My ABDELHADI AIT SLIMANTRANSPORT COLLECTIF URBAIN AU MAROCEmail: sliman68@hotmail.com Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> transport 1970-2000∆ % 3,80 -5,24 2,45 5,74 63,5R./Voy. 1,45 1,476 1,5 1,3671 52∆ % 4,62 1,79 1,63 4,08 -50,8Source : E<strong>la</strong>boré à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> transport <strong>urbain</strong>, DRSC.1991-2000.D’une manière générale l’évolution <strong>de</strong>s trois gran<strong>de</strong>urs durant <strong>la</strong> 3ème pério<strong>de</strong> s’est affaiblie. Lesrecettes moyennes ont passé à 428 MDH, le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> variation par rapport à <strong>la</strong> 2ème pério<strong>de</strong> est faible 14,78%.Les recettes par kilomètre-Bus ont évolué à 7,6 DH. On remarque une amélioration <strong>de</strong>s recettes voyageur qui est<strong>de</strong> 1,32 DH. en moyenne.4.1.1 - Les recettes d’exploitation (R. Exp.MDH) en Millions <strong>de</strong> dirhamsIls ont évolué <strong>de</strong> 39,54 MDH. en 1970 à 181,86 MDH. en 1979. Le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation moyen par andurant cette pério<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 16,47 %. Entre 1980 et 1990 les recettes d’exploitation ont passé <strong>de</strong> 232,66 MDH. à435 MDH.; Soit un t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation moyen <strong>de</strong> 8,53% par an. Entre 1991 et 2000 les recettes d’exploitationont évolué <strong>de</strong> 431,30 MDH à 429 MDH, avec un t<strong>au</strong>x annuel moyen <strong>de</strong> 5,38%. Entre <strong>la</strong> première décennie 70 et<strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième 80, les recettes ont été multipliées par 2.5 ; Mais le t<strong>au</strong>x d’évolution <strong>de</strong> ces recettes a chuté entre les<strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50%. Il est passé <strong>de</strong> 8,53 <strong>au</strong> lieu <strong>de</strong> 16. Pour <strong>la</strong> troisième pério<strong>de</strong> 90, l’évolution estpositive par rapport <strong>au</strong>x années 80, mais les recettes n’ont évolué que <strong>de</strong> 14%. Le t<strong>au</strong>x d’évolution entre 90 et 80est <strong>de</strong> -35%.4.1.2 - Les recettes par kilomètre-voiture (R./Voy.)C’est un indicateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité du kilomètre parcouru. Il a passé <strong>de</strong> 2 DH. en 1970 à 4 DH. en1979. En moyenne cette recette par kilomètre a été <strong>de</strong> 2,873 DH. par Km. Le t<strong>au</strong>x d’évolution est moinsimportant que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> 1 ère gran<strong>de</strong>ur, il est <strong>de</strong> 7,38 % par an sur cette pério<strong>de</strong>.Pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> (80- 91), ce ratio a passé <strong>de</strong> 5,087 DH par Km en 1980 à 5,30 DH. en 1990.Son t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> croissance moyen par an, qui <strong>de</strong> 3,51 %, montre également une baisse par rapport à <strong>la</strong> premièrepério<strong>de</strong> (70-79) qui a connu un t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> 7,38 % par an.Pour <strong>la</strong> troisième pério<strong>de</strong> (1991-2000) ce ratio a passé <strong>de</strong> 7,52 DH / Km à 7,96 DH/Km, avec unemoyenne sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 7,618DH/km, le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> croissance moyen est <strong>de</strong> 5,30. Entre <strong>la</strong> 1 ère pério<strong>de</strong> et <strong>la</strong>2ème l’<strong>au</strong>gmentation est <strong>de</strong> 104%, il n’est que <strong>de</strong> 29% entre <strong>la</strong> 3ème et <strong>la</strong> 2ème pério<strong>de</strong>.On ne peut rien dire <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ce ratio, sans avoir une valeur norme pour pouvoir faire <strong>de</strong>scomparaisons. La baisse <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> ce ratio est due <strong>au</strong> rétrécissement <strong>de</strong>s rése<strong>au</strong>x <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s régiessuite à l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession. D’<strong>au</strong>tre part La création <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x quartiers périphériques a <strong>au</strong>gmenté<strong>la</strong> longueur moyenne <strong>de</strong>s lignes, qui ne sont pas rentables dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas.4.1.3 - les recettes par voyageur ( R./Voy)La comparaison <strong>de</strong> ce ratio avec les tarifs, nous informent sur le gain ou le manque à gagner sur lestarifs appliqués. Il est passé <strong>de</strong> 0,29 DH. en 1970 à 0,50 DH. en 1979, avec une moyenne annuelle <strong>de</strong> 0,40 DH.par voyageur. Le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation durant cette pério<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 4,35 % par an.En 1980, le ratio Recettes sur voyageurs est <strong>de</strong> 0,666 DH, en 1990 il atteint 1,19 DH. , avec une valeurmoyenne <strong>de</strong> 0,86DH par an. Le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation sur cette <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 8,20 % par an. Entre <strong>la</strong>1 ère pério<strong>de</strong> et <strong>la</strong> 2ème le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation est <strong>de</strong> 115%.En 1991, le ratio Recettes sur voyageurs est <strong>de</strong> 1,177 DH, en 2000 il dépasse 1,50 DH. La moyenne sur<strong>la</strong> 3ème pério<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 1,367 DH, le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation est <strong>de</strong> 4,08%, mais <strong>la</strong> comparaison avec <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>sannées quatre-vingts montre une baisse <strong>de</strong> 50,8%.La comparaison <strong>de</strong>s t<strong>au</strong>x d’évolution <strong>de</strong>s trois indicateurs « recettes d’exploitations », « recettes parvoiture » ou par bus, et « recettes par voyageur » entre les pério<strong>de</strong>s (70-79), (80-90) et (1991-2000) montreune baisse dans l’évolution <strong>de</strong>s recettes ; par contre le t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers indicateurs montreune amélioration entre <strong>la</strong> 1 ère et <strong>la</strong> 2ème pério<strong>de</strong> contre un affaiblissement dans <strong>la</strong> 3ème pério<strong>de</strong>.Cette situation peut être expliquée principalement par <strong>la</strong> croissance extraordinaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dutransport <strong>urbain</strong>, due à l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>urbain</strong>e, et l’étalement <strong>de</strong>s villes. A titre d’information, <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>urbain</strong>e représente respectivement en pourcentage : 35,1 %, 42,6 %, 50,4 % et 55,2% entre1971,1982, 1992 9 et 2000 10 .9 Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Statistique, Annuaire statistique du <strong>Maroc</strong> 1994, p. 4.10 Projection CERED basée sur les résultats du recensement 1994, Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Statistique.10
My ABDELHADI AIT SLIMANTRANSPORT COLLECTIF URBAIN AU MAROCEmail: sliman68@hotmail.com Analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> transport 1970-2000D’<strong>au</strong>tre part, si le parc total continue à <strong>au</strong>gmenter, <strong>la</strong> part du parc circu<strong>la</strong>nt n’a cessé <strong>de</strong> se dégra<strong>de</strong>r lelong <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième et <strong>la</strong> troisième pério<strong>de</strong>, ce qui explique <strong>la</strong> croissance du <strong>de</strong>rnier ratio. La modification,plusieurs fois, <strong>de</strong> <strong>la</strong> tarification entre 1984 et 2000 a contribué à <strong>au</strong>gmenter sa valeur. A titre d’exemple les tarifspour un parcours inférieur ou égal à 8km pour <strong>la</strong> régie <strong>de</strong> Casab<strong>la</strong>nca, ont évolué respectivement <strong>de</strong> 0,70 DH,1DH, 1,50 DH, et 2,2 DH pour les années 1980, 1985, 1991 et 2000 11 . Peut être il est souhaitable <strong>de</strong> suivrel’évolution du premier et du troisième ratio avec un Dirham constant, pour bien apprécier leurs évolutionsréelles.Les indicateurs (recette / Km), et (recette / voyageur) doivent être comparés respectivement <strong>au</strong>x ratios(charges / Km) et (charges / voyageurs), pour voir dans quelle mesure les régies dégagent <strong>de</strong>s résultats positifsou non. Le t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s charges par les recettes en 2000 n’est que <strong>de</strong> 84% pour l’ensemble <strong>de</strong>s régies.Pour <strong>la</strong> même année l’écart recettes totales-charges <strong>au</strong> Km est <strong>de</strong> -1,53 DH. L’<strong>analyse</strong> peut être menée par ligne,pour pouvoir détecter ceux qui sont rentables <strong>de</strong>s non rentables. Ces informations détaillées par lignes ne sontpas disponibles actuellement à notre connaissance que pour <strong>la</strong> régie <strong>de</strong> Méknes.La comparaison entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s (70-79) et (80-91) nous a permis d’affirmer que, si les recettesd’exploitation continuent à <strong>au</strong>gmenter en valeur absolue, leur t<strong>au</strong>x d’<strong>au</strong>gmentation a baissé <strong>de</strong> 49 % ( entre les<strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s). La baisse est moindre entre <strong>la</strong> troisième pério<strong>de</strong> et <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième qui est <strong>de</strong> 35%. L’appréciationdoit tenir compte, non seulement <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s voyageurs, mais <strong>au</strong>ssi <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépréciation monétaire qu’aconnu le <strong>Maroc</strong> dans les années 80.La comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers ratios ( R / Km) et (R./ Voy.) entre les trois pério<strong>de</strong>s est plussignificative. La comparaison entre les ratios moyens <strong>de</strong>s trois pério<strong>de</strong>s montre une baisse respective <strong>de</strong> 52,44 %et <strong>de</strong> 63%. Ce<strong>la</strong> peut être expliqué par <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s lignes qui atteint dans <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s cas une distancesupérieure à 14 Km.L’évolution positive du 3 ème ratio (R./Voy.), qui <strong>de</strong> 88,70 % entre les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s, est dueprincipalement <strong>au</strong>x changements <strong>de</strong>s tarifs qui ont été revu à <strong>la</strong> h<strong>au</strong>sse à partir <strong>de</strong> 1984. La stagnation <strong>de</strong> cesmêmes tarifs a donné lieu a une baisse <strong>de</strong> 50,8% (90) par rapport (80).4.2 - Composition <strong>de</strong>s recettes avec le système <strong>de</strong> tarification4.2.1 - Structure <strong>de</strong>s recettesLa détermination <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong>s recettes va nous permettre <strong>de</strong> déterminer les éléments les plusinfluents. Composantes sur les quelles il f<strong>au</strong>t, peut être, agir à fin <strong>de</strong> remédier à <strong>la</strong> situation déficitaire <strong>de</strong>s régies.Les éléments qui forment <strong>la</strong> rubrique <strong>de</strong>s recettes sont :• Recettes tickets ;• Locations d’<strong>au</strong>tobus ;• Vignette, carte sco<strong>la</strong>ire, tickets <strong>de</strong> pénalité ;• Dossiers d’abonnement.En prenant l’exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> régie <strong>de</strong> RABAT, ces éléments, cités ci-<strong>de</strong>ssus, représententrespectivement : 92 %, 4 %, 5 %, 0,05 %, 0,06 % et 0,04 % (moyenne <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rniers exercices 89,90, et 91.).Les trois principales composantes <strong>de</strong>s ces recettes sont donc : recettes tickets, recettes abonnés, et <strong>au</strong>tres, dont setrouve principalement locations <strong>de</strong> bus.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> ces composantes montre durant <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième décennie que :• Il y a une régression <strong>de</strong>s recettes tickets qui sont passées <strong>de</strong> 95 % à 90 % ;• Une diminution <strong>de</strong>s recettes abonnées, formées en gran<strong>de</strong> partie par les cartes sco<strong>la</strong>ires et lesdossiers d’abonnements (école -université). Cette composante ( recette abonnement ) est <strong>la</strong> c<strong>au</strong>se <strong>de</strong>l’aggravation du déficit dans plusieurs régies, notamment celles <strong>de</strong> RABAT et <strong>de</strong> CASABLANCA. Ellepèse lour<strong>de</strong>ment sur le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> régie <strong>de</strong> FES, avec un t<strong>au</strong>x <strong>de</strong> 11,51 % <strong>de</strong>s totales <strong>de</strong>s recettes. Ellereprésente en moyenne 6 % <strong>de</strong>s recettes.• Autres ( locations) : Elle regroupe le reste <strong>de</strong>s recettes. Elle a connu un accroissementconsidérable. Elle prend <strong>de</strong> l’importance dans les villes <strong>de</strong> CASABLANCA, RABAT, et SAFI. Ellereprésente en moyenne 4 % <strong>de</strong>s recettes.11 Rapport sur <strong>la</strong> situation du secteur <strong>de</strong>s transports publics <strong>urbain</strong>s, DRSC, février 2001. p25.11