un critique aux côtés de Gallé, Monet, Gauguin ... - Ville de Nancy

Blandine Chavanne, conservatrice du patrimoine
chargée du musée des beaux-arts de Nancy
Entre hommages…
La mission de mémoire est essentielle pour un musée qui se doit de conserver, étudier et
transmettre un patrimoine commun.
Cette année, un hommage sera rendu à deux grandes figures nancéiennes : le peintre
Jean-Baptiste Isabey et le critique d’art Roger Marx.
En coproduction avec le Musée national du château de La Malmaison, la figure de Jean-
Baptiste Isabey (Nancy, 1767- Paris, 1854) sera évoquée à travers quelque cent cinquante
œuvres provenant pour la plupart des collections nationales (Louvre, cabinet des dessins
et Bibliothèque Nationale, département des estampes et de la photographie). Maître incontestable
de la miniature, Isabey a portraituré pendant plus de cinquante ans tous les grands
de ce monde. Cette exposition fera revivre des pans entiers de notre histoire nationale.
Entre mai et août 2006, le musée des beaux-arts et le musée de l’Ecole de Nancy, en coproduction
avec le musée d’Orsay, présenteront, dans une double exposition, la personnalité
riche et foisonnante du critique Roger Marx (Nancy, 1859 – Paris, 1913). Formé à Nancy,
grand ami d’Emile Gallé, Marx défendra non seulement un art pour tous, mais également
« l’art dans tout ». Esprit libre, grand fonctionnaire de l’Etat, il fut parmi ceux qui imposèrent
les Impressionnistes et permirent un véritable renouvellement des arts décoratifs.
Plus de soixante chefs-d’œuvre seront prêtés par le musée d’Orsay, des œuvres de peintres
novateurs, défendus et imposés par Marx : Degas, Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin,
Bonnard…
… et découvertes
Pour ouvrir la saison, le musée propose au cabinet d’art graphique des œuvres gravées de
Max Ernst (Brühl, 1891 – Paris, 1976). Cet artiste surréaliste fut invité en 1926 par le Comité
Nancy-Paris et, depuis lors, son travail n’avait pas été présenté à Nancy. Cette exposition,
organisée en collaboration avec le Goethe Institut de Nancy, est un voyage, à travers une
centaine de gravures et livres, dans un univers poétique et étonnant. Elle rappelle combien
ce grand peintre et dessinateur bouleversa les techniques de la gravure et de l’illustration.
Au cours de l’hiver, renouant avec le British Council et soutenu par la Fondation Moore, le
musée présentera la première exposition en France de l’artiste sculpteur anglaise, Barbara
Hepworth (Wakefield, 1903 – St Ives, 1975). Artiste majeure de la scène artistique anglaise
du deuxième tiers du XX e siècle, Hepworth réalisa un œuvre où les formes pures, souvent
inspirées de la nature et des paysages, proposent une lecture originale du monde. Très proche
des artistes abstraits, Mondrian, Naum Gabo, Hélion, Herbin ou Nicholson dont elle fut
l’épouse, elle crée un univers emprunt d’humanisme. Pour comprendre l’œuvre de Barbara
Hepworth, il faut se laisser envahir par la beauté des matériaux, le jeu des ombres et des
lumières, des courbes et contre-courbes et découvrir la poésie des formes abstraites.
Enfin, comme chaque année, plusieurs artistes contemporains ont été invités à présenter
leur travail.
Afin de clore l’opération « Quand le 21 e regarde le 18 e », deux artistes ont réalisé des installations
mettant en scène quelques éléments de notre patrimoine. Paul-Armand Gette a
découvert les richesses contenues dans le tableau de Jean-François de Troy, Le Repos de
Diane, et Philippe Cazal a exploré l’architecture XVIII e siècle de la ville de Nancy.
Bertrand Lamarche aime le site de la gare de Nancy. Ce vaste espace, aux fonctions un
peu floues, inspire à l’artiste des maquettes et vidéos dans lesquelles il recrée un monde
onirique.
Pour accompagner l’exposition Hepworth, Isabelle Champion Métadier réalisera un
accrochage de sa dernière série de toiles, Timetrackers, dans laquelle formes et couleurs
semblent tout droit sorties du monde de l’enfance.