(A)menagerun bien commun :le <strong>foncier</strong>Deux SCoTs concernentle territoire Ardèche <strong>verte</strong>Sur les 6 Communautés de Communes que composentle Pays Ardèche <strong>verte</strong>, seules 2, celles du Pays de SaintFélicien et du Haut Vivarais, ne sont pas encore concernées.A l’horizon 2017 au plus tard, ces 13 communesnon cou<strong>verte</strong>s par un SCoT verront leur liberté d’ouvrirde nouvelles zones à l’urbanisation soumise à des restrictions.SCoT des Rives du Rhône, du Bassin d’Annonay, Rovaltain Drôme-ArdècheLe SCoT du Bassin d’AnnonaySource : DDT ArdécheUn premier schéma de planification avait été élaborépar l’Etat en 1975, et révisé par les élus et acteursdu territoire réunis en syndicat en 2002. Le périmètres’est depuis réduit pour compter 36 communes et52 000 habitants.En 2010, le Syndicat mixte du SCoT a lancé la révisionde ce document et a engagé une démarche de fusionavec le SCoT voisin des Rives du Rhône afin de mieuxprendre en compte les interconnexions du Bassin d’Annonayavec la vallée du Rhône.Le dispositif de révision-fusion du SCoT du Bassin d’Annonayavec le SCoT des Rives du Rhône a été enrichid’une démarche de consultation très large avec desateliers de travail (décembre 2010, avril <strong>2011</strong>, juillet<strong>2011</strong>) pour aboutir à la réalisation d’un diagnosticterritorial partagé.2012 verra l’élaboration duProjet d’Aménagement etde Développement Durableavec un volet très détaillé surles objectifs en matière dedéveloppement de l’habitatafin de vérifier la concordanceavec le SCoT des Rivesdu Rhône.www.scot-bassin-annonay.frwww.scot-rivesdurhone.comLe SCoT Rovaltain Drôme-ArdècheAvec 106 communes et plus de 300 000 habitants, leSyndicat Mixte du SCoT Rovaltain Drôme-Ardèche, crééen juillet 2010, a entamé plusieurs chantiers de travaildès <strong>2011</strong> et notamment : le diagnostic du territoire,l’animation du dispositif participatif, le travail de prospective,le schéma d’urbanisme commercial, l’étudede l’état initial de l’environnement, l’identification desespaces agricoles à enjeux, l’aménagement des axesstructurants, le Plan de Déplacements Urbains et gares,etc…L’adoption du Schéma de Cohérence est prévue pour lafin 2013, mais les réflexions sur le <strong>foncier</strong> s’engagentdès à présent, en particulier pour :- L’identification des espaces agricoles à enjeux :l’étude en cours devra permettre d’identifier des zonesà enjeux pour l’agriculture ainsi que la biodiversité ouencore la ressource en eau. Ces zones seront intégréesdans les documents du SCoT.- L’aménagement des axes structurants : commentgérer l’urbanisation et proposer des formes d’aménagementet de préservation coordonnées sur les axesstructurants ? Une première expérimentation est encours en bordure de l’axe Valence-Romans.- Le suivi des documents d’urbanisme : le Syndicatmixte du SCoT doit se prononcer sur l’ouverture àl’urbanisation des terres agricoles ou naturelles. Afind’être en conformité avec les objectifs de sauvegardedes terrains agricoles et d’équilibre rural-urbain, uneméthode d’instruction a été définie en associant lesorganisations professionnelles et les intercommunalitésconcernées.www.scotrovaltain.fr2SYNDICAT MIXTE ARDECHE VERTE - LA LETTRE N°8 - NOVEMBRE <strong>2011</strong> - (A)MENAGER UN BIEN COMMUN : LE FONCIER
Les enjeux <strong>foncier</strong>s en Rhône-AlpesLa Région Rhône-Alpes travaille actuellement à l’élaborationde sa nouvelle politique foncière. Un diagnostic completréalisé en <strong>2011</strong>à l’échelle de la région permet de bienidentifier les grands enjeux régionaux.La consommation excessive du <strong>foncier</strong> agricoleDepuis 2006 ; ce sont plus de 6 500 ha de terres agricolesqui disparaissent chaque année en Rhône-Alpes. Au-delàde ces chiffres, la réalité est inquiétante face aux enjeuxdu maintien de l’activité agricole et de satisfaction desbesoins alimentaires :- disparition des meilleures terres du fait de leur localisationprivilégiée dans les zones de pression périurbaines,- morcellement des zones agricoles,- baisse du nombre d’agriculteurs propriétaires (- 30%de 2000 à 2007),- difficultés de transmission/installation des exploitationsagricoles,- fragilisation des filières.L’étalement urbain en Rhône-AlpesL’observation des indicateurs <strong>foncier</strong>s de l’activité économiqueet de l’habitat montrent clairement que ce sontles territoires ruraux et les territoires proches des pôlesurbains qui présentent des consommations foncières parnouvel habitant les plus élevées. Les dynamiques les plusfortes se présenteraient là où l’activité de constructionen maison individuelle est encore très prégnante.L’étude a permis de réaliser un travail d’anticipationà l’échelle de la région. A l’horizon 2040, au rythmeactuel, près de 49 000 hectares supplémentaires seraienturbanisés.Quelques outils au service des collectivitésIl existe aujourd’hui 5 établissements publics <strong>foncier</strong>s(EPF) en Rhône-Alpes au service des intercommunalités.Ils permettent de constituer des réserves foncières.En Ardèche <strong>verte</strong>, EPORA (EPF d’Etat) est en mesured’intervenir.www.epora.frPar ailleurs, il existe aujourd’hui un certain nombred’outils, encore peu mobilisés, permettant aux collectivitésd’agir sur la maîtrise du <strong>foncier</strong>. On notera entre autresla Zone Agricole Protégée (ZAP).L’exemple de la Zone Agricole Protégéede Châteauneuf-sur-IsèreChâteauneuf-sur-Isère est une commune drômoise de8 739 habitants fortement marquée par l’agriculture.Du fait de son emplacement stratégique, la communeest soumise à une très forte pression foncière. Faceà ce constat, les élus se sont lancés dans la mise enplace d’une Zone Agricole Protégée d’une superficied’environ 1 803 hectares.Une ZAP consiste, par la création d’une servituded’utilité publique, à soustraire de la pression urbainedes espaces agricoles ayant un intérêt général, soit enraison de la qualité de leur production, soit en raisonde leur localisation géographique.La commune compte donc sur cet outil pour pérenniserles exploitations agricoles et sécuriser les investissementsfaits par les agriculteurs, développer uneagriculture durable, répondre à une demande d’approvisionnementlocal des particuliers et de la restaurationcollective et préserver un paysage agricole.Préservation du <strong>foncier</strong> : les citoyens se mobilisentA travers l’outil associatif, la collecte de dons ou encorel’épargne solidaire, les citoyens offrent la possibilité àdes porteurs de projets agricoles de s’installer.L’exemple de l’associationTerres du lacTerres du Lac a pour objectif d’acheter, autourdu lac d’Annecy, des terres mises librement surle marché et classées « agricoles » ou « naturelles »afin de les préserver de l’urbanisation de manièrepérenne.Pour mener à bien ce projet, et en lien avec les outilset initiatives publics existants (Conservatoire du Littoral…),l’association vise à mobiliser des dons pour lesacquisitions. Ces dons proviennent d’une part, d’unmouvement citoyen et, d’autre part, de partenaireséconomiques et financiers (mécénat privé). A la suited’un achat, l’association loue les parcelles à un agriculteurde manière à payer les impôts <strong>foncier</strong>s et autresdépenses de fonctionnement.SYNDICAT MIXTE ARDECHE VERTE - LA LETTRE N°8 - NOVEMBRE <strong>2011</strong> - (A)MENAGER UN BIEN COMMUN : LE FONCIER 3