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quartier du Blosne - Apur

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Démarche de prospective exploratoire appliquée au <strong>quartier</strong> <strong>du</strong> <strong>Blosne</strong>Scénario 5 rédigéAvril 2025. Leïla et Gwenaël nés tous les deux en 1985 et donc âgés de 40 ans forment un couple tranquille avec leurtrois enfants Erwan, âgé de 15 ans, Ronan 10 ans et Loeva 5 ans.Ils habitent la commune de Chateaubourg à 25 km de Rennes. Leïla s’occupe de sa petite famille.Gwenaël travaillait dans une entreprise de transport à Noyal-sur-Vilaine jusqu’à ce qu’il apprenne récemment que sonemployeur, victime de la concurrence exacerbée à laquelle se livrent les entreprises de ce secteur, engage un plan delicenciement con<strong>du</strong>isant à la perte de son emploi. Ce licenciement provoque une vraie désillusion pour la famille quivoit son rêve de toujours s’achever brutalement.Cela cause un véritable problème à la famille qui voit d’un coup se ré<strong>du</strong>ire ses revenus et met en péril le remboursement<strong>du</strong> crédit qu’elle acquitte pour l’accession à la propriété de son pavillon.Il devient donc malheureusement urgent pour elle de vendre la maison pour faire face à cette situation et tenter de sereloger ailleurs. Le pécule constitué par cette vente doit permettre de racheter un appartement en ville, plus prochede Rennes, pour limiter les frais de déplacement et tenter de retrouver un emploi dans un secteur d’activité porteurcomme les entreprises de nettoyage.Mais, très vite, Leïla et Gwenaël constatent que ce pécule ne permettra pas de se reloger comme prévu là où ilsimaginaient, y compris dans l’accession sociale. L’appartement rêvé reste inaccessible. Sur les conseils d’un anciencollègue de travail, Gwenaël se renseigne pour obtenir un logement HLM. Il voudrait éviter à tout prix certains <strong>quartier</strong>set notamment Le <strong>Blosne</strong> qui a mauvaise réputation en raison <strong>du</strong> nombre très important de logements sociaux et decopropriétés dégradées.Ils décident, à contrecoeur, de visiter ce <strong>quartier</strong> inconnu et se rendent en voiture un samedi, jour de marché, où àleur grande surprise, ils rencontrent un endroit animé où se côtoient les aînés, les jeunes et les bobos <strong>du</strong> centre-villeet où il est très diffi cile de stationner en raison <strong>du</strong> grand nombre de camionnettes et de grosses voitures polluantesappartenant à des entrepreneurs <strong>du</strong> bâtiment de la communauté turque résidant sur place. Ils croisent de nombreuxvisiteurs d’apparence aisée venant des communes voisines qui stationnent autour <strong>du</strong> métro pour se rendre au Marchédes Lices en centre-ville.Après seulement quelques semaines d’attente, une proposition arrive pour un relogement dans un appartement neufT5 sur le secteur Volga Prague dans une résidence récente. La famille est surprise de se voir logée dans un appartementneuf et comprend qu’il s’agissait d’un logement voué, un temps, à l’accession sociale et qui, faute de preneur,s’est transformé en logement social. Malgré ses préjugés négatifs sur le <strong>quartier</strong>, la famille accepte cette propositionet s’installe à l’heure des départs en vacances et de l’inscription dans les écoles pour les enfants en vue de la rentréeprochaine.La famille constate que beaucoup d’appartements sont vides dans le secteur, comme en témoigne les nombreux voletsfermés et les affi chettes « à vendre » sur les balcons des copropriétés.Elle emménage et découvre des commerces en décrépitude ; l’épicerie de <strong>quartier</strong> et la boucherie Halal n’enchantentguère la famille ; quelques espaces de jeux très dégradés pour les enfants sont visibles depuis les fenêtres <strong>du</strong> logementainsi que des carcasses de voitures calcinées et abandonnées sur des parkings dégradés et vétustes qui inquiètent unpeu Leïla, d’autant plus que la famille ne partira pas en vacances cette année et restera dans son nouveau <strong>quartier</strong>.Erwan aperçoit quelques jeunes de son âge qui semblent appartenir à des clans communautaires qui occupent lespieds d’immeubles et déambulent ici et là, composés d’enfants de tous âges qui, de temps à autres, s’en prennent auxpersonnes fragiles qu’ils tentent de détrousser.Au pied de son immeuble, ses nouveaux copains lui expliquent qu’ils sont obligés de fréquenter le Centre d’é<strong>du</strong>cationcitoyenne et de loisirs de la Police nationale qui leur dispense des activités et des cours de rattrapage surnommé« l’Ecole <strong>du</strong> rebond» ainsi que des activités de loisirs comme le self-défense.Dès son arrivée, le couple a souhaité rencontrer l’élu de <strong>quartier</strong> pour s’émouvoir de son nouvel environnement ;l’élu leur explique que le <strong>quartier</strong> connaît une certaine insécurité. Il leur annonce que la police est bien présente surle <strong>quartier</strong> pour prévenir tous désordres, notamment par une présence renforcée la nuit, où les voltigeurs de la Policecirculent à moto et font respecter, après 22h, l’obligation pour les jeunes de moins de 14 ans d’être rentrés à leurdomicile. Cette disposition résulte d’une volonté de l’Etat de maintenir la sécurité dans les <strong>quartier</strong>s sensibles suite auxémeutes répétées de ces dernières années.La famille apprécie peu à peu le confort de son logement HLM bien supérieur à celui des copropriétés voisines quitrouvent diffi cilement preneur et ne disposent pas des marges de manœuvre nécessaires pour investir dans des travauxd’embellissement ou de réhabilitation aux normes énergétiques, ce qui détériore encore leur image. Par ailleurs,le logement social s’est paupérisé ces dernières années, des logements vides côtoient des logements sur-occupés. Deplus en plus, de familles viennent habiter dans ce <strong>quartier</strong> par contrainte.Pour autant, Leïla et Gwenaël, tout comme les autres familles nouvellement arrivées, ne désespèrent pas de pouvoirtrouver un logement ailleurs tant pèse sur eux le poids de l’insécurité.Les deux garçons ont été rapidement inscrits dans l’unique école <strong>du</strong> <strong>quartier</strong>. Leïla fait ses courses au Lidl <strong>du</strong> coinet dans les commerces étrangers <strong>du</strong> <strong>quartier</strong>, les centres commerciaux de proximité ayant périclités, et s’en va rêverparfois à « Alma Center » où elle regarde les vitrines des boutiques de luxe situées à une encablure de métro.Variables correspondantesContexteRessources : paupérisation etrevenus de transfertsHabitat : paupérisation <strong>du</strong> parc delogementFoncier : spécialisation dans lelogement socialTemps et lieux de vie : pas de lieuxde vieÉquipements : centrés sur le <strong>quartier</strong>et la sécuritéGouvernance : logique de guichet,logique sécuritaireHabitat : paupérisation <strong>du</strong> parc delogementDémographie : légère croissance dela populationActivités économiques : activitésouterraine mafi euse, fermeture decommerces et spécialisationDÉCEMBRE 2009 • AUDIAR 55

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