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Le REDT, un précurseur des RNR-G - CEA

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MÉMOE<strong>Le</strong>s gran<strong>des</strong> familles de matériaux nucléaires(1) <strong>Le</strong>s céramiques seront employées seules ouincorporées à <strong>des</strong> composites pouvant être dutype CerCer (céramique dans <strong>un</strong>e matriceégalement céramique) ou CerMet (matériaucéramique intégré dans <strong>un</strong>e matricemétallique). S’agissant d’<strong>un</strong> combustiblenucléaire, c’est <strong>un</strong> mélange intime de produitsmétalliques et de composés réfractaires, leséléments fissiles étant contenus dans <strong>un</strong>e seulephase ou dans les deux.<strong>Le</strong>s conditions spécifiques imputablesaux rayonnements régnant dans lesréacteurs nucléaires imposent d’avoirrecours à <strong>des</strong> matériaux présentant <strong>des</strong> propriétésparticulières qui peuvent être classésen deux gran<strong>des</strong> catégories: les matériauxde gainage et de structure d’<strong>un</strong>e part,et les matériaux combustiblesd’autre part.Pour les <strong>un</strong>s comme pour les autres, les sixconcepts de systèmes de quatrième générationretenus par le Forum internationalGEN IV exigent le plus souvent de privilégier<strong>des</strong> formules innovantes (tableau p.71).<strong>Le</strong>s propriétés de résistance à la température,à la pression, à la fatigue, à la chaleur,à la corrosion, souvent sous contrainte, quedoivent présenter d’<strong>un</strong>e manière généraleles matériaux impliqués dans tout processindustriel doivent, dans le domaine nucléaire,être pour l’essentiel maintenues malgré leseffets de l’irradiation, imputables en particulierau flux de neutrons. L’irradiation accélèreou amplifie en effet <strong>des</strong> phénomènescomme le fluage (fluage d’irradiation) ouen crée d’autres comme le gonflement oula croissance, qui désigne <strong>un</strong>e déformationanisotrope obtenue sous flux de neutronsen l’absence de toute autre sollicitation.<strong>Le</strong>s matériaux de structure sont notammentsoumis au phénomène d’activationpar bombardement par les neutrons ou d’autresparticules (photons, électrons).Ceux qui entrent dans la structure <strong>des</strong> combustibles(les assemblages, les gaines ouautres plaques) sont en outre soumis à d’autrescontraintes. Enfin, le combustible luimêmeest <strong>un</strong> matériau prenant par exemple,dans les réacteurs à eau légère actuels,la forme de céramiques d’uranium et/oude plutonium frittées sous forme de pastilles.L’irradiation neutronique peut provoquer<strong>un</strong>e modification importante <strong>des</strong> propriétés<strong>des</strong> matériaux. Dans les métaux etleurs alliages, mais aussi dans d’autresmatériaux soli<strong>des</strong> comme les céramiques(1) , ces changements sont liés à l’évolution<strong>des</strong> défauts ponctuels que cetteirradiation produit et aux atomes étrangersproduits par les réactions nucléaireset qui se substituent à l’<strong>un</strong> <strong>des</strong> atomes duréseau cristallin. La nature et le nombrede ces défauts dépendent à la fois du fluxde neutrons et de leur énergie, mais ceuxqui provoquent <strong>des</strong> évolutions structuralesnotables sont, dans les réacteurs àneutrons thermiques comme dans lesréacteurs à neutrons rapi<strong>des</strong>, les neutronsrapi<strong>des</strong>.Un cristal présente toujours <strong>des</strong> défauts, etl’irradiation peut en créer de nouveaux. <strong>Le</strong>sdéfauts ponctuels sont de deux types: leslac<strong>un</strong>es (<strong>un</strong> atome est chassé de son emplacementdans le cristal), et les interstitiels(<strong>un</strong> atome excédentaire se place en surnombreentre les plans du réseau cristallin).<strong>Le</strong>s dislocations, qui délimitent <strong>un</strong>e régionoù l’empilement du cristal est perturbé par<strong>un</strong> glissement localisé affectant <strong>un</strong> plan atomique,constituent pour leur part <strong>des</strong> sourceset <strong>des</strong> puits pour les défauts ponctuels.<strong>Le</strong>s lac<strong>un</strong>es peuvent se grouper sous formed’amas lac<strong>un</strong>aires, de boucles ou de cavités,les interstitiels sous celle d’amas d’intersticielsou de boucles de dislocation. Parailleurs, les atomes de cuivre, de manganèseet de nickel d’<strong>un</strong> alliage d’acier de cuve,par exemple, tendent à se rassembler enamas (clusters) en durcissant l’acier. Enfin,les joints de grain sont <strong>des</strong> défauts qui délimitentdeux cristaux d’orientation différenteet <strong>des</strong> facteurs de fragilisation potentiels.De nombreuses propriétés du métal y sontmodifiées.<strong>Le</strong>s dommages causés à ces matériaux s’exprimenten dpa (déplacements par atome),ndpa signifiant que tous les atomes du matériauont été déplacés nfois en moyenne pendantl’irradiation.<strong>Le</strong>s structures cristallines<strong>Le</strong>s matériaux métalliques ont <strong>un</strong>e structurecristalline: ils sont constitués de larépétition périodique dans l’espace d’<strong>un</strong>ecellule élémentaire appelée maille et constituéed’atomes dont le nombre et la positionsont précisément déterminés. La répétitionde ces structures leur confère <strong>des</strong>propriétés particulières. Trois de ces structuresdéfinissant la position <strong>des</strong> atomes sontimportantes:• la structure cubique centrée (celle à l’ambiantedu fer, du chrome, du vanadium). <strong>Le</strong>smatériaux présentent généralement <strong>un</strong>etransition en température de comportementductile/fragile.• la structure cubique à faces centrées(nickel, aluminium, cuivre, fer haute température).• la structure hexagonale (celle du zirconiumou du titane).En fonction de la température et de la composition,le métal s’organisera en cristauxélémentaires, les grains, avec différentesmicrostructures, les phases. <strong>Le</strong>ur arrangementa <strong>un</strong>e influence importante sur lespropriétés <strong>des</strong> métaux, en particulier <strong>des</strong>aciers. La ferrite du fer pur, à la structurecubique centrée, devient <strong>un</strong>e austénite, structurecubique à faces centrées au-delà de910 °C. La martensite est <strong>un</strong>e structureparticulière obtenue par <strong>un</strong>e trempe qui ladurcit suivie d’<strong>un</strong> revenu qui la rend moinsfragile. La bainite est <strong>un</strong>e structure intermédiaireentre la ferrite et la martensiteégalement obtenue par trempe puis revenu.Parmi les métaux, les aciers inoxydables àforte teneur en chrome (plus de 13 %), dontla résistance à la corrosion et à l’oxydationest imputable à la formation d’<strong>un</strong>e pelliculed’oxyde de chrome à leur surface, se taillentla part du lion. Si l’on considère que le critèred’inoxydabilité est la teneur en chromequi doit être supérieure à 13 %, il existe troiscatégories principales : les ferritiques, lesausténitiques et les austéno-ferritiques.<strong>Le</strong>s familles d’aciers<strong>Le</strong>s aciers ferritiques à structure cristallinecubique centrée (F17 par exemple) ont<strong>un</strong>e faible concentration de carbone (0,08 à0,20 %) et <strong>un</strong>e concentration élevée dechrome. Ne contenant en général pas denickel, ce sont <strong>des</strong> alliages fer/chrome oufer/chrome/molybdène dont la teneur enchrome varie de 10,5 à 28 %: ils ne manifestentpas <strong>un</strong> durcissement appréciablelors de la trempe et ne se durcissent quepar écrouissage. <strong>Le</strong>ur coefficient de dilatationest faible, ils sont très résistants à l’oxydationet adaptés aux températures élevées.Dans le nucléaire, l’acier bainitique 16MND5à bas taux de carbone et faiblement allié(1,5 % de manganèse, 1 % de nickel et 0,5 %de molybdène) occupe <strong>un</strong>e place centralepuisqu’il constitue le matériau de cuve <strong>des</strong>REP français, choisi pour ses qualités à <strong>un</strong>etempérature de 290 °C et soumis à <strong>un</strong>efluence de 3·10 19 n·cm -2 pour <strong>des</strong> neutronsd’énergie supérieure au MeV.<strong>Le</strong>s aciers martensitiques, qui présentent<strong>un</strong>e structure cristallinecubique centrée,sont<strong>des</strong> aciers ferritiques avec moins de 13 %de chrome (9 à 12 % en général) et <strong>un</strong> maxi-

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