Echo de la Réhab - N°06 - Juillet 2012

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INTERVIEW DE FRANÇOISE SOURD, COMÉDIENNE
A ton avis, quelles sont les motivations profondes des gens attirés par la pratique théâtrale?
La passion?
F.S : La passion? C'est intéressant ce que tu dis... peut - être par faiblesse...
Je me suis souvent demandé pourquoi j'avais choisi l'expression théâtrale. L'art dramatique
s' étend du tragique à la comédie.
J'aime bien l'idée de pouvoir jouer plein de rôles. On s'amuse et on peut faire des expériences.
Dans « Les bonnes » de J.Genet, on arrive à comprendre en le jouant ce qui peut pousser
quelqu'un à faire des choses parfois irréversibles.
Roméo et Juliette... Rencontrer les grands mythes. A l'intérieur de nous, on a tout ça.
On a des tas de choses que l'on montre ou pas. Quand on joue au théâtre, il y a toujours ça : ce
qui se voit et ce qui ne se voit pas.
Dessin de
Christophe
M.
Y a t' il un danger de se prendre pour de vrai pour un personnage que l'on joue ?
F.S : Au cinéma peut - être davantage. Au théâtre, on répète avec les autres, plusieurs fois, alors
le psychodrame passe.
Jouer des choses proches de ce que l'on vit peut être parfois très dur... ou très facile.
Quel rôle vous déplairait-il de jouer ?
F.S : Les rôles de méchants. Est ce que je vais rencontrer le méchant en moi?
Mais du fait des répétitions, on prend de la distance. Michel Galabru par exemple, jouait à
appeler son personnage.
Cela doit être un grand travail de retenir son texte ?
F.S : La mémoire est une chose complexe.
Le corps a une mémoire. Les gestes que l'on fait en même temps que l'on dit son texte, aide à le
retenir. Les émotions également, qu'on joue et qui accompagnent le texte.
Et aussi la relation au partenaire. Tout ça contribue à aider le phénomène de répétition.
Et puis, on s'amuse.