12Le journal de la réconciliationFraternité Matin / Samedi 4-Dimanche 5 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong>Conseil des ministres Après la première réunion présidée par le Chef de l’État, le Premier ministreGuillaume Soro a animé un point de presse et défini les priorités du gouvernement.“ Nous ne sommes plus dans un schéma de répartition de portefeuilles ministériels ”Le Premier ministre, GuillaumeSoro, a expliqué hier, à l’issuedu premier Conseil des ministresdu gouvernement du 1 er<strong>juin</strong>, les raisons de l’absence duFront populaire ivoirien (Fpi) d’uneéquipe censée regrouper toutes lesforces politiques significatives dupays. Alors qu’il avait pris attacheavec Mamadou Koulibaly, le présidentpar intérim du parti de LaurentGbagbo, pour l’<strong>info</strong>rmer de l’intentiondu Président de la Républiquede l’associer au gouvernement, il areçu un courrier selon lequel « leFpi considère que sa place est dansl’opposition républicaine », précisantque « c’est justement cettefaçon de procéder qui avait conduità l’inertie et à son échec ».Selon le Premier ministre, égalementministre de la Défense, lePrésident Alassane Ouattara aregretté, en Conseil des ministres,que « le Fpi n’ait pas saisi la maintendue en vue de sa participation augouvernement ». Une absence quelui-même, en tant que chef du gouvernement,regrette également.Cependant, Guillaume Soro a prissoin, avant d’en arriver à la défectiondu Fpi, de préciser les conditionsdans lesquelles la formationdu gouvernement est intervenue. «Il faut que les choses soient claires: le 28 novembre 2010, un Présidentde la République a été démocratiquementélu. Il lui revient, conformémentà notre Constitution, denommer un Premier ministre qui luipropose un gouvernement. Nous nesommes plus dans le cadre del’Accord politique de Linas-Marcoussis qui avait prévu une cléde répartition des portefeuillesministériels entre des formationspolitiques ; c’est terminé », a-t-ilasséné.Il a rappelé que la volonté duPrésident de la République de formerun gouvernement d’union estnée des conditions difficiles dansLe premier Conseil des ministresprésidé par le Président dela République, AlassaneOuattara, au Palais présidentielau Plateau, s’est tenu hier vendredi3 <strong>juin</strong>. Un jour de pluie qui aarrosé tout Abidjan dès les premièresheures. Une pluie qui a créé denombreux embouteillages danspratiquement toute la capitale économique.Mais cela n’a pu empêcherles membres du nouveau gouvernementd’être à l’heure au premierConseil des ministres. Laréunion qui s’est tenue dans uneambiance détendue et bon enfant.Il est 9 h 14 quand le service decommunication de la Présidencedemande aux photographes etcameramen de quitter la petite sallejouxtant le parking où ils sont avecles journalistes, pour se poster àl’entrée du bâtiment principal (quiva accueillir la réunion). Histoirede pouvoir faire les photos et capterles images des ministres dontl’arrivée est certainement imminente.Mais les journalistes qui ontaussi besoin de voir les membreslesquelles s’est effectuée la transmissiondu pouvoir, au lendemaindu second tour de l’élection présidentielle.« Le Président a considéréque pour renforcer la réconciliationentre les filles et les fils de laCôte d’Ivoire, il fallait ouvrir sonéquipe aux forces politiques qu’iljuge utile d’associer dans le cadred’un gouvernement d’union. C’estde sa seule responsabilité et celarelève d’une volonté politique », aaffirmé le Premier ministre.Gouvernement pléthorique?Les Ivoiriens sont exigeantsRéagissant aux critiques portéescontre le nombre jugé pléthoriquedes membres du gouvernement,•Ambiance bon enfantTous les membres du gouvernement, conduits par le Premier ministre Guillaume Soro, se sont retrouvés autour du Président Alassane Ouattara,pour le premier Conseil des ministres. (PHOTO: SYLLA YACOUBA).du gouvernement et surtout lePrésident de la République arriverne peuvent attendre. Ils se déportentdonc tous à l’entrée du principalbâtiment et expliquent leurbesoin au service de communicationqui, du reste, ne fait pas de difficulté.9 h 15. Une voiture s’immobilise etle ministre de l’Agriculture,Mamadou Sangafowa Coulibaly,en descend. Il est le premier ministreque les journalistes voient arriver.Comme si c’était programmé,les autres suivent à un rythmeeffréné : Albert Mabri Toikeusse(ministre d’Etat, ministre du Planet du Développement), AdamaBictogo (Intégration africaine),Souleymane Coty Diakité(Communication), KandiaKamissoko Camara (Educationnationale), Daniel Kablan Duncan(ministre d’Etat, ministre desAffaires étrangères), AhoussouJeannot (ministre d’Etat, garde desSceaux, ministre de la Justice) etRaymonde Goudou Coffie(Famille, Femme et Enfant). PaulGuillaume Soro a estimé que lesIvoiriens sont exigeants. « Noussortons d’une crise. Donc il étaittout à fait normal que le gouvernementait cette taille », a-t-il justifié,trouvant le nombre de 36 assez raisonnablecomparativement à d’autrespays. « Nous sommes à 36membres. Ce n’est pas la premièrefois que je me soumets à l’exercicede la formation d’un gouvernement.Je ne vois pas ce qu’il y a d’excessifici. Quand nous sortions deMarcoussis, nous étions à plus de40 ministres. Ensuite, quand noussortions de Ouaga, nous étionsautour de 34 ministres. Le gouvernementdoit se mettre au travail.Vous voulez des résultats, nous vousen donnerons », a-t-il tranché.Koffi Koffi (délégué auprès duPremier ministre chargé de laDéfense), lui, arrive à pied, en provenancede la Primature. Il surprendpratiquement les chasseursd’images.9 h 30. La voiture de commandementdu Président de laRépublique (un 4x4) dotée d’undrapeau, accompagnée d’unimpressionnant cortège, s’immobiliseà l’entrée principale du Palaiset Alassane Ouattara en descend.«Pour un Conseil prévu pour 10 h,il est déjà là !», s’étonne un journaliste.«Avec lui, l’heure, c’estl’heure», lui répond un autre.«Gare aux ministres qui vont veniren retard. Ils vont être jugés inaptespour la mission», plaisante unautre. Accueilli par le Secrétairegénéral de la Présidence, AmadouGon Coulibaly, le Chef de l’Etatserre des mains ici et là et monte àson bureau.Cinq minutes après, soit à 9 h 35, leballet des ministres reprend avecMathieu Babaut Darret (Ex-Combattants et Victimes de guer-Le Premier ministre a cependantadmis que cinq femmes sur trentesixministres, « ce n’est pas assez» et qu’il est important de « fairedes progrès ». Il a tout de mêmepris soin d’expliquer que, si les chosesen sont là, ce n’est pas faute d’avoiressayé de nommer plus de femmesau gouvernement. « LePrésident a insisté pour que nouspuissions proposer plus de femmes.J’ai moi-même insisté sur ce pointégalement, mais cela n’a pas étéfacile », a dit le chef du gouvernement.Il ressort de ses explicationsqu’il a fait avec les noms qui lui ontété communiqués par les formationspolitiques, malgré son insistanceet celle du Chef de l’Etat àrespecter l’équilibre des genres. Ilre). Il est suivi de Nialé Kaba(Promotion du logement), MauriceKouakou Bandama (Culture etFrancophonie), Bruno NabagnéKoné (Poste et Technologies del’<strong>info</strong>rmation et de la communication),Dagobert Banzio(Commerce), Kouassi Adjoumani(Ressources animales et halieutiques),Sidiki Konaté (Artisanat etPromotion des Pme) et AlainMichel Lobognon (Promotion de laJeunesse et Service civique). Cesdeux derniers ministres sont arrivésdu côté de la Primature, à pied.Puis suivront Sanogo Mamadou(Construction, Assainissement etUrbanisme), Charles Koffi Diby(Economie et Finances), qui estégalement arrivé à pied au Palais,Gaoussou Touré (Transports),Adama Toungara (Mines, Energieet Pétrole), Albert Flindé(Enseignement technique etFormation professionnelle),Gilbert Koné Kafana (ministred’Etat, ministre de l’Emploi, desAffaires sociales et de laSolidarité), Thérèse Aya N’Dri-s’est toutefois engagé à faire ensorte que les choses aillent s’améliorant.Les trois prioritéset la Charte d’éthiqueet de déontologieFaisant le compte-rendu du Conseildes ministres de ce vendredi 3 mai,le Premier ministre a indiqué que laréunion avait consisté, pour lePrésident de la République, à fixerles grandes orientations du travailgouvernemental, orientations qui sedéclinent en trois grandes priorités.La première est la réconciliationnationale, dont Alassane Ouattara afait le chantier le plus important deYoman (Santé, Lutte contre leSida), Ibrahima Cissé Bacongo(Enseignement supérieur etRecherche Scientifique) et DossoMoussa (Industrie).9 h 47. Le Premier ministre, ministrede la Défense, Guillaume Soro,arrive de la Primature à pied. Ilmonte au bureau du Chef de l’Etatet en redescend quelques minutesplus tard.9 h 50. L’arrivée des ministres reprendà un rythme plus effréné :Rémi Kouadio Allah(Environnement et Développementdurable). Il arrive aussi à pied, ducôté de la Primature. SuivrontClément Boueka Nabo (Eaux etForêts), Anne Désirée Ouloto(Salubrité urbaine), à pied,Gnénéma Coulibaly (Droits del’Homme et Libertés publiques) etGnamien Konan (Fonctionpublique et Réformes administratives).Il est 9 h 55.10 h 02. Comme pour dire quel’heure de la réunion a sonné, le«tambourinier du Palais»,Dakoury, déchire l’atmosphèresa gouvernance. La deuxième est lareconstruction nationale après,selon les mots du Premier ministre,« cette longue traversée du désert» qu’a connue le pays. Enfin, lasécurité pour tous, qui comprendnotamment la restructuration et laréunification de l’armée.Le Conseil a également porté sur leprogramme d’urgence du Présidentde la République et sur une Charted’éthique et de déontologie à l’usagedes membres du gouvernement.Une Charte dont la mise en place aété annoncée, selon GuillaumeSoro, par le Chef de l’Etat luimême.Le Premier ministre n’a,cependant, pas donné plus de précisionsur cette directive présidentielle.« Le Président de la République ademandé au gouvernement de semettre immédiatement au travail. Ila demandé de l’action plutôt quedes discours et souhaité que, rapidement,l’équipe puisse donner desréponses aux préoccupations duquotidien de tous les citoyens », arévélé le chef du gouvernement.Pour lui, l’équipe qu’il dirige se doitd’ouvrir « une nouvelle page del’histoire de notre pays » et faire ensorte que « la Côte d’Ivoire redeviennela grande Côte d’Ivoire quenous avons connue par le passé,une Côte d’Ivoire qui tourne le dosaux querelles et est résolumentengagée sur la voie du développement». Les premiers signes decette Côte d’Ivoire là, a-t-il promis,seront perceptibles « dans les prochainsjours ».Au total, Guillaume Soro a indiquéque le changement promis par lePrésident de la République deviendraincessamment une réalité, assurantdisposer d’une « très bonneéquipe » pour conduire ledit changement.CYPRIEN TIESSÉavec quelques sons. A 10 h 05, lePrésident Alassane Ouattara descendde son bureau et fonce dans lasalle du Conseil des ministres.Mais avant, il reçoit les honneursde la garde rouge à l’entrée de lasalle. Au même moment, s’immobilisela voiture du ministre d’Etat,ministre de l’Intérieur, HamedBakayoko. Il rejoint ses collèguesdans la salle de réunion à pas decourse. En dehors de lui, tous lesmembres du gouvernement sontarrivés détendus, souriants.Certains ont même eu le temps desaluer des journalistes ou autrespersonnes avant d’entrer en salle.10 h 39. Le Chef de l’Etat ressortde la salle du Conseil et regagneson bureau à l’étage. Quelquesinstants après, soit à 10 h 50, il enredescend pour la photo de famille.Après cette séance de photos, lechef du gouvernement, GuillaumeSoro, anime un point de presse etregagne son bureau à la Primature.Le Président Ouattara, lui, ne quitterale Palais qu’à 12 h 00.PASCAL SORO
Le journal de la réconciliationFraternité Matin / Samedi 4-Dimanche 5 <strong>juin</strong> <strong>2011</strong>13Conseil des ministres Après la réunion, des membres du gouverment se sont confiés à la presse. Tandisque des populations interrogées par Fraternité Matiny sont allés de leurs commentaires.L’engagement collectif du gouvernementGILBERT KAFANA KONÉ(ministre d’Etat, ministre del’Emploi, des Affaires sociales et dela Solidarité):«Apporter la réponseaux préoccupationsdes Ivoiriens»BRUNO NABAGNÉ KONÉ(ministre de la Poste et desTechnologies de l’Information et dela Communication):« Donner de l’espoiraux Ivoiriens »NIALÉ KABA(ministre de la Promotion du logement):“ Combler le déficiten logement ”AHOUSSOU JEANNOT(ministre d’Etat, Garde des Sceaux,ministre de la Justice):«Mettre finà l’impunité»actes quand on les pose, surtoutceux qui portent atteinte à la viehumaine. L’ancien Président étaitresponsable des miliciens, de laGarde républicaine. Il aura à répondrede cela. Le dossier est en cours.CLÉMENT BOUÉKA NABO(ministre des Eaux et Forêts)« Nous seronsà la hauteur »HAMED BAKAYOKO,(ministre d’Etat, ministre del’Intérieur)« Nous avons de grandsdéfis sécuritaires »PHOTO: BOSSON HONORÉLes exigences du Président de laRépublique par rapport à l’applicationde son programme de gouvernement,l’attente des Ivoiriens sontgrandes. Les Ivoiriens attendentbeaucoup de ce gouvernement etnous sommes engagé à faire ensorte qu’ils ne soient pas déçus. Latâche est immense mais exaltante.Nous sommes engagé, sincère etprêt à apporter la réponse aux préoccupationsdes Ivoiriens. Vu l’étatdans lequel le pays se trouve, il y ades priorités un peu partout. Maisdisons que la réconciliation, lareconstruction et la sécurité sont lesprincipales évoquées par lePrésident de la République. Et cesont elles qui constituent le pilier denotre action.Je mesure la responsabilité qui est lamienne. Vous savez la situation dupays. Nous arrivons à un momentdifficile et il faut rapidement montrerdes résultats. Il faut rapidementdonner de l’espoir aux Ivoiriens.Vous savez, notre travail est un travailpour le bien-être des Ivoiriens,pour leur bonheur. C’est essentiellementun travail de construction, dedéveloppement. Cela nécessitebeaucoup d’argent, d’énergie, dedétermination, de la vision. Avecl’équipe en place, on pense avoirtout cela.Je ne donnerai pas de chiffres, maisl’on peut dire que les besoins sontévalués à environ dix mille logementssupplémentaires par an. Ledéficit est important et il est doubléd’un problème qui est que la majoritéde ceux qui sont dans le besoinn’a pas les ressources nécessairespour accéder à un logement décent.Le Président Alassane Ouattara,lors de sa campagne électorale, s’estengagé à prendre les dispositionsfinancières et législatives nécessairespour que le plus grand nombredes Ivoiriens puisse accéder à lapropriété. C’est à cela que nousallons nous atteler.On va se mettre au travail pour quela Justice avance. Je n’ai aucuneappréhension. Nous pensons queles choses sont mises en place, lesinfrastructures et les hommes ; lesmagistrats sont là. Les dossiersavancent très bien et nous allonscontribuer à mettre fin à l’impunité.Le Président a mis l’accent sur labonne gouvernance. Il y aura uncode de l’éthique pour les membresdu gouvernement. Cela veut direque chacun de nous a le devoir etl’obligation de travailler honnêtement,de faire attention aux bienspublics, de bien les gérer pour lebonheur des Ivoiriens.A propos de l’ancien Président(Laurent Gbagbo), nous savonstous que ce Palais présidentiel a étéun mouroir, un lieu d’exécution.Alors, il faut bien répondre de sesJe voudrais dire merci au Présidentde la République qui a placé saconfiance en nous. Mes priorités,c’est d’abord la réconciliation desIvoiriens, ensuite la sécurité. Nousavons de grands défis à relever. Auniveau du travail, les difficultés sontnombreuses, l’invasion des forêtsclassées, des parcs, mais je penseque nous serons à la hauteur.Nous avons de grandes ambitions,de grands défis sécuritaires.La sécurité, c’est la porte d’entréede toutes les questions, la ported’entrée de la reconstruction. S’iln’y a pas de sécurité, il n’y aurapas la confiance ; s’il n’y a pas laconfiance, les bailleurs de fonds,les investisseurs privés ne serontpas au rendez-vous de la reconstruction.J’ai donc pleine conscienceque nous devons tout fairepour qu’en Côte d’Ivoire, il fassebon vivre. Nous devons tout fairepour que les tracasseries et le racketcessent. C’est un engagement,un combat que nous devonsmener, quelles que soient les difficultés.Je pense que les Ivoiriensont droit à la liberté. tre libre,c’est pouvoir se lever le matinsans angoisse, sans peur de rencontrerun policier, sans peur decroiser des bandits. Ce sont degrandes ambitions que nousdevons pouvoir réaliser pour lebonheur des Ivoiriens.PROPOS RECUEILLISPAR CYPRIEN TIESSÉET PASCAL SORO• Attentes et espoirs de la populationYAO KOUAKOU CRÉPIN,(Technicien électromécanique)«Nous attendons beaucoupde ce gouvernement»La Côte d’Ivoire revient de loin.Nous sortons donc d’une situationextrêmement critique. En conséquence,nous devons faire l’effortd’accepter le gouvernement qui aété proposé à l’ensemble desIvoiriens. Il y a certes des imperfections.Mais, nous devons l’accepterpour la paix. Il appartient à ce gouvernementde travailler pour résorberle problème du chômage. Nousattendons beaucoup de ce gouvernement.ZAMBLÉ BI TAH ROGER(Ouvrier)«Les femmes méritentplus de places»Mon parti, le Front populaire ivoirien(Fpi), n’est certes pas dans l’équipe,mais il faut soutenir, au nom de lapaix, ce gouvernement qui a été misen place par le Chef de l’Etat,Alassane Ouattara. Nous devons l’aiderà aller de l’avant. Cependant, je nesuis pas d’accord avec le nombre defemmes dans ce premier gouvernementaprès la chute de mon parti.Nous pensons que les femmes méritentplus de places.FRANCINE ASSÉKÉ DESFLEURS(Secrétaire de direction)«Que le Fpi entre auprochain gouvernement»La formation de ce gouvernementmontre bien que le pays est en marcheet que tout commence à se normaliser.En ce qui concerne le nombrede femmes dans le gouvernement,pour un début, je pense qu’iln’y a pas à rougir pour l’instant.Puisque après les élections législatives,il y aura la formation d’un autregouvernement. Par contre, ce quej’ai trouvé déplorable, c’est l’absencedu Fpi. Je pense qu’au nom de laréconciliation, les responsables dece parti doivent accepter de participerau prochain gouvernementaprès les législatives. Je souhaitecela vivement.TUO PIENAN(Conseiller pédagogique)«Les femmes ont étélésées»C’est un bon gouvernement quej’applaudis des deux mains. Saformation signifie que de plusen plus, on tend vers la sortie decrise. Mais il faut dire que dansl’ensemble, les femmes ont étélésées. Elles étaient pourtant àl’avant-garde de la lutte pour lalibération de la Côte d’Ivoire.Je souhaite que le prochain gouvernenemten tienne compte.Par ailleurs, nous sommes entrain de sortir d’une situationdifficile, il est donc bon de faireen sorte que tous les enfants dece pays se sentent concernés partoutes les grandes décisions quisont prises. Le Fpi n’est pasprésent dans ce gouvernement,ils ont peut-être leurs raisons etil ne faut pas leur en vouloir.C’est une équipe qui est suffisammentétoffée pour laréconciliation et la reconstructiondu pays. Il est vrai que lenombre de 36 ministres surprendplus d’un. Mais je pensequ’il y a beaucoup de paramètresqui ont motivé le Présidentde la République et le Premierministre à faire un gouvernementde 36 personnes. Parexemple prendre un peu plus depersonnes pour contenter sansdoute toutes les couches sociales.ABDOULAYE AMBOTIBÉ(Couturier)«Un pas de plus versla sortie de crise»La formation du gouvernementmontre que nous venons de franchirun autre pas pour aller vers lafin de la guerre.Toutefois, je voudrais profiter devotre journal pour lancer un importantmessage à tous les Ivoiriens.Nous sommes 20 millions d’habitantsen Côte d’Ivoire, tout lemonde ne peut pas entre ministre.Qu’on laisse tous ceux qui ont étéappelés travailler pour la réconciliationet la reconstruction du pays.Après tout ce qu’on vient de subirpendant la crise post-électorale,j’invite tous les habitants de cepays à travailler main dans la main.C’est pourquoi je lance un appelaux partisans de l’ancien PrésidentLaurent Gbagbo, afin q’ils viennenteux aussi prendre part à lareconstruction de la Côte d’Ivoirenouvelle. Que chacun joue sa partitionet ce sera le début de laréconciliation.GBOTA NESTOR(Gérant de cabine cellulaire)«Je déplore l’absencedu Fpi»Le fait d’avoir un gouvernement estsalutaire. Seulement, je déplorel’absence du Fpi. Pour moi, il fauttout faire pour ne plus qu’il y ait deconflit dans ce pays. Qu’aucunepersonne ne vienne plus nous parlerd’exclusion, de vengeance. Si nousentrons dans ce cercle vicieux, nousne nous en sortirons pas. C’estpourquoi il faut continuer de discuteravec toutes les forces politiquesdu pays. Ceci étant, le peuple pourramieux les ministres juger lorsqu’ilsvont poser des actionsconcrètes sur le terrain.PROPOS RECUEILLISPAR DIALLO MOHAMEDISSA T. YEOET ALFRED KOUAMÉ