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La création d'une image de marque de l'enseignement supérieur ...

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que les efforts d’internationalisation seront dominés par<strong>de</strong>s efforts visant à attirer <strong>de</strong>s étudiants internationaux auCanada, on portera moins attention à augmenter, pourtous les étudiants canadiens, les occasions <strong>de</strong> poursuivreune partie <strong>de</strong> leur éducation universitaire à l’étranger.Les statistiques peignent un tableau troublant <strong>de</strong> la réalitécanadienne : en 2005, seulement <strong>de</strong>ux pour cent <strong>de</strong>sétudiants canadiens ont étudié à l’étranger et, selon leBureau canadien <strong>de</strong> l’éducation internationale, les étudiantscanadiens sont les moins mobiles <strong>de</strong> tous les pays développés(Milic, 2008). Au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, leminuscule pourcentage d’étudiants canadiens à temps pleininscrits à <strong>de</strong>s établissements étrangers a doublé, alors que,comparativement à la même pério<strong>de</strong>, le nombre d’étudiantsinternationaux dans nos universités en 1996 augmentait,passant <strong>de</strong> 25 000 pour atteindre plus <strong>de</strong> 70 000 étudiantsà temps plein et à 13 000 étudiants à temps partiel,en 2006 (Milic, 2005). <strong>La</strong> raison évi<strong>de</strong>nte pour laquellela plupart <strong>de</strong>s étudiants domestiques sont incapables <strong>de</strong>poursuivre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’étranger est l’absence <strong>de</strong> soutienfinancier. L’AUCC (2005) signale que le gouvernementa besoin <strong>de</strong> régler cet enjeu :Il est clair que sans investissements afin d’accroîtrel’accès <strong>de</strong>s étudiants canadiens à l’enseignementinternational, seul un petit nombre d’étudiantsprovenant d’un milieu socio-économique privilégiépourront s’en prévaloir et le Canada se retrouveraencore plus loin <strong>de</strong>rrière ses concurrents pour cequi est d’utiliser l’éducation internationale commeinstrument stratégique <strong>de</strong> politique étrangère etdomestique afin <strong>de</strong> créer <strong>de</strong> futurs liens politiques,d’affaires et <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> promouvoir leurcompréhension internationale. (p.5)Il est clair que les initiatives du gouvernement et <strong>de</strong>suniversités visent davantage à attirer <strong>de</strong>s étudiantsinternationaux, à cause <strong>de</strong>s profits possibles, qu’àenvoyer <strong>de</strong>s étudiants domestiques étudier à l’étranger,en raison <strong>de</strong>s sommes qu’il faut dépenser. Agir d’unefaçon si peu prévoyante aura <strong>de</strong>s répercussions à longterme qui nuiront à l’éducation supérieure canadienne.Conséquences politiques<strong>La</strong> création d’une <strong>image</strong> <strong>de</strong> <strong>marque</strong> ne constitue pasnécessairement une nouveauté négative pour l’enseignementsupérieur canadien. Au contraire, il est sans doute important<strong>de</strong> maintenir un flux constant d’étudiants internationaux.<strong>La</strong> création d’une <strong>image</strong> <strong>de</strong> <strong>marque</strong> est une mesure sageet nécessaire <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s gouvernements fédéral etprovinciaux/territoriaux, vu que les universités et collègessont au centre du marché <strong>de</strong> l’éducation supérieure.Il y a toutefois certaines mesures à prendre pour combattreles effets néfastes sur l’éducation supérieure canadienneet sur la société proprement dite que peut avoir la créationd’une <strong>image</strong> <strong>de</strong> <strong>marque</strong>.Il faut être pru<strong>de</strong>nt alors que les gouvernements et lesétablissements d’enseignement ont recours à la <strong>marque</strong>pour accroître les inscriptions d’étudiants internationaux.Il ne faut pas compter sur la présence d’étudiantsinternationaux pour compenser les insuffisancesbudgétaires; les profits à court terme pourraientmener à <strong>de</strong>s problèmes à long terme. Il faut aussiaffecter <strong>de</strong>s sommes pour ai<strong>de</strong>r les étudiants internationauxqui désirent étudier au Canada, mais qui n’ont pas lesmoyens <strong>de</strong> payer les coûts élevés <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’étranger,ce qui contribuera à combattre la création d’un systèmequi peut facilement <strong>de</strong>venir un système élitiste. L’initiativedu gouvernement fédéral consistant à engager 25 millions<strong>de</strong> dollars sur <strong>de</strong>ux ans par l’entremise <strong>de</strong>s Bourses Vanier,c’est-à-dire <strong>de</strong>s bourses pouvant aller jusqu’à 50 000 $par année pour les étudiants au doctorat étrangers etdomestiques, constitue un excellent début.Il y aurait lieu d’éviter toute mesure prise simplementafin d’accroître son rang ou sa position. L’on <strong>de</strong>vraitfaire <strong>de</strong>s efforts réels — plutôt que superficiels — pourrehausser et améliorer l’expérience académique <strong>de</strong>s étudiantsinternationaux et <strong>de</strong>s étudiants domestiques.Il faut augmenter l’injection <strong>de</strong> fonds publics dansle système postsecondaire. Si les établissementsn’étaient pas à ce point sous-financés, il seraitbeaucoup plus facile <strong>de</strong> livrer les promesses <strong>de</strong>l’<strong>image</strong> <strong>de</strong> <strong>marque</strong> que l’on fait miroiter autourdu mon<strong>de</strong>. Les étudiants qui « magasinent » sur le marché<strong>de</strong> l’éducation supérieure internationale seraient beaucoupplus attirés par ce que l’enseignement supérieur canadiena à offrir, et ces étudiants seraient, enfin, beaucoup plusheureux et satisfaits <strong>de</strong> leur « achat » et moins portés àse présenter au comptoir <strong>de</strong>s plaintes.Les gouvernements et les établissementsd’enseignement doivent tous <strong>de</strong>ux créer <strong>de</strong> nouvellesinitiatives afin d’encourager et d’ai<strong>de</strong>r les étudiantscanadiens à faire l’expérience <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’étranger.Les Bourses ontariennes d’étu<strong>de</strong>s à l’étranger constituentun excellent exemple <strong>de</strong> programme offrant aux étudiantsdomestiques la possibilité d’effectuer <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s outre-mer.Permettre à <strong>de</strong>s étudiants et étudiantes du Canada d’allerétudier ou travailler partout au mon<strong>de</strong> constitue une façonnon officielle — bien que fortement efficace — <strong>de</strong> faire lapromotion <strong>de</strong> l’éducation supérieure canadienne à l’étranger.Ces suggestions ne sont qu’un point <strong>de</strong> départ dans l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s conséquences et <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la création d’une<strong>image</strong> <strong>de</strong> <strong>marque</strong> nationale pour l’éducation supérieurecanadienne. Bien que la création <strong>de</strong> la <strong>marque</strong> puissesembler être la réalisation du projet, le véritable travailne fait que commencer.BCEIRECHERCHES SÉRIE7

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