URBAN BEAST Magazine #2 2016
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EDITO<br />
#EDITO | Urban <strong>BEAST</strong><br />
3<br />
En couverture<br />
(Design par Arnaud Meisch)<br />
© <strong>2016</strong> - Tous droits réservés :<br />
Revolution of the Eye<br />
Ernie Kovacs - Photofest<br />
Tattoo - nomi-chi.com<br />
gastowntattoo.com<br />
Star-Trek<br />
USS Enterprise NCC 1701<br />
Jackie Kennedy<br />
Exhibition Clip<br />
Everett Collection<br />
Shutterstock<br />
Selimaksan<br />
Getty Images<br />
YanaZ<br />
Getty Images<br />
Luxembourg city at night<br />
David Evers - Getty Images<br />
Ma première rencontre avec le mot Urban<br />
date d’un brief pris chez L’Oréal en 1996, il y<br />
a donc tout juste vingt ans. Une commande<br />
d’un board d’ambiance - un univers graphique<br />
- destiné à imaginer le repositionnement<br />
d’Harley-Davidson – sa version olfactive du<br />
moins – en direction d’une population devenue<br />
davantage citadine que rebelle des grands<br />
espaces. Exit Easy Rider et son exploration<br />
border line, chevelue et débridée : le monde<br />
devenait donc «Urban», il avait changé, nous<br />
le devions aussi.<br />
La deuxième moitié des nineties était une<br />
époque d’errances héritées et de timides<br />
explorations – vu d’aujourd’hui en tout cas.<br />
Internet était enfant, la génération X accédait<br />
progressivement au pouvoir, en quête de<br />
nouveaux repères mais dans le mimétisme<br />
carriériste de la précédente. Une génération<br />
formatée au mythe du mérite, habitée par le<br />
pressentiment que tout allait changer mais<br />
sans savoir vraiment quoi au fond. Et surtout<br />
comment.<br />
Vingt ans plus tard, un vent de liberté 2.0<br />
gonfle les voiles d’une nouvelle génération<br />
arrivant sur le marché du travail et de la<br />
consommation : cette bande de libertaires<br />
actifs et en quête de sens, nos fameux Y.<br />
La marque de Milwaukee mise donc sur la<br />
collaboration avec eux et donne par exemple<br />
du pouvoir - le guidon pour commencer - aux<br />
femmes, elles qui n’étaient autrefois que des<br />
bimbos passagères, des attributs du motard et<br />
de sa mécanique.<br />
Elle n’est pas la seule. Les marques comme<br />
Harley-Davidson se laissent désormais<br />
approprier, vous invitent à participer à des<br />
interactions d’envergure, en jouant avec<br />
la diversité créative d’un monde devenu<br />
collaboratif et exploratoire. L’erreur n’est plus<br />
seulement autorisée, elle est célébrée quand<br />
l’absence de prise de risque est stigmatisée.<br />
Bouh le méchant rentier, qu’il soit immobilier<br />
ou intellectuel.<br />
Pour favoriser cette tendance, on n’impose<br />
plus du prêt-à-penser, on interagit avec des<br />
communautés, des influenceurs dont l’infinité<br />
d’hashtags remplace les Just do it et les<br />
Séchere Wee. Au diable les codes imposés, les<br />
guidelines et les protocoles. Jouons ensemble,<br />
réinventons-nous ensemble. Et le résultat est<br />
magnifique.<br />
Le mouvement se viralise, il est en nous et tout<br />
autour de nous. Il touche le monde du travail,<br />
la mode, la culture, la santé, les technologies.<br />
On interroge et on s’interroge, tel le Data<br />
God de Facebook qui claque la porte en<br />
fulminant que “les cerveaux les plus brillants<br />
de sa génération ne pensent qu’à inventer de<br />
nouveaux moyens de nous faire cliquer sur<br />
des publicités” - et y’en a marre.<br />
Nous ne sommes plus ces maillons aveugles,<br />
passifs et dociles. Une réelle reprise du pouvoir<br />
est en cours, elle préfigure une explosion de<br />
créavité, un mélange d’influences et une<br />
certaine idée de la spontanéité. Il était temps<br />
que nous reprenions le pouvoir, le chemin de la<br />
pensée, et participions à la destinée du monde.<br />
Cette jeune génération a un enthousiasme<br />
contagieux : la création d’entreprise à la<br />
retraite est une tendance en plein essor.<br />
Et si enfin, en abandonnant le confort pour<br />
l’innovation, en lâchant la proie pour l’ombre,<br />
nous trouvions la lumière ? Bénis soient<br />
ceux qui cherchent à tâtons, expérimentent<br />
et partagent. Ici et maintenant, comme via<br />
Snapchat et Periscope. La quête d’éternité<br />
laisse sa place à la richesse de l’instantané, au<br />
moment présent. Et le moment présent, c’est<br />
la vie.<br />
Connectons-nous* à tout cela, beast mode on !<br />
* via beastmagazine.lu par exemple<br />
au hasard bien sûr.<br />
FABIEN AMORETTI<br />
Managing Editor<br />
@fabienamoretti<br />
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