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ou Quercus coccifera dans la décennie suivant<br />
un feu (Retana et al., 2002), renseignant sur la<br />
dynamique écologique <strong>du</strong> milieu.<br />
A l’aide des cicatrices de feu présentes sur<br />
l’espèce étudiée, mais également grâce à<br />
l’analyse détaillée des cernes de croissance <strong>du</strong><br />
bois, il est possible d’estimer l’intensité<br />
(Fournier et al., 2013) et l’aire de propagation<br />
d’un incendie et de le dater. La mise en place<br />
d’un cerne de croissance se fait en plusieurs<br />
phases : une phase de croissance printanière<br />
(bois initial), une phase de repos <strong>du</strong>rant la<br />
période estivale et une reprise de croissance à<br />
l’automne (bois final) qui <strong>du</strong>re jusqu’à l’hiver<br />
(De Luis et al., 2009). La taille <strong>du</strong> cerne<br />
donne donc des indications sur les précipitations,<br />
les températures et les éventuelles<br />
perturbations intervenues <strong>du</strong>rant les phases de<br />
croissance initiale ou finale.<br />
Sur la base d’une étude dendrochronologique,<br />
l’étude présentée a pour but de dater des<br />
événements de feux, en se focalisant principalement<br />
sur la dynamique écologique <strong>du</strong><br />
couvert végétal. Avec l’aide de la base de<br />
données Prométhée, les dates des événements<br />
de feux sont précisées, afin d’établir les étapes<br />
de la succession écologique.<br />
MATERIEL ET METHODES<br />
1- Zone d’étude<br />
La zone d’étude se situe au nord de<br />
Montpellier, sur les communes de Guzargues,<br />
Assas, Saint-Bauzille-de-Montmel et Montaud<br />
(Fig. 1). Le paysage de cette zone est marqué<br />
par le passage de feux qui sont de plus en plus<br />
fréquents (recensés dans la base de données<br />
Prométhée depuis 42 ans). Dans cette région,<br />
l’activité agricole a considérablement diminué<br />
ces dernières décennies (http://www.herault.gouv.fr).<br />
Une terre à l’abandon favorise le développement<br />
de garrigues et de bosquets, et par<br />
conséquent présente plus de carburant qu’une<br />
terre cultivée. La colonisation de l’écosystème<br />
par les friches peut ainsi augmenter les<br />
chances de départ de feux (Fournier et al.,<br />
2012). Trois sites d’échantillonnage distincts<br />
ont été sélectionnés préalablement par les<br />
encadrants en fonction de passages unique ou<br />
multiples de feux :<br />
- site 1 (43°46’02.8"N, 3°56’47.8"E) :<br />
premier et deuxième feux ;<br />
- site 2 (43°42’10.4"N, 3°57’09.7"E) :<br />
premier feu ;<br />
- site 3 (43°42’35.4"N, 3°54’54.9"E) :<br />
deuxième feu.<br />
Seules ces informations étaient connues : les<br />
dates de feux ne nous ont pas été données. Sur<br />
chaque site, un quadrat de 10 x 10 m (100 m²)<br />
a été délimité et positionné dans un espace<br />
représentatif.<br />
2- Travail de terrain<br />
Les relevés de terrain ont été effectués <strong>du</strong> 21<br />
au 23 janvier 2015, et le même protocole a été<br />
suivi sur les trois sites. L’échantillonnage est<br />
proportionnel au temps de travail imparti.<br />
Concernant les relevés de données écologiques,<br />
un inventaire botanique et une mesure<br />
de la hauteur de la strate et de la densité en<br />
bois morts ont été réalisés. Pour ce faire, cinq<br />
quadrats de 1 m² ont été délimités à l’intérieur<br />
des 100 m² étudiés (Fig. 2). Toutes les espèces<br />
végétales présentes ont été identifiées avec<br />
l’aide des encadrants et de la Flore<br />
méditerranéenne (Tison et al., 2014). Une<br />
seconde prospection faite sur l’ensemble des<br />
100 m² a permis de relever les espèces<br />
présentes uniquement hors des cinq quadrats<br />
de référence, apportant une connaissance<br />
globale <strong>du</strong> site. Les proportions d’espèces<br />
recensées sur 100 m² ont été ramenées à<br />
l’hectare. La hauteur des strates a ensuite été<br />
estimée par cinq mesures dans chaque<br />
quadrat, à l’aide d’un mètre rigide et d’un<br />
clinomètre pour la strate arborée. Au niveau<br />
de l’échantillonnage dendrochronologique,<br />
des galettes ont été prélevées sur certains<br />
arbres morts dans les sites 1 et 3, tandis que<br />
des carottes ont été réalisées sur le site 2,<br />
dépourvu de nécromasse (Fig. 2). Les<br />
carottages ont été uniquement effectués sur<br />
six arbres, choisis aléatoirement, en fonction<br />
<strong>du</strong> temps dont nous disposions (deux arbres<br />
prélevés par personne).<br />
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