BéginNous sommes Nombreux à croireque les eNtreprises coopérativesbâtisseNt uN moNde meilleur.Caisse populairedu Mont-RoyalCoopérer pour créer l’avenir
Photo : Jean-François hamelinSur leSpaS dud r JulienJérôme savary marche sur les traces du D r Julien, et ce,pour une troisième saison. À chaque numéro de L’Itinéraire,les nombreuses rencontres du journaliste avec le créateurde la pédiatrie sociale, des enfants et des personnes del’entourage de cet homme exceptionnel vous permettent dedécouvrir son univers.Julie DesharnaisDIRECTRICE DEUX fOIS PLUTÔT qU’UNEJéRÔmE SAVARYSon pas énergique et volontaire le laisse présager; sa voix vive et assurée le confirme :Julie Desharnais assume son rôle avec aisance. Directrice à la fois du centre depédiatrie sociale en communauté (CPSC) de Hochelaga-Maisonneuve et de celui deCôte-des-Neiges, «la personne idéale à ce poste», selon le D r Julien, bénéficie de laconfiance totale du fameux pédiatre social. Le capitaine du bateau, c’est elle.Pour Gilles Julien, la cohésionexceptionnelle de ses deux équipes depédiatrie sociale est due en bonne partieau leadership de cette travailleuse socialede formation, qui visite encore les famillesà l’occasion afin de garder contact avecde dures réalités. «Julie est quelqu’unde très précieux dans une organisation,dit-il. Elle est appréciée de tous et apportebeaucoup de cohésion dans notre équipemultidisciplinaire. En situation de crise,elle est parfaite pour guider son équipe. Jecompte beaucoup sur elle.»PARCOURS DéCIDéMadame Desharnais ne serait peut-êtrepas à la tête de deux centres de pédiatriesociale si, lorsqu’elle avait 20 ans, elle nes’était pas retrouvée aux premières logesde la «misère humaine», selon ses mots.Préposée à l’accueil au Centre local desanté communautaire (CLSC) du centreville,elle y a rencontré une clientèletrès marginalisée : prostitution, maladiementale, itinérance... «C’était un peusurréaliste pour une jeune femme de 20ans», souligne-t-elle avec le recul. Là-bas,elle rencontre également des médecinset des travailleurs sociaux dévoués.Cette expérience la motivera à devenirtravailleuse sociale.Elle œuvre ensuite comme travailleusesociale en milieu scolaire dans le quartierHochelaga-Maisonneuve, ce qui l’amèneen 1999 à rencontrer le D r Julien, qui suitnotamment les élèves de l’école Saint-Clément. En 2007, Julie Desharnais vients’ajouter à l’équipe du célèbre pédiatre.«Avant même qu’elle embarque avec nous,je connaissais ses qualités remarquables detravailleuse sociale, indique-t-il. Et elleavait de l’ambition.»La journée où elle va recevoirson diplôme, je serai aussifière d’elle que de mes enfantsqui ont fini leur cégep.- Julie desharnais,au sujet d’une jeunefemme suivie par le dr Julien depuis sa naissanceJulie Desharnais maîtrise aujourd’huitoutes les subtilités de la «méthode Julien».Elle connaît les changements profondsque peut déclencher cette façon uniqued’intervenir auprès des enfants. «Chaquejour, nous constatons que nous intervenonsdans la bonne direction : les enfantsvont mieux, ils se sentent en confianceavec nous.» Les enfants vulnérables deHochelaga-Maisonneuve et de Côte-des-Neiges finissent par retrouver foi en leurspropres moyens.Comme Valérie, par exemple, que leD r Julien suit depuis sa naissance. Âgéede 20 ans, elle s’apprête à vivre une grandevictoire alors que sa vie se résumaitjusqu’alors à des traumatismes et deséchecs. «Quand j’apprends qu’en avril ellecommencera des cours de cuisine qu’ellea hâte de réussir, notre travail prend toutson sens, souligne Mme Desharnais.Pourtant, c’était loin d’être gagné, carson histoire personnelle est vraimentheavy.» La réussite de ces jeunes adultesque l’équipe suit depuis leurs premiers pasdans la vie tient particulièrement à cœurà cette femme déterminée, âgée de 41 anset mère de trois enfants. «La journée oùValérie recevra son diplôme, je serai aussifière d’elle que de mes enfants qui ont finileur cégep.»L’approche du D r Julien favorise de façonextraordinaire la résilience que l’onconstate chez ces enfants vulnérables,selon la directrice. «Avant de rencontrer leD r Julien, je n’avais jamais vu de médecinregarder un enfant dans les yeux et prendrele temps de lui demander “C’est quoi tonrêve?” Sa façon d’intervenir est unique.»Julie deshARnAis, diRectRice des cPscde hochelAGA-MAisonneuve etde côte-des-neiGesPhoto : Michel GAuthieRL’ItInéraIre15 janvier 201323