />

Véda blanc, une des plus anciennes<br />

Upanishads ainsi qu’à la Kena<br />

Upanishad, rattachée, elle, au<br />

Sâma-Véda. Cet ouvrage n’aurait<br />

pas vu le jour sans la collaboration<br />

entre Jean Herbert et Shrî<br />

Aurobindo. L’Ishâ Upani-shad<br />

traite du problème de la causalité<br />

matérielle, de la véritable nature<br />

de la Vérité, de la différence entre<br />

connaissance et ignorance. Elle<br />

donne le concept védique de l’action<br />

et du devoir et enseigne les<br />

principes d’une existence fructueuse.<br />

La Kena-Upani-shad traite<br />

de l’absolue inconnaissabilité du<br />

Brahman en tant que Cause et<br />

Pure Connaissance, un Brahman<br />

que nous ne pouvons connaître ou<br />

comprendre et que même les divinités<br />

ignorent. La Mundaka<br />

Upanishad montre en dix-huit<br />

mantras comment parvenir à la<br />

connaissance ultime. Cet ouvrage<br />

s’adresse aux lecteurs ayant déjà<br />

une connaissance des grands textes<br />

classiques.<br />

Kabir, une expérience<br />

mystique au-delà des<br />

religions, de Michel<br />

Guay, collection « Spiritualités<br />

vivantes poches<br />

», Ed. Albin Michel.<br />

Certains grands hommes du passé<br />

continuent à bouleverser le parcours<br />

de nos contemporains. Ainsi<br />

Kabir a brusquement surgi dans la<br />

vie du musicien Michel Guay qui,<br />

au terme de plusieurs années, a<br />

senti qu’il était temps de « lui donner<br />

de la voix ». Fruit du projet que<br />

le musicien avait eu de mettre en<br />

chansons certains poèmes de Kabir,<br />

de recherches approfondies, de la<br />

rencontre avec Purushottam Agrawal,<br />

spécialiste de Kabir, cet ouvrage<br />

résulte de la passion du sitariste<br />

Michel Guay pour un poète et<br />

un artiste, pour un enseignant et<br />

un saint car Kabir était tout cela.<br />

Grand mystique, il prônait le lien<br />

direct avec le Divin et ses mots<br />

étaient ceux du cœur. En tant que<br />

tels, ses mots ont touché tous les<br />

hommes, Hindous, Musulmans,<br />

Sikhs et continuent à susciter en<br />

nous une émotion toute universelle.<br />

Le sage soufi Hazrat Inayat<br />

Khan écrivait : « Chaque individu<br />

compose la musique de sa propre<br />

vie ; s’il nuit à un autre il rompt<br />

l’harmonie, et il y a dissonance<br />

dans la mélodie de sa vie. » Kabir<br />

a composé la sienne, célébrant<br />

l’amour et le lecteur, en se plongeant<br />

dans la lecture de ses écrits,<br />

comprendront pourquoi Michel<br />

Guay, musicien formé par plusieurs<br />

maîtres en Inde, ne pouvait qu’entendre<br />

le message de Kabir et nous<br />

le transmettre.<br />

Guide de la spiritualité,<br />

de David Dubois<br />

et Serge Durand, Ed.<br />

Almora.<br />

Les vacances sont généralement<br />

un temps<br />

où l’on se pose, où l’on<br />

fait le point sur sa vie et ce que<br />

l’on en fait. La spiritualité, qu’elle<br />

soit d’ordre religieux ou laïque, y<br />

tient un rôle important. Ce guide,<br />

extrêmement complet, apportera<br />

un plus aux lecteurs dans leur réflexion.<br />

Si les courants des grandes<br />

religions sont évoqués (bouddhisme,<br />

hindouisme, christiannisme,<br />

judaïsme, soufisme), nous<br />

trouvons aussi dans ce guide les<br />

différentes formes de yoga issues de<br />

l’hindouisme, les traditions spirituelles<br />

chinoises, le chamanisme et<br />

les sagesses des peuples premiers.<br />

Quelques formes d’ésotérisme, de<br />

spiritualité laïque, les voies non<br />

duelles, sont par ailleurs mentionnées.<br />

Il est intéressant d’avoir inclus<br />

également la philosophie, les<br />

sciences, l’art dans la mesure où ils<br />

sont associés à la spiritualité.<br />

Quelques adresses utiles de librairies,<br />

de lieux où sont proposés des<br />

rencontres ou des stages spirituels<br />

sont enfin indiquées. Le lecteur<br />

réalisera en consultant ce guide<br />

combien la notion de spiritualité<br />

Nouvelles de l’Inde n° 407 31


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 32<br />

REVUE <strong>DE</strong>S LIVRES<br />

est finalement vaste et combien il<br />

convient d’être vigilant en la matière<br />

car si la spiritualité peut<br />

s’avérer un formidable compagnon<br />

pour cheminer dans la vie, elle<br />

peut également émaner d’organismes<br />

ou de personnes hélas parfois<br />

mal intentionnés.<br />

Essai<br />

Le Voyageur de papier,<br />

de Jean-Claude<br />

Perrier, Ed. Héloïse<br />

d’Ormesson.<br />

Jean-Claude Perrier,<br />

journaliste mais aussi<br />

auteur et éditeur, est un homme<br />

qui avant tout aime voyager, rencontrer<br />

l’autre et l’Inde se trouve<br />

tout naturellement sur sa trajectoire.<br />

Tout comme il ne cesse de<br />

revenir au livre, cet ami fidèle depuis<br />

sa plus tendre enfance, il ne<br />

peut s’empêcher de retourner en<br />

Inde depuis trente ans pour y renouveler<br />

son alliance avec elle qu’il<br />

aime « plus que tout au monde ».<br />

Ce n’est pas pour sa mystique que<br />

Jean-Claude Perrier se rend en<br />

Inde, quoique les dieux sont souvent<br />

de son côté, non, il s’y sent<br />

bien, tout simplement, comme<br />

chez lui. Il en aime la familiarité<br />

ambiante, il y a prend une foule de<br />

choses qui le nourrissent et lui permettent<br />

de rebondir, il y côtoie<br />

toutes sortes de gens avec lesquels<br />

il aime échanger. L’Inde sera aussi<br />

le point de départ de beaux projets<br />

liés au livre bien sûr : André<br />

Malraux et la tentation de l’Inde,<br />

Dans les Comptoirs de l’Inde, Le<br />

Goût des villes de l’Inde, le Goût de<br />

l’Inde. Les livres, ce sont aussi ceux<br />

d’auteurs indiens qu’il aime faire<br />

découvrir en France. Ce livre ne<br />

parle pas que de l’Inde mais celle-ci<br />

occupe néanmoins une place particulière<br />

dans le cœur de l’auteur.<br />

Comment ne pas être ému lorsqu’il<br />

évoque ses rencontres avec Ravi<br />

Shankar et ses proches ou encore<br />

celles faites dans les Comptoirs.<br />

Cet ouvrage, tout en nous apprenant<br />

beaucoup sur le monde de<br />

l’édition, du journalisme, fascinant<br />

mais parfois cruel, ne pourra que<br />

toucher le lecteur par sa sincérité<br />

qui transparaît au fil des souvenirs<br />

évoqués.<br />

Romans<br />

La vallée des masques,<br />

de Tarun Tejpal,<br />

traduit de l’anglais<br />

(Inde) par Dominique<br />

Vitalyos, Ed. Albin<br />

Michel.<br />

Le dernier livre de<br />

Tarun Tejpal nous happe du début à<br />

la fin du récit de l’ancien Wafadar.<br />

Comment ne pas ressentir de malaise<br />

à la lecture de ces lignes<br />

lorsqu’il évoque ses anciens frères<br />

d’armes qui « se prendront par les<br />

mains, les yeux fermés, communiant<br />

dans leur pureté et la<br />

conscience de leur mission. En cet<br />

instant d’énergie contenue, ils sauront<br />

que rien, jamais, ne pourra<br />

échapper à leur poursuite ou à l’insertion<br />

fatale de leur arme consacrée<br />

». L’histoire de Karna, initié au<br />

sein d’une communauté isolée au<br />

fin fond d’une vallée indienne, selon<br />

les préceptes du gourou légendaire<br />

Aum, n’est pas sans nous rappeler<br />

d’autres formations puristes<br />

pratiquées au fil de l’histoire par<br />

les grandes religions et qui hélas,<br />

pour certaines, se perpétuent aujourd’hui<br />

encore. Depuis leur plus<br />

tendre enfance, des enfants sont<br />

ainsi formatés corps et mental<br />

pour des missions si éloignées des<br />

valeurs d’ouverture, de tolérance et<br />

d’humanité. Pour Terun Tejpal,<br />

éminent journaliste et écrivain qui<br />

s’est fixé d’ouvrir les yeux de ses<br />

contemporains sur tous les abus<br />

mettant la société indienne en péril,<br />

il est urgent de s’interroger sur<br />

les mécanismes du pouvoir. Son<br />

héros est partagé entre le besoin<br />

d’appartenir à une communauté<br />

dont les membres partagent la<br />

même idéologie et le désir de liberté,<br />

cette liberté qui est « un feu<br />

ardent qui réchauffe, nourrit et illumine,<br />

mais qui peut aussi brûler,<br />

incendier et tout réduire en cendres<br />

stériles. Le livre d’une portée<br />

universelle nous met en garde<br />

contre tous les sectarismes dans<br />

un monde où les plus fragiles peuvent<br />

être tentés de trouver dans les<br />

communautés idéologiques, religieuses<br />

ou les sectes de tous genres,<br />

un refuge. Tout comme le livre<br />

de Stéphane Hessel « Indignezvous<br />

», ce roman à l’écriture maîtrisée<br />

et puissante, nous invite à la<br />

réflexion et à la vigilance.<br />

Le passé continu de<br />

Neel Mukherjee, Ed.<br />

Jean-Claude Lattès.<br />

Quoi de plus terrible<br />

que la solitude, la solitude<br />

des personnes<br />

âgées, la solitude des<br />

jeunes, celle des émigrés<br />

où que ce soit. Dans ce premier<br />

roman, à l’écriture fine, limpide,<br />

Neel Mu-kherjee entraîne le<br />

lecteur dans la double histoire,<br />

d’une part de Ritwik qui, à la mort<br />

de ses parents à Calcutta, décide<br />

de partir, de quitter l’univers qui<br />

est le sien pour l’Angleterre, eldorado<br />

à ses yeux qui, après son arrivée,<br />

prend des allures d’enfer.<br />

D’autre part, il y a l’autre histoire,<br />

celle de Miss Gilby qui elle, a fait le<br />

choix de quitter son Angleterre natale<br />

au début du XX ème siècle pour<br />

aller en Inde enseigner l’anglais à<br />

un noble Bengali. Ritwik trouvera<br />

la force nécessaire pour faire face<br />

à ses difficultés dans le récit de<br />

Miss Gilby qu’il écrit et dans sa<br />

rencontre avec Anne Cameron, octogénaire<br />

qui perd un peu ses repères<br />

mais qui l’héberge et qui peu<br />

à peu va combler les manques affectifs<br />

de Ritwik à travers une belle<br />

relation basée sur le respect et la<br />

compréhension mutuels. Mais hélas<br />

tout n’est pas rose dans cette<br />

Angle-terre qui abrite le plus grand<br />

nombre de demandeurs d’asile en<br />

Europe, toutes les rencontres que<br />

fait Ritwik ne sont pas forcément<br />

bien intentionnées et le destin<br />

montrera que Ritwik n’était qu’un<br />

pauvre exilé parmi d’autres. Un livre<br />

poignant, bien ficelé qui conduit<br />

le lecteur de la première à la<br />

dernière page en le maintenant en<br />

haleine. ❑<br />

Viviane Tourtet<br />

32 Nouvelles de l’Inde n° 408


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 33<br />

Manifestations<br />

• Du 25 mars au 11 avril dernier,<br />

l’Inde était à l’honneur à Villebonsur-Yvette.<br />

En partenariat avec<br />

l’association Kaléidans’Scop, ce<br />

projet était baptisé « Passeport<br />

pour l’Inde » et s’est inscrit dans<br />

une vision d’ouverture à la citoyenneté<br />

internationale. Quinze<br />

jours de manifestations placées<br />

sous le haut patronage de l’ambassade<br />

de l’Inde, avec 120 artistes<br />

et animateurs invités pour faire<br />

découvrir plusieurs facettes de<br />

l’Inde : après l’inauguration le 25<br />

mars, des contes, des ateliers de<br />

danse Kathak animés par Isabelle<br />

Anna, de kalarippayat avec Nelly<br />

Dargent, un concert de Titi Robin,<br />

un duo de violon, l’épopée du<br />

Ramayana présentée par la Cie<br />

Kalasagara et 26 danseurs et musiciens,<br />

un duo de danse Kathak « Le<br />

prince et la courtisane dansent à la<br />

cour de Lucknow » par Isabelle<br />

LE COIN <strong>DE</strong>S ÉCHOS<br />

Anna et Anuj Mishra, ont été proposés<br />

au public, nombreux et intéressé.<br />

La manifestation a été inaugurée<br />

en présence du maire de Villebon,<br />

M. Dominique Fontenaille<br />

et Mme Nina Tshering La, Conseiller<br />

(Presse, Information & Culture)<br />

auprès de l’Ambassade de l’Inde.<br />

• Un colloque de trois jours sur<br />

le thème « Main-d’œuvre sous<br />

contrat, Diaspora et Culture indiennes<br />

dans les anciennes colonies<br />

: améliorer et accroître la<br />

coopération avec l’Inde » a été organisé<br />

par l’unité locale de<br />

l’Organisation pour les Initiatives<br />

de la Diaspora du 4 au 7 avril à<br />

l’Université de La Réunion. De<br />

nombreuses personnalités ont assisté<br />

à ce colloque inauguré par le<br />

Consul Général, Mme Manju : M.<br />

Jean Régis Ramssamy, Président de<br />

l’ODI Réunion, M. Yoland Velleyen,<br />

Vice Président de la Région, Mme<br />

Michèle Caniguy, Conseiller au<br />

Conseil Général, Mme Claude Feral,<br />

Maire adjoint de Saint Denis.<br />

Etaient également présents le Prof.<br />

Ajay Dubey de JNU, fondateur de<br />

l’ODI et le Prof. Haokip Paokholal<br />

de l’Université de Pondichéry.<br />

• Une belle surprise aussi, la tournée<br />

d’Isabelle Anna et Anuj<br />

Mishra et trois musiciens autour<br />

du Kathak. Cette tournée a commencé<br />

avec la prestation à Villebon-sur-Yvette<br />

le 7 avril dans le<br />

cadre de Passeport pour l’Inde, puis<br />

la Mairie du XIIIème à Paris le 11<br />

avril, à Louhans pour l’association<br />

Terre du Ciel le 13 avril avec une<br />

table ronde autour de la danse indienne,<br />

spectacle à Berlin, à la<br />

Casa de la India à Valladolid en<br />

Espagne, récital à Saint Michel sur<br />

Orge le 24 avril, au musée Guimet<br />

à Paris les 27 et 28 avril avec quelque<br />

330 spectateurs ! Le spectacle<br />

Isabelle Anna et Anuj Mishra<br />

a été chorégraphié par Pandit<br />

Arjun Mishra et accompagné par<br />

Vikas Mishra au tabla, Juber Alam<br />

au chant, Navin Mishra au sitar.<br />

Cette tournée européenne a été<br />

organisée conjointement par l’association<br />

Kaleidans’Scop en partenariat<br />

avec l’ICCR (Indian<br />

Council for Cultural Relations).<br />

• Du 2 au 10<br />

juin la Foire<br />

de Bourges a<br />

invité sur plus<br />

de 15 000 m2 les visiteurs,<br />

venus nombreux,<br />

à découvrir<br />

l’Inde<br />

sous ses nombreusesfacettes,<br />

son passé, son présent, sa culture.<br />

Une exposition a présenté<br />

une galerie de portraits de maharajas,<br />

d’objets associés à leur<br />

luxueux train de vie, une autre a<br />

proposé au public de découvrir le<br />

panthéon des divinités hindoues<br />

ainsi qu’au bestiaire indien, une<br />

autre encore s’est attachée à<br />

Pondichéry, ancien Comptoir français.<br />

Une exposition de photos de<br />

Galvin Fernandez a mis en parallèle<br />

des femmes des Indes du XIXème .<br />

Plusieurs animations ont été proposées<br />

au public : conférence sur<br />

l’Inde par Mireille-Joséphine Guézennec,<br />

fanfare par la Jaipur<br />

Maharaja Brass Band, musique indienne<br />

par Latif Khan, danse indienne<br />

avec l’association Hadippa,<br />

films et exposition photos avec le<br />

collège Jean Renoir, le lycée<br />

Jacques Cœur et l’ENSI de Bourges.<br />

• Paris a accueilli les moines<br />

danseurs de Majuli, événement<br />

rare. Le Sattriya, danse sacrée de<br />

l’Assam, au nord-est de l’Inde, est<br />

certainement l’un des styles les<br />

moins connus de la danse classique<br />

indienne. Bhabananda Barbayan<br />

n’en est pas à son premier séjour<br />

en France. Nous l’avions déjà vu au<br />

centre Mandapa, au musée du quai<br />

Branly et au Festival Les Orientales<br />

de Saint-Florent-le-Vieil, entre<br />

autres. Cette année, c’est au musée<br />

Guimet que les moines danseurs se<br />

Nouvelles de l’Inde n° 407 33<br />

© Anaïs Cailleau


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 34<br />

© Anaïs Cailleau<br />

LE COIN <strong>DE</strong>S ÉCHOS<br />

sont produits les 15 et 16 juin<br />

puis au centre Mandapa le 2 juillet.<br />

La recette pour ce dernier<br />

spectacle a fait l’objet d’une donation<br />

au monastère de Uks Majuli<br />

Satra. Les dix moines ont par ailleurs<br />

séjourné à la Ferme du<br />

Bonheur à Nanterre où se sont déroulés<br />

un stage, des travaux agricoles,<br />

de l’agro-poésie, des spectacles,<br />

une fête de quartier. Une<br />

tournée et des stages jusqu’au 15<br />

juillet mettront fin au séjour des<br />

moines danseurs.<br />

• L’Association des Professionnels<br />

Indiens (IPA) basée à Paris est une<br />

organisation qui rassemble des<br />

professionnels indiens pour un<br />

échange interdisciplinaire de connaissance<br />

et d’expérience à la fois<br />

entre eux et avec des professionnels<br />

français dans l’objectif de renforcer<br />

les liens franco-indiens.<br />

Chaque année, l’association organise<br />

un séminaire d’une journée<br />

qui cette année, s’est déroulé le 17<br />

juin à la Maison de l’Inde sur le<br />

thème « Le rôle des femmes aujourd’hui<br />

et plus tard – Défis et<br />

opportunités ». Cinq orateurs de<br />

qualité sont intervenus : Dr.<br />

Marlena Bouche, consultante internationale<br />

pour la santé et l’éducation,<br />

Mme Edwige Ekabisse-<br />

Badassou, Présidente de Sicle Cell<br />

Disease International Organisation,<br />

Mme Nivedita Mathur-Nouvel,<br />

Directeur Marketing de Broadpeak,<br />

Mme Anna Le Pierres, Directeur de<br />

XY Europe et Mme Catherine<br />

Servan-Schreiber, Chercheur au<br />

CNRS au Centre d’Etudes de l’Inde<br />

et de l’Asie du Sud. M. Vinay Sheel<br />

Oberoi, Représentant de l’Inde auprès<br />

de la Délégation Permanente<br />

de l’Inde à l’UNESCO, était l’invité<br />

d’honneur de cette Journée à laquelle<br />

ont également assisté Dr.<br />

Shashi Dharmadhikari, Président<br />

de l’IPA, Dr. B. Sanyal, Directeur de<br />

la Maison de l’Inde à la Cité universitaire<br />

internationale, ainsi que<br />

M. P.K. Singh, maître des cérémonies<br />

et M. Jagdish Bhasker en tant<br />

que modérateur. Idées et observations<br />

ont été nombreuses et riches.<br />

Un changement de mentalité<br />

s’opère peu à peu et il en a résulté<br />

un plan d’action en dix points proposé<br />

par les cinq orateurs.<br />

• La chanteuse Tritha était récemment<br />

de passage à Paris. Elle a<br />

donné un concert à St Eustache<br />

dans le cadre de la Fête de la musique,<br />

le 21 juin. Forte du succès<br />

qu’a rencontré le concert, elle s’est<br />

également produite à la galerie<br />

Goutte de Terre dans le 11ème et au<br />

Cabaret Sauvage, dans le cadre du<br />

Festival Sans Frontières le 7 juillet<br />

au Parc de la Villette.<br />

• Le 23 juin, le Festival France<br />

India s’est déroulé, après une année<br />

d’interruption, Parc Départemental<br />

de La Courneuve-Aire des<br />

Vents à Dugny, en présence de<br />

nombreuses personnalités.<br />

• Promotion le 26 juin 2012 à<br />

Paris du "Vibrant Gujarat Global<br />

Investors’ Summit 2013"<br />

La 6 ème édition du « Vibrant Gujarat<br />

Global Investors’ Summit » (VGGIS)<br />

aura lieu du 11 au 13 janvier 2013<br />

dans la capitale de l’Etat du<br />

Gujarat à Gandhinagar (www.vibrantgujarat.com).<br />

Une délégation<br />

composée de représentants du<br />

Gouvernement ainsi que du monde<br />

du commerce et de l’industrie du<br />

Gujarat s’est rendue à Paris afin de<br />

promouvoir cet événement autour<br />

d’un petit déjeuner d’affaires qui a<br />

été conjointement organisé par<br />

l’Ambassade d’Inde en France et la<br />

Chambre de Commerce et d’Industrie<br />

franco-indienne à l’hôtel<br />

Crowne Plaza Paris République le<br />

26 juin 2012. Ainsi, la délégation<br />

indienne a pu s’entretenir avec des<br />

organismes industriels, des chambres<br />

de commerce et d’industrie<br />

ainsi que des entreprises françaises,<br />

et les a, par la même occasion,<br />

invités à prendre part à cet événement<br />

majeur visant à promouvoir<br />

les investissements, les échanges<br />

d’affaires et les transferts de technologie<br />

entre le Gujarat et la<br />

France dans bon nombre de secteurs<br />

tels que l’ingénierie, l’automobile,<br />

l’énergie renouvelable (solaire<br />

et éolienne), l’électronique,<br />

les produits chimiques, pétrochimiques<br />

et pétroliers, la pharmaceutique,<br />

la biotechnologie, la défense,<br />

les services financiers,<br />

l’éduction, la R&D, l’agroalimentaire<br />

et l’industrie alimentaire, l’IT<br />

et le textile.<br />

Ce sommet biennal organisé depuis<br />

2003 par le Gouvernement du<br />

Gujarat a pour objectif de rassembler<br />

les chefs d’entreprise, les investisseurs,<br />

les entreprises, les<br />

groupes de réflexion et les décideurs<br />

afin d’appréhender et étudier<br />

les opportunités d’affaires dans cet<br />

Etat. Ces réunions ont permis de<br />

signer des accords d’investissements<br />

à hauteur de 820 mds USD<br />

au cours de la décennie en cours.<br />

La précédente édition qui a eu lieu<br />

34 Nouvelles de l’Inde n° 407<br />

© Blanche Martin<br />

L’Ambassadeur M. Rakesh Sood s’adressant<br />

au public lors de l’événement promotionnel<br />

du 6 ème VGGIS qui a eu lieu le<br />

26 juin 2012 au Crowne Plaza Paris<br />

République. De gauche à droite :<br />

M. Nitin Shukla, DG & P-DG de Hazira &<br />

Port Companies, M. Ramesh N. Mulye,<br />

Conseiller (France), Confederation of<br />

Indian Industry, S.E. M. Rakesh Sood, M.<br />

A.K. Sharma, P-DG du Gujarat Industrial<br />

Development Board et M. Dan Oiknine,<br />

Président de la CCI France-Inde.


Inde Août Septembre 2012 29/08/12 7:33 Page 35<br />

en janvier 2011 a connu la participation<br />

de plus d’une centaine de<br />

pays avec plus de 1 400 délégués<br />

étrangers et plus de 35 000 participants<br />

indiens. De plus, environ<br />

460 partenariats techniques, institutionnels<br />

et R&D ont été formés<br />

avec des institutions internationales<br />

de renom en vue d’un échange<br />

de connaissances. Cette réunion a<br />

également facilité les opportunités<br />

de réseautage par le biais de B2B,<br />

de rencontres vendeurs/acheteurs<br />

et d’expositions.<br />

Célébrations<br />

• Les célébrations du Nouvel an<br />

tamoul ont été fêtées à travers<br />

toute l’ile de La Réunion le 14<br />

avril dernier, notamment en présence<br />

de la Présidente du Conseil<br />

Général, Mme Nassimah Dindar. Le<br />

Conseil Régional a fêté l’événement<br />

le 27 avril. Le Consul Général<br />

a assisté aux deux manifestations.<br />

La Présidente du Conseil Général, Mme<br />

Nassimah Dindar, s’exprimant<br />

à l’occasion du Nouvel An tamoul,<br />

et Mme Manju, Consul Général, au centre.<br />

• Le Consulat de l’Inde à La<br />

Réunion a organisé une exposition<br />

des peintures de Rabindranath<br />

Tagore les 27 et 28 avril<br />

dernier à l’occasion du 150ème anniversaire<br />

de Tagore, en association<br />

avec ICCR, le Conseil Régional<br />

et GOPIO Réunion ainsi qu’une<br />

conférence par deux spécialistes de<br />

l’Institut Tagore de Maurice, dans<br />

le site prestigieux du MOCA. Les<br />

peintures seront aussi présentées<br />

dans des écoles et des municipalités<br />

dont St André et St Paul.<br />

• L’Association Les Comptoirs de<br />

l’Inde a fêté ses vingt ans d’existence<br />

par la tenue d’un week-end<br />

Portes Ouvertes les 16 et 17 juin.<br />

Au programme, la projection du<br />

film « Yanaon, la fin de l’Inde fran-<br />

çaise » en présence des réalisateurs<br />

Sandrine Plaud et Partho Bhattacharya<br />

et un spectacle de Bharata<br />

Natyam par l’école de Jyotika, professeur<br />

qui donne des cours réguliers<br />

à l’association. Ces journées<br />

Portes Ouvertes ont permis de faire<br />

découvrir les activités de l’Association<br />

: centre culturel et de documentation<br />

riche de 3000 ouvrages<br />

et documents sur l’Inde et les<br />

anciens Comptoirs, des expositions,<br />

des conférences, des visites<br />

de musées, des dédicaces d’ouvrages<br />

sur l’Inde, l’édition d’ouvrages<br />

sur les anciens Comptoirs de l’Inde,<br />

des colloques et des journées<br />

d’études sur l’Inde, des travaux de<br />

recherches sur les Antillais et<br />

Réunionnais d’origine indienne,<br />

des projections de films et documentaires<br />

sur l’Inde, des manifestations<br />

sur l’Inde, des spectacles de<br />

danses indiennes, l’organisation de<br />

la fête de Pongal, des cours de langues<br />

(tamoul et hindi), de chant<br />

Dhrupad, de Bharata Natyam, d’un<br />

Salon du Livre sur l’Inde, des expositions<br />

itinérantes. Vingt ans d’activités,<br />

vingt ans pour faire découvrir<br />

l’Inde, vingt ans de bénévolat<br />

bien remplis.<br />

• Sous le haut patronage de l’ambassade<br />

de l’Inde et conjointement<br />

avec la Maison de l’Inde,<br />

l’Association Groupe de Réflexion<br />

Franco-Indien a organisé sa fête<br />

annuelle le 24 juin à la Maison de<br />

l’Inde. Près de 150 personnes ont<br />

assisté au programme préparé avec<br />

le concours du Dr. Prithwindra<br />

Mukherjee qui avait élaboré une<br />

théorie sur les liens entre les échelles<br />

de la musique dans la tradition<br />

classique indienne et le style des<br />

chants grégoriens. Le Groupe de<br />

Musique et Recherche de l’Association<br />

a eu le privilège de rechercher<br />

et choisir les pièces et d’entreprendre<br />

la démonstration de cette<br />

théorie avec ses musiciens hindoustanis<br />

(Mme Jayashree Majumder<br />

et ses élèves du Soleil d’Or)<br />

et carnatiques (Mmes. Komala<br />

Brunschwig, Chandra Rangara et<br />

leur groupe) ainsi qu’avec le concours<br />

de Mme Nathalie Hardouin,<br />

spécialiste des chants grégoriens.<br />

LE COIN <strong>DE</strong>S ÉCHOS<br />

Mme Lalitha Badrinath, présidente du<br />

Groupe de Réflexion Franco-Indien au premier<br />

plan et les artistes<br />

Mme Nina Tshering La, Conseiller<br />

(Presse, Information & Culture) auprès<br />

de l’ambassade de l’Inde, était<br />

présente à la manifestation dont<br />

elle a apprécié la haute tenue intellectuelle<br />

• Le 1 er juillet s’est déroulé<br />

comme chaque année le Ratha<br />

Yatra de Paris, le festival du char<br />

de Jagannath, l’un des plus grands<br />

festivals culturels et spirituels au<br />

monde. Il se déroule chaque année<br />

dans la ville de Puri dans l’Etat<br />

d’Orissa et rassemble plusieurs millions<br />

de personnes venues du<br />

monde entier. Esprit de tolérance,<br />

bonheur du partage, ambiance de<br />

fête et multitude de couleurs sont<br />

les maîtres mots de ce rassemblement.<br />

Depuis une trentaine d’années,<br />

ce festival est célébré dans<br />

plusieurs autres villes dans le<br />

monde dont Paris sous l’inspiration<br />

de Sri Srimad A.C. Bhaktivedanta<br />

Swami Prabhupada, fondateur<br />

duMouvement International pour<br />

la Conscience de Krishna (ISKCON).<br />

Le message transmis par ce festival<br />

est un message de paix et d’amour.<br />

Cette année encore le festival a<br />

rassemblé de nombreux passants,<br />

amoureux de l’Inde ou simplement<br />

curieux de découvrir une autre civilisation.<br />

Le char, parti de la place<br />

du Colonel Fabien dans le 19 ème , a<br />

parcouru la rue Louis Blanc, la rue<br />

du Fg St Denis, le Bd. Magenta, la<br />

rue du Fg. St Martin, la rue Turbigo,<br />

la rue St Denis pour finir à la<br />

Fontaine des Innocents, au Forum<br />

des Halles où des repas végétariens<br />

ont été servis. La culture était aussi<br />

au rendez-vous avec des spectacles<br />

de danse et de musique indiennes<br />

pour le plus grand plaisir<br />

de tous, petits et grands. ❑<br />

Nouvelles de l’Inde n° 408 35


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