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Haiti Liberte 2 Juillet 2014

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A Travers <strong>Haiti</strong><br />

Le PNRE pourrait-il<br />

résoudre les problèmes des<br />

descendants haïtiens en<br />

République Dominicaine ?<br />

Le président Michel Martelly en visite à Punta Cana, en République<br />

Dominicaine, le mercredi 11 juin dernier félicitant le président dominicain,<br />

Danilo Médina pour sa loi sur la nationalité contre les dominicains<br />

d’origine haïtienne<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Depuis la publication de l’Arrêt<br />

168-13 de la Cour constitutionnelle<br />

dominicaine en septembre<br />

de l’année dernière, le calvaire<br />

des Dominicains et Dominicaines<br />

d’origine haïtienne, des Haïtiens et<br />

Haïtiennes vivant sur le territoire<br />

voisin n’en finit pas. Suite à des dénonciations<br />

d’ici et d’ailleurs portant<br />

sur cet Arrêt raciste et discriminatoire,<br />

le gouvernement dominicain a décidé<br />

d’adopter une loi sur la nationalité et<br />

la mise en application d’un plan National<br />

de Régulation des Etrangers<br />

(PNRE). Certains se demandent pourquoi<br />

un tel plan pour régulariser la<br />

situation identitaire des Dominicains<br />

sur leur propre territoire ?<br />

Dans la foulée, on a appris<br />

que le président Michel Martelly en<br />

visite à Punta Cana, en République<br />

Dominicaine, le mercredi 11 juin<br />

dernier a félicité le président dominicain,<br />

Danilo Médina pour le respect<br />

de sa parole. Les responsables des<br />

organisations de défense des droits<br />

de l’homme ont critiqué sévèrement<br />

le président Sweet-Micky pour sa<br />

prise de position. Puisque cette affaire<br />

de nationalité de plus de 300<br />

mille Dominicains d’origine haïtienne<br />

n’est plus celle d’Haïti, parcequ’il revient<br />

au gouvernement dominicain<br />

de régulariser la nationalité de ces<br />

nationaux.<br />

De toute façon, à cause de la<br />

mauvaise gestion de cette affaire, le<br />

ballon retourne dans les pieds du président<br />

Martelly et le gouvernement<br />

haïtien en profite pour escroquer de<br />

l’argent des victimes de cette décision<br />

raciste. Des organisations de travailleurs,<br />

d’étudiants, de commerçants,<br />

des hommes d’affaires et professionnels<br />

telles : la Coalition d’Organisation<br />

d’Immigrants Haïtiens en République<br />

Dominicaine (COIHRD), l’Association<br />

des Travailleurs Domestiques (ATD),<br />

l’Association des Etudiants Haïtiens,<br />

MONDHA, CORINUD, SOHCUDEV,<br />

dans une note de presse ont demandé<br />

au gouvernement haïtien de prendre<br />

toutes les dispositions nécessaires<br />

afin de donner des documents aux<br />

descendants haïtiens comme par exemple<br />

: acte de naissance, passeport.<br />

Ils ont manifesté par devant les Consulats<br />

haïtiens pour exiger la gratuité<br />

de ces documents d’identification.<br />

En réponse à une demande du<br />

Président Danilo Medina, de la République<br />

Dominicaine et du Premier<br />

Ministre Laurent Lamothe, d'Haïti,<br />

l'Organisation des États américains<br />

(OEA) a rédigé un document de travail<br />

titré : « Diagnostic sur l'identification<br />

des migrants haïtiens résidant en République<br />

dominicaine ».<br />

L'OEA a demandé que les autorités<br />

compétentes de chaque gouvernement<br />

soumettent leurs observations<br />

et suggestions. Une fois ces<br />

informations reçues, sur demande<br />

des parties, l’OEA va solliciter une<br />

assistance financière auprès de la<br />

communauté internationale. Dans<br />

le document de diagnostic, l'OEA<br />

recommande aux Gouvernement<br />

haïtien de fournir les documents suivants<br />

à ses Ressortissants tels : certificats<br />

de naissance, cartes nationales<br />

d'identité et passeports.<br />

Dans le cadre du lancement<br />

du Projet d'Identification et de Documentation<br />

aux Immigrants Haïtiens<br />

(PIDIH), l'Ambassadeur Cinéas et<br />

le Ministre Guillaume II, le Ministre<br />

des Haïtiens Vivant à l'Étranger<br />

(MHAVE) en tournée en République<br />

Dominicaine, ont garanti lors d’une<br />

conférence de presse mardi dernier,<br />

que dans moins d'un mois, le PIDIH<br />

allait être lancé, visant à fournir un<br />

certificat de naissance, passeport<br />

et carte d'identité à ses citoyens résidant<br />

en République Dominicaine,<br />

au coût de 2,500 pesos (± 58 dollars<br />

américains) par personne adulte<br />

et 150 pesos pour les enfants. Ils<br />

ont également précisé que le Gouvernement<br />

haïtien n'avait pas reçu<br />

d’aide financière du Venezuela ou de<br />

l'Organisation des États américains<br />

(OEA), et que les 10 millions de dollars<br />

nécessaires pour ce programme,<br />

viendront du Trésor Public.<br />

Dans le même temps, la Communauté<br />

haïtienne de la République<br />

Dominicaine, regroupant différentes<br />

organisations d'immigrants haïtiens,<br />

comprenant des travailleurs, des étudiants,<br />

des commerçants, des hommes<br />

d'affaires et de professionnels<br />

ont déposé le mercredi 24 juin dernier<br />

à l'ambassade d'Haïti à Santo-Domingo,<br />

un document réclamant que les<br />

autorités haïtiennes fassent preuve<br />

de responsabilité et mette en exécution<br />

de toute urgence un processus<br />

spécial de dotation de documents,<br />

qui devraient être GRATUITS pour<br />

les Haïtiens vivant en République<br />

Dominicaine.<br />

Haïti, chronique d’une crise électorale (7)<br />

De Josué Pierre Louis à Fritzto Canton, histoire d’une obsession<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

En démocratie comme sous les régimes<br />

autocratiques, chaque action<br />

et décision politique du gouvernement<br />

portent en elles l’esprit de celui qui dirige.<br />

En résumé aucun pouvoir ne décide<br />

au hasard. En revanche, si dans les<br />

systèmes démocratiques cela arrive que<br />

le pouvoir se trompe, cela n’empêche<br />

pas qu’il rectifie ou corrige les erreurs<br />

commises. A l’inverse d’un pouvoir<br />

dictatorial qui se croit infaillible, donc<br />

impossible de se tromper. Résultat, si<br />

pour le premier l’on peut toujours espérer<br />

revenir sur une décision qui passe<br />

mal dans l’opinion, pour le second,<br />

c’est tout le contraire qui se produit.<br />

Plus il commet des bêtises, plus il se<br />

sent fort et s’enfonce dans l’absurde au<br />

risque de tout perdre. Tel est le cas du<br />

pouvoir haïtien dans la crise électorale<br />

qui s’annonce. Ainsi l’on ne comprend<br />

pas l’entêtement et la motivation du<br />

Président Michel Martelly de vouloir<br />

toujours garder la présidence du Conseil<br />

Electoral devant organiser les prochains<br />

scrutins dans le pays.<br />

Si nous disons que dès le début<br />

de sa présidence, Michel Martelly avait<br />

en tête l’objectif d’installer un Conseil<br />

Electoral Permanent (CEP) dans le<br />

pays, certains ne nous croiraient pas.<br />

Ou plutôt, ils nous prendraient pour des<br />

fous. Or si l’on prend le temps de vérifier<br />

les archives des années 2011 et<br />

2012, l’on constaterait que l’une des<br />

premières décisions du nouveau Président<br />

a été de confirmer dans ses fonctions,<br />

le Président de la Cour de Cassation,<br />

Me Anel Alexis Joseph, dans le<br />

but évident de pouvoir instituer le CEP<br />

permanent. Celui-ci était depuis le coup<br />

d’Etat de 2004 contre le Président Jean-<br />

Bertrand Aristide, Président provisoire<br />

de cette Cour. Mais il y a un hic. Politiquement,<br />

en Haïti, rien ne se fait dans<br />

l’esprit de doter le pays des institutions<br />

dont il a besoin, mais de préférence<br />

dans le souci qu’elles soient profitables<br />

à celui qui les a instituées. Avec le<br />

temps, on finit par comprendre que le<br />

Président Martelly n’avait à l’esprit que<br />

deux choses : un Conseil Supérieur du<br />

Pouvoir Judicaire (CSPJ) à sa merci et<br />

un CEP évoluant sous les ordres de la<br />

présidence de la République.<br />

Pour comprendre, en effet,<br />

l’imbroglio actuel et les tentatives de<br />

l’exécutif pour accaparer la présidence<br />

du CEP, il faut connaître au préalable<br />

ce mécanisme. Contrairement à ce que<br />

l’on pourrait croire de l’ancien musicien<br />

« Sweet Micky », il est loin d’être un<br />

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ignorant de la politique haïtienne et<br />

de ses institutions. En tout cas, sur<br />

ce plan, il est fort bien conseillé par<br />

l’ancien sénateur Joseph Lambert et les<br />

frères Mayard-Paul. Effectivement, le<br />

Président Martelly sait que, pour pouvoir<br />

accaparer d’entrée de jeu, l’une des<br />

institutions les plus convoitées du pays,<br />

en l’occurrence l’organisme électoral, et<br />

ce même après son premier mandat, il<br />

devrait mettre en place la pièce manquante,<br />

c’est-à-dire, le CSPJ.<br />

C’est cette haute juridiction qui<br />

est habilitée, au nom du pouvoir judiciaire,<br />

à désigner ses trois représentants<br />

à égalité avec le Parlement et l’Exécutif.<br />

Les neuf membres devant constituer<br />

le Conseil Electoral Permanent (CEP)<br />

comme il est prévu dans la Constitution<br />

de 1987 amendée en 2011. Le Président<br />

René Préval n’avait jamais voulu<br />

nommer un Président définitif à la Cour<br />

de Cassation, sachant qu’en le faisant<br />

celui-ci devient automatiquement<br />

le Président du Conseil Supérieur du<br />

Pouvoir Judiciaire. Certains n’avaient<br />

pas compris le zèle avec lequel la nouvelle<br />

Administration Martelly/Lamothe<br />

s’empressait pour avoir un CSPJ fonctionnel.<br />

En fait, ce n’était point le CSPJ<br />

qui intéressait le chef de l’Etat, encore<br />

moins son amour pour l’institution<br />

judiciaire. Le CEP était et est encore<br />

le but ultime. Il est le seul à pouvoir<br />

le pérenniser au pouvoir à travers ses<br />

amis, puisqu’il l’a annoncé- il désignera<br />

lui-même son successeur - par des élections<br />

truquées et frauduleuses, en tout<br />

cas, c’est ce qu’il croit. Certains pensent<br />

à Laurent Lamothe. Une fois la première<br />

étape concrétisée, le Président<br />

Martelly et son équipe se sont attaqués<br />

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consiste à installer le plus rapidement<br />

un CEP digne de tous ceux qui ont déjà<br />

ébranlé la société haïtienne et défrayé<br />

la chronique durant les deux décennies<br />

passées.<br />

Sans se soucier de l’opinion publique<br />

et de ses opposants politiques, il<br />

installe son Conseil Electoral Permanent<br />

avec un effectif de six membres avec<br />

bien sûr, comme il l’avait prévu dans<br />

son plan, la duplicité, voire la complicité<br />

du Président du CSPJ, Me Anel Alexis<br />

Joseph totalement voué au Président de<br />

la République. Avec six membres, le<br />

Président Martelly crie victoire oubliant<br />

qu’il a besoin de neuf membres pour<br />

constituer un Conseil électoral selon la<br />

Constitution. Mais puisqu’il a une seule<br />

chose en tête : accaparer la présidence<br />

du CEP, le reste viendra après. Sauf que<br />

les trois autres membres ne sont jamais<br />

arrivés. Et pour cause. Le Parlement<br />

entre en résistance et refuse de désigner<br />

ses représentants. Tous les pouvoirs<br />

exécutifs haïtiens ont une obsession et<br />

font tout ce qui est possible pour avoir<br />

la commande de l’institution électorale.<br />

D’ailleurs, c’est l’une des raisons qui<br />

ont toujours bloqué la mise en place<br />

définitive de cet organisme.<br />

Le Président Martelly, par un<br />

coup de maître que certains de ses amis<br />

prennent pour un coup de génie pour<br />

son CEP de six membres, tous, nommés<br />

par le Palais national, va désigner,<br />

comme on s’y attendait, le très controversé<br />

Me Josué Pierre-Louis, ancien<br />

ministre de la justice et ami du chef de<br />

l’Etat à la tête de ce CEP. Rapidement<br />

l’affaire va dégénérer. L’opposition,<br />

qui déjà, était sur le pied de guerre,<br />

va pousser à l’extrême ses critiques<br />

sur un Conseil Electoral contesté,<br />

Suite à la page (19)<br />

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Vol. 7 • No. 51 • Du 2 au 8 juillet <strong>2014</strong> <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3

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