textes la saveur du « dit ». On se délectera <strong>de</strong>s expressions typiques qui donnent unesonorité <strong>par</strong>ticulière à ces contes.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 6 ans· L’Ogresse et <strong>les</strong> sept chevreaux / ill. Martine Bourre. – Didier Jeunesse, À petitspetonsVariante <strong>de</strong> « <strong>La</strong> chèvre, le loup et <strong>les</strong> biquets », avec une ogresse monstrueuse à souhait.Ritournelle très amusante. Le conte <strong>de</strong>s petits chevreaux restés seuls à la maison qui se fontdévorer <strong>par</strong> un agresseur malin est connu dans le mon<strong>de</strong> entier. Ici, <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong> nousconte avec bonheur une adaptation venue <strong>de</strong> la tradition orale libanaise. L'illustration et lamise en page très réussie accompagnent tour à tour la tendresse et la peur que fait naître lerécit.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 3 ans· Oriyou et le pêcheur, et autres contes <strong>de</strong> la Caraïbe / ill. Jiang Hong Chen. –L’École<strong>de</strong>s loisirs / Maximax. Rééd.· Le Pou et la puce / ill. Rémi Saillard. – Didier Jeunesse, À petits petonsVariation amusante <strong>de</strong> <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong> à <strong>par</strong>tir d'une randonnée traditionnelle trèsrépandue <strong>de</strong> <strong>par</strong> le mon<strong>de</strong>. Fantaisie, jeux avec <strong>les</strong> mots, onomatopées : idéale pour <strong>les</strong>petits. <strong>La</strong> conteuse et l'illustrateur s'en sont donné à cœur <strong>joie</strong>, <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> la miseen pages aussi.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 3 ans2002· Louliya, et autres contes d’Égypte / ill. Daniel Pud<strong>les</strong>. – Syros Jeunesse, Paro<strong>les</strong> <strong>de</strong>conteurs. Rééd.2003· Le Poussin et le chat / ill. Rémi Saillard. – Didier Jeunesse, À petits petonsInspiré d'un conte birman et TRÈS librement adapté, voici un joli récit bien écrit, très bienmis en pages et astucieusement illustré. On ne se privera en aucun cas d'une histoire oùl'on trouve une bonne mère (c'est si rare dans <strong>les</strong> contes !), dans laquelle un petit poussintrès exaspérant, sous l'œil indulgent <strong>de</strong> sa poule <strong>de</strong> maman, fait bêtise sur bêtise et roulefinalement le gros bête et méchant chat. Pas répressif le conte ! Des rires en perspective.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 3 ans· Le Prince courageux, et autres contes d’Éthiopie / ill. Sophie Dutertre. – SyrosJeunesse, Paro<strong>les</strong> <strong>de</strong> conteursVoici trois histoires bien plaisantes : la première qu'on connaissait plutôt chez <strong>les</strong> Inuits (leconteur qui n'en finit pas <strong>de</strong> raconter son histoire !), la <strong>de</strong>uxième où l'on découvre uneprincesse amoureuse d'un homme sans courage et qui l'ai<strong>de</strong> discrètement et efficacement etun merveilleux récit où l'on voit qu'une certaine innocence, faite <strong>de</strong> générosité et d'espritsans détour peut faire merveille. Un beau choix très bien illustré.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 8 ans· Roulé le loup / ill. Hélène Micou. – Didier Jeunesse, À petits petons. Rééd.2004· Quel radis dis donc ! = Ya laha min fijla ! / trad. Karima Khaldi et MohammedAbrik, ill. Andrée Prigent. Librairie Papeterie Nationale<strong>La</strong> Librairie Nationale du Maroc publie, avec le concours du Service <strong>de</strong> Coopération etd'Action Culturelle <strong>de</strong> l'Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France au Maroc, <strong>de</strong>s versions bilingues françaisarabe<strong>de</strong> titres issus <strong>de</strong>s collections « À petits petons », dédiée aux contes populaires, et« Pirouette », consacrée aux comptines et chansons traditionnel<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s éditions DidierJeunesse. L'initiative est intéressante, vu le manque <strong>de</strong> <strong>livres</strong> bilingues françaisarabe et leréel intérêt que présentent ces collections. Cependant, <strong>les</strong> <strong>livres</strong> traduits, dans une éditionbrochée, sont d'une qualité d'impression à améliorer, notamment au niveau du traitement<strong>de</strong>s couleurs.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 3 ans· Le Rat et l’éléphant / ill. Sébastien Chebret. – Vent d’ailleurs, Les Petites histoires du
mon<strong>de</strong>2005· Contes populaires <strong>de</strong> Pa<strong>les</strong>tine / choisis, traduits et racontés <strong>par</strong> <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong>,présentation, notes, questions, aprèstexte établis <strong>par</strong> Michèle SendreHaïdar. – Magnard,Classiques & contemporains ; Collège· Le Monstre et le bébé / ill. Rémi Saillard. – Didier Jeunesse, À petits petonsUne jeune mère découvre avec horreur un petit monstre vert (assez rigolo) dans le berceau<strong>de</strong> son bébé qu'une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> lutins, verts eux aussi, diligents et nombreux, tels une armée<strong>de</strong> fourmis, vient d'enlever. Il y a du « changelin » dans l'air ! Une voisine vient à larescousse et tout rentre dans l'ordre. <strong>La</strong> jeune mère, un instant folle <strong>de</strong> douleur, saitécouter la vieille femme, qui sert alors <strong>de</strong> « Mère » et tout rentre dans l'ordre. Étrange idée<strong>de</strong> publier une telle histoire dans cette collection. <strong>La</strong> conteuse fut amenée à la raconter,<strong>par</strong>aîtil <strong>par</strong> hasard, à un groupe <strong>de</strong> petits. Comme si l'histoire s'était soudain imposée àelle à l'intention <strong>de</strong>s très jeunes enfants à qui elle s'adressait. Elle en a du coup écrit letexte et c'est une réussite. Inspiré <strong>de</strong>s « Lutins III » <strong>de</strong>s Frères Grimm, conte brévissime et<strong>par</strong>faitement stupéfiant s'il en fut, ce texte est adapté aux plus jeunes sans pour autant enêtre édulcoré. Il gar<strong>de</strong> toute sa force dans cette adaptation, soutenue <strong>par</strong> une illustrationtrès efficace et remarquable, à la fois belle (cf. la représentation <strong>de</strong> la ville au début),drôlissime et tendre. Une <strong>de</strong> ces histoires que l'on aime tant car le rire y est libérateur.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 3 ans2006· L’Ogre Gentleman. – Syros Jeunesse, Les MiniSyros ; Paro<strong>les</strong> <strong>de</strong> conteurs. Nouv. éd.· Sitt Iftikar / trad. <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong>, ill. Hassan Mussa. – Grandir [Texte en françaissuivi <strong>de</strong> la version originale arabe]<strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong> transcrit avec une belle sobriété ce récit <strong>de</strong> vie fait à <strong>de</strong>s enfantspa<strong>les</strong>tiniens <strong>par</strong> leurs grands<strong>par</strong>ents dans <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> réfugiés au Liban. C’est unehistoire <strong>de</strong> femmes…qui se transmettent <strong>de</strong> génération en génération la charge d’ai<strong>de</strong>r àmettre au mon<strong>de</strong> <strong>les</strong> enfants dans leur village puis, la guerre et l’exo<strong>de</strong> venant, au bord duchemin et enfin dans <strong>les</strong> camps, toujours avec la même humanité. Les illustrationsd’Hassan Musa sombres, inquiétantes et sophistiquées contrastent étonnamment avecl'ambiance du texte. Notons <strong>de</strong>s différences minimes entre <strong>les</strong> textes d'introduction en arabeet en français, ainsi que la présence d'une page <strong>de</strong> titre en arabe inutile en fin <strong>de</strong> volume, <strong>les</strong>ens <strong>de</strong> la lecture <strong>de</strong> l'ouvrage étant celui du français.· Trouvédansunnid / ill. Rémi Saillard. – Didier Jeunesse, Escampette2007· Aïcha et l’ogre / ill. Vanessa Hié. – Didier Jeunesse, EscampetteAïcha vit avec son père qui la chérit plus que tout. Le jour où il doit s'absenter, il faitconstruire une gran<strong>de</strong> muraille autour <strong>de</strong> sa maison puis il ferme le portail laissant lafillette avec son chat et tout ce dont elle a besoin pour se nourrir, lire et manger. Hélas, lechat fait un jour tomber la boîte d'allumettes dans le puits... C'est chez l'ogre, qui habite enface, qu'Aïcha va <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r du feu, après avoir fait un trou dans la muraille pour pouvoirsortir. L'ogre lui donne <strong>de</strong>s allumettes mais à une condition : chaque jour, il viendra sucerun doigt <strong>de</strong> la fillette. Rentrée chez elle, Aïcha essaie <strong>de</strong> reboucher le trou <strong>de</strong> la muraille,mais il y reste un petit vi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la grosseur d'un petit doigt... L'ogre vient chaque matin etAïcha dépérit. Heureusement le père à son retour trouvera une solution pour sedébarrasser <strong>de</strong> l'ogre. On lit avec un plaisir mêlé d'inquiétu<strong>de</strong> ce conte traditionneltunisien, aux illustrations bel<strong>les</strong> et efficaces, rythmé <strong>par</strong> <strong>les</strong> formulettes qui renforcent lamusicalité du texte <strong>de</strong> <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong>, cette formidable conteuse.À <strong>par</strong>tir <strong>de</strong> 5 ans· Sous la peau d’un homme / ill. Aurélia Fronty. – Didier JeunesseUn jeune homme tombe amoureux d'un autre jeune homme, en fait une jolie fille déguisée !Il hésite, il tergiverse, il tend <strong>de</strong>s pièges et s'emmêle ! Que <strong>les</strong> femmes sont intelligentes,rusées et délicieuses ! <strong>La</strong> « libre » adaptation <strong>de</strong> <strong>Praline</strong> <strong>Gay</strong><strong>Para</strong> est <strong>par</strong>faitement fidèle