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HAUTE AUTORITÉ

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entreprises ayant alors le sentiment qu’il leur est nécessaire d’y participer.<br />

L’un de ces participants a ainsi évoqué cette pratique en la qualifiant<br />

de « racket institutionnalisé ».<br />

Dans d’autres hypothèses, ce n’est pas un comportement qui a pu en<br />

lui-même paraître critiquable mais l’absence de transparence le<br />

concernant. À cet égard, si dans certains États toute invitation d’un<br />

parlementaire par un représentant d’intérêts est proscrite (aux États-<br />

Unis par exemple) ou si toute rencontre avec un représentant d’intérêts<br />

qui n’est pas inscrit sur le registre est interdite (pour les Commissaires<br />

européens par exemple), le principe de telles interdictions n’est pas<br />

apparu comme étant absolument nécessaire à un encadrement satisfaisant<br />

de l’activité des représentants d’intérêts auprès des parlementaires.<br />

En revanche, il paraît particulièrement souhaitable que les<br />

rencontres entre représentants d’intérêts et parlementaires, notamment<br />

lorsqu’elles donnent lieu à des invitations mêmes modestes,<br />

soient soumises au principe de transparence. Une telle exigence est<br />

non seulement importante quant aux principes démocratiques, mais<br />

elle l’est également du point de vue des apparences nécessaires au<br />

maintien d’un lien de confiance entre les citoyens et leurs<br />

représentants.<br />

Certes, les représentants d’intérêts eux-mêmes ont évidemment<br />

conscience de la nécessité de règles déontologiques notamment<br />

lorsque leurs activités impliquent des parlementaires. Cette prise de<br />

conscience se traduit aujourd’hui par des bonnes pratiques adoptées<br />

individuellement ou collectivement. Illustrant cette dernière hypothèse,<br />

il convient notamment d’évoquer l’action de l’Association Française<br />

des Conseils en Lobbying et affaires publiques (AFCL) à laquelle<br />

adhèrent la plupart des sociétés d’affaires publiques qui animent<br />

aujourd’hui des « clubs parlementaires ». Dès sa création en 1991,<br />

l’AFCL s’est dotée d’une charte déontologique qui n’a cessé d’évoluer<br />

depuis lors 22 . Plusieurs de ses dispositions intéressent directement la<br />

question des « clubs parlementaires » et notamment ses articles 5<br />

(interdiction de rémunération même de façon temporaire des élus et<br />

des collaborateurs parlementaires), 7 (obligation d’information sur les<br />

intérêts représentés dans tous les contacts avec les élus), 8 et 9 (invitation<br />

à se conformer aux règles y compris de soft law émises par les<br />

institutions) ainsi que 10 (interdiction d’organisation de manifestations<br />

dans lesquelles les interventions sont subordonnées à une participation<br />

financière). La réflexion déontologique collective semble à ce stade être<br />

moins aboutie s’agissant d’associations qui regroupent les directeurs<br />

d’affaires publiques de grandes entreprises ou de syndicats interprofessionnels,<br />

l’association professionnelle des responsables des relations<br />

avec les pouvoirs publics (ARPP) ayant par exemple élaboré une charte<br />

comportant moins de principes substantiels que la précédente.<br />

On note également que certaines des entreprises rencontrées, notamment<br />

celles spécialisées dans les affaires publiques, se sont donné à<br />

elles-mêmes des chartes de déontologie, parfois très formalisées,<br />

reprenant pour l’essentiel les prescriptions collectivement édictées et<br />

ajoutant des règles propres 23 . Dans un cas, l’entreprise de relations<br />

22<br />

22_ La version actuelle de cette charte déontologique figure en annexe n° 6.<br />

23_ La société Séance publique dispose ainsi depuis 2008 d’une charte du « lobbying responsable »<br />

(cette dernière expression constituant une marque déposée depuis 2009).

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