N°165 - Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Vaucluse

L’ARTISAN84 • AVRIL 2010 • PAGE19Groupement professionneldes artisansboulangers et boulangers-pâtissiersdu VaucluseL'association ECOBATI aété créée pour accompagnerles artisans vers lemarché de l'éco construction.En ces périodes économiquesdifficiles, la croissanceverte s'apparenteà une véritable boufféed'oxygène pour le marchédu bâtiment.L'action d'ECOBATI prendalors tout son sens, particulièrementlorsque l'onsait que pour se positionnerdurablement sur l'écoconstruction (sans êtresous-traitant…), les artisansdoivent impérativementaller au-delà de leursméthodes habituelles detravail : capacité à faire unbilan thermique, proposerune offre de services à sesclients (prêts bancaires,prestations diverses) ouencore avoir une démarchecommerciale efficace.ECOBATI permet aux entreprisesde répondre àchacun de ces enjeux, etc'est dans cette perspectiveque le travail de l'associationa pris une nouvelledimension avec lacréation de plusieurs outilsà vocation commerciale.Les 10 et 11 mars dernier,David Bedu : maitre artisan,spécialiste du painartistique, membre del’équipe française, vicechampiondu monde dela boulangerie 2005 étaitau CFA de la Chambre deMétier pour partager sapassion du painDavid Bedu était venuprésenter et offrir sonsavoir-faire et son expérienceà Rodolph Couston– formateur… -, candidatégalement au concoursUn des Meilleurs Ouvriersde France Boulanger, auxboulangers du départementqui sont venus le voirtravailler mais égalementmettre la main à la pâte, etaux jeunes apprentis ducentre de formation.Deux jours intenses etenrichissants.■Eco construction :ECOBATI crée desoutils commerciauxUn site Internet d'abord(www.ecobati84.fr), sur lequelles particuliers pourrontdécouvrir chaqueentreprise membre du réseauà travers une page deprésentation personnelleet demander directementdes devis en ligne, via unsystème très moderne degéo localisation.Un numéro de téléphonevert, ensuite, qui permet làaussi de recueillir les demandesde travaux avantde les redistribuer vers lesentreprises.Un guide "savoir écoconstruire et avec qui",enfin, qui est composéd'une première partiepédagogique, truffée deconseils pratiques surl'éco construction. Etd'une seconde partie présentantles entreprises duréseau.Pour toute question, oupour rejoindre le réseaudes artisans du bâtimentdurable, n'hésitez pas àcontacter ECOBATI :contact@ecobati84.frwww.ecobati84.frNuméro vert :0 800 746 98.■L'UPA se mobilise contre lestatut de l’auto-entrepreneurLa simplificationVaucluse des démarchesadministrativesou encore la baisse de la pressionfiscale sur les entreprises, c'est ceque demande l'UPA depuis de trèslongues années. Que le Gouvernementchoisisse d'accéder enfin à cesdemandes devrait nous réjouir. Maisvoilà, il choisit d'en faire bénéficierun statut précaire et flou, et en exclutles entreprises créatrices d'emploi etd'activité, qui sont pourtant le premierpilier de notre économie ! Et àl'heure où la crise touche l'Artisanatde plein fouet, cette initiative gouvernementale,accompagnée d'unsoutien aveugle à l'auto entreprisesemble particulièrement malheureuseet difficile à comprendre. Lerégime de l’auto entrepreneur est eneffet un instrument de concurrencedéloyale, de travail illégal et de dérégulationdes relations sociales. Lesentreprises doivent faire face à uneconcurrence nouvelle, qui, par manquede savoir, a souvent des pratiquesqui déstabilisent le marché etqui n'est pas soumise aux mêmesrègles du jeu (absence de TVA surles prestations de service par exemple).Est-ce une concurrence loyale ?Par ailleurs, quand on sait que 60 %des auto entrepreneurs ont déclaréun chiffre d'affaire égal à 0 en 2009,on ne peut s'empêcher de penserqu'on a simplement procédé à unelégalisation pure et simple du travailau noir. Mais l'auto entreprise induitaussi une vraie dérégulation sociale.Il semble que des employeurspeu scrupuleux choisissent en effetparfois de faire des économies decharges en faisant travailler leur (ex-)salariés en auto entreprise, ceux-ciperdant alors l'essentiel de leur protectionsociale… Doit-on aller vers ladisparition progressive du salariat,et donc de toutes les ressources decotisations (sociales et patronales)qu'il génère pour les Pouvoirs publics? Et pour aller au bout de l'injustice,les auto entrepreneurs bénéficientpar exemple d'une protectionsociale gratuite (minimaliste, certes),financée par le RSI, auquel ils ne cotisentpas (!). Et leurs formations serontprises en charge par les Fondsd'Assurance Formation, auxquels,là encore, ils ne cotisent pas (!). Ilsne paient pas non plus la taxe pourfrais à la Chambre de Métiers et nesont pas soumis au Stage Préalableà l'Installation, pourtant imposé auxartisans au nom de la qualité et de lacompétence.Il est évident que ce système déséquilibrén'est pas viable sur la durée.Mais, le plus extraordinaire c'estque ce statut représente même undanger réel pour ceux qui le choisissent,puisqu'ils ne pourront bénéficierd'une protection convenableen matière de santé et de retraite.Autre difficulté : leurs charges fiscaleset sociales sont calculées surle chiffre d’affaires encaissé et nonpas sur le bénéfice réalisé. Ils serontdonc taxés même si leur résultat estdéficitaire. N'étant pas fiscalisés ilsne pourront pas récupérer la TVA surleurs achats, ni déduire leurs dépensesd'exploitation. Ils ne pourrontnon plus bénéficier du régime desbaux commerciaux (donc ni du droitau renouvellement en fin de bail, niau plafonnement du loyer), etc etc…Mais combien d'auto entrepreneursont pensé à tout ceci au moment des'installer ? La réalité, c'est que toutepersonne ayant un véritable projetd'entreprise ne pourra l'exercer dansle cadre de l'auto entreprise. Si unesuppression pure et simple du statutsemble difficilement envisageableau regard de l'auto satisfaction expriméepar le Gouvernement, l'UPAentend continuer à se battre pourprotéger les entreprises et ne paslaisser ce statut se développer sansen gommer les excès et les dérives.La volonté de nos gouvernants estde faire de l'auto-entreprise un chemind'accès à la création d'entreprise? Alors que ce statut soit limitédans le temps. L'expérimentationterminée, les auto entrepreneursdevront choisir, soit en poursuivantleur activité dans le cadre des métiersde l’artisanat et le respect desrègles fiscales et sociales qui s’y rattachent,soit en y mettant un terme.L'UPA a sollicité l'ensemble de nosdéputés et sénateurs. Le Présidentde l'UPA, Jean LARDIN, multiplie lesrencontres avec nos gouvernants, etnotamment Hervé NOVELLI, Secrétaired'Etat au Commerce et à l'Artisanat.Les efforts de communicationet de sensibilisation devront encoreêtre nombreux.Mais une chose est claire : le développementdu pays ne se fera pasen vendant de l'illusion et de la précaritépour satisfaire des objectifsstatistiques à court terme. Au méprisde ceux qui créent de l'activitéréelle. ■