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Quelques éléments sur la réédition de l'ouvrage Repères ... - Melissa

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<strong>Quelques</strong> éléments <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réédition <strong>de</strong> l’ouvrage Repères <strong>sur</strong> <strong>la</strong>mobilité socialeOlivier MonsoCentre d’Économie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sorbonne et Crest(Version provisoire du 29/09/2010)On propose dans cette note quelques éléments <strong>de</strong> mise à jour <strong>de</strong> l’ouvrage Repères consacré à <strong>la</strong>mobilité sociale (Dominique Merllié et Jean Prévot), dont l’édition précé<strong>de</strong>nte da te <strong>de</strong> 1997 (1 ère édition :1991). Cette édition s’appuyait essentiellement <strong>sur</strong> les données <strong>de</strong> l’enquête Formation et QualificationProfessionnelle (FQP) 1993. La présente réédition, conduite avec Dominique Merllié, <strong>de</strong>vrait s’appuyerprincipalement <strong>sur</strong> les données <strong>de</strong> l’enquête FQP 2003.Afin d’apporter <strong>de</strong>s éléments prospectifs en vue <strong>de</strong> cette réédition, les données publiées utilisant lesenquêtes FQP ont été actualisées. La présente note revient <strong>sur</strong> quelques résultats pour lesquels <strong>de</strong>sprécisions méthodologiques paraissent utiles : il s’agit notamment <strong>de</strong> ceux faisant appel à un ca<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>stables <strong>de</strong> mobilité sociale afin <strong>de</strong> raisonner « à structure constante ». En fin <strong>de</strong> note, on rappelle certainsconstats qui étaient à peu près nets dans l’ancienne édition et sont moins évi<strong>de</strong>nts lorsqu’on cherche à lesconfirmer avec FQP 2003.1. Une comparaison d’enquêtes « à marges constantes » <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées sociales1.a Un outil pour l’analyse au cours du tempsLes tableaux généraux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mobilité sociale intergénérationnelle (p. 57 et 58) ont été reproduits avecl’enquête FQP 2003. De façon simi<strong>la</strong>ire à l’ancienne version du Repères, les tables <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>senquêtes FQP 1977, 1993 et 2003 ont été calées <strong>sur</strong> les structures sociales <strong>de</strong> l’enquête 1985, selon <strong>la</strong>métho<strong>de</strong> du ca<strong>la</strong>ge <strong>sur</strong> marges (macro SAS CALMAR). Cette métho<strong>de</strong> vise à comparer les flux <strong>de</strong>mobilité d’une enquête à l’autre une fois tenu compte <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s marges (structures sociales <strong>de</strong>senquêtés et <strong>de</strong> leurs pères), tant <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s pères que celles <strong>de</strong>s fils (enquêtés). L’avantage est qu’ellepermet <strong>de</strong> reconstituer un tableau <strong>de</strong> mobilité sociale complet et comparer ainsi les <strong>de</strong>stinées socialessous plusieurs hypothèses faites <strong>sur</strong> les marges. On donne ci-<strong>de</strong>ssous à titre d’illustration trois tables <strong>de</strong>mobilité : <strong>la</strong> table <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinées issue <strong>de</strong> l’enquête FQP 1985 (dont les marges servent au ca<strong>la</strong>ge), <strong>la</strong> table<strong>de</strong> <strong>de</strong>stinées issue <strong>de</strong> l’enquête 2003 et enfin, <strong>la</strong> table <strong>de</strong> <strong>de</strong>stinées issue du ca<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> 2003<strong>sur</strong> les marges <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> 1985.Les résultats ten<strong>de</strong>nt à confirmer le propos <strong>de</strong> l’édition précé<strong>de</strong>nte selon lequel "le groupe le plus affecté[par les modifications <strong>de</strong> structure] est celui <strong>de</strong>s cadres". 60 % <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> cadres étaient eux-mêmescadres selon l’enquête <strong>de</strong> 1985. Cette proportion est passée à 50 % en 2003. Lorsque <strong>la</strong> table <strong>de</strong> 2003est calée <strong>sur</strong> les marges <strong>de</strong> 1985, elle est <strong>de</strong> 54 %. En d’autres termes, le fait que <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>s enfants<strong>de</strong> cadres paraisse plus élevée qu’avant, incluant notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>scendante vers d’autrescatégories, peut difficilement être expliquée par un phénomène structurel : au contraire, l'évolution vers lehaut <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure sociale et <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s cadres auraient plutôt été <strong>de</strong> nature à freinerlégèrement <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>scendante <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> cadres.A contrario, on pourrait souligner dans le commentaire que les groupes <strong>de</strong> non-sa<strong>la</strong>riés 1 fournissentl’exemple opposé. La mobilité sociale <strong>de</strong> ces groupes croît au cours du temps mais ce<strong>la</strong> semble ici1 Dans cette note, on utilise ce terme pour les agriculteurs et les artisans, commerçants, chefsd’entreprise. Les membres <strong>de</strong>s professions libérales, eux aussi non-sa<strong>la</strong>riés, forment une petite minoritédu groupe « cadres et professions intellecturelles supérieures » et <strong>de</strong> fait ce <strong>de</strong>rnier groupe n’est pasinclus dans les « non-sa<strong>la</strong>riés ».


pouvoir être interprété par un effet <strong>de</strong> structure. Les enfants <strong>de</strong> ces groupes <strong>de</strong>viendraient moins souventnon-sa<strong>la</strong>riés, avant tout, parce qu’il y a moins d’emplois <strong>de</strong> non-sa<strong>la</strong>riés, plutôt que parce que le groupeserait plus « ouvert » aux autres origines sociales. Une fois tenu compte <strong>de</strong> cet effet <strong>de</strong> structure,l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission du statut <strong>de</strong> non-sa<strong>la</strong>rié apparaît en effet stable entre les <strong>de</strong>ux datesconsidérées.Tableau 1. Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées en 1985, en 2003 et à structure sociale fixée (2003 calée <strong>sur</strong>1985)GroupeGroupe socioprofessionnel <strong>de</strong> l'enquêtésocioprofessionnelchefsprofessionsdu pèreagriculteurs d'entreprise cadres intermédiaires employés ouvriers Ensembleagriculteurs observé (1985) 33,8 8,8 5,0 12,0 6,8 33,6 22,9observé (2003) 27,6 5,8 9,8 18,0 8,0 30,8 14,5recalculé (2003) 35,0 7,6 7,4 14,2 5,9 29,9 22,9chefs observé (1985) 2,0 29,0 19,6 19,2 7,2 23,0 16,4d'entreprise observé (2003) 0,7 22,6 24,0 24,3 8,3 20,2 12,1recalculé (2003) 0,9 31,6 19,4 20,5 6,5 21,1 16,4cadres observé (1985) 0,5 9,2 59,8 20,7 6,0 3,8 6,1observé (2003) 0,4 6,5 53,9 24,4 7,0 7,8 8,6recalculé (2003) 0,6 10,4 49,8 23,5 6,3 9,2 6,1professions observé (1985) 0,1 10,0 31,8 31,3 8,9 18,0 9,2intermédiaires observé (2003) 0,4 9,4 23,3 37,1 11,2 18,212,0recalculé (2003) 0,6 10,6 30,4 31,3 8,8 18,3 9,2employés observé (1985) 0,3 9,7 22,8 31,7 13,9 21,5 9,1observé (2003) 0,4 5,6 22,1 29,4 16,6 26,0 10,9recalculé (2003) 0,5 8,6 19,6 27,2 14,4 29,7 9,1ouvriers observé (1985) 1,4 9,8 7,7 22,0 10,2 48,9 36,3observé (2003) 0,7 6,4 10,8 23,5 13,2 45,4 41,9recalculé (2003) 1,0 9,3 9,1 20,6 10,9 49,1 36,3Ensemble observé (1985) 8,7 12,7 15,8 20,9 8,9 33,1 100,0observé (2003) 4,5 8,3 19,9 24,7 11,3 31,3 100,0Champ : Hommes français <strong>de</strong> naissance, actifs ou anciens actifs, âgés <strong>de</strong> 40 à 59 ans au moment <strong>de</strong>l'enquête.Lecture : 33,8 % <strong>de</strong>s fils d’agriculteurs étaient eux-mêmes agriculteurs selon l’enquête <strong>de</strong> 1985. Cetteproportion est passée à 27,6 % en 2003. Lorsque <strong>la</strong> table <strong>de</strong> 2003 est calée <strong>sur</strong> les marges <strong>de</strong> 1985 (enligne et en colonne), elle est <strong>de</strong> 35 %.Source : enquêtes FQP 1985 et 2003.1.b Une application à <strong>la</strong> mobilité sociale selon le genreDe manière simi<strong>la</strong>ire à l’ancienne version du Repères, <strong>la</strong> table <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>s hommes a été calée ensupposant que les <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>s hommes correspondaient à celles <strong>de</strong>s femmes. Contrairement auxtableaux précé<strong>de</strong>nts, le ca<strong>la</strong>ge ne s’applique qu’aux <strong>de</strong>stinées. Le ca<strong>la</strong>ge <strong>sur</strong> les origines n’est guèrepertinent compte tenu du fait que celles-ci sont très proches pour les hommes et les femmes.


Ainsi, 54 % <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> cadres sont eux-mêmes cadres contre 32 % <strong>de</strong>s filles <strong>de</strong> cadres. Lorsque <strong>la</strong> table<strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>s hommes est recalée pour correspondre aux <strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>s femmes, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s hommesrestant cadres est <strong>de</strong> 32 %. Globalement, le commentaire <strong>de</strong> l’édition précé<strong>de</strong>nte est confirmé : leshommes et les femmes se distinguent bien par leur structure sociale d’arrivée mais peu par les parcours<strong>de</strong> mobilité en eux-mêmes.Une exception importante, plus marquée encore qu’en 1993, mériterait d’être soulignée dans lecommentaire. Elle concerne les groupes <strong>de</strong> non-sa<strong>la</strong>riés. En effet, pour ces <strong>de</strong>ux groupes, <strong>la</strong> part« recalculée » pour les hommes est encore supérieure à <strong>la</strong> part observée pour les femmes. Ainsi, mêmeen tenant compte <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> structure sociale, <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong>s statuts d’indépendants auxfilles apparaît particulièrement peu fréquente.Tableau 2. Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées selon le sexe et à structure sociale fixée (<strong>de</strong>stinées <strong>de</strong>shommes calées <strong>sur</strong> celles <strong>de</strong>s femmes)Groupe socioprofessionnel <strong>de</strong> l'enquêtéGroupesocioprofessionneldu pèreagriculteurschefsd'entrepriseprofessionscadres intermédiaires employés ouvriers Ensembleobservé (femmes) 11,9 3,3 6,3 20,4 46,0 12,0 13,0observé (hommes) 27,6 5,8 9,8 18,0 8,0 30,8 14,5recalculé (hommes) 16,2 3,1 5,7 18,8 40,3 15,9 12,4agriculteurschefsd'entrepriseobservé (femmes) 1,2 6,9 14,8 26,4 43,8 7,0 12,3observé (hommes) 0,7 22,6 24,0 24,3 8,3 20,2 12,1recalculé (hommes) 0,4 11,7 13,5 24,4 39,9 10,1 10,7cadres observé (femmes) 0,4 3,0 32,4 36,2 25,9 2,2 7,8observé (hommes) 0,4 6,5 53,9 24,4 7,0 7,8 8,6recalculé (hommes) 0,2 3,5 31,6 25,5 35,2 4,0 7,3professionsintermédiairesobservé (femmes) 0,5 3,0 15,5 32,5 41,9 6,7 13,3observé (hommes) 0,4 9,4 23,3 37,1 11,2 18,2 12,0recalculé (hommes) 0,2 3,1 16,9 29,7 43,1 7,0 11,9employés observé (femmes) 0,7 3,5 8,8 26,4 51,0 9,5 11,9observé (hommes) 0,4 5,6 22,1 29,4 16,6 26,0 10,9recalculé (hommes) 0,1 2,1 9,0 21,4 58,0 9,3 13,3ouvriers observé (femmes) 1,4 3,6 4,6 16,4 54,5 19,6 41,7observé (hommes) 0,7 6,4 10,8 23,5 13,2 45,4 41,9recalculé (hommes) 0,3 2,8 5,1 19,7 53,3 18,8 44,4Ensemble(femmes, 2003)observé (femmes) 2,3 3,8 9,9 21,9 48,3 13,8 100,0observé (hommes) 4,5 8,3 19,9 24,7 11,3 31,3 100,0Champ : individus français <strong>de</strong> naissance, actifs ou anciens actifs, âgés <strong>de</strong> 40 à 59 ans au moment <strong>de</strong>l'enquête.Lecture : 11,9 % <strong>de</strong>s filles d’agriculteurs sont elles-mêmes agricultrices. Cette proportion est <strong>de</strong> 27,6 %pour les hommes. Lorsque <strong>la</strong> table <strong>de</strong> mobilité sociale <strong>de</strong>s hommes est calée <strong>de</strong> manière à ce que <strong>la</strong>structure sociale <strong>de</strong>s enfants (enquêtés) soit <strong>la</strong> même que pour les femmes, cette proportion est <strong>de</strong>16,2 %.Source : enquête FQP 2003.


1.c Immigration et mobilité sociale : proposition d’un tableau complémentaireIl est envisagé <strong>de</strong> développer plus en avant, dans <strong>la</strong> future édition du Repères, les liens entre migrationset mobilité sociale. Ce thème fait déjà l’objet d’une sous-partie « Les migrations » (p. 50-52). Il y estnotamment question <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont les arrivés d’immigrés, concentrées plutôt parmi les couches lesplus défavorisées, pourraient constituer un vecteur d’ascension sociale pour le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Cette idée, ancienne, a par exemple été avancée par Alfred Sauvy dans les années soixante (citation p.51).Au titre d’illustration <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon dont les analyses précé<strong>de</strong>ntes pourraient être appliquées à l’immigration,on propose ci-<strong>de</strong>ssous un tableau complémentaire <strong>sur</strong> le lien entre immigration et mobilité sociale. Il s’agit<strong>de</strong> <strong>la</strong> table <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong> 2003 en supposant que les marges <strong>de</strong>s fils correspon<strong>de</strong>nt à celles <strong>de</strong>l'ensemble <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts (Français <strong>de</strong> naissance+Français par acquisition+étrangers) et non plus <strong>de</strong>sFrançais <strong>de</strong> naissance, champ courant dans les travaux <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mobilité sociale. Ceci revient à supposerque, sans les « personnes issues <strong>de</strong> l'immigration » (ici les étrangers et les Français par acquisition), <strong>la</strong>structure sociale <strong>de</strong>s Français <strong>de</strong> naissance aurait <strong>de</strong> toutes façons été celle <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion. L’interprétation <strong>de</strong>s résultats n’est pas évi<strong>de</strong>nte, notamment du fait qu'il n'y a aucun modèlesous-jacent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s migrants à l'économie ni <strong>sur</strong> <strong>la</strong> façon dont <strong>la</strong> migration modifie lestransitions entre les catégories sociales.Les proportions <strong>de</strong> transitions d’un groupe social à un autre ainsi « recalculées » diffèrent assez peu <strong>de</strong>sproportions <strong>de</strong> départ. Ceci peut paraître paradoxal au vu du fait que <strong>la</strong> structure sociale <strong>de</strong>s personnesissues <strong>de</strong> l’immigration se différencie fortement, avec notamment une <strong>sur</strong>-représentation <strong>de</strong>s ouvriers. Ilfaut sans doute souligner ici que leur part dans l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion considérée dans les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>mobilité sociale reste modérée : 12 % <strong>de</strong>s hommes âgés <strong>de</strong> 40 à 59 ans 2 . Il est p<strong>la</strong>usible que <strong>la</strong> migrationpuisse avoir un effet plus marqué dans <strong>de</strong>s pays où <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> personnes issues <strong>de</strong> l’immigration estplus élevée, ce qui est par exemple le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> Suisse 3 .2 Un même exercice pourrait être reproduit <strong>sur</strong> les « immigrés » au sens strict (c’est-à-dire qu’on enlèvedu champ précé<strong>de</strong>nt les personnes nées en France), voire <strong>sur</strong> les immigrés récents, afin d’avoir <strong>de</strong>sstructures sociales plus différenciées. Toutefois, le nombre d’individus en question serait également plusrestreint encore.3 Pays que Sauvy distinguait déjà comme celui « qui a, jusqu’ici été plus loin dans cette voie » [celle <strong>de</strong>l’immigration comme vecteur d’ascension sociale pour les natifs].


Tableau 3. Comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées observées pour les Français <strong>de</strong> naissance et sousl’hypothèse que les <strong>de</strong>stinées sont celles <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion rési<strong>de</strong>nteGroupesocioprofessionneldu pèreobservé (Français<strong>de</strong> naissance)recalculé (tousagriculteurs rési<strong>de</strong>nts)chefsobservé (Françaisd'entreprise <strong>de</strong> naissance)recalculé (tousrési<strong>de</strong>nts)cadresobservé (Français<strong>de</strong> naissance)recalculé (tousrési<strong>de</strong>nts)professions observé (Françaisintermédiaires <strong>de</strong> naissance)recalculé (tousrési<strong>de</strong>nts)employés observé (Français<strong>de</strong> naissance)recalculé (tousrési<strong>de</strong>nts)ouvriers observé (Français<strong>de</strong> naissance)recalculé (tousrési<strong>de</strong>nts)Ensemble observé (Français<strong>de</strong> naissance)observé(étrangers etFrançais paracquisition)agriculteursGroupe socioprofessionnel <strong>de</strong> l'enquêtéchefsd'entrepriseprofessionscadres intermédiaires employés ouvriers Ensemble27,6 5,8 9,8 18,0 8,0 30,824,9 6,2 9,5 17,6 8,0 33,90,7 22,6 24,0 24,3 8,3 20,20,6 23,5 22,7 23,3 8,1 21,80,4 6,5 53,9 24,4 7,0 7,80,4 7,0 52,7 24,1 7,1 8,70,4 9,4 23,3 37,1 11,2 18,20,3 7,2 32,5 32,5 10,0 17,40,4 5,6 22,1 29,4 16,6 26,00,3 5,9 21,0 28,3 16,4 28,20,7 6,4 10,8 23,5 13,2 45,40,6 6,5 10,0 22,0 12,7 48,114,512,18,612,010,941,94,5 8,3 19,9 24,7 11,3 31,3 100,00,5 11,1 11,9 15,8 9,3 51,3 100,0tous rési<strong>de</strong>nts 4,1 8,6 19,0 23,6 11,1 33,6 100,0Champ : hommes actifs ou anciens actifs, <strong>de</strong> 40 à 59 ans au moment <strong>de</strong> l'enquête.Lecture : 27,7 % <strong>de</strong>s fils d’agriculteurs, Français <strong>de</strong> naissance sont eux-mêmes d’agriculteurs. Lorsque <strong>la</strong>table <strong>de</strong> mobilité sociale <strong>de</strong>s hommes est calée <strong>de</strong> manière à ce que <strong>la</strong> structure sociale <strong>de</strong>s enfants(enquêtés) soit <strong>la</strong> même que pour l’ensemble <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nts (Français <strong>de</strong> naissance, Français paracquisition, étrangers), cette proportion est <strong>de</strong> 24,9 %.Source : enquête FQP 2003.2. L’homogamie sociale : reconstitution <strong>de</strong> l’information <strong>sur</strong> le beau-père du conjointLa partie <strong>de</strong> l’ouvrage consacrée à l’homogamie (p. 78-81) soulève <strong>la</strong> difficulté d’obtenir <strong>la</strong> donnée <strong>sur</strong> legroupe social du beau-père à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> FQP 2003. En effet, <strong>la</strong> question <strong>sur</strong> le groupe-social du beau-pèren’était pas posée dans l’enquête <strong>de</strong> 2003, contrairement à 1993. Retrouver cette information suppose


notamment que le conjoint, s’il existe, ait été interrogé. Ce n’est pas toujours le cas, notamment lorsque leménage compte trois personnes ou plus âgées <strong>de</strong> 18 à 65 ans (<strong>de</strong>ux personnes seules étant alors tiréesau sort pour répondre).Lorsque <strong>la</strong> troisième personne est l’enfant <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> référence du ménage, on a récupéré <strong>la</strong>donnée <strong>sur</strong> le grand-père maternel. Cette métho<strong>de</strong>, même si elle comporte <strong>de</strong>s approximations (dans unefamille recomposée, le grand-père maternel <strong>de</strong> l’enfant ne correspond pas forcément au père <strong>de</strong> <strong>la</strong>conjointe), permet d’imputer dans <strong>de</strong> nombreux cas un groupe social au père du conjoint. Le gaind’information est très sensible pour les agriculteurs, sans doute en raison <strong>de</strong> comportements <strong>de</strong>cohabitation spécifiques entre parents et enfants.Tableau 4. Proportion <strong>de</strong> valeurs manquantes <strong>sur</strong> le groupe social du beau-pèreGroupe socio-professionneldu beau-père : proportion <strong>de</strong>valeurs renseignéesSans AvecGroupe socioprofessionnell'information l'information <strong>sur</strong>du père du <strong>sur</strong> l'enfant l'enfant du"mari"du ménage ménageagriculteurs 30,7 9,0chefs d'entreprise 26,2 12,8cadres 19,8 7,9professionsintermédiaires 22,8 11,8employés 28,8 12,0ouvriers 27,2 11,5Ensemble 26,7 11,3Champ : hommes Français <strong>de</strong> naissance, âgés <strong>de</strong> 40 à 59 ans, vivant dans un ménage composé d’un ouplusieurs couples (avec ou sans enfants), personnes <strong>de</strong> référence du ménage.Source : enquête FQP 2003Note : les valeurs manquantes incluent les groupes « inconnu » (impossibilité <strong>de</strong> co<strong>de</strong>r le groupe socia<strong>la</strong>vec les informations recueilles). Au titre <strong>de</strong> comparaison, le groupe social du père <strong>de</strong> l’enquêté n’estmanquant (ou inconnu) que dans 4 % <strong>de</strong>s cas.L’application <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong> a permis <strong>de</strong> proposer un équivalent, pour l’enquête 2003, <strong>de</strong>s donnéesprésentées dans <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte édition du Repères, lequel s’appuyait <strong>sur</strong> l’enquête FQP 1993 (où lesinformations <strong>sur</strong> les beaux-parents étaient directement <strong>de</strong>mandées à l’enquêté). Le taux d'homogamieainsi calculé ainsi entre les parents <strong>de</strong> l’homme et ses beaux-parents apparaît très proche <strong>de</strong> celui obtenuavec l’enquête <strong>de</strong> 1993 (36 % en 2003, le Repères indiquant 38 % pour 1993).Cette question rentre en ligne <strong>de</strong> compte dans <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie « mobilité sociale » <strong>de</strong> <strong>la</strong>prochaine enquête FQP. Depuis 1985, en effet, les informations <strong>sur</strong> les grands-parents alternent, dansl’enquête, avec celles <strong>sur</strong> les beaux-parents. Si l’information <strong>sur</strong> les beaux-parents peut être reconstituéepar appariement avec les questionnaires individuels d’autres membres du ménage, l’information <strong>sur</strong> lesgrands-parents <strong>de</strong>vrait être privilégiée.


3. Autres remarquesIl est fait mention ici <strong>de</strong> quelques résultats et tendances pour lesquels le commentaire <strong>de</strong>vrait sans douteêtre modifié :- les analyses ayant trait aux non-sa<strong>la</strong>riés et aux « petits patrons » (notamment p. 67 et suivantes)<strong>de</strong>vraient prendre en compte <strong>la</strong> décroissance forte <strong>de</strong> leur nombre au cours <strong>de</strong>s années 1990,bien documentée par ailleurs 4 . Par exemple, au sujet <strong>de</strong>s cadres, p. 72, il n’est peut-être plusguère pertinent <strong>de</strong> commenter les mobilités en cours <strong>de</strong> carrière vers les « petits patrons »,lesquelles sont <strong>de</strong>venues un peu plus résiduelles encore (1,7 % <strong>de</strong>s cadres [34 000 individus]contre 3,5 % entre 1998 et 2003 parmi les individus âgés <strong>de</strong> 20 à 64 ans en 2003). Pour lesmêmes raisons, le constat <strong>de</strong> « l’intensification <strong>de</strong>s flux entre sa<strong>la</strong>riés et indépendants (etinversement » (p. 67), va<strong>la</strong>ble au cours <strong>de</strong>s années quatre-vingt, est plus contestable au vu <strong>de</strong>sannées quatre-vingt-dix.- <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s lignées paternelles et maternelles (ressemble-t-on plus à son grand-pèrepaternel ou maternel ?), suggérée p. 81, soulève tout d’abord une question méthodologique. Ellesuppose en effet que les données concernant les <strong>de</strong>ux grands-pères soient renseignées dansl’enquête. Or, cette condition exclut environ <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> l'échantillon. Cette réserve (notable)émise, les proportions d’individus ayant le même groupe social que leur grand-père sont trèsproches selon qu'on considère le grand-père paternel ou maternel, à l'exception <strong>de</strong>s agriculteurspour lesquels <strong>la</strong> lignée paternelle domine. Ces résultats ne confirmeraient donc plus vraiment lescommentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> p. 81 selon lesquels « les petits-fils [seraient] un peu plus proches <strong>de</strong> leurgrand-père paternel que <strong>de</strong> leur grand-mère maternel ».4 Cf. M. Beffy (2006), « Moins d’artisans, <strong>de</strong>s professions libérales en plein essor », France Portrait Social,pp. 139-157.

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