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Prévention de la transmission croisée : précautions ... - CCLIN-EST

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argumentaireplusieurs actions ont pu avoir été débutées simultanément,ce qui limite l’impact <strong>de</strong> ce travail [180].Plusieurs publications sont venues alimenter le débat en2008. Dans le premier travail [181] réalisé dans un réseau<strong>de</strong> trois hôpitaux, trois pério<strong>de</strong>s ont été comparées : <strong>la</strong>première (12 mois, et près <strong>de</strong> 40 000 admis), sans dépistageni décontamination <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> SARM, et avecapplication <strong>de</strong>s <strong>précautions</strong> contact aux seuls patientsavec <strong>de</strong>s prélèvements cliniques positifs à SARM ; <strong>la</strong>secon<strong>de</strong> (12 mois avec autant d’admissions) où un dépistagerapi<strong>de</strong> à l’admission était réalisé uniquement dansles secteurs <strong>de</strong> réanimation ; <strong>la</strong> troisième avec dépistageuniversel <strong>de</strong> tous les entrants <strong>de</strong> l’hôpital et décontamination<strong>de</strong>s porteurs (18 mois et 73 000 patients admisà dépister !). Une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> dépistage rapi<strong>de</strong> par PCRétait utilisée. Une diminution non significative par rapportà <strong>la</strong> première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s infections à SARM était obtenuedans l’hôpital durant <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> (passage <strong>de</strong>0,89 à 0,74 pour 1000 jours d’hospitalisation) et significative(0,39 pour 1000 jours) durant <strong>la</strong> troisième pério<strong>de</strong><strong>de</strong> dépistage universel.Le <strong>de</strong>uxième travail [182] a été mené dans les services<strong>de</strong> chirurgie <strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong> Genève où un schéma croisé(« cross-over ») a été utilisé : durant 9 mois, dépistagerapi<strong>de</strong> à l’admission <strong>de</strong>s patients dans <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s services<strong>de</strong> chirurgie, avec <strong>la</strong> transposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> même stratégiedurant une <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> neuf mois dansles autres services. Le dépistage était réalisé pour tousles admis dans ces services. Une fois le portage i<strong>de</strong>ntifié,les patients étaient signalisés et pris en charge avec<strong>de</strong>s <strong>précautions</strong> contact, il était recommandé d’adapterl’antibioprophy<strong>la</strong>xie chirurgicale pour prendre encompte le SARM chez les porteurs, et une décontaminationétait débutée pour tous les porteurs, si possibleavant <strong>la</strong> chirurgie. Aucune autre action n’a été engagéequi aurait pu influer sur le risque d’acquisition <strong>de</strong> SARM.Plus <strong>de</strong> 10 000 patients ont été inclus dans chacun <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux groupes avec <strong>de</strong>s données simi<strong>la</strong>ires concernant<strong>la</strong> consommation <strong>de</strong>s SHA et l’utilisation <strong>de</strong>s antibiotiques.Les mesures ont été bien respectées, puisqu’environ95 % <strong>de</strong>s entrants ont été dépistés, avec un taux <strong>de</strong>prévalence <strong>de</strong> portage <strong>de</strong> SARM à l’admission <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> 5 %. Malgré un dé<strong>la</strong>i médian <strong>de</strong> retour du résultatd’un peu moins <strong>de</strong> 24 heures, celui-ci n’a été accessiblequ’après le geste opératoire dans 31 % <strong>de</strong>s cas et seulement30 % <strong>de</strong>s patients opérés et porteurs <strong>de</strong> SARM ontreçu une antibioprophy<strong>la</strong>xie prenant en compte ce portage.Il n’y a pas eu <strong>de</strong> différence du taux d’infection àSARM entre le groupe contrôle et le groupe intervention(0,91 et 1,1 pour 1000 jours d’hospitalisation), ni du tauxd’acquisition (1,59 et 1,69). Pour les patients présentantune infection du site opératoire à SARM, 41 % étaientconnus porteurs avant <strong>la</strong> chirurgie dans le groupe avecintervention et 25 % dans le groupe contrôle (P = 0,05),27 % ont reçu une antibioprophy<strong>la</strong>xie adaptée (15 %dans le groupe contrôle), et 17 % ont reçu au moins unjour <strong>de</strong> décontamination avant chirurgie (vs 7 % dansle groupe contrôle). Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières différences nesont pas significatives. Enfin, 57 % <strong>de</strong>s patients infectésà SARM avaient un dépistage d’entrée négatif dans legroupe avec intervention.La troisième étu<strong>de</strong> [183] a comparé <strong>de</strong>ux stratégies <strong>de</strong>dépistage du SARM à l’admission et à <strong>la</strong> sortie <strong>de</strong> dix unités<strong>de</strong> soins « à risque » <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hôpitaux. Durant <strong>de</strong>uxpério<strong>de</strong>s successives <strong>de</strong> 5 mois, 8 971 patients ont étédépistés, soit selon une métho<strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssique (enrichissementpuis ensemencement sur une gélose chromogène),soit par métho<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong> par PCR, selon un schéma croiséi<strong>de</strong>ntique à l’étu<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte. Les patients porteurs <strong>de</strong>SARM étaient pris en charge avec <strong>de</strong>s <strong>précautions</strong> contactet étaient décolonisés. Les patients à risque <strong>de</strong> portage <strong>de</strong>SARM étaient isolés préventivement jusqu’au retour durésultat du dépistage. La prévalence du portage à l’admissionétait <strong>de</strong> 6,6 %. Les dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> réponse étaient <strong>de</strong>46 heures pour <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> c<strong>la</strong>ssique et <strong>de</strong> 22 heurespour <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>. Sur <strong>la</strong> base d’un dépistage à <strong>la</strong>sortie, 3,2 % <strong>de</strong>s patients ont acquis un SARM dans legroupe avec dépistage c<strong>la</strong>ssique, et 2,8 % dans le groupedépistage rapi<strong>de</strong> (différence non significative). Pourtant,le dépistage rapi<strong>de</strong> permettait <strong>de</strong> réduire significativement<strong>la</strong> durée sans <strong>précautions</strong> contact, <strong>de</strong> 389 à 213journées, mais ces durées ne représentaient qu’une faibleproportion <strong>de</strong>s journées d’hospitalisation <strong>de</strong>s patientsporteurs <strong>de</strong> SARM.Malgré l’excellente qualité méthodologique et le grandnombre <strong>de</strong> patients inclus dans ces trois étu<strong>de</strong>s, les résultatssont discordants. Comme dans les étu<strong>de</strong>s antérieures,les raisons en sont multiples : étu<strong>de</strong>s historiques avantaprès,facteurs <strong>de</strong> confusion nombreux et pas tous pris encompte, autres interventions menées concomitammentaux mesures décrites, niveau d’observance <strong>de</strong>s <strong>précautions</strong>contact.En regard <strong>de</strong> ce dépistage plus ou moins rapi<strong>de</strong>, se pose<strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’isolement dit préventif, c’est-à-dire mis enp<strong>la</strong>ce à l’admission <strong>de</strong>s patients, dans l’attente <strong>de</strong>s résultats<strong>de</strong> dépistage. Il peut s’agir <strong>de</strong> tous les patients admis(parfois en réanimation) ou <strong>de</strong>s patients à haut risque <strong>de</strong>portage en réanimation et parfois en court séjour. Sonefficacité n’est pas démontrée [179].3.1.7 Décontamination du portage <strong>de</strong> SARMLa décontamination du SARM donne <strong>de</strong>s résultatsvariables selon les étu<strong>de</strong>s. En ce qui concerne le portagenasal, le taux d’éradication par <strong>la</strong> mupirocine pendant5 à 7 jours était élevé dans certaines étu<strong>de</strong>s, d’environ80 % en réanimation [132] ou en court séjour [184], etmême <strong>de</strong> 93 % en SSR-SLD [124,185]. La seule étu<strong>de</strong>randomisée en double aveugle n’a mis en évi<strong>de</strong>nce uneRecommandations nationales - prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>transmission</strong> <strong>croisée</strong> • hygiènes • volume XVII - n°2 119

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