<strong>Principes</strong> <strong>directeurs</strong> re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> chiropratiqueSection II: <strong>Principes</strong> <strong>directeurs</strong> re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong>sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> chiropratique1. IntroductionLes soins chiropratiques dispensés <strong>de</strong> manière compétente et appropriée sont sûrs etefficaces <strong>pour</strong> prévenir et traiter un certain nombre <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> santé. Lesprotocoles manuels utilisés en chiropratique présentent toutefois certaines risques etcontre‐indications connus.Bien qu’il n’entre pas dans le cadre du présent document <strong>de</strong> passer en revue lesdiverses indications <strong>de</strong>s soins chiropratiques et les données <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche quiviennent les étayer, nous examinerons dans cette section les contre‐indications auxprincipaux procédés thérapeutiques utilisés par les chiropraticiens, à savoir techniquesd’ajustement, <strong>de</strong> manipu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> mobilisation généralement connus sous le nom <strong>de</strong>manipu<strong>la</strong>tion vertébrale.Contrairement à ce qu’en pensent <strong>de</strong> nombreux soignants, <strong>la</strong> chiropratique n’est passynonyme <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> techniques manipu<strong>la</strong>tives particulières et ne se limite pasà celles‐ci. L’ «ajustement » et diverses thérapies manuelles sont au centre <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>sopératoires du chiropraticien : cependant, <strong>la</strong> profession en tant que service <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>premier contact possè<strong>de</strong> les qualifications qui s’y rattachent et se conforme auxobligations que ce statut lui impose.L’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> chiropratique comporte toute une gamme <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s diagnostiquesgénérales et sélectives, y compris l’imagerie du squelette, les analyses <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire,les évaluations orthopédiques et neurologiques, ainsi que <strong>la</strong> perception tactile etl’observation. Pour traiter les patients, le chiropraticien utilise l’ajustement vertébral etd’autres thérapies manuelles, <strong>de</strong>s exercices <strong>de</strong> rééducation, <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> soutien etd’appoint, et il les instruit et conseille.. La chiropratique met l’accent sur <strong>la</strong> prise encharge conservative du système neuromusculosquelettique, sans avoir recours auxmédicaments ou à <strong>la</strong> chirurgie.19
<strong>Principes</strong> <strong>directeurs</strong> <strong>pour</strong> <strong>la</strong> <strong>formation</strong> <strong>de</strong> base et <strong>la</strong> sécurité en chiropratique2. Contre-indications à <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tionvertébraleLa manipu<strong>la</strong>tion vertébrale est <strong>la</strong> principale procédure thérapeutique qu’utilisent leschiropraticiens et comme elle implique un mouvement contrôlé visant à amener unearticu<strong>la</strong>tion au‐<strong>de</strong>là <strong>de</strong> sa limite active <strong>de</strong> mouvement, les chiropraticiens doiventrepérer les facteurs <strong>de</strong> risque qui contre‐indiquent l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion ou à<strong>la</strong> mobilisation (19, 20, 21).Les manipu<strong>la</strong>tions peuvent être c<strong>la</strong>ssées en techniques non spécifiques à levier long,ou en techniques spécifiques à levier court à gran<strong>de</strong> vitesse et faible amplitu<strong>de</strong> (lesformes les plus courantes <strong>de</strong> l’ajustement chiropratique) qui font bouger unearticu<strong>la</strong>tion au travers <strong>de</strong> ses gammes <strong>de</strong> mouvement passif et actif <strong>pour</strong> atteindrel’espace paraphysiologique (22).Lorsque l’articu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>meure dans une gamme <strong>de</strong> mouvements passifs et qu’on nelui applique ni impulsion ni force soudaine, il y a mobilisation.Les contre‐indications <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion vertébrale vont <strong>de</strong> <strong>la</strong> non‐indication lorsque<strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion ou <strong>la</strong> mobilisation n’ont aucun effet positif sans toutefois avoir d’effetnégatif, à <strong>la</strong> contre‐indication absolue lorsqu’elles présentent un danger <strong>pour</strong> <strong>la</strong> vie dupatient. Dans grand nombre <strong>de</strong> cas, <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion ou <strong>la</strong> mobilisation peuvent êtrecontre‐indiquées sur une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne vertébrale et avoir <strong>de</strong>s effets bénéfiquesdans une autre région (23). Par exemple, l’hypermobilité peut être une contreindicationre<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion d’une région <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne, mais elle peut aussiêtre une compensation à <strong>la</strong> restriction <strong>de</strong> mouvement d’une autre partie <strong>pour</strong> <strong>la</strong>quelle<strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion est le traitement indiqué (24, 25). Il va sans dire qu’outre <strong>la</strong>manipu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> mobilisation, le chiropraticien dispose d’un vaste registre <strong>de</strong>techniques manuelles à savoir, <strong>la</strong> traction manuelle, l’étirement passif, le massage, <strong>la</strong>compression ischémique <strong>de</strong>s points gâchette et <strong>de</strong>s techniques réflexes <strong>de</strong>stinées àdiminuer <strong>la</strong> douleur et les spasmes muscu<strong>la</strong>ires.Une bonne mobilisation et/ou manipu<strong>la</strong>tion vertébrale comporte l’application <strong>de</strong>l’impulsion avec <strong>la</strong> force nécessaire aux parties <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne qui sont ankylosées ouhypomobiles, tout en évitant les zones d’hypermobilité ou d’instabilité (26).Il existe un certain nombre <strong>de</strong> contre‐indications à <strong>la</strong> mobilisation et/ou à <strong>la</strong>manipu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s articu<strong>la</strong>tions, notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion vertébrale, qui sontpassées en revue dans les directives cliniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> chiropratique (27, 28) et dans <strong>la</strong>documentation chiropratique générale (29, 30, 31). Ces contre‐indications sont absolueslorsque le recours à <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion ou à <strong>la</strong> mobilisation d’une articu<strong>la</strong>tion estinapproprié parce qu’il comporte <strong>de</strong>s risques <strong>pour</strong> le patient (23, 32 :290‐291), oure<strong>la</strong>tives lorsque le traitement comporte <strong>de</strong>s risques <strong>pour</strong> le patient, mais que lepraticien en est conscient et modifie le traitement <strong>de</strong> manière à ce que le patient ne20