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42 vive le sportPierre Chabas,ou l’histoire du vélo gapençaisOn ne peut imaginer une organisation de vélo sans croiser lafrêle silhouette de l’ami Pierre… Un peu comme s’il avaittoujours été là ! Pierre Chabas est un passionné de vélo, maisdu côté organisateurs et bénévoles. Quand il faut donner uncoup de main, il répond toujours présent !D’où vient cette passion du vélo et cette envie de donnerbeaucoup de temps pour que d’autres puissent faire du vélo ?J’aime le vélo depuis ma plus tendre enfance et à l’âge de 7, 8 ans,j’allais déjà voir les grands champions des courses cyclistes, sur leTour de France, le Critérium du Dauphiné Libéré et une épreuve quin’est plus ici : le Tour du Sud-Est. Je n’ai jamais pu faire de vélo pourdes raisons familiales, mais j’ai suivi tous les champions locaux telsque Roger Hermelin, Germain Jouffrey, Raymond Mézenc qui a participéà une arrivée du Tour ici par le col de la Sentinelle dans les années57, et Jean-Pierre Arnaud, originaire de Serres, qui a totalisé plus de200 victoires en course. Je suis devenu dirigeant de La PédaleGapençaise en 1964, grâce au Président de l’époque Pierre Dao.J’avais 20 ans, et j’y suis toujours ! Au début, j’étais secrétaire adjoint,puis directeur sportif des jeunes. Je suis devenu président en 1978. En77, j’avais créé un comité départemental officieux qui s’appelait l’unioncycliste et je suis rentré au Comité de Provence où je suis restéjusqu’en 2009 en tant que vice président. Nous avons organisé diversesépreuves dont deux championnats de France. Aujourd’hui, je suistoujours vice président de la Pédale Gapençaise. Cela fait donc 46 ansde présence au club !Qu’est-ce qui t’a marqué durant ces 46 années de bénévolat ?L’épreuve du Champsaur me tenait beaucoup à cœur. Malgré l’étroitessedes routes, on y a organisé un championnat de Provence en1975, puis on a réuni sou par sou le budget pour y organiser leChampionnat de France de 1992. Cela s’est refait en 2005, mais celaavait été plus facile grâce à la mobilisation intercommunale, départementaleet régionale.Quelle différence fais-tu entre le vélo des années 60,et le vélo d’aujourd’hui ?Cela a changé du tout au tout, mais je me suis toujours adapté sansdifficulté. Quand le bicross, puis le VTT sont arrivés, on a suivi. Ca mefait plaisir quand je vois qu’en mutualisant trois clubs et avec l’aide dela mairie, on a réussi à employer un jeune comme Rémi Fabrègues quiapporte aujourd’hui beaucoup au vélo par sa passion et son professionnalisme.La principale différence entre hier et aujourd’hui,c’est l’émergence de diverses pratiques autourdu vélo de route…Tout à fait ! Un point négatif toutefois, les difficultés croissantes pourorganiser des épreuves, car on nous demande aujourd’hui énormémentau niveau sécurité. Depuis l’an dernier, on nous impose un docteur,ce qui est normal, une ambulance, mais en plus, il faut la CroixRouge ! C’est une augmentation des frais, et les collectivités ne peuventplus suivre. Dans les années 70, on organisait 23 courses pour leslicenciés FFC. Maintenant, il n’y a presque plus de compétiteurs ausens fédéral du terme. Dans le département, il y a 4 ou 5 coureurs de3ème catégorie FFC et c’est tout. Il y a encore des jeunes heureusement,grâce aux écoles de sport et aux bénévoles. Il y a des minimeset des cadets, mais quand ils arrivent juniors, ils disparaissent pourfaire leurs études. Bien sûr, il y a beaucoup de coureurs loisirs qui fontdu vélo pour eux et participent à des cyclosportives. Mais le « vrai coureur» est en voie de disparition et c’est une difficulté pour la pérennitédu vélo de route classique. Aujourd’hui, on passe des dimanches sansorganisation de course, ce qui était rarement le cas auparavant. Unecarrière de vélo classique de route est devenue difficile à envisagerpour un jeune, vu le niveau requis pour passer un jour professionnel.L’offre est aussi plus ludique avec le VTT ?Il y a de ça ! Mais le VTT n’empêche rien, parce que notre championlocal de VTT Stéphane Tempier, quand il est libre, il vient courir sur laroute. Le problème, c’est bien une évolution du monde qui recherchetrès vite les sensations avec peu de travail sportif !A la Pédale Gapençaise, vous organisez une cyclosportive,l’Alpigap. Quelle est l’origine de cette course ?C’est Michel Rodriguès qui a nous insufflé cette idée. J’avais aidé le dynamiqueet affable président du CC Gap Yvon Didier dans les années 80,pour monter et organiser l’épreuve cyclotouriste des 13 cols qui a connuun grand succès. Et après son tragique décès sur son vélo emporté parun chauffard lors d’une diagonale dans le secteur de Valence, on a euenvie de continuer dans le même esprit. En 1997, on s’est lancé. La villede Gap nous a tout de suite aidés. Cette année, on lance de nouveauxparcours et on retrouve le Col du Noyer. Avec le Tour de France qui ypasse, ça s’imposait ! On va aussi du côté de Tallard – Barcillonnette : Lesparcours seront ainsi plus faciles et plus à la portée de tous.M a g a z i n e d e l a V i l l e d e G a p • j u i n 2 0 1 0 • N ° 6