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Agroforesteries n° 1 - AFAF-Association Française d'agroforesterie

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#oirechercheblé en plein soleil, l’interception de la lumière par le blé intercalaire n’est que de 66 % et 45 % decelui du blé en pleine lumière sur ces deux périodes. Et le rendement est diminué de moitié, à lafois par une diminution du nombre de grains, et par une diminution du poids des grains.Pour des peuplements de paulownias similaires, de même âge et plantés à la même densité,d’autres auteurs avaient trouvé des réductions de rendement de 7% (Chirko et al., 1996) et de21 % (Yin and He, 1997)!! Alors 7, 21 ou 50 % ? Il y a de quoi être troublés, car c’est de ce résultatessentiel que dépendent les densités optimales de plantation en agroforesterie.Comment les auteurs analysent-ils ces différences ? Ils évoquent plusieurs hypothèses, dans uneconclusion très prudente. « It is possible that differences in tree sizes and wheat variety maycontribute to the differences in effects of tree shading on wheat yield ».Les arbres étaient-ils rigoureusement les mêmes ? Non, bien entendu, et cela a pu affecter lesrésultats. Mais ils évoquent donc un effet des variétés de blé, qui n’étaient pas les mêmes dansces diverses expériences. Cela pourrait expliquer les écarts observés : ce qui indiquerait que lesvariétés de blé ont des comportements à l’ombre différents : une aubaine pour les généticiens? Entout cas une piste… qui a déjà été explorée par d’autres auteurs en Inde (Nandal et Dhillon, 2005).Ces derniers ont montré des différences significatives de rendement de différentes variétés deblé dans des systèmes agroforestiers à base de peupliers, mais leurs conclusions vont dans unetout autre direction : ils évoquent l’effet allélopathique négatif des peupliers sur les cultures, etmontrent que les différentes variétés de blé réagissent très différemment à l’effet des substancesextraites des litières de feuilles de peupliers. Alors, effet de l’ombre, ou effet allélopathiques ?Pour en revenir à Li et ses collègues, ils ajoutent prudemment qu’il faudrait mieux comprendre cequi se passe, ce qui est une manière pudique de reconnaître qu’on ne comprend pas bien ce qui sepasse… : « Therefore a more comprehensive measurements of tree-crop competition for light abovegroundand for water and nutrients below is required to understand better those differences ».Nous pouvons ajouter que les séquences climatiques des différentes études n’étaient pas les mêmes,et que cela devrait influencer le comportement du blé à l’ombre… Mais savourons la dernièrephrase de l’article : « C’est pourquoi nous recommandons de construire un modèle de simulation àpartir des lois de capture des ressources, afin de comprendre les différences de résultats des différentesétudes, et de pouvoir évaluer les systèmes agroforestiers à base de paulownia en Chine ».On va dire que cela tombe bien : c’est exactement ce que nous essayons de faire en France, endéveloppant un modèle d’interaction arbres-culture complet, qui devrait permettre d’expliquer,et de prédire les différences de productivité des arbres et des cultures en fonction des conditionspédo-climatiques locales…A suivre… Le suspens continue donc! Ainsi va la science… Prudence donc quand des résultatsspectaculaires contredisent ceux obtenus par plusieurs équipes indépendantes. ■14 / AGROFORESTERIES

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