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Télécharger le dossier de presse > pdf - 1.88 Mo - Musée du Louvre

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L’UNIVERS ET L’IMAGINAIRE DES EGYPTIENSLes œuvres <strong>de</strong> ces vitrines dévoi<strong>le</strong>nt l’imaginaire <strong>de</strong>s Égyptiens, à commencer par <strong>le</strong>urs dieux, ces créatureshybri<strong>de</strong>s qui protégeaient la vie ici-bas et dans l’au-<strong>de</strong>là. Dessiner c’est donner vie au sujet, réalité à l’objet etefficacité à la divinité figurée. Par la magie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins, textes et images entremêlés, <strong>le</strong> mon<strong>de</strong> égyptien segarantit d’être protégé <strong>de</strong>s forces <strong>du</strong> mal, ici-bas et dans l’au-<strong>de</strong>là.Les représentations d’êtres humains répon<strong>de</strong>nt <strong>le</strong> plus souvent au co<strong>de</strong> imposé <strong>de</strong> <strong>le</strong>s montrer selon un typeidéal, mettant en va<strong>le</strong>ur hommes et femmes sous un aspect jeune, svelte et sans défaut. Le Pharaon est enmajesté, illustré ici par <strong>le</strong> grand ostracon <strong>du</strong> <strong>Louvre</strong> qui figure Ramsès VI dans la perfection <strong>de</strong> ses traits,<strong>de</strong>ssinés d’abord à l’encre rouge et achevés à l’encre noire, tandis que ses joues sont délicatement rehausséesd’une peinture ocre rouge et ses lèvres peintes en rouge.Mais <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssinateurs ne se privèrent pas <strong>de</strong> montrer <strong>le</strong>urs congénères sans in<strong>du</strong>lgence pour <strong>le</strong>ur physiquedisgrâcieux. De nombreuses représentations d’obèses, <strong>de</strong> bossus, d’hommes âgés ou d’étrangers caractériséspar un physique non-égyptien, témoignent d’une volonté <strong>de</strong> réalisme et <strong>de</strong> naturalismePARODIES ET ÉROTISMEHumour et dérision caractérisent cette section, dédiée à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins d’inspiration satirique et pornographique,dont <strong>le</strong> papyrus <strong>de</strong> Turin est l’exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus fameux. Les scènes parodiques, sur papyrus et ostraca, sont <strong>de</strong>stab<strong>le</strong>aux en soi qui mettent en scène <strong>de</strong>s animaux (singes, chats, souris ou rats) dans <strong>de</strong>s situations risib<strong>le</strong>s,occupés à <strong>de</strong>s activités humaines qui sont ainsi caricaturées. La plus audacieuse est figurée sur l’ostracon quidonne à voir une parodie <strong>de</strong> la procession religieuse <strong>du</strong> culte d’Amenhotep I er .Les scènes érotiques sur ostraca montrent <strong>de</strong>s ébats sexuels qui se dérou<strong>le</strong>nt parfois en public, comme surl’ostracon sur <strong>le</strong>quel <strong>de</strong>ux enfants encadrent un coup<strong>le</strong> en p<strong>le</strong>ine action. Tant <strong>le</strong> papyrus <strong>de</strong> Turin que cettesérie d’ostraca proviennent <strong>du</strong> site <strong>de</strong> Deir el-Médina ; ils donnent une idée précise <strong>de</strong>s sujets qui inspiraientsans comp<strong>le</strong>xe <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssinateurs <strong>de</strong> la communauté d’artistes qui travaillaient sous <strong>le</strong>s Ramsès à la Tombe <strong>du</strong>Roi.SCÈNES DE VIE, SCÈNES DE GENREL’art égyptien n’est que rarement <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t exact <strong>de</strong> la réalité mais, plutôt, une composition élaborée à partird’éléments puisés dans cette réalité et porteuse <strong>de</strong> sens. À ce titre, il est régi par <strong>de</strong>s conventions et <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>sprécis. Les images montrant une mère et son enfant obéissent à ces co<strong>de</strong>s et, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la scène d’intimitétouchante, véhicu<strong>le</strong>nt un arrière-plan symbolique lié à la protection <strong>de</strong>s étapes <strong>le</strong>s plus vulnérab<strong>le</strong>s <strong>de</strong> la vie.Cette règ<strong>le</strong> souffre cependant <strong>de</strong>s exceptions, notamment lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> montrer <strong>de</strong>s personnagessecondaires. Ainsi, serviteurs, artisans ou paysans dans l’exercice <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur activité sont généra<strong>le</strong>ment traitésavec une gran<strong>de</strong> liberté. Ils sont aussi souvent mis en scène avec beaucoup <strong>de</strong> naturel sur <strong>le</strong>s ostraca. Tail<strong>le</strong>ur<strong>de</strong> pierre rond et p<strong>le</strong>in d’entrain, gardien <strong>de</strong> troupeau famélique, harpiste au physique ingrat accroché à soninstrument ou enfant p<strong>le</strong>urant en présence d’un porc dévorant ses grains… Autant <strong>de</strong> petites scènes <strong>de</strong> viecroquées avec un réalisme non dénué d’humour où pointe éventuel<strong>le</strong>ment l’expression <strong>de</strong>s émotions.PAYSAGE, FAUNE ET FLORELes Égyptiens ont beaucoup représenté la nature qui <strong>le</strong>s entoure. Pendant plus <strong>de</strong> trois millénaires, ilsutiliseront <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssins <strong>du</strong> paysage, <strong>de</strong> la faune et <strong>de</strong> la flore comme signes d’écriture. Les parties <strong>de</strong> chasse et<strong>de</strong> pêche sont l’occasion pour <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ssinateurs <strong>de</strong> figurer <strong>le</strong>s oiseaux en p<strong>le</strong>in vol et tous <strong>le</strong>s poissons ethabitants <strong>de</strong>s marais, donnant à voir <strong>de</strong>s scènes p<strong>le</strong>ines <strong>de</strong> vie. Chaque espèce est croquée avec <strong>de</strong>s détailsréalistes et peut être aisément i<strong>de</strong>ntifiée ; chaque arbre, palmier ou acacia, est <strong>de</strong>ssiné avec élégance. Les<strong>de</strong>ssins sur ostraca qui mettent en scène <strong>de</strong>s animaux familiers - chiens ou singes - sont courants. Ces œuvresdoivent être considérées comme <strong>de</strong>s petits tab<strong>le</strong>aux, pris sur <strong>le</strong> vif. L’ostracon <strong>du</strong> <strong>Louvre</strong> figurant trois chienspourchassant une hyène en est une illustration exemplaire. La nature peut aussi être ressentie comme unélément hosti<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s animaux dangereux <strong>de</strong>s marais - tels <strong>le</strong>s hippopotames - menacent <strong>de</strong> ravager en une nuit<strong>le</strong>s cultures d'un champ. Les <strong>de</strong>ssiner sert alors souvent à <strong>le</strong>s empêcher <strong>de</strong> nuire.14

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