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Télécharger le dossier de presse > pdf - 1.88 Mo - Musée du Louvre

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Parcours <strong>de</strong> l’expositionINTRODUCTIONL’ART DU CONTOUR. LE DESSIN DANS L’ÉGYPTE ANCIENNE« L’art <strong>du</strong> contour » invite à une réf<strong>le</strong>xion sur la notion d’art dans l’Égypte ancienne et propose d’accor<strong>de</strong>r <strong>le</strong>statut d’artiste aux créateurs <strong>de</strong> cette pro<strong>du</strong>ction plus <strong>de</strong> trois fois millénaire, admirée <strong>de</strong> tous, mais rarementi<strong>de</strong>ntifiée comme étant l’œuvre d’une main reconnue. Le mot « artiste », dans son acception mo<strong>de</strong>rne, n’existepas dans <strong>le</strong> vocabulaire hiéroglyphique, pas plus que la notion d’art pour l’art n’aurait eu <strong>de</strong> sens dans lamentalité égyptienne. Cependant, la définition <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssin donnée par l’artiste <strong>de</strong> la Renaissance Giorgio Vasari(1511-1574) comme étant <strong>le</strong> « père <strong>de</strong> nos trois arts, l’architecture, la sculpture et la peinture » s’illustreparfaitement dans <strong>le</strong>s témoignages archéologiques <strong>du</strong> temps <strong>de</strong>s Pharaons, qu’ils se trouvent en Egypte ou dans<strong>le</strong>s musées. « L’art <strong>du</strong> contour » est l’occasion <strong>de</strong> montrer l’omniprésence <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssin chez <strong>le</strong>s Egyptiens, chezqui l’obsession <strong>de</strong> l’efficacité a con<strong>du</strong>it l’exécutant à créer très souvent une œuvre d’art et, parfois, un chefd’œuvre universel.LE « SCRIBE DES CONTOURS »Les textes hiéroglyphiques désignent <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssinateurs/peintres par une expression composée que l’on prononcesech qédout et qui se tra<strong>du</strong>it régulièrement par « scribe <strong>de</strong>s contours ». Formé sur la racine qèd (qed)« façonner, donner forme, tourner (geste <strong>du</strong> potier) », <strong>le</strong> mot qédout s’applique à la forme extérieure d’un sujet<strong>de</strong>ssiné par un sech, c’est-à-dire un scribe qui, muni <strong>de</strong> sa pa<strong>le</strong>tte et <strong>de</strong> son pinceau, trace textes et <strong>de</strong>ssins. Pour<strong>de</strong>s raisons que <strong>le</strong> souci d’euphonie dans la langue française justifie, et parce qu’il est juste <strong>de</strong> considérer <strong>le</strong><strong>de</strong>ssin comme l’art <strong>du</strong> contour, la tra<strong>du</strong>ction adoptée ici est cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> « scribe <strong>de</strong>s contours », tandis que d’autreségyptologues lui préfèrent « scribe <strong>de</strong>s formes ».Dès l’Ancien Empire, <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt <strong>de</strong> la société égyptienne pour établir <strong>de</strong>s hiérarchies <strong>de</strong>stinées à encadrer <strong>le</strong>sgroupes d’hommes au travail s’exerce dans l’organigramme <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinateurs/peintres. On ydistingue <strong>de</strong>s directeurs, <strong>de</strong>s administrateurs, <strong>de</strong>s inspecteurs, <strong>de</strong>s commandants et, à partir <strong>du</strong> Nouvel Empire,<strong>de</strong>s chefs. Les simp<strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssinateurs sont souvent <strong>le</strong>urs fils, qui reprendront <strong>le</strong>ur charge <strong>de</strong> direction à <strong>le</strong>ur suite.DESSIN ET ÉCRITURELe système hiéroglyphique qui enco<strong>de</strong> graphiquement la langue <strong>de</strong>s Égyptiens n’utilise que <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinsreprésentant l’humanité, la faune, la flore, <strong>le</strong> paysage et l’univers qu’ils avaient sous <strong>le</strong>s yeux et, pour <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>divin, dans <strong>le</strong>urs pensées. Ces signes peuvent être employés dans un même texte tantôt pour <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>urphonétique (phonogramme), tantôt pour l’idée qu’ils suggèrent (idéogramme). Certains signes ne seprononcent pas et restent <strong>de</strong> purs <strong>de</strong>ssins que l’on trace comme déterminatifs <strong>du</strong> mot qui <strong>le</strong>s précè<strong>de</strong>, pour ai<strong>de</strong>rà <strong>le</strong>ur compréhension. Ce sont là <strong>le</strong>s exemp<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s plus marquants <strong>de</strong> la relation intime entre écriture et image.Une scène sur une paroi <strong>de</strong> temp<strong>le</strong> ou <strong>de</strong> chapel<strong>le</strong> <strong>de</strong> tombe peut être considérée comme <strong>le</strong> déterminatifmonumental <strong>de</strong> la légen<strong>de</strong> qui l’accompagne. Le scribe <strong>de</strong>ssine l'écrit, <strong>le</strong> <strong>de</strong>ssinateur écrit l'image, et <strong>le</strong>s <strong>de</strong>uxgestes sont souvent exécutés par <strong>le</strong> même homme.L’ÉQUIPEMENT DE L’ARTISTE ET LES SUPPORTS À SA DISPOSITIONDe l'ébauche à l'œuvre achevée, <strong>le</strong>s différentes étapes <strong>du</strong> travail vont déterminer l'utilisation d'outils, <strong>de</strong>matériaux et <strong>de</strong> supports, adaptés à la création <strong>de</strong> l'artiste <strong>de</strong>ssinateur. Sa pa<strong>le</strong>tte lui permet <strong>de</strong> ranger sespinceaux (fines tiges <strong>de</strong> jonc à l'extrémité mâchonnée) et <strong>de</strong> déposer dans ses cupu<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s pains <strong>de</strong> cou<strong>le</strong>urs. Ilré<strong>du</strong>it <strong>le</strong>s pigments colorés en poudre grâce à <strong>de</strong>s pilons et <strong>de</strong>s mortiers. Dans <strong>de</strong>s pots ou sur <strong>de</strong>s tessons <strong>de</strong>poterie incurvés il mélange ces cou<strong>le</strong>urs avec <strong>de</strong> l’eau conservée dans un go<strong>de</strong>t.On trouve <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins sur quasiment tous <strong>le</strong>s supports que <strong>le</strong>s ressources <strong>de</strong> l’Égypte offraient à ses artistes.Les plus soup<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong> papyrus, <strong>le</strong>s tissus (lin) et la peau tannée. Les supports rigi<strong>de</strong>s sont <strong>le</strong> bois, la terrecuite, la mouna (pisé) étalée sur <strong>le</strong>s murs <strong>de</strong>s tombes et, bien sûr, la pierre, qu’el<strong>le</strong> soit monumenta<strong>le</strong> oufragmentaire (ostracon). Pour lisser <strong>le</strong>s surfaces (papyrus ou parois) <strong>le</strong> <strong>de</strong>ssinateur utilise <strong>de</strong>s polissoirs, en boisou pierre <strong>du</strong>re.11

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