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Haiti Liberte 2 Juillet 2014

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Perspectives<br />

Arrêtez de vous prosterner<br />

devant Israël !<br />

L’Argentine honore ses échéances, mais<br />

n’obtient pas le « Stay »<br />

Par Gideon Levy<br />

Au secours ! Au secours !Sur les briques : "mensonges,<br />

mensonges, mensonges" Carlos Latuff<br />

VIème Sommet des BRICS :<br />

Les graines d’une nouvelle<br />

architecture financière<br />

Par Ariel Noyola Rodríguez *<br />

Les Américains et les Européens<br />

ont essayé la voix de la raison et ils<br />

ont échoué. Ils doivent désormais<br />

s’adresser à Israël dans le langage<br />

qu’il comprend le mieux (et ce n’est<br />

pas l’hébreu).<br />

S<br />

’il y a une communauté internationale,<br />

qu’elle le fasse savoir rapidement.<br />

Car pour le moment il est clair<br />

qu’il n’y a plus aucune intervention<br />

internationale en Israël. Les Américains<br />

ont plié bagages, les Européens ont renoncé,<br />

les Israéliens s’en réjouissent et<br />

les Palestiniens sont désespérés.<br />

De temps à autre, un pape ou un<br />

ministère des affaires étrangères vient<br />

faire un petit tour (celui de la Norvège<br />

était ici la semaine dernière), prononce<br />

du bout des lèvres quelques mots, pour<br />

la paix, contre le terrorisme et les colonies,<br />

puis disparait comme il était venu.<br />

Au bout du chemin le roi a été remplacé<br />

par un clown (référence à Shakespeare).<br />

Ils abandonnent le conflit aux<br />

soupirs des Palestiniens et l’occupation<br />

aux mains d’Israël, à qui on peut faire<br />

confiance pour la faire fructifier d’une<br />

main encore plus ferme.<br />

Ce retrait de l’humanité est inacceptable<br />

: la communauté internationale<br />

n’a pas le droit de laisser les choses<br />

en l’état, même si c’est le souhait le<br />

plus ardent d’Israël.<br />

La situation actuelle n’est pas<br />

acceptable au 21ème siècle. Il y a effectivement<br />

de quoi se lasser s’il s’agit<br />

de creuser le même sillon et de faire<br />

les mêmes propositions dérisoires à un<br />

sourd. L’échec américain montre qu’il<br />

est le temps d’adopter une autre méthode,<br />

jamais tentée à ce jour. Le message,<br />

tout comme les moyens de le faire<br />

entendre doivent changer. Le message<br />

doit concerner les droits civiques et l’on<br />

doit recourir aux sanctions pour le faire<br />

entendre.<br />

Jusqu’à présent on a utilisé<br />

la flagornerie à l’égard d’Israël,<br />

Suite à la page (18)<br />

Le lendemain de la finale de la Coupe<br />

du monde au Brésil, débutera le VI<br />

ème Sommet des BRICS (Brésil, Russie,<br />

Inde, Chine, Afrique du Sud). Forteleza<br />

et Brasilia seront les villes phares de<br />

cette rencontre qui aura lieu les 14,15<br />

et 16 juillet pour asseoir enfin une architecture<br />

financière d’une nouvelle estampille<br />

sous le slogan : « Croissance<br />

incluante et solutions durables ». A la<br />

différence des initiatives de régionalisation<br />

financière asiatique et sudaméricaine,<br />

les pays des BRICS, en ne formant<br />

pas un espace géographique commun,<br />

sont moins exposés à subir des turbulences<br />

financières en même temps,<br />

accroissent l’efficience de leurs instruments<br />

défensifs.<br />

Un Fonds de Réserve monétaire<br />

nommé Accord de Fonds de Réserves<br />

(« Contingent Reserve Arrangement<br />

(CRA) » en anglais) et une banque<br />

de développement, appelée Banque<br />

BRICS, rempliront les fonctions de<br />

mécanisme multilatéral d’appui aux<br />

balances des paiements et fonds de financement<br />

de l’investissement. De facto,<br />

le BRICS prendra ses distances avec<br />

le Fond Monétaire International (FMI)<br />

et la Banque Mondiale (BM), institutions<br />

créées il y a 70 ans dans l’orbite<br />

du Département d’Etat au Trésor des<br />

Etats-Unis d’Amérique. Au milieu de<br />

la crise, les deux initiatives ouvrent des<br />

espaces de coopération financière face<br />

à la volatilité du dollar, et des alternatives<br />

de financement pour les pays en<br />

situation critique sans les soumettre à<br />

conditions à travers des programmes<br />

d’ajustement structurel et de reconversion<br />

économique.<br />

Comme conséquence de la décélération<br />

croissante économique mondiale,<br />

il est devenu plus compliqué pour<br />

les pays des BRICS d’atteindre des taux<br />

de croissance de 5%. La baisse soutenue<br />

du prix des matières premières à usage<br />

industriel due à une moindre demande<br />

du continent asiatique et le retour de<br />

capitaux à court terme vers Wall Street<br />

Suite à la page (18)<br />

Par Estelle Leroy-Debiasi *<br />

Le ministre de l’économie Argentin Axel<br />

Kicillof a annoncé jeudi 26 juin que<br />

l’Argentine versait l’argent de ses échéances<br />

aux détenteurs de titres de la dette<br />

restructurée. De son coté, la justice Us a<br />

refusé de réintroduire la procédure de «<br />

stay ».<br />

Menez Jean-Jerome<br />

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Le ministre de l’économie<br />

Argentin Axel Kicillof<br />

« La République Argentine a procédé<br />

au paiement du capital et intérêts des<br />

titres de la dette restructurée pour 832 millions<br />

de dollars dont 539 millions ont été<br />

déposés sur les comptes 15 098 y 15 002<br />

de la banque de New York Mellon (BONY)<br />

à la Banque Centrale argentine (BCRA) ».<br />

« Ajouté aux échéances en pesos, le paiement<br />

réalisé aujourd’hui dépasse les 1<br />

000 millions de dollars » a expliqué hier<br />

26 juin le gouvernement argentin.<br />

Précisant que le pays ayant payé<br />

l’échéance en temps et en heure, désormais<br />

les propriétaires des fonds ainsi déposés<br />

par l’Argentine étaient « les détenteurs<br />

de titres qui ont accepté la restructuration<br />

de la dette » en 2005 et 2010, et que<br />

l’Argentine avait « rempli » ses obligations,<br />

quelles que soient les injonctions de<br />

la justice US en faveur des fonds vautours,<br />

en l’occurrence NML Capital de Paul Singer<br />

(voir L’Argentine élabore une solution<br />

pour payer ses échéances.<br />

Le ministre a aussi souligné<br />

que c’est une décision souveraine de<br />

l’Argentine d’honorer ces paiements "en<br />

temps et en forme", mais que si quelqu’un<br />

y faisait obstruction, il pourrait s’exposer<br />

à des actions judiciaires , afin de faire<br />

valoir les droits du pays comme nation<br />

souveraine et membre de la communauté<br />

internationale dans le cadre du droit international<br />

, se référant à l’ Organisation des<br />

Etats Américains (article 61), l’ONU (articles<br />

2º incise 1 et 4), accord du FMI (article<br />

4º), devant le Tribunal International<br />

de La Haye .<br />

Ainsi, le défaut technique est évité...<br />

mais pour combien de temps. Les<br />

prochaines heures vont connaître des<br />

rebondissements. Puisque quasi simultanément<br />

le juge Griesa a annoncé rejeter<br />

la demande de l’Argentine préalable à la<br />

négociation de rétablir la clause de « stay<br />

», sursis à exécution, qui lui aurait permis<br />

d’honorer l’ échéance de la dette restructurée<br />

au 30 juin, sans avoir à payer avant<br />

ou en même temps les 1,3 milliard de dollars<br />

cash au fonds vautours.<br />

Ce n’est pas faute d’un concert de<br />

soutiens venus de tous horizons y compris<br />

les plus surprenants ces dernières 48<br />

heures, tant l’application de la sentence<br />

du juge Griesa, sur la quelle la Cour Suprême<br />

a refusé de se pencher, ébranle la<br />

planète finance en matière de dettes souveraines,<br />

à commencer par la place de<br />

New-York. La question dépasse largement<br />

l’Argentine. Et c’est pourquoi le ministre<br />

de l’économie s’est expliqué hier devant<br />

les Nations Unies.<br />

Non seulement l’Argentine a reçu<br />

le soutien de ces voisins régionaux, mais<br />

aussi du Groupe des 77 et de la Chine ;<br />

mais de plusieurs analystes et éditorialistes<br />

du New York Times, du Wall Street<br />

Journal, du Financial Times, par la plume<br />

de Martin Wolf s’indignant, employant le<br />

terme d’extorsion pour qualifier le jugement<br />

de Griesa. Sans oublier le conservateur<br />

« Foreign Affairs », mais aussi un<br />

groupe de plus de 100 parlementaires, intellectuels<br />

et universitaires britanniques...<br />

ni ceux qui s’étaient déjà faits connaître<br />

auparavant comme Amicus Curae ou le<br />

FMI parmi les premiers à réagir.<br />

L’interprétation très particulière de<br />

la clause de « pari passu » faite par le juge<br />

newyorkais pour « protéger » un groupe<br />

de créanciers très minoritaires- puisque<br />

92,4% des créanciers sont entrés dans la<br />

restructuration- suscite l’effroi ; mais surtout<br />

les responsabilités du séisme à venir<br />

se cherchent aujourd’hui du coté de la<br />

Cour Suprême qui a décidé de se laver les<br />

mains de cette affaire, et chacun y va de la<br />

nécessité de mettre au point de nouveaux<br />

garde-fous, si on veut qu’il y ait encore<br />

des restructurations de dettes souveraines...<br />

un jour.<br />

Car par sa décision la Cour Suprême<br />

des Etats-Unis a subitement réécrit les règles<br />

du jeu en matière de dette souveraine,<br />

et les implications de sa décision dépassent<br />

très largement le cas de l’Argentine<br />

à moyen terme. Puisqu’elle est synonyme<br />

d’impossibilité de mener des restructurations<br />

de dettes souveraines de façon «<br />

sécurisée », donc personne ne se prêtera<br />

plus au jeu. D’où l’embarras en premier<br />

lieu du FMI ; certes de nouveaux contrats<br />

incluent des clauses d’actions collectives<br />

protégeant mieux les créanciers de dettes<br />

restructurées contre l’action d’un autre<br />

créancier faisant cavalier seul. Toutefois,<br />

il faudrait aller plus loin. Un mécanisme<br />

PAUL J. JOURDAN<br />

ATTORNEY AT LAW<br />

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de protection des restructurations de dettes<br />

souveraines avait déjà été évoqué il y a<br />

plus de dix ans.<br />

Concrètement pour l’Argentine,<br />

qu’en sera-t-il des prochaines heures et<br />

jours .La nomination d’un médiateur il y<br />

a quelques jours, en l’occurrence l’avocat<br />

Daniel Pollock du cabinet newyorkais Mc-<br />

Carter & English LLP, pour ouvrir une négociation<br />

avec les fonds Vautours n’a pas<br />

empêché l’épreuve de force.<br />

Le rôle de Pollack -dont les compétences<br />

sont reconnues dans ce type de<br />

litige- était de « conduire et superviser les<br />

négociations pour un accord entre les parties<br />

dans ce litige » selon la définition de<br />

Griesa. L’intention du gouvernement argentin<br />

tel qu’il l’a encore rappelé – notamment<br />

dans les communiqués sortis ces<br />

jours derniers dans la presse mondiale, est<br />

d’arriver à un accord permettant de payer<br />

100% des créanciers mais sans mettre en<br />

danger la restructuration de la dette ni le<br />

paiement des échéances prévues. D‘où le<br />

paiement strictement à l’heure pour ne pas<br />

dire en avance des échéances, prévues au<br />

30 juin.<br />

La question étant de savoir si<br />

l’argent parviendra effectivement à « ses<br />

propriétaires » à savoir les détenteurs de<br />

titres de la dette restructurée. Mais y a-til<br />

encore place pour la négociation ? La<br />

clause de « settlement » permet des accords<br />

judiciaires et extrajudiciaires avec les<br />

créanciers sans qu’ils soient étendus aux<br />

détenteurs de titres de dette restructurée,<br />

ce qui permet de laisser le « pari passu » ;<br />

et cela alors que la Clause de « Droits sur<br />

les offres futures » (RUFO), permettant<br />

aux créanciers de la dette restructurée de<br />

porter réclamation en cas de meilleure offre<br />

ne prend fin qu’au 31 décembre <strong>2014</strong>.<br />

Plusieurs pistes avaient été évoquées<br />

ces derniers jours, celle du swap<br />

de titres semble être mise de coté car trop<br />

compliquée (afin de changer le lieu de<br />

paiement des échéances), une autre pourrait<br />

être creusée à l’avenir, que l’Argentine<br />

se porte acquéreur des titres ou d’une partie<br />

des titres sur le marché.<br />

Il semble que les titres de la dette<br />

restructurée se négocient plutôt bien sur<br />

le marché, ainsi le Gramercy Funds Management<br />

LLC très engagé dans le processus<br />

de restructuration de la dette aux cotés<br />

de l’Argentine, et qui avait un temps essayé<br />

de faciliter une éventuelle négociation<br />

avec les fonds vautours, aurait vendu<br />

ces titres à très bon compte il y a quelques<br />

semaines.<br />

* Estelle Leroy-Debiasi est journaliste<br />

professionnelle, Diplômée en Economie,<br />

ex rédactrice en chef du quotidien<br />

économique La Tribune.<br />

El Correo. Paris, 26 juin <strong>2014</strong><br />

DENNIS MULLIGAN,<br />

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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13

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