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NOUVEAU - N°1<br />

LA FEMME EST L’AVENIR DU SPORT<br />

N O 1 – JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2016 - 3,90 €<br />

RENCONTRE<br />

LAURE<br />

BOULLEAU<br />

“JE NE SUIS PAS<br />

FÉMINISTE”<br />

ENQUÊTE<br />

Les femmes<br />

sont-elles<br />

PLUS DOPÉES<br />

QUE LES<br />

HOMMES ?<br />

SPORT PLAISIR<br />

Fitness,<br />

trekking,<br />

sports<br />

fun<br />

Régalez-vous<br />

cet été !<br />

SONDAGE EXCLUSIF<br />

LAURE MANAUDOU<br />

est la sportive préférée<br />

des Français<br />

Le TOP<br />

MACHO<br />

LE HIT-PARADE<br />

DES PHRASES<br />

MYSOGINES<br />

N° 1 / Trimestriel / 3,90 €<br />

www.womensports.fr<br />

L 12919 - 1 - F: 3,90 € - RD<br />

© Christof Koepsel / Getty


ÉDITO<br />

Où sont<br />

les hommes ?<br />

© Wayne0216 / Shutterstock<br />

Été 2043. Les Bleues sont championnes<br />

du monde de football. Le circuit de tennis ATP a disparu,<br />

après que les plus grands champions masculins ont rejoint le<br />

circuit WTA, seul à même de leur offrir des revenus susbstantiels.<br />

Le patinage artistique est devenu un sport mixte, sous la<br />

pression des garçons qui se plaignaient de disputer leurs<br />

compétitions masculines devant des tribunes vides. Sur le plan<br />

de la consommation, bonne nouvelle en terme de parité : un<br />

magasin d’articles de sport 100 % dédié aux hommes ouvrira<br />

prochainement sur les Champs Elysées. Un soulagement pour<br />

les sportifs, contraints depuis plusieurs années de se fournir sur<br />

internet. Enfi n signalons cette petite victoire du « comité mixité »<br />

mis en place par le ministère des sports : un homme pourrait<br />

être prochainement élu président de fédération. Cela n’était plus<br />

arrivé depuis près de 20 ans.<br />

La fiction ci-dessus vous est offerte par les fondateurs<br />

de Women Sports. Ce magazine s’auto-détruira lorsqu’elle<br />

sera devenue réalité.<br />

Women Sports est édité par<br />

Sport & Sponsoring Media Group<br />

48 rue Gambetta<br />

78420 Carrières sur Seine<br />

FONDATEURS<br />

BRUNO LALANDE,<br />

DAVID TOMASZEK,<br />

LORRAINE DELOISON,<br />

DAVID DONNELLY,<br />

DJEDJIGA KACHENOURA,<br />

PHILIPPE DARDELET<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

ET RÉDACTEUR EN CHEF<br />

DAVID TOMASZEK<br />

(dtomaszek@womensports.fr)<br />

DIRECTEUR ARTISTIQUE<br />

XAVIER CHAMBON<br />

RÉDACTION<br />

LÉA BORIE,<br />

CAMILLE JOURNET,<br />

EMMANUEL FRATTALI,<br />

CAPUCINE LAZARE,<br />

BENJAMIN FEURGARD,<br />

DAVID TOMASZEK<br />

SECRÉTARIAT DE RÉDACTION<br />

CAPUCINE LAZARE<br />

PARTENARIATS<br />

PUBLICITÉ – RELATIONS<br />

PUBLIQUES<br />

LORRAINE DELOISON<br />

(ldeloison@womensports.fr)<br />

ABONNEMENT :<br />

ABONNEMENT@WOMENSPORTS.FR<br />

ISSN en cours<br />

Imprimé par Rotimpres - 17181 Girona -<br />

Espagne<br />

Women Sports est une plateforme multimédia.<br />

Prolongez chaque article sur<br />

WOMENSPORTS.FR et sur les réseaux sociaux<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 3


Sommaire<br />

WOMEN SPORTS N° 1 - JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE 2016<br />

22<br />

À LA UNE<br />

6 LAURE BOULLEAU<br />

Rencontre avec Laure Boulleau, l’une des<br />

femmes star du sport français<br />

10 FRÉDÉRIQUE JOSSINET<br />

Déjà 100 000 licenciées FFF !<br />

SONDAGE EXCLUSIF<br />

12 LAURE MANAUDOU<br />

Sportive préférée des Français<br />

16 LAURE MANAUDOU<br />

N’A PAS ÉTÉ REMPLACÉE<br />

Retraitée des bassins, Laure Manaudou reste<br />

la sportive la plus « bankable » en France<br />

SPORT PLAISIR<br />

ET DECOUVERTE<br />

18 TREKKING ITALIA, LA<br />

RANDONNÉE À L’ITALIENNE<br />

Le top 5 des circuits italiens à expérimenter<br />

21 FUN, VOUS AVEZ DIT FUN ?<br />

Et si vous mettiez un peu de piment dans vos<br />

vacances en testant de nouvelles activités ?<br />

22 CET ÉTÉ, ON SE JETTE<br />

À L’EAU !<br />

Plongez dans les sports nautiques de l’été<br />

26 LA GONFLETTE FAÇON<br />

MISTINGUETTE ?<br />

Les nouveaux « modes » de musculation<br />

pour toujours séduire plus les femmes<br />

28 BOXEUSE VS DANSEUR,<br />

LE MATCH IMPROBABLE<br />

Et si on inversait les rôles ? Interviews<br />

croisées<br />

SPORTIVES PRO<br />

30 ELLES VISENT UNE<br />

MEDAILLE A RIO<br />

Nos chances de médailles féminines aux JO<br />

36 ENQUÊTE :<br />

Les femmes sont-elles plus dopées<br />

que les hommes ?<br />

FEMMES D’INFLUENCE<br />

40 FEMMES ET SPORT,<br />

l’histoire d’un long combat<br />

26<br />

40<br />

4 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


56<br />

18<br />

30<br />

43 LES FEMMES DE L’OMBRE<br />

DU SPORT FRANÇAIS<br />

Dominique Crochu, Béatrice Barbusse, Christine<br />

Kelly, Florence Hardouin, Stéphane Pallez<br />

48 LA FDJ SORT LE GRAND JEU<br />

50 LIBRAIRIE<br />

Quelques livres essentiels sur la thématique<br />

SPORTIVES 2.0<br />

52 YOGA 2.0<br />

5 applis yoga pour décompresser cet été<br />

54 LE TOP 5 DES BLOGS<br />

FITNESS ET BIEN-ÊTRE<br />

Food, fi tness, bien-être certaines en ont fait<br />

leur passe-temps et partagent avec vous leurs<br />

bons plans.<br />

BUSINESS & SHOPPING<br />

56 CES SPORTIVES<br />

QUI LANCENT LEUR LIGNE<br />

DE VÊTEMENTS<br />

58 UN UNIVERS 100% POUR ELLES<br />

Ces marques qui parlent aux femmes<br />

61 TOP ACCESSOIRES<br />

Les trois accessoires tendance de l’été<br />

NOS AMIS LES HOMMES<br />

62 TOP MACHO<br />

Le hit-parade des phrases mysogines<br />

PEOPLE<br />

64 CES STARS EN COUPLE<br />

AVEC DES SPORTIFS<br />

67 ABONNEMENT<br />

58<br />

06<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 5


A LA UNE<br />

Laure Boulleau :<br />

« Je ne suis pas<br />

féministe »<br />

Elle a appris à jouer au football dans une équipe de garçons. Elle est aujourd’hui l’une des<br />

femmes star du sport français. Laure Boulleau est l’arrière gauche du Paris SG et de l’équipe de<br />

France avec laquelle elle disputera cet été le tournoi olympique à Rio. Spontanée, ambitieuse et<br />

ultra connectée, cette «Lizarazu au féminin» - une comparaison qu’elle revendique - donne un<br />

coup de pied (gauche) aux idées reçues sur la place des femmes dans le sport. Avec un message<br />

fort : «Le sport, c’est avant tout du plaisir !». PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK<br />

LAURE, LA LÉGENDE RACONTE QUE<br />

VOUS AVEZ ÉTÉ REPÉRÉE PAR UN<br />

SURVEILLANT DE VOTRE COLLÈGE<br />

QUI A DÉCELÉ VOS QUALITÉS DE<br />

FOOTBALLEUSE DANS LA COUR DE<br />

RÉCRÉATION. CETTE ANECDOTE<br />

EST-ELLE AUTHENTIQUE ?<br />

Absolument ! J’ai toujours adoré le football<br />

et j’y jouais chaque jour au sein de<br />

mon collège, en Auvergne. Mais j’ignorais<br />

complètement qu’il était possible<br />

<br />

le surveillant du collège n’était autre que<br />

l’entraîneur de l’équipe de garçons du<br />

coin, le FC Riomois. Il m’a fait venir. J’ai<br />

intégré cette équipe masculine et décou-<br />

<br />

an de plus dans une catégorie d’âge des<br />

garçons. Tout s’est enchaîné très vite. Six<br />

mois plus tard j’intégrais le centre technique<br />

national de Clairefontaine.<br />

A CLAIREFONTAINE, VOUS AVEZ<br />

CÔTOYÉ BLAISE MATUIDI QUI Y<br />

ÉTAIT ÉGALEMENT PENSIONNAIRE.<br />

QUINZE ANS PLUS TARD, VOUS ÊTES<br />

TOUS DEUX PROFESSIONNELS AU<br />

PSG. EN PARLEZ-VOUS ENSEMBLE ?<br />

<br />

Blaise. D’ailleurs lorsque nous étions adolescents<br />

à Clairefontaine, il faisait partie<br />

des rares garçons à suivre de près les<br />

équipes féminines. Après, nous avons eu<br />

des parcours très différents et c’est amusant<br />

de se retrouver aujourd’hui au sein<br />

du même club.<br />

VOUS ÊTES ARRIÈRE GAUCHE ET<br />

BLAISE MATUIDI A DIT DE VOUS<br />

QUE VOUS ÉTIEZ LA « LIZARAZU AU<br />

FÉMININ ». COMMENT RECEVEZ-<br />

VOUS CETTE COMPARAISON ?<br />

Je suis honorée. Ma passion pour le football<br />

est née en 1998 lorsque j’ai vu les<br />

Bleus remporter la Coupe du monde.<br />

J’avais alors 12 ans. Bixente Lizarazu<br />

est un très grand joueur, la référence au<br />

poste de latéral gauche qui est le mien.<br />

En outre, c’est un homme très bien que<br />

j’ai eu la chance de rencontrer par la<br />

suite.<br />

QUELS SONT VOS AUTRES MODÈLES<br />

DANS LE FOOTBALL ?<br />

Essentiellement des latéraux.<br />

Les deux latéraux du Bayern Munich<br />

me plaisent : David Alaba<br />

<br />

comme moi, et Philippe Lahm qui<br />

est de l’autre côté du terrain mais<br />

qui m’inspire également beaucoup.<br />

Et bien sûr le latéral gauche du PSG,<br />

le Brésilien Maxwell. Chez les joueuses,<br />

je n’ai pas de modèle à mon poste au<br />

niveau international, mais je suis admirative<br />

des qualités de l’Américaine Alex<br />

Morgan et de la Brésilienne Marta, sans<br />

doute les deux meilleures joueuses du<br />

monde.<br />

VOUS ÉVOLUEZ SOUS LE MAILLOT<br />

DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DEPUIS<br />

L’ADOLESCENCE. QUEL EST VOTRE<br />

PLUS GRAND SOUVENIR ?<br />

Je fais effectivement partie d’une génération<br />

de joueuses qui ont grandi ensemble.<br />

Je porte le maillot de l’équipe de France<br />

« AVEC L’ARRIVÉE DES QATARIS,<br />

L’ÉQUIPE FÉMININE DU PSG A CHANGÉ<br />

DE MONDE »<br />

Photographie : © F.F.F.<br />

6 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


« LA NOTORIÉTÉ D’UNE SPORTIVE AUPRÈS<br />

DU GRAND PUBLIC COMMENCE À LA FIN<br />

DE SA CARRIÈRE, LORSQU’ELLE DEVIENT<br />

CONSULTANTE À LA TÉLÉVISION »<br />

et côtoie certaines coéquipières en<br />

Bleues depuis 16 ans ! Ma meilleure<br />

copine, c’est Sabrina Delannoy, qui<br />

joue également au PSG. Le meilleur<br />

souvenir en équipe de France, c’est<br />

la Coupe du monde 2011 dont nous<br />

<br />

vraiment notre première grande performance.<br />

En 2015 c’était aussi très<br />

fort, même si nous avons été éliminées<br />

en quarts.<br />

AU SEIN DU PSG, VOUS AVEZ<br />

CONNU L’AVANT ET APRÈS ÈRE<br />

QATARIE. EXPLIQUEZ-NOUS LA<br />

DIFFÉRENCE.<br />

Avec l’arrivée des Qataris, nous avons<br />

changé de monde. Auparavant, nous<br />

n’étions pas professionnelles. Nous<br />

avions chacune un travail en journée<br />

et devions nous entraîner le soir. Nous<br />

avions des primes de match, mais pas<br />

forcément de salaire. Aujourd’hui, toutes<br />

<br />

Nous nous entraînons en journée et nous<br />

dédions à 100% au football. Le staff a<br />

été élargi. Nous avons désormais un<br />

<br />

musculation, etc. Les résultats ont suivi.<br />

<br />

la Ligue des champions (perdue contre<br />

Francfort 2-1, ndlr).<br />

LAURE<br />

BOULLEAU<br />

en bref<br />

Née le 22 octobre 1986 à Clermont-<br />

Ferrand (29 ans), Laure Pascale Claire<br />

Boulleau - c’est son nom complet - est<br />

passée sans transition des petits clubs<br />

locaux d’Auvergne (FC Riomois, FF Yzeure<br />

et Le Puy Foot) au CNFE Clairefontaine,<br />

dont elle fut pensionnaire dès ses 15 ans,<br />

à partir de 2001. Elle a intégré le PSG en<br />

2005. La saison dernière, gênée par une<br />

blessure, elle n’a disputé que 10 matchs<br />

de championnat en Division 1. Mais elle<br />

est pleinement remise avant la grande<br />

échéance de l’année : les Jeux olympiques<br />

de Rio.<br />

VENONS-EN AUX ASPECTS PUBLICS<br />

DE VOTRE MÉTIER. VOUS ÊTES LA<br />

SPORTIVE FRANÇAISE LA PLUS<br />

SUIVIE SUR TWITTER ET VOUS ÊTES<br />

AMBASSADRICE DE PLUSIEURS<br />

MARQUES. A QUOI ATTRIBUEZ-<br />

VOUS CE SUCCÈS ? ASSUMEZ-<br />

VOUS CE CÔTÉ « BUSINESS » ET<br />

COMMENT LE TRAVAILLEZ-VOUS ?<br />

Je gère moi-même ma communication<br />

sur les réseaux sociaux. Je refuse l’intervention<br />

d’un community manager. J’écris<br />

tous mes textes, même les messages<br />

commerciaux que me demandent de relayer<br />

mes sponsors. J’y tiens beaucoup.<br />

Cela me plaît. Je n’ai pas la sensation<br />

d’être hyperactive sur les réseaux mais il<br />

est vrai que ce mode de fonctionnement<br />

assez spontané a l’air de pas mal marcher<br />

! En ce qui concerne les sponsors,<br />

tout est question d’opportunités. J’avoue<br />

que je suis ambitieuse et attentive aux<br />

propositions. J’ai même parfois négocié<br />

des contrats personnellement comme<br />

<br />

j’ai été approchée par des agents comme<br />

pour Nike, Nissan, Procter & Gamble,<br />

Garnier et par le passé Allianz et Daniel<br />

Hechter. Aujourd’hui, ces contrats « d’ambassadrice<br />

de marque » représentent environ<br />

40% de mes revenus, mon salaire<br />

représentant les 60% restants. Je suis<br />

consciente d’être chanceuse sur ce point<br />

…<br />

et je l’apprécie à sa juste valeur. Au début<br />

de ma carrière, je gagnais vraiment très<br />

peu d’argent !<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 7


A LA UNE<br />

Laure Boulleau<br />

évolue au poste<br />

d’arrière gauche<br />

au PSG et en<br />

équipe de France<br />

Photographie : © PSG<br />

SELON NOTRE SONDAGE EXCLUSIF,<br />

LAURE MANAUDOU RESTE LA<br />

SPORTIVE PRÉFÉRÉE DES FRANÇAIS<br />

DEVANT TOUTES LES SPORTIVES<br />

EN ACTIVITÉ. QUELLE EST VOTRE<br />

RÉACTION ? QUE FAIRE POUR QUE<br />

VOUS DEVENIEZ N.1 DANS UN<br />

PROCHAIN SONDAGE ?<br />

Tout d’abord je suis super contente pour<br />

elle. C’est une immense championne et<br />

elle le mérite. Le fait qu’une championne<br />

« retraitée » devance en notoriété toutes<br />

les sportives en activité ne me surprend<br />

pas du tout. La notoriété de Laure Manaudou<br />

dépasse le cadre du sport. J’ai même<br />

envie de dire que c’est après la carrière<br />

sportive que commence à se créer la véritable<br />

notoriété auprès du grand public.<br />

En devenant par exemple consultante à la<br />

télévision, ce que je fais depuis peu sur<br />

<br />

<br />

pétitions étaient jusqu’alors assez peu<br />

médiatisées. Le fait que les prochains<br />

grands événements de football féminins<br />

soient diffusés en clair (le tournoi olympique<br />

de Rio et l’Euro 2017 sur France<br />

Télévisions, la Coupe du monde 2019 sur<br />

TF1), va changer la donne. Et puis pour<br />

gagner vraiment en notoriété, il faut bril-<br />

<br />

en reparlera si l’on ramène une médaille<br />

de Rio !<br />

QUE PENSEZ-VOUS DE LA PLACE<br />

DES FEMMES DANS LE SPORT ?<br />

La pratique sportive se démocratise chez<br />

les femmes mais il reste quand même du<br />

chemin à parcourir. Surtout en France ! Allez<br />

faire un tour aux Etats-Unis pour vous<br />

en convaincre. Et je ne parle pas que du<br />

« soccer ». La femme sportive est omniprésente<br />

dans les rues mais aussi dans<br />

« SI J’AVAIS UN BÉBÉ, AURAIS-JE LE<br />

DROIT DE L’EMMENER AVEC MOI À RIO ? »<br />

<br />

qu’on pourrait faire changer les mentalités<br />

en donnant ici aussi une image plus<br />

<br />

siste pas assez sur le fait que le sport,<br />

c’est avant tout du plaisir !<br />

COMMENT FAIRE AVANCER LES<br />

CHOSES ?<br />

Je ne suis pas féministe. Je crois beaucoup<br />

plus à l’exemplarité qu’aux discours.<br />

<br />

montrer à mon petit niveau l’image d’une<br />

sportive ambitieuse. Par exemple, je suis<br />

<br />

consultante à la télévision. Et surtout,<br />

j’insiste là-dessus : je veux que l’on oublie<br />

que je suis une femme ! Depuis toujours,<br />

je me sens bien dans les univers masculins.<br />

J’aimerais qu’à terme, il n’y ait plus<br />

<br />

dans le monde sportif.<br />

IL Y A NÉANMOINS ENCORE DES<br />

COMBATS À MENER POUR LES<br />

FEMMES DANS LE SPORT, NON ?<br />

Bien sûr. Celui de la maternité, par<br />

exemple. Aujourd’hui, il est plus simple<br />

pour une sportive de reporter la naissance<br />

d’un enfant à l’après-carrière. C’est<br />

<br />

suis dans le « money time » de ma vie<br />

de footballeuse. Si demain, les sportives<br />

<br />

d’une sécurité sur ce point, sans doute seraient-elles<br />

plus nombreuses à choisir de<br />

faire une coupure dans leur carrière pour<br />

donner naissance à un enfant. Autre question<br />

pratique toute bête: si j’avais un bébé,<br />

aurais-je le droit de l’emmener avec moi à<br />

Rio ? Il y a des ajustements juridiques à<br />

faire en faveur des sportives. WS<br />

8 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Top 20 des sportives françaises<br />

les plus « connectées »<br />

Laure Boulleau est de loin la sportive française la plus suivie sur les réseaux sociaux avec plus de<br />

860.000 fans au total sur Instagram, Twitter et Facebook. Elle draine une communauté presque<br />

trois fois plus grande que la joueuse de tennis Alizé Cornet, 2ème avec 300.000 fans. Le football<br />

est le sport le plus représenté avec 11 athlètes dans le Top 20. Suit le tennis avec trois représentantes<br />

: Alizé Cornet, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic. Tout comme le basket avec Céline<br />

Dumerc, Emilie Gomis et Sandrine Gruda, trois joueuses qui ont la particularité d’avoir évolué dans<br />

des clubs étrangers, ce qui est un atout pour la notoriété mondiale online. La cycliste Pauline<br />

Ferrand-Prevot se classe 4ème. La skieuse Tessa Worley est 13ème.<br />

Les 20 sportives françaises<br />

en activité les plus populaires<br />

sur les réseaux sociaux<br />

Twitter Facebook Instagram Total<br />

1<br />

Laure Boulleau <br />

2<br />

3<br />

4<br />

Alizé Cornet <br />

Eugénie Le Sommer <br />

Pauline Ferrand-Prévot <br />

QUESTIONNAIRE<br />

DÉCALÉ<br />

Sources Session-Sport / Women Sports / Données actualisées au 8 juin 2016<br />

5 Kristina Mladenovic <br />

6 Gaétane Thiney <br />

7 Céline Dumerc <br />

8<br />

Jessica Houara-D’Hommeaux <br />

9 Caroline Garcia <br />

10 Louisa Necib <br />

11 Amandine Henry <br />

12 Camille Abily <br />

13 Tessa Worley <br />

14 Claire Lavogez <br />

15 Sabrina Delannoy <br />

16 Emilie Gomis <br />

17 Marie-Laure Delie <br />

18 Wendie Renard <br />

19 Sandrine Gruda <br />

20 Marion Rousse <br />

<br />

VOS HOBBIES HORS FOOTBALL ?<br />

La guitare, le cinéma, le shopping<br />

VOS FILMS « CULTE » ?<br />

« Will Hunting » et la saga « Harry Potter »<br />

ET À LA TV, VOUS REGARDEZ<br />

QUOI ?<br />

Le football et « Game of Thrones »<br />

VOS GOÛTS MUSICAUX ?<br />

La variété fançaise. En « blind test »<br />

je suis incollable sur Jean-Jacques<br />

Goldman !<br />

VOS PLATS PRÉFÉRÉS ?<br />

La tartiflette et la salade de chèvre chaud.<br />

Je suis auvergnate, j’aime le fromage !<br />

LE VOYAGE QUI VOUS A LE PLUS<br />

MARQUÉ ?<br />

Dans le cadre du football j’ai eu la chance<br />

de découvrir Jérusalem. Une ville qui<br />

nous a toutes « scotchées ». On avait<br />

l’impression d’être dans un livre d’histoire.<br />

VOS « SEX SYMBOLS »<br />

EN GÉNÉRAL ET DANS LE<br />

FOOTBALL ?<br />

Je vais choisir deux acteurs : Jude Law et<br />

Daniel Craig (mais uniquement en James<br />

Bond !). Et pour le footballeur le plus sexy<br />

je vais choisir Kevin Trapp, le gardien du<br />

PSG. Mais bon vous savez, je ne suis pas<br />

en quête, je suis déjà avec l’homme idéal<br />

(rires) !<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 9


À LA UNE<br />

Déjà 100 000<br />

licenciées FFF !<br />

Le point avec la<br />

responsable du<br />

secteur féminin.<br />

Frédérique<br />

Jossinet :<br />

« TF1 et France Télévisions<br />

qui achètent les droits des<br />

événements féminins, c’est<br />

juste emblématique ! »<br />

Le football a franchi cette année le cap des 100 000 licenciées. L’ex-judoka, triple championne<br />

d’Europe, quadruple championne de France, vice-championne olympique, Frédérique Jossinet<br />

est aujourd’hui coordonnatrice du plan fédéral de féminisation pour la Fédération française de<br />

football. Elle fait pour Women Sports le point sur le football au féminin et revient notamment<br />

sur la récente acquisition des deux prochaines grandes compétitions féminines de football, l’Euro<br />

2017 et le Mondial 2019, par les deux grandes chaînes nationales. Un vrai symbole à ses yeux.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR CAMILLE JOURNET<br />

TOUT D’ABORD UN MOT SUR VOTRE<br />

PARCOURS ATYPIQUE. VOUS<br />

AVEZ ÉTÉ JUDOKA, CHAMPIONNE<br />

À PLUSIEURS REPRISES, ET<br />

AUJOURD’HUI VOUS ÊTES<br />

IMPLIQUÉE DANS LA FÉMINISATION<br />

DU FOOTBALL. POURQUOI CE<br />

CHEMINEMENT ?<br />

Le judo, j’y ai passé 20 ans. En équipe<br />

de France, j’ai vécu des moments<br />

extraordinaires. Pour moi, le sport de haut<br />

<br />

pour devenir une femme, pour me faire<br />

prendre des responsabilités, me faire grandir,<br />

me forger un caractère et une personnalité.<br />

Je pense que si je n’avais pas été athlète, je<br />

n’en serais pas là aujourd’hui. Le judo m’a<br />

permis de vivre des émotions extraordinaires,<br />

mais j’ai commencé par le football. Mon<br />

grand-père était footballeur et j’ai évolué<br />

à ses côtés. Je parlais énormément de<br />

l’épopée 84 avec mes grands-parents, et<br />

même si j’ai grandi dans le judo dès que<br />

j’avais un moment, je partais jouer au<br />

football. J’ai toujours gardé une certaine<br />

<br />

en étant supportrice. La vie est faite de<br />

rencontres. Maintenant je suis à la FFF et<br />

<br />

QUELLE EST VOTRE MISSION AU SEIN<br />

DE LA FFF ?<br />

Je suis en charge du plan fédéral de<br />

féminisation du football. Nous avions un<br />

certain retard par rapport à certains pays<br />

en Europe, notamment l’Allemagne. Nous<br />

sommes en train de le combler sous<br />

l’impulsion du président le Graët, qui voulait<br />

mettre l’accent sur le développement du<br />

secteur féminin. Je travaille avec toutes<br />

les directions au sein de la fédération. Je<br />

travaille énormément avec la ligue du football<br />

amateur, parce que c’est mon relais pour<br />

aller m’appuyer sur les ligues, les districts<br />

et les clubs, qui font tout le boulot sur le<br />

terrain. Aujourd’hui, si l’on est à 105 000<br />

licenciées, c’est que derrière il y a eu un gros<br />

travail de la part des districts et des clubs.<br />

Nous avons également des objectifs sur le<br />

plan de féminisation qui sont de valoriser<br />

toutes les femmes et dans toutes les familles<br />

du football. L’année prochaine, il y a des<br />

élections et l’on espère qu’il y aura de<br />

plus en plus de femmes dans les comités<br />

directeurs. Nous voulons aussi féminiser le<br />

corps arbitral. Aujourd’hui on a un exemple :<br />

Stéphanie Frappart, qui arbitre en pro chez<br />

les garçons. Pour l’instant il n’y en a qu’une,<br />

mais c’est toujours un bon début. Il faut<br />

« IL Y A 5 ANS, ON ÉTAIT<br />

À 50 000 LICENCES. MAINTENANT,<br />

ON EST À 100 000. »<br />

Photographie : © F.F.F.<br />

10 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


toujours qu’il y ait quelqu’un qui endosse<br />

un peu le rôle de modèle, pour déclencher<br />

des vocations chez les plus jeunes. Notre<br />

<br />

<br />

des entraîneurs féminins à plus haut niveau.<br />

Pour cela, on met en place via les districts<br />

des formations 100% féminines, avec des<br />

bons de formation gratuits.<br />

QU’EN EST-IL DU DÉVELOPPEMENT<br />

DE LA BASE DU SECTEUR FÉMININ ?<br />

Quand on pense qu’il y a 5 ans, on était à<br />

50 000 licences et que, maintenant, on est<br />

<br />

s’arrêter là. Il faut que les clubs soient prêts<br />

à accueillir les féminines, et pour cela, il faut<br />

qu’on les accompagne pour les demandes<br />

d’infrastructures. Grâce à l’organisation de<br />

l’Euro 2016, on a pu donner une enveloppe<br />

aux clubs qui avaient besoin de nouvelles<br />

infrastructures, financées à 50% par la<br />

<br />

aussi. Il n’y a pas si longtemps, 1 club sur<br />

<br />

espère que cette belle Coupe du monde qui<br />

arrive en 2019 (ndlr : la France organise le<br />

Mondial féminin 2019), va permettre à ce<br />

que tous les clubs puissent accueillir des<br />

féminines, quels que soient leurs âges.<br />

LES BLEUES SONT-ELLES<br />

UNE LOCOMOTIVE POUR CE<br />

DÉVELOPPEMENT ?<br />

Très clairement je pense qu’il y a eu un avant<br />

et un après 2011 (ndlr : les Bleues avaient<br />

alors atteint à la surprise générale la demi-<br />

<br />

<br />

trois millions de téléspectateurs ! C’était<br />

totalement inattendu. Un élan populaire<br />

s’est créé autour de cette équipe de France.<br />

C’est super, vraiment super. Mais pour en<br />

<br />

de structurer les clubs et avoir une attention<br />

particulière sur le développement de la base.<br />

TF1 A OBTENU LES DROITS DE<br />

RETRANSMISSION DE LA COUPE DU<br />

MONDE 2019 QUI SERA ORGANISÉE<br />

EN FRANCE ET FRANCE TÉLÉVISIONS<br />

CEUX DE L’EURO 2017. DEUX BONNES<br />

NOUVELLES, ÉVIDEMMENT ?<br />

TF1, c’est le diffuseur emblématique de<br />

l’équipe de France masculine depuis des<br />

années. Le fait que la chaîne récupère les<br />

droits de diffusion de la Coupe du monde,<br />

j’en ai discuté avec des filles de l’équipe<br />

de France, c’est juste emblématique. Par<br />

ailleurs, France Télévisions a acquis les<br />

droits de l’Euro 2017 au Pays-Bas, l’année<br />

prochaine. Donc cela démontre aussi qu’il y<br />

a une vraie bataille et un réel engouement<br />

de la part des diffuseurs. C’est bon signe<br />

pour la suite, car je pense que les chaînes<br />

vont créer une histoire avec cette équipe de<br />

France. Et je trouve que depuis que TF1 a<br />

acheté les droits, on parle de plus en plus<br />

football au féminin sur la chaîne.<br />

PLUS GLOBALEMENT, COMMENT<br />

ESTIMEZ-VOUS LA PLACE DES<br />

FEMMES DANS LE SPORT ?<br />

Depuis quatre ans, les choses se sont<br />

accélérées. Il y a eu deux détonateurs. Le<br />

premier, c’est l’obligation des plans fédéraux<br />

de féminisation via le ministère des Sports.<br />

C’est l’ancienne ministre Valérie Fourneyron<br />

qui a rendu ces plans fédéraux obligatoires et<br />

il y a eu un vrai suivi de la part du ministère.<br />

Le deuxième, c’est la création des « 24h du<br />

sport féminin » imposé par le CSA, qui a<br />

permis de rendre visible pendant tout un<br />

week-end le sport féminin et pas seulement<br />

<br />

à presque 20% de sport féminin montré sur<br />

différentes chaînes toute l’année. Il y a de<br />

plus en plus de femmes dans les instances<br />

dirigeantes. A la FFF, notre directrice générale<br />

Florence Hardouin vient d’être élue à l’UEFA.<br />

Dans différentes fédérations, il y a des élues<br />

féminines comme au rugby et dans des<br />

sports connotés masculins. Je veux voir le<br />

côté positif, même s’il va falloir un peu de<br />

temps. C’est en train de bien avancer. Et<br />

surtout il y a quelque chose de très important<br />

et on n’en parle pas assez: il y a des hommes<br />

<br />

besoin d’eux. L’enjeu, c’est la mixité.<br />

QUE DIRIEZ-VOUS AUX JEUNES<br />

FILLES QUI FONT FACE À DES<br />

RÉTICENCES DANS LEUR CHOIX<br />

SPORTIF ?<br />

100 000<br />

50 000<br />

0<br />

FRÉDÉRIQUE<br />

JOSSINET<br />

en bref<br />

40 ans, née à Rosny sous-bois. Frédérique<br />

Jossinet s’impose très vite dans le<br />

judo. Vice-championne olympique en<br />

2004, quatre médailles mondiales,<br />

triple championne d’Europe de judo et<br />

quadruple championne de France, elle s’est<br />

constituée un palmarès à en faire pâlir plus<br />

d’un! Elle laisse de côté le tatami pour les<br />

crampons, sa deuxième passion, en 2013,<br />

en intégrant le club VGA Saint-Maur. Le<br />

football est une histoire de famille, pour<br />

Frédérique Jossinet, dont le grand-père<br />

a été semi-pro. Détentrice d’un master<br />

en sport, management et stratégies<br />

d’entreprise, elle poursuit sa passion<br />

du football en intégrant la FFF en 2014.<br />

Chargée du plan fédéral de féminisation,<br />

elle agit maintenant pour la place des<br />

femmes dans le football.<br />

Il y a certainement encore des freins, dans<br />

des sports de contact notamment. Mais je<br />

retourne la question: c’est comme un garçon<br />

qui veut faire du patinage artistique ou de<br />

<br />

<br />

peuvent faire le sport qu’elles ont envie de<br />

faire à partir du moment où elles trouvent<br />

un club où elles peuvent pratiquer. Le sport,<br />

c’est un super outil pour s’exprimer dans la<br />

vie de tous les jours. Ce qu’il faut, c’est qu’il<br />

y ait une prise de conscience générale de<br />

<br />

pratiquer un sport puisse le faire. Et cela,<br />

c’est le rôle des fédérations. WS<br />

Évolution du nombre<br />

de licences féminines FFF<br />

59 700 66 700 72 900 86 200 100 000<br />

2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015 2015-2016 *<br />

* Le cap des 100.000 licenciées a été franchi en février dernier.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 11


SONDAGE EXCLUSIF<br />

SONDAGE EXCLUSIF<br />

Laure<br />

Manaudou<br />

est la sportive<br />

préférée<br />

des Français<br />

Laure Manaudou<br />

devance toutes<br />

les sportives en<br />

activité en terme<br />

de popularité !<br />

Women Sports aime les femmes sportives. C’est même<br />

sa raison d’être. Mais au vu des résultats du sondage<br />

exclusif réalisé par notre partenaire Future Thinking,<br />

notre déontologie journalistique nous contraint de jeter<br />

un pavé dans la mare ! La sportive préférée des Français<br />

est Laure Manaudou. Retraitée des bassins, elle bat à<br />

plate couture toutes les sportives en activité. Preuve<br />

que le sport au féminin souffre encore d’un déficit de<br />

notoriété.<br />

UUn jour viendra où<br />

Women Sports n’aura<br />

plus de raison d’être,<br />

car la place des<br />

femmes dans le sport<br />

sera la même que<br />

celle des hommes.<br />

Mais soyons honnêtes : la route est encore<br />

longue. Lorsque nous avons commandé<br />

ce sondage exclusif, nous étions<br />

à mille lieux d’en imaginer le résultat.<br />

Nous nous sommes livrés au petit jeu<br />

des pronostics au sein de la rédaction.<br />

Nous avions misé sur une présence massive<br />

de joueuses de l’équipe de France<br />

de football, d’athlètes, de basketteuses<br />

ou de tenniswomen en activité dans le<br />

<br />

Les retraitées ont la cote<br />

Sept des dix sportives préférées des<br />

<br />

Manaudou se classe assez largement en<br />

tête et ce parmi toutes les catégories de<br />

sondés (hommes, femmes, moins de 30<br />

ans et plus de 30 ans). Outre l’ancienne<br />

star de la natation française, on retrouve<br />

Amélie Mauresmo (tennis, 3e) , Jeannie<br />

Longo (cyclisme, 4e), Marie-José Pérec<br />

(athlétisme, 6e), la regrettée Florence<br />

Arthaud décédée dans un accident d’hélicoptère<br />

lors du tournage d’une émission<br />

de télé-réalité (voile, 7e), Laura<br />

Flessel (escrime, 8e) et Marion Bartoli<br />

(tennis, 9e). «L’explication est simple :<br />

Photographie : © Wayko<br />

12 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Top 10 des sportives préférées des Français<br />

Spontanément, Laure Manaudou, Serena Williams et Amélie Mauresmo sont les trois femmes sportives<br />

préférées des Français dans le monde. On trouve au total huit Françaises dans ce Top 10.<br />

B<br />

C<br />

D<br />

E<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

J<br />

K<br />

Laure Manaudou 44 %<br />

Serena Williams 33 %<br />

Amélie Mauresmo 23 %<br />

Jeannie Longo 20 %<br />

Maria Sharapova 19 %<br />

Marie-José Pérec 17 %<br />

Florence Arthaud 16 %<br />

Laura Flessel 14 %<br />

Marion Bartoli 7 %<br />

Lindsey Vonn 6 %<br />

Sondage exclusif Future Thinking pour Women Sports<br />

Enquête réalisée par auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de<br />

18 ans et plus. Échantillon constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie<br />

socioprofessionnelle du chef de famille, de la région de résidence et de l’agglomération. Échantillon interrogé en<br />

ligne sur système Cawi (Computer Assisted Web Interview) du 13 au 17 mai 2016 via l’access panel.<br />

pour toutes ces grandes championnes,<br />

l’après-carrière a boosté leur notoriété.<br />

Toutes ou presque sont devenues<br />

consultantes pour la télévision», analyse<br />

Stéphane Marder, Président de Future<br />

Thinking, qui a dirigé ce sondage.<br />

Les étrangères dament le pion<br />

aux Françaises<br />

Deuxième enseignement de cette enquête,<br />

les trois seules sportives en activité<br />

de ce Top 10 sont étrangères. Il s’agit<br />

de l’Américaine Serena Williams (tennis,<br />

2e), la Russe Maria Sharapova (tennis,<br />

5e), dont l’affaire de dopage au meldonium<br />

n’a manifestement pas altéré outre<br />

mesure sa cote de popularité en France,<br />

et l’Américaine Lindsey Vonn (ski, 10e).<br />

<br />

<br />

que les compétitions féminines étaient<br />

jusqu’alors boudées par les grandes<br />

chaînes en clair. La donne va changer.<br />

En football, les droits de l’Euro 2017 Féminin<br />

et du Mondial 2019 Féminin ont<br />

été acquis respectivement par France<br />

Télévisions et TF1. «Loin des yeux, loin du<br />

<br />

bon nombre d’athlètes françaises pourtant<br />

largement performantes souffrent<br />

<br />

geons que lors des prochains sondages<br />

les scores auront décollé», analyse Stéphane<br />

Marder. WS<br />

Photographies : D.R.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 13


SONDAGE EXCLUSIF<br />

AU-DELÀ DES SPORTIVES, LES PERSONNALITÉS FÉMININES<br />

PRÉFÉRÉES DES FRANÇAIS SONT ACTRICES, CHANTEUSES<br />

OU HUMORISTES<br />

Lorsqu’on demande aux Français quelles sont leurs personnalités féminines préférées, en dehors des sportives, ils citent des<br />

actrices (Sophie Marceau, Marion Cotillard, Mimie Mathy, Catherine Deneuve), des humoristes (Florence Foresti, Muriel<br />

Robin), des chanteuses (Vanessa Paradis, Mylène Farmer) et une présentatrice TV (Claire Chazal). Stéphane Marder analyse<br />

«qu’en dehors de l’éternelle reine des podiums Simone Veil, c’est bien sûr la présence médiatique qui prime. On notera aussi<br />

que la variété des univers cités par les Français conduit à des scores plus faibles avec la préférée des préférées, Sophie<br />

Marceau, n’atteignant que 26% contre les 51% de Laure Manaudou dans la liste des sportives françaises préférées».<br />

Top 10 des personnalités féminines<br />

françaises préférées des Français<br />

Spontanément, Sophie Marceau, Simone Veil et Florence Foresti sont les trois personnalités françaises<br />

préférées des Français.<br />

B<br />

C<br />

D<br />

E<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

J<br />

K<br />

Sophie Marceau 26 %<br />

Simone Veil 19 %<br />

Florence Foresti 16 %<br />

Marion Cotillard 15 %<br />

Mimie Mathy 12 %<br />

Catherine Deneuve 11 %<br />

Claire Chazal 10 %<br />

Vanessa Paradis 9 %<br />

Mylène Farmer 6 %<br />

Muriel Robin 5 %<br />

14 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


© getty images sport<br />

ON EST TOUS DE<br />

LA MÊME COULEUR.<br />

PARTAGEONS DES ONDES POSITIVES


SONDAGE EXCLUSIF<br />

Laure Manaudou<br />

n’a pas été remplacée<br />

Sur le plan marketing, Laure Manaudou est également loin devant toutes les sportives<br />

françaises en activité. Elle apparaît comme la sportive la plus « bankable » sur le territoire<br />

français, selon la dernière édition de l’étude « Women and Sport » de l’agence américaine<br />

Repucom. Petite plongée au cœur du sport-business féminin, le nouveau terrain de jeu de<br />

Laure Manaudou. PAR EMMANUEL FRATTALI, REDACTEUR EN CHEF DE SPONSORING.FR<br />

Les premiers signaux de<br />

la popularité encore très<br />

forte de Laure Manaudou<br />

ont été mis en évidence<br />

bien avant notre sondage<br />

exclusif, dans cette étude<br />

réalisée l’an dernier qui<br />

décrypte la relation des femmes avec<br />

le sport : les habitudes TV et médias des<br />

femmes dans le monde, les sponsors associés<br />

aux athlètes féminines et l’intérêt des<br />

femmes pour le sport. Selon cette enquête<br />

réalisée à travers 24 pays, seulement 43<br />

% des femmes s’intéressent au sport à la<br />

télévision, contre 69 % pour les hommes.<br />

«L’intérêt des femmes pour le sport est<br />

moindre, mais l’écart avec les hommes<br />

tend à se réduire sur les nouvelles générations»,<br />

précise Pierre-Emmanuel Davin, directeur<br />

de Repucom France. En effet, plus<br />

les femmes sont jeunes, plus elles s’intéressent<br />

au sport. Chez les 16-29 ans et 30-<br />

49 ans, le football est en première place<br />

des classements avec respectivement 65<br />

% et 67 % de téléspectatrices. Les femmes<br />

plus âgées s’intéressent au patinage artistique<br />

(58 %) qui fait de la résistance. 34<br />

% des femmes de plus de 50 ans des huit<br />

marchés clés (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne,<br />

Mexique, Malaisie, Chine, Japon<br />

et Australie) se disent « pas intéressées du<br />

tout » par le sport. En revanche, les moins<br />

de 50 ans ne sont que 24 % à déclarer la<br />

même chose. Les écarts de consommation<br />

de média sportif se réduisent progressivement<br />

entre hommes et femmes.<br />

Mais concernant le sponsoring, elles<br />

sont toujours loin derrière. Dans les campagnes<br />

publicitaires des Jeux olympiques<br />

de 2012, seules deux athlètes femmes<br />

avaient été utilisées par des marques (Jessica<br />

Ennis-Hill par Santander et Prul-lealth<br />

; Heather Watson par BT Sport). En 2012<br />

toujours, 80 % des investissements par les<br />

100 premiers sponsors en France concernaient<br />

le sport masculin. Seulement 3 %<br />

de ces investissements concernaient le<br />

sport féminin.<br />

Les campagnes centrées sur les<br />

femmes ont un meilleur impact<br />

Les athlètes féminines sont donc largement<br />

sous-représentées dans le sponsoring<br />

alors que le public de femmes<br />

consommatrices de sport est en croissance.<br />

La perception du sponsoring sportif<br />

par les femmes est très ressemblante à<br />

celle des hommes, cependant elle diverge<br />

en quelques points. Les hommes et les<br />

femmes pensent que le sponsoring est<br />

une forme de publicité et que sans sponsoring<br />

beaucoup d’équipes ne pourraient<br />

exister. Mais les femmes se distinguent<br />

car elles avouent que le sponsoring a une<br />

<br />

d’achat. «Nos différentes études le confirment,<br />

détaille Pierre-Emmanuel Davin.<br />

Dès que les femmes sont intéressées par<br />

le sport, elles ont davantage tendance à<br />

répondre positivement au sponsoring. Et<br />

cet intérêt tend à grandir avec la pratique<br />

d’une discipline sportive. Différents acteurs<br />

du sport (fédérations, ayants droit,<br />

pouvoirs publics, sponsors…) ont ainsi un<br />

rôle à jouer puisque l’initiation à la pratique<br />

sportive est déterminante.» Selon<br />

l’étude de Repucom, les femmes déclarent<br />

LAURE MANAUDOU A SU CAPITALISER<br />

SUR SA NOTORIÉTÉ APRÈS SA RETRAITE<br />

DES BASSINS.<br />

davantage «j’ai tendance à acheter les produits<br />

et les marques que j’ai vu comme<br />

sponsors dans le sport» ou encore «j’évite<br />

les marques qui sponsorisent des équipes<br />

que je n’aime pas». «Lors de la convention<br />

SportAccord, nous avons réalisé un<br />

sondage auprès des décideurs du sport,<br />

notamment sur leur stratégie pour capter<br />

Photographies : © AFP<br />

16 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Les revenus de<br />

Laure Manaudou<br />

sont estimés à<br />

58 M€ en 2016<br />

l’attention des femmes. Pour 25% de ces<br />

décideurs, l’engagement des fans féminines<br />

entre dans le Top 3 de leurs priorités.<br />

Ils sont 39% à appliquer concrètement<br />

une stratégie vis-à-vis de la cible féminine»,<br />

ajoute Pierre-Emmanuel Davin.<br />

Plus «bankable» que Sharapova<br />

depuis l’affaire du meldonium<br />

Le « Celebrity DBI », un index indépendant<br />

<br />

le grand public des célébrités, toutes catégories<br />

confondues (cinéma, chanson,<br />

sport...) classe pour 2015 la footballeuse<br />

brésilienne Marta en tête des sportives<br />

les plus « marketable » dans le monde,<br />

devant la golfeuse mexicaine Lorena<br />

Ochoa et l’Américaine Venus Williams,<br />

qui devance sa cadette Serena. La Russe<br />

Maria Sharapova, qui a longtemps occupé<br />

la première place de ce classement,<br />

a chuté au 9e rang après son affaire de<br />

dopage. Elle est notamment devancée<br />

par Laure Manaudou, première française<br />

de ce classement mondial et loin devant<br />

toutes les sportives françaises en activité.<br />

Pour que les athlètes féminines gagnent<br />

en intérêt auprès du grand public, elles<br />

ont besoin d’être mieux exposées, et pas<br />

seulement dans le sport. «Avec notre outil<br />

Celebrity DBI, indice d’évaluation du potentiel<br />

marketing des célébrités, on constate<br />

que les personnes les plus « bankable »<br />

sortent du cadre unique de leur sport,<br />

explique Pierre-Emmanuel Davin. C’est le<br />

cas de Laure Manaudou qui en plus de<br />

sa carrière sportive a largement été médiatisée<br />

auprès du grand public. Malgré<br />

sa retraite sportive, aucune athlète féminine<br />

française n’a pris son relais. Marion<br />

Bartoli aurait pu percer après sa victoire à<br />

Wimbledon, mais elle a arrêté rapidement<br />

sa carrière ensuite.»<br />

Laure Manaudou dans le club<br />

des retraités qui font recette<br />

Laure Manaudou a su capitaliser sur sa<br />

notoriété en lançant une ligne de maillots<br />

de bain à son nom. Un nom qui est devenu<br />

une véritable marque. Cette stratégie rappelle<br />

celle de Michael Jordan, récemment<br />

consacré par le magazine Forbes comme<br />

le retraité du sport le plus riche au monde.<br />

L’ancienne gloire du basket NBA est associé<br />

avec Nike dans la commercialisation de<br />

la marque « Air Jordan ». Un carton qui lui a<br />

rapporté pas moins de 100 millions de dollars<br />

en 2015, grâce à des ventes en hausse<br />

de 14%. Laure Manaudou n’est pas en<br />

reste. A 29 ans, elle continue de dominer<br />

le classement des sportives françaises les<br />

mieux payées. En 2016, ses revenus ont<br />

été estimés à 58 millions d’euros par le<br />

magazine économique américain People<br />

With Money. Soit des revenus en hausse<br />

de près de 30 millions d’euros par rapport<br />

à l’année précédente ! Pour établir son<br />

classement, le magazine additionne l’ensemble<br />

des revenus, notamment ceux issus<br />

des partenariats publicitaires, royalties<br />

et autres investissements. Selon ce calcul,<br />

la fortune virtuelle de la nageuse française<br />

la plus médaillée de l’histoire se monte à<br />

185 millions d’euros. WS<br />

B<br />

C<br />

D<br />

E<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

J<br />

K<br />

LES SPORTIVES LES PLUS<br />

“BANKABLE” EN 2015<br />

MARTA<br />

FOOTBALL<br />

DBI score : 90.21<br />

LUCIANA AYMAR<br />

HOCKEY SUR GAZON<br />

DBI score : 87.67<br />

YELENA ISINBAYEVA<br />

SAUT À LA PERCHE<br />

DBI score : 86.76<br />

STEFFI GRAF<br />

TENNIS<br />

DBI score : 86.45<br />

CAROLINA KOSTNER<br />

PATINAGE ARTISTIQUE<br />

DBI score : 86.45<br />

LORENA OCHOA<br />

GOLF<br />

DBI score : 86.26<br />

LAURE MANAUDOU<br />

NATATION<br />

DBI score : 83.32<br />

SERENA WILLIAMS<br />

TENNIS<br />

DBI score : 81.93<br />

VENUS WILLIAMS<br />

TENNIS<br />

DBI score : 80.66<br />

MARIA SHARAPOVA<br />

TENNIS<br />

DBI score : 75.29<br />

Source Repucom - Le David Brown Index (DBI) est un outil créé pour mesurer la perception des célébrités par le grand public. Il est exprimé par un total de points sur de multiples critères, sur une échelle globale<br />

de 0 à 100 points. Ce mode de calcul favorise les stars du sport largement en tête sur un marché donné. C’est le cas de Laure Manaudou, largement en tête sur le marché français.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 17


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

D<br />

C<br />

F E B<br />

Notre TOP 5 des plus beaux<br />

circuits de l’Italie du Nord<br />

L’Italie du Nord<br />

est un terrain de<br />

jeu idéal pour le<br />

randonneur<br />

© soft_light /Shutterstock<br />

Trekking Italia,<br />

la randonnée à l’italienne<br />

Envie de faire des randonnées pédestres cet été tout en vous délectant d’un beau paysage ?<br />

Cap sur l’Italie, ses sentiers pittoresques au plus près de la nature, ses parcs nationaux en<br />

pleine zone montagneuse et ses pépites architecturales. Oui, tout est réuni pour du trekking à<br />

couper le souffle ! PAR LÉA BORIE<br />

Avide d’aventures exaltantes pour ses<br />

vacances estivales, on peut aspirer à un<br />

séjour nomade, dépaysant et sportif. Le riche<br />

sol italien du Nord se prête particulièrement<br />

bien à la pratique de la randonnée et du trek.<br />

Voici une sélection triée sur le volet<br />

d’excursions remarquables à faire sur la<br />

péninsule. Randonnées sauvages ou culturelles ponctuées<br />

d’escales culinaires sur le passage : avec les voyagesaventures<br />

à la sauce italienne, on peut dire qu’il y en a pour<br />

tous les goûts. Durée des étapes, dénivelés : chaque parcours<br />

a son niveau de difficulté. Vitesse de croisière ou parcours de<br />

confirmé en zones montagneuses, libre à chacun de définir<br />

son rythme de progression. Muni de sa boussole, de sa<br />

carte IGN et d’un bon équipement de rando’, en avant pour<br />

l’expédition de l’été façon Dolce Vita !<br />

18 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Source : http://www.terdav.com/ps-italie/rn-grands-lacs-italiens/tp-circuit-accompagne/at-randonnee/ita055--lac-majeur-lac-come) - Photographie : © Boris Stroujko/Shutterstock<br />

B Entre randonnée<br />

et embarcation :<br />

les lacs des Alpes ▲ △ △<br />

Avec ces balades hors du temps entre le lac Majeur et le lac de Côme, pénétrez<br />

dans un lieu de villégiature rêvé : une randonnée panoramique et romantique à l’entrée<br />

des Alpes, entre beaux jardins et bâtisses à l’architecture très raffinée. Des déplacements<br />

sur des lacs en bateau sont à prévoir.<br />

Un circuit qui peut se commencer à Stresa, au lac Majeur, se poursuivant avec une visite<br />

des îles Borromées en croisière, avant de retourner en mer pour rejoindre Laveno. Une fois<br />

transféré à Côme, immersion dans la Villa Carlotta avec une randonnée sur la Riviera des<br />

Azalées jusqu’à la villa Balbianello à Lenno. Embarcation pour Civate, histoire de terminer le<br />

séjour en beauté à admirer les merveilles de la Lombardie.<br />

Hébergement : en hôtel • Durée : 7 jours • Difficulté : Facile<br />

(sentiers en balcon, faibles dénivelés)<br />

Sessions supérieures possibles : en trilogie avec le lac d’Orta<br />

en prime, ou avec un quatrième lac, le lac de Lugano)<br />

C Le trek liberté :<br />

les Dolomites ▲ ▲ △<br />

Niché en Italie du Nord-Est, près de<br />

l’Autriche, ce parcours peu fréquenté,<br />

au milieu des montagnes et des<br />

citadelles rocheuses de la Dolomie,<br />

est habité d’une ambiance toute<br />

particulière. Aventurez-vous sur les grands<br />

sites des Dolomites, pour admirer les<br />

paysages entre prairies et monts enneigés,<br />

un contraste permanant dont on ne se<br />

lasse pas.<br />

L’itinéraire peut démarrer du col Lagazuoi,<br />

pour parcourir le parc naturel des Tofanes et<br />

le col de Bos, la vallée de Travenanzes, le col<br />

de Porta Sopra al Forno, le lac de Braies, les<br />

alpages du col du Cavallo, avant de traverser<br />

les pâturages de Pratopiazza, de passer vers<br />

le Parc naturel Tre Cime, au col de Tre Croci,<br />

pour terminer à Cortina d’Ampezzo.<br />

D L’excursion<br />

en altitude<br />

le Val d’Aoste ▲ ▲ △<br />

Cerné entre la France et la Suisse, la<br />

visite de ce territoire bilingue francoitalien<br />

- et franco-provençal - est une<br />

richesse à plusieurs titres : partez à la<br />

rencontre des Valdôtains mais aussi des<br />

bouquetins et des chamois. Au détour des<br />

différentes vallées d’Aoste, les balades<br />

offrent un panorama des sommets du<br />

Mont Blanc, du Mont Rose et du Grand<br />

Paradis.<br />

Un dépaysement qui prend naissance à<br />

Vens, à 2 km d’Aoste, pour commencer<br />

dans le cirque de Fallère, le Val de Cogne,<br />

Lillaz, le lac de Loie, avant de poursuivre<br />

avec le Val d’Ayas et fi nir avec le Mont<br />

Facciabella.<br />

Hébergement : en gîte<br />

Durée : 6/7 jours<br />

Difficulté : Moyenne<br />

(dénivelés de plus de 300 m parcourus<br />

sur des sentiers de montagne)<br />

Hébergement : haltes en refuge<br />

Durée : 6 jours<br />

Difficulté : Moyenne<br />

(plus de 600 m de dénivelés, sentiers<br />

faciles à pratiquer)<br />

Variante plus difficile possible sur 10<br />

jours, de Bolzano au lac de Misurina en<br />

passant par l’Alpe de Siusi, Val Gardena,<br />

le village de La Villa, le lac de Lagacio,<br />

le col de Laguazoi, le massif du Tofane,<br />

Cortina d’Ampezzo, le lac Picolo, le lac<br />

Gran de Foses et la vallée de Landro)<br />

Source : http://www.terdav.com/ps-italie/rn-alpes-italiennes/tp-circuit-accompagne/at-trek/ita111--plus-beaux-panoramas-val-aoste) - Photographie : © Antonio S/Shutterstock<br />

Source : http://www.allibert-trekking.com/alpes-italiennes-dolomites-randonnee.htm<br />

http://www.terdav.com/ps-italie/rn-alpes-italiennes/tp-circuit-accompagne/at-trek/<br />

ita084--grande-traversee-dolomites) - Photographie : © Scorpp/Shutterstock<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 19


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

▲<br />

AGENDA<br />

Source : http://www.terdav.com/ps-italie/rn-emilie-romagne/tp-circuit-accompagne/at-randonnee/ita100--art-gastronomie-bologne-parme) - Photographie : © Stefano Termanini/Shutterstock<br />

Source : http://www.terdav.com/ps-italie/rn-cinque-terre/tp-circuit-accompagne/at-randonnee/ita081--cinque-terre-balcon-mer) -<br />

Photographie : © Magnus Kallstrom/Shutterstock<br />

E La randonnée touristique :<br />

de Bologne à Parme ▲ △ △<br />

Entre sport et tourisme, partez à la<br />

découverte de vieux villages, pour<br />

faire le plein de visites culinaires et<br />

culturelles. Avec ce circuit, on visite les<br />

grandes villes italiennes du Nord façon<br />

rando, en alliant l’utile à l’agréable, avec<br />

pentes douces et petites collines pour<br />

pimenter le voyage. Sans oublier les<br />

plaisirs du palais, avec des haltes chez<br />

les locaux pour déguster les produits de<br />

la région, entre le jambon de Parme, les<br />

bons vins régionaux, le Parmesan ou<br />

encore les cappelletti, des pâtes farcies<br />

très parfumées. Il faudra compter sur l’aide<br />

de quelques déplacements véhiculés pour<br />

boucler les étapes.<br />

Le trajet peut se commencer dans les<br />

rues à arcades de Bologne pour visiter<br />

Cette expédition prend naissance<br />

dans le Nord-Ouest de l’Italie, à<br />

l’extrémité Est de la Riviera ligurienne.<br />

Dans les petites criques des Cinque Terre,<br />

la culture est particulièrement tournée<br />

vers la vigne et la pêche. Une atmosphère<br />

tranquille règne dans ce parcours, incluant<br />

des balades en bord de mer, pour associer<br />

farniente et randonnée. De quoi profiter<br />

d’instants de baignade au détour de petits<br />

sentiers pittoresques.<br />

La particularité de la visite réside dans les<br />

villages typiques aux maisons joyeusement<br />

colorées. Avec autant de joyaux, il faut<br />

le sanctuaire di San Luca et la vielle ville<br />

avec les Due Torri, Piazza Maggiore, les<br />

basiliques San Petronio et Santo Stefano.<br />

Après un déplacement à Modène, puis<br />

à Nonantola avec une marche le long de<br />

la Via Romea Nonantolana, poursuite<br />

à Castelfranco Emilia, avant un autre<br />

déplacement à Capri, puis à Ciano d’Enza<br />

pour voir ses châteaux. Et enfin à Parme,<br />

pour une visite de sa cathédrale et une<br />

dernière randonnée à Torrechiara.<br />

Hébergement : en hôtel<br />

Durée : 6/7 jours<br />

Difficulté : Très facile<br />

(faible dénivelé, marche urbaine pendant<br />

les visites culturelles)<br />

F Une promenade tournée<br />

vers la mer : Cinque Terre ▲ ▲ ▲<br />

s’attendre à ce que le circuit soit très<br />

prisé par les touristes. Des déplacements<br />

véhiculés sont à prévoir.<br />

L’excursion peut débuter à Sestri Levante,<br />

pour visiter son centre historique, avant<br />

d’aller au parc régional Punta Manara,<br />

et de poursuivre au parc des Cinque<br />

Terre. Se déplacer à Corniglia, passer à<br />

Volastra, pour redescendre à Manarola.<br />

Pour s’immerger dans les cultures locales<br />

de vins, d’olives et de citrons, se rendre<br />

à Vernazza et Monterosso. Après un<br />

déplacement à Levanto, marche jusqu’à<br />

Punta Mesco avant de descendre terminer<br />

la virée à Monterosso.<br />

Hébergement : en hôtel<br />

Durée : 5/6 jours<br />

Difficulté : Moyenne / Difficile<br />

(dénivelés de plus de 300 m, sentiers<br />

abruptes en flanc de montagne, grosse<br />

chaleur en été)<br />

Femmes pilotes ULM<br />

Vivre le vol au féminin (46)<br />

Les 8, 9 et 10 juillet, une grande réunion<br />

sportive au féminin a lieu dans les airs : le<br />

13ème rassemblement national des femmes<br />

pilotes ULM. Le rendez-vous est prévu à<br />

l’aérodrome de Figeac-Livernon, dans le<br />

département du Lot. Organisé conjointement<br />

par le Comité Régional ULM Midi-Pyrénées, le<br />

Comité Départemental ULM 46 du Lot et les<br />

deux clubs locaux ULM du Quercy et ULM Club<br />

Lotois, l’événement sera ponctué de vols, d’une<br />

excursion au centre historique de la ville de<br />

Figeac, mais aussi de la visite de l’usine Ratier<br />

d’équipements aéronautiques.<br />

Gym estivale<br />

La Suède s’invite à Lyon (69)<br />

<br />

monde est invité à découvrir ou à redécouvrir<br />

la Gym Suédoise dans la capitale des Gaules.<br />

Durant tout le mois, les lundis soirs, les jeudis<br />

soirs et les dimanches matins, les sportifs<br />

comme les curieux ont rendez-vous, tantôt<br />

sur les berges du Rhône, au Parc de la Tête<br />

d’Or ou au Square Delfosse, pour s’adonner<br />

à une pratique sportive dynamique, mixant<br />

échauffement, renforcement musculaire, cardio<br />

et étirements, sur fond musical énergique. Le<br />

<br />

si le temps le permet. Un événement organisé<br />

dans le cadre du festival lyonnais Tout L’Monde<br />

Dehors !<br />

Randonnée à vélo<br />

Le cyclisme est à la fête (73)<br />

Du 29 au 31 juillet, cyclistes habitués de la<br />

petite reine comme débutants, seuls ou en<br />

famille, sont conviés sur les routes de Chambéry<br />

pour La Chambérienne Cyclo. Une belle<br />

occasion de découvrir la capitale savoyarde<br />

et sa nature préservée. Au programme de ce<br />

temps fort festif et sportif : jeu de piste ludique,<br />

animations BMX, spectacle de freestyle, ainsi<br />

que deux épreuves de Cyclo-Rando conçues<br />

pour tous niveaux, avec des parcours de<br />

30 à 140 km, dans les Parcs Naturels de la<br />

Chartreuse et des Bauges.<br />

20 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Fun,<br />

vous avez dit fun ?<br />

L’été c’est les pieds dans l’eau et la tranquillité. Et si vous mettiez un peu de piment dans<br />

vos vacances en testant de nouvelles activités ?<br />

© CandyBox Images / Shutterstock<br />

Les plaisirs de l’hiver en été, la neige en moins ! Dans cette luge,<br />

pas question de vous allonger. Un casque bien vissé sur la tête et<br />

vous voilà parti pour une folle descente. Sur des rails ou une piste<br />

inox en fonction des stations, vous traverserez les paysages de<br />

montagne à toute vitesse, sur des parcours de 400 à 1500m. Une<br />

activité à la portée de toutes les bourses, à partager en famille ou<br />

entre amis. Vous pouvez pratiquer partout en France. Trois « spots »<br />

recommandés : Luge d’été de La Colmiane, Normandie Luge et<br />

L’Orrian Express des Orres.<br />

Pour la détente,<br />

une balade à vélo<br />

à Porquerolles<br />

Après une balade en bateau vous voilà arrivés à bon<br />

port. Pas de panique pour trouver un vélo, ici les loueurs<br />

vous attendent de pied ferme. Porquerolles est une île<br />

magnifi que. Vous passerez de l’Irlande à l’Italie en un coup<br />

de pédale. Le sommet de l’île est à ne pas rater, vous aurez<br />

une vue magnifi que sur les alentours, et profi terez du calme<br />

des lieux. Et si vous fatiguez, vous pouvez toujours vous<br />

arrêter et piquer une tête dans la Méditerranée. A prévoir :<br />

la crème solaire, une casquette et de l’eau !<br />

© Samuel Borges Photography / Shutterstock<br />

© Mikadun / Shutterstock<br />

Le parapente, pour décoller<br />

Un peu d’adrénaline pendant les vacances, c’est toujours plus<br />

sensationnel. Et si vous n’êtes pas prêt à vous jeter du haut<br />

d’un avion, pourquoi ne pas faire un tour dans les airs d’une<br />

autre manière ? Une activité pour les plus gros budgets. Mais qui<br />

vous montrera les plus beaux paysages français vus du ciel. Une<br />

expérience unique à faire une fois dans sa vie. Prêt à décoller ?<br />

Fond : © Galyna Andrushko / Shutterstock<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 21


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

Photographie : © Tropical studio / Fotolia<br />

22 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Les sports nautiques<br />

de l’été : on y plonge !<br />

><br />

Pour faire le plein de sport tout en profitant de l’eau,<br />

tentez ces activités nautiques ludiques. Certaines se<br />

pratiquent côté mer pour plaire aux amateurs de glisse<br />

sur eau, quand d’autres se font en piscine, pour changer<br />

de l’aquagym. Voici les principes de base de ces sports d’été<br />

émergents à expérimenter sans modération. PAR LÉA BORIE<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 23


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

Wakeski : entre air et eau<br />

Pour les passionnés de sports de glisse,<br />

avec cette technique de sport nautique<br />

tracté, vous allez être servis! On peut<br />

apparenter la pratique à du ski freestyle<br />

mais en maillot, glissant sur l’eau.<br />

C’est pour ainsi dire un mélange de ski<br />

nautique et de wakeboard avec une<br />

touche de ski acrobatique en montagne,<br />

alliant aisance au démarrage et glissé<br />

sur l’eau. Un nouveau style de glisse<br />

dédié à la création sportive, en somme.<br />

La discipline est assez récente, même si<br />

le Wakeski se pratique depuis quelques<br />

temps à la marge du grand public, dans<br />

l’ombre du wakeboard. La tractation<br />

se fait par un téléski nautique, traînant<br />

les sportifs sur plusieurs centaines de<br />

mètres, et jusqu’à 30 km/h. Le matériel<br />

nécessite des skis spéciaux très larges,<br />

pour plus de stabilité et la possibilité de<br />

faire du switch et des blocages.<br />

OÙ PRATIQUER ?<br />

Sur la Seine via le CN.19 (Club Nautique<br />

du XIXe) à Paris, ou encore sur le lac<br />

Léman à Thonon et Evian avec l’école<br />

Pool Snap.<br />

Le wake ski est<br />

au croisement du<br />

ski freestyle et<br />

du ski nautique.<br />

Intense !<br />

Découvrez<br />

cette variante<br />

de l’aquagym,<br />

palmes aux<br />

pieds !<br />

Aqua Zumba<br />

Bien plus que<br />

de l’Aquagym<br />

D.R.<br />

AquaPalming<br />

La sirène gainée<br />

On connait la Zumba depuis des années maintenant. A l’image<br />

de la pratique dansée, la Zumba en mode nautique n’a cessé de<br />

conquérir les piscines depuis qu’elle a débarqué dans l’Hexagone<br />

en 2012. Pour le cadre, on prend les mêmes rythmes latino, salsa,<br />

reggae mais transportés dans l’apesanteur de l’eau. Si le lâcher<br />

prise est garanti, c’est parce que ce n’est pas que de la danse<br />

dans l’eau. C’est un mélange dynamique de cardio, de fitness<br />

et d’aérobic. Bien que très physique, stimulant l’ensemble des<br />

muscles, cette pratique de dance-fitness est plus douce pour les<br />

articulations. Reste à garder grâce et coordination quand on a de<br />

l’eau jusqu’à la taille…<br />

Si l’aquapalming était encore<br />

peu connu en France il y<br />

a quelques années, il est<br />

parvenu à gagner les pieds des<br />

nageurs, bien qu’encore assez<br />

peu répandu dans les piscines<br />

publiques. Dans les faits, on<br />

garde les vertus de la nage<br />

en les accentuant grâce aux<br />

mini-palmes, pour un travail<br />

plus profond des muscles –<br />

quadriceps, ischio-jambiers,<br />

fessiers, cuisses et mollets<br />

– à la manière du fitness. Le<br />

cours consiste en une série<br />

de battements dorsaux ou<br />

costaux, d’ondulations et<br />

d’abdos, effectués à différents<br />

stades d’immersion et sans<br />

temps mort. Plus physique<br />

que l’aquagym, l’aquapalming<br />

soigne la peau, la masse<br />

musculaire et le cœur.<br />

OÙ PRATIQUER ?<br />

Dans bien des centres de<br />

remise en forme comme<br />

au Aqua By Paris, au<br />

Suimming 06 à Mandelieu,<br />

à Femmes en Forme à<br />

Marseille, au Spadium<br />

St Renan, ainsi que<br />

dans quelques piscines<br />

municipales.<br />

OÙ PRATIQUER ? Certaines salles parisiennes de CMG<br />

Sports Club, à Aquaboulevard à Paris, mais aussi dans bien<br />

des piscines publiques et centres de Spa, comme la piscine<br />

Aqualong’o à Longwy en Lorraine ou le camping Ibarritz à<br />

Bidart en Aquitaine.<br />

D.R.<br />

24 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


SubWing<br />

Des lieues<br />

sous les mers<br />

D.R.<br />

D.R.<br />

Ça plane pour moi ! Avec ce watersport<br />

innovant, Plastic Bertrand n’aurait pas fini<br />

de chanter. Le Subwing, plus un outil qu’un<br />

sport à proprement parler au départ, a été<br />

inventé et développé en Norvège en 2012.<br />

Cette pratique est venue révolutionner<br />

la façon d’observer les fonds marins. Le<br />

Subwing est une aile sous-marine tractée<br />

à l’aide d’un câble par un bateau allant de<br />

4 à 7 km/h. Le principe de cette fly sousmarine<br />

est de survoler les barrières de<br />

corail en faisant des vrilles, tout en restant<br />

accroché aux poignées. L’expédition est<br />

libre puisque les ailes sont manœuvrables,<br />

offrant la possibilité au plongeur, même<br />

débutant, de remonter à la surface.<br />

Toutefois, une bonne condition physique et<br />

une pratique de l’apnée sont nécessaires.<br />

OÙ PRATIQUER ?<br />

Pour l’instant encore assez<br />

confidentielle, la discipline est<br />

dispensée dans quelques centres<br />

nautiques près de l’Hexagone, comme<br />

en Suisse et en Grèce. Comptez plus de<br />

250 € pour vous procurer un Subwing<br />

premier modèle, commercialisé sur le<br />

site Subwing.com.<br />

Longe-côte<br />

La force tranquille<br />

Aquaboxing<br />

Muscler son attaque<br />

Crochets, uppercuts et coups de pieds amortis : c’est un combat<br />

en bassin. Egalement appelé l’aquapunching, l’aquaboxing a su<br />

se faire sa petite place dans les cours de piscine depuis le début<br />

des années 2010. Variante de l’aquagym et de la boxe classiques,<br />

ce sport tonique est inspiré des arts martiaux types karaté et kick<br />

boxing ; une forme de body combat mais dans l’eau. Par rapport<br />

à la pratique en salle, cette séance de haute intensité est préchorégraphiée<br />

et s’effectue en musique. Un avantage en prime:<br />

l’eau amortit les chocs. En échange, l’aquapunching nécessite une<br />

grande concentration, pour l’équilibre, la respiration et la maîtrise<br />

du geste. On mise sur un travail du cardio et du renforcement<br />

musculaire, pour une silhouette galbée.<br />

OÙ PRATIQUER ? A PlanetForm Tarbes, au Club 36<br />

Boulevard à Rennes, aux centres Aqualigne à Bordeaux,<br />

à l’Oxymum à Toulon, au Vitam à Neydens mais aussi au<br />

Club Energie à Orléans, ou même dans de rares piscines<br />

municipales comme dans le 10e ou le 20e à Paris.<br />

© Waterform<br />

Parce qu’aller à la plage ne signifie pas farniente. Le<br />

longe-côte ou randonnée aquatique vous invite à cheminer<br />

activement le long de la plage. Car oui, marcher est bon pour<br />

l’organisme. Ce sport-santé né dans le Nord de la France en<br />

2007 est le fruit de la réflexion d’un entraîneur d’aviron qui<br />

cherchait à voir ses athlètes se perfectionner. Cette méthode<br />

de renforcement en douceur, initialement pour rameurs, est<br />

adaptée aux personnes peu sportives et sédentaires. Elle se<br />

pratique avec une pagaie, pour accompagner sa marche d’un<br />

dynamisme appuyé. Une palme de musculation, la long up, a<br />

été conçue en ce sens. Pour que les bienfaits vivifiants soient<br />

notoires, le longeur doit exagérer sa marche, en effectuant de<br />

grands pas, genoux montés, pendant que ses bras s’activent<br />

en rythme. Idéal pour renforcer ses capacités physiques, son<br />

endurance et son équilibre, tout en évacuant le stress.<br />

OÙ PRATIQUER ? L’association organisatrice, Les<br />

Sentiers Bleus, s’est développée le long des côtes<br />

françaises, en Bretagne, en Normandie, dans le Nord-Pasde-Calais,<br />

en Méditerranée et en Atlantique. Pour les plus<br />

persévérants, les premières compétitions sont organisées<br />

en France depuis 2015. A venir : épreuves de Longe-Côte à<br />

Saint-Laurent-sur-mer, le 20 août prochain.<br />

Photographies : © Isabel photo Créations<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 25


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

LA GONFLETTE<br />

FAÇON<br />

MISTINGUETTE<br />

Corps galbé, membres mieux dessinés : les<br />

femmes rêvent de plus en plus d’une silhouette<br />

aux jolies formes avec ce qu’il faut là où il<br />

faut. C’est pourquoi on voit grimper le taux<br />

de participation de la gent féminine aux<br />

machines, la musculation faisant toujours plus<br />

d’adeptes. Décryptage avec un training guide<br />

100% féminin. PAR LÉA BORIE<br />

#MuscleeSexy. C’est le signe de ralliement lancé<br />

par David Costa, l’instigateur du concept<br />

«Strong is the new sexy». Le préparateur physique<br />

s’est décidé il y a un an à consacrer une<br />

méthode de musculation aux femmes. «J’ai<br />

trouvé une grande communauté de femmes<br />

adeptes de musculation avec des comptes très<br />

infl uents sur les réseaux sociaux. Mais en les sollicitant,<br />

j’ai appris qu’elles s’alimentaient mal, faisaient beaucoup<br />

de cardio et n’évoluaient pas comme espéré. J’ai voulu montrer<br />

une meilleure voie à suivre», explique l’entraîneur en force athlétique.<br />

C’est aussi en 2015 qu’il a remarqué le boum de présence<br />

féminine sur les plateaux de musculation, cinq ans après le succès<br />

grandissant du body fi tness au féminin.<br />

Les femmes sont<br />

de plus en plus<br />

nombreuses<br />

à pratiquer la<br />

musculation<br />

26 WOMEN SPORTS N°1 • Juin - Juillet - Août 2016


Photographies : page de gauche : © Lyashenko Egor / Shutterstock et Nicolas Blies - Page de droite : © David Costa - Editions Amphora / David Costa est ambassadeur Reebok, Myprotein et Swole O Clock<br />

LA MUSCULATION AU FÉMININ, PORTRAIT<br />

Avec ce slogan accrocheur « Strong is the<br />

new sexy », David Costa tient à réaffirmer<br />

les fondamentaux : «On oriente souvent<br />

mal les femmes en leur indiquant de<br />

mauvais placements un peu partout sur<br />

la toile. Elles finissent par développer des<br />

pathologies.» Pour éradiquer les mauvaises<br />

postures, l’entraîneur émet un principe :<br />

toujours avoir une ou plusieurs parties du<br />

corps gainées pour que d’autres produisent<br />

l’effort, l’important étant de décomposer les<br />

verrouillages et de prendre conscience de là<br />

où ça travaille.<br />

C’est peut-être ça le secret d’une musculation<br />

sexy et réussie : respecter son corps,<br />

lui laisser le temps de progresser à chaque<br />

étape - échauffement, entraînement, récupération.<br />

«C’est comme de mettre sa<br />

ceinture en voiture, il y a un protocole à<br />

respecter.» La limite à écouter impérativement<br />

se situe à la récupération. Celle-ci<br />

diffère selon l’effort, la condition physique<br />

et l’âge de la pratiquante. Si besoin, il faut<br />

savoir repousser la séance au lendemain.<br />

L’entraînement est construit comme pour<br />

les hommes, sauf que les zones ciblées<br />

diffèrent. Pour eux, la répartition du travail<br />

s’effectue sur le haut du corps en modérant<br />

le bas. Alors que chez les femmes, c’est l’inverse<br />

car les zones les plus récalcitrantes<br />

sont hanches et cuisses, pour des raisons<br />

hormonales et de construction musculaire.<br />

L’IDÉAL « MUSCLÉE ET SEXY »<br />

Dans le travail de coaching physique, il s’agit<br />

aussi de transmettre des valeurs : abnégation,<br />

résistance, combativité, autocritique,<br />

persévérance, courage. Autant d’éléments<br />

essentiels selon David Costa pour une pratique<br />

durable et saine, dans l’espoir d’aider<br />

ses coachées à répercuter l’évolution physique<br />

sur le mental pour mieux s’assumer.<br />

La musculation<br />

en pratique<br />

Le training guide<br />

proposé par David Costa<br />

se compose de blocs<br />

d’entraînements de 20<br />

minutes modulables<br />

étalés sur 12 semaines,<br />

réalisables à domicile avec<br />

un minimum de matériel ou<br />

FAIRE AIMER LA MUSCULATION AUX FEMMES :<br />

PLAN DE SÉDUCTION<br />

Pour tenter de réconcilier les femmes avec<br />

la musculation, le coach sportif passe par un<br />

procédé de séduction bien étudié. En proposant<br />

un produit 100% féminin réalisé par un<br />

homme, il sait que son coaching ne laissera<br />

pas les femmes insensibles. Ensuite, il s‘agit<br />

de tordre le cou à tous les clichés sur la pratique<br />

– une image négative et masculine qui<br />

remonte aux années 70/80, véhiculée par<br />

des hommes bodybuildés façon Arnold. «Ce<br />

n’est pas parce que vous êtes une femme,<br />

belle et douce, que vous devez vivre dans un<br />

monde édulcoré» : l’enjeu est de démontrer<br />

que c’est un moyen de prendre soin de son<br />

corps sans perdre en féminité.<br />

A celles qui craignent de devenir trop musclées<br />

en levant des charges lourdes, il répond :<br />

«Aucun risque ! Sur le plan hormonal, votre<br />

corps diffère de celui de l’homme (…) à<br />

cause de la faible quantité de testostérone<br />

qu’il produit.»<br />

A celles qui considèrent que la musculation<br />

s’adresse aux hommes, aux sportifs de haut niveau<br />

et aux jeunes, il rétorque :<br />

«Elle permet d’adapter les charges et donc<br />

l’intensité de l’effort au niveau de chacun.»<br />

A celles qui craignent de devoir prendre des protéines<br />

en poudre, il rassure :<br />

«Non, une alimentation équilibrée et adaptées<br />

suffit à progresser avec des entraînements<br />

de musculation.»<br />

A celles qui s’imaginent que c’est un sport de<br />

brute, il répond :<br />

«Sa pratique demande une bonne intelligence<br />

motrice, un bon schéma corporel.<br />

Vous devez être capable de maîtriser votre<br />

corps dans l’espace et de percevoir la position<br />

de vos segments les uns par rapport<br />

aux autres.»<br />

en salle sur des machines.<br />

Pour commencer, cinq<br />

exercices incontournables<br />

permettent de travailler<br />

tout le corps : squat<br />

avec haltères, fentes<br />

dynamiques haltères,<br />

soulevé de terre haltères,<br />

pompes sur genoux, rowing<br />

haltères. Pour compléter<br />

le dispositif, du cardio<br />

(course à pied, roller, vélo,<br />

Dans cette pratique au féminin, exit les<br />

mots prise de masse, volume musculaire,<br />

pectoraux, quadriceps, triceps, trapèze.<br />

Les expressions clés sont esthétique, tonicité,<br />

gainage, renforcement, souplesse…<br />

LES BIENFAITS INSOUPÇONNÉS<br />

L’aspect psychologique qu’apporte la musculation<br />

est souvent sous-estimé, selon le<br />

coach. D’après lui, «ce fil rouge structure la<br />

vie et offre une vraie évolution du mental».<br />

Le physique n’est pas en reste puisque les<br />

pratiquantes apprennent à se connecter à<br />

leur corps.<br />

DÉFENDRE UN MODE DE VIE SAIN<br />

« Abs are made in the kitchen » : l’idée étant<br />

de rappeler qu’un corps musclé passe<br />

aussi par l’assiette. Parmi les grands<br />

conseils d’une alimentation #MuscleeSexy :<br />

consommer fruits et légumes chaque jour,<br />

ne pas abuser des protéines, ne pas supprimer<br />

les lipides et d’une manière générale,<br />

ne pas bannir d’aliment.<br />

•<br />

Une idée de recette « musclées & healthy » :<br />

Guacamole et chips de tortillas<br />

« Musclée et Sexy. La Méthode pour affiner<br />

et sculpter votre corps rapidement »<br />

de David Costa, Editions Amphora, avril 2016.<br />

rameur, elliptique), ajoutés<br />

à du stretching pour gagner<br />

en souplesse, relâcher les<br />

muscles et améliorer sa<br />

posture.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 27


SPORT PLAISIR ET DECOUVERTE<br />

Boxeuse<br />

VS danseur :<br />

le match improbable<br />

La société a construit des murs dans la pratique sportive.<br />

Comment les sportifs vivent les clichés de genre au quotidien ?<br />

Boxe féminine, danse masculine : chez certains, c’est encore loin<br />

de sonner comme un oxymore. PAR LÉA BORIE<br />

Marc Beaugendre<br />

pratique la<br />

danse classique.<br />

Margot Dumant<br />

a choisi la boxe.<br />

Margot Dumant, 27 ans, est directrice<br />

d’un restaurant dans le XVIe arrondissement<br />

de Paris. Passionnée de gastronomie<br />

et de voyages, elle a évolué dans des<br />

milieux très masculins et boxe à l’AS Passy.<br />

Marc Beaugendre, 25 ans, est professeur<br />

et danseur (classique, mais pas que)<br />

originaire de Lyon. Il habite aux Pays-Bas<br />

depuis cinq ans. Interview croisée.<br />

QUEL A ÉTÉ LE DÉCLIC ?<br />

Margot Dumant : Je me suis mise au full<br />

contact & kick-boxing il y a 8 ans. J’habite<br />

dans le 16e et pourtant, je me faisais souvent<br />

embêter dans la rue. J’ai même été<br />

menacée d’un couteau pour un numéro !<br />

Je cherchais un sport pour avoir plus d’assurance<br />

et pouvoir dire : «Tu me fais pas<br />

peur !» Depuis que je fais de la boxe, bizarrement,<br />

ces agressions ne se sont jamais<br />

reproduites. J’ai l’impression de mieux me<br />

faire respecter.<br />

Marc Beaugendre : J’avais 8 ans et pensais<br />

être inscrit au même cours de danse<br />

que la fi lle dont j’étais amoureux. C’était un<br />

leurre de ma mère mais j’ai adoré et lui ai<br />

dit : «Je veux faire ça toute ma vie.» Ça fait<br />

17 ans que ça dure!<br />

COMMENT CE CHOIX A ÉTÉ PRIS<br />

DANS TON ENTOURAGE ?<br />

M.D. : Issue d’une fratrie de 4 enfants et 10<br />

cousins, je suis la seule fi lle : mon jumeau<br />

fait du tennis et mes petits frères du foot.<br />

Petite, je voulais les suivre partout et faire<br />

plus encore. On me disait «Doucement, tu<br />

es une fi lle». L’entourage, protecteur, a peur<br />

qu’on se blesse plus qu’un homme, qu’on<br />

se remette moins facilement. Une cicatrice<br />

passe peut-être moins chez une femme.<br />

J’ai toujours fait beaucoup de sport - athlétisme,<br />

équitation, ski, natation… avec<br />

des chutes impressionnantes mais mes<br />

parents ne se sont jamais faits au combat.<br />

Ils ne comprennent pas pourquoi j’aime<br />

frapper et recevoir des coups. Ils ont peur<br />

que je m’abîme le visage, surtout que j’ai<br />

un métier face à la clientèle. Encore maintenant,<br />

ils aimeraient que j’arrête. Mais ça<br />

représente une grosse part de ma vie. J’ai<br />

aménagé mon temps de travail en fonction<br />

des entraînements.<br />

M.B. : Depuis mes débuts mes 17 ans, j’en<br />

ai entendu des critiques. On me disait que<br />

j’étais comme une fi lle, que j’allais devenir<br />

gay. Et ce n’était pas que des mots mais<br />

aussi des regards, des blagues mal placées<br />

voire des rejets physiques. C’est dur à<br />

accepter quand tu vis une passion qui veut<br />

tout dire pour toi. Ça crée des troubles psychologiques.<br />

Tu dois toujours lutter pour ce<br />

que tu es et te justifi er. Je me suis renfermé<br />

dans mon monde de comédies musicales.<br />

Des fois, j’ai des envies de revanche mais<br />

je me dis que c’est de l’ignorance, un problème<br />

de mentalité, d’éducation. On prône<br />

des valeurs de tolérance mais en pratique<br />

c’est moins net. J’aimerais juste qu’on<br />

s’intéresse à une chose avant de la juger.<br />

Homme ou femme, on reste humain : tant<br />

qu’on est là avec des émotions à partager,<br />

c’est ce qui compte. Jamais les critiques<br />

ne m’auraient fait changer de voie ou oublier<br />

ma passion. Du côté de ma mère, j’ai<br />

été soutenu dès le début. Ça m’a donné la<br />

force de continuer. Les moqueries se sont<br />

calmées quand je me suis professionnalisé.<br />

Entouré de gens comme moi, j’ai commencé<br />

à me sentir dans mon élément, baignant<br />

dans une atmosphère familière.<br />

CE QUI TE PLAIT DANS CE SPORT :<br />

M.D. : La boxe défoule. Elle demande de<br />

prendre conscience de son corps. Le rapprochement<br />

est facile mais comme dans la<br />

vie, on apprend à encaisser les coups sans<br />

se reposer sur ses acquis.<br />

M.B. : Le regard des autres est très ambivalent,<br />

car à la fois on s’en moque et à la<br />

« MON CORPS NE FAIT PAS DU TOUT<br />

BOXEUSE. ON CROIT SOUVENT QUE JE<br />

DANSE. » MARGOT DUMANT<br />

Photographies : page de gauche : © Mathieu di Scala - Page de droite : © Angela Munoz<br />

28 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet Juin - Juillet - Août - Août Septembre 2016 2016 - www.womensports.fr


fois si on n’est pas regardé, on n’existe pas.<br />

Il y a une forme d’égo. On passe son temps<br />

à se mater dans un miroir ou à être vu sur<br />

scène. Mais c’est surtout le fait de bouger<br />

dans l’art et la technique en musique qui<br />

me plait.<br />

QUE DIT VOTRE CARACTÈRE ?<br />

M.D. : Quand je dis boxer, on ne me croit<br />

pas. Je ne suis pas violente et déteste m’emporter.<br />

Je suis douce, féminine et gentille en<br />

soi. Mais quand on me connaît, j’ai toujours<br />

envie d’aller plus loin et me mettre en danger<br />

pour me prouver que je peux m’en sortir.<br />

Ça provoque en moi des montées d’adrénaline.<br />

Ça va aussi avec mon métier. J’évolue<br />

dans un milieu d’hommes avec des conflits<br />

d’équipes masculines à gérer.<br />

M.B. : Je ne peux pas écouter de la musique<br />

sans bouger. L’expression «Je danse comme<br />

je respire» est ridicule mais il y a de l’idée !<br />

Dans la vie, très honnête - peut-être trop direct<br />

- je peux choquer par trop de franchise,<br />

mais c’est une valeur pour moi. Ce qui ne<br />

m’empêche pas d’être respectueux.<br />

CE QUE CE SPORT RÉVÈLE DE VOUS :<br />

M.D. : La détermination, sinon on laisse<br />

tomber. Douleur, manque de souffle : il faut<br />

un mental solide pour faire face à l’adversaire.<br />

Je suis plus courageuse que ce que je<br />

pensais. Quand j’ai fait ma première compétition<br />

en 2015, ça a surpris tout le monde,<br />

à commencer par mes profs qui craignaient<br />

que je me fasse casser la gueule. Ça a été<br />

la revanche, je ne pouvais pas perdre. J’ai<br />

aimé être dans une position inconfortable<br />

et me battre contre ça. Après mon entraînement<br />

acharné, on m’appelait La machine<br />

ou Bonhomme : j’ai rien lâché. Je n’ai pas<br />

l’esprit de compétition, j’aime être meilleure<br />

que moi-même.<br />

M.B. : Ça me donne une forme de fierté par<br />

rapport à ce que j’ai accompli, sachant les<br />

bâtons qu’on m’a mis dans les roues. Parti<br />

de chez moi à 14 ans, j’ai dû me construire<br />

seul. Ça demande une grande force mentale.<br />

COMMENT PERCEVEZ-VOUS VOTRE<br />

SPORT ?<br />

M.D. : Etrangement, j’ai gagné en souplesse<br />

et en aisance de mouvement. Je maîtrise<br />

mieux mon corps. Il ne fait pas du tout<br />

boxeuse. On croit souvent que je danse. Ma<br />

démarche est plus légère. Certains gestes<br />

peuvent même s’apparenter à de la danse.<br />

Et je pense que quand je boxe, je suis féminine.<br />

L’esthétique me plait là-dedans.<br />

M.B. : Pour moi, la danse est l’art de transcender<br />

le mouvement. On peut la voir dans<br />

beaucoup de choses, même lorsqu’on<br />

marche dans la rue, si on le fait en rythme.<br />

Pendant l’été, les pauses font du bien pour<br />

se reposer mais ça manque, j’ai l’impression<br />

que mon corps est inutile.<br />

QUELLES SONT LES QUALITÉS D’UNE<br />

BONNE BOXEUSE MARGOT ? D’UN<br />

BON DANSEUR MARC ?<br />

M.D. : Respecter la personne en face pour<br />

ne pas s’emporter et rester dans la maîtrise.<br />

Chaque coup doit être intelligent et<br />

réfléchi.<br />

M.B. : Il faut une forme de rigueur. Si on ne<br />

s’accroche pas, on n’aboutit à rien. Mais<br />

ce n’est pas pour ça qu’on accepte de<br />

rentrer dans un moule pour correspondre<br />

à ce qu’on attend de nous. Je ne suis pas<br />

quelqu’un qui aime me voir imposer des<br />

limites.<br />

UN AUTRE SPORT VOUS INTÉRESSE-<br />

T-IL ?<br />

M.D. : Le golf. Je m’y suis mise depuis peu.<br />

Ma famille était dépitée que je n’en fasse<br />

pas avec elle. Ça pourrait être bien pour<br />

plus tard : je ne pourrai peut-être pas boxer<br />

jusqu’à 50 ans. Et puis, comme je ne maîtrise<br />

pas encore, c’est une autre occasion<br />

de me donner les moyens de faire ce dont<br />

j’ai envie.<br />

M.B. : Je ne me vois pas vraiment faire<br />

autre chose. J’aime l’eau, j’imaginerais<br />

faire des compétitions de plongeon ou de<br />

la natation. Qu’une fille fasse de la boxe je<br />

trouve ça génial. Je n’aimerais pas en faire<br />

en hobby, mais par curiosité, j’aimerais essayer,<br />

pour savoir ce ça procure de porter<br />

de gros gants, l’apprentissage les techniques<br />

pour taper et se défouler.<br />

LE RAPPORT HOMME/FEMME :<br />

M.D. : Dans un combat contre un homme,<br />

je sens sa force, son poids. Pour contrebalancer,<br />

je joue sur la rapidité et la précision.<br />

J’arrive parfois à les surprendre. Les filles<br />

s’approprient très bien ce sport. A ceux qui<br />

pensent que c’est un sport de gros bras, ils<br />

n’ont pas tout à fait tort… mais ça dépend<br />

comment c’est pratiqué.<br />

M.B. : Dans ma discipline, l’importance<br />

est parfois fonction de proportion : quand<br />

il y a 1 mec pour 20 filles, les profs nous<br />

apportent plus d’attention. Cela a pu me<br />

servir de temps à autre. Mais une fois en<br />

« J’AIMERAIS ESSAYER, POUR SAVOIR<br />

CE QUE ÇA PROCURE DE PORTER DE<br />

GROS GANTS. » MARC BEAUGENDRE<br />

compagnie, on est traité de manière égale.<br />

QUE REPRÉSENTENT LA FÉMINITÉ<br />

ET LA VIRILITÉ POUR VOUS ?<br />

M.D. : Pour la première c’est être subtile. Et<br />

la seconde, l’assurance, l’esprit protecteur.<br />

J’ai toujours eu une forte part de masculinité<br />

dans mes goûts, sans pour autant me<br />

priver d’être en robe et talons. Ou de boxer<br />

avec des gants roses !<br />

M.B. : L’une est le raffinement, l’autre la<br />

force. Et je pense être au milieu des deux,<br />

chacun a un peu des deux parts. WS


SPORTIVES PRO<br />

Elles visent<br />

une médaille<br />

à<br />

Rio<br />

Les Françaises débarquent en forces aux jeux olympiques de Rio (du 5 au 21 août). Quelles sont<br />

nos chances de médailles ? Favorites, outsiders, révélations et surprises attendues : petit tour<br />

d’horizon de la délégation française, côté filles !<br />

30 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Illustration : © Vikpit / Shutterstock<br />

En 2012, 146 femmes faisaient partie des 332<br />

athlètes de l’équipe de France olympique. Et 14 (ndlr<br />

2 par équipes) ont rapporté une médaille sur les 35<br />

gagnées par la délégation française. Cette année<br />

nos athlètes sont ambitieuses et prêtes à faire des<br />

ravages dans la compétition. Selon les spécialistes,<br />

battre ce score de 14 médailles sera diffi cile. Mais<br />

impossible n’est pas français(e) !<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 31


SPORTIVES PRO<br />

Les favorites<br />

© FFC / P. Pichon<br />

© FFJ / T.Zahonyiff<br />

© FFV / Franck Socha<br />

© FFV / Franck Socha<br />

© FFC / Patrick Pichon<br />

D.R.<br />

© F.F.V. / Franck Socha<br />

© F.F.J. / S.Bonnet<br />

© F.F.J. / T.Zahonyiff<br />

PAULINE FERRAND PREVOT (cyclisme)<br />

Championne du monde sur route, en cross-country<br />

et cyclo-cross. On espère que la « cannibale » du<br />

cyclisme, ne laissera rien à ces concurrentes.<br />

GÉVRISE EMANE (judo)<br />

Triple championne du monde, quintuple<br />

championne d’Europe, Médaillé de Bronze en 2012,<br />

cette année la française les mettra toutes au tapis.<br />

CAMILLE LECOINTRE<br />

ET HÉLÈNE DEFRANCE (voile)<br />

Championnes du monde en 470, ces deux-là<br />

risquent de vous souffl er par leur bonne humeur.<br />

MARIE RIOU (voile), en mixte nacra17 avec<br />

BILLY BESSON<br />

Champions du monde à deux reprises, le duo n’a<br />

pas été élu « Marin de l’année » en 2015, pour rien.<br />

LAURIE BERTHON (cyclisme sur piste)<br />

Triple championne de France de l’omnium, et vicechampionne<br />

du monde, la sprinteuse vous laissera<br />

sur le départ.<br />

AURELIE MULLER (natation)<br />

La championne du monde du 10 km nage<br />

libre ne devrait avoir aucun mal à dépasser ces<br />

adversaires.<br />

CHARLINE PICON (planche à voile)<br />

Une des sportives les plus attendues de ces JO.<br />

Double championne d’Europe, championne du<br />

monde et double vainqueur du Test Event de Rio.<br />

La jeune navigatrice s’est entrainée dur pour les<br />

jeux !<br />

AUDREY TCHEUMÉO (judo)<br />

Médaillé de bronze au JO 2012, on espère revoir<br />

la championne du monde -78kg une médaille<br />

autour du coup sur un podium à Rio.<br />

CLARISSE AGBEGNENOU (judo)<br />

Championne du monde et double championne<br />

d’Europe -63 kg, elle disputera ses premiers JO.<br />

On y croit !<br />

Les espoirs<br />

ESTELLE MOSSELY (boxe)<br />

La jeune Française qui évolue en moins de 60<br />

kg fera ses premiers pas aux JO. Championne du<br />

monde et double vice-championne d’Europe, ses<br />

concurrentes feront face à des gants en béton.<br />

CAROLINE GARCIA ET KRISTINA<br />

MLADENOVIC (tennis)<br />

Le double féminin a remporté haut la main le double<br />

dames de Roland-Garros. Une motivation en plus<br />

pour décrocher une médaille à Rio.<br />

CECILIA BERDER (escrime)<br />

Triple vice-championne du monde, une<br />

concentration de fer, la piste sera son terrain de jeu.<br />

Ce qu’on lui souhaite ? Une parade, une touche et<br />

une médaille !<br />

YSAORA THIBUS (escrime)<br />

Vice-championne du monde et d’Europe, Ysaora est<br />

l’espoir du fl euret français. Il ne vaudra mieux pas<br />

vous trouver sur sa piste !<br />

Elles ont fait d’excellents résultats mais ne font pas partie de la liste des championnes, selon les statisticiens. A elles de<br />

déjouer les pronostics !<br />

© KSMP © FFTDA D.R.<br />

© FFTT Julien Crosnier © FFE / Augusto Bizzi © FFE / Augusto Bizzi © Jimmy48/Shutterstock D.R.<br />

SARAH OURAHMOUNE (boxe)<br />

Première boxeuse française de l’histoire<br />

sélectionnée pour les JO (ndlr : pas de boxeuse en<br />

2012), la première médaille pourrait être pour ce<br />

petit format, spécialiste de la catégorie des moins<br />

de 51 kg.<br />

CAROLE GRUNDISCH (tennis de table)<br />

Par le passé, elle a raté trois fois de peu la<br />

qualifi cation aux JO de peu. Cette année, c’est la<br />

bonne !<br />

HABY NIARE (taekwondo)<br />

Championne du monde, d’Europe et quadruple<br />

championne de France, la médaille olympique est<br />

la seule qui manque à son palmarès.<br />

CHRISTELLE DAUNAY (athlétisme)<br />

La marathonienne n’en est pas à sa première<br />

compétition. Elle a mis toutes les chances de son<br />

côté au cours des derniers mois pour obtenir la<br />

performance idéale le jour J.<br />

32 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Illustrations : © Vikpit - © nanovector - © Xul - © Nelia Sapronov / Shutterstock<br />

D.R.<br />

D.R.<br />

D.R.<br />

D.R.<br />

ET LE COLLECTIF ALORS ?<br />

L’ÉQUIPE DE FRANCE DE FOOTBALL<br />

Si il y a bien une équipe qu’on ne présente plus, c’est<br />

les Bleues. Chacun de leurs matchs est un spectacle<br />

de performance et d’audace.<br />

L’ÉQUIPE<br />

DE FRANCE<br />

DE BASKET-BALL<br />

Les “Braqueuses”<br />

s’étaient hissées<br />

en finale des JO de<br />

Londres en 2012 et sont<br />

vice-championnes d’Europe en titre. Il faudra compter<br />

avec elles !<br />

L’ÉQUIPE<br />

DE FRANCE<br />

DE HANDBALL<br />

Les handballeuses<br />

n’ont rien à envier aux<br />

garçons. Pour leur<br />

cinquième participation<br />

consécutive aux JO, les “femmes de défis” passent au<br />

niveau supérieur.<br />

L’ÉQUIPE<br />

DE FRANCE<br />

DE RUGBY À 7<br />

Le rugby à 7 fait son<br />

entrée dans les JO, et<br />

nos françaises avec.<br />

Les “enragées”, comme<br />

elle se surnomment ont l’envie et la force de toutes les<br />

faire tomber sur leur passage.<br />

© F.F.J. / S.Bonnet © F.F.J. / C.Ferreira © F.F.J. / T.Zahonyiff © F.F.J. / C.Ferreira<br />

D.R. D.R. D.R. D.R. D.R. D.R. D.R. D.R. D.R.<br />

B<br />

C<br />

D<br />

E<br />

F<br />

G<br />

H<br />

I<br />

J<br />

K<br />

L<br />

M<br />

N<br />

Les JO, ça<br />

les connaît !<br />

En 2012, elles nous avaient déjà ravis par<br />

leurs performances. On leur souhaite de<br />

réitérer l’exploit à Rio.<br />

CÉLINE GOBERVILLE B (tir) a obtenu<br />

l’argent à Londres, Pistolet 10m<br />

En 2012 les judokas ont fait le spectacle en<br />

individuelle et ont ramené chacune une belle<br />

médaille de bronze.<br />

PRISCILLA GNETO C (-52kg), AUTOMNE<br />

PAVIO D (-57kg), GÉVRISE EMANE E<br />

(-70kg), AUDREY TCHEUMÉO F (-78kg)<br />

En relais 400m de natation, CHARLOTTE<br />

BONNET G et CORALIE BALMY H ont<br />

aussi ramené le bronze.<br />

Les nageuses<br />

en force<br />

Avec 16 sportives qualifi ées, la natation<br />

pourrait être une discipline pourvoyeuse<br />

de plusieurs médailles. Avec des<br />

championnes comme Laure Manaudou<br />

ou la regrettée Camille Muffat, la France a<br />

laissé une trace.<br />

A Rio, LAURA AUGÉ et MARGAUX<br />

CHRÉTIENS I, les nouvelles sirènes<br />

françaises, tenteront de bluffer les jurés<br />

par leur synchronisation. Côté course,<br />

FANNY DESBERGUES J, la championne<br />

de la brasse, fera son entrée au JO avec<br />

le relais 4x100m 4 nages au côté de<br />

FANTINE LESAFFRE K, la reine du<br />

papillon, tandis que MÉLANIE<br />

HENIQUE L devrait battre des ailes vers<br />

la victoire, en 50m nage libre.<br />

Les sports qu’on<br />

oublie un peu<br />

Aux JO, il y a des sports dont on parle<br />

beaucoup, comme la natation, le judo<br />

ou l’athlétisme. D’autres sont moins<br />

attendus. Et pourtant certaines sportives<br />

mériteraient d’être sur le devant de<br />

la scène. On pense à MATHILDE<br />

LAMOLLE M, l’espoir du tir français, qui<br />

va faire ses premier pas au JO et dont<br />

on espère qu’elle tirera dans le mille<br />

ou à GAËLLE NAYO KETCHANKE N<br />

(haltérophilie), prête à soulever des<br />

montagnes pour obtenir une médaille !<br />

Illustration : © Vikpit / Shutterstock<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 33


SPORTIVES PRO<br />

JO 2016 : 164 ÉPREUVES<br />

MASCULINES CONTRE<br />

134 ÉPREUVES FÉMININES<br />

LE SAVIEZ-VOUS ?<br />

Laura Flessel (escrime) est la sportive<br />

française la plus médaillée aux JO,<br />

avec 5 médailles au total, tandis<br />

que Marie-José Pérec (athlétisme) a<br />

remporté 3 médailles d’or.<br />

Les jeux olympiques de Rio se dérouleront du 5 au 21 août 2016. Depuis<br />

les précédents jeux de Londres, en 2012, les femmes concourent dans tous<br />

les sports (28 au total), comme les hommes. Mais le nombre d’épreuves<br />

masculines (et donc de médailles attribuées) reste supérieur chez les<br />

messieurs : 164 contre 134 épreuves dames. Au total 10.500 athlètes sont<br />

attendus, avec pour la première fois dans l’histoire des JO une quasi parité :<br />

52% d’hommes contre 48% de femmes (*).<br />

164<br />

Épreuves<br />

masculines<br />

52 %<br />

d’hommes<br />

D.R.<br />

134<br />

Épreuves<br />

féminines<br />

48 %<br />

de femmes<br />

* chiffres non définitifs au moment où nous bouclons ce numéro, les sélections olympiques n’étant pas achevées<br />

GROS PLAN<br />

SUR SARAH<br />

OURAHMOUNE,<br />

« L’INTELLO DES JO »<br />

Les experts prédisent 10 médailles<br />

pour les Françaises…<br />

mais ils se trompent souvent !<br />

Les plus grands statisticiens évaluent chaque année de nombreuses données<br />

sportives pour établir un classement prévisionnel des plus grandes chances<br />

de médailles par pays. Des données qui ne sont jamais les mêmes<br />

d’une étude à l’autre ! Pour la France, par exemple, les estimations<br />

vont de 35 à 47 médailles au total, dont 10 en moyenne pour les<br />

femmes. Mais aux JO,<br />

les surprises sont toujours<br />

très nombreuses.<br />

Rendez-vous le 21 août<br />

pour relever les compteurs !<br />

A ses débuts, la boxe n’était<br />

pas ouverte aux femmes. Mais<br />

elle a persévéré et vaincu les<br />

préjugés. Championne de France<br />

à dix reprises, triple championne<br />

d’Europe et championne du<br />

monde de boxe anglaise, Chevalier<br />

de la légion d’honneur, Sarah<br />

Ourahmoune est une battante.<br />

Après un passage par l’incubateur<br />

Science Po, Sarah Ourahmoune<br />

a créé avec le boxeur Francky<br />

Denis, son compagnon à la ville,<br />

la société « Boxer Inside ». Son<br />

objet : proposer aux entreprises<br />

des ateliers boxe et des séminaires,<br />

pour apprendre aux salariés à se<br />

dépasser. A 34 ans, la première<br />

boxeuse française de l’histoire<br />

sélectionnée pour les JO veut<br />

décrocher son rêve : une médaille<br />

à Rio.<br />

D.R.<br />

34 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Les Françaises à suivre à Rio<br />

Illustrations : © Vikpit - © urielaki - © rvlsoft / Shutterstock<br />

ATHLÉTISME<br />

Christelle Daunay – Marathon/ Emilie Menuet, 20 km<br />

marche.<br />

AVIRON<br />

Sans barreuse femmes : Noémie Kober et Marie Le Nepvou<br />

Couple femmes : Elodie Ravera et Hélène Lefebvre<br />

BADMINTON<br />

Delphine Lansac<br />

CANOË-KAYAK SLALOM<br />

Marie-Zélia Lafont - K1 Slalom/ Sarah Guyot, K1 200 m/<br />

Manon Hostens , K4 500 m/ Léa Jamelot, K4 500 m/<br />

Amandne Lhote, K4 500 m/ Sarah Troël, K4 500 m.<br />

CYCLISME<br />

Pauline Ferrand Provost-Cross<br />

Sandie Clair - Vitesse par équipe / Vitesse individuelle / Keirin<br />

Virginie Cueff - Vitesse par équipe / Vitesse individuel / Keirin<br />

Laurie Berthon - Omnium<br />

Manon Valentino BMX; Perrine Clauzel VTT; Pauline Ferrand-<br />

Prévot VTT, route, course en ligne; Audrey Cordon, route,<br />

course en ligne.<br />

ESCRIME<br />

Astrid Guyart - Fleuret individuel/ Ysaora Thibus - Fleuret<br />

individuelle/Lauren Rembi, épée équipe et individuelle/<br />

Marie-Florence Candassamy, épée équipe et individuelle;<br />

Auriane Mallo, épée équipe et individuelle; Cécilia Berder,<br />

sabre équipe et individuell; Charlotte Lembach , sabre<br />

équipe et individuelle; Manon Brunet, sabre équipe et<br />

individuelle<br />

EQUITATION<br />

Très certainement Marie Hecart, Penelope Leprevos, Karen<br />

Tebar, Stéphanie Brieussel<br />

GYMNASTIQUE<br />

Kséniya Moustafaeva (rythmique). Très certainement :<br />

Marine Brevet, Loan His, Oréane Lechenault, Alison<br />

Lepin (artistique), Marine Boyer (poutre) . Marine Jurbert<br />

(trampoline)<br />

GOLF<br />

Très certainement Karine Icher et Gwladys Nocera<br />

Haltérophilie : Gaëlle Nayo Ketchanke 75 kg.<br />

JUDO<br />

Laetitia Payet -48 kg; Priscilla Gneto -52 kg; Automne Pavia<br />

-57 kg; Clarisse Agbegnenou -63 kg; Gévrise Emane -70 kg;<br />

Audrey Tcheumeo -78 kg; Emilie Andéol +78 kg.<br />

LUTTE<br />

Cynthia Vescan 69 à 75 kg.<br />

NATATION - COURSE<br />

Coralie Balmy - 200 / 400 / 800 NL / Relais<br />

Charlotte Bonnet - 100 / 200 NL / Relais<br />

Mathilde Cini - 4x100 NL<br />

Fanny Deberghes - 4x100 4N<br />

Margaux Fabre - 4x200 NL<br />

Béryl Gastaldello - 100 NL / 100 papillon / Relais<br />

Lara Grangeon - 200 papillon / 200 4N / 400 4N<br />

Cloé Hache - 4x200 NL<br />

Mélanie Hénique - 50 NL<br />

Fantine Lesaffre - 200 4N / 400 4N<br />

Anna Santamans - 50 NL / Relais<br />

Marie Wattel - 100 papillon / Relais<br />

NATATION - EAU LIBRE<br />

Aurélie Muller - Marathon 10km<br />

NATATION - PLONGEON<br />

Laura Marino - Plateforme 10m individuel<br />

NATATION - SYNCHRONISÉE<br />

Margaux Chrétien - Synchronisée Duo<br />

Laura Augé - Synchronisée Duo<br />

PENTATHLON<br />

Elodie Clouvel (Perpignan), individuel.<br />

TAEKWONDO<br />

Yasmina Aziez -49 kg; Haby Niare -67 kg.<br />

TENNIS<br />

Caroline Garcia, Kristina Mladenovic, Alizée Cornet<br />

TENNIS DE TABLE<br />

Carole Grundisch, Xue Li<br />

TIR<br />

Laurence Brize - Carabine 50m/3 positions<br />

Céline Goberville - Pistolet 10m<br />

Mathilde Lamolle - Pistolet 25m<br />

Stéphanie Tirode - Pistolet 10m et 25m<br />

TRIATHLON<br />

Emmie Charayron<br />

VOILE<br />

Aude Compan - 49er FX/ Mathilde de Kerangat - Laser<br />

radial/ Hélène Defrance – 470/ Camille Lecointre – 470/<br />

Charline Picon - RS:X/ Marie Riou - Nacra 17/ Sarah<br />

Steyaert - 49er FX<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 35


SPORTIVES PRO<br />

Les femmes<br />

sont-elles<br />

plus dopées que<br />

les hommes ?<br />

Les cas de dopage<br />

se multiplient<br />

chez les<br />

sportives, pros<br />

comme amateurs<br />

Il y a 10 ans, les femmes étaient en moyenne deux fois moins dopées que les hommes. Qu’en<br />

est-il aujourd’hui, alors que l’affaire Maria Sharapova fait la une ? Nous avons enquêté. Nos<br />

découvertes sont étonnantes. PAR CAMILLE JOURNET ET DAVID TOMASZEK<br />

Sur le terrain du dopage,<br />

les femmes pouvaient<br />

s’enorgueillir de ne pas être<br />

à parité avec les hommes.<br />

Mais ça, c’était avant. Comme<br />

chez les hommes, elles sont<br />

de plus en plus nombreuses<br />

à se tourner vers le poison magique.<br />

Pilules, injections, inhalation, transfusions<br />

sanguines, le dopage a plusieurs visages,<br />

c’est le pays de l’innovation. Sur ordonnance<br />

ou à la pharmacie, le meilleur fournisseur<br />

<br />

mots-clés pour trouver entre 10€ et 500€<br />

le produit défendu. Cachés sous des sites<br />

sur « la performance sportive » ou à la vue<br />

de tous, ils sont faciles à trouver. Se fournir<br />

est un jeu d’enfant.<br />

Omerta sur les chiffres<br />

Les femmes sont-elles plus ou moins dopées<br />

que les hommes ? Impossible de répondre<br />

précisément à cette question. La dernière<br />

analyse publiée en la matière par l’Agence<br />

française de lutte contre le dopage (AFLD)<br />

date de 2008. «Les sportives sont beaucoup<br />

moins fréquemment contrôlées positives que<br />

les hommes (1,7 % contre 3,5 %)», écrivait<br />

alors dans son rapport annuel l’instance en<br />

charge des contrôles antidopage en France.<br />

Comment ce ratio a-t-il évolué depuis lors<br />

? Mystère. Aucun rapport officiel n’en<br />

fait état. Malgré nos demandes répétées<br />

auprès de l’AFLD et de l’Agence mondiale<br />

antidopage (AMA), nous n’avons pu obtenir<br />

les statistiques détaillées réparties par<br />

sexe. La réponse de l’AMA à notre troisième<br />

relance fut même cinglante: «The reports do<br />

not provide the information you are seeking.»<br />

Traduction: «Circulez, y a rien à voir!» Seule<br />

information complémentaire obtenue auprès<br />

de l’AFLD: en France, 24 femmes ont été<br />

contrôlées positives en 2015. Un chiffre<br />

équivalent à celui de 2007... mais en valeur<br />

absolue seulement. En effet, dans le même<br />

temps, le nombre de contrôles positifs<br />

d’hommes a chuté : 177 cas en 2007 contre<br />

seulement 96 en 2015. L’ordre de grandeur<br />

du nombre de contrôles et la répartition de<br />

ces contrôles entre hommes et femmes sont<br />

restés stables sur la période. Conclusion : la<br />

proportion de cas positifs chez les femmes<br />

a augmenté. L’échantillon est toutefois trop<br />

faible pour pousser plus loin l’analyse.<br />

Photographie : © mnimage / Shutterstock<br />

36 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Les femmes sont-elles<br />

physiologiquement plus<br />

exposées ?<br />

Contrôle urinaire, sanguin ou capillaire, à<br />

l’exception de certains produits « à seuil »,<br />

<br />

substance soit détectée pour que l’athlète<br />

soit sanctionné. Les femmes sont-elles plus<br />

exposées que les hommes aux contrôles<br />

positifs sur certains produits ? Michel<br />

Audran, spécialiste du dopage et professeur<br />

de biophysique, nous éclaire. «A ma<br />

connaissance le seul type de dopage auquel<br />

la femme est plus sensible que l’homme<br />

est le dopage aux stéroïdes androgènes<br />

anabolisants, parce que ces substances ont<br />

toujours des effets secondaires «hormone<br />

masculine» dont certains peuvent persister<br />

chez la femme alors qu’ils disparaissent à<br />

plus ou moins long terme chez l’homme.»<br />

Pour les autres produits, il n’y a aucune<br />

différence, «même pour un dopage à la<br />

testostérone» (ndlr : le taux de testostérone,<br />

chez un homme est 20 fois supérieur à celui<br />

d’une femme).<br />

Précisons une différence de traitement entre<br />

les hommes et les femmes en matière de<br />

contrôles antidopage : deux hormones<br />

féminines (HCG et LH), sont contrôlées chez<br />

l’homme et pas chez la femme.<br />

D.R.<br />

Quand la Belle se transforme<br />

en Gaston<br />

Certains cas sont spectaculaires comme<br />

celui de Tammy Thomas, qui en quelques<br />

mois a triplé sa masse musculaire,<br />

a débuté une calvitie, a mué et s’est<br />

retrouvée avec une barbe ! La cause ?<br />

La prise de testostérone, une hormone<br />

masculine et des stéroïdes anabolisants<br />

qui modifient le corps féminin. Mais<br />

attention aux clichés: les autres produits<br />

<br />

féminine ou simplement le poids. Comme<br />

nous l’explique Michel Audran, «l’impact des<br />

substances dopantes sur la morphologie<br />

et la fécondité des athlètes féminines,<br />

est le fait de l’usage des stéroïdes<br />

androgènes anabolisants». En outre, l’état<br />

de la science est encore balcutiant en<br />

la matière. Après les Jeux olympiques de<br />

Londres de 2012, le Comité international<br />

olympique (CIO) a commandé au CHU de<br />

Montpellier une étude concernant quatre<br />

athlètes féminines. Le résultat fut étonnant.<br />

Ces jeunes femmes ne se dopaient pas :<br />

elles possèdent un chromosome Y, qui est<br />

normalement l’apanage des hommes ! Elles<br />

sont considérées comme des femmes, mais<br />

ont les capacités physiques d’un homme.<br />

Les contrôleurs eux-mêmes s’y perdent !<br />

TAMMY THOMAS A TRIPLÉ SA MASSE<br />

MUSCULAIRE, DÉBUTÉ UNE CALVITIE, ET<br />

S’EST RETROUVÉE AVEC UNE BARBE !<br />

Les conclusions de notre enquête, qui s’est<br />

poursuivie dans le monde amateur (voir<br />

page suivante), sont déroutantes. Les cas de<br />

dopage de sportives sont en augmentation,<br />

mais dans une proportion inconnue. Une<br />

chose est sûre, depuis l’affaire Sharapova,<br />

les ventes de meldonium ont explosé ! WS<br />

Ces affaires de dopage féminin<br />

qui ont marqué le monde du sport<br />

Maria Sharapova<br />

et l’affaire du meldonium<br />

Au début du mois de mars, l’ancienne N.1 mondiale secouait le monde du<br />

tennis en annonçant avoir été contrôlée positive lors de l’Open d’Australie.<br />

Pendant 10 ans, la Russe a consommé du « mildronate » également appelé<br />

« meldonium ». Un médicament utilisé pour prévenir les infarctus, qui dans le<br />

cas des sportifs permet une augmentation de l’endurance, de la récupération<br />

et de la gestion du stress. Problème : ce médicament est inscrit sur la liste<br />

des produits prohibés par l’Agence mondiale antidopage depuis le 1er<br />

janvier 2016. Maria Sharapova a assumé son erreur. «Je suis pleinement<br />

responsable, je n’ai pas contrôlé la liste pour voir si ce médicament allait<br />

Un coup d’œil qui aurait pu lui<br />

éviter une suspension de deux ans, jusqu’au 25 janvier 2018 et la perte de<br />

plusieurs gros sponsors. Mais l’immoralité de cette affaire ne s’arrête pas<br />

là. Premier effet pervers : ce cas a fait une grande publicité au meldonium<br />

dont les ventes ont explosé. Second effet pervers : plusieurs autres athlètes<br />

contrôlés positifs au meldonium ont été blanchis, arguant qu’ils avaient<br />

consommé ce produit avant la date limite du 1er janvier dernier. Incapable<br />

de mesurer le temps de disparition de cette substance dans l’organisme, les<br />

instances ont passé l’éponge… mais pas pour Sharapova, puisqu’elle avait<br />

déjà avoué ! Prise au piège de ses aveux trop rapides, la Russe a décidé de<br />

<br />

© Jimmie48 / Shutterstock<br />

…<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 37


SPORTIVES PRO<br />

Marion Jones et l’affaire Balco<br />

La chute de l’ancienne championne olympique est une<br />

tragédie shakespearienne. Reine du sprint féminin,<br />

vainqueur de trois médailles d’or et deux de bronze aux JO<br />

2000 à Sydney et double championne du monde, l’athlète<br />

américaine est accusée en 2003 de dopage quand éclate<br />

l’affaire « Balco ». Ce laboratoire réputé pour ses pratiques dopantes subit<br />

une perquisition suite à un appel « anonyme » de l’ex-entraîneur de Jones,<br />

Trevor Graham. Les enquêteurs découvrent des stéroïdes et hormones de<br />

<br />

Pendant trois ans, l’athlète niera toute implication avant d’avouer, en 2007,<br />

s’être dopée aux stéroïdes avant les JO 2000. Ses médailles olympiques<br />

lui sont retirées et elle est condamnée par la justice américaine à 6 mois de<br />

prison pour parjure.<br />

Martina Hingis a franchi<br />

la ligne blanche<br />

L’ex N.1 mondiale du tennis fut contrôlée positive à la<br />

cocaïne à Wimbledon en 2007. Après avoir dans un<br />

premier temps démenti les accusations qui pesaient<br />

sur elle, la Suissesse a pris une retraite précoce, à 27<br />

ans. Cela n’empêchera pas la Fédération internationale de<br />

tennis de la suspendre pour une durée de deux ans. Martina Hingis<br />

a dernièrement repris la compétition pour des tournois de doubles.<br />

Ekateríni Thánou<br />

n’a jamais été condamnée<br />

C’est la chanceuse de l’histoire. Vice-championne olympique<br />

et du monde, l’athlète grecque commence à être suspectée<br />

de dopage en 2004. Avant l’ouverture des JO 2004 à<br />

Athènes, elle et son compagnon d’entraînement, Costas<br />

Kenteris, prétendent avoir subi un accident de moto en se<br />

rendant au village olympique pour éviter un test antidopage. Problème,<br />

c’est la troisième fois que Thánou ne se présente pas à un test antidopage.<br />

Après avoir été blanchie à plusieurs reprises par la fédération grecque<br />

d’athlétisme, elle est condamnée en première instance à 31 mois de<br />

<br />

blanchie en appel quelques mois plus tard pour manque de preuves.<br />

Rebeca Gusmao,<br />

la multi-récidiviste<br />

La nageuse brésilienne fait partie de ces transformations<br />

corporelles impressionnantes. En quête de performance,<br />

elle s’est transformée en quelques mois en une masse<br />

de muscles. En deux ans, la championne de natation<br />

enfreindra à trois reprises les règles antidopage. Contrôlée<br />

positive à la testostérone en mai 2006 lors des Championnats nationaux<br />

brésiliens, elle sera reprise sur le fait lors d’un contrôle inopiné avant les<br />

jeux panaméricains de 2007, où elle remportera quatre médailles. Durant<br />

ces mêmes jeux, elle ne fournira pas sa propre urine et attirera l’attention<br />

des agents de l’Agence mondiale antidopage. Elle sera suspendue à vie par<br />

le Tribunal arbitral du sport et la Fédération internationale de natation.<br />

Les Allemandes de l’Est<br />

En quête de gloire, la troisième puissance mondiale sportive<br />

a joué aux petits chimistes à partir des années 70. Des<br />

sportifs ont même été dopés de force dans la RDA de<br />

l’époque. Selon les relevés, pas moins de 10.000 sportifs<br />

ont été dopés, dont certains très jeunes. Un dopage massif<br />

qui a entraîné des conséquences dramatiques pour certains : douleurs<br />

paralysantes, organes empoisonnés. Le cas le plus emblématique est<br />

celui de Heidi Krieger, championne du lancer de poids en 1986, qui s’est<br />

transformée en hommes après avoir absorbé des hormones mâles. Elle fut<br />

obligée de changer de sexe en 1997 et devint Andreas Krieger. Andreas/<br />

Heidi, accompagné(e) de centaines d’autres victimes du dopage d’État mis<br />

en place en RDA, se mobilise aujourd’hui pour demander réparation.<br />

Photographie Martina Hingis : © Galina Barskaya / Shutterstock<br />

Un carnage aussi<br />

chez les amateurs<br />

Le dopage n’est pas que<br />

l’apanage des champions.<br />

Ces dernières années,<br />

les affaires de dopage<br />

de sportifs amateur ont<br />

fait grand bruit. Ils sont<br />

accros au sport mais pas<br />

seulement. Ils veulent pouvoir se dépasser<br />

et atteindre le niveau de leurs idoles, parfois<br />

au péril de leurs vies.<br />

Nous débutons notre enquête dans la salle<br />

de sport du quartier. Le gérant bodybuildé<br />

réagit de prime abord de façon convenue :<br />

«pas de dopage ici, que de l’entraînement<br />

tous les jours». Mais Saïd, un membre de la<br />

salle, nous rattrape à la sortie : «Si, si ça se<br />

dope ici, les muscles de certains ce n’est pas<br />

que de l’entrainement.» Il s’amuse à nous<br />

préciser que «pour les garçons encore ça<br />

<br />

tu passes de Barbie à Schwarzie, là il y<br />

a pas de doute». Et s’il y a bien un sujet<br />

tabou dans le sport, c’est le dopage. Après<br />

plusieurs refus de coachs ou de sportives<br />

de nous répondre, certaines ont accepté<br />

de nous raconter leur histoire sous couvert<br />

d’anonymat (les prénoms et photographies<br />

<br />

TEMOIGNAGES RECUEILLIS PAR CAMILLE JOURNET<br />

© nechaevkon / Shutterstock<br />

38 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


© Shutterstock<br />

JULIE, ATHLÈTE : «MON<br />

COACH M’A DIT : “TOUT<br />

LE MONDE LE FAIT”»<br />

Julie, 25 ans, a fait de l’athlétisme pendant<br />

5 ans, s’est dopée pendant 4 ans.<br />

« Le dopage, c’est un mot doux. Je me suis<br />

dopée, ça fait moins trash. Les sportifs se<br />

dopent ? Non, on se drogue ! Faut mettre les<br />

bons mots sur ce qui est. Je déteste parler<br />

<br />

tout. Le dopage pour moi ça n’a pas été un<br />

parcours de santé, loin de là. Je faisais de<br />

l’athlétisme. Mon frère était un champion<br />

de sport, l’enfant idéal pour ma mère, et<br />

moi j’étais derrière, la fille qui n’est pas<br />

capable et qui joue à la poupée. Mon frère<br />

lui me disait de ne pas prendre en compte<br />

<br />

adolescence, que le sport ce n’est pas la vie.<br />

Mais moi je voulais montrer ma valeur. Être<br />

l’Usain Bolt au féminin. J’avais 16 ans et en<br />

moins de 6 mois, mon coach m’a dit «tu veux<br />

réussir ? Alors fais ce qu’il y a à faire, tout le<br />

monde le fait». On a envie de satisfaire tout<br />

le monde, on fait les compétitions mais on a<br />

le droit au regard du «c’est tout ? J’attendais<br />

mieux de toi». Alors tu prends. J’ai eu des<br />

injections et des pilules: glucocorticoïdes<br />

(cortisone), amphétamine, éphédrine. Tout<br />

ça je le prenais à l’entraînement pour faire<br />

des cures, jamais avant une compétition au<br />

cas où. On se sent plus forte, on éclate nos<br />

scores mais on remarque très vite quand<br />

un produit nous va pas, crampes, blessures<br />

types lésion, alors on change de programme.<br />

Je ne m’en occupais pas, le coach le faisait à<br />

ma place. J’en voulais toujours plus et lui me<br />

disait d’y aller mollo. C’était sûrement mieux<br />

que ce soit lui qui gère. Et puis il y a eu 2011,<br />

mon frère était las du sport et a envoyé ma<br />

mère balader. Et miracle, je suis devenue le<br />

centre de l’attention. Si j’avais su… Elle a viré<br />

mon coach et a commencé à jouer les petits<br />

chimistes. Trois mois plus tard, je faisais un<br />

malaise cardiaque. J’étais à peine remise<br />

que ma mère voulait que j’y retourne. J’ai<br />

coupé les ponts, et mon ancien coach m’a<br />

trouvé un endroit pour faire mon sevrage.<br />

J’ai laissé les baskets pour la natation et là<br />

c’est pour le plaisir. A part le cœur, pour le<br />

moment je n’ai rien, je pense que les dégâts,<br />

je les sentirai en vieillissant. »<br />

ELINA, DANSEUSE :<br />

«J’AURAIS PU MOURIR»<br />

Elina, 28 ans, fait du ballet depuis l’enfance,<br />

a utilisé des produits dopants pendant 8 ans.<br />

« Je fais du ballet depuis l’enfance. Mes<br />

parents se sont démenés pour m’offrir les<br />

meilleures formations. Il a fallu attendre<br />

le collège pour que je sente une certaine<br />

pression de leur part. Ma mère était<br />

confrontée au club des mamans, des<br />

femmes sévères avec leurs enfants qui<br />

en font des petites filles hautaines mais<br />

compétentes, vous voyez le genre ? Car dans<br />

le ballet il y a une très forte compétition entre<br />

<br />

c’est la guerre, car « tu lui as piqué sa place<br />

alors que tu es bien moins bonne qu’elle ».<br />

<br />

sa place dans une troupe, et tu ne vas pas<br />

prendre celle d’un garçon ou inversement.<br />

Tout ça pour dire qu’en danse on subit<br />

beaucoup de pression, le respect du poids,<br />

de lourds entraînements répétitifs, le regard<br />

des parents et des professeurs, il faut avoir<br />

du caractère pour tenir. J’ai commencé je<br />

devais avoir 16 ans, je suivais ce que vous<br />

appelez en France une formation sportécole.<br />

On sortait du 3eme entraînement<br />

de la journée, je crois, et j’étais épuisée.<br />

Une fille est venue me voir et m’a dit «si<br />

tu commences déjà à être fatiguée tu ne<br />

tiendras jamais». Le lendemain, elle m’a<br />

donné un sachet avec plusieurs pilules, je<br />

devais en prendre trois et ça irait. Quand j’y<br />

repense je ne sais toujours pas ce qu’il y<br />

avait dedans, sûrement des stimulants, mais<br />

j’étais fatigué et après les avoir prises j’aurais<br />

pu courir un marathon. Au début c’est les<br />

copains qui fournissent puis très vite, on<br />

traite directement avec le fournisseur. On en<br />

prend pour contrer la fatigue, puis pour la<br />

concentration, puis la maîtrise du poids, puis<br />

<br />

une nouvelle excuse. On monte vite en grade,<br />

après des petites soirées, alcool, cocaïne.<br />

On ne mélangeait jamais les deux sinon tu<br />

es bonne pour une overdose, et c’est entre<br />

<br />

contre, il y avait un cocktail que je faisais très<br />

souvent pour perdre du poids : alcool, coupe<br />

faim et diurétique. Mes reins aujourd’hui<br />

ne me remercient pas. J’ai très vite eu le<br />

sentiment que dès que je n’en prenais pas,<br />

mon niveau baissait. C’était une illusion. Je<br />

suis à peu près sûre que certains professeurs<br />

savaient que certains se dopaient, mais<br />

fermaient les yeux. Par contre, quand<br />

quelqu’un se faisait prendre tu fermais ta<br />

gueule et tu faisais le mort quelques jours,<br />

car là c’est la psychose pendant un bon<br />

bout de temps. Il ne faut pas généraliser:<br />

tout le monde ne se dope pas. Les trois<br />

quarts ont une vie « saine », un peu d’alcool<br />

peut-être, mais leur hygiène de vie est telle<br />

« JE ME POSE DES QUESTIONS,<br />

EST-CE QUE JE VAIS FAIRE UNE<br />

RECHUTE ? » ELINA<br />

© Maria Mylnikova / Shutterstock<br />

qu’ils n’ont pas besoin de ces saloperies.<br />

Il faut dire qu’aujourd’hui les compagnies<br />

et les écoles font bien plus attention et on<br />

est vite repéré. Pour moi quand on se dope,<br />

<br />

suis arrêtée le jour où j’ai compris que ça<br />

me faisais plus de mal que de bien, quand<br />

un médecin m’a annoncé que je risquais de<br />

ne pas pouvoir avoir d’enfants. J’ai annoncé<br />

à mes parents que je me dopais. J’ai cru<br />

qu’ils allaient avoir une attaque. Mon père<br />

m’a installée de force dans la voiture et m’a<br />

déposée dans un centre, et je le remercie.<br />

J’ai arrêté après une cure de 9 mois. Avec le<br />

recul je me rends compte à quelle point ce<br />

que j’ai fait est grave. J’aurais pu mourir! Je<br />

m’en suis sortie assez vite mais je suis une<br />

exception. Certains sortent d’un an de cure<br />

et il leur faut moins d’une semaine pour se<br />

retrouver avec une aiguille dans le bras. Moi<br />

aussi, parfois, je me pose des questions, estce<br />

que je vais faire une rechute? »<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 39


FEMMES D’INFLUENCE<br />

“Les jeux<br />

olympiques<br />

devraient être<br />

réservés aux<br />

hommes”<br />

Pierre<br />

de Coubertin<br />

1912<br />

Femmes et sport,<br />

l’histoire d’un long combat<br />

Des différences subsistent entre les hommes et les femmes en matière de pratique sportive<br />

de masse et de haut niveau, ou de représentativité dans les instances sportives. Mais que<br />

de chemin parcouru quand on songe aux origines du sport organisé, qui tenait les femmes<br />

totalement à l’écart ! Pourquoi les femmes ont-elles dû se battre davantage que les hommes<br />

pour pratiquer le sport ? Quelles furent les étapes de ce long combat ? Plongée au cœur d’une<br />

histoire passionnante et méconnue. PAR CAMILLE JOURNET, AVEC LA CONTRIBUTION DE DJEDJIGA KACHENOURA, PRÉSIDENTE DE «SPORT UNIVERS’ELLE»<br />

La genèse : une histoire de<br />

corps<br />

La pratique sportive est intimement liée à<br />

l’utilisation et l’exploitation du corps. De<br />

fait et au fil des époques, l’appropriation du<br />

sport par les femmes s’est « naturellement »<br />

heurtée aux représentations normatives du<br />

corps et de la féminité qui englobent donc la<br />

sexualité, la beauté et la maternité. Au fil des<br />

décennies, le corps médical, les institutions,<br />

les politiques et l’opinion publique se sont<br />

emparés de ce débat et ont dicté le cadre<br />

de la pratique sportive pour les femmes<br />

et les fi lles. Les facteurs sociaux, culturels<br />

et conjoncturels ont contribué à créer les<br />

inégalités dans l’accès au monde du sport<br />

pour les femmes. L’école et l’éducation<br />

physique, en particulier, ont eu un rôle<br />

majeur dans l’intériorisation des modèles<br />

de féminités en France. Du reste, l’histoire<br />

nous montre deux processus différents<br />

pour l’accès à des disciplines considérées<br />

comme « masculines » (football, rugby,<br />

boxe, lutte) ou les disciplines « gracieuses<br />

» telles que la gymnastique, le patinage.<br />

Un axe d’étude qui est encore d’actualité<br />

aujourd’hui !<br />

Quand les femmes devaient se<br />

déguiser en homme !<br />

Le nom Kallipateira ne vous dit peut-être<br />

rien. Pourtant, elle est la cause de la mise<br />

en place des premiers tests de féminité aux<br />

Photographie : Maxisport / Shutterstock<br />

40 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


jeux Olympiques. En 440 avant J.-C, elle<br />

entraîna son fils pour les JO, et se déguisa<br />

en homme pour l’accompagner à Olympe,<br />

tant excitée par la victoire de son fils,<br />

que sa tenue se décrocha. Les dirigeants<br />

décidèrent ainsi qu’entraîneurs et athlètes<br />

participerait en tenue d’Adam, pour ne plus<br />

se faire avoir. Ironie de l’histoire : de nos<br />

jours, les tests de féminité sont utilisés<br />

pour s’assurer au contraire, qu’un homme<br />

ne se fait pas passer pour une femme !<br />

Jusqu’en 1800, il était très mal vu pour les<br />

femmes de participer à des compétitions<br />

ou combats, la plupart se déguisant pour<br />

prendre la cotte de mailles. La guerre et le<br />

sang étaient leur quotidien.<br />

Au moyen-âge, l’exception est<br />

la règle<br />

Les rares exemples de femmes sportives<br />

avant le 19e siècle ne concernent que<br />

quelque nobles. En 1427, Margot la<br />

Hennuyère remporta une compétition de<br />

jeu de paume, ancêtre du tennis. Son jeu<br />

impressionna les hommes. 140 ans plus<br />

tard, la reine d’Écosse Mary Stuart, première<br />

femme à pratiquer le golf, provoqua un<br />

scandale en jouant une partie peu de<br />

temps après le meurtre de son époux, Lord<br />

Darnley, dont son implication fait encore<br />

débat.<br />

L’exercice physique entre à<br />

l’école… pour aider les femmes<br />

à faire le ménage !<br />

C’est paradoxalement un texte qui serait<br />

jugé aujourd’hui extrêmement mysogine<br />

qui marque le coup d’envoi de la pratique<br />

sportive de masse pour les femmes. La<br />

défaite de 1870 et la chute du Second<br />

Empire pousse les politiques à donner une<br />

dimension nationale et utilitaire au sport<br />

et la gymnastique devient une priorité<br />

nationale. L’Education Physique est inscrite<br />

dans la Loi en 1882, avec cette formule :<br />

« l’école primaire peut et doit faire aux<br />

exercices du corps une part suffisante pour<br />

préparer et prédisposer (…) les garçons aux<br />

futurs travaux de l’ouvrier et du soldat, les<br />

jeunes filles aux soins du ménage et aux<br />

ouvrages des femmes ».<br />

La fin des jupes longues<br />

A la fin du 19e Siècle, la pratique féminine<br />

se développe. Mais les sportives sont priées<br />

de conserver une part de féminité. Avant<br />

l’intervention d’Amelia Jenks Bloomer, en<br />

1851, les sportives devaient courir en jupe<br />

longue. Amelia a créé les « bloomers », ces<br />

shorts « culottes » pour l’athlétisme et le<br />

volley, initialement utilisé pour faire de<br />

la bicyclette. En 1900, les femmes font<br />

leur apparition aux JO, en tennis et golf<br />

mais les hommes sont sceptiques à leur<br />

participation, comme le montre la citation<br />

du Dr Maurice Boigey, « La femme n’est<br />

pas faite pour lutter mais pour procréer ».<br />

Les femmes ne sont donc présentes que<br />

pour des sports de démonstration et sont<br />

rabaissées pour leur qualité physique,<br />

inférieure aux hommes. Signalons<br />

également en 1901 le lancement du<br />

périodique Fémina ayant pour cible la<br />

bourgeoisie féminine. Son contenu accorde<br />

une place importante aux loisirs et aux<br />

sports.<br />

Alice Milliat la féministe<br />

répond à Pierre de Coubertin<br />

le mysogine<br />

Au début du XXe Siècle, naissent les<br />

premières sections féminines sportives.<br />

Mais le scepticisme des hommes à<br />

l’égard des sportives demeure, à l’image<br />

de cette phrase prononcée par Pierre de<br />

Coubertin en 1912 : « Les jeux olympiques<br />

devraient être réservés aux hommes, leur<br />

rôle (les femmes) avant tout devrait être de<br />

couronner les vainqueurs ». Alice Milliat,<br />

sportive française et ambassadrice du<br />

sport féminin, fonde en 1917 la Fédération<br />

des sociétés féminines sportives de France<br />

(FSFSF) puis la Fédération sportive féminine<br />

internationale (FSFI), afin d’offrir aux<br />

femmes des compétitions en alternance<br />

avec celles qui sont proposés aux hommes,<br />

et se bat pour inclure les femmes dans les<br />

compétitions officielles. Un combat qui<br />

finira par porter ses fruits. Lors des jeux<br />

olympiques d’été de 1928, 277 femmes<br />

auront le droit de participer aux épreuves<br />

d’athlétisme des olympiades aux côtés<br />

des 2 606 hommes. L’entre-deux-guerres<br />

permet la popularisation du sport féminin.<br />

Les femmes féminisent peu à peu les<br />

pratiques sportives.<br />

La France de Vichy veille<br />

à éviter « tout risque de<br />

masculinisation »<br />

La défaite de 1940 face aux Allemands est<br />

analysée comme « une défaite physique ».<br />

Le Maréchal Pétain confie à Marie-<br />

Thérèse Eyquem la tâche de réorganiser<br />

le sport féminin avec des consignes<br />

pour le moins particulières motivées par<br />

des considérations médicales, sociales<br />

et morales. Le sport féminin se doit de<br />

garder de « tout risque de masculinisation,<br />

d’excès, de compétition et d’exhibition<br />

spectaculaire ». La pratique du sport pour<br />

les femmes est dès lors régie par l’intention<br />

de réduire au maximum les principaux<br />

dangers résultant de l’activité physique.<br />

Pour le dire autrement, aux yeux du<br />

gouvernement de Vichy, les femmes doivent<br />

être en bonne santé… pour procréer.<br />

Le droit de vote des femmes<br />

marque un nouveau départ<br />

On l’oublie trop souvent, mais c’est par une<br />

ordonnance du 21 avril 1944 qu’est donné<br />

aux femmes le droit de voter et d’être élues.<br />

Il y a 72 ans à peine ! Cette date marque<br />

le début d’une nouvelle ère.<br />

La fin de la guerre et les Trente Glorieuses<br />

font le reste. Juste après la guerre, plusieurs<br />

fédérations nationales accueillent hommes<br />

et femmes. Toutefois, les institutions<br />

sportives restent dirigées par des hommes<br />

et l’école devient mixte… mais pas encore<br />

C’EST EN 1970 QU’EST DÉCRÉTÉE LA<br />

MIXITÉ DANS LES COURS D’EPS. LA<br />

VAGUE DE MAI 68 EST PASSÉE PAR LÀ.<br />

l’éducation physique. Certains sports<br />

comme le football restent encore interdits.<br />

Plus pour très longtemps, heureusement.<br />

1970, date de naissance de la<br />

mixité<br />

C’est en 1970 qu’est décrétée la mixité<br />

dans les cours d’EPS. La vague de mai 68<br />

est passée par là. Quelques performances<br />

retentissantes de sportives également.<br />

Comme celles de la skieuse Marielle<br />

Goitschel, première femme désignée «<br />

Championne des champions » par le journal<br />

L’Equipe, en 1964. C’est aussi en 1970<br />

que le football est enfin autorisé pour les<br />

femmes.<br />

Les Etats-Unis adoptent le 23 juin 1972<br />

l’amendement « Title IX » avec un délai<br />

d’application qui court jusqu’en 1978,<br />

…<br />

qui donne un essor exceptionnel au sport<br />

féminin scolaire et universitaire.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 41


FEMMES D’INFLUENCE<br />

Billie Jean King obtient<br />

l’égalité des primes dans le<br />

tennis<br />

Le tennis est un pionnier de l’égalité. En<br />

1973, Billie Jean King, alors meilleure<br />

joueuse du monde, menace de ne pas<br />

participer à l’US Open si les femmes<br />

n’obtiennent pas les mêmes droits que les<br />

hommes. Depuis, l’égalité est appliquée<br />

pour ce tournoi, où hommes et femmes<br />

bénéficient des mêmes revenus du premier<br />

au dernier tour. L’application fut plus tardive<br />

pour les autres « Grand Chelem » : 2000<br />

pour l’Open d’Australie et 2007 pour<br />

Roland-Garros et Wimbledon.<br />

Ministre des sports, un poste<br />

trusté par les femmes !<br />

A mesure que croît le nombre de femmes<br />

licenciées au sein des fédérations<br />

sportives, les femmes font peu à peu leur<br />

apparition dans les métiers du sport. L’un<br />

des métiers les plus féminins ? Ministre<br />

des sports ! Depuis 1981, elles ont trusté<br />

le poste : Edwige Avice (1981-1984),<br />

Frédérique Bredin (1991-1993), Michèle<br />

Alliot-Marie (1993-1995), Marie-George<br />

Buffet (1997-2002), Roselyne Bachelot<br />

(2007-2010), Chantal Jouano (2010-2011),<br />

Valérie Fourneyron (2012-2014), Najat<br />

Vallaud-Belkacem (2014). C’est aussi en<br />

1981 que le Comité international olympique<br />

a accueilli pour la première fois des femmes<br />

parmi ses membres. Et en 1990, Flor Isava<br />

Fonseca devient la première femme élue<br />

membre de la commission exécutive du<br />

CIO, le « gouvernement » du sport mondial.<br />

Aujourd’hui, 26% des dirigeants des<br />

grandes fédérations internationales sont<br />

des femmes. Mais en France, une seule<br />

fédération olympique compte une femme<br />

pour présidente.<br />

Epilogue : liberté, égalité,<br />

mixité<br />

Aux JO de 1900, il n’y avait que 2,1%<br />

d’épreuves féminines. Cet été, à Rio,<br />

ce chiffre sera de 47,4%. La parité est<br />

presque atteinte. Toutefois, de nombreux<br />

combats restent à mener. Songez que<br />

le saut à skis n’est autorisé pour les<br />

femmes aux Jeux olympiques que depuis<br />

2014. La place des femmes au sein des<br />

instances sportives et dans les métiers du<br />

sport reste limitée, tout comme la place<br />

accordée au sport féminin dans les grands<br />

médias.Mais le vrai combat, c’est celui<br />

de la mixité. Le jour où le terme « sport<br />

féminin » aura défi nitivement disparu du<br />

vocabulaire populaire, cet ultime combat<br />

sera gagné. WS<br />

Ces femmes qui ont marqué<br />

l’histoire du sport<br />

CYNISCA, princesse grecque<br />

de Sparte, est techniquement la<br />

première femme à remporter une<br />

médaille d’or aux jeux olympiques<br />

en 396av JC, pour la course en<br />

chars. À la précision près qu’elle ne participe pas<br />

physiquement à l’épreuve. Son char est conduit<br />

par un champion.<br />

CHARLOTTE COOPER,<br />

tenniswoman britannique,<br />

est donc la vraie première<br />

championne olympique. Elle<br />

remporte l’or en 1900, en simples<br />

dames. Exploit qu’elle réitère quelques jours plus<br />

tard en emportant le double mixte accompagnée<br />

de son compatriote Reginald Frank Doherty.<br />

HENRIETTE D’ANGEVILLE,<br />

<br />

blanc » est la première femme<br />

<br />

blanc, le 3 septembre 1838.<br />

MADGE SYERS, le patinage<br />

artistique féminin, c’est grâce à<br />

elle. Première femme à concourir<br />

à un championnat du monde<br />

masculin de patinage artistique, en<br />

1902, elle obtient l’argent au grand dam de ces<br />

messieurs. Les dirigeants décident alors d’ouvrir<br />

la compétition aux femmes en leur offrant leur<br />

propre compétition.<br />

MARIE MARVINGT s’illustre<br />

en 1908. Candidate pour le Tour<br />

de France Cycliste, elle essuie un<br />

refus et décide de faire le même<br />

<br />

de son départ.<br />

ALICE MILLIAT fut nageuse<br />

et hockeyeuse et surtout<br />

cofondatrice et présidente<br />

de la Fédération des sociétés<br />

féminines sportives de France.<br />

Elle est reconnue comme une des plus grandes<br />

militantes du combat pour la reconnaissance du<br />

sport féminin au niveau international.<br />

SUZANNE LENGLEN,<br />

tenniswoman française, est la<br />

première star internationale de<br />

tennis. La presse people en est<br />

accro. Elle remporte six fois Wimbledon et six<br />

<br />

GERTRUDE EDERLÉ, nageuse<br />

américaine, est la première<br />

<br />

nage en 1926, en 14h30, record<br />

maintenu pendant 25 ans.<br />

ALICE COACHMAN, athlète<br />

américaine du saut en hauteur,<br />

est la première femme de couleur<br />

à gagner une médaille d’or aux<br />

Jeux Olympiques de 1948.<br />

FANNY BLANKERS-KOEN<br />

ou « la ménagère volante »,<br />

athlète néerlandaise du 400m,<br />

démolit les stéréotypes sur<br />

l’âge, le sexe et la maternité, en<br />

remportant 4 médailles d’or, à 30 ans et mère<br />

de deux enfants, pendant les Jeux Olympiques<br />

de 1948.<br />

BILLIE JEAN KING, reine du<br />

tennis mondial, remporte la «<br />

bataille des sexes » en 1973 face<br />

à l’ancien numéro 1 masculin,<br />

Bobby Riggs.<br />

NAWAL EL MOUTAWAKEL,<br />

athlète du 400m haies, est<br />

la première femme arabe,<br />

africaine et musulmane à<br />

remporter une médaille d’or aux<br />

Jeux olympiques de Los Angeles, en 1984.<br />

LARISSA LATYNINA était<br />

l’athlète tous sexes confondus à<br />

avoir obtenu le plus de médaille<br />

aux JO avec 18 médailles,<br />

remplacée en 2012 par le nageur<br />

<br />

CHRISTINE CARON,<br />

nageuse française, est la<br />

première femme porte drapeau<br />

de la délégation française pour<br />

les Jeux Olympiques d’été, en<br />

1968. On n’en compte que trois à ce jour,<br />

<br />

<br />

la première femme porte drapeau pour les JO<br />

<br />

Photographies : D.R.<br />

42 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


DOSSIER<br />

Les femmes<br />

de l’ombre<br />

du sport français<br />

Pionnières dans le combat pour la place des femmes dans le sport, elles agissent le plus souvent<br />

en coulisse, depuis plusieurs années. Portrait de quelques femmes que vous ne connaissiez<br />

peut-être pas, mais qui comptent énormément.<br />

Photographie : © AstroStar / Shutterstock<br />

…<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 43


FEMMES D’INFLUENCE<br />

Dominique<br />

Crochu :<br />

« Le sport n’a pas de sexe »<br />

Ex-Directrice des Nouveaux Médias au sein de la Fédération<br />

Française de Football (2002-2012), première femme en<br />

charge du développement de la pratique du football par les<br />

filles à la FFF (1975-1998) et Présidente du F.C. Vendenheim<br />

(D1 féminine football) en 2013, Dominique Crochu est un<br />

personnage incontournable du football français. Mais surtout,<br />

ne lui parlez pas de « football féminin ». PROPOS RECUEILLIS PAR CAMILLE JOURNET<br />

DOMINIQUE CROCHU, PARMI VOS<br />

COMBATS, VOUS MILITEZ CONTRE<br />

LE TERME « FOOTBALL FÉMININ ».<br />

POURQUOI ?<br />

Tout le monde ne pense pas comme cela,<br />

mais ce qui m’intéresse, c’est de contribuer à<br />

faire évoluer les choses. On parle de football<br />

féminin, mais on ne dit jamais football<br />

masculin ! Alors j’y tiens beaucoup. Parlons<br />

des compétitions féminines ou de l’équipe de<br />

France féminine. Mais une fois que l’on sait<br />

que l’on est dans le football, le handball ou<br />

le basket-ball, on n’a pas besoin de préciser<br />

homme ou femme. Le sport n’a pas de sexe.<br />

QUEL EST VOTRE REGARD SUR<br />

L’ÉVOLUTION DE L’ÉQUIPE DE<br />

FRANCE FÉMININE AU COURS DES<br />

DERNIÈRES ANNÉES, NOTAMMENT<br />

DEPUIS L’ENGOUEMENT DU<br />

MONDIAL 2011 ?<br />

En 2011, pour la première fois, on a vu<br />

des matchs en clair à la télévision. La<br />

performance et la qualité de jeu des Bleues<br />

ont fait le reste. L’engouement du public<br />

a été très grand. C’est la première fois<br />

qu’une équipe féminine arrivait aussi loin<br />

dans une compétition (ndlr, en demi-finale).<br />

C’était fantastique. Et depuis, il y a eu une<br />

très bonne performance aux JO 2012 (ndlr,<br />

demi-finale à nouveau). Dans n’importe quel<br />

sport, le public n’aime pas nécessairement<br />

les filles ou les garçons. Il faut qu’il y ait de<br />

la performance, de l’enjeu et de la qualité.<br />

LORS DE LA COUPE DU MONDE<br />

2015, LES AUDIENCES ONT ENCORE<br />

GRIMPÉ AVEC UN PIC À 5,3 MILLIONS<br />

DE TÉLÉSPECTATEURS POUR LE<br />

DERNIER MATCH DES BLEUES !<br />

C’est vrai. C’était France-Allemagne, en quart<br />

de finale. En l’espace de quatre ans, entre<br />

2011 et 2015, il y a eu une évolution. On a vu<br />

les Bleues de plus en plus et la D1 féminine<br />

et la Coupe de France ont été diffusées. C’est<br />

un effet d’entraînement.<br />

TF1 A OBTENU LES DROITS DE<br />

RETRANSMISSION DE LA COUPE DU<br />

MONDE 2019 QUI SERA ORGANISÉE<br />

« TANT QUE NOUS N’AURONS QUE DES<br />

FEMMES QUI REPRÉSENTENT DES<br />

FEMMES, LE DÉBAT SERA FAUSSÉ »<br />

EN FRANCE. EST-CE UN GRAND PAS<br />

DANS LA MÉDIATISATION DU SPORT<br />

FÉMININ ?<br />

Évidemment ! Mais n’oublions pas de<br />

rendre hommage à Eurosport, qui a été la<br />

première chaîne à diffuser des rencontres<br />

de D1 féminine et de Coupe de France et<br />

qui a cru à la qualité de la pratique des<br />

filles. Ce qui compte aussi, pour en revenir<br />

à 2011, c’est que beaucoup de matchs ont<br />

été vus sur des chaînes en clair, qui ont<br />

ouvert la voie à TF1. Dans des sports tels<br />

que le handball ou le basket-ball, à part les<br />

finales de grandes compétitions, les équipes<br />

de France féminines ne sont toujours pas<br />

diffusées en clair, mais uniquement sur<br />

des chaînes payantes. De ce point de vue,<br />

le football a de la chance.<br />

COMMENT ESTIMEZ-VOUS LA PLACE<br />

DES FEMMES DANS LE SPORT EN<br />

FRANCE ?<br />

C’est un problème global. Le sport et une<br />

branche de la société, et c’est sûrement<br />

une des branches parmi les plus en retard<br />

en la matière. Il faut tout de même savoir<br />

que depuis 1984, il y a une loi qui demande<br />

qu’à partir du moment où il y a une licence<br />

féminine dans un sport, une femme au moins<br />

doit participer au conseil de la fédération<br />

pour les représenter. Ce n’est pas cette visionlà<br />

qu’il faudrait avoir. Il faudrait, comme dans<br />

les comités de direction d’entreprises, des<br />

Photographies : D.R.<br />

44 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


femmes qui représentent tous les salariés, et<br />

non pas uniquement les femmes. Il faut avoir<br />

une vue beaucoup plus large. Tant que nous<br />

n’aurons que des femmes qui représentent<br />

des femmes, le débat sera faussé. En<br />

matière de diversité et de mixité, là aussi,<br />

il faut avancer. Le sport dans sa pratique<br />

est le plus grand intégrateur de toutes les<br />

diversités et mixités car aujourd’hui, quelle<br />

que soit votre origine ou votre sexe, le club<br />

de n’importe quel sport vous intègre. Mais<br />

quand on regarde au niveau des dirigeants,<br />

on retrouve toujours un peu les mêmes<br />

profils.<br />

QUELS COMBATS RESTENT À MENER<br />

POUR LES FEMMES DANS LE SPORT<br />

DE HAUT NIVEAU ?<br />

Pour le moment on est encore beaucoup<br />

dans les premières fois. Depuis deux ans,<br />

Corinne Diacre est entraîneur de Ligue 2 et<br />

Stéphanie Frappart est arbitre de Ligue 2. Ce<br />

sont quand même des pionnières… hélas cela<br />

reste un peu une exception et je le déplore.<br />

Moi, je souhaite que d’autres femmes aient<br />

la même expérience en Ligue 1 ou en Ligue<br />

2, car tant que l’on est dans les premières<br />

fois, on est encore loin de l’usage et de la<br />

normalité. Je ne dis pas que les femmes<br />

doivent remplacer les hommes, ça n’a aucun<br />

sens. Mais que ce soient les personnes les<br />

plus compétentes, au bon moment, qui soient<br />

choisies. On a des licenciées, des arbitres<br />

femmes, des entraîneurs femmes, mais<br />

on n’a pas encore une masse critique qui<br />

permette de faire émerger plus que quelques<br />

cas isolés. Il faut avancer.<br />

QUE FAIRE POUR QUE LES JEUNES<br />

FILLES SOIENT MOTIVÉES À<br />

PRATIQUER UN SPORT ET NE<br />

SOIT PAS DÉCOURAGÉES PAR LES<br />

PRÉJUGÉS ?<br />

Il y a encore beaucoup à faire pour combattre<br />

les préjugés et les stéréotypes. Même<br />

si le football de filles est de plus en plus<br />

apprécié, il se trouve encore des personnes<br />

qui considèrent que le football ce n’est pas<br />

fait pour les filles. Et puis il y a le problème<br />

des infrastructures. Est-ce que les filles dans<br />

tous les sports ont les mêmes possibilités<br />

d’entraînement que les garçons ? Bien<br />

souvent ce n’est pas le cas. Les clubs ne sont<br />

pas toujours responsables, ils ont beaucoup<br />

de licenciés à gérer et des créneaux horaires<br />

tendus. Donc il faut trouver le moyen de les<br />

aider en développant les infrastructures. Le<br />

rêve, c’est qu’un enfant, garçon ou fille, quand<br />

il a 5-6 ans puisse choisir le sport dont il a<br />

envie et que l’environnement soit favorable<br />

à lui faire tout essayer. Que chacun puisse<br />

pratiquer le sport de son choix sans être<br />

influencé par le « parce que c’est un garçon<br />

ou une fille ». WS<br />

DOMINIQUE<br />

CROCHU<br />

en bref<br />

Pionnière du développement de<br />

la pratique du football par les<br />

filles au sein de la Fédération de<br />

football français, Dominique Crochu<br />

est une femme de conviction et<br />

d’engagement. Première femme<br />

nommée Directrice en charge des<br />

Nouveaux Médias (2002-2012) à la<br />

FFF, dirigeante du F.C. Vendenheim,<br />

membre de l’Association Femmes du<br />

Digital Ouest et du Comité Éthique<br />

et sport, Dominique Crochu s’investit<br />

pour la place des femmes dans le<br />

sport. Son blog avenirdusport.fr,<br />

engagé pour une gouvernance des<br />

instances sportives avec plus de<br />

femmes, de diversité, et d’acteurs<br />

intergénérationnelles, en est le<br />

parfait l’exemple. Son crédo: inspirer<br />

les femmes de toutes générations à<br />

s’investir sans barrières dans le sport,<br />

et montrer qu’elles peuvent occuper<br />

toutes les fonctions.<br />

Christine Kelly Béatrice Barbusse Florence Hardouin<br />

La Guadeloupéenne commence sa carrière<br />

en tant que présentatrice sur des chaînes<br />

locales avant de se lancer dans le journalisme.<br />

Écrivain, fondatrice de l’association<br />

<br />

<br />

<br />

de la visibilité du sport féminin son combat.<br />

<br />

pour le développement et la médiatisation<br />

du sport féminin. Dernier projet en date de<br />

<br />

construction d’un musée des médias.<br />

Nommée présidente du Centre national<br />

pour le développement du sport (CNDS) en<br />

2015, Béatrice Barbusse, 50 ans, est docteur<br />

en sociologie et maître de conférences,<br />

spécialisée en sociologie du sport et<br />

management des relations humaines. Auteure<br />

<br />

<br />

<br />

de féminisation de la Fédération française<br />

de handball, défend avec ferveur la place des<br />

femmes dans le sport. Elle fut faite chevalier de<br />

la Légion d’honneur en 2011.<br />

Ex-directrice générale adjointe en charge<br />

du marketing de la Fédération française de<br />

football, Florence Hardouin est devenue en<br />

2013 numéro 2 de l’institution en tant que<br />

directrice générale.<br />

là. En mai 2016, à 49 ans, elle est devenue<br />

est la première femme élue par le congrès au<br />

<br />

du football européen. Le football n’est pas<br />

le seul domaine où elle excelle. Ancienne<br />

escrimeuse internationale, de 1989 à 1996,<br />

<br />

équipes au championnat du monde de 1991.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 45


FEMMES D’INFLUENCE<br />

Stéphane<br />

Pallez :<br />

« Les quotas ont<br />

fonctionné en politique,<br />

mais pour le sport<br />

je crois davantage<br />

à l’exemplarité »<br />

PDG de la Française des jeux depuis novembre 2014, Stéphane<br />

Pallez est une femme engagée, qui s’est imposée dans la<br />

haute administration et à la direction de grandes entreprises.<br />

Passionnée de sport, c’est sans surprise qu’elle a fait sienne la<br />

cause du développement du sport chez les femmes en n’hésitant<br />

pas à impliquer la FDJ dans ce mouvement. Rencontre avec<br />

une femme déterminée et pragmatique. PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK<br />

VOUS ÊTES TRÈS ACTIVE EN<br />

TANT QUE PRÉSIDENTE DE LA<br />

FRANÇAISE DES JEUX POUR LA<br />

PROMOTION DU SPORT FÉMININ,<br />

MAIS AUSSI À TITRE PERSONNEL,EN<br />

PARTICULIER SUR LA THÉMATIQUE<br />

DE L’ÉGALITÉ HOMMES-FEMMES.<br />

VOUS « TWEETEZ » TRÈS SOUVENT<br />

POUR LA « CAUSE ». POURQUOI CE<br />

« COMBAT » ?<br />

Tout au long de mon parcours professionnel,<br />

j’ai été amenée à me mobiliser sur les<br />

questions d’égalité hommes-femmes.<br />

J’ai évolué dans un monde d’hommes et<br />

croyez-moi, j’ai vu les mentalités évoluer<br />

de façon très spectaculaire ! Il a fallu faire<br />

bouger les choses. Par exemple, lorsque<br />

j’ai rejoint Orange en 2004, j’ai découvert<br />

qu’il n’y avait pas de levier d’action sur le<br />

thème. J’ai voulu créer un «réseau femmes»<br />

et la première réaction de l’entreprise a été<br />

réservée. Je suis très heureuse de voir le<br />

chemin parcouru par le groupe depuis cette<br />

époque. J’assume complètement l’adjectif<br />

«féministe», si c’est ce que vous voulez dire.<br />

D’ailleurs, de nombreux hommes le sont<br />

aussi ! En arrivant à la tête de la Française<br />

des jeux, j’ai découvert avec grand plaisir<br />

que l’entreprise était impliquée dans la<br />

promotion du sport en tant que vecteur de<br />

transformation sociale. J’ai trouvé naturel<br />

d’en faire un axe explicite de la promotion<br />

du sport féminin et des femmes par le<br />

sport.<br />

LE SPORT EST-IL AUSSI UN HOBBY,<br />

UNE PASSION POUR VOUS ?<br />

J’aime le sport depuis toujours. Je pratique<br />

la natation, le tennis et la voile. Le sport<br />

fait partie de mon équilibre personnel mais<br />

aussi de ma tradition familiale. J’ai toujours<br />

suivi le Tour de France, notamment avec<br />

mes grands-parents qui m’ont transmis le<br />

«virus». Mon hamster s’appelait Poulidor ! Je<br />

suis admirative des sportives. Je pourrais<br />

citer beaucoup de grandes championnes<br />

Photographie : © F.F.F.<br />

46 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Photographie : D.R.<br />

comme Wendie Renard, capitaine<br />

de l’équipe de France de football et<br />

ambassadrice de l’UEFA Euro 2016, Sarah<br />

Ourahmoune, championne de boxe, très<br />

engagée dans l’économie numérique, ou<br />

Amélie Mauresmo qui a marqué l’histoire<br />

du tennis en tant que joueuse et capitaine<br />

de l’équipe de Fed Cup, et qui est devenue<br />

le coach d’Andy Murray, un joli symbole.<br />

C’est grâce à des personnalités de cette<br />

envergure que les mentalités évoluent.<br />

QUE PENSEZ-VOUS GLOBALEMENT<br />

DE L’EXPOSITION DU SPORT AU<br />

FÉMININ ET DE LA PLACE DES<br />

FEMMES DANS LE SPORT ? QUELLE<br />

COMPARAISON POUVEZ-VOUS<br />

FAIRE AVEC LES MONDES DE LA<br />

POLITIQUE ET DE L’ENTREPRISE ?<br />

De toute évidence, il y a encore un décalage<br />

entre l’exposition médiatique du sport au<br />

féminin et ce qu’elle devrait être, tant les<br />

résultats sportifs mais aussi l’audience<br />

générée sont excellents. D’ailleurs, certains<br />

diffuseurs ont fait de très bonnes affaires<br />

en achetant certains droits pour une<br />

bouchée de pain et en réalisant de très<br />

belles audiences. Pour faire évoluer cette<br />

situation, il faut impulser un mouvement.<br />

Mettre en valeur nos sportives. La France<br />

passe par la norme et les quotas ont<br />

fonctionné en politique et dans le monde<br />

de l’entreprise avec un renouvellement<br />

des conseils d’administration. Mais pour<br />

le sport, je crois davantage à l’exemplarité.<br />

De grandes chaînes ont acheté les droits<br />

TV des compétitions de football féminin,<br />

c’est très bon signe. La candidature de<br />

Paris aux JO 2024 est également une<br />

belle opportunité de mettre nos sportives<br />

en avant, tout comme l’organisation de<br />

la Coupe du monde de football 2019 en<br />

France. Il faut que l’on poursuive dans cette<br />

voie, que l’on crée un cercle vertueux. Il faut<br />

que la société se rende compte et évolue.<br />

Hillary Clinton a dit: «Je suis heureuse<br />

d’être la première femme candidate à la<br />

présidence des Etats-Unis car toutes les<br />

petites filles se diront que c’est possible».<br />

Faisons la même chose avec le sport<br />

français. WS<br />

STÉPHANE<br />

PALLEZ<br />

en bref<br />

Née à Paris en 1959, Stéphane<br />

Pallez est diplômée de SciencePo<br />

et de l’ENA. Femme d’ambition et<br />

de chiffres, elle s’est battue tout au<br />

long de sa carrière contre un certain<br />

machisme des administrations<br />

et de la finance. Administratrice<br />

suppléante à la Banque Mondiale<br />

à Washington de 1988 à 1990, elle<br />

devient Conseillère technique en<br />

charge des affaires industrielles<br />

du Ministre de l’Économie et des<br />

Finances au cours des années<br />

1990 au sein des cabinets de<br />

Pierre Bérégovoy puis de Michel<br />

Sapin. De 1995 à 1998, elle est<br />

sous-directrice « Assurances » à la<br />

Direction du Trésor, puis entre 1998<br />

et 2000 sous-directrice chargée<br />

des « Participations de l’Etat ». En<br />

2000, elle est nommée chef du<br />

service des affaires européennes<br />

et internationales. En 2004 elle<br />

rejoint France Télécom-Orange,<br />

dont elle devient directeur financier<br />

délégué. En 2011, Stéphane Pallez<br />

devient présidente directrice<br />

générale de la caisse Centrale de<br />

réassurance. Depuis novembre<br />

2014, elle est présidente directrice<br />

générale de la Française des Jeux.<br />

Le sport est important à la FDJ,<br />

premier opérateur de paris sportifs,<br />

sponsor et partenaire de nombreux<br />

événements sportifs, et propriétaire<br />

d’une équipe cycliste. Stéphane<br />

Pallez insuffle un nouvel élan en<br />

engageant notamment la FDJ dans<br />

la promotion du sport féminin (voir<br />

page suivante).<br />

« IL Y A ENCORE UN DÉCALAGE ENTRE<br />

L’EXPOSITION MÉDIATIQUE DU SPORT AU<br />

FÉMININ ET CE QU’ELLE DEVRAIT ÊTRE »<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 47


FEMMES D’INFLUENCE<br />

La FDJ sort le<br />

grand jeu pour le<br />

sport au féminin<br />

A l’occasion du temps 2 des 4 saisons du sport féminin, Stéphane Pallez, Présidente-directrice<br />

générale de la Française des Jeux, est intervenue aux côtés de Laurence Rossignol, Ministre en<br />

charge des Droits des Femmes et Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des Sports, pour<br />

dévoiler le programme « Sport pour Elles ». Au menu : un appel à projets sur la plateforme<br />

Ulule, le parrainage de La Course by le Tour, une chaîne FDJ You Tube, et un appel aux acteurs<br />

économiques à s’engager aux côtés du sport au féminin. PAR EMMANUEL FRATTALI<br />

L<br />

a pratique féminine s’inscrit<br />

globalement dans une relation<br />

moins naturelle avec le sport<br />

que celle des hommes : 53 %<br />

des femmes sont très ou assez<br />

intéressées par le sport contre 66 %<br />

pour les hommes, selon une étude TNS-<br />

SOFRES pour la Française des Jeux. Moins<br />

passionnées (8 % des femmes contre 27 %<br />

des hommes), davantage amatrices (59 %<br />

des femmes contre 52 % des hommes),<br />

leur rapport en est logiquement plus<br />

distancié. En découle un niveau de pratique<br />

un peu plus limité (54 % d’entre elles font<br />

du sport ou une activité physique au moins<br />

une fois par semaine contre 60 % pour les<br />

hommes), d’autant plus que celle-ci s’inscrit<br />

dans un contexte de blocages (perçus)<br />

renforcés, liés notamment au rythme de<br />

vie (43 % des femmes contre 31 % des<br />

hommes). Pratiquer du sport lorsqu’on est<br />

une femme repose sur un crédo : se sentir<br />

bien dans sa tête et dans son corps (83<br />

% des femmes), avec une notion centrale,<br />

celle du bien-être. Parmi les freins à la<br />

pratique, l’étude révèle des blocages liés<br />

à des raisons exogènes (prix, santé, ...) et<br />

au rythme de vie. Plus de la moitié des<br />

femmes pratique une activité sportive<br />

quand elles en ont le temps.<br />

La FDJ a défini quatre leviers pour son<br />

programme : agir sur le terrain pour<br />

favoriser la pratique de toutes ; soutenir<br />

le haut-niveau ; médiatiser les sportives<br />

pour donner envie et mobiliser toutes les<br />

énergies pour faire évoluer les mentalités.<br />

Ainsi, la Fondation d’entreprise FDJ lance<br />

un appel à projets pour favoriser la pratique<br />

sportive des femmes. Elle s’appuiera sur<br />

la plate-forme de financement participatif<br />

ULULE. Dix projets parmi les plus soutenus<br />

par les internautes bénéficieront d’ateliers<br />

coaching comprenant la réalisation d’un<br />

clip vidéo pour valoriser leur projet et seront<br />

abondés à hauteur de 3.000 euros par la<br />

Fondation FDJ. Trois d’entre eux se verront<br />

remettre une bourse supplémentaire<br />

de 10.000 euros. Les associations<br />

candidates peuvent déposer leur projet<br />

via la plateforme.<br />

Les projets lauréats seront dévoilés en<br />

novembre lors de la deuxième édition<br />

des Débats du Sport solidaire qui seront<br />

RAPPELONS QUE LE TAUX MOYEN DE<br />

LICENCIÉES EST AUJOURD’HUI DE 30 %<br />

organisés par la Fondation d’entreprise FDJ<br />

en partenariat avec Sport et Citoyenneté<br />

et qui auront pour thème le sport féminin.<br />

Par ailleurs, la FDJ entend favoriser le<br />

développement de la pratique sportive en<br />

soutenant le programme Service civique<br />

de l’association Femix dans l’objectif<br />

de développer auprès des fédérations<br />

sportives des plans de mixité pour la<br />

prochaine olympiade.<br />

Soutenir le haut-niveau et les<br />

grands événements<br />

La FDJ poursuivra l’accompagnement<br />

financier de jeunes sportives dans le<br />

cadre du programme Challenge de sa<br />

Fondation d’entreprise. Le Challenge fête<br />

ses 25 ans cette année et a déjà soutenu<br />

150 sportives (dont 29 médaillées au Jeux<br />

Olympiques et Paralympiques).<br />

Partenaire de la candidature de Paris aux<br />

Jeux Olympiques et Paralympiques de<br />

2024, la FDJ a choisi d’en porter le volet<br />

sport au féminin, toujours dans cet optique<br />

de développer la pratique sportive féminine.<br />

Rappelons que le taux moyen de licenciées<br />

est aujourd’hui de 30 %. L’objectif auquel<br />

la FDJ aimerait prendre part serait que la<br />

France puisse compter, à l’horizon 2024,<br />

50 % de licenciées.<br />

Infographie : © FDJ<br />

48 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Propriétaire d’une équipe cycliste depuis<br />

près de 20 ans, la FDJ devient partenaire<br />

majeur de « La Course by Le Tour » pour<br />

trois ans. Cette épreuve qui réunit les<br />

meilleures cyclistes mondiales sera<br />

organisée le 24 juillet sur le parcours de<br />

la dernière étape du Tour de France, sur<br />

les Champs-Elysées à Paris.<br />

La mobilisation collective est clé pour<br />

faire changer les mentalités et bouger<br />

les lignes, en particulier les partenaires,<br />

les instances du sport et les détenteurs<br />

de droits. Pour accélérer la féminisation<br />

des clubs et instances sportives, la FDJ<br />

soutiendra ainsi le programme de la Femix<br />

qui développe des formations de futures<br />

dirigeantes sportives.<br />

La FDJ lance un appel à travers<br />

l’association Sporsora avec l’ambition de<br />

déployer une charte d’engagement des<br />

sponsors en faveur du sport au féminin et<br />

de les encourager à investir sur ce terrain.<br />

La FDJ soutient également le programme<br />

« Les Sprinteuses » dédié aux femmes<br />

ayant un projet innovant dans le sport, coconstruit<br />

par les incubateurs de startups<br />

Paris Pionnières et Le Tremplin.<br />

Enfi n, la médiatisation des compétitions<br />

sportives féminines est un élément clé<br />

(actuellement 80 % du temps consacré au<br />

sport sur les chaînes hertziennes est dédié<br />

à des compétitions masculines).<br />

La FDJ a décidé de soutenir le programme<br />

initié par le Conseil Supérieur de<br />

l’Audiovisuel (CSA), « Les 4 saisons du<br />

sport féminin ». Pour contribuer à cette<br />

médiatisation, elle va lancer une chaîne<br />

FDJ You Tube qui valorisera la pratique<br />

féminine amateur ou de haut-niveau. WS<br />

Sport au féminin, les chiffres clés 2016<br />

Qu’est ce qui pousse les femmes à faire du sport ? Qu’est ce qui freine les femmes à faire du sport ?<br />

Pour leur développement<br />

personnel (se sentir bien dans sa tête,<br />

améliorer son apparence physique, son estime<br />

personnelle, faire de nouvelles expériences)<br />

65%<br />

Pour améliorer leur santé /<br />

physique (améliorer ma santé,<br />

mes performances physiques)<br />

60%<br />

Pour leurs loisirs<br />

(pour m’amuser, me déstresser)<br />

53%<br />

55% pensent que pratiquer<br />

une activité physique et / ou<br />

sportive est d’abord un<br />

moment privilégié<br />

VS 44% qui pensent que c’est<br />

d’abord un moment de partage<br />

55%<br />

pratiquent leur<br />

activité physique et /<br />

ou sportive seules<br />

VS 45% la pratiquant<br />

en groupe<br />

Pour des raisons exogènes<br />

(prix élevé, raisons de santé, pas le temps )<br />

56%<br />

Le rythme de vie<br />

(créneaux horaires inadaptés, situation familiale,<br />

d’autres loisirs)<br />

43%<br />

Le manque de<br />

motivation et d’intérêt<br />

30%<br />

56%<br />

des femmes de 16 à 65 ans<br />

pratiquent une activité physique<br />

quand elles<br />

ont le temps<br />

VS 44% la pratiquant<br />

toujours au même<br />

moment dans la semaine<br />

Dans ce contexte global, comment permettre le développement du sport féminin ? (tant en termes de pratique que d’intérêt)<br />

Les grands défis<br />

à relever pour<br />

développer<br />

le sport<br />

au féminin…<br />

47% 46%<br />

… relatifs à la<br />

parentalité<br />

(proposer des solutions de garde,<br />

une pratique sportive pendant<br />

les activités des enfants,<br />

des pratiques mère / enfant)<br />

… relatifs aux<br />

médias / institutions<br />

(davantage de sport féminin à la TV, de femmes<br />

à la tête des clubs, des fédérations, de coach,<br />

de femmes journalistes de sport)<br />

Surtout, le sport féminin peut s’appuyer sur un point<br />

fort : l’image positive qu’il renvoie auprès des Français<br />

Pourtant, le décalage entre les hommes et les femmes dans<br />

leur perception du sport féminin reste encore une réalité<br />

Le sport féminin<br />

Le sport masculin<br />

Dimensions associées<br />

au sport féminin,<br />

en %<br />

La<br />

combativité<br />

Compétences<br />

et aptitudes<br />

Elégance et<br />

esthétisme<br />

Est le mieux<br />

décrit par…<br />

le respect<br />

et l’esprit<br />

d’équipe<br />

les affaires<br />

Femmes<br />

d’argent 16 à 65 ans 23 14 10<br />

Est le moins<br />

bien décrit<br />

par…<br />

les affaires<br />

d’argent<br />

le respect<br />

(des règles,<br />

des autres...)<br />

Hommes<br />

16 à 65 ans<br />

16 10 16<br />

Source : Étude TNS Sofres pour la Fondation FDJ<br />

menée auprès de 2061 Français âgés de 16 à 64 ans<br />

Février 2016<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 49


FEMMES D’INFLUENCE<br />

LIVRES<br />

RUBRIQUE<br />

ANIMÉE PAR CAPUCINE LAZARE<br />

Dictionnaire du sport au féminin<br />

Christiane Tetet / 2013<br />

Ouvrage disponible auprès de la Direction Régionale et Départementale Jeunesse,<br />

Sport et Cohésion Sociale de Bourgogne-Franche-Comté<br />

http://bourgogne-franche-comte.drdjscs.gouv.fr<br />

Ce dictionnaire met fin à l’invisibilité<br />

de la femme de sport, ignorée des<br />

lexicologues. Il démarre par une préface<br />

de Valérie Fourneyron qui cite quelques<br />

mots du père fondateur des Jeux<br />

Olympiques moderne, Pierre de Coubertin :<br />

«des jeux antiques aux tournois médiévaux,<br />

le sport a été marqué du sceau de la<br />

masculinité (...). Les Jeux Olympiques<br />

doivent être réservés aux hommes, le rôle<br />

des femmes devrait être avant tout de<br />

couronner les vainqueurs»…<br />

Ce dictionnaire touche à deux domaines<br />

sensibles : le sport, lorsqu’il est pratiqué<br />

par les femmes et la féminisation du<br />

vocabulaire pour les désigner. Il s’appuie<br />

sur un corpus de textes écrits appartenant<br />

à des sources variées, du milieu du<br />

XIXème à la fin du XXème siècle. Un recueil<br />

méticuleux qui donne en introduction<br />

quelques chiffres éloquents : zéro<br />

participantes aux Jeux olympiques d’été<br />

de 1896 à Athènes, contre 4 620 à ceux<br />

de Londres en 2012 ; 1912, date de<br />

l’entrée de la natation aux Jeux Olympiques<br />

pour les femmes (2012 pour la boxe).<br />

L’auteur du livre (Docteur en linguistique,<br />

sémiotique et ex ingénieure linguiste au<br />

CNRS) nous rappelle également que la<br />

conquête du sport par les femmes fut<br />

une longue course d’endurance, semée<br />

d’obstacles qu’il a fallu contourner ou<br />

franchir pour pouvoir s’imposer.<br />

QUELQUES MOTS ISSUS DE CE<br />

DICTIONNAIRE :<br />

Athlétesse, femme qui s’adonne à une<br />

pratique sportive<br />

Bobette, équipière de Bobsleigh<br />

Démarreuse, en cyclisme qui lance<br />

l’équipe dans une course de vitesse<br />

Golden Woman, sportive qui a obtenu<br />

une médaille d’or<br />

Patronne, celle qui commande sur un<br />

bateau<br />

Soliste, celle qui patine en solo<br />

Amazone, femme qui monte à cheval<br />

Panthère, concurrente redoutable<br />

Cogneuse, joueuse de tennis qui possède<br />

une puissante frappe de balle<br />

Archeresse, celle qui pratique le tir à l’arc<br />

Embraqueuse, celle qui tend les cordages<br />

en voile<br />

Navigatrice, assistante de pilotage dans<br />

un rallye automobile<br />

Bosseuse, celle qui pratique le ski de<br />

bosses<br />

Karatékate, celle qui pratique le karaté<br />

Fine lame, escrimeuse particulièrement<br />

bonne<br />

Proette, golfeuse professionnelle<br />

Runneuse, coureuse de penthalon.<br />

Mixité, quand les hommes s’engagent<br />

Sous la direction de Marie-Christine Mahéas / Editions Eyrolles, février 2015<br />

Comme l’a souligné le 25 novembre<br />

dernier Honey Thaljieh, Corporate<br />

Communications Manager,<br />

Communications & Publics Affairs de la<br />

FIFA, lors du passionnant Forum «Peace<br />

and Sport» organisé à Monaco, «les<br />

meilleurs porte-parole du sport et des<br />

femmes sont les hommes».<br />

Cet ouvrage excellent, passionnant et<br />

élaboré avec beaucoup d’intelligence<br />

dans une vision novatrice est une pépite !<br />

12 patrons expliquent pourquoi ils se<br />

sont personnellement engagés dans la<br />

mixité : Henri de Castries, Carlos Ghosn,<br />

Gérard Karsenti, Michel Landel, Noël Le<br />

Graët, Christophe de Margerie, Gianmarco<br />

Monsellato, Frédéric Oudéa, Guillaume<br />

Pepy, François Pérol, Franck Riboud,<br />

Stéphane Richard. La préface de Michel<br />

Landel, Directeur Général du Groupe<br />

Sodexo, est très claire sur la mixité «avant<br />

tout une question de performance».<br />

Un ouvrage qui dépasse largement<br />

les frontières du sport et qui aidera<br />

les hommes et les femmes à mieux<br />

comprendre les piliers de l’identité<br />

masculine et les enjeux de la mixité du<br />

point de vue des hommes. Un ouvrage<br />

qui rééquilibre un débat bien trop souvent<br />

confiné aux femmes, au politiquement<br />

correct ou au respect de lois perçues<br />

comme des contraintes.<br />

46 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


SPORTIVES 2.0<br />

Bien-être<br />

connecté :<br />

vivre le yoga 2.0<br />

5 applis yoga pour<br />

décompresser cet été<br />

Faire le plein de tonus, de vitalité, se relaxer…<br />

Quelles que soient vos attentes cet été, mettez<br />

toutes les chances de votre côté pour déconnecter.<br />

Aucun cours de yoga à l’horizon ? Passez à la<br />

pratique sur appli. Voici une sélection pensée<br />

spécialement pour faire son yoga maison. PAR LÉA BORIE<br />

Pratiquez le yoga<br />

à la maison ou en<br />

voyage grâce aux<br />

applis mobiles<br />

S’offrir un moment de<br />

détente rien qu’à soi et<br />

n’importe où, grâce aux<br />

bienfaits d’une discipline<br />

vieille comme le monde,<br />

revisitée en mode 2.0.<br />

Quand la santé et la<br />

forme physique ne font qu’un avec<br />

la technologie, c’est le pari que se<br />

lancent les applications mobiles<br />

dédiées au sport de relaxation.<br />

De quoi rendre la méditation plus<br />

accessible, via des cours prêts<br />

à l’emploi et un coach virtuel à<br />

domicile, disponible à toute heure sur<br />

son Smartphone. Que ce soit pour<br />

chasser le stress accumulé pendant<br />

l’année, souffl er un bon coup,<br />

passer un été en paix, se muscler,<br />

apprendre à pratiquer le yoga ou<br />

ne pas perdre la main pendant les<br />

vacances, tout le monde y trouve son<br />

compte. Variété dans les postures,<br />

partage de son expérience sur les<br />

réseaux, adaptation à son niveau…<br />

Libre à chacun d’opter pour ses<br />

fonctionnalités préférées selon les<br />

applis. Et qui sait si après ce test, les<br />

novices n’iront pas s’inscrire à une<br />

séance de yoga à la rentrée.<br />

Photographie : © lightwavemedia/Shutterstock<br />

Pour un entraînement modulable,<br />

FITSTAR YOGA<br />

La sportive de 35 ans Tara Stiles met à disposition un entrainement vidéo personnalisé selon son<br />

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> Infos : 7,99 € l’abonnement mensuel, 29,99 € à l’année. Disponible uniquement<br />

sur iTunes.<br />

52 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Pour une action ciblée,<br />

DAILY YOGA<br />

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étape la séance à réaliser<br />

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> Infos : Gratuit pour 5 séances, extension payante à partir<br />

de 5,99 € l’abonnement mensuel (trimestre : 12,99 € ; année :<br />

29,99 €). De nouveaux contenus ajoutés fréquemment. Une fois<br />

les séances téléchargées, pratique hors-connexion possible.<br />

Disponible pour Andoid et iOS.<br />

Pour suivre une séance<br />

intelligente, ALL-IN YOGA<br />

45 programmes de durées variables sont présentés pour<br />

répondre à tous les besoins : poses traditionnelles, douleurs au<br />

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> Infos : A partir de 1,99 $ pour Android, 9,99 $ pour iOS<br />

(réductions possibles).<br />

Pour les mélomanes, YOGIFY<br />

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de personnaliser sa session avec les morceaux de musique de son choix,<br />

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Pour une pratique complète,<br />

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> Infos : 35 séances gratuites (extensions payantes : 1,99 $<br />

pour une session, 9,99 $ pour tout le programme – 35h de<br />

cours). Disponible sur Androïd et iOS.<br />

Cette appli mobile est une sorte de petit condensé de toutes les<br />

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poses vidéo sont accompagnées de <br />

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> Infos : 2,99 €. Disponible sur Androïd et iOS.<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 53


SPORTIVES 2.0<br />

Top 5 Blogs<br />

Fitness et bien-être<br />

Food, fitness, bien-être… Certaines internautes en ont fait leur passetemps<br />

et partagent avec vous leurs bons plans. On vous dévoile 5 blogs<br />

positifs et inspirants à visiter de toute urgence, entre programmes sportifs,<br />

recommandations nutritionnelles et voyages. PAR CAMILLE JOURNET<br />

LE BLOG MOTIVATION<br />

LUCILE WOODWARD<br />

www.lucilewoodward.com<br />

B<br />

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lecteurs et les conseille sans langue de<br />

bois. Son objectif est de dédramatiser<br />

le culte du sport régime et de montrer<br />

que sport et plaisir sont le meilleur<br />

<br />

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<br />

<br />

LE BLOG FRAICHEUR ET RUNNING<br />

MANGE TES LÉGUMES<br />

www.mangeteslegumes.net<br />

C<br />

<br />

blog cuisine. Mange tes légumes est un blog<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

au bio. Conseils alimentation, running et<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

LE BLOG SEREIN<br />

LE HIBOU YOGI<br />

www.lehiboudore.com<br />

Anciennement,<br />

le hibou doré<br />

proposait du<br />

<br />

et running, mais<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

prend le temps de se recentrer sur soi-<br />

<br />

LE BLOG LIFESTYLE ET<br />

AVENTURE<br />

LE CANARD IVRE<br />

www.lecanardivre.fr<br />

D E F<br />

<br />

<br />

<br />

illustrés par ses<br />

soins, l’auteure<br />

partage ses<br />

bons plans, des<br />

challenges et une<br />

<br />

cœur pour sa rubrique de bonnes adresses.<br />

Chacun de ces articles est le début d’une<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

LE BLOG PÉTILLANT<br />

ANNE & DUBNDIDU<br />

www.annedubndidu.com<br />

Passionnée de<br />

sport, Anne propose<br />

un blog riche en<br />

belles photos, et<br />

un mélange de<br />

conseils nutrition,<br />

<br />

mode. La rubrique<br />

running et training est précieuse en conseils<br />

et challenges. L’auteure a d’ailleurs publié<br />

<br />

débuter le Running (et ne plus s’arrêter) ».<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

54 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


BUSINESS & SHOPPING<br />

Ces sportives<br />

qui lancent<br />

leur ligne<br />

de vêtements<br />

Propulsion créatrice :<br />

l’émancipation par<br />

les collections<br />

<br />

Le branding chez les sportifs est fréquent, surtout quand la<br />

retraite approche. Côté femmes, cela se traduit souvent par des<br />

lignes de vêtements, plus ou moins en accord avec leur pratique,<br />

à la recherche d’une marque de fabrique. PAR LEA BORIE<br />

Certains voient le marketing<br />

sportif au féminin<br />

comme le simple fait<br />

de commercialiser son<br />

nom de championne,<br />

d’autres peuvent y voir<br />

une occasion d’être<br />

considéré comme autre chose qu’une<br />

sportive, une étiquette qui peut coller à la<br />

peau, même après la retraite. Aussi, c’est<br />

une façon d’aborder la reconversion, une<br />

fois la carrière terminée, ou le succès envolé.<br />

La mode et l’équipement sportif restent<br />

une valeur sûre pour avoir une légitimité.<br />

La plupart du temps, c’est sous la forme<br />

d’une collection capsule (une collaboration<br />

éphémère) avec une marque que ces projets<br />

mode voient le jour.<br />

Une collection pour la parité<br />

Au printemps dernier, deux sportives ont<br />

donné de leur personne pour créer leur<br />

ligne de vêtement colorée sport et casual.<br />

La judoka Automne Pavia et l’athlète Floria<br />

Gueï ont collaboré avec la marque Tex Carrefour,<br />

au cœur d’une grande opération à<br />

laquelle ont aussi participé Gilles Simon et<br />

Camille Lacourt, créant ainsi la parité, bien<br />

que celle-ci ne soit pas toujours effective<br />

sur le terrain. Au-delà de la conception, les<br />

sportives ont dû se prêter au jeu de la promotion<br />

sur les réseaux sociaux, après avoir<br />

participé à la réalisation d’un spot TV. Un<br />

compte Instagram leur a même été dédié.<br />

Une collection pour la gloire du<br />

sport<br />

Si la collection capsule du quatuor leur<br />

offre une belle visibilité, les athlètes belges<br />

Olivia Borlée et Élodie Ouedraogo sont<br />

allées encore pour loin ce printemps en<br />

mettant en avant leur résultat sportif, au<br />

point qu’elles ont nommé leur ligne de<br />

sportswear 42/54, leur record des JO de<br />

Pékin de 2012. En plus, la collection capsule<br />

pour la marque JBC Belgique revisite<br />

la vision du design sportif. Imprégnées de<br />

l’Ecole belge, les sprinteuses inventent<br />

alors le sport couture, entre élégance et<br />

praticité, prouvant qu’on peut jongler entre<br />

vie pro et vie sportive.<br />

Si les championnes ont entièrement réalisé<br />

la collection, c’est qu’elles ont une<br />

certaine culture mode, l’une formée au<br />

stylisme et l’autre au passé de journaliste<br />

au Elle Belgïe.<br />

Photographies :D.R.<br />

56 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Olivia Borlée et<br />

Élodie Ouedraogo<br />

ont créé de A<br />

à Z la ligne de<br />

sportswear 42/54<br />

Une marque pour conserver<br />

sport et mode<br />

Laure Manaudou n’avait rien d’une créatrice<br />

de mode, mais elle avait pour elle la<br />

passion. Entourée de stylistes dont c’est<br />

le métier, elle est parvenue à lancer en<br />

2014 LM Design, une marque spécialisée<br />

dans les maillots de bain. La championne<br />

de natation a également cherché<br />

à allier style et sport, les scindant en deux<br />

gammes, l’une natation/aquafi tness,<br />

et l’autre plus mode. Représentatifs du<br />

professionnalisme de la star des grands<br />

bassins, les modèles sont résistants aux<br />

agressions. Certains sont même dotés du<br />

Microcirculation Active System, activant<br />

le système lymphatique de la peau pour<br />

perdre des calories. Côté look, un compromis<br />

entre féminité et technicité. Un défi<br />

réussi en partie grâce à la cohérence que<br />

la nageuse a gardé avec son parcours.<br />

Laure Manoudou a elle-même posé pour<br />

ses créations, se plaçant alors comme<br />

égérie-créatrice.<br />

La griffe des soeurs Williams<br />

Plus récemment, Marion Bartoli a pris<br />

une voie semblable en s’associant avec<br />

Fila pour créer sa collection. L’ex N.1 du<br />

tennis français peut s’inspirer du succès<br />

LAURE MANAUDOU N’AVAIT RIEN D’UNE<br />

CRÉATRICE DE MODE, MAIS ELLE AVAIT<br />

POUR ELLE LA PASSION.<br />

des soeurs Williams. Depuis les années<br />

2000, Serena Williams s’est faite remarquer<br />

par ses surprenantes tenues de<br />

jeu, au-delà de ses résultats. C’est tout<br />

naturellement que la triple tenante du<br />

titre à l’US Open a cherché à conquérir<br />

les podiums de défi lé. En 2014, en pleine<br />

Fashion Week newyorkaise, l’Américaine<br />

a lancé en grande pompe sa collection,<br />

vendue exclusivement sur HSN, site internet<br />

de vente en ligne. Défi lé en direct, real<br />

life, offre grande taille, discussion sur Periscope…<br />

la cadette Williams repousse les<br />

limites ! Exit le sport, les looks de la tenniswoman<br />

se concentrent sur le style et la<br />

visibilité médiatique. Et chez les sœurs<br />

Williams, le business est clé. Quelques<br />

années plus tôt, son aînée, Venus, formée<br />

initialement en institut d’art, avait<br />

créé une société de décoration d’intérieur<br />

haut de gamme pour particuliers et entreprises,<br />

V Starr Interiors, à l’origine des<br />

suites présidentielles à l’InterContinental<br />

Miami. De vraies femmes d’affaires! WS<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 57


BUSINESS & SHOPPING<br />

© Ellasweet<br />

SHOPPING EXCLUSIF<br />

Un univers<br />

100 % pour elles<br />

Ces marques de sport<br />

qui parlent aux femmes<br />

Au début des années 2000, le concept du sport dédié à la femme<br />

était encore un peu fou et flou. Mais en quelques années, l’image<br />

« cliché » de la sportive cantonnée au fitness et au sport loisir<br />

a disparu. La tenue de sport au féminin a trouvé sa place au<br />

cœur des plus grandes marques sportives. PAR LEA BORIE<br />

Des enseignes<br />

de sport dédiées<br />

aux femmes<br />

fleurissent dans<br />

les grandes villes<br />

Une place à prendre<br />

Il y a une quinzaine d’années encore, les<br />

magasins sportifs étaient très masculins, un<br />

brin machos parfois, et le segment femme<br />

mal exploité. Les marques ont réalisé que<br />

les femmes avaient besoin de produits spécifiques<br />

pour pratiquer, les forçant à adapter<br />

coupes, couleurs et technicités. Désormais,<br />

ce marché en pleine expansion est au cœur<br />

de la stratégie des marques. A tel point que<br />

certains concepts ne parlent qu’aux femmes.<br />

Objet de toutes les convoitises<br />

Il n’y a qu’à voir l’arrivée de corners femmes<br />

dans les magasins de sports les plus importants<br />

du secteur. A l’aube des années<br />

2000, aux États-Unis, Nike présentait sa ligne<br />

femmes dans les Nike Goddess. Quelques<br />

mois plus tard, dans la capitale française,<br />

l’enseigne ouvrait plusieurs espaces dédiés<br />

aux femmes - au mégastore Citadium et dans<br />

deux boutiques en propre. Mais il a fallu attendre<br />

une décennie pour que les géants<br />

sportifs inaugurent leur premier magasin entièrement<br />

dédié à la femme en Europe. Chose<br />

faite avec #CLaBoutique signée Courir, une<br />

enseigne dédiée à la basket féminine, inaugurée<br />

en 2015 à Paris.<br />

Dans le même temps, après avoir implanté<br />

des boutiques femmes à Séoul, Newport<br />

Beach et Shanguai, Nike au féminin arrive en<br />

Europe, à Londres. Pour frapper fort, de nouveaux<br />

espaces de fitness sont associés au<br />

dispositif, faisant vivre les programmes Nike+<br />

training et Nike+ running. Deux ans avant,<br />

dans la même veine, Reebok instaurait un<br />

espace dédié au crossfit à New York et Paris.<br />

Coup de projecteur markété<br />

Pendant ce temps, alors que ce même Reebok<br />

optait pour un marketing indifférencié<br />

entre hommes et femmes en 2013, Adidas<br />

lançait une nouvelle campagne tournée vers<br />

la femme : All in for #mygirls. L’idée : inspirer<br />

et encourager les femmes à travers le monde<br />

en valorisant l’esprit collectif. Trois ans plus<br />

tard - alors que Nike s’est aventuré sur le terrain<br />

de la pub au féminin avec Better For It,<br />

faisant passer le statut de la marque d’expert<br />

à coach accompagnateur - Adidas réaffirme<br />

son positionnement avec I am here to create,<br />

une série publicitaire dédiée à la gent féminine.<br />

C’est ainsi que s’est instauré un vrai<br />

marketing dédié. Preuve en est aujourd’hui<br />

avec la PureBOOST X adidas by Stella McCartney,<br />

une chaussure de running créée spécifiquement<br />

par et pour les femmes.<br />

Face à une quête de changement de positionnement<br />

sur les stéréotypes liés à l’image des<br />

femmes sportives, on remarque qu’un véritable<br />

échange s’est instauré entre marques<br />

de sport et consommatrices. WS<br />

58 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


© Anima Athletica<br />

Les nouvelles<br />

marques<br />

women only<br />

© Ellasweet<br />

© Jogha<br />

© Qwinsport<br />

L’engouement des marques pour le marché<br />

féminin est tel que l’on voit émerger<br />

quantité de nouvelles références sportives<br />

uniquement dédiées à la femme. On<br />

connaissait Lolë, marque canadienne de<br />

vêtements dédiée au bien-être. Mais d’autres<br />

enseignes ainsi que d’autres domaines<br />

sportifs plus inattendus émergent sur le<br />

secteur très sélectif du sport.<br />

Depuis quelques mois, on voit monter une<br />

jeune innovation française, Anima Athletica.<br />

Le concept initié en 2012 propose des<br />

marques de sport chic piochées un peu<br />

partout dans le monde (Lorna Jane, Under<br />

Armour, Icebreaker…), en plus de sa collection<br />

capsule. Des gammes pour toutes disciplines<br />

confondues, des activités intenses aux plus<br />

douces. L’initiatrice Alexia Romanet a puisé<br />

son inspiration à Londres. C’est là-bas qu’est<br />

<br />

<br />

<br />

active, femme d’affaires et maman russe,<br />

Tatiana Korsakova, a trouvé l’inspiration, en<br />

fondant Varra dont la première collection<br />

<br />

vêtements de sport tout-confort pour tout<br />

moment de la journée façon seconde peau.<br />

Du côté de la Hollande, c’est Jogha qui fait<br />

parler d’elle depuis deux ans. Pour réussir,<br />

la créatrice Aranka Van Der Voorden célèbre<br />

la détermination au féminin, une thématique<br />

qu’elle insuffle dans ses collections<br />

<br />

«badass».<br />

Un concept similaire est né en 2015,<br />

Ellasweet. La petite marque française de<br />

production européenne mixe textile sport<br />

<br />

L’enseigne apporte une attention toute<br />

particulière à la pratique du running, du<br />

<br />

Les enseignes de sport spécialisées ne<br />

sont pas en reste. La marque de fabrication<br />

française Qwinsport a été créée en 2014<br />

pour satisfaire les adeptes du ballon rond<br />

au féminin, qui jusque-là devaient s’habiller<br />

chez les hommes pour leurs tenues de foot.<br />

<br />

française a lancé la marque Révèle à l’été<br />

2015 (voir page suivante), pour des tenues<br />

techniques adaptées à la morphologie<br />

féminine. LB<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 59


BUSINESS & SHOPPING<br />

Révèle,<br />

Une marque<br />

fondée par deux<br />

étudiantes HEC,<br />

Clémence Fabre<br />

et Laetitia Pingel<br />

la start-up qui monte<br />

Toute sportive est déjà<br />

passée par là. Le t-shirt<br />

trop grand, le short<br />

parachute, des protections<br />

pas adaptées… Les Epées<br />

d’Argent du concours de Business Plan<br />

HEC Entrepreneurs et de la Fondation<br />

Le Roch-Les Mousquetaires, ont décidé<br />

de proposer la solution à nos galères de<br />

sportives !<br />

Revele, c’est l’histoire de deux amies,<br />

Clémence Fabre et Laetitia Pingel,<br />

diplômée d’HEC en 2015 et capitaines<br />

de l’équipe de rugby d’HEC en<br />

deuxième année. Un dilemme se pose<br />

quand les nouvelles recrues cherchent<br />

à s’équiper. La seule solution ? S’équiper<br />

au rayon hommes ou enfants. Et<br />

avec leurs expériences de joueuses,<br />

elles savent que ce n’est pas l’idéal.<br />

«S’habiller chez les hommes, ce n’est<br />

jamais confortable, il n’y a aucune<br />

technicité et il n’y a pas de respect<br />

de la morphologie féminine», nous<br />

expliquent-elles. Et cela fait tilt.<br />

Elles font alors une spécialisation<br />

entrepreneuriat qui leur permet de<br />

développer leur projet. «Tout faire pour<br />

proposer aux femmes des produits<br />

pour qu’elles se sentent très bien dans<br />

leur pratique et puissent se surpasser ».<br />

« Lady Crush », leur première marque,<br />

est née. Très orienté rugby, leur<br />

collection plaît et le bouche-à-oreille<br />

commence. Des joueuses de tous<br />

bords (handball, boxe, basket-ball),<br />

se tournent vers elles à la recherche<br />

d’équipements adaptés. «C’est<br />

difficile pour les femmes, car elles<br />

veulent se dépasser physiquement ou<br />

mentalement et on leur dit, ce n’est pas<br />

un sport pour toi, et de toute façon tu<br />

ne trouveras pas ton équipement.» Nos<br />

deux entrepreneuses en herbe décident<br />

alors de se spécialiser dans les sports<br />

de contact. Avec leur équipe, elles<br />

« S’HABILLER CHEZ LES HOMMES, CE<br />

N’EST JAMAIS CONFORTABLE, IL N’Y A<br />

AUCUNE TECHNICITÉ. »<br />

Photographies : © Révèle<br />

60 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


Les trois<br />

accessoires<br />

tendance<br />

de l’été<br />

La technologie<br />

est le meilleur<br />

allié du sportif et<br />

du randonneur<br />

partent à la recherche des meilleurs<br />

tissus et innovations, et conçoivent des<br />

prototypes de leurs produits, avant<br />

de les envoyer à des ateliers. «On a<br />

vraiment un gros focus sur le confort,<br />

la production et l’esthétisme dans nos<br />

produits pour proposer l’équipement le<br />

plus adapté aux femmes», expliquent les<br />

deux fondatrices.<br />

Leur prochaine collection sera plus<br />

technique que la précédente. Un de<br />

leurs objectifs : une épaulière de rugby<br />

très « seconde peau » avec des tissus<br />

respirants et antichocs, complètement<br />

adaptés aux femmes. Attiré par le<br />

marché anglo-saxon, le duo décide<br />

en outre de changer de nom pour<br />

« Révèle ». Une marque qui permet<br />

de s’internationaliser sans trahir les<br />

fondements du produit. «On retrouve<br />

un nom qui correspond à nos valeurs,<br />

car pour nous le sport est un révélateur<br />

de personnalités.» Ultime nouveauté :<br />

l’équipe a décidé d’équiper certains<br />

clubs, qui en avaient fait la demande.<br />

Le prochain club ? HEC bien sûr.<br />

La nouvelle collection sortira en fin<br />

d’année 2016 et devrait changer la<br />

donne pour les sportives françaises.<br />

CAMILLE JOURNET<br />

FLYING TENT<br />

La saison des randonnées et<br />

nuits à la belle étoile arrive et rien<br />

de plus fatiguant qu’avoir à supporter<br />

tout le matériel indispensable sur son dos. Un<br />

encombrement dont vous pourrez vous passer<br />

avec la Flying tent. Tout en légèreté, cet objet<br />

est à la fois un hamac, une tente, un poncho<br />

imperméable, et un hamac-tente à accrocher<br />

entre deux arbres pour dormir au sec.<br />

<br />

PEBBLE CORE<br />

Compact et léger, Pebble Core a pour objectif de<br />

remplacer votre téléphone et de ne pas encombrer<br />

vos bras pendant l’exercice. Connecté à Spotify<br />

pour écouter vos playlist, il dispose d’un traceur<br />

GPS, qu’on peut connecter aux applications de<br />

sport. Le traceur GPS est aussi utile en cas de<br />

<br />

vos coordonnées GPS sont directement envoyées<br />

aux secours. 9h d’autonomie, 4GB de mémoire.<br />

Pebble Core dispose de connexions Bluetooth, Wi-<br />

Fi et 3G, et ne requiert aucun autre appareil pour<br />

fonctionner. <br />

LA HEALTHBOX D’HTC<br />

En partenariat avec Under Armour, HTC propose<br />

une boîte santé. La Healthbox contient<br />

trois produits. L’UA Band, un bracelet<br />

connecté chargé de suivre vos activités<br />

quotidiennes et la qualité du sommeil.<br />

L’UA Hearth Rate, un moniteur de<br />

rythme cardiaque et qui calcule avec<br />

précisions les calories perdues. Et<br />

l’UA Scale, une balance connectée qui<br />

<br />

cible. Vous pouvez suivre vos progrès sur<br />

l’application Under Armour.<br />

<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 61


TOP MACHO<br />

“<br />

80 des 100 meilleures<br />

joueuses du monde sont des<br />

truies. Elles ne devraient pas<br />

avoir accès au centre court. ”<br />

Richard Krajicek<br />

Tennisman, Wimbledon, 1992<br />

« On parle souvent de l’égalité des salaires...<br />

Je trouve que ce n’est pas un truc qui<br />

marche dans le sport. Je pense qu’on est<br />

le seul sport aujourd’hui où il existe une<br />

parité au niveau des prize-moneys hommesfemmes<br />

alors que ça reste un spectacle et<br />

que le tennis masculin est à l’heure actuelle<br />

plus attrayant que le tennis féminin.»<br />

Gilles Simon,<br />

Wimbledon 2012<br />

Le hit-parade<br />

des phrases<br />

mysogines<br />

Vous avez forcément déjà entendu toutes ces petites phrases. Pour<br />

fêter le lancement de Women Sports, nous les avons rassemblées<br />

dans un petit florilège subjectif ! Un «Top Macho» que nous ne<br />

manquerons pas d’actualiser chaque mois sur Womensports.fr !<br />

Je connais un<br />

anaconda qui serait<br />

bien allé embêter cette<br />

Cléopâtre canadienne. ”<br />

Philipe Candeloro,<br />

JO Sotchi , 2014<br />

“<br />

« Si j’étais une joueuse, je me mettrais à<br />

genoux chaque soir pour remercier Dieu pour<br />

avoir donné naissance à Roger Federer et Rafael<br />

Nadal, parce qu’ils ont porté ce sport. Vraiment. »<br />

Raymond Moore,<br />

ex-patron du tournoi d’Indian Wells, 2016<br />

« Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique<br />

et incorrecte. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte<br />

mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des<br />

femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs. »<br />

Pierre de Coubertin,<br />

JO Stockholm, 1912.<br />

Illustration : © bazzier - Shutterstock<br />

62 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr


«Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite ‘Tu ne seras jamais un canon, tu<br />

ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t’accrocher et te battre’ ?»<br />

John Inverdale Animateur BBC, Wimbledon, 2013<br />

“<br />

Je ne parle pas de foot avec les<br />

femmes, c’est ma vision des choses.<br />

Qu’elles retournent à leurs casseroles.”<br />

Bernard Lacombe, dirigeant<br />

de l’Olympique Lyonnais,<br />

RMC, 2013<br />

« Il y a vingt-cinq ans, j’ai suivi deux<br />

<br />

loin… T’avais des grosses dondons<br />

qui étaient certainement trop moches<br />

pour aller en boîte le samedi soir. »<br />

Pierre Menés,<br />

journaliste sportif,<br />

L’équipe, 2013.<br />

<br />

physiquement, au niveau du volume de jeu et en plus maintenant ce sont des<br />

<br />

comme le basket féminin, je veux bien que ce soit attractif mais pour avoir<br />

<br />

Pierre Menés, journaliste sportif,<br />

L’équipe, 2013.<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

»<br />

<br />

<br />

<br />

“<br />

Si j’avais une fille, je ne la<br />

laisserais jamais faire du saut à ski.<br />

C’est un travail bien trop dur. Les<br />

femmes ont un autre but : avoir des<br />

enfants, rester travailler à la maison.”<br />

Alexander Arefyev, coach des équipes<br />

russes de ski, JO Sotchi, 2014<br />

“<br />

J’adore Amélie mais je ne la vois ce poste,<br />

je ne la vois pas gérer une équipe masculine<br />

avec tous ces egos, ces caractères… Y’a du<br />

travail dans notre équipe (sourire) ! Avec un seul<br />

joueur, comme Andy Murray, c’est possible, mais<br />

pas plusieurs. Il faut un homme pour ça.”<br />

Michaël Llodra dans L’Equipe,<br />

décembre 2014<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 63


D.R.<br />

PEOPLE<br />

Ces stars en couple<br />

avec des sportifs<br />

On évoque toujours les mythiques sportifs et leurs<br />

exploits sur le terrain ou dans les bassins, mais il<br />

arrive que leur compagne devienne presque aussi<br />

médiatique qu’eux, voire plus ! Ou bien c’est qu’ils<br />

côtoient déjà de grandes stars. Des femmes de<br />

footballeurs célèbres, mais pas que… PAR LEA BORIE<br />

© Gustavo Fadel / Shutterstock.com<br />

Source Instagram<br />

© Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com<br />

On commence côté raquette, avec Benoît<br />

Paire. Le tennisman file le parfait amour<br />

avec la chanteuse Shy’m depuis l’été 2015.<br />

Toujours sur le court, Arnaud Clément est<br />

marié à la chanteuse Nolwenn Leroy depuis<br />

2008.<br />

Sur le terrain de foot, l’ex-défenseur Bixente<br />

Lizarazu forme un couple discret avec la chanteuse et comédienne<br />

Claire Keim. Mariés depuis 2006, ils ont eu un enfant<br />

deux ans après leur union.<br />

Gérard Piqué du FC Barcelone partage sa vie avec la belle chanteuse<br />

colombienne Shakira. Mariés depuis 2010, ils ont eu<br />

deux garçons qui font leur fierté. Outre-Atlantique, le joueur de<br />

la Nouvelle-Angleterre Tom Brady vit depuis plus de 7 ans avec<br />

sa femme, Gisele Bundchen, top-model brésilien. Ensemble, ils<br />

Source Instagram<br />

64 WOMEN SPORTS N°1 • Juillet - Août - Septembre 2016 - www.womensports.fr<br />

D.R.


D.R.<br />

© Everett Collection/<br />

Shutterstock.com<br />

Source Instagram<br />

D.R.<br />

ont eu deux enfants, en 2009, année de leur mariage, et 2012.<br />

Quant à David Beckham, footballeur britannique à la renommée<br />

internationale, il a épousé l’ex-Spice Girl et femme d’affaires Victoria<br />

Beckham en 1999. Avec leurs quatre enfants, ils forment<br />

une petite tribu de stars légendaires.<br />

Côté dames, c’est moins commun mais la patineuse artistique<br />

Nathalie Péchalat est mariée à l’acteur de renom Jean Dujardin<br />

depuis 2014.<br />

Dans le passé, on se souvient de certains couples de légende,<br />

si éphémères soient-ils, Valérie Bègue et Camille Lacourt, Adriana<br />

et Christian Karembeu, Linda Evangelista et Fabien Barthez,<br />

Rihanna et Matt Kemp, Eva Longoria et Tony Parker, Cameron<br />

Diaz et Alex Rodriguez, Hilary Duff et Mike Comrie, Adriana Lima<br />

et Marko Jaric, ou encore Irina Shayk et Cristiano Ronaldo. WS<br />

D.R.<br />

Ces couples de sportifs<br />

Parfois, il arrive même que deux sportifs fassent la paire.<br />

Une union encore plus parlante quand les tourtereaux<br />

pratiquent le même sport ! Une médiatisation telle qu’on<br />

en arrive parfois à se perdre entre couple sportif et couple<br />

star…<br />

Fin avril, le champion cycliste Julien Absalon annonçait<br />

s’être installé avec son pendant féminin, Pauline Ferrand-<br />

Prévot, dit PFP, tous deux espoirs français des Jeux de Rio.<br />

Les deux adeptes américains du ballon rond Alex Morgan et<br />

Servando Carrasco se sont dits oui en décembre 2014.<br />

Au tennis, Roger Federer et Miroslava Vavrinec sont<br />

mariés depuis 2009. Après avoir joué avec lui, celle qui<br />

est surnommée Mirka a même été l’entraîneuse de son<br />

compagnon ! Ce qui n’a pas empêché le couple d’avoir des<br />

enfants, une tribu au nombre de 4, deux duos de jumeaux.<br />

C’est encore sur le court que l’amour a réuni deux<br />

champions de tennis, Steffi Graf et Andre Agassi. Les<br />

<br />

ont eu deux enfants, juste après leur mariage en 2001.<br />

Sur la glace, les patineurs artistiques gagnants des JO de<br />

Sotchi en 2014, Tatiana Volosozhar et Maxim Trankov,<br />

respectivement ukrainienne et russe, se sont mariés l’année<br />

suivant leur victoire.<br />

Par le passé, le sport avait rayonné sur d’autres tourtereaux,<br />

Laure Manaudou et Frédérick Bousquet, Lindsay Vonn<br />

et Tiger Woods, Adam Scott et Ana Ivanovic, Liv Grete<br />

et Raphaël Poirée, mais aussi Grigor Dimitrov et Maria<br />

Sharapova.<br />

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© Everett Collection / Shutterstock.com<br />

Source Instagram<br />

www.womensports.fr - N° 1 • Juillet - Août - Septembre 2016 WOMEN SPORTS 65


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