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opéra auditorium mercredi 5 mai 20h vendredi 7 mai 20h dimanche 9 mai 15h mardi 11 mai 20hl’amour <strong>de</strong>s trois oranges Sergueï prokofiev nouvel<strong>le</strong> productionÀ la lisière<strong>de</strong>s genresRégulièrement accueillie à l’Opéra, Sandrine Angla<strong>de</strong> y créece printemps l’opéra <strong>de</strong> Prokofiev L’Amour <strong>de</strong>s trois oranges.L’occasion <strong>de</strong> se livrer à une forme <strong>de</strong> portrait croisé <strong>de</strong> la metteuren scène, fait d’al<strong>le</strong>rs et retours entre sa paro<strong>le</strong> et ses œuvres.photo : gil<strong>le</strong>s abeggQuelques mots, d’abord, sur SandrineAngla<strong>de</strong> et sa compagnie éponyme,tant il importe <strong>de</strong> préciser que la jeunefemme fait partie <strong>de</strong> ces metteurs enscène sautes-frontières. De ceux pourqui <strong>le</strong> théâtre et l’opéra, s’ils ont, certes,<strong>de</strong>s spécificités propres, partagent<strong>de</strong>s liens puissants. Chacune <strong>de</strong>scréations <strong>de</strong> la compagnie s’attacheainsi à mettre en jeu <strong>le</strong>s points <strong>de</strong>jonction entre ces mon<strong>de</strong>s, découvrant<strong>le</strong>urs affinités et interrogeant <strong>le</strong>ursparticularités. Ce <strong>de</strong>puis la naissance<strong>de</strong> la compagnie en 2003, qui, outre lametteur en scène, réunit <strong>le</strong> dramaturge,scénographe et costumier Clau<strong>de</strong>Chestier, l’éclairagiste éric Blosse etla danseuse et chorégraphe PascalineVerrier. D’ail<strong>le</strong>urs, comme l’expliqueSandrine Angla<strong>de</strong>, c’est ensemb<strong>le</strong> quel’équipe « s’est découverte cette passioncommune, cet amour <strong>de</strong> passer d’ungenre à l’autre, du texte parlé au textechanté et à la forme instrumenta<strong>le</strong>. Et <strong>de</strong>là l’envie éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> faire se croiser<strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s. » Une posture qui plongeses racines dans une culture ancienne,« la compagnie renvoyant à la troupebaroque, cel<strong>le</strong> qu’on trouve à l’époque<strong>de</strong> Molière ou Lully. Là tout <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>faisait tout. C’est cela qui nous intéresse,croiser nos arts, nos métiers, et que <strong>le</strong>séquipes se croisent humainement. »épopées créativesCes croisements n’ont rien d’unecoquetterie, et <strong>le</strong> public bourguignona pu <strong>le</strong>s découvrir à plusieurs reprisesdéjà : en décembre 2008, lorsquela compagnie présente Le Voyage<strong>de</strong> Pinocchio, théâtre musicalréunissant <strong>de</strong>s enfants sur scène.Puis à l’automne 2009, l’équipe créantun en<strong>le</strong>vé et joyeux Mé<strong>de</strong>cin malgrélui, soit la version opéra-comique queChar<strong>le</strong>s Gounod donna <strong>de</strong> la farce <strong>de</strong>Molière. Un compagnonnage tout <strong>de</strong>transversalité entre l’Opéra <strong>de</strong> Dijonet la compagnie, qui n’est pas prêt <strong>de</strong>s’arrêter… Ainsi, outre L’Amour <strong>de</strong>strois oranges, opéra composé parSergueï Prokofiev en 1921 d’après unepièce <strong>de</strong> Carlo Gozzi, Sandrine Angla<strong>de</strong>mettra en scène la saison prochaineL’Oiseau vert, pièce <strong>de</strong> théâtre dumême Gozzi. Cet intérêt envers <strong>le</strong>pamphlétaire et dramaturge italiendu xviii e sièc<strong>le</strong>, figure emblématique<strong>de</strong> la Commedia <strong>de</strong>ll’Arte, prend sasource en divers lieux : d’une part,<strong>le</strong>s pièces « mettent en scène unesorte <strong>de</strong> “saga familia<strong>le</strong>” : L’Oiseauvert raconte <strong>le</strong>s aventures <strong>de</strong>s mêmespersonnages que <strong>le</strong>s Trois Orangesdix-huit ans plus tard. » D’autre part,bien que peu connu en France, Gozziest « un auteur à part. À l’heure où <strong>le</strong>smasques <strong>de</strong> la Commedia <strong>de</strong>ll’Arte semeurent, il propose <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur inventerun mon<strong>de</strong> nouveau, unique, d’exalterla richesse <strong>de</strong> jeu <strong>de</strong> l’acteur dans unthéâtre où farce, féerie et philosophiese mê<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> façon intime et incongrue.Le théâtre est pour Gozzi <strong>le</strong> lieu <strong>de</strong>tous <strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s, tant sur <strong>le</strong> plan <strong>de</strong> lamachinerie que <strong>de</strong> l’intrigue. » Enfin,Gozzi offre l’occasion à la compagnie<strong>de</strong> nous faire voyager « <strong>de</strong> l’opéra authéâtre en présentant dans la continuitéces <strong>de</strong>ux œuvres. » Une épopée entre <strong>le</strong>sgenres, permettant à l’équipe artistique<strong>de</strong> nous raconter <strong>de</strong> multip<strong>le</strong>s histoires.partager la scèneCertains bourguignons vivent d’ail<strong>le</strong>ursces aventures <strong>de</strong> l’intérieur, et tandisque l’équipe artistique mê<strong>le</strong> auxprofessionnels <strong>de</strong>s amateurs adulteset enfants — élèves <strong>de</strong> conservatoirespour ces <strong>de</strong>rniers —, l’Opéra <strong>de</strong> Dijoninitie un échange au long cours avec<strong>de</strong>s collégiens. Ainsi, une classe ducollège Le Parc fait l’expérience duChantier Gozzi, rencontrant l’équipeartistique, travaillant en <strong>le</strong>ur compagnie,découvrant <strong>le</strong>s différentes étapes <strong>de</strong>la création et préparant eux-mêmesun spectac<strong>le</strong>. Un projet <strong>de</strong> créationscénique actif, permettant la mise enplace d’une exposition sur Carlo Gozzi et<strong>le</strong> théâtre italien et, surtout, <strong>le</strong> passageau plateau via la création d’un spectac<strong>le</strong><strong>le</strong> 6 mai prochain à l’Auditorium.Une action qui pourrait apparaîtrecomme secondaire, mais qui révè<strong>le</strong>, aucontraire, l’importance pour SandrineAngla<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<strong>le</strong>r avec <strong>de</strong>s amateurs.L’occasion pour el<strong>le</strong> « <strong>de</strong> s’interrogersur (el<strong>le</strong>)-même, sa pratique, sa capacitéà transmettre. C’est dans <strong>le</strong>s gestes<strong>de</strong>s autres qu’on interroge sa propreliberté. C’est, bien sûr, une occasiond’explorer d’autres endroits du théâtre,d’autres formes d’imaginaires. »carOline châte<strong>le</strong>t, JOurnalisteLe journal <strong>de</strong> l’Opéra <strong>de</strong> Dijon . numéro 3 . avril 2010 . page 5

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