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ALAN STIVELL, BARDE-AMBASSADEURLa <strong>Bretagne</strong> au bout des doigtsGROS PLANDe la pointe d’un ong<strong>le</strong> ou d’une paume ouverte vers l’ail<strong>le</strong>urs,ses mains font exha<strong>le</strong>r de ses harpes des sonorités au-delàde toutes <strong>le</strong>s frontières, tant musica<strong>le</strong>s que territoria<strong>le</strong>s.A 62 ans, Alan Stivell, homme libre, savoure d’avoirencore des milliers de musiques à mettre au monde.Il y a bien longtemps que <strong>le</strong> titre “Explore”,celui du 22 ème album qui vient de sortir, auraitpu figurer sur une pochette d’Alan Stivell tantl’artiste s’est évertué à défricher des champsoù personne n’attendait la musique bretonne.Le premier à constituer une formationrock, à distil<strong>le</strong>r des sons é<strong>le</strong>ctro, à investir laworld-music, à rivaliser avec <strong>le</strong>s rappeurs…A chaque fois, des musiciens se sont engagésdans la brèche qu’il ouvrait tandis que luiPhoto : P. Lavieil<strong>le</strong>partait à l’assaut d’autrescitadel<strong>le</strong>s. “ Je n’ai plusbesoin de prouver que j’ai<strong>le</strong>s bases de la musique traditionnel<strong>le</strong>,sourit Alan. Il y aencore des milliers dechoses à faire pour unemusique bretonne d’aujourd’huiet surtout de demain.Quand je suis devant monhome studio, je ne sais pasd’avance ce qui va en sortiret c’est un aiguillon fantastiquequi me motivechaque jour, et pour longtemps j’espère. ”Plus é<strong>le</strong>ctro-rock que ses précédents albums,cet “ Explore ” est une démonstration demaîtrise : un son peaufiné à l’extrême, destextes ciselés pour la révolte ou la tendresse.Peut-être aussi <strong>le</strong> disque <strong>le</strong> plus sombreavec en ouverture “ miz tu ”, réf<strong>le</strong>xion sur<strong>le</strong>s événements vio<strong>le</strong>nts de l’automne dernierdans <strong>le</strong>s banlieues parisiennes. “ Alors queje travaillais cet album, je ne voyais que cesimages à la télé en sortant du studio.Forcément cela m’a influencé. Sur <strong>le</strong> coup, jen’y ai pas pensé mais c’est vrai que ces banlieueseurent pour premiers habitants <strong>le</strong>sBretons qui fuyaient aussi la misère de <strong>le</strong>urpays pour rencontrer souvent la discrimination.A mes débuts, moi aussi, j’ai subi <strong>le</strong>racisme anti Breton. ”De Paris…En effet quand à 9 ans, <strong>le</strong> petit AlainCochevelou, son vrai nom, donne son premierconcert à la Maison de la <strong>Bretagne</strong> àParis, il a tout d’un Omni, objet musical nonidentifié. Nous sommes en 1953 et son pèreJord vient de recréer d’après des gravuresl’ancestra<strong>le</strong> harpe celtique. “ C’est un vraiStradivarius qu’avait construit mon père etj’étais sous <strong>le</strong> charme de ses sonorités. J’aiabandonné <strong>le</strong> piano pour prendre des coursde harpe classique afin d’être prêt à servir decobaye quand l’instrument serait achevé. ”On salue la virtuosité du gamin et l’annéesuivante, il est invité à jouer à l’Unesco, puisc’est l’Olympia en 1957 en première partiede… Line Renaud. Devenu Alan Stivell,(“ source ” en breton), il y reviendra en vedetteen 1972, sonnant la reconnaissance nationa<strong>le</strong>et internationa<strong>le</strong> de la musique made inBreizh. Son morceau “ Suite sud-armoricaine” est 3 ème au hit-parade d’Europe 1, l’album“ à l’Olympia ” se vendra à 2 millions et demid’exemplaires. Performance inégalée, troisdisques de Stivell, “ Renaissance de la harpeceltique ”, “ à l’Olympia ” et “ Chemins deterre ”, font partie en 1973 des dix meil<strong>le</strong>uresventes d’albums en France. Les tournéess’enchaînent sur la planète devant des milliersde spectateurs enthousiastes. Mais l’hommen’est pas du genre à se satisfaire de cette gloire.A contresens de ce qu’attend une partiePhoto : JB Millot32BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°172 • MAI 2006

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