La place de l’identité dans une société cyberpunk

@nomeji_
d’un Shell peut être comparée à notre conception actuelle d’un cyborg. Une fois connectés, le
Ghost et le Shell sont intimement liés et chacun se mélange à l’autre formant alors un tout
indissociable. Cette connexion est appelé plongeon. C’est autour de ces deux principes que
s’axe tout l’univers de Ghost in the Shell. Un exemple de Shell dans le film est une voiture
auquel on peut se connecter en utilisant des fils reliés à notre Ghost permettant ainsi de la
conduire et de voir la route à travers des caméras placées sur la voiture.
Le film nous place au cœur d’une enquête sur un mystérieux hacker, le « Puppet Master ».
L’enquête est menée par le major Motoko Kusanagi et Batou de la section 9. Cette division de
la police est celle qui s’occupe des affaires de terrorisme et plus spécifiquement de
cybercriminalité. La spécialisation de la brigade implique que ses membres soient à la pointe
de la technologie. C’est le cas de Matoko Kusanagi qui possède un corps entièrement
robotique équipé d’une technologie de camouflage lui permettant de se rendre invisible. Pour
ce qui est de Batou, il n’est que partiellement cyborg. Il possède des yeux bioniques
améliorant sa perception ainsi qu’un bras artificiel décuplant sa force. Ses yeux lui permettent
par exemple d’identifier un individu suspect au milieu d’une foule. Les progrès de la biologie
permettent aussi diverses amélioration comme par exemple le boost du cerveau dont sont
équipé tous les membres de la section 9.
C’est ainsi qu’on en arrive à la question de l’identité. Mamoru Oshii nous confronte à cette
question : « l’homme privé de son enveloppe corporel conserve-il son identité ou devient-il
une machine ? ». À travers le personnage de Kusanagi, le réalisateur nous livre une vision de
ce que serait l’humain privé de son corps, il nous met face à ses questionnements, ses doutes
et ses peurs.
Pour bien comprendre l’univers de Ghost in the Shell il est aussi nécessaire de définir le Projet
2501 (« Puppet Master ») sur lequel enquête la section 9. Ce projet était à l’origine un logiciel
permettant de reprogrammer les Ghosts. Ce Shell est une intelligence artificielle (IA)
naviguant et exploitant le Net pour reprogrammer des Ghosts spécifiques. À force de naviguer
sur le réseau, l’IA finit par prendre conscience de son existence. Les programmeurs, croyant à
un bug décide de confiner le programme dans un corps. Cependant l’IA continue d’évoluer en
utilisant le réseau comme source d’information. Le Net possédant toutes les informations
définissant la vie, il lui permet de se constituer une mémoire génétique. Le programme se
définit lui même comme une « entité vivante et pensante issue de l’océan d’informations ».
L’entité s’autoproclame forme de vie. Elle base son argumentation sur le fait qu’elle est
sensible et qu’elle a conscience de sa propre existence. Cependant elle ne peut se définir
comme une espèce à part entière. Elle peut se copier mais ne possède pas de diversité
génétique et ne peut pas évoluer. En cas de virus, son espèce s’éteint. Elle admet elle-même
que le Net est d’une puissance immense mais qu’il est limité. Pour évoluer il lui est nécessaire
de fusionner avec un humain. La fusion de deux êtres en crée un unique sans qu’il y ait de
perte. L’entité cherche à se reproduire en terme purement biologique. Si elle atteint alors son
objectif, même si sa mémoire se perd, ses gènes perdureront. Elle obtiendra alors la
reproduction et la mort nécessaire à la survie et à l’évolution de son espèce.
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