Quelques éléments sur la réédition de l'ouvrage Repères ... - Melissa

1.c Immigration et mobilité sociale : proposition d’un tableau complémentaireIl est envisagé de développer plus en avant, dans la future édition du Repères, les liens entre migrationset mobilité sociale. Ce thème fait déjà l’objet d’une sous-partie « Les migrations » (p. 50-52). Il y estnotamment question de la façon dont les arrivés d’immigrés, concentrées plutôt parmi les couches lesplus défavorisées, pourraient constituer un vecteur d’ascension sociale pour le reste de la population.Cette idée, ancienne, a par exemple été avancée par Alfred Sauvy dans les années soixante (citation p.51).Au titre d’illustration de la façon dont les analyses précédentes pourraient être appliquées à l’immigration,on propose ci-dessous un tableau complémentaire sur le lien entre immigration et mobilité sociale. Il s’agitde la table de mobilité de 2003 en supposant que les marges des fils correspondent à celles del'ensemble des résidents (Français de naissance+Français par acquisition+étrangers) et non plus desFrançais de naissance, champ courant dans les travaux sur la mobilité sociale. Ceci revient à supposerque, sans les « personnes issues de l'immigration » (ici les étrangers et les Français par acquisition), lastructure sociale des Français de naissance aurait de toutes façons été celle de l'ensemble de lapopulation. L’interprétation des résultats n’est pas évidente, notamment du fait qu'il n'y a aucun modèlesous-jacent sur la contribution des migrants à l'économie ni sur la façon dont la migration modifie lestransitions entre les catégories sociales.Les proportions de transitions d’un groupe social à un autre ainsi « recalculées » diffèrent assez peu desproportions de départ. Ceci peut paraître paradoxal au vu du fait que la structure sociale des personnesissues de l’immigration se différencie fortement, avec notamment une sur-représentation des ouvriers. Ilfaut sans doute souligner ici que leur part dans l’ensemble de la population considérée dans les études demobilité sociale reste modérée : 12 % des hommes âgés de 40 à 59 ans 2 . Il est plausible que la migrationpuisse avoir un effet plus marqué dans des pays où la proportion de personnes issues de l’immigration estplus élevée, ce qui est par exemple le cas de la Suisse 3 .2 Un même exercice pourrait être reproduit sur les « immigrés » au sens strict (c’est-à-dire qu’on enlèvedu champ précédent les personnes nées en France), voire sur les immigrés récents, afin d’avoir desstructures sociales plus différenciées. Toutefois, le nombre d’individus en question serait également plusrestreint encore.3 Pays que Sauvy distinguait déjà comme celui « qui a, jusqu’ici été plus loin dans cette voie » [celle del’immigration comme vecteur d’ascension sociale pour les natifs].