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Mise en page 1 - Algérie news quotidien national d'information

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4 > A L A U N ERéactions> Le Mouvem<strong>en</strong>ttunisi<strong>en</strong> Ennahdhacondamne dans uncommuniquél’assassinat lors d'unatt<strong>en</strong>tat contre unemosquée à Damas deCheikh MohammedSaïd Al-Bouti, et lequalifie de « crimeodieux », quiconstitue « unépisode d’un nouveaufeuilleton de terreur<strong>en</strong>vers le peuplesyri<strong>en</strong> et des oulémamusulmans, et unet<strong>en</strong>tative de troublerla révolution syri<strong>en</strong>ne,et d'<strong>en</strong> salir l'image».> Le Hezbollah acondamné dans uncommuniqué publiéjeudi soir l’att<strong>en</strong>tatsuicidequi a visé lamosquée d’lmaneproche de la capitalesyri<strong>en</strong>ne Damas,coûtant la vie augrand religieux,Cheikh MohamadSaïd Al-Bouti et à desdizaines de fidèles quipriai<strong>en</strong>t dans lamosquée. « Nouscondamnonscatégoriquem<strong>en</strong>tl'assassinat du cheikhMohammad Saïd Al-Bouti », a déclaré lechef de la coalition<strong>national</strong>e del'opposition syri<strong>en</strong>ne,Ahmed Moaz alkhatib. « C'est uncrime à tout point devue que nous rejetonscomplètem<strong>en</strong>t », a-t-ilajouté, suggérant quece pourrait être lesforces pro-Assad quiaurai<strong>en</strong>t commisl'att<strong>en</strong>tat. Le porteparoledu ministèrerusse des AE,AlexandreLoukachevitch, a faitnoter que lesextrémistes avai<strong>en</strong>tvisé al-bouti pour sonappel à la paix, sacondamnation duterrorisme et de laviol<strong>en</strong>ce armée et sescritiques desextrémistes qui secach<strong>en</strong>t derrièrel'islam <strong>en</strong> raison deleur ignorance decette religion.Mohammad Tawfiq Al-Bouti, fils deMohammad SaïdRamadane Al-Bouti, aaffirmé que les mainsperfides qui avai<strong>en</strong>tassassiné son pèreont été choisies pardes départem<strong>en</strong>tssordides pourexécuter leurscomplots contre lareligion de la nation.L'archevêque, Luca Al-Khouri, vicairepatriarcal d'Antiocheet de tout l'Ori<strong>en</strong>t desGrecs orthodoxes, aaffirmé hier que lesprédications del'érudit Al-Boutiresteront toujoursdans la mémoire detous les Syri<strong>en</strong>s,chréti<strong>en</strong>s etmusulmans.Mohamed Saïd Ramadan Al-BoutiAu-delà du bi<strong>en</strong>et du malL'assassinat de Mohamed Saïd Ramadan Al-Bouti n'est évidemm<strong>en</strong>t pas un malheureux concoursde circonstances, les commanditaires l'ont mis depuis longtemps dans la ligne de mire, ils ontseulem<strong>en</strong>t profité de cette occasion où l’imam se trouve avec ses disciples dans la grandemosquée La Iman.Par Hamida AyachiL’assassinat <strong>en</strong> questionFin viol<strong>en</strong>te d’un religieux controverséDifficile de se faire une opinionsur ce personnage quiaura marqué la religionmusulmane de ces cinquante dernièresannées. Syri<strong>en</strong> né <strong>en</strong> Turquie etd’origine Kurd, Al-Bouti résume, àlui seul, la complexité de la composanteethnico-religieuse de ce pays.Pur produit d’Al-Azhar, il <strong>en</strong> sort <strong>en</strong>1960 avec deux prestigieux diplômesqui lui ont ouvert la voie de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>tet de certains postes administratifsà Damas. Son aura, l’aacquise au fil des années grâce à sesquarante livres édités et traduits <strong>en</strong>plusieurs langues. Il est membre de laSociété royale de recherche <strong>en</strong> civilisationislamique à Amman, <strong>en</strong>Jordanie, ainsi que du Haut conseilde l'université d'Oxford <strong>en</strong> Grande-Bretagne. Al-Bouti parle couramm<strong>en</strong>tle turc, le kurde, et a de bonnesnotions d'anglais. Dès le début de sacarrière, il s’oppose aux salafistes.Pour lui, la disparition des quatregrands «Madahibes» de l’islam sunnitereprés<strong>en</strong>te un danger immin<strong>en</strong>tpour les musulmans et l’islam. Dansun de ses livres, il accuse les salafistesmodernes, financés par l’ArabieALGERIE NEWS Samedi 23 mars 2013saoudite, de manipuler le terme « djihad» dans leurs intérêts et leurs desseins..En1994, dans son ouvrage«Djihad <strong>en</strong> Islam», il s'oppose à lafatwa controversée d'Al Albaniordonnant aux musulmans de quitterla Palestine. En Syrie, il acquiertune grande notoriété même vis-à-visdu pouvoir des Alaouites du clan Al-Assad. La télévision d’Etat cons<strong>en</strong>t àdiffuser chaque v<strong>en</strong>dredi la prièrehebdomadaire qu’il officie. En 2009,il figure parmi les cinq c<strong>en</strong>ts personnalitésles plus influ<strong>en</strong>tes du mondemusulman. Toujours <strong>en</strong> Syrie, lesopposants au régime l’approch<strong>en</strong>t <strong>en</strong>2003 pour le convaince de signeravec eux « L’appel du printemps deDamas », ce qu’il refuse sous prétexteque cela pourrait donner une connotationreligieuse à l’initiative. Ilmainti<strong>en</strong>t des relations « amicales »avec le régime et évite <strong>en</strong> mêmetemps de se prononcer politiquem<strong>en</strong>tsur les affaires internes. Enmars 2011, après les événem<strong>en</strong>ts deDaraâ, ou cinq <strong>en</strong>fants fur<strong>en</strong>t torturéspour avoir taggué des graffitis, ilappelle lors d’une prière du v<strong>en</strong>dredià la ret<strong>en</strong>ue, dénonçant des manipulationssalafistes qui guett<strong>en</strong>t la stabilitéde la Syrie. La rupture avec la«Révolution syri<strong>en</strong>ne» intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>juillet 2011, lorsqu’il a déclaré duhaut de son perchoir : «La majoritédes g<strong>en</strong>s qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aux prières duv<strong>en</strong>dredi puis qui sort<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suitemanifester contre le régime neconnaiss<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> à la prière.» Etdepuis, l’opposition armée l’a «listé»,comme son <strong>en</strong>nemi juré. Quelquessemaines plus tôt, le 13 juin 2011,p<strong>en</strong>dant la répression de la révoltesyri<strong>en</strong>ne, il publie une fatwa interdisantaux militaires de tuer des civils.Mais c’était déjà trop tard.A qui profite le crime ?Ses positions mi-figue mi-raisin,lui ont valu de vives critiques y comprisde ses camarades religieux.Youssef Al-Qaradaoui avait laissé<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre lors d’une émission sur lachaîne qatarie Al-Jazeera qu’il fallaitéliminer tous ceux qui sout<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>tactivem<strong>en</strong>t ou passivem<strong>en</strong>t le régimesyri<strong>en</strong>, qu’ils soi<strong>en</strong>t « civils, militairesou religieux». Avant-hier, la mêmechaîne imputait la mort de Al-Boutià un tir de roquette de l’arméeun assassinatpolitique. Les commanditairessontC’estfacilem<strong>en</strong>t reconnaissableset id<strong>en</strong>tifiables.Premièrem<strong>en</strong>t, parce que ce groupeou partie représ<strong>en</strong>tant le salafismedjihadiste l'avait «excommunié».Deuxiémem<strong>en</strong>t, Cheikh Al-Bouti aété catalogué à cause de ses prêches,<strong>en</strong> pleine guerre civile syri<strong>en</strong>ne,comme pro-Bachar. Troisièmem<strong>en</strong>t,cet homme de religion avait choisidélibérém<strong>en</strong>t son camp religieux,politique et même exist<strong>en</strong>tiel dansun contexte compliqué dont mêmela logique n'arrive pas à <strong>en</strong> tracer lescontours et aboutissants. Seulevariable à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte, cellede la force et de celui qui porte lesarmes sur le terrain. Malgré sespositions, Al-Bouti ne mérite <strong>en</strong>aucun cas cette fin tragique. Lui, quifut un temps où il était considérécomme l'une des référ<strong>en</strong>ces théologiquesdes groupes fondam<strong>en</strong>talistesles plus virul<strong>en</strong>ts ainsi que de certainesparties dites de «l'islam officiel».Al-Bouti était sans conteste uncas à part dans l'histoire de la p<strong>en</strong>séeislamique et arabe contemporaine.Un trait singulier qui se décline àtravers ses livres traitant de sujetssociologiques, idéologiques, militantsappelant au dialogue dans unegrande majorité des cas. A unmom<strong>en</strong>t de son parcours de théologi<strong>en</strong>,sa p<strong>en</strong>sée est proche des fondam<strong>en</strong>talistesavec lesquels, il a pris sesdistances plus tard. Je me souvi<strong>en</strong>sde la polémique autour de ses fatwas<strong>en</strong>tre les groupes islamistes et ceuxdu groupe salafiste pour la prédicationet le combat sur le fait de «tuerles proches et femmes des despoteset des mécréants» (Tawaghit). A unmom<strong>en</strong>t de sa vie, Al-Bouti étédirectem<strong>en</strong>t lié de à cette horriblefatwa. Le plus surpr<strong>en</strong>ant dans l'assassinatde cet homme, ce sont lesréactions et positions des islamisteset Chouyoukh des pays du«Printemps» arabe. La position desFrères musulmans et des ouléman'est pas très claire, eux qui se sontretrouvés dans l'équation politiquede leurs pays respectifs, impliquantles intérêts des puissants de cemonde. Preuve de cette ambiguitésignalons le traitem<strong>en</strong>t médiatiqueréservé à cet événem<strong>en</strong>t tragique quicontribue à compliquer davantage lasituation explosive de la Syrie. Al-Jazeera et Al Arabia ont abordé l'assassinatde Mohammed SaïdRamadan Al-Bouti sans mettre <strong>en</strong>avant son poids et sa stature symboliquedu célèbre théologi<strong>en</strong> et«Alem» reconnu. Une information«urg<strong>en</strong>te» sans pour autant avoir eule privilège de faire l'ouverture desJT. Pour comm<strong>en</strong>ter l'information,Al-Jazeera n'a pas donné la paroleaux Oulémas ou aux intellectuelspréférant interroger un représ<strong>en</strong>tantde l'opposition syri<strong>en</strong>ne qui, audébut, avait indiqué que cette informationpourrait être une rumeurlancée par le régime de Bachar Al-Assad. Un autre pr<strong>en</strong>d le relais<strong>en</strong>suite pour indiquer que c'est uneroquette de l'armée régulière quiavait tué l'imam et une quarantainede ses élèves. Dans l'autre bout duNilsat, El- Magharibia qui apparti<strong>en</strong>draità l'un des fils de AbassiMadani s'est cont<strong>en</strong>tée d'une informationsimple et froide. Presque lemême topo, la mort d'un grandthéologi<strong>en</strong> sans aucune référ<strong>en</strong>ce àson statut. Ces faits avérés r<strong>en</strong>seign<strong>en</strong>tsi besoi est de la manièreclaire sur le parti-pris, non pas <strong>en</strong>faveur des «rebelles» mais plus précisém<strong>en</strong>tau bénéfice des parrains del'opposition armée dans cette guerrecivile qui ravage la Syrie. Ces positionspeuv<strong>en</strong>t paraître « justifiées »vu que Al-Bouti n'a pas pris les distancesqu'il faut avec le régime <strong>en</strong>tant qu'homme de religion.D'un autre côté, l’on s’interrogesi l'opposition aurait accepté depr<strong>en</strong>dre une telle distance <strong>en</strong>tre elleet cet homme ? Cela paraît difficilevoire même impossible. Le régimede Bachar a choisi une méthodeabsurde et horrible pour répondreaux aspirations légitimes de sonpeuple. Dans le camp d'<strong>en</strong> face, l'oppositionaussi a opté pour une voieaussi horrible, quand elle n'a paschangé de voie <strong>en</strong> cours de route. Ilne faut pas faire d'amalgame <strong>en</strong>tre lavraie révolution, celle qui avaitchoisi la protestation pacifique.Celle-là a cédé la place à de nouveauxacteurs qui ont transformécette révolution <strong>en</strong> une guerre civiledévastatrice. Dans ce camp, la prisede décision s'est retrouvés <strong>en</strong>tre lesmains d'une poignée d’hommes quia réussi son OPA sur la révolutionsyri<strong>en</strong>ne, muselant toutes les voixcontestataires, et m<strong>en</strong>ant la majoritévers une issue incertaine, dont leplan fut tracée dans l'opacité, loindu peuple syri<strong>en</strong>. C'est là où se situela tragédie de la révolution, et de ceshommes de religion qui n'ont, àaucun mom<strong>en</strong>t, trouver l'espace etle courage pour exprimer clairem<strong>en</strong>tleurs avis et positions.Evoquer une guerre «juste et équilibrée»n'est qu'une injustice et unetromperie qui écartera à jamais lesvoix modérées. La folie est la seulesagesse <strong>en</strong> temps de guerre et la viol<strong>en</strong>cereste la vraie puissance brandiepar les guerriers. Ceux qui n'ontque leurs parole et leur sagesse pourse battre n'ont qu'à mettre leurs«armes» dans la balance. En contrepoids,ils devront lutter contre lepoids des armes, de l'arg<strong>en</strong>t, desparrains ...Au vu d’un rééquilibrage de forces,ne peut-on pas considérer que lefait d'assassiner un homme de Dieuqui n'a jamais levé une arme contrequelqu'un d'autre comme un crimeabominable ? C'est ce que devraitdire et p<strong>en</strong>ser chaque vrai et auth<strong>en</strong>tiqueintellectuel. La vérité doit êtredite, même si la voix des armes estassourdissantesH. A.syri<strong>en</strong>ne avant de réctifier le tir. Ils’agit, <strong>en</strong> fait d’un acte perpétré parun kamikaze, donc prémédité. Lesmédias officiels syri<strong>en</strong>s s’empar<strong>en</strong>tde l’information qualifiant l’acted’assassinat perpétré par des «terroristes».Quelques heures plus tard, c<strong>en</strong>'est ni plus ni moins que le présid<strong>en</strong>tsyri<strong>en</strong> lui-même qui réagit. Unedes rares réactions de Bachar AlAssad <strong>en</strong> live à un att<strong>en</strong>tat. La télévisionsyri<strong>en</strong>ne passe <strong>en</strong> boucle lesimages de l’att<strong>en</strong>tat, <strong>en</strong> rappelant quele mode opératoire ressemble à celuid’Al-Qaïda. «Je jure au peuple syri<strong>en</strong>que ton sang, celui de ton petits-filset de tous les martyrs de la patri<strong>en</strong>'aura pas coulé gratuitem<strong>en</strong>t, carnous serons fidèles à tes idées <strong>en</strong>anéantissant leur obscurantisme etleur incroyance jusqu'à ce que nous<strong>en</strong> nettoyions le pays», a déclaré, hiermatin, Bachar Al-Assad. L’oppositionsyri<strong>en</strong>ne, elle, occupée par ses diverg<strong>en</strong>cesinternes s’est cont<strong>en</strong>té decondamner le « crime », accusant lerégime d’être l’auteur de l’att<strong>en</strong>tat.Un acte qui, faut-il le rappeler, n’apas <strong>en</strong>core été rev<strong>en</strong>diqué.Y. C.

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