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Perspectives<br />
Arrêtez de vous prosterner<br />
devant Israël !<br />
L’Argentine honore ses échéances, mais<br />
n’obtient pas le « Stay »<br />
Par Gideon Levy<br />
Au secours ! Au secours !Sur les briques : "mensonges,<br />
mensonges, mensonges" Carlos Latuff<br />
VIème Sommet des BRICS :<br />
Les graines d’une nouvelle<br />
architecture financière<br />
Par Ariel Noyola Rodríguez *<br />
Les Américains et les Européens<br />
ont essayé la voix de la raison et ils<br />
ont échoué. Ils doivent désormais<br />
s’adresser à Israël dans le langage<br />
qu’il comprend le mieux (et ce n’est<br />
pas l’hébreu).<br />
S<br />
’il y a une communauté internationale,<br />
qu’elle le fasse savoir rapidement.<br />
Car pour le moment il est clair<br />
qu’il n’y a plus aucune intervention<br />
internationale en Israël. Les Américains<br />
ont plié bagages, les Européens ont renoncé,<br />
les Israéliens s’en réjouissent et<br />
les Palestiniens sont désespérés.<br />
De temps à autre, un pape ou un<br />
ministère des affaires étrangères vient<br />
faire un petit tour (celui de la Norvège<br />
était ici la semaine dernière), prononce<br />
du bout des lèvres quelques mots, pour<br />
la paix, contre le terrorisme et les colonies,<br />
puis disparait comme il était venu.<br />
Au bout du chemin le roi a été remplacé<br />
par un clown (référence à Shakespeare).<br />
Ils abandonnent le conflit aux<br />
soupirs des Palestiniens et l’occupation<br />
aux mains d’Israël, à qui on peut faire<br />
confiance pour la faire fructifier d’une<br />
main encore plus ferme.<br />
Ce retrait de l’humanité est inacceptable<br />
: la communauté internationale<br />
n’a pas le droit de laisser les choses<br />
en l’état, même si c’est le souhait le<br />
plus ardent d’Israël.<br />
La situation actuelle n’est pas<br />
acceptable au 21ème siècle. Il y a effectivement<br />
de quoi se lasser s’il s’agit<br />
de creuser le même sillon et de faire<br />
les mêmes propositions dérisoires à un<br />
sourd. L’échec américain montre qu’il<br />
est le temps d’adopter une autre méthode,<br />
jamais tentée à ce jour. Le message,<br />
tout comme les moyens de le faire<br />
entendre doivent changer. Le message<br />
doit concerner les droits civiques et l’on<br />
doit recourir aux sanctions pour le faire<br />
entendre.<br />
Jusqu’à présent on a utilisé<br />
la flagornerie à l’égard d’Israël,<br />
Suite à la page (18)<br />
Le lendemain de la finale de la Coupe<br />
du monde au Brésil, débutera le VI<br />
ème Sommet des BRICS (Brésil, Russie,<br />
Inde, Chine, Afrique du Sud). Forteleza<br />
et Brasilia seront les villes phares de<br />
cette rencontre qui aura lieu les 14,15<br />
et 16 juillet pour asseoir enfin une architecture<br />
financière d’une nouvelle estampille<br />
sous le slogan : « Croissance<br />
incluante et solutions durables ». A la<br />
différence des initiatives de régionalisation<br />
financière asiatique et sudaméricaine,<br />
les pays des BRICS, en ne formant<br />
pas un espace géographique commun,<br />
sont moins exposés à subir des turbulences<br />
financières en même temps,<br />
accroissent l’efficience de leurs instruments<br />
défensifs.<br />
Un Fonds de Réserve monétaire<br />
nommé Accord de Fonds de Réserves<br />
(« Contingent Reserve Arrangement<br />
(CRA) » en anglais) et une banque<br />
de développement, appelée Banque<br />
BRICS, rempliront les fonctions de<br />
mécanisme multilatéral d’appui aux<br />
balances des paiements et fonds de financement<br />
de l’investissement. De facto,<br />
le BRICS prendra ses distances avec<br />
le Fond Monétaire International (FMI)<br />
et la Banque Mondiale (BM), institutions<br />
créées il y a 70 ans dans l’orbite<br />
du Département d’Etat au Trésor des<br />
Etats-Unis d’Amérique. Au milieu de<br />
la crise, les deux initiatives ouvrent des<br />
espaces de coopération financière face<br />
à la volatilité du dollar, et des alternatives<br />
de financement pour les pays en<br />
situation critique sans les soumettre à<br />
conditions à travers des programmes<br />
d’ajustement structurel et de reconversion<br />
économique.<br />
Comme conséquence de la décélération<br />
croissante économique mondiale,<br />
il est devenu plus compliqué pour<br />
les pays des BRICS d’atteindre des taux<br />
de croissance de 5%. La baisse soutenue<br />
du prix des matières premières à usage<br />
industriel due à une moindre demande<br />
du continent asiatique et le retour de<br />
capitaux à court terme vers Wall Street<br />
Suite à la page (18)<br />
Par Estelle Leroy-Debiasi *<br />
Le ministre de l’économie Argentin Axel<br />
Kicillof a annoncé jeudi 26 juin que<br />
l’Argentine versait l’argent de ses échéances<br />
aux détenteurs de titres de la dette<br />
restructurée. De son coté, la justice Us a<br />
refusé de réintroduire la procédure de «<br />
stay ».<br />
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Le ministre de l’économie<br />
Argentin Axel Kicillof<br />
« La République Argentine a procédé<br />
au paiement du capital et intérêts des<br />
titres de la dette restructurée pour 832 millions<br />
de dollars dont 539 millions ont été<br />
déposés sur les comptes 15 098 y 15 002<br />
de la banque de New York Mellon (BONY)<br />
à la Banque Centrale argentine (BCRA) ».<br />
« Ajouté aux échéances en pesos, le paiement<br />
réalisé aujourd’hui dépasse les 1<br />
000 millions de dollars » a expliqué hier<br />
26 juin le gouvernement argentin.<br />
Précisant que le pays ayant payé<br />
l’échéance en temps et en heure, désormais<br />
les propriétaires des fonds ainsi déposés<br />
par l’Argentine étaient « les détenteurs<br />
de titres qui ont accepté la restructuration<br />
de la dette » en 2005 et 2010, et que<br />
l’Argentine avait « rempli » ses obligations,<br />
quelles que soient les injonctions de<br />
la justice US en faveur des fonds vautours,<br />
en l’occurrence NML Capital de Paul Singer<br />
(voir L’Argentine élabore une solution<br />
pour payer ses échéances.<br />
Le ministre a aussi souligné<br />
que c’est une décision souveraine de<br />
l’Argentine d’honorer ces paiements "en<br />
temps et en forme", mais que si quelqu’un<br />
y faisait obstruction, il pourrait s’exposer<br />
à des actions judiciaires , afin de faire<br />
valoir les droits du pays comme nation<br />
souveraine et membre de la communauté<br />
internationale dans le cadre du droit international<br />
, se référant à l’ Organisation des<br />
Etats Américains (article 61), l’ONU (articles<br />
2º incise 1 et 4), accord du FMI (article<br />
4º), devant le Tribunal International<br />
de La Haye .<br />
Ainsi, le défaut technique est évité...<br />
mais pour combien de temps. Les<br />
prochaines heures vont connaître des<br />
rebondissements. Puisque quasi simultanément<br />
le juge Griesa a annoncé rejeter<br />
la demande de l’Argentine préalable à la<br />
négociation de rétablir la clause de « stay<br />
», sursis à exécution, qui lui aurait permis<br />
d’honorer l’ échéance de la dette restructurée<br />
au 30 juin, sans avoir à payer avant<br />
ou en même temps les 1,3 milliard de dollars<br />
cash au fonds vautours.<br />
Ce n’est pas faute d’un concert de<br />
soutiens venus de tous horizons y compris<br />
les plus surprenants ces dernières 48<br />
heures, tant l’application de la sentence<br />
du juge Griesa, sur la quelle la Cour Suprême<br />
a refusé de se pencher, ébranle la<br />
planète finance en matière de dettes souveraines,<br />
à commencer par la place de<br />
New-York. La question dépasse largement<br />
l’Argentine. Et c’est pourquoi le ministre<br />
de l’économie s’est expliqué hier devant<br />
les Nations Unies.<br />
Non seulement l’Argentine a reçu<br />
le soutien de ces voisins régionaux, mais<br />
aussi du Groupe des 77 et de la Chine ;<br />
mais de plusieurs analystes et éditorialistes<br />
du New York Times, du Wall Street<br />
Journal, du Financial Times, par la plume<br />
de Martin Wolf s’indignant, employant le<br />
terme d’extorsion pour qualifier le jugement<br />
de Griesa. Sans oublier le conservateur<br />
« Foreign Affairs », mais aussi un<br />
groupe de plus de 100 parlementaires, intellectuels<br />
et universitaires britanniques...<br />
ni ceux qui s’étaient déjà faits connaître<br />
auparavant comme Amicus Curae ou le<br />
FMI parmi les premiers à réagir.<br />
L’interprétation très particulière de<br />
la clause de « pari passu » faite par le juge<br />
newyorkais pour « protéger » un groupe<br />
de créanciers très minoritaires- puisque<br />
92,4% des créanciers sont entrés dans la<br />
restructuration- suscite l’effroi ; mais surtout<br />
les responsabilités du séisme à venir<br />
se cherchent aujourd’hui du coté de la<br />
Cour Suprême qui a décidé de se laver les<br />
mains de cette affaire, et chacun y va de la<br />
nécessité de mettre au point de nouveaux<br />
garde-fous, si on veut qu’il y ait encore<br />
des restructurations de dettes souveraines...<br />
un jour.<br />
Car par sa décision la Cour Suprême<br />
des Etats-Unis a subitement réécrit les règles<br />
du jeu en matière de dette souveraine,<br />
et les implications de sa décision dépassent<br />
très largement le cas de l’Argentine<br />
à moyen terme. Puisqu’elle est synonyme<br />
d’impossibilité de mener des restructurations<br />
de dettes souveraines de façon «<br />
sécurisée », donc personne ne se prêtera<br />
plus au jeu. D’où l’embarras en premier<br />
lieu du FMI ; certes de nouveaux contrats<br />
incluent des clauses d’actions collectives<br />
protégeant mieux les créanciers de dettes<br />
restructurées contre l’action d’un autre<br />
créancier faisant cavalier seul. Toutefois,<br />
il faudrait aller plus loin. Un mécanisme<br />
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de protection des restructurations de dettes<br />
souveraines avait déjà été évoqué il y a<br />
plus de dix ans.<br />
Concrètement pour l’Argentine,<br />
qu’en sera-t-il des prochaines heures et<br />
jours .La nomination d’un médiateur il y<br />
a quelques jours, en l’occurrence l’avocat<br />
Daniel Pollock du cabinet newyorkais Mc-<br />
Carter & English LLP, pour ouvrir une négociation<br />
avec les fonds Vautours n’a pas<br />
empêché l’épreuve de force.<br />
Le rôle de Pollack -dont les compétences<br />
sont reconnues dans ce type de<br />
litige- était de « conduire et superviser les<br />
négociations pour un accord entre les parties<br />
dans ce litige » selon la définition de<br />
Griesa. L’intention du gouvernement argentin<br />
tel qu’il l’a encore rappelé – notamment<br />
dans les communiqués sortis ces<br />
jours derniers dans la presse mondiale, est<br />
d’arriver à un accord permettant de payer<br />
100% des créanciers mais sans mettre en<br />
danger la restructuration de la dette ni le<br />
paiement des échéances prévues. D‘où le<br />
paiement strictement à l’heure pour ne pas<br />
dire en avance des échéances, prévues au<br />
30 juin.<br />
La question étant de savoir si<br />
l’argent parviendra effectivement à « ses<br />
propriétaires » à savoir les détenteurs de<br />
titres de la dette restructurée. Mais y a-til<br />
encore place pour la négociation ? La<br />
clause de « settlement » permet des accords<br />
judiciaires et extrajudiciaires avec les<br />
créanciers sans qu’ils soient étendus aux<br />
détenteurs de titres de dette restructurée,<br />
ce qui permet de laisser le « pari passu » ;<br />
et cela alors que la Clause de « Droits sur<br />
les offres futures » (RUFO), permettant<br />
aux créanciers de la dette restructurée de<br />
porter réclamation en cas de meilleure offre<br />
ne prend fin qu’au 31 décembre <strong>2014</strong>.<br />
Plusieurs pistes avaient été évoquées<br />
ces derniers jours, celle du swap<br />
de titres semble être mise de coté car trop<br />
compliquée (afin de changer le lieu de<br />
paiement des échéances), une autre pourrait<br />
être creusée à l’avenir, que l’Argentine<br />
se porte acquéreur des titres ou d’une partie<br />
des titres sur le marché.<br />
Il semble que les titres de la dette<br />
restructurée se négocient plutôt bien sur<br />
le marché, ainsi le Gramercy Funds Management<br />
LLC très engagé dans le processus<br />
de restructuration de la dette aux cotés<br />
de l’Argentine, et qui avait un temps essayé<br />
de faciliter une éventuelle négociation<br />
avec les fonds vautours, aurait vendu<br />
ces titres à très bon compte il y a quelques<br />
semaines.<br />
* Estelle Leroy-Debiasi est journaliste<br />
professionnelle, Diplômée en Economie,<br />
ex rédactrice en chef du quotidien<br />
économique La Tribune.<br />
El Correo. Paris, 26 juin <strong>2014</strong><br />
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