25- la mobilisation des moyens pour atteindre lesObjectifs du millénaire pour le développement(OMD) à l’horizon 2015.Plus récemment, la Table ronde internationale deMarrakech, tenue en février 2004, a mis l’accent surla nécessité d’assurer le suivi et la gestion dudéveloppement axée sur les résultats 15 . La mise enœuvre de toutes ces initiatives requiert uneimportante masse d’informations statistiques queles SSN doivent pouvoir fournir dans les conditionsadéquates, notamment dans le respect des principesfondamentaux de la statistique publique, desrecommandations du Système général de diffusiondes données (SGDD) du FMI et des exigencesénoncées par la rencontre de Marrakech.Ainsi, le retour à une pratique de la planification dudéveloppement, pour la mise en œuvre de stratégiesde lutte contre la pauvreté, réhabilite le rôle desservices d’aide à la décision. L’élaboration duDSRP, sa mise en œuvre et la nécessité d’évaluerses résultats apparaissent comme une opportunité,mais comportent aussi des risques pour les SSN.Opportunité car toutes les parties prenantes dans leprocessus DSRP ont besoin d’informationsstatistiques fiables et sont disposées à assurer lefinancement de leur production. Risques car lesutilisateurs souhaitent obtenir un grand nombred’indicateurs complexes qui ne peuvent êtrecalculés que si l’on dispose de données statistiquespertinentes dont la production demande à la foisplus de temps, des bases appropriées et desarbitrages émanant de plusieurs échelons dedécision.Sur le plan socio-politique, au début des années 90,le processus de démocratisation, avec sescorollaires de décentralisation et dedéconcentration, a fait prendre conscience par tousles acteurs du développement socio-économique etculturel de la nécessité de disposer d’uneinformation fiable pour alimenter la bonnegouvernance prônée par le Nouveau partenariatpour le développement de l’Afrique (NEPAD) et àtravers le Mécanisme africain d’évaluation par lespairs (MAEP). Le contexte actuel de libéralisationdes économies et de mondialisation a suscité lebesoin et la nécessité d’une intégration économiqueplus poussée des pays de la région. C’est dans cetteoptique qu’ont vu le jour en 1994, l’Unionéconomique et monétaire ouest-africaine (UEMOA)et la Communauté économique et monétaired’Afrique centrale (CEMAC) 16 qui regroupentquatorze des dix sept Etats membres d’AFRISTAT.15Cf. www.worlbank.org/data/results.html et lenuméro 28 de La Lettre d’AFRISTAT.16CEMAC : Communauté économique et monétaired’Afrique centrale (Cameroun, Centrafrique, Congo,Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad).Ces efforts d’intégration exigent des donnéesstatistiques comparables élaborées selon desméthodologies harmonisées.A la veille du démarrage du deuxième cycle defonctionnement d’AFRISTAT, malgré unecroissance honorable de 5% des économies de lasous-région et l’accroissement de 2,7% du PIB partête en 2004, les inégalités sociales et la pauvretépersistent, et l’espoir de voir la pauvreté se réduirede moitié d’ici à 2015 s’amenuise. Les stratégies dedéveloppement des prochaines années devront doncreposer sur des données plus abondantes et desévaluations pertinentes afin de guider les décideursavec plus d’objectivité. AFRISTAT a tenu comptede ces évolutions dans la conception de sonprogramme stratégique de travail 2006-2010.Analyse du mécanisme d’appui aux SSNdes Etats membresLa finalité du système statistique : satisfaire lademande finançable de données statistiquesPour apporter un appui efficace aux SSN de sesEtats membres ainsi qu’au processusd’harmonisation régionale, AFRISTAT et lesInstituts nationaux de statistique (INS) doiventavoir une vision commune des problèmes et dessolutions à leur apporter. Cette vision consisted’abord à bien distinguer le « système statistique »qui est un système productif associant les INS et lesservices statistiques sectoriels, du « systèmed’information statistique » qui organise les donnéesproduites en un système d’information cohérent.La donnée statistique est le matériau utilisé dans leprocessus d’aide à la décision, qui permet d’étayerune évaluation, une étude, une simulation d’effetsde politiques, etc. Ce sont les services etorganismes chargés de ce type de travaux pour lesadministrations, les grandes entreprises, lesorganisations patronales, les centrales syndicales, lasociété civile, etc., qui sont les véritablesdemandeurs de données statistiques, influençant dece fait la définition de la demande. C’est pourquoile moteur de la statistique réside dans ces servicesd’aide à la décision : planification, prévision,stratégie de développement et de lutte contre lapauvreté, etc.Problèmes spécifiques des SSN : desfinancements insuffisants et des capacitésinstitution-nelles peu adaptéesDans bon nombre de pays, les capacités statistiquesn’ont pu être maintenues et sont devenues si faiblesque les systèmes statistiques nationaux ne sont plusen état de répondre à un réveil de la demande. Ilfaut, en effet, un effort soutenu pendant plusieursannées pour restaurer la qualité des répertoires etSTATECO N°100, 2006
26bases de sondage ou pour reconstituer des équipesde professionnels compétents. Pendant la périodedes programmes d’ajustement structurel, laproduction statistique est devenue très faible car lesministères du Plan ont vu se réduire leur influence ;les INS n’ont produit les statistiquesmacroéconomiques qu’avec beaucoup de difficultéset de retard. Aujourd’hui, une demande plusstructurée semble se construire autour des besoinsde suivi et évaluation des DSRP et des OMD.Non soumis à une pression des utilisateursnationaux, les décideurs politiques n’ont plusaccordé au SSN les moyens indispensables pourassurer la production statistique, et encore moinsceux pour maintenir sa capacité de production. Enréaction, la tendance actuelle est souvent deconsidérer que, puisque les partenaires techniqueset financiers sont les seuls à accorder del’importance à l’information statistique, il leurrevient de la financer. Enfin, la faiblesse de laculture statistique et le mauvais fonctionnement desinstances de concertation permanente, comme leConseil national de la statistique, constituent lesprincipaux freins du développement de la statistiquedans ces Etats.Vision à long terme d’AFRISTATLa vision d’AFRISTAT est de faire de la statistiqueune réalité quotidienne dans les Etats membres entant qu’instrument d’intégration économique et unoutil incontournable pour la formulation, la mise enœuvre et le suivi et évaluation des programmes etprojets mis à la portée de tous, politiques, décideurspublics, secteur privé et société civile. Ceci exigerad’AFRISTAT, d’ici dix ans, de bénéficier toujoursplus de la confiance de ses Etats membres, desorganisations sous-régionales auxquelles ilsappartiennent et de leurs partenaires techniques etfinanciers. L’institution sera renforcée dans sonsavoir-faire et ses compétences pour mieux servir ledéveloppement en Afrique subsaharienne endynamisant les SSN dans leurs rôles essentiels deprincipaux fournisseurs de données statistiques.Pour ce faire, AFRISTAT s’attachera à assurerl’expansion de son action dans tous les domaines dela statistique sociale, économique etdémographique.AFRISTAT est ainsi devenu un lien indispensableentre les SSN, prouvant une réelle appropriation del’institution par ses États membres. Bon nombred’organisations internationales, régionales et sousrégionalesont su tirer parti d’une collaborationétroite avec AFRISTAT confirmant ainsi saréputation de pôle de compétence en Afriquesubsaharienne en matière de renforcement descapacités statistiques. Cependant, de nombreuxdéfis en matière d’information statistique restent àrelever pour permettre d’accompagner plusefficacement les Etats membres dans leur recherchede solutions.Encadré 1 : Demande finançableLa demande finançable de données statistiquesEn tant que système productif, le système statistique doit satisfaire les besoins des utilisateurs grâce à uneproduction régulière et durable.La demande est qualifiée de « finançable » lorsque la production est régulièrement et efficacement prise encharge pour couvrir les besoins exprimés par les utilisateurs. Une telle demande ne couvre que les besoins quisont accompagnés de financement.Les données statistiques constituent un bien public qui doit être mis à la disposition de tous. Leur productiondoit être financée majoritairement par la puissance publique selon les capacités de production de l’INS et desservices sectoriels. La production statistique est donc le résultat d’une négociation entre trois parties : lesfinanceurs, notamment la puissance publique, les utilisateurs (actionnés par des initiatives internationales) et lesproducteurs.Défis en matière d’informationL’information et le savoir émergent aujourd’huicomme de nouvelles ressources économiques et desfacteurs de compétitivité internationale.L’émergence d’une la société de l’informationreprésente l’un des moyens puissants de sortirl’Afrique de la pauvreté. Ainsi, l’informationconstitue-t-elle une ressource économique 10 que les10 Cf. les travaux de la quatrième réunion du CODI(Comité de l’information pour le développement de laCEA) sur le thème « Information comme ressourceéconomique », Addis-Abeba (Ethiopie), 25-28 avril 2005.STATECO N°100, 2006
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