13.07.2015 Views

Le REDT, un précurseur des RNR-G - CEA

Le REDT, un précurseur des RNR-G - CEA

Le REDT, un précurseur des RNR-G - CEA

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

MÉMOCCycles thermodynamiqueset conversion d’énergiePour convertir à grande échelle de lachaleur en électricité, il faut mettreen œuvre <strong>un</strong> cycle thermodynamique. <strong>Le</strong>rendement η de la conversion est toujoursinférieur au rendement de Carnot:T fη =1- ----où T c est la température de la sourcechaude et T f la température de la sourcefroide.D’<strong>un</strong>e manière générale, on distingue enmatière de conversion d’énergie le cycledirect, dans lequel le fluide issu de lasource chaude actionne directement ledispositif utilisateur (turbo-alternateurpar exemple) et, par opposition, le cycleindirect où le circuit caloporteur est distinctde celui qui effectue la conversionproprement dite de l’énergie. <strong>Le</strong> cycleindirect combiné peut ajouter à ceschéma <strong>un</strong>e turbine à gaz et, par l’intermédiaired’<strong>un</strong> générateur de vapeur,<strong>un</strong>e turbine à vapeur.Tout système construit autour d’<strong>un</strong> réacteurnucléaire est <strong>un</strong>e machine thermiquemettant eu œuvre ces principes de lathermodynamique. Comme les centralesthermiques classiques brûlant <strong>des</strong> combustiblesfossiles (charbon, fioul), les centralesnucléaires utilisent la chaleur provenantd’<strong>un</strong>e “chaudière”, en l’occurrencedélivrée par les éléments combustiblesoù se déroulent les fissions. Cette chaleurest transformée en énergie électrique1entréed’airT ccompresseurcombustibleFigure.Cycle de Brayton utilisé pour <strong>un</strong>e turbine à gaz à cycle ouvert.en faisant subir à <strong>un</strong> fluide (de l’eau dansla plupart <strong>des</strong> réacteurs actuellement enservice) <strong>un</strong> cycle thermodynamique indirect,dit de Rankine (ou de Hirn-Rankine),qui consiste en <strong>un</strong>e vaporisation de l’eauà pression constante au niveau de lasource chaude, <strong>un</strong>e détente de la vapeurdans <strong>un</strong>e turbine, <strong>un</strong>e condensation de lavapeur sortant à basse pression de la turbine,et <strong>un</strong>e compression de l’eau condenséeafin de ramener cette eau à la pressioninitiale. Dans ce schéma, le circuitd’eau qui circule dans le cœur (circuit primaire,voir Mémo A : <strong>Le</strong>s éléments d’<strong>un</strong>système nucléaire) est distinct de celui quieffectue la conversion proprement ditede l’énergie. Avec <strong>un</strong>e température maximalede vapeur de quelque 280 °C et <strong>un</strong>epression de 7 MPa, le rendement énergétiquenet (ratio de la puissance électriqueproduite sur la puissance thermiquedégagée par le cœur du réacteur)est de l’ordre d’<strong>un</strong> tiers pour <strong>un</strong> réacteurà eau sous pression de 2 e génération.Celui-ci peut passer à 36-38 % pour <strong>un</strong>REP de 3 e génération comme l’EPR, enaugmentant la température, car l’équationde Carnot montre bien l’intérêt deproduire de la chaleur à haute températurepour obtenir <strong>un</strong> rendement élevé.De fait, augmenter la température ensortie de cœur d’<strong>un</strong>e centaine de degréspermet <strong>un</strong> gain en rendement de plusieurspoints.turbine2 3 4chambre decombustiongaz brûléspuissancemécanique<strong>Le</strong>s propriétés thermodynamiques d’<strong>un</strong>gaz caloporteur comme l’hélium permettentd’aller plus loin, et de viser <strong>un</strong>etempérature d’au moins 850 °C en sortiede cœur. Pour en profiter pleinement,il est théoriquement préférable d’utiliser<strong>un</strong> cycle direct de conversion d’énergie,le cycle de Joule-Brayton, où le fluide sortantdu réacteur (ou de tout autre “chaudière”)est envoyé directement dans laturbine qui entraîne l’alternateur, commec’est le cas dans les centrales électrogènesau gaz naturel et à cycle combiné ouencore dans <strong>un</strong> réacteur d’avion. Avec cecycle, il est même possible de porter lerendement de production d’électricité de51,5 % à 56 % en faisant passer T1 de850 °C à 1 000 °C.En effet, depuis <strong>un</strong> demi-siècle, l’utilisationdu gaz naturel comme combustiblea conduit au développement spectaculaire<strong>des</strong> turbines à gaz (TAG) qui peuventfonctionner à <strong>des</strong> très hautes températures,supérieures au millier de °C. C’estce type de conversion d’énergie qui constitue,pour les réacteurs nucléaires dufutur, <strong>un</strong>e alternative séduisante aux turbinesà vapeur.<strong>Le</strong>s cycles thermodynamiques <strong>des</strong> TAGsont très largement utilisés, qu’il s’agisse<strong>des</strong> systèmes de propulsion ou <strong>des</strong> gran<strong>des</strong>centrales électrogènes à combustiblefossile. Ces cycles, nommés cycles deBrayton (figure), consistent simplementà aspirer et comprimer de l’air pour l’injecterdans <strong>un</strong>e chambre de combustion(1→2), brûler le mélange air-combustibledans la chambre de combustion (2→3),détendre les gaz brûlés dans <strong>un</strong>e turbine(3→4). À la sortie de la turbine, les gazbrûlés sont relâchés dans l’atmosphère(c’est la source froide), ce cycle est doncqualifié d’ouvert. Si la source chaude est<strong>un</strong> réacteur nucléaire, il devient très difficilede fonctionner en cycle ouvert avecde l’air (ne serait-ce que parce qu’il fautrespecter le principe <strong>des</strong> trois barrièresde confinement entre le combustiblenucléaire et l’environnement). Pour fermerle cycle, il suffit d’ajouter <strong>un</strong> échangeuren sortie de turbine, pour refroidirle gaz (via <strong>un</strong> échangeur vers la sourcefroide) avant de le ré-injecter dans le compresseur.La nature du gaz n’est alorsplus imposée par la combustion.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!