Magazine BEAST #4 2016
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BUSINESS<br />
VILLE INTENSE<br />
DIGITAL PRIVATE BANKING<br />
DE MARGE À PLUS-VALUE<br />
TALENTS FIDÈLES<br />
ENTERTAINMENT<br />
HELLS ANGELS<br />
GAB VS. BARBOT<br />
MOBILITÉ 2020<br />
MARKETING X<br />
ART<br />
DÉFIS ARCHITECTURAUX<br />
DIGITAL CULTURE<br />
ART & ARTIFICIAL INTELLIGENCE<br />
NUTRITION CRÉATIVE<br />
SCIENCE<br />
EXPÉRIENCE PATIENT<br />
VERTICAL FARMING<br />
LUXEMBOURG & L’EUROPE DU BIO<br />
FROM ZERO TO THE SPEED OF LIGHT<br />
TECHNOLOGY<br />
MÉTADONNÉES<br />
HUMANITÉ & ÈRE DIGITALE<br />
LA RÉVOLUTION GDPR<br />
CYBERSECURITY<br />
AUTUMN<br />
<strong>2016</strong><br />
FERNAND ETGEN | RENAUD VANDEROOST | DAVID BRANDT | DOMINIQUE GODARD | SOFIA MERLO | ERIC BARILLAND | HUBERT DE SCHORLEMER<br />
GILLES BABINET | GABRIEL BOISANTE | OLIVIER LEMAIRE | BENJAMIN COLLETTE | MILENA POPOVA | JULIAN TROIAN | GERRY WAGNER | LYDIA MUTSCH<br />
PATRICE WALTZING | IGGY POP | ABDU GNABA | GHISLAIN FARIBEAULT | HELLS ANGELS LUXEMBOURG | SREE SREENIVASAN | OLIVIER RAULOT
#Edito<br />
1<br />
LE GRAND SAUT<br />
DANS L’INCONNU<br />
En couverture<br />
Design par Arnaud Meisch (Farvest)<br />
© <strong>2016</strong> - Tous droits réservés :<br />
Colin Anderson - Getty Images<br />
Amazon Drones<br />
LuxTram<br />
Schueberfouer Luxembourg<br />
Lexus Google Car<br />
Hoverboard - Back to the future:<br />
Amblin Entertainment & Universal<br />
Pictures<br />
Tesla Model S<br />
Mercedes-Benz Future Bus<br />
- City Pilot<br />
«Je n’exclus pas la possibilité d’un évènement spirituel<br />
à l’échelle planétaire au 21 ème siècle», disait Malraux.<br />
Cette sortie célèbre, une des plus commentées de<br />
l’auteur de La Condition humaine fut tour à tour<br />
interprétée comme religieuse, mystique ou préfigurant<br />
une évolution transhumaniste. Car la phraséologie<br />
est timide - on reste très loin des prémonitions du<br />
Gartner, le mastodonte américain de la recherche<br />
informatique qui amorce toujours ses prédictions<br />
par un indubitable «Gartner Says…». L’intuition très<br />
précautionneuse de Malraux nous ramène donc<br />
simplement à l’introspectif «Où allons nous ?»,<br />
un des grands classiques de l’humanité.<br />
Bien sûr, nous n’avons pas échappé aux<br />
interprétations religieuses, à l’actualité tragique,<br />
copieusement détournée en période électorale.<br />
La guerre des religions : Malraux nous avait prévenu,<br />
Marine et Donald nous la rappellent. Mais voilà, si<br />
l’impartial Pew Research Center – l’équivalent du<br />
Gartner mais pour les religions - avait confirmé l’année<br />
dernière que la non appartenance religieuse serait<br />
globalement en léger déclin à horizon 2050, rien<br />
d’abracadabrantesque ne fut annoncé par ailleurs.<br />
A défaut de conflit interplanétaire, d’apparition<br />
divine, ou d’atterissage des Elohims, il faut se résoudre<br />
à chercher ailleurs.<br />
Ce sont donc surtout les autres interprétations du<br />
spirituel qui ont attiré notre attention. Pour geeks<br />
et gamers, le spirituel s’inscrivant en opposition à<br />
la matière, il fallait y voir ici une vision précoce de<br />
la dématérialisation et des expériences immersives.<br />
Malheureusement, si la réalité fut augmentée,<br />
l’esprit ne le fut pas forcément, à moins d’inscrire<br />
les pokemons au bilan. Cela dit nous ne sommes au<br />
mieux que dans la petite enfance d’internet, un âge<br />
expérientiel et qui tache: soyons donc indulgents<br />
avec nous-mêmes.<br />
Car nous entrons dans cette Deuxième Renaissance<br />
chère à Idriss Aberkane, ce mouvement de fond<br />
qui inscrit notre engagement dans l’économie<br />
de la connaissance. Une nouvelle économie qui<br />
nous délivrera de la matérialité, par essence finie,<br />
et nous invite à partager du savoir, infini. Un partage<br />
qui n’appauvrit pas (on garde l’équivalent de ce qui<br />
est partagé) et qui créé des richesses additionnelles,<br />
la somme de deux informations donnant le plus<br />
souvent naissance à une troisième. Pour privilégier<br />
les richesses imatérielles, pour devenir spirituels,<br />
il nous faudra repenser notre approche : nos rapports<br />
à la nature d’un côté et à l’espace de l’autre.<br />
La nature d’abord, car le chercheur l’identifie à une<br />
bibliothèque et non une ressource : la source ultime<br />
de toutes les connaissances. Une simple moule –<br />
désolé pour l’exemple mais c’est la saison - produit<br />
une colle et des fils structurants plus performants<br />
que ceux de la NASA et offre des applications infinies,<br />
en chirurgie comme dans l’espace. Plus performante<br />
et non polluante, la nature ne produit pas de déchet.<br />
Elle est tellement high tech que même les industriels<br />
se mobilisent désormais pour la protéger, elle et<br />
ses brevets vieux de plus de 3,8 milliards d’années.<br />
Le Luxembourg Institute of Science and Technology<br />
est un acteur de cette Renaissance. Il vient de<br />
remporter quatre nouvelles missions européennes<br />
orientées matériaux et environnement, séduisant au<br />
passage Airbus et Carl Zeiss.<br />
L’espace ensuite, car comme l’a très bien résumé<br />
Tsiolkovski il y a plus d’un siècle, «La Terre est le<br />
berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa<br />
vie entière dans un berceau». Or dans l’espace,<br />
les barrières nationales tombent. Prenez par exemple<br />
Yuri Milner, Stephen Hawking et Mark Zuckerberg :<br />
un milliardaire russe, un physicien cosmologiste<br />
britannique, et un nerd de la Silicon Valley<br />
investissent leurs connaissances pour rallier Alpha<br />
du Centaure*** d’ici 30 ans. L’objectif : envoyer un<br />
mini vaisseau (un gramme) à 20% de la vitesse de<br />
la lumière vers la planète habitable la plus proche.<br />
Cette aventure caméra embarquée à 100 millions de<br />
dollars est pilotée par Pete Worden, éminence grise<br />
de la NASA et dernière recrue du passionant projet<br />
luxembourgeois SpaceRessources.lu. Un Grand-Duché<br />
plus spatial que jamais.<br />
Nature, science, espace : le Luxembourg poursuit<br />
son mercato et ses conquêtes. C’est aujourd’hui un<br />
savant mélange de générations, de nationalités et<br />
de compétences unies pour une aventure humaine<br />
passionnante. Car à mieux comprendre d’où nous<br />
venons (la nature) et où nous allons (l’espace)<br />
peut-être comprendrons-nous un jour ce que nous<br />
sommes. Préparons-nous donc à vivre une expérience<br />
spirituelle planétaire, voire interplanétaire. Pour vivre<br />
tout cela, rassurez-vous, vous êtes au bon endroit.<br />
FABIEN AMORETTI<br />
Managing Editor<br />
@fabienamoretti<br />
* Son autre citation au sujet<br />
d’un siècle qui serait spirituel<br />
ou qui ne serait pas, est un hoax.<br />
** Cf YouTube / Idriss Aberkane:<br />
La nature est une bibliothèque,<br />
lisez-la au lieu de la brûler.<br />
*** Pandora, vous vous-souvenez ?<br />
C’est là-bas qu’habitent les Na’vi<br />
du film Avatar.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
2<br />
#Sommaire<br />
#BUSINESS<br />
#SCIENCE<br />
Trusted Services Europe<br />
Innovate & Conquer the European Market<br />
Ville Intense 6<br />
From Zero to the Speed of Light 48-49<br />
The rise of Digital Private Banking<br />
or the best way to empower customers 8-10<br />
Le secteur médical se digitalise<br />
et améliore l’Expérience Patient 50-51<br />
Trusted<br />
Advisory<br />
Services<br />
Trusted<br />
Managed<br />
Services<br />
Trusted<br />
Cloud<br />
Europe<br />
Trusted<br />
Security<br />
Europe<br />
Trusted<br />
Resilience<br />
Services<br />
Trusted<br />
Data Centre<br />
Services<br />
Communiquer pour recruter, développer<br />
pour retenir 12, 14<br />
Le Luxembourg au cœur<br />
de l’«Europe du Bio» 52-54<br />
Achats et services généraux :<br />
entre marges et plus-value 16-17<br />
Vertical farming: urbanising city-dwellers’<br />
food needs to avert a global food crisis 56-57<br />
#ENTERTAINMENT<br />
#TECHNOLOGY<br />
Flexible et autonome, le futur<br />
de la mobilité se dessine 18-19<br />
Sweat, tears, endorsement deals<br />
& philanthropy: living the life<br />
of a Rock star 20, 22<br />
Innovating the digital fan experience 58-59<br />
Being a Woman in ICT and Adult<br />
Entertainment: the Golden Rules 60-61<br />
Personal Data is the new oil 62-63<br />
Marc Dorcel ou le sexe 3.0 24-26<br />
Highway to Hells 28-32<br />
Barman vs. Barbot 34-35<br />
#ART<br />
Les enjeux et défis portés par la collecte<br />
des métadonnées 64-65<br />
«Penser comme un attaquant» 66-68<br />
L’Anthropocène ou l’Humanité<br />
à l’ère Digitale 70-71<br />
Une architecture pour répondre<br />
aux nouveaux défis imposés<br />
par la société d’aujourd’hui 36, 38-39<br />
Culture with a digital twist 40-41<br />
Art and Artificial Intelligence:<br />
great art or just clever art? 42<br />
La nutrition des plus jeunes :<br />
éducative et créative 44-46<br />
#FOOD<br />
La lutte contre le gaspillage<br />
suit son cours au Luxembourg 72-73<br />
Des consommateurs mieux informés<br />
et responsables 74-76<br />
«C’est le consommateur qui décidera<br />
de notre futur !» 78-79<br />
Best Cloud<br />
Transformation Methods<br />
2015 & <strong>2016</strong> Cloud Service Provider Europe<br />
Cloud Provider of the Year<br />
e-Commerce<br />
BioTech<br />
& HealthCare<br />
International<br />
Institutions<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Media<br />
e-Payment<br />
Banking<br />
& Finance<br />
<strong>2016</strong>
5,8-5,9 L/100 KM. 149-152 G/KM CO 2 .<br />
Les chiffres de consommation et d’émission s’appliquent aux véhicules avec les pneus de série, comme décrit dans les équipements de série. Des pneus optionnels peuvent engendrer<br />
d’autres valeurs d’émission de CO 2 et de consommation. Contactez votre distributeur Ford pour plus d’informations. Donnons la priorité à la sécurité. Informations environnementales<br />
[A.R. 19/03/2004]: www.ford.lu/environnement. ford.lu<br />
LE NOUVEAU FORD EDGE EST ARRIVÉ.
6<br />
#Business | Sociologie<br />
VILLE INTENSE<br />
PAR ABDU GNABA<br />
Et le rapport qui lie l’employeur à l’employé va complètement<br />
changer. La « protection contre subordination » ne tiendra<br />
plus. Nous n’aurons plus à travailler que trois à quatre<br />
heures par jour sur des tâches choisies, et non subies.<br />
Nous vivons une mutation. Le mythe de notre société<br />
a changé. Il a changé dès lors que nous sommes passés<br />
de l’ère industrielle à l’ère post- industrielle. Pourquoi ?<br />
Parce que l’ère industrielle, en rationnalisant les processus<br />
de production et en augmentant ainsi la productivité,<br />
a atteint son objectif qui était celui de nous désaliéner<br />
du travail, cette torture nécessaire (le mot travail vient<br />
du latin « tripalium » qui signifie « instrument de torture »).<br />
Aujourd’hui, nous ne sommes plus obligés de travailler.<br />
Du moins, c’est comme cela que nous vivons l’entreprise.<br />
Et c’est pour cela que nous cherchons à nous établir<br />
géographiquement dans un lieu prometteur d’expériences.<br />
On ne peut plus se satisfaire du simple fait<br />
d’adhérer à une fonction, au sein d’une<br />
organisation figée et hiérarchisée. Ce<br />
à quoi l’individu aspire désormais,<br />
ce qui est aujourd’hui son désir,<br />
c’est accomplir une mission, une<br />
mission qui a du sens, au regard<br />
des trois acceptations du mot :<br />
car le sens, c’est à la fois la<br />
direction, la signification<br />
d’une chose, et les<br />
sensations.<br />
Une mission qui a un<br />
sens, c’est donc une<br />
mission qui va vers<br />
quelque part et/ou<br />
vers quelqu’un, une<br />
mission qui peut se<br />
raconter, et pour<br />
laquelle on a du<br />
goût.<br />
Et c’est bien parce<br />
que le travailleur<br />
de demain est un<br />
missionnaire que la<br />
ville, désormais, se<br />
doit d’être intense.<br />
Il entre aujourd’hui dans la considération des<br />
villes un critère d’appréciation nouveau qui<br />
reflète une évolution sociologique importante.<br />
Alors qu’on les classait il y a dix ans encore en<br />
fonction de leur densité, on prend désormais en<br />
compte leur intensité. On entend par intensité<br />
d’un lieu la possibilité qu’il nous offre de faire<br />
des rencontres.<br />
Ainsi les villes qui sont les plus attractives<br />
pour les talents de toute sorte se mesurent<br />
désormais à l’aune de cette notion.<br />
Que traduit cette évolution sinon une volonté chez tout collaborateur<br />
d’affirmer une identité plurielle, de s’épanouir individuellement dans son<br />
travail tout autant que dans ses vies privées. Un désir de se réaliser dans<br />
des secteurs divers qui ne le limite plus à sa fonction de producteur<br />
économique. Le besoin de faire l’expérience du monde et des autres, tout<br />
en assurant une évolution personnelle satisfaisante.<br />
L’identité est plurielle, et la notion d’intensité renvoie à cette évolution.<br />
On est mari ou femme, collaborateur d’une entreprise, membre d’un comité<br />
des fêtes ou sportif, bénévole dans une ONG ou musicien amateur, étudiant<br />
en langues étrangères ou en aromathérapie.<br />
L’enjeu du bien- être au travail est là. L’engagement des salariés ne se réfère<br />
plus à la seule entreprise, mais à l’écosystème dans lequel elle évolue.<br />
Que l’on soit un travailleur local, frontalier ou expatrié, le choix de la ville<br />
et de l’entreprise prend de plus en plus en compte cet enjeu : comment<br />
résoudre la tension entre la sur- individualisation et le besoin d’intérêt<br />
général, autrement dit la volonté de se développer personnellement tout<br />
en restant connecté au plus grand nombre ? Comment, à la fois, se sentir<br />
bien tout seul et être tenu pour aimable par le plus grand nombre ?<br />
Parce que le désir est le moteur de l’homme, le défi se résume à tendre vers<br />
un désir personnel qui rejoigne un intérêt général. Ce besoin de sens que<br />
l’on impute, à tort, à la seule génération Y, dirige le choix des collaborateurs<br />
et traduit leur degré de bien- être au travail.<br />
© Chapman Taylor : Royal Hamilius<br />
BESPOKE TRAININGS<br />
& BOOTCAMPS<br />
www.brainforge.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Cette notion d’intensité comprise comme possibilité de rencontre va<br />
prendre encore plus d’importance. Demain, nous sous- traiterons les tâches<br />
les plus ingrates à des robots.<br />
GÉRALD MANGIN • Training Design & Development Manager<br />
gerald.mangin@brainforge.lu • T: +352 26 27 69 50 - P: +352 661 35 18 05<br />
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8<br />
#Business | PrivateBanking<br />
THE RISE<br />
OF DIGITAL<br />
PRIVATE<br />
BANKING<br />
OR THE BEST<br />
WAY TO<br />
EMPOWER<br />
CUSTOMERS<br />
BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
Banks have been using computers and therefore<br />
ICT services for ages, notably to register<br />
transactions. If during the last five years,<br />
technology has been revolutionizing retail<br />
banking through the use of new communication<br />
channels, but also allowing clients to pay without<br />
any contact, FinTech has not yet completely<br />
transformed the Private Banking and Wealth<br />
Management branches of financial services,<br />
where human relationship still plays a big part.<br />
But more and more opportunities are emerging,<br />
and private banks all over the world are diving<br />
right into it… for the benefits of their clients.<br />
Answering the new generations’ needs<br />
Nowadays, people are increasingly using digital<br />
channels to contact their banks and purchase financial<br />
products. In Asia Pacific, one of the fastest growing<br />
regions for consumer adoption of digital financial<br />
services solutions, 82% of high-net worth individuals<br />
expect, according to a 2014 Capgemini study, their<br />
wealth management relationship to be conducted<br />
entirely or mostly through digital channels. Also, for<br />
38% of HNWIs in Asia, digital contact with their wealth<br />
manager is more important than direct contact. These<br />
figures actually bring down the myth that many still<br />
believe in: «private banking clients prefer and expect<br />
face-to-face interaction».<br />
Today, more than 70% of HNWIs use social media websites such<br />
as Facebook: communication and interaction though these new<br />
media channels have therefore become crucial when it comes<br />
to developing a lasting trust relation with clients. «Private banks<br />
need to be aware of the fact that the new generation was raised<br />
with technology. Therefore, technology will eventually replace<br />
schmoozing» according to Serge Krancenblum, President of LAFO<br />
(Luxembourg Family Office Association).<br />
Moreover, digital significantly helps with client knowledge and<br />
private banks are notably starting to segment client by life stages,<br />
rather than current assets. As a matter of fact, the needs and<br />
expectations of young entrepreneurs are quintessentially different<br />
from the ones of seniors and retirees. Intimate knowledge actually<br />
provides a new value to private banking, and a customer centric<br />
approach is therefore essential.<br />
More autonomy on the one hand…<br />
Clients are in the driving seat. To answers their new needs, Credit<br />
Suisse Private Banking Asia Pacific launched an app in March 2015,<br />
which allows clients to receive personalized intelligence depending<br />
on their portfolios, and have access to tools to analyze their risk<br />
exposure and even trading tools. Actually, it can be considered as<br />
a new private banking service delivery model, putting emphasis<br />
on mobile: ATAWAD. Benjamin Collette, Deloitte EMEA Wealth<br />
Management and Private Banking Co-Leader can only agree:<br />
«Players should take digital maturity and client perception of<br />
personal relationships into account when going forward with their<br />
business models. A new generation is emerging that places a high<br />
importance on web platforms and accessing information from<br />
wherever they are located at any time of the day».<br />
With online channels now being one of the most important sources<br />
for investment decisions, customers, especially in Asia and the<br />
US, are increasingly willing to make decisions themselves. Europe<br />
is still a bit behind, relying a bit more on their asset managers<br />
and private bankers…a change that might actually be more cultural<br />
than anything else, but things are moving exponentially in this<br />
direction. Digital apps such as the one developed by Credit Suisse<br />
Private Banking give the clients more flexibility and grant them a<br />
decision-making feeling through one single click or tap. In Europe,<br />
BNP Paribas Wealth Management has been recognized many times<br />
for its digital network app «Next Generation Program <strong>2016</strong>», which<br />
aims at sharing expertise and developing knowledge of finance<br />
and wealth management online, but also through workshops,<br />
therefore combining digital and physical encounters. «BNP Paribas<br />
is determined to respond to the specific needs of its clients in<br />
innovative ways» underlined BNP Paribas Wealth Management Co-<br />
CEO Sofia Merlo.<br />
Just like a diversified portfolio, customers now expect multiple<br />
channels not only to communicate with their private banker, but<br />
also to be their own actor when it comes to market opportunities.<br />
Les entrepreneurs doivent savoir bien<br />
s’entourer. Si mon entreprise se développe tant<br />
aujourd’hui, c’est aussi parce que ma banque<br />
croit en mon projet.<br />
ING m’accompagne,<br />
mon coeur me guide.<br />
ING Luxembourg SA, 52 route d’Esch, L-2965 Luxembourg - R.C.S. Luxembourg B.6041 - TVA LU 11082217 - ing.lu<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Tous les projets méritent d’être réalisés.<br />
Rendez-vous sur followyourheart.lu<br />
Follow your heart
10<br />
#Business | PrivateBanking<br />
…and tailored advice on the other<br />
The KYC – Know Your Customer – trend is more alive than<br />
ever and especially in the banking sector following the financial<br />
crisis, which resulted in flat assets and a decline in investments.<br />
Customer knowledge, experience and personalization of services<br />
are the keys to bring a new value to clients, moving towards a<br />
new business model, or at least a new service delivery model.<br />
According to Hans-Ulrich Meister, Head of Private Banking &<br />
Wealth Management and also CEO Region Switzerland, Credit<br />
Suisse: «Digital technology needs to be used to deepen the<br />
relationship with the current and next generation of banking<br />
clients». His counterpart from the Americas Region adds:<br />
«It empowers clients, gives them better access to knowledge and<br />
expertise from across the bank. It enables greater collaboration<br />
with clients, giving relationship managers deeper insight into<br />
their clients’ preferences and investment objectives».<br />
Yet, according to Marc Debois, Head of New Markets, ING Private<br />
Banking Luxembourg: «Human relations are still extremely<br />
important for HNWIs who look for personal advice, a specific<br />
portfolio, and even to be comforted in times of crisis… which<br />
cannot be achieved with standardization».<br />
Besides finding the right balance between personal touch when<br />
it comes to complex transactions and the convenience of digital<br />
for daily operations and reporting, several challenges lay ahead<br />
of Private Banking departments, notably when it comes to<br />
cybersecurity in a digital world and a changing legal environment<br />
with the end of the banking secrecy. Moreover, technology allows<br />
new players to enter the market and they are already enhancing<br />
competitiveness and competition. Digital is definitely reshuffling<br />
the cards.<br />
81%<br />
81% of Wealth Managers<br />
want better digital tools<br />
Source: World Wealth Report <strong>2016</strong><br />
67%<br />
67% of HNWIs are now willing to<br />
use automated advisory services,<br />
versus 49% in 2015<br />
Source: World Wealth Report <strong>2016</strong>,<br />
Capgemini<br />
60%<br />
60% of HNWI believe that<br />
their relationship with a wealth<br />
manager is enhanced<br />
by innovation<br />
Source: ValueWalk<br />
53%<br />
43%<br />
A majority of both high<br />
AUM and high earning<br />
advisers alike say they are<br />
confident in a robo’s ability<br />
to manage volatility<br />
15%<br />
Only 15% UHNWI<br />
audience read luxury<br />
lifestyle and travel<br />
magazines<br />
Source:<br />
Doug Gollan / Luxury daily<br />
23%<br />
When engaging with their adviser, more<br />
than half (53% of investors who work<br />
with an adviser say they want a hightouch<br />
approach. The preferences shift<br />
dramatically for the tech-savvy UHNW,<br />
to 23%. Digital native are reshaping<br />
communications between HNWI and<br />
private bankers<br />
Source: Financial Planning<br />
The adoption of<br />
automated wealth advice<br />
is happening faster in the<br />
high-net-worth segment<br />
than mass affluent with<br />
current usage of online<br />
wealth management<br />
tools at 43% and 17%,<br />
respectively<br />
Source: MyPrivateBanking’s<br />
<strong>2016</strong> quantitative panel<br />
survey report “Investors’<br />
Attitudes towards Robo-<br />
Advisors – Evidence from the<br />
US and the UK »,<br />
Source: Financial Planning<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
12<br />
#Business | HRTrends<br />
COMMUNIQUER<br />
POUR RECRUTER,<br />
DÉVELOPPER<br />
POUR RETENIR<br />
PAR MARGOT BOSLÉ<br />
Ouverture de la<br />
HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP<br />
ONE-STOP SHOP<br />
La marque employeur, une histoire de collaboration<br />
Aujourd’hui, la génération Y constitue désormais plus de la moitié des<br />
effectifs, alors que l’on compte un nombre record de séniors dans les<br />
sociétés. L’écart générationnel se ressent au quotidien et la culture<br />
d’entreprise joue le rôle de «colmateur de brèches». Cette culture<br />
d’entreprise sert également de base à l’instauration d’une marque<br />
employeur. Ce terme, rendu populaire au milieu des années 1990 par<br />
Simon Barrow, ancien directeur de People In Business, et Tim Ambler,<br />
alors professeur à la London Business School, dans leur publication parue<br />
dans le «Journal of Brand Management», appliquant ainsi les techniques<br />
du «brand management» aux ressources humaines, est désormais une<br />
priorité pour toutes les sociétés, qu’elles jouissent ou non d’une bonne<br />
réputation sur le marché du travail. Si les canaux se sont depuis multipliés,<br />
les facteurs clés restent les mêmes : promouvoir l’image d’une société où il<br />
fait bon travailler, mettre en avant les opportunités de carrières et donc le<br />
développement des compétences…<br />
De nos jours cela se traduit par une présence des entreprises sur les<br />
campus, celles-ci se rendant directement auprès de leurs potentiels futurs<br />
employés. Il s’agit également de développer une présence en ligne mêlant<br />
à la fois innovation, nouveaux médias et informations métiers, qui parleront<br />
aux visiteurs.<br />
Pour aller plus loin, les marques vont jusqu’à développer une expérience<br />
candidat, se basant sur l’expérience client, le (futur) employé étant<br />
finalement un client interne. Les start-ups ont alors un rôle à jouer en<br />
proposant de nouveaux outils, de la sélection de CV grâce au Big Data, à<br />
la candidature vidéo, etc. Julian Troian, DRH, et Chief Happiness Officer, au<br />
sein de la société Etix Everywhere prend quant à lui le temps d’échanger :<br />
«Après une discussion et un test de personnalité, nous prenons le temps<br />
de débriefer avec le candidat». Il souligne ainsi l’importance de la culture<br />
du feedback, et ajoute : «Nous voulons que l’entretien reste un souvenir<br />
positif pour chaque candidat, qu’il soit embauché ou non. C’est normal<br />
qu’ils soient stressés et pour cela nous essayons de transformer cette<br />
expérience en quelque chose de positif. Souvent, les candidats apprennent<br />
quelque chose sur eux-mêmes !».<br />
C’est également l’idée développée par Eric Barilland, Directeur de la Marque<br />
Employeur et Campus Management, Orange France : «Nous voulons faire<br />
d’Orange le premier choix des candidats. Notre but est alors de proposer<br />
une expérience unique au candidat, et aux nouveaux venus qui rejoignent<br />
une entreprise totalement digitale. Orange est passé d’un simple site<br />
internet, à une expérience sociale et mobile, en créant une communauté<br />
Jobs». Chez Vodafone, on a mis en place un «Candidate pledge» soit une<br />
liste de promesses faites aux candidats, comme le confirme Karl Burns,<br />
Head of HR Luxembourg Global HRBP for Supply Chain.<br />
Depuis le 26 septembre <strong>2016</strong>, votre House of Entrepreneurship – One-Stop Shop remplace<br />
l’Espace Entreprises et vous accueille dans ses nouveaux locaux pour vous offrir en un même<br />
lieu une vaste palette de services en matière de conseils et d’assistance liés à l’entrepreneuriat<br />
et au droit d’établissement au Luxembourg.<br />
La nouvelle House of Entrepreneurship – One-Stop Shop est une initiative lancée par la Chambre<br />
de Commerce en collaboration avec le ministère de l’Economie et des partenaires privés et publics.<br />
Vos interlocuteurs vous feront profiter gratuitement de leur expertise dans vos différentes<br />
démarches, services d’accompagnement et outils de financement.<br />
Dans une Europe en pénurie de profils<br />
spécialisés, notamment dans les domaines ICT<br />
ou Digital, la guerre des talents fait rage. Alors<br />
que l’UE a mis en garde ses états membres sur<br />
le manque de talents à l’horizon 2020, les DRH,<br />
aidés du marketing, ou encore des services<br />
IT s’activent et rivalisent d’ingéniosité pour<br />
rendre leurs entreprises attractives à souhait,<br />
mais également pour proposer de nouveaux<br />
outils à leurs employés afin qu’ils puissent<br />
mener à bien leurs missions. Si l’établissement<br />
de la marque employeur est une étape<br />
nécessaire, c’est bien le développement des<br />
compétences des talents qui prime désormais.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
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14<br />
#Business | HRTrends<br />
Car oui, les aspirations des candidats ont<br />
également changée. Et avec l’avènement<br />
des réseaux sociaux et autres Glassdoor,<br />
leurs avis comptent dès que postés et<br />
partagés sur le web. Aux RH de prendre<br />
soin de leurs futures perles, même si le DRH<br />
et ses équipes ne peuvent contrôler tous<br />
leurs dires. L’effet peut cependant être<br />
tout aussi négatif que positif : l’employé<br />
est le meilleur ambassadeur de la société<br />
dans laquelle il travaille... Nombreuses<br />
sont les entreprises, aux quatre coins du<br />
monde qui sondent leur employés pour<br />
juger du climat qui règne au sein de leur<br />
société, avec comme objectif premier,<br />
pour la plupart, de pouvoir identifier<br />
les irritants ou problèmes et pouvoir<br />
les traiter au plus vite. Au Luxembourg,<br />
c’est la mission de l’institut Great Place to<br />
Work, qui chaque année récompense les<br />
entreprises d’un label «Best Workplaces».<br />
Après avoir recueilli la perception des<br />
salariés sur les cinq dimensions de son<br />
modèle – crédibilité, respect, équité,<br />
fierté et convivialité – l’institut sonde<br />
la direction et plus particulièrement ses<br />
pratiques managériales.<br />
En plus de mettre le doigt sur les bonnes<br />
pratiques, et sur les points à améliorer,<br />
l’obtention du label se veut être un<br />
magnet certain et contribue fortement au<br />
développement de la marque employeur,<br />
comme le confirme Carl Werner, Managing<br />
Director, COPLANING, Best Workplace au<br />
Grand-Duché et société #2 au classement<br />
des Best Workplaces européennes, qui<br />
place l’humain au centre : «la culture<br />
d’entreprise l’emporte sur la stratégie.<br />
Il faut tenir compte des émotions des<br />
employés. Tous les employés sont fiers de<br />
faire partie de la société : ils composent<br />
l’entreprise et sont conscients que<br />
nos clients apprécient également cette<br />
culture. L’obtention du label nous permet<br />
d’améliorer et de mettre en valeur notre<br />
marque employeur, de plus, de nombreux<br />
talents souhaitent désormais rejoindre<br />
notre équipe».<br />
Le développement des compétences :<br />
la clé du bonheur ?<br />
Selon une étude réalisée par le cabinet<br />
Deloitte, 44 % des Millennials, ces jeunes nés<br />
après 1982, affirment envisager un départ<br />
dans les deux ans s’ils en ont la possibilité.<br />
Un chiffre qui grimpe jusqu’à 66% si l’on<br />
repousse le délai à 2020. La raison la<br />
plus souvent évoquée ? Des inquiétudes<br />
liées à un manque de développement<br />
des compétences, notamment de<br />
leadership, et le sentiment d’être négligé.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Au contraire, les employeurs qui mettent<br />
le développement des compétences<br />
au cœur de la société permettent aux<br />
Millenials d’avoir davantage de contrôle<br />
sur leur carrière, eux qui rappellent<br />
souvent l’importance de leur «liberté».<br />
Comme le confirme Pierre Knoden, HR<br />
Director, ING Luxembourg, «la formation<br />
assure l’employabilité des collaborateurs».<br />
Il ajoute : «Selon moi, il est nécessaire<br />
d’adapter le service client, aux clients<br />
internes que sont nos collaborateurs.<br />
Nous devrons offrir l’information, et celleci<br />
doit être accessible grâce à des outils de<br />
connaissance des employés. Ensuite, nous<br />
pourrons mieux les encadrer, notamment<br />
en termes de formation».<br />
Dans ce besoin de formation ou de<br />
développement des compétences,<br />
le digital joue également un rôle majeur et<br />
peut s’avérer être un atout de poids pour<br />
les responsables RH. D’un côté, les offres<br />
d’e-learnings ne cessent de se développer<br />
et proposent désormais un large éventail<br />
de formations, allant de la technique, à la<br />
gestion du stress ou encore au leadership.<br />
Tout comme l’expérience candidat évoquée<br />
plus haut, on pourrait désormais parler<br />
d’une expérience apprenant. Attractive,<br />
interactive et adaptée, elle préfigure le<br />
futur de la formation professionnelle. D’un<br />
autre côté, c’est également aux MOOCs,<br />
ou Massive Open Online Courses, que l’on<br />
attribue parfois le statut de futur de la<br />
formation professionnelle. Il en découle les<br />
COOCs ou Corporate Open Online Course :<br />
ces modules de formation lancés par les<br />
entreprises permettent à la fois d’éduquer<br />
en interne, mais sont également disponibles<br />
pour les clients. Point intéressant, c’est<br />
l’apport de la gamification – le fait de<br />
transposer des mécanismes du jeu dans<br />
un domaine, à priori, non ludique – qui<br />
permet de fidéliser les utilisateurs, pour<br />
contrer un taux d’abandon généralement<br />
assez élevé, notamment lorsque les<br />
MOOCs sont gratuits. On y gagne ainsi des<br />
points, passe des niveaux : tout est mis en<br />
œuvre pour motiver les apprenants. Ces<br />
nouvelles techniques d’apprentissage ont<br />
plusieurs buts : elles forment, en premier<br />
lieu, les employés d’une manière unique<br />
et divertissante, permettent aux marques<br />
de se placer comme experts auprès des<br />
personnes qui suivent ces formations et<br />
de par ce fait améliorent considérablement<br />
la marque employeur, et finalement, visent<br />
à développer le business de ces marques.<br />
On appelle cela le «Knowledge Marketing». RH<br />
et Marketing sont ainsi plus que jamais liés.<br />
Si le développement des compétences<br />
et une marque employeur forte sont<br />
aujourd’hui gages de la bonne santé<br />
d’une entreprise, les RH ne sont pas<br />
au bout de leur surprise. Car en effet,<br />
avec l’arrivée des nouvelles générations<br />
suivront de nouvelles attentes. C’est l’une<br />
des raisons pour laquelle sera organisé le<br />
25 octobre prochain, le premier tournoi<br />
luxembourgeois dédié à l’innovation RH.<br />
Le HR Lab a ainsi pour but de stimuler<br />
la créativité des départements RH,<br />
soutenus par leurs experts Marketing<br />
et IT, afin de répondre aux grands défis<br />
qu’ils rencontrent au quotidien : gap<br />
générationnel, mobilité, recrutement,<br />
intégration des talents et bien plus encore.<br />
A QUOI RESSEMBLERA VOTRE<br />
COLLABORATEUR DE DEMAIN ?<br />
Si l’humain reste au cœur des<br />
priorités du département des<br />
ressources humaines, il doit aussi<br />
composer, et de plus en plus, avec<br />
la machine et l’intelligence artificielle<br />
qui intègrent progressivement les<br />
organisations. Tous les différents<br />
secteurs de l’entreprise connaissent<br />
depuis quelques années une<br />
révolution digitale comparable à la<br />
révolution industrielle vécue par le<br />
secteur manufacturier en son temps.<br />
En début d’année, Stephen Hawking<br />
partageait les craintes qu’il avait à<br />
l’égard de l’intelligence artificielle et<br />
de la robotisation à outrance.<br />
Formations dispensées par des<br />
machines, remplacement de certains<br />
postes par des systèmes dotés<br />
d’intelligence artificielle, gestion<br />
des ressources de façon autonome<br />
et automatisées, amélioration de la<br />
performance grâce aux avancées<br />
technologiques…<br />
Comment intégrer la machine<br />
de façon pertinente au sein de<br />
sa société ? Quelle stratégie RH<br />
adopter pour gérer la combinaison<br />
homme-machine ? A qui revient la<br />
responsabilité des actions menées<br />
par ces objets dotés d’intelligence<br />
artificielle ? Représentent-ils une<br />
menace ou une réelle opportunité ?<br />
Rendez-vous le 17 novembre<br />
prochain pour la 15 ème édition<br />
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16 #Business | Purchasing<br />
#Business | Purchasing 17<br />
ACHATS<br />
ET SERVICES<br />
GÉNÉRAUX :<br />
ENTRE MARGES<br />
ET PLUS-VALUE<br />
BY MARGOT BOSLÉ<br />
En Europe, 60% du chiffre d’affaires des entreprises est<br />
réaffecté à la fonction achats. Considérée à tort comme<br />
purement «transactionnelle» dans nombre d’entreprises,<br />
cette fonction poursuit sa mission première d’augmenter<br />
les marges bien sûr, mais aussi d’apporter une véritable<br />
plus-value générale à la stratégie d’entreprise.<br />
Traditionnellement composés d’un directeur<br />
ou responsable achats, d’un manager,<br />
d’acheteurs spécialisés par familles de produits,<br />
les départements achats ont subi plusieurs<br />
mutations ces dernières années. Le premier<br />
changement opéré fut avant tout technologique,<br />
afin de pouvoir traiter des volumes plus ambitieux<br />
sans nécessairement recruter tout en accordant<br />
davantage de temps aux relations fournisseurs<br />
et/ou consommateurs, voire d’intégrer les défis<br />
logistiques. L’adhésion aux outils d’e-sourcing et<br />
d’e-procurement a progressivement transformé<br />
les habitudes des acheteurs, permettant de<br />
réduire les coûts et ainsi d’augmenter les<br />
bénéfices des sociétés.<br />
© Shutterstock - everything possible<br />
Les principaux avantages cités par<br />
les acheteurs sont l’amélioration de la<br />
visibilité sur le processus global (87%<br />
des répondants), un gain de temps lors<br />
de la formulation d’une demande (75%)<br />
ou encore l’optimisation des processus<br />
d’achats (58%).<br />
Capter les marges dormantes des achats<br />
par délégation<br />
De nouvelles formations pour acheteurs<br />
et non-acheteurs sont désormais<br />
dispensées au Grand-Duché par<br />
l’organisme Brainforge, avec des experts<br />
externes renommés. Les thématiques des<br />
«achats hors production» et «prestations<br />
intellectuelles» seront notamment à<br />
l’agenda de ces formations uniques<br />
au Luxembourg. Il s’agit de cerner les<br />
achats par délégation, capter des marges<br />
additionnelles, et d’imposer une certaine<br />
réciprocité client/fournisseur. Doter de<br />
compétences achat les services RH,<br />
marketing ou IT, à la tête de budgets<br />
colossaux, est aujourd’hui vital pour<br />
doper la rentabilité des entreprises.<br />
Qu’en est-il du Facility Management ?<br />
La fonction «Achats» impacte les<br />
services généraux et particulièrement<br />
l’amélioration de l’environnement de<br />
travail, deux terrains de prédilection<br />
du Facility Manager. Là aussi, c’est la<br />
technologie qui transforme cette fonction<br />
et le chercheur américain Andrew Laing<br />
parle désormais de WaaS ou Workspace<br />
as a Service, dans son article intitulé<br />
«Work and Workplaces in the Digital Age»,<br />
publié dès 2013 et dans lequel il traite du<br />
changement des modèles de propriété<br />
foncière. Il affirme en effet qu’avoir accès à<br />
des services immobiliers prend désormais<br />
le dessus sur la possession en elle-même,<br />
au même titre que la multiplication des<br />
services de mobilité devient plus attirante<br />
que posséder son propre véhicule. L’une<br />
des tendances majeures des Services<br />
Généraux est l’outsourcing et on estime<br />
qu’en 2018, le marché des solutions<br />
d’IFM – Integrated Facility Management –<br />
atteindra les 1,314 billion de dollars, avec<br />
une croissance annuelle comprise entre<br />
6 et 8%.<br />
Cette externalisation rime également<br />
avec une internationalisation des<br />
contrats et ainsi avec réduction de<br />
coûts. Les préoccupations sociales,<br />
environnementales et économiques<br />
sont donc les principaux vecteurs de<br />
la transformation des services généraux.<br />
Luxembourg connecte Smart Cities<br />
et Facility Management<br />
Cette double thématique sera le sujet<br />
centrale du 6ème Luxembourg Green<br />
Business Summit le 4 octobre prochain.<br />
Plusieurs centaines de décideurs<br />
luxembourgeois sont attendus pour suivre<br />
les interventions des spécialistes locaux<br />
et internationaux, tels Pierre Villeneuve<br />
(Chief Customer Officer, IKEA), Lucien<br />
Hoffmann (Directeur du département de<br />
recherche environnementale et innovation,<br />
LIST) ou encore Cédric Grignard (Directeur<br />
Technique & Smart City, Ville de Lyon).<br />
Le Green Business reste green, mais avant<br />
tout et plus que jamais, un business.<br />
Avec ce retour aux avant-postes de la<br />
fonction achats, le business que l’on<br />
donne est désormais aussi important que<br />
celui que l’on prend.<br />
D’un poste de dépenses à la génération de profits<br />
Dès 1983, Peter Kraljic présente sa matrice qui distingue les<br />
différents produits et services qui font l’objet d’achats, et les<br />
classes selon leur rareté, leur niveau d’importance au sein de<br />
l’entreprise. Il cite alors les achats critiques, stratégiques, simples<br />
et enfin les achats lourds. Il reprochait alors aux départements<br />
achats de ne pas s’adapter aux changements économiques<br />
et environnementaux qui impactent toutes les entreprises,<br />
aux quatre coins du monde, et se proposait ainsi, grâce<br />
à cette matrice de replacer les achats au centre de la stratégie<br />
d’entreprise, afin de se préparer à ces éventuelles contraintes.<br />
Ce fut ensuite au tour de Michael Porter, dans son livre datant<br />
de 1985 – qui a par ailleurs façonné en grande partie les<br />
stratégies business d’aujourd’hui –, «Competitive Advantage»,<br />
de mettre l’approvisionnement au centre de la chaine de valeur.<br />
La clé de la profitabilité a cependant changé, et de nombreux<br />
aspects des achats se retrouvent dispatchés, voire outsourcés,<br />
et c’est bien la technologie et l’innovation digitale qui donnent<br />
désormais un avantage concurrentiel aux sociétés qui en font<br />
bon usage.<br />
Une fonction convertie très tôt aux bienfaits du numérique<br />
Automatisation, formalisation et optimisation : tels sont les<br />
avantages des outils d’e-sourcing, auxquels les professionnels<br />
des achats ont désormais accès. Ceux-ci permettent<br />
généralement aux fournisseurs de s’inscrire directement sur une<br />
plateforme dédiée et facilitent ainsi transitions et reportings, en<br />
plus de permettre une meilleure gestion des appels d’offres en<br />
apportant une sécurité supplémentaire lors d’achats à haut<br />
risques. La conformité du processus, de la qualité, des contrats<br />
mais également la réduction des charges de gestion et des litiges<br />
sont les bénéfices immédiats, et en découlent automatiquement<br />
une meilleure relation avec les fournisseurs, et in fine de nouvelles<br />
opportunités de négociations. Selon une étude réalisée par<br />
Ivalua Bauyer et parue en 2015, l’e-procurement est déployé<br />
dans 86% des gros services achats en Europe et en Amérique<br />
du Nord. On apprend également que 82% des acheteurs utilisant<br />
ce type d’outil s’en servent exclusivement pour les achats<br />
indirects, telles que les prestations intellectuelles ou autres<br />
prestations de services.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
18 #Entertainment | Mobility<br />
#Entertainment | Mobility 19<br />
FLEXIBLE ET AUTONOME,<br />
LE FUTUR DE LA<br />
MOBILITÉ SE DESSINE<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Entre la Google Car, la voiture d’Aeromobil<br />
ou Strati, la première voiture imprimée en 3D,<br />
l’«automobile», quoi qu’on en dise, a de belles<br />
années devant elle. De nos jours, c’est bien la<br />
technologie qui transforme la mobilité au même<br />
titre que toutes les industries, qui entrent<br />
progressivement dans une ère dictée par<br />
le digital. Et si la voiture, aujourd’hui (quasiment)<br />
connectée et autonome, attise toujours<br />
la convoitise de passionnés et curieux, de<br />
nouvelles solutions de mobilité émergent pour<br />
répondre à des attentes qui ont tout autant<br />
évoluées.<br />
Si Leonard de Vinci dessinait dès le XV ème siècle des croquis de ce<br />
qui aurait pu être une automobile, de nombreux inventeurs se sont<br />
attelés à la tâche et on estime aujourd’hui que la première voiture a été<br />
imaginée et conçue par l’ingénieur militaire français originaire de Meuse,<br />
Nicolas Joseph Cugnot, entre 1769 et 1771. Toujours est-il que pour<br />
beaucoup, c’est bien Karl Benz, l’inventeur allemand, que l’on considère<br />
comme le pionnier de l’automobile. En effet, il dépose le brevet DRP-<br />
37435 plus d’un siècle plus tard, en janvier 1886. S’écoulent ensuite<br />
quelques décennies avant une diffusion massive, dans les années 1920,<br />
qui changera à tout jamais la vie sociale de tous.<br />
© Aeromobil 3.0 Prototype Flying Car<br />
Mobility<br />
A l’horizon 2020 se profile alors une multitude d’innovations.<br />
En plus des constructeurs automobiles dits traditionnels qui sont<br />
sur le point d’écrire une nouvelle page de leur histoire, ce sont<br />
des milliers de nouveaux arrivants, du holding Alphabet avec ses<br />
futures Google Cars qu’on ne présente plus, à la petite startup<br />
révolutionnaire, qui vont jusqu’à réinventer la façon dont<br />
nous consommons l’automobile. Tous les ingrédients semblent<br />
donc être réunis pour un secteur en perpétuelle évolution qui<br />
devrait continuer à nous faire rêver pour les décennies à venir.<br />
Preuve en est, le 23 mars dernier, la Commission économique<br />
pour l’Europe des Nations unies (Unece) modifiait ainsi l’article<br />
de la Convention de Vienne, qui régule la circulation routière,<br />
et ce depuis 1968, laissant ainsi la voie libre aux innovations<br />
automobiles venues des quatre coins du monde.<br />
L’ubérisation de la mobilité<br />
Uber, l’exemple même de la transformation de la mobilité,<br />
se penche – ou, selon les sources, se dirige – vers la conduite<br />
autonome. Alors que certains annonçaient une pré-commande<br />
A W A R D S<br />
de 100 000 véhicules autonomes de la marque allemande<br />
Mercedes-Benz en début d’année, le leader incontesté du VTC,<br />
a effectué les premiers tests de son véhicule autonome dans les<br />
rues de Pittsburgh en mai dernier. Un sacré coup d’accélérateur<br />
voire même retournement de situation, mais sommes-nous<br />
véritablement surpris ? Après tout, le verbe «uberiser», ce<br />
néologisme employé dans toutes les industries et secteurs,<br />
signifie, réinventer, de manière disruptive, un concept, une<br />
industrie, à la sauce digitale, et ainsi prendre à contrepied les<br />
acteurs historiques qui n’auraient, eux, pas pensé nécessaire un<br />
renouvellement de leurs services. Uber l’affirme une nouvelle<br />
fois, son but est de «rendre les transports aussi fiables que l’eau<br />
courante, partout et pour tout le monde».<br />
Face à la compétition, les constructeurs automobiles continuent<br />
d’investir en R&D sous peine de voir passer le wagon de la<br />
voiture autonome. Les Audi, BMW, Ford, Tesla, Volvo et Jaguar<br />
Land Rover, notamment, testent actuellement leurs dernières<br />
technologies. Les véhicules autonomes de la marque anglaise<br />
débouleront dès cet automne sur la voie publique, dans les<br />
environs de Conventry et Solihull, un véritable laboratoire<br />
permettant un test réel, qui s’inscrit dans le cadre du projet<br />
UK-CITE (United Kingdom Connected Intelligence Transport<br />
Environment).<br />
Vers une nouvelle ère ?<br />
Spécialiste de la mobilité sur le Vieux Continent,<br />
le groupe LeasePlan s’est par ailleurs intéressé à la<br />
volonté des conducteurs européens d’adopter la<br />
mobilité autonome. Et si le plaisir de conduire reste<br />
indéniable, 75% des conducteurs au Grand-Duché sont<br />
prêts à essayer ce nouveau concept. Au Luxembourg<br />
justement, certains prédisent déjà un futur brillant à cette<br />
nouvelle mobilité, qu’elle soit douce, verte, autonome<br />
ou partagée. C’est le cas de Patrice Waltzing, Finance and<br />
Operations Leader, PwC Luxembourg, qui prévoyait déjà l’an<br />
dernier la mort du fleet manager… au profit du mobility manager.<br />
Celui-ci offrirait ainsi tout un éventail de solutions à ses employés<br />
et plus particulièrement aux jeunes générations qui sont en<br />
demande d’un nouveau type de mobilité. Si la voiture de société<br />
reste un avantage certain, voire un magnet, notamment au<br />
Grand-Duché, cette nouvelle approche permet plus de flexibilité<br />
et de personnalisation, et place l’humain au centre, et non plus<br />
le véhicule.<br />
Mobility MOBILITY<br />
Mobility MOBILITY<br />
Comme le confirme Gerry Wagner, Directeur Général d’Arval<br />
Luxembourg, la société de leasing adapte ses services à<br />
l’évolution des besoins de ses clients :«Avec Arval Mid Term Rental,<br />
nous proposons une solution flexible afin de les accompagner<br />
vers cette nouvelle mobilité». Le Luxembourg semble ainsi être<br />
le terrain de jeu rêvé pour l’arrivée de tels services de mobilité<br />
de par les besoins spécifiques des résidents et frontaliers qui<br />
connaissent chacun leurs lots de problèmes, mais également par<br />
l’environnement entrepreneurial et propice à l’innovation qui<br />
règne au Grand-Duché. De son côté ALD Automotive Luxembourg<br />
a lancé Switch, qui permet de répondre aux besoins ponctuels<br />
de mobilité : «Une accessibilité aux entreprises de plus en plus<br />
CARS<strong>2016</strong><br />
compliquée, des émissions nocives pour l’environnement, des<br />
priorités différentes pour les générations Y-Z… Ces changements<br />
sont autant de défis qui nous poussent à innover, à repenser<br />
notre métier. Nous apportons ainsi les solutions qui répondent<br />
adéquatement aux besoins des clients. ALD Switch s’inscrit dans<br />
une stratégie de mobilité flexible aux multiples perspectives<br />
d’évolutions innovantes et dans l’optique d’enthousiasmer les<br />
utilisateurs» ajoute Pierre-Yves Meert, Marketing & Innovation<br />
Manager. Encore une preuve que la mobilité est à la base du<br />
changement de notre environnement quotidien.<br />
C’est pour répondre à ces nouvelles problématiques qu’aura lieu<br />
cette année, le 10 novembre prochain, la première édition de la<br />
Mobility Night, en présence des acteurs du secteur du leasing,<br />
mais également start-ups qui présenteront leurs nouveaux<br />
concepts.<br />
De nouvelles possibilités s’offrent alors aux personnes qui circulent<br />
en automobile, et avec elles arrivent les premières préoccupations.<br />
Certaines perdurent encore aujourd’hui, notamment en matière d’impact<br />
sur l’environnement. Et si les moteurs thermiques, essence et diesel,<br />
laisseront sans doute leur place aux hybrides, électriques, et moteurs<br />
à hydrogène, on recensait en Europe, à la fin de l’année 2015, plus de<br />
251 000 000 de véhicules en circulation, dont plus de 503 000 au<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> Grand-Duché de Luxembourg.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
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#Entertainment | Rock’n’Roll<br />
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DEALS AND PHILANTHROPY:<br />
LIVING THE LIFE<br />
OF A ROCK STAR BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
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identify with their favorite celebrities. And who better than a rock star to promote your brands? Depending on your<br />
products, rockers might be the perfect fit. <strong>BEAST</strong> sheds light on celebrity marketing featuring Rock stars with a twist<br />
of philanthropy but also on the changing status of «ambassador» with the advent of digital and social media.<br />
Discover one of the most amazing<br />
venues in Luxembourg<br />
According to Rolling Stone <strong>Magazine</strong>, The Beatles, Bob Dylan<br />
and Elvis Presley, in this specific order are the 3 greatest artists<br />
of all time, showing once again the fame of Rock’n’Roll and the<br />
power of the image these legends can convey. These artists,<br />
who all have been introduced to the Rock’n’Roll Hall of Fame<br />
located in Cleveland, Ohio, have, among others, inspired several<br />
generations, whose lives are sometimes guided by their songs<br />
and messages. Stereotypes might tell us that Rock stars are the<br />
perfect choice for cigarettes and alcohol, but TV commercials<br />
have told us a different story, surprising consumers with<br />
unexpected faces and original content.<br />
One of the best examples might be Alice Cooper starring in<br />
Staples’ back to school commercial. Also known as the «Godfather<br />
of Shock Rock», Alice built himself a reputation of macabre<br />
rocker, having guillotines, snakes, swords and even electric<br />
chairs displayed on stage during his highly theatrical shows and<br />
with songs such as «Poison», «Welcome to my Nightmare» or<br />
«School’s Out». It’s actually the latter which inspired Staples<br />
to create such an ad, targeting kids and parents right before<br />
the start of a new academic year. One of The Beatles, Ringo<br />
Starr was featured in a Pizza Hut commercial dating<br />
back from 1995, trying to convince «the lads» to<br />
join him in his Italian-American adventure.<br />
Unfortunately, he is joined, at the end<br />
of the advertising spot, by the members<br />
of The Monkeys…and not The Beatles.<br />
He was one of the first celebrities to<br />
appear in the brand’s TV commercials.<br />
One can also name Iggy Pop when it<br />
comes to original TV ads. In bed, doing<br />
crosswords and talking to his puppet<br />
self, the rock star promotes a car<br />
insurance company and its services.<br />
Somewhat unexpected for one of<br />
the wildest characters in the history<br />
of Rock’n’Roll. The ad was actually<br />
banned after several complaints and<br />
was ruled «misleading», as the policy did<br />
not allow rock stars, or people working in<br />
the entertainment industry, to subscribe<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
to a car insurance policy with the firm. Finally, in 2009, high<br />
heels and make-up were the basis of Walmart’s commercial when<br />
KISS shocked the world in a hilarious video. Gene, Paul, Tommy<br />
and Eric, dressed in their famous costumes are helping their<br />
fellow co-workers with bakery and are giving pieces of advice to<br />
customers. Die-hard fans were probably not that happy though…<br />
Ambassadors… or philanthropists?<br />
While being a brand ambassador brings dollars to the table, many<br />
Rock Stars support not-for-profit organizations. Just like Jelena<br />
Djokovic, Director of the Novak Djokovic Foundation, highlighted<br />
during her ICT Spring speech, «celebrities are often perceived<br />
as modern time heroes. Their actions, beliefs and sacrifices are<br />
what make them models». On helping non-profit organizations,<br />
she adds: «they bring awareness to important problems and can<br />
talk about it with passion and determination. Celebrities can<br />
reach to people who have the power to change things. Moreover,<br />
they can help raise money».<br />
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22<br />
#Entertainment | Rock’n’Roll<br />
Many musicians and especially rock stars are therefore<br />
involved in non-profit associations and many have even<br />
created their own: in 2006, Jon Bon Jovi created the Jon<br />
Bon Jovi Soul Foundation to fight hunger and homelessness<br />
in the United States. Bono, the leader of legendary Irish<br />
group U2 helped create RED, an organization which raised<br />
more than $200 million to help fight HIV in Africa. Since<br />
2013, Swiss Life Luxembourg has been organizing its «Rock<br />
against Cancer» show at the Rockhal, located in Eschsur-Alzette,<br />
to raise money to help associations such as<br />
Foundation Cancer Luxembourg and Kriibskrankanner.<br />
«Nous avons constaté que deux chanteurs de jeunes<br />
groupes de rock étaient employés au sein de nos équipes.<br />
Avec le soutien de nos collègues, nous nous sommes lancés<br />
dans l’organisation d’un concert de bienfaisance que nous<br />
avons nommé Rock Against Cancer» ajoute David Brandt, le<br />
DRH de la société d’assurance. This lifestyle is so much more<br />
than Sex, Drugs and Rock’n’Roll.<br />
From celebrities to bloggers and influencers<br />
If TV commercials once were the way to go, communication<br />
and promotion is now far more complex and nowadays,<br />
brands are trying to convert their regular consumers into<br />
ambassadors. They tend to pay off bloggers and influencers<br />
who actually review products and services through original<br />
and authentic content. But things are about to change<br />
as Warner Bros Home Entertainment recently settled FTC<br />
(Federal Trade Commission, located in Washington, DC)<br />
charges that it deceived consumers during a marketing<br />
campaign aiming at promoting the «Middle Earth: Shadow<br />
of Mordor» video game. The reason? It failed to adequately<br />
disclose that it paid several influencers thousands of dollars<br />
to post positive reviews, notably on YouTube. «Consumers<br />
have the right to know if reviewers are providing their own<br />
opinions or paid sales pitches. Companies need to be straight<br />
with consumers in their online ad campaigns» added Jessica<br />
Rich, Director of the FTC’s Bureau of Consumer Protection.<br />
On the one hand, this decision might actually change the<br />
face of marketing and communication forever, as «disguised»<br />
advertising campaigns have developed widely in the US and<br />
in Europe over the last 10 years. On the other, we can all<br />
share and spread our thoughts, thanks to the rise of social<br />
media, on the products and services we are using, allowing<br />
us to become our own «rockstar»…<br />
Rock’n’Roll will be one of the main themes, along with<br />
Sex and Com’, of this year’s Gala Marketers which will<br />
take place on November 24 TH at the Centre Culturel<br />
Kinnkesbond, in Mamer. Following the speeches<br />
of international and Luxembourgish MarCom experts,<br />
the Luxembourg Marketing & Communication Awards<br />
will recognize the most innovative solutions and projects<br />
of <strong>2016</strong>, for the 8 TH consecutive year!<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
© Reuters
24<br />
#Entertainment | Sex & the medias<br />
MARC DORCEL OU LE SEXE 3.0<br />
PAR<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
ALEXANDRE<br />
KEILMANN<br />
Fondée en 1979, la société de production de films X Marc Dorcel a su converser ses valeurs, tout en empruntant,<br />
avec tout autant de succès, le chemin du digital. Avant sa participation très attendue au Gala Marketers<br />
du 24 novembre prochain, <strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre de Ghislain Faribeault, Vice-Président Media, pour évoquer,<br />
entre autres, les innovations du groupe français au rayonnement international.<br />
Dans des pays plutôt conservateurs, comme la France et le<br />
Luxembourg, comment une maison de production de films pour<br />
adultes comme Marc Dorcel peut-elle communiquer et promouvoir<br />
ses activités ?<br />
Le paradoxe est que la pornographie n’a jamais été autant<br />
consommée et assumée dans la sphère privée qu’actuellement.<br />
Pour autant elle n’a jamais été autant cachée de la sphère<br />
publique. Plus aucune émission TV ou radio ne traite de sexualité<br />
– RMC vient juste de supprimer l’émission radio de Brigitte Lahaie<br />
– les actrices X ne sont plus invitées sur les plateaux TV alors qu’il<br />
y a 10 ans encore, elles participaient à de grandes émissions au<br />
même titre qu’une actrice de films disons traditionnels !<br />
Dans les années 80, la nudité était très présente dans les clips de<br />
Mylène Farmer ou Madonna, alors que maintenant, avec YouTube,<br />
une maison de disque a peur de la censure et «sofitse» tous<br />
ses contenus. Ce sont désormais les GAFA qui dirigent le monde<br />
et se considèrent pour certains comme au-dessus des lois.<br />
Ce sont ces quelques personnes qui décident ce que le public<br />
doit voir, de ce qui est bien ou mal. Qu’une vidéo de propagande<br />
djihadiste ou un chat qui brûle trouve sa place sur Facebook car<br />
«c’est la liberté d’expression» et qu’à l’inverse une jolie photo<br />
d’un corps dénudé ou partiellement dénudé soit supprimée car<br />
trop scandaleux me choque. On peut également faire un parallèle<br />
avec les œuvres d’art des peintres, celles du XIX ème siècle où les<br />
corps sont montrés n’existeraient peut-être pas à l’heure actuelle.<br />
On peut facilement imaginer que cela serait caché car jugé comme<br />
«honteux» par certains.<br />
Par conséquent, pour rester la référence, nous devons continuer<br />
à exister en innovant et communiquant différemment. Nous<br />
devons surfer sur un fil entre humour, sexy et déculpabilisation.<br />
Le contenu devient donc «assumable», partageable et peut créer<br />
un buzz.<br />
Marc Dorcel se positionne comme un producteur «haut de<br />
gamme» et plutôt «glamour». Quelles sont les actions entreprises<br />
pour conserver et entretenir cette image ?<br />
Nos productions ont toujours été ainsi et le resteront. Ce sont les<br />
valeurs de Marc et il veille toujours à ce que cela soit respecté. Les<br />
productions Dorcel sont à la fois soignées, piquantes et élégantes,<br />
et nous mettons tout en œuvre afin de préserver cela. C’est<br />
aussi l’une des raisons pour lesquelles nos fans nous aiment<br />
et continuent de nous suivre, années après années. Nous ne<br />
sommes pas prêts à tout pour faire des coups médiatiques :<br />
au contraire, nous avons quelques interdits et ne souhaitons en<br />
aucun cas faire le buzz à tout prix. Une image de marque met<br />
extrêmement longtemps à se créer et à être reconnue de tous,<br />
par contre, elle peut être très rapidement perdue.<br />
Dans un monde toujours plus numérique, où la personnalisation<br />
des contenus et l’expérience utilisateur font mouche, comment<br />
l’industrie du sexe peut-elle suivre cette tendance et se réinventer ?<br />
Comment cela se traduit-il au sein de la maison Dorcel ?<br />
Il faut faire évoluer nos productions en les modernisant mais pas<br />
en cassant les codes et valeurs évoquées précédemment. Ensuite,<br />
il faut sans cesse optimiser les sites internet et continuer à travailler<br />
sur l’expérience client. A l’heure où 95% de la consommation se<br />
fait de manière pirate, il est primordial de soigner votre relation<br />
avec vos clients. Si vous pouvez convertir des consommateurs en<br />
clients, c’est bien entendu positif, mais il faut tout d’abord bien<br />
traiter ses clients existants.<br />
C’est pour ces raisons que nous devons motiver nos équipes<br />
et nos clients BtoB de façon à ce qu’ils continuent à innover<br />
perpétuellement. Nous avons poussé pour passer à la SVOD, pour<br />
offrir des accès 360 tout écran aux abonnés TV, etc… Si vous<br />
n’innovez pas au moins tous les 2 ans, vous êtes dépassés et<br />
avez déjà un pied dans la tombe.<br />
Au fil des années, Marc Dorcel a su diversifier ses activités,<br />
notamment en misant sur le digital et la VOD. Votre société est<br />
également à la pointe de la technologie avec les premiers CD<br />
interactifs, puis DVD pour adultes, films 3D, etc. Quelles sont les<br />
autres pistes qui sont développées ? Quelles tendances suivezvous<br />
actuellement ?<br />
La première tendance est déjà de suivre ses ventes et ce qui<br />
se dit de votre marque sur les réseaux sociaux ou autres sites<br />
spécialisés. L’erreur serait d’être déconnecté. Nous suivons nos<br />
valeurs et nos codes de productions.<br />
Nous testons perpétuellement de nouvelles choses :<br />
en ce qui concerne les innovations, nous sommes très<br />
sollicités et cela nous permet d’être plus facilement et<br />
constamment à l’écoute. Nous travaillons actuellement<br />
sur la suite de la réalité virtuelle et tentons notamment<br />
de voir comme celle-ci peut interagir avec des objets<br />
ou vêtements, sur la réalité augmentée avec les<br />
hologrammes ou bien encore sur comment rendre<br />
meilleures nos expériences clients sur nos sites internet,<br />
afin que les internautes trouvent facilement le contenu<br />
qui leur correspond.<br />
Dès 2006 vous ouvrez le premier concept store Dorcel,<br />
en 2008 vous lancez votre magazine, puis un blog…<br />
Comment jonglez-vous entre les différents messages ?<br />
Quel que ce soit le support ou le réseau social, nous<br />
devons nous adapter à celui-ci et sa cible. Sans compter<br />
qu’elle peut évoluer : gérer un blog est moins important<br />
qu’une bonne communauté sociale. Le magazine<br />
s’adresse aux fans de la marque. Une boutique est plus<br />
généraliste et propose autre chose que nos productions…<br />
48h<br />
SUR DORCELCLUB.COM<br />
25.000 MARC inscrits<br />
via Facebook connect<br />
Bande passante x27<br />
Traffic x4<br />
SUR TWITTER<br />
+ de 4.000<br />
# mentions avec #MarcOuRien<br />
40 millions<br />
d’impressions<br />
7h<br />
en TT* France<br />
10 minutes<br />
en TT* Monde<br />
*TT= Trending Topics (sujets tendances)<br />
SUR FACEBOOK<br />
+ de 5.000<br />
nouveaux fans sur la page<br />
+ de 10.000 likes<br />
sur nos publications<br />
Reach de 200%<br />
sur les publications le 25 avril<br />
Votre traiteur,<br />
notre excellence<br />
notre notre équipe a le a le plaisir<br />
de de vous vous proposer une une une une<br />
gamme prestigieuse<br />
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affinées<br />
qui qui sauront tant tant attiser vos vos papilles,<br />
que que satisfaire vos vos idées idées de de menus.<br />
Nous serons ravis ravis de de Répondre<br />
à à toutes vos vos questions<br />
Pierre Waton<br />
Responsable commercial<br />
Claudia Correia<br />
Event Event Manager<br />
T +352 T +352 47 47 47484 484 ou M ou +352 M +352 621 621 411 411 898 898<br />
T +352 T +352 47 47 47448<br />
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pierre.waton@kaempff-kohler.lu<br />
claudia.correia@kaempff-kohler.lu
Le Journal Financier de Luxembourg<br />
26<br />
#Entertainment | Sex & the medias<br />
Gala Marketers<br />
Kinneksbond<br />
Luxembourg<br />
GUEST SPEAKERS<br />
Ghislain Faribeault<br />
Vice-Président Média<br />
MARC DORCEL<br />
Thierry Reboul<br />
Président<br />
UBI BENE<br />
L’an passé, Dorcel a remporté plusieurs Cannes Lions et Clio Awards pour ses campagnes<br />
de communication. Pouvez-vous revenir sur ces différents succès ?<br />
Chez Dorcel, nous aimons surprendre et être généreux. C’est pour cela que la collaboration<br />
avec les trublions de chez MARCEL a bien fonctionné. Nous avons joué avec de l’humour,<br />
une touche de sexy et un soupçon de défi qui donne accès à de la gratuité : les parfums<br />
ingrédients (à condition de faire attention au dosage) pour obtenir un succès. L’idée était<br />
très bonne et amusante ce qui fait que ce genre d’opération est facilement partageable.<br />
Même si vous ne suiviez pas @dorcel, vous pouviez relayer l’opération à votre réseau.<br />
Nous sommes ravis de ce succès.<br />
Dans notre précédente édition «Urban <strong>BEAST</strong>» nous évoquions le futur du sexe…et une<br />
industrie qui pourrait miser sur des «sex bots». Est-ce réalisable ? Comment définiriez-vous<br />
ce futur ?<br />
Je pense que tout est réalisable. Cela satisfera certaines personnes et pas d’autres.<br />
Heureusement, il n’existe pas qu’une seule sexualité que tout le monde devrait suivre<br />
et respecter. Il faut multiplier les expériences pour toucher un maximum de gens.<br />
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28 #Entertainment | HellsAngels<br />
Le saviez-vous ?<br />
#Entertainment | HellsAngels 29<br />
HIGHWAY<br />
TO HELLS<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Les Hells Angels, aussi médiatiques que, paradoxalement, secrets.<br />
Au Luxembourg, difficile de savoir à qui on a affaire : aucune<br />
interview ces dix dernières années, pas de casier judiciaire non<br />
plus d’ailleurs. Mais l’image reste là, par ricochet d’affaires dans<br />
d’autres pays, par le poids de l’histoire et de séries telles que<br />
Sons of Anarchy. Comme la nature, la communication a horreur<br />
du vide. Donc, rencontre.<br />
A la base simple «club de motards», mais beaucoup plus que cela, jusqu’où<br />
les Hells Angels assument-ils leur image de garçons disons… turbulents ?<br />
Tout d’abord, entrer chez les Hells Angels, n’est pas chose aisée. C’est un<br />
style de vie, la jaquette n’y est pas pour rien : tu es ce que tu fais. Il faut<br />
avoir 21 ans et posséder une moto, cylindrée 750 minimum. Nous nous<br />
appelons frères, et nous considérons comme tels, ce n’est pas un mot<br />
en l’air. La solidarité, l’honneur, prennent tout leur sens, voici nos vraies<br />
valeurs. Les individus qui composent les MC ont souvent des passés ou<br />
des personnalités hors du commun - ou les deux.<br />
Si l’on regarde l’histoire des Hells, le club a agrégé d’anciens militaires<br />
démobilisés après la seconde guerre mondiale (90% des membres étaient<br />
d’anciens combattants d’après Sonny Barger, 1964) puis s’est radicalisé…<br />
Quand un mouvement prend de l’ampleur, le contrôle devient utopique,<br />
surtout si sa philosophie est à l’opposé. C’est une somme d’individualités<br />
avec un idéal commun, mais une somme d’individualités quand même,<br />
avec un passé violent dû à des choix gouvernementaux. Dans une<br />
période comme les sixties, les seventies, peu de choses étaient vraiment<br />
sous contrôle. Les Hells Angels sont une marque, donc une cible. Mais la<br />
réalité est plus complexe si on veut aller au fond des choses. Regardez<br />
le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis aujourd’hui par exemple,<br />
les tragédies dans les écoles, etc. On peut blâmer les éditeurs de jeux,<br />
la télé, la législation, les lobbys. Au Luxembourg, on n’a pas ce problème,<br />
le club n’a pas ce type de problème non plus. Ce n’est pas parce qu’une<br />
personne a pu faire des erreurs que nous sommes tous comme ça et<br />
qu’on peut identifier tout un groupe. L’amalgame a ses limites.<br />
Aucun pays ne semble épargné par la criminalité. Comment penser que<br />
Luxembourg y échappe ?<br />
Déjà, que signifie le terme «criminalité» ? Aux yeux de la loi on est un<br />
criminel si on vole une pomme… Luxembourg est pacifique, et sans histoire<br />
depuis dix ans. Je ne peux parler pour les autres, mais il faut relativiser<br />
le rôle des médias là-dedans. On est plus voyants que d’autres, ce n’est<br />
pas forcément une bonne chose. Encore une fois, Luxembourg est un<br />
pays pacifique, nous aussi.<br />
On arrive à la question qui fâche. En 2013, Europol a fait rentrer les Hells<br />
Angels dans sa définition du «crime organisé». Quelle est la position<br />
officielle du MC à ce sujet ?<br />
Cela fait bien plus longtemps que nous sommes reconnus comme<br />
organisation criminelle. Il faut remonter à 1970 et à la loi RICO (Racketeer<br />
Influenced Corrupt Organizations) votée aux Etats-Unis. Cependant, rien<br />
n’a jamais pu être prouvé en plus de 60 ans.<br />
Le chiffre 81 représente la 8 ème lettre<br />
de l’alphabet : H ainsi que la première : A<br />
HA = Hells Angels<br />
Que signifie AFFA ?<br />
Angels Forever, Forever Angels<br />
Par an et en moyenne, les membres<br />
des Hells Angels font plus de 32.000 km<br />
(20.000 miles) à moto<br />
Actuellement, il y a 9 membres au Luxembourg<br />
Le premier chapitre européen a été établi<br />
à Londres, le 30 juillet 1969.<br />
On en revient à ce que nous disions plus tôt, ce n’est pas parce qu’un<br />
membre fait une bêtise qu’il faut tous nous mettre dans le même sac.<br />
Par contre, avoir une position officielle ? L’officiel ce n’est pas trop notre<br />
truc. On a tous des positions préférées par contre. De plus, il n’y a pas<br />
de chef et c’est bien ce qui nous différencie des autres MC en Europe.<br />
On respecte un membre présent depuis 40 ans tout autant qu’un frère qui<br />
vient d’arriver.<br />
Nous ne faisons pas de politique, et nous ne nous intéressons pas à la<br />
religion. C’est vrai, quelque part nous sommes tous un peu bizarres.<br />
Moi (Massimo), j’ai voulu être un Hells Angels dès l’âge de 6 ans car je<br />
suis né dans ce milieu-là. On vit la vie qu’on aime et on aime la vie qu’on<br />
vit, on suit nos propres lois et on vit dans notre propre monde, «FTW».<br />
Nous avons un code d’honneur, et nous respectons toutes les personnes,<br />
aussi différentes qu’elles soient, tant qu’elles nous respectent. Et si nous<br />
sommes tous différents nous avons tous la même ligne directrice : partir<br />
partout dans le monde. On rencontre nos frères aux quatre coins du monde<br />
et ils sont nos guides sur leurs terres. Nous avons tous la même philosophie<br />
et vivons la même vie.<br />
Quand le Président de l’American Motor Cycle Association a dit que 99%<br />
des motards étaient des gens honnêtes, n’étaient pas des criminels, des<br />
écussons 1% ont commencé à fleurir sur les blousons...<br />
Si vous creusez dans les origines des stickers, tatouages, les signes sur les<br />
billets de banque, etc, vous trouverez du bizarre, de la provoc, des codes<br />
un peu partout, jusque dans les hymnes nationaux, dont certaines paroles<br />
sont plutôt barbares et reprises en chœur par des millions de gens tout de<br />
même. Le 1% sur certains blousons fait moins de dégâts sur les routes que le<br />
40% sur certaines bouteilles d’alcool dans les supermarchés.<br />
Quand on a commencé à entendre que toutes les personnes qui faisaient<br />
partie d’un club de moto étaient des criminels, puis que finalement, «99%<br />
des gens qui roulaient en moto étaient honnêtes», les MC, pour faire un pied<br />
de nez à l’organisation américaine ont commencé à mettre des «1%» sur<br />
leurs jaquettes. Cela nous a aussi permis de nous différencier.<br />
Est-ce que mon espérance de vie a chuté depuis le début de l’entretien<br />
où ça va ?<br />
Non…pour l’instant ça va !<br />
Au Luxembourg vous semblez plutôt vous tenir à l’écart des problèmes.<br />
C’est une question de sagesse ou de discrétion ?<br />
Les problèmes c’est moi qui m’en occupe…donc il n’y en a pas (rires) ! De quels<br />
problèmes parle-t-on d’abord ? Par rapport à quoi ? Cela peut arriver que<br />
certains membres se fassent arrêter mais il s’agit de problèmes privés, qui<br />
n’ont rien à voir avec le club. On a effectivement pu lire que les Hells Angels<br />
essayaient de s’implanter au Luxembourg en s’arrachant des restaurants…<br />
tout simplement car à l’époque j’avais trois restaurants, cela nous a bien<br />
fait rire ! L’information est très vite déviée et cette mauvaise publicité est le<br />
fruit d’articles erronés relayés dans les médias. Effectivement, les histoires<br />
croustillantes intéressent les gens car nous gardons tout de même cette<br />
réputation. Ils peuvent venir chez nous, nous n’avons rien à nous reprocher.<br />
La police luxembourgeoise vient une nouvelle fois d’effectuer une descente<br />
dans votre Clubhouse…sans rien trouver. Comment réagissez-vous à ce genre<br />
de situations ? Sont-elles fréquentes ?<br />
Cette perquisition a eu lieu suite à une demande de la police allemande,<br />
en rapport avec une affaire qui s’est déroulée chez nos voisins. Ce genre de<br />
démarche nous fait quelque peu sourire, car, comme d’habitude, nous n’avions<br />
rien à nous reprocher. La preuve, ils n’ont rien trouvé. Par contre, il y a eu pas<br />
mal de dégâts au Clubhouse lors de leur intervention…<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
30<br />
#Entertainment | HellsAngels<br />
#Entertainment | HellsAngels<br />
31<br />
A l’origine, il fallait être blanc pour faire partie<br />
des Hells Angels. Aujourd’hui, il y a des MC de<br />
presque toutes les couleurs, mais le mouvement<br />
prend moins en Afrique. Des problèmes de<br />
compatibilité ? Comment l’expliquez-vous ?<br />
Il n’y a pas de règle de ce genre dans notre Rule<br />
Book. Il est juste indiqué qu’il faut avoir 21 ans et<br />
avoir une moto, c’est tout, sans aucune mention<br />
de couleur ou autre. Mais cela s’explique peutêtre<br />
par le fait qu’à l’époque, lorsque tu allais<br />
en prison aux Etats-Unis, tu rejoignais un clan :<br />
les blancs, les noirs, les mexicains. Il était donc<br />
difficile d’être de couleur tout en étant un Hells<br />
Angels.<br />
Aujourd’hui, il y des clubs en Afrique, notamment<br />
à Johannesburg. Il y a également un chapitre<br />
à Haïti et à Curaçao. Je pense aussi au club en<br />
Turquie, que le Luxembourg a parrainé. Il y a<br />
des frères marocains à Paris qui sont membres<br />
depuis plus de 30 ans. C’est simple, quand<br />
tu rentres dans le club, tu n’as pas d’opinion<br />
politique et pas de religion.<br />
Sons of Anarchy de Kurt Sutter a eu un impact<br />
considérable. Clairement, le côté criminel et<br />
violent des activités du MC y est dépeint dans<br />
les grandes largeurs, mais aussi, omni présent,<br />
le code d’honneur. Dans les grandes lignes, être<br />
un homme d’honneur pour vous, cela implique<br />
quoi ?<br />
Dans la série, la femme du président sait tout,<br />
ce n’est pas tout à fait le cas chez nous. Dans<br />
la série, ils prennent tous de la cocaïne de bon<br />
matin, et boivent du whisky au petit-déjeuner.<br />
C’est ce que j’appelle des flashs, cela reste<br />
fortement scénarisé. Si on fait une série sur un<br />
club de moto avec des membres qui se font des<br />
bisous, personne ne va la regarder. Alors que<br />
s’ils tuent et prennent de la drogue, cela devient<br />
bien plus intéressant, mais cela ne dépeint pas<br />
la réalité. La série reprend quelques règles,<br />
notamment le fait d’être souvent ensemble<br />
et de toujours soutenir ses frères, même s’ils ont<br />
tort. La parole que l’on donne est importante,<br />
même si c’est vrai que sur certains points, nous<br />
sommes un peu plus virulents que d’autres… Sur<br />
un groupe de 2 000 personnes, on reconnaitra<br />
toujours le Hells Angels : il gueule plus que les<br />
autres, il fait plus la fête que les autres, etc.<br />
Nous avons notre propre identité, et certains<br />
qui arrivent dans le club ne s’y retrouvent<br />
pas. C’est l’homme qui fait la jaquette,<br />
pas la jaquette qui fait l’homme. En fait, on nait<br />
Hells Angels, on ne le devient pas.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
32<br />
#Entertainment | HellsAngels<br />
Le club passe avant la famille - c’est clairement revendiqué<br />
- mais sait aussi s’ouvrir pour des causes. Le Benefit Run<br />
prévu au printemps entre dans ce cadre ?<br />
Tout à fait. Pour la première fois au Luxembourg, nous<br />
organiserons ce Benefit Run pour venir en aide aux<br />
enfants atteints d’autisme. Le neveu de Jorge, le président<br />
du chapitre luxembourgeois est autiste et cette cause<br />
nous tient à cœur. Tous les bénéfices récoltés seront<br />
reversés à l’association et l’événement consistera en un<br />
Run sur les routes luxembourgeoises au cours d’un aprèsmidi,<br />
pour finir avec une soirée organisée au Club House.<br />
Les participants repartiront avec un T-shirt, et passeront en<br />
bon moment, le tout pour la bonne cause. Nous inviterons<br />
d’ailleurs nos frères des 4 coins du monde et participons<br />
aux actions similaires qu’ils organisent.<br />
Comme pour le Toy Run, cela devrait avoir un impact<br />
important, mais aussi risque d’être taxé de pure opération<br />
de relation publique - cela se gère comment quand un<br />
proche est impliqué ?<br />
Nous pourrions organiser des soirées au Club House sans<br />
citer d’association, mais ce n’est pas le cas. Pour cela,<br />
il y a par exemple la Hells Week. Mais au printemps, nous<br />
nous impliquons exclusivement pour aider ces enfants et<br />
personne ne peut en douter. Et finalement, peu importe<br />
ce que pensent les médias et les gens en général. A titre<br />
d’exemple, il y a quelques années, aux Etats-Unis, les frères<br />
ont acheté des centaines de vélos, le FBI a suivi l’affaire<br />
pensant qu’il s’agissait de blanchiment d’argent… et les<br />
vélos ont été distribués aux enfants défavorisés.<br />
Puis, plus récemment, avec le tremblement de terre qui<br />
a eu lieu en Italie, nous nous mobilisons avec nos frères<br />
d’Italie pour soutenir les familles sinistrées. Notre but est<br />
de récolter un maximum de dons, destinées aux enfants :<br />
jouets et objets de premières nécessités comme des<br />
couches, des vêtements, etc. Il faut également souligner<br />
l’aide d’autres MC, je pense notamment au club Niglo et au<br />
Pals Independent Group.<br />
Ce n’est absolument pas de la communication, car quoi que<br />
l’on fasse, nous serons toujours taxés de «méchants» et<br />
«criminels». Un peu d’histoire. Le club a été fondé après la<br />
Deuxième Guerre Mondiale par les soldats de la compagnie<br />
des bombardiers Hells Angels, qui avaient passés 6 années<br />
ensemble, presque en autarcie. A leur retour, pour avoir une<br />
sensation de liberté ils ont opté pour la moto, ne pouvant<br />
pas se payer un avion. Le mouvement s’est développé<br />
partout aux Etats-Unis, les membres cherchaient un côté<br />
familial qu’ils ne trouvaient pas ailleurs, ce côté fraternel.<br />
Être ensemble, voyager, c’est un style de vie. Les épicuriens<br />
vivent pour la fête, mais nous sommes des sybarites, nous<br />
ne vivons QUE pour la fête ! Ce qui se passe ailleurs, ça<br />
ne nous regarde pas. Au Luxembourg, nous avons tous<br />
une activité professionnelle, et avons entre 39 et 61 ans,<br />
mais l’âge c’est dans la tête, nous sommes tous les mêmes.<br />
On s’entraide, on vit sur les valeurs de l’être humain<br />
finalement, on respecte les gens, notre parole. Si tout le<br />
monde vivait comme ça, il n’y aurait plus de problèmes.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
34 #Entertainment | Parties<br />
#Entertainment | Parties 35<br />
BARBOT<br />
PAR GABRIEL BOISANTE<br />
BARMAN<br />
Quand Isaac Asimov utilisa pour le première fois le mot robotique dans<br />
son récit de science-fiction « Menteur », il se doutait bien qu’un jour,<br />
dans un futur plus ou moins proche, notre société se retrouverait tiraillée<br />
entre l’humain et la mécanique, écartelée par la tentation de céder<br />
à l’automatisation et ses promesses de résultats parfaitement rationnels,<br />
calculés, pondérés, mesurés et le recours à l’être humain faillible, sensible,<br />
imprévisible.<br />
Un barman c’est quoi ?<br />
Un barman, est bien entendu celui qui<br />
prépare les boissons dans un café, un<br />
bar, un restaurant ou un club. Il est celui<br />
qui travaille derrière le bar.<br />
Un Barbot est une entité destinée<br />
à préparer et servir des boissons à<br />
des personnes se présentant au bar.<br />
Par bar on entend le comptoir d’un débit<br />
de boissons, où l’on peut consommer<br />
debout ou assis sur de hauts tabourets.<br />
Et non Bar, la commune du comitat de<br />
Baranya en Hongrie.<br />
Ni le bar qui est aussi un poisson de la<br />
famille des Moronidés.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Toutes les métiers, tous les secteurs<br />
d’activités sont concernés, hier les usines<br />
automobiles aujourd’hui le service. Dans de<br />
nouveaux bars est apparue une nouvelle<br />
sorte de barman : les « Barbots ». Ils sont<br />
de véritables machines capables, sur le<br />
papier, ou face au shaker, c’est selon, de<br />
remplacer les barmans les plus aguerris.<br />
Passons au strainer les positions tranchées<br />
de deux experts du monde du bar.<br />
Quelle est la tendance en termes de boissons ?<br />
Clairement le cocktail est revenu sur le devant de la scène de manière<br />
fracassante. Cela est dû à plusieurs facteurs, l’émergence de nouveaux bars<br />
spécialisés dans la mixologie, mais surtout l’éducation et la curiosité des clients<br />
avides de nouvelles découvertes. Les barmen d’aujourd’hui sont à l’instar de<br />
cuisiners ou de pâtissiers de véritables créateurs auxquels on demande de<br />
composer chaque semaine, voire chaque jour, de nouveaux drinks.<br />
Les cocktails étant populaires j’ai une interface de visualisation et de sélection<br />
de plus 3,21 millions de cocktails, une balance intégrée pour pouvoir de<br />
manière infaillible servir les doses adéquates à la réalisation de chaque recette.<br />
Les cocktails servis les plus populaires sont le Old Fashion et le Moscow Mule.<br />
Le moins populaire ? Le Mojito à l’huitre.<br />
La qualité première d’un barman ?<br />
Les gens ne viennent pas dans un bar pour étancher leur simple soif, le rôle<br />
du barman n’est pas uniquement celui de remplir et de poser des verres<br />
devant des gens.<br />
Non, aujourd’hui les gens viennent dans un bar pour vivre une expérience.<br />
Un barman se doit de comprendre quel type de moment ses clients veulent<br />
passer. Certains veulent se laisser conseiller, d’autres savent ce qu’ils veulent,<br />
il faut savoir se faire discret, se faire oublier si nécessaire.<br />
Un barman c’est beaucoup d’observation, de l’expérience et un peu<br />
d’intuition.<br />
Pas que les boissons ?<br />
Bien sûr que le premier jugement fait par<br />
le client se fera sur sa boisson et la qualité<br />
du service. Mais un barman c’est aussi une<br />
oreille, une présence. C’est un contact,<br />
celui qui représente l’établissement.<br />
Cette analyse me permet en effet de<br />
choisir et de proposer des sujets de<br />
conversation adaptés. Je suis également<br />
capable, par reconnaissance rétinienne,<br />
d’accéder à votre casier judiciaire et<br />
donc de repérer quels sont les sujets<br />
à éviter. Etant connecté à plus de 5 tera<br />
d’informations/secondes, je suis par<br />
définition intarissable. Mais le sujet de<br />
conversation préférée de mes clients est<br />
sans aucun doute les rapports hommes<br />
femmes.<br />
Justement le barman a une réputation<br />
sulfureuse, quelle est la part<br />
de séduction dans votre travail ?<br />
Ah c’est évident que le barman nourrit<br />
certains fantasmes, le rapport de<br />
séduction est présent au quotidien. Mais<br />
cela reste, dans l’énorme majorité, un jeu<br />
entre barmen et clients.<br />
J’ai la possibilité de proposer des services<br />
complets en dehors des heures de<br />
services. Pour homme comme pour femme,<br />
je suis disponible pour tenir compagnie.<br />
Les modes de paiement sont faciles et<br />
discrets. La satisfaction est garantie à<br />
99,8% car nous barbots sommes équipés<br />
de tout ce qui peut rendre un barman<br />
exceptionnel : shaker, mélangeur et pilon.<br />
Un bon barman se doit-il d’être<br />
un fin analyste de la nature humaine ?<br />
Je suis capable de tenir une conversation<br />
en 176 langues différentes, en 29 dialectes<br />
ainsi que 6 langues mortes dont 2 ayant<br />
totalement disparues. Je dispose d’un<br />
algorithme de définition d’humeur basé<br />
sur plus de 8000 critères d’analyses.<br />
Chaque facteur, pouls, taille, poids,<br />
dilatation de la pupille, densité capillaire,<br />
taux de phéromones, couleurs et choix<br />
de vêtements ainsi que la composition<br />
de l’haleine me permettent de définir<br />
un profil, une humeur métabolique et<br />
donc de pouvoir choisir la boisson la plus<br />
adaptée.<br />
Arrive-t-il que vous soyez en danger<br />
dans votre profession ?<br />
Cela peut arriver qu’il faille demander<br />
à certains clients de partir ou alors de<br />
refuser l’accès à certaines personnes,<br />
mais dans 99% des cas la politesse reste<br />
l’arme la plus efficace. Pour les 1% restant<br />
le Jiu Jitsu peut s’avérer très utile.<br />
J’ai un exosquelette en carbone et silicone<br />
résistant à plus de 97 types d’agressions<br />
dont la morsure de serpent et les coups de<br />
fourche (indispensable pour les modèles<br />
vendus en campagne). Je suis par ailleurs<br />
équipé d’une procédure d’intervention<br />
avec un taser intégré à ma main gauche,<br />
appel automatique de la police locale,<br />
ainsi qu’une matraque télescopique, utile<br />
pour les services d’escort comme pour<br />
les interventions auprès de clients trop<br />
alcoolisés. En option je peux proposer des<br />
gaz neutralisants.<br />
Et l’humour dans tout ça ?<br />
Un dernier avantage ?<br />
Je vous raconterai le lendemain ce que<br />
vous avez oublié la veille et, promis, je ne<br />
le répèterai à personne. Ce qui se passe<br />
au bar, reste au bar.<br />
J’ai une fonction borne Wifi et je peux<br />
recharger votre téléphone portable par<br />
induction.<br />
Je peux vous appeler un taxi ou vous<br />
mettre en relation avec n’importe quel<br />
service de conciergerie en moins de 30<br />
secondes.<br />
Je peux travailler 17 heures par jour sans<br />
fluctuation d’humeur ou d’efficacité.<br />
Le taux de satisfaction de mes clients<br />
est de 94,3% ce qui est aussi bien que le<br />
Robot coupe Kitchen Aid 2000. Si avec<br />
tout ça vous n’optez pas pour le Barbot,<br />
je me recycle en aspirateur sans sac !<br />
L’humour et la bonne humeur sont selon moi deux des clés pour être ou devenir un très<br />
bon barman. Mais c’est un jeu délicat, on doit pouvoir s’adapter à ceux qui nous font<br />
face, car tout le monde ne partage pas le même sens de l’humour. Il faut donc être fin<br />
observateur et toujours rechercher la justesse du ton.<br />
Il ne faut pas faire d’amalgame entre le sérieux de notre posture et la décontraction dont<br />
nous pouvons faire preuve. Les arbots sont très sociables et drôles, nous avons un grand<br />
répertoire de blagues, de jeux de mots et calembours pour toutes situations. Permettezmoi<br />
de vous le prouver par l’exemple suivant :<br />
« Un homme rentre dans un bar et dit au barman :<br />
- Je voudrais une chwirzderkilmaskichtmeurk à la menthe.<br />
Et le barman :<br />
- Un chwirzderkilmaskichtmeurk à la quoi ? »<br />
© Tom Cruise - Cocktail (film, 1988)<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
36<br />
#Art | Architecture<br />
UNE ARCHITECTURE<br />
POUR RÉPONDRE<br />
AUX NOUVEAUX DÉFIS<br />
IMPOSÉS PAR LA SOCIÉTÉ<br />
D’AUJOURD’HUI<br />
PAR MARGOT BOSLÉ<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Les préoccupations environnementales et sociétales, mêlées aux<br />
nouvelles technologies sont désormais les fondements et nouveaux<br />
standards de tout projet architectural. Les matériaux utilisés<br />
varient donc avec les exigences des propriétaires, l’inventivité et<br />
la création des architectes, mais également avec les demandes des<br />
gouvernements et ministères qui souhaitent voir apparaitre un<br />
nombre croissant de bâtiments durables dans leurs pays. Bonne<br />
nouvelle, le Luxembourg fait figure de pionnier dans le domaine.
38<br />
#Art | Architecture<br />
De nouvelles tendances émergent, entre pure innovation<br />
et inspiration régionale<br />
Cela fait plus d’une dizaine d’années que les maisons flottantes<br />
sont monnaie courante, notamment aux Pays-Bas et plus<br />
particulièrement à Amsterdam. Le phénomène s’étend également<br />
à Dubaï, où les milliardaires s’arrachent désormais des villas<br />
flottantes de luxe, sur trois étages, qui devraient être habitables<br />
dès la fin de l’année <strong>2016</strong>. Le prix de ces maisons immergées ?<br />
2,8 millions de dollars.<br />
L’avènement de l’impression 3D change également la donne<br />
pour les architectes. Dans un premier temps, il permet<br />
de se représenter facilement dans l’espace avec la création de<br />
maquettes, mais l’intérêt est bien plus grand. C’est notamment<br />
le pari qu’ont fait les investisseurs du Lewis Grand Hotel en<br />
confiant la construction du bâtiment de 135 m² à l’entrepreneur<br />
Andrey Rudenko. Ce dernier, ingénieur et architecte, s’intéresse<br />
à l’impression 3D depuis<br />
de nombreuses années et<br />
est également à l’origine de<br />
la construction, avec une<br />
imprimante 3D, d’un château<br />
dans l’état du Minnesota<br />
aux Etats-Unis. La Chine s’y<br />
penche également depuis<br />
de longs mois, et c’est en<br />
avril 2014 que la société<br />
Shanghai WinSun Decoration<br />
Engineering Co a produit des<br />
maisons de 200 m² en un<br />
jour, et ce pour la somme<br />
de 30.000 yuans, soit moins<br />
de 4.000 euros. De plus, ces<br />
structures sont bien plus<br />
économiques et durables<br />
qu’une maison classique : le<br />
béton est composé d’une<br />
base de ciment et de fibre<br />
de verre, issus de déchets de construction. Passée à la vitesse<br />
supérieure, la société chinoise a depuis bâti un immeuble de<br />
4 étages, le tout en recyclant entre 30 et 60% des déchets de<br />
l’industrie de la construction.<br />
Citons également le Centre Pompidou-Metz, qui se situe<br />
à quelques 60 kilomètres de Luxembourg, qui a également<br />
su innover grâce à ses architectes Shigeru Ban et Jean de<br />
Gastines. En 2010, ils ont en effet opté pour une matière qui<br />
fait la singularité de l’antenne régionale de «Beaubourg» qui<br />
se situe dans la capitale de la Lorraine : une structure de bois<br />
recouverte d’une toile protectrice, membrane à base de fibre de<br />
verre et de téflon. Toujours à Metz, et dans ce même quartier<br />
de l’Amphithéâtre, on construit actuellement le futur Centre des<br />
Congrès «Robert Schuman», qui sera une fois terminé, habillé<br />
d’une résille en pierres de Jaumont. Bien connue des Lorrains, ce<br />
type de matériaux rappelle ainsi le jaune ocre de la Cathédrale<br />
Saint-Etienne, et rend hommage au patrimoine de la ville.<br />
Les tendances s’inspirent nécessairement de l’environnement<br />
local, comme le confirme également le projet d’Hôtel Starck dans<br />
la capitale mosellane qui devrait être surmonté d’une maison<br />
de style du XIX ème siècle, copie presque conforme des hôtels<br />
particuliers qui bordent l’avenue Foch à Metz…<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
Efficience énergétique, et des espaces de travail modernes<br />
et connectés<br />
Au Luxembourg, et plus particulièrement au Ban de Gasperich,<br />
il est un bâtiment qui se veut particulièrement novateur,<br />
tant par les technologies qu’il emploie et les matériaux qui ont<br />
été utilisés. Il s’agit du Crystal Park, nouveau siège du cabinet<br />
de services professionnels PwC Luxembourg. Une double peau<br />
de verre et de bois permet de réguler les échanges thermiques<br />
et réduire la consommation due à l’éclairage en profitant<br />
de la lumière naturelle. Il est le fruit de l’imagination des experts<br />
du cabinet d’architecte P.ARC – Partnership for Architecture,<br />
Schemel Wirtz Architectes, Itten + Brechbühl. Véritable pôle<br />
économique en développement, le Ban de Gasperich accueillera,<br />
à terme, 100 000 m² de commerces, 490 000 m² de bureaux<br />
pour 20 000 emplois, mais également 100 000 m² d’espaces<br />
résidentiels. Un centre de vie dynamique et résolument tourné<br />
vers l’avenir.<br />
Son concurrent KPMG<br />
a lui aussi opté pour un<br />
matériau spectaculaire,<br />
qu’il aborde fièrement<br />
sur sa façade que<br />
l’on ne peut ignorer<br />
lorsqu’on circule le long<br />
de l’Avenue Kennedy<br />
au Kirchberg. C’est en<br />
effet pour le Corten qu’a<br />
opté l’architecte François<br />
Valentiny, un acier à<br />
corrosion superficielle<br />
forcée qui connait un<br />
engouement certain<br />
notamment pour l’aspect<br />
esthétique de sa patine<br />
brute très tendance, et<br />
qui lui a été inspiré par la<br />
présence de la Gëlle Fra à<br />
Shanghai durant 6 mois dans le cadre de l’exposition universelle.<br />
L’Ecoparc Windhof représente également le futur de l’espace de<br />
travail et combine sources d’énergie propres via, notamment,<br />
ses milliers de m² de panneaux photovoltaïques, ses nombreuses<br />
solutions de mobilité, dont celles proposées par le leaser<br />
Athlon Luxembourg qui a déposé ses valises dans la zone,<br />
mais également des infrastructures ICT faisant de l’immeuble<br />
Solarwind un des pionniers des Smart Buildings en Europe.<br />
De plus, Ecoparc Windhof GIE est impliqué dans l’application de<br />
la démarche C2C avec le LIST et le Ministère du Développement<br />
Durable et des Infrastructures, et préfigure ainsi le futur<br />
de l’architecture des locaux professionnels au Luxembourg.<br />
C’est également le cas du Neobuild Innovation Center, premier<br />
Pôle d’Innovation technologique luxembourgeois en matière de<br />
construction durable, rattaché au groupe CDEC, Conseil pour le<br />
développement économique de la construction, piloté par Bruno<br />
Renders. Le pays se positionne alors comme leader incontestable,<br />
remportant 3 des 8 prix décernés lors de la COP21 en décembre<br />
dernier et récompensant les meilleures solutions en matière<br />
de Green Building. Le dernier prix, est revenu au supermarché<br />
bio Naturata, également situé à Windhof, pour son bâtiment<br />
à 99% écologique qui n’utilise que des matériaux naturels et<br />
réutilisables, comme le confirme l’architecte en charge du<br />
projet, Stephan Hain : «les plus grandes caractéristiques<br />
résident dans la simplicité de sa construction avec<br />
une assise béton, des murs et toit en bois. Nous avons<br />
décidé de faire un bâtiment aussi naturel que possible».<br />
C’est la raison pour laquelle beaucoup de bois, élément<br />
naturel par excellence, a été utilisé pour la conception<br />
du supermarché bio luxembourgeois.<br />
Si d’un côté les techniques simples et les matériaux<br />
dits classiques permettent toujours encore de produire<br />
de nouvelles constructions, à la fois écologiques<br />
et durables, ce sont bien les innovations telles que<br />
l’impression 3D qui font évoluer un secteur toujours<br />
en quête de nouveautés, comme le prouvent les<br />
designs novateurs des constructions luxembourgeoises.<br />
Les SMART Cities et les meilleures initiatives allant<br />
dans ce sens seront notamment au programme de la<br />
6 ème édition du Luxembourg Green Business Summit, qui<br />
aura lieu le 4 octobre prochain. Après les interventions<br />
des spécialistes locaux et internationaux, et notamment<br />
de Lucien Hoffmann, Directeur du département de<br />
recherche environnementale et innovation au LIST et<br />
de Cédric Grignard, Directeur Technologies & Smart City<br />
à la Ville de Lyon, 13 awards seront remis lors de cette<br />
soirée de gala, suite au vote d’un jury composé de CEOs<br />
et Responsables du Développement Durable de sociétés<br />
implantées au Grand-Duché.<br />
Porte de L’Europe, Luxembourg Kirchberg (Concept Proposal) by Arquitectonica
40 #Art | Exhibitions<br />
#Art | Exhibitions 41<br />
CULTURE WITH<br />
A DIGITAL TWIST<br />
BY ALEXANDRE KEILMANN<br />
In order to be more relevant and appealing to the new<br />
and future generations, culture and especially museums<br />
have entered a deep digital transformation phase in the<br />
last 5 years. Bearing the fruit of their research, they are<br />
now able to present the finest pieces of art which define<br />
our past… in a futuristic way. Apps, Virtual Reality and<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
even holograms now allow visitors to have an enhanced<br />
and unique experience while also targeting a new digital<br />
and connected audience. Because nowadays, culture<br />
goes through Facebook, Instagram and SnapChat,<br />
and cultural institutions need to cope with it.<br />
Matteo Zamagni In collaboration with David Li, Daniel Ben Hur Nature Abstraction 2015 Courtesy Gazelli Art House<br />
Photography: Peter Mallet<br />
A new visitor experience<br />
Sree Sreenivasan, the Met’s former Chief Digital Officer, who<br />
brought the New York museum in the social media age once<br />
stated that his «biggest competition is Netflix and Candy<br />
Crush, not other museums». Today, he could add Pokemon<br />
Go to the list. Sree is the man behind the launch of the first<br />
Met app, which helps users discover the<br />
galleries, media, events and resources<br />
that best meet their interest, putting<br />
once again the visitor at the center,<br />
and delivering personalized content.<br />
For instance, helping visitors navigate<br />
the Met has long been a challenge as<br />
20 interconnected structures have been<br />
built since the institution first opened in<br />
1880. Now, thanks to this app, visitors<br />
can easily discover the exhibitions: their<br />
experience has definitely been amplified.<br />
A digital pioneer, MediaLab, the research<br />
and development hub at the Met,<br />
explores, probes, pilots, and prototypes<br />
emerging technology within the Museum<br />
context. It recently worked on projection<br />
mapping, which is also known as spatial<br />
augmented reality. This technology turns<br />
physical objects and buildings into a surface for projected<br />
light, and it therefore creates an enhanced experience for<br />
the visitors as it combines digital information with real objects.<br />
This technique was notably used in the Department of Egyptian<br />
Art, in order to restore color on The Temple of Dendur.<br />
In Paris, the Louvre replaced its old-fashioned audioguides<br />
in 2012 with Nintendo DS3 XL, giving the visitors access to HD<br />
pictures, 3D reconstitutions and several tours depending on<br />
their interests. Its little brother, the Louvre-Lens which opened<br />
in December 2012, launched a 3D touch-screen tablet developed<br />
in partnership with telecommunications giant Orange: it actually<br />
allows visitors to feel and manipulate the objects that are safely<br />
kept in the museum. Another purpose is to show people on how<br />
masterpieces are restored. Educational and playful, right?<br />
From January to June <strong>2016</strong>, the Dali Museum, located in<br />
St. Petersburg, Florida, offered its visitors the opportunity to<br />
explore one of the finest pieces of art ever created by the<br />
Spanish artist – the Archaeological Reminiscence of Millet’s<br />
Angelus - in 3D using an Oculus Rift mask, and re-live the<br />
painting just like Dali could have dreamt about it. When launching<br />
this 360 exhibition, Dali Museum Executive Director, Hank Hine<br />
explained: «Visitors can expect a multi-sensory environment of<br />
moving images, soundscapes, and the transformative aura of<br />
exquisite individual paintings. Disney and Dali broke new ground<br />
as artists – the Walt Disney Family Museum and The Dali will<br />
deliver a brave new world of experience».<br />
Luxembourg and its growing «art tech» community<br />
Last May, Smart Culture was one of the topics of the<br />
challenges handed to students during the <strong>2016</strong> edition of the<br />
MorpheusCup, which took place in Luxembourg. Created by<br />
Europeana, the challenge was won by Team LYR from Telecom<br />
Nancy, for their project called AudioSight: their app, which<br />
builds upon the Google Vision project, on the technology side,<br />
and Europeana Collections, on the content side, aims at making<br />
digital cultural heritage accessible for visually impaired people.<br />
Milena Popova from the Europeana Foundation adds: «Europeana<br />
provides access to more than 50 million digital records coming<br />
from over 3 300 cultural heritage institutions in Europe. This<br />
database represents huge thematic, language and media variety<br />
and a substantial part of it is available for free re-use». More<br />
than ever, culture is available for all.<br />
In 2013, the Musée d’Art Moderne Grand-<br />
Duc Jean released its MUDAM GO! app<br />
destined to kids from 6 to 12 years old in<br />
order for them to discover artworks from<br />
the collection of MUDAM through games.<br />
While virtually walking through the alleys,<br />
kids can become their own artists and<br />
share their creations with the museum.<br />
Developed by Luxembourgish agency<br />
Bunker Palace, the app is the perfect<br />
tool to prepare a visit to the MUDAM.<br />
Over the last years, Luxembourg<br />
has noticed a growing interest in art<br />
investment, yet, one of the main<br />
challenges remains to define the value<br />
of a piece of art, but also ensure its<br />
tractability. Technology has therefore<br />
a part to play, notably statistic valuation, Big Data analysis,<br />
chromatic algorithm and even AI… When it comes to tracing<br />
artworks, Deloitte Luxembourg’s blockchain development<br />
team revealed its ArtTracktive app at ICT Spring <strong>2016</strong>, aiming<br />
at providing a distributed ledger for tracking the provenance<br />
and whereabouts of fine artworks. “The blockchain distributed<br />
ledger can trace the journey of artworks. When this technology<br />
is used in the art market, all events in the life cycle of an artwork<br />
are recorded and traceable. The application addresses one of<br />
the main concerns in the art market today, namely the fragile<br />
documentation related to the provenance and movements of a<br />
piece of art,” explains Patrick Laurent, Partner and Technology<br />
Leader at Deloitte Luxembourg.<br />
Earlier this year also in Luxembourg, Olivier Raulot launched<br />
ARTNOLENS, art innovative art platform which he describes as<br />
«a social media with a focus on culture and art». The connected<br />
gallery brings together artists and passionate fans and has<br />
one main goal: to create emotions and interpretations. With its<br />
«Connect, Discover, Become» approach, ARTNOLENS unlocks the<br />
gamification potential as artists get points when the community<br />
interacts with their projects.<br />
The future of culture is a combination of technology and onsite<br />
visits, with those two aspects bridging the gap between<br />
generations and making sure all people find what they are looking<br />
for when walking in a museum. Technology brings something<br />
undeniable to the table: it enhances the visitor experience and<br />
favors the democratization of art.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
42<br />
#Art | AI<br />
ART AND ARTIFICIAL<br />
INTELLIGENCE:<br />
BY MARCEL WIEL<br />
GREAT ART OR JUST CLEVER ART?<br />
© Alfred Eisenstaedt<br />
With Google and a host of other tech companies and academics engineering Artificial Intelligence (AI) to produce artistic<br />
works, many quarters are starting to question the very nature of this up-till-now uniquely human activity. But although<br />
aesthetically pleasing, can AI art ever truly touch us the way great art does?<br />
AI art is here – or at least something that may approach it is.<br />
At one end, there’s Google’s trippy Inceptionism art that sold big<br />
at a San Francisco auction last February.<br />
At the other, there’s the new and hugely popular Prism app that<br />
uses AI to break down a photo into 100,000+ bits of data and<br />
reconstruct them in seconds via a particular artistic filter. That<br />
beach snapshot can now be recreated with the style and hues<br />
of Munch’s Scream or Hokusai’s The Great Wave off Kanagawa.<br />
Both these examples fit into a paradigm that says artists produce<br />
work and it is the appreciation of its enriched consumers that<br />
transforms it into art.<br />
These two types of AI art also tick the box of what the content<br />
of art is – at its most basic some kind of expression of an aspect<br />
of our world. Thus, a sports shoe normally used to kick a soccer<br />
ball, but placed on a stand in an art gallery with a spotlight<br />
trained on it and used as a vehicle to say something about<br />
our culture with people appreciatively looking at it, can be<br />
considered as a piece of art.<br />
This is what’s so compelling about Tracy Emin’s My Bed –<br />
a self-portrait of despair and addiction that uses as a vehicle<br />
a dirty unmade bed surrounded by empty vodka bottles and<br />
used condoms.<br />
Emin’s work also highlights how these examples of AI art are not<br />
art – or at least not great art.<br />
The idea of the artist as a tortured soul toiling away in a garret<br />
in a bid to communicate something crucially important to the<br />
world may be a cliché, but it does highlight this up-till-now<br />
visceral human need to communicate some self-expression<br />
about the human condition.<br />
So maybe real AI art will only come about when it creatively –<br />
and independently – says something about the AI experience<br />
from an AI point of view for AI consumers.<br />
Moreover, this would move AI’s ability to learn from personal<br />
experience to one where one AI entity can learn from the<br />
creative self-expression of another and in some way will be<br />
enriched by this.<br />
We don’t have a clear picture about what this scenario might look<br />
like, much less what a creative expression of the AI experience.<br />
Maybe it will be a string of AI generated code that accurately<br />
describes an aspect of the AI experience and is put together in<br />
a novel, possibly poetic way.<br />
The crucial “but” however is, that this poetry will be AI poetry.<br />
We may be able to appreciate it and even understand it, but<br />
this will only ever be academic and never based on personal<br />
experience because we are not AI.<br />
That said, maybe the final frontier of real AI art – namely great<br />
AI art – will in fact be two-fold: on the one hand, an AI artistic<br />
self-expression about the AI experience that breaches this<br />
gap, and on the other a genuine and enriching AI appreciation<br />
of great human art.<br />
« House 17, un club différent,<br />
audacieux et élégant pour une génération<br />
de membres dynamiques. Un deuxième<br />
chez soi où l’on peut se retrouver,<br />
travailler et s’émerveiller ».<br />
1 restaurant <<br />
> 1 bibliothèque<br />
1 bar <<br />
> 1 games room<br />
1 lounge bar <<br />
> 1 cigare lounge<br />
2 meeting rooms <<br />
> 1 terrasse<br />
House 17 - 17 rue du Nord - L-2229 Luxembourg - +352 20 10 17<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
info@house17.com - www.house17.com -<br />
HOUSE17
OUVERTURE KIRCHBERG<br />
44<br />
#Art | Nutrition<br />
NOVEMBRE <strong>2016</strong> - 106, RUE DE GRÜNEWALD<br />
LA NUTRITION DES PLUS JEUNES :<br />
ÉDUCATIVE ET CRÉATIVE<br />
PAR AURÉLIE DETHIER<br />
Equilibrée et individualisée, l’alimentation est un des piliers de la pédagogie Montessori. Présentes au Luxembourg depuis<br />
2004 grâce à Dominique Godard, les crèches l’Enfant Roi ne dérogent pas à la règle et accordent ainsi une attention<br />
toute particulière à la nutrition de ses jeunes locataires. Rencontre avec la fondatrice et gérante de l’Enfant Roi.<br />
© Shutterstock - Yuganov Konstantin<br />
La nutrition fait partie intégrante de l’éducation prodiguée au sein<br />
des crèches Montessori et plus particulièrement à l’Enfant Roi.<br />
Quels en sont les bénéfices pour les enfants ?<br />
L’alimentation est un point essentiel de l’accueil dans nos<br />
crèches ; en effet, le nourrisson puis le jeune enfant puise,<br />
dans les denrées alimentaires, le carburant pour grandir<br />
harmonieusement tant physiquement que psychologiquement.<br />
Nous apportons une attention toute particulière à la<br />
diversification alimentaire. Dès le Nido, une ambiance pour les<br />
enfants de 2 à 24 mois, nous introduisons petit à petit tous les<br />
ingrédients nécessaires à une nutrition de qualité : les fruits et<br />
légumes cuits et crus, les protéines animales et végétales et les<br />
féculents de diverses origines. Il est indispensable d’introduire<br />
TOUS les nutriments afin d’éduquer le goût de chaque enfant.<br />
Bien sûr, les produits potentiellement allergisants sont introduits<br />
plus tard, comme les œufs, les fruits à coque et même le poisson<br />
avec lequel il faut rester prudent.<br />
Comment cette valeur qui est l’importance de la nutrition est-elle<br />
perçue par les parents des enfants ? Comment cela se traduit-il<br />
au quotidien ?<br />
Nos parents sont très attentifs à l’alimentation de leurs enfants :<br />
ils lisent attentivement les menus qui sont affichés à l’entrée<br />
de chaque groupe et sont très curieux de savoir comment leurs<br />
enfants en ont apprécié les divers éléments. Il n’est pas rare<br />
de constater que les enfants mangent de façon variée plus<br />
facilement en structure : l’influence positive de la convivialité et<br />
l’attitude du nouvel éducateur selon Maria Montessori en sont<br />
l’explication. En effet, pas de « chantage » à la nourriture, une<br />
posture claire et bienveillante et la patience nécessaire pour<br />
aider le tout petit à s’alimenter tout en autorisant une certaine<br />
autonomie font que l’enfant adopte un comportement serein<br />
devant son repas.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
46<br />
#Art | Nutrition<br />
Quelle est votre vision en matière de sécurité alimentaire ? Quelle<br />
part représentent les produits locaux dans les repas confectionnés ?<br />
Lorsque l’on a la responsabilité d’enfants, en particulier des<br />
nourrissons, on ne peut qu’être extrêmement vigilants en matière<br />
d’hygiène et sécurité alimentaire, l’inverse serait criminel.<br />
Cela demande une grande conscience professionnelle de la part<br />
de la Chargée de direction et du personnel de cuisine. Tout<br />
d’abord, le choix des fournisseurs car il faut être sûr de la qualité<br />
des produits livrés : fraicheur, provenance, éco-responsable et<br />
de saison.<br />
Dans la mesure du possible, nous utilisons des productions locales<br />
telles que la viande, les produits laitiers et certains légumes<br />
provenant des cultures luxembourgeoises (à ce titre, nous<br />
disposons du label Made in Luxembourg) ; pour les produits non<br />
récoltés au pays, nous préférons les aliments cultivés ou élevés<br />
dans des pays proches comme la France, la Belgique et l’Allemagne.<br />
Effectivement, il n’est pas utile de manger des avocats venant<br />
du Pérou ou des cerises made in USA !<br />
Ensuite, il faut des cuisines professionnelles, d’entretien facile,<br />
utiliser de bons produits nettoyants et désinfectants, respecter<br />
des principes de base comme la marche en avant, le lavage des<br />
mains, le port de tenues de travail adaptées et impeccables, etc.<br />
La créativité et l’autonomie de l’enfant sont deux des valeurs<br />
principales inculquées dans vos crèches, comment peuvent-elles<br />
justement être combinées avec la nutrition ?<br />
La manipulation d’éléments de nutrition comme les fruits<br />
et les légumes se fait lors des activités de vie pratique dans nos<br />
ambiances. L’enfant coupe la carotte ou la courgette, presse<br />
l’orange ou la mandarine, casse des noix, râpe le gruyère, écale<br />
les œufs, fait le thé… à son rythme et selon ses envies. Puis,<br />
lors d’exercices sensoriels, ils découvrent les goûts salés, sucrés,<br />
acides et amers.<br />
Dans un pays multiculturel tel que le Luxembourg, comment<br />
jonglez-vous entre ces différences qu’il peut exister entre les<br />
familles en terme de nutrition ? Quels sont les autres éléments qui<br />
entrent en compte dans la composition d’un menu au sein d’une<br />
crèche l’Enfant Roi ?<br />
Nous accueillons effectivement des familles de toutes origines : il n’y a<br />
pas de problème majeur et les enfants s’adaptent très facilement<br />
à nos habitudes alimentaires. Nous respectons les restrictions<br />
alimentaires pour des raisons religieuses ou idéologiques à la<br />
condition que des aliments de remplacement soient proposés<br />
et de même qualité nutritionelle afin de respecter l’équilibre<br />
alimentaire nécessaire à un très jeune enfant.<br />
Bien sûr, les allergies et intolérences alimentaires, sur base d’un<br />
protocole établi par un médecin, sont respectées. Nous accordons<br />
également une attention toute particulière au grammage des<br />
différents nutriments, en particulier pour les protéines, afin<br />
qu’il n’y ait pas de surdosage néfaste à la santé des enfants.<br />
Pour les plus grands, nous travaillons la pyramide alimentaire,<br />
nous instaurons des semaines du goût, nous explorons les<br />
recettes d’autres pays, en particulier des pays d’origine des<br />
enfants présents dans l’ambiance.<br />
Aujourd’hui, chaque crèche compte son propre cuisinier. Qu’en est-il<br />
de l’harmonisation des menus dans vos différents établissements ?<br />
Jusqu’à présent, nous avions des cuisines implantées au sein<br />
de nos crèches. Avec l’ouverture de structures dans des bâtiments<br />
haut de gamme où il n’est pas toujours possible d’installer<br />
ce service, nous avons mis sur pied un projet de cuisine centrale.<br />
La production sera toujours faite par nos cuisiniers, ils bénéficieront<br />
simplement de locaux plus vastes, plus ergonomiques, et aux<br />
normes du ministère de la santé. Cela nous permettra également<br />
une meilleure harmonisation de nos menus. L’ouverture de ce<br />
centre de production est prévue pour mars 2017.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
© Shutterstock - Everett Collection<br />
L’hôtel Le Royal, un souffle nouveau au coeur de la ville.<br />
Découvrez les nouvelles chambres entièrement redécorées. Tout a été pensé pour allier<br />
élégance, luxe et confort, faisant vivre ainsi au client une expérience unique.<br />
Pour parfaire votre séjour, laissez-vous tenter par nos nouveautés, le Piano Bar ou le<br />
restaurant Amélys qui allient luminosité, originalité et raffinement.<br />
Toujours aussi exceptionnel, laissez-vous emporter par la délicatesse des mets du restaurant<br />
La Pomme Cannelle. L’hôtel Le Royal fait briller ses 5 étoiles.<br />
Le Royal Hotels & Resorts I Luxembourg I 12 Boulevard Royal I L-2449 Luxembourg<br />
T (+352) 24 16 16 1 I reservations@leroyalluxembourg.com<br />
www.leroyalluxembourg.com
48<br />
#Science | Vehicle Speed<br />
HARLEY-DAVIDSON<br />
1300 V-ROD DESTROYER<br />
VRXSE 2006<br />
240 km/h<br />
#Science | Vehicle Speed<br />
49<br />
FROM ZERO<br />
TO THE<br />
SPEED<br />
OF LIGHT<br />
BY ARNAUD MEISCH<br />
OPTIMUS PRIME<br />
LEADER<br />
OF THEAUTOBOTS<br />
209 km/h<br />
DELOREAN DMC-12<br />
225,30 km/h<br />
JUNO (SPACECRAFT)<br />
265,54 km/h<br />
BATMOBILE<br />
(BATMAN VS SUPERMAN)<br />
330 km/h<br />
MODEL S P85D<br />
(INSANE MODE)<br />
0-100km/h : 3,4s<br />
BUGATTI VEYRON<br />
431 km/h<br />
SPACEX DRAGON V2<br />
555 km/h<br />
CARGOLUX<br />
BOEING 747-8 F<br />
908 km/h<br />
WRIGHT BROTHERS<br />
FIRST AIRPLANE<br />
48,28 km/h<br />
KITT<br />
326,69 km/h<br />
MILLENIUM<br />
FALCON<br />
1.049,29 km/h<br />
RED OCTOBER<br />
SUBMARINE<br />
49,88 km/h<br />
LUXAIR<br />
BOMBARDIER Q400<br />
667 km/h<br />
TITANIC<br />
38,62 km/h<br />
HYPERLOOP<br />
1.102 km/h<br />
NASA X-43 SCRAMJET<br />
11.236,68 km/h<br />
ROLAND BOMBARDELLA<br />
National record<br />
for the 100m & 200m<br />
34,58 km/h<br />
OVERBOARD<br />
20 km/h<br />
SPACEX DRAGON V2<br />
28.163 km/h<br />
BREAKTHROUGH<br />
STARSHOT<br />
60.000 km/s<br />
LUNAR ROVER<br />
14 km/h<br />
FLINTSTONE’S CAR<br />
17,70 km/h<br />
SUPERMAN<br />
VS FLASH<br />
1.079.252.848,8<br />
km/h<br />
USCSS NOSTROMO<br />
0,42 light year/s<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
50 #Science | Healthcare<br />
#Science | Healthcare 51<br />
LE SECTEUR MÉDICAL<br />
SE DIGITALISE ET AMÉLIORE<br />
L’EXPÉRIENCE PATIENT PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Avec l’apport indéniable de la technologie, l’industrie du médical connait une révolution importante depuis maintenant<br />
près d’une dizaine d’années. «Disrupteurs» et start-ups portent de nombreuses innovations qui bénéficient aux<br />
médecins, hôpitaux, mais également aux patients. Aujourd’hui, les sites web médicaux font partie des sites les<br />
plus visités et les applications médicales se multiplient à vitesse grand V. Leur but est notamment de donner une<br />
plus grande autonomie aux patients, mais également de les aider au quotidien avec leurs prescriptions ou encore<br />
d’améliorer leur séjour à l’hôpital.<br />
Désormais les patients sont de plus en plus connectés et l’accès<br />
à l’information se fait à toute heure, de n’importe quel endroit.<br />
Devenus de véritables consommateurs, ils veulent être sûrs de<br />
faire le bon choix et prendre la bonne décision lorsqu’il s’agit de<br />
leur santé. Cette observation offre de nombreuses opportunités<br />
aux start-ups qui s’y engouffrent avec pour mission de<br />
transformer, voir redéfinir, un secteur aussi traditionnel que<br />
celui de la santé, et ce, à travers de nouveaux canaux digitaux.<br />
Selon une étude réalisée par McKinsey, 75% des patients<br />
souhaiteraient utiliser des services médicaux digitaux dans un<br />
futur proche. Leur seule requête : que ces services répondent<br />
à leurs demandes tout en gardant une qualité irréprochable. Cette<br />
même étude met en lumière le fait que les patients n’attendent<br />
pas forcément une application révolutionnaire, mais plutôt un<br />
accès plus facile et plus efficace à l’information, combiné avec<br />
des canaux plus traditionnels et, bien entendu, un échange de<br />
qualité et de confiance avec leur médecin traitant.<br />
De l’Internet des Objets Médicaux à la réalité virtuelle<br />
En Floride, un hôpital tourné vers le digital utilise depuis quelques<br />
mois un système de géolocalisation en temps réel (real-time<br />
location system ou RTLS) sous forme de badges, développé par<br />
Stanley Healthcare. Ces badges permettent aux membres des<br />
familles des personnes hospitalisées de suivre ces derniers, de<br />
la préparation pour le bloc opératoire jusqu’aux salles de réveil.<br />
Ces informations sont affichées sur un écran géant situé dans<br />
la salle d’attente, sans qu’aucun nom ne soit mentionné pour<br />
conserver leur anonymat. Selon Ashley Simmons, Directrice<br />
du Département Innovation au Florida Hospital, «les patients<br />
ont complètement adopté ce système». Les administrateurs<br />
de l’hôpital le voient comme un gain de temps considérable,<br />
permettant notamment aux infirmières de prendre soin au mieux<br />
des patients, tout en gérant de manière plus efficace l’emploi du<br />
temps des cliniciens.<br />
La réalité virtuelle va également permettre de décupler<br />
l’expérience patient, et pourrait rapidement être utilisée<br />
comme outil de diagnostic, notamment pour les patients<br />
souffrant d’autisme, phobies, dépression, états de stress posttraumatique,<br />
etc. Les femmes ressentant de fortes douleurs<br />
lors des accouchements pourraient également en bénéficier.<br />
Une expérience de réalité virtuelle avec des casques Samsung<br />
Gear VR a eu lieu au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles,<br />
et les chercheurs ont conclu, après analyse des résultats, que<br />
cette nouvelle technique relaxait les patients particulièrement<br />
stressés et anxieux. Cette étude de cas nous apprend également<br />
que ce sont les patients les plus âgés qui en bénéficient le plus,<br />
complètement bluffés par cette expérience de réalité virtuelle.<br />
Plusieurs start-ups travaillent aussi sur la création de ce<br />
qu’elles appellent «l’hôpital du futur». NXT Health, en<br />
partenariat avec le programme académique Healthcare<br />
& Architecture de l’université de Clemson aux Etats-Unis, a<br />
développé le projet «Patient Room 2020». Le but principal de<br />
cette chambre innovante est de permettre aux médecins de<br />
gagner du temps lors de chaque visite. Par exemple, une tablette<br />
leur donne toutes les informations sur le patient lorsqu’ils<br />
se lavent les mains en entrant dans la chambre. Une porte<br />
coulissante sans contact permet quant à elle d’éviter tout risque<br />
de contamination. Les patients ont, eux, accès une tablette les<br />
tenant informés en temps réel de leur traitement et de leur état<br />
de santé, qu’ils appellent «Compagnon».<br />
Le Luxembourg et la transformation digitale<br />
de l’industrie médicale<br />
Au Grand-Duché, on dénombre actuellement plus de<br />
13 000 praticiens pour une population totale de 576 000<br />
habitants, faisant du Luxembourg l’un des pays européens<br />
les plus pourvus en médecins. Pourtant, les patients<br />
cherchent désormais de nouvelles solutions pour interagir avec<br />
ceux-ci, notamment lorsqu’il s’agit de prendre rendez-vous.<br />
Le Luxembourg, avec son esprit entrepreneurial, ses nombreuses<br />
start-ups, couplé à la volonté du gouvernement d’aider<br />
à la digitalisation des entreprises à travers l’initiative Digital<br />
Lëtzebuerg, a vu de nombreuses innovations médicales naître.<br />
L’équipe d’Econocom de Windhof, spécialiste de la transformation<br />
digitale est ainsi impliquée dans plusieurs projets médicaux,<br />
travaillant notamment avec le CHC (Centre Hospitalier Chrétien),<br />
situé dans la province de Liège en Belgique pour le déploiement<br />
d’un outil d’imagerie médicale. Et c’est au sein du Grand Hôpital<br />
de Charleroi (GHC) qu’Econocom a intégré des chambres privées<br />
connectées pour ses patients. «Avec un tel projet, le Grand<br />
Hôpital de Charleroi redéfinit les standards en matière de qualité<br />
des soins et in fine, augmente sensiblement son attractivité»<br />
ajoute Philippe-Hervé Hoffman, Country Manager Econocom<br />
Benelux.<br />
De son côté, le Luxembourg Institute of Science and Technology<br />
s’implique aussi dans la transformation digitale du secteur,<br />
et a développé l’an passé une plateforme appelée WikiFood,<br />
qui permet d’analyser la composition des produits alimentaires.<br />
Il est alors possible de détecter, notamment les allergènes ou toute<br />
autre substance qui pourrait causer du tort aux consommateurs.<br />
C’est finalement le nouveau modèle qui permet de délivrer<br />
l’information que l’on retrouve au cœur de l’expérience patient.<br />
Selon Luc Brucher, Partner en charge de l’industrie de la santé<br />
et des sciences de la vie à Deloitte Luxembourg : «La nécessité<br />
d’un cycle de soins complets, une meilleure coordination,<br />
et donc en définitive, une approche plus coordonnée<br />
d’exécution et de gestion des soins sont les éléments clés de<br />
l’Integrated care». Il insiste également sur le fait que l’objectif<br />
premier est que le patient reste au cœur de la réflexion, tout<br />
en lui permettant d’accéder à des soins plus efficients et de<br />
meilleure qualité par rapport à ses besoins spécifiques.<br />
L’an passé, lors de la présidence luxembourgeoise de l’UE,<br />
la Ministre de le Santé, Lydia Mutsch a souligné le fait que<br />
«la médecine personnalisée se concentre sur le patient et<br />
l’innovation. Elle comporte un grand potentiel pour l’amélioration<br />
de la santé de beaucoup de patients et assure des meilleurs<br />
résultats au niveau de l’efficacité et de la transparence de nos<br />
systèmes de santé». Elle a par la suite ajouté : «Le défi qu’il<br />
revient de soulever est de mettre en place un cadre qui permet<br />
d’apporter le bon traitement au bon patient, au bon moment,<br />
conformément au principe de l’accès universel et équitable<br />
à une médecine de haute qualité».<br />
L’expérience Patient au Luxembourg<br />
La troisième édition du Luxembourg Healthcare Summit, qui<br />
réunira plus de 300 professionnels de la santé au Grand-<br />
Duché, se déroulera le 6 octobre prochain et récompensera<br />
les meilleures initiatives et solutions du secteur. Lydia Mutsch<br />
participera à cette conférence intitulée «Patient Experience»<br />
et sera entourée de professionnels locaux et internationaux.<br />
Les organisateurs recevront notamment le Dr. Alain Livartowski,<br />
Responsable du projet e-santé à l’Institut Curie qui a notamment<br />
collaboré avec l’ECE Paris (Ecole Centrale d’Electronique) pour<br />
développer de nouveaux outils digitaux pour les patients tels<br />
que Cur@re qui permet de suivre ses rendez-vous, avoir accès<br />
aux cartes des hôpitaux, et bien plus encore. Les étudiants<br />
ont également développé «CurieApp» pour faciliter le suivi des<br />
rendez-vous et partager les expériences avec d’autres patients.<br />
Dr. Anna Chioti, Director of Operations, Department of Population<br />
Health & Head of Unit CIEC, LIH, partagera quant à elle son<br />
expérience acquise dans la gestion de projets de recherche dans<br />
les domaines de la nutrition, diabète et cardiologie. Dr. Didier<br />
Mennecier, Directeur du Centre de Traitement de l’Information<br />
Médicale des Armées, Service de Santé des Armées, croit depuis<br />
des années en la collaboration internet-patient-docteur et est<br />
à l’origine du développement, il y a plus de 15 ans, du site web<br />
www.hepatoweb.com ainsi que de plusieurs applications mobiles.<br />
Jean-François Goglin, Responsable SI, FEHAP (Fédération des<br />
Etablissements Hospitaliers & d’Aide à la Personne) et Stéphane<br />
Pardoux, Directeur Général, Centre Hospitalier Intercommunal<br />
de Créteil, interviendront également lors du Luxembourg<br />
Healthcare Summit <strong>2016</strong>.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
© Getty Images - Paper Boat Creative
52<br />
#Science | Bio<br />
LE LUXEMBOURG<br />
AU CŒUR<br />
DE L’«EUROPE<br />
DU BIO» PAR MARGOT BOSLÉ<br />
HEIDERSCHEID OBERPALLEN STEINSEL STRASSEN USELDANGE<br />
Au Luxembourg, peut-être plus qu’ailleurs, les produits bio<br />
sont tendances et également récompensés par le Ministère de<br />
l’Agriculture depuis maintenant 8 années avec la cérémonie du<br />
Bio-Agrar-Präis. On recense aujourd’hui près de 120 exploitants<br />
agricoles biologiques au Grand-Duché pour une superficie<br />
d’exploitation de plus de 4200 hectares… qui ne suffisent<br />
cependant pas à satisfaire la demande élevée des résidents<br />
luxembourgeois. A titre d’exemple, seule 40% de la demande<br />
d’œufs bio est satisfaite au Grand-Duché. Qui sont les principaux<br />
acteurs de cet écosystème bio et quelles sont les principales<br />
initiatives mises en place au Luxembourg ?<br />
Le bio plébiscité au Grand-Duché<br />
Selon un sondage réalisé par TNS Ilres, 66% des répondants –<br />
un échantillon représentatif de la population luxembourgeoise – achètent<br />
et consomment des produits biologiques, et 79% des produits régionaux,<br />
montrant le fort ancrage des luxembourgeois dans leur production locale.<br />
Côté européen, le label biologique garantit un processus de production<br />
qui respecte la nature, des produits élaborés de manière durable, aucun<br />
OGM, des animaux élevés en plein air et bien traités, etc. Ce sont ces<br />
différents éléments, en plus des contrôles et inspections, et l’utilisation<br />
de circuits courts qui convainquent un nombre croissant d’acheteurs de<br />
consommer biologique.<br />
Plusieurs labels sont apparus ces dernières années, ventant les produits<br />
(et services) locaux tels que Made in Luxembourg, mais également le<br />
commerce équitable avec Fairtrade Letzebuerg ou encore les produits bio<br />
avec Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg<br />
A.S.B.L. (Association pour l’agriculture bio Luxembourg). Ce dernier existe<br />
depuis 2012, et il est le résultat d’une fusion des deux anciens labels<br />
Demeter et Bio-Label.<br />
On peut également remonter jusqu’en 1988 avec la création<br />
de la coopérative agricole BIOG, qui regroupe fermiers, horticulteurs,<br />
viticulteurs et maraîchers luxembourgeois. Afin d’assurer une qualité<br />
optimale de leurs produits, ils renoncent notamment aux engrais minéraux<br />
rapidement solubles ainsi qu’aux pesticides nocifs. Ils refusent également<br />
la manipulation de la vie par les techniques génétiques qui nuiront,<br />
à terme, à la nature et à l’homme.<br />
Avec BIOGROS, fournisseur de produits bio et biodynamiques aux<br />
détaillants d’aliments naturels et NATURATA, spécialiste du commerce<br />
de détail biologique, ils forment désormais le groupe OIKOPOLIS, qui<br />
assure la totalité de la chaîne de valeurs ajoutées, des producteurs aux<br />
consommateurs.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
© kinlake.com - TERRA, Captured In a Short Film<br />
Pall Center, role-model<br />
Si comme aime à le répéter Abdu Gnaba<br />
un acte d’achat est la réalisation d’un<br />
désir, la création de sens, il est une femme<br />
au Luxembourg qui à très tôt investi le<br />
terrain de l’authenticité, du plaisir et du<br />
développement durable. La Grande Epicerie<br />
Pall Center fêtera ses 35 ans en 2017, et<br />
poursuit une politique exemplaire en matière<br />
de soutien aux acteurs locaux, d’empreinte<br />
écologique ou encore de distribution des<br />
excédents ou invendus aux plus démunis<br />
via Cent Butteck. Avec comme horizon de<br />
«transmettre une entreprise saine et durable<br />
aux générations qui suivront», partage<br />
Christiane Wickler, déjà récompensée 5 fois<br />
aux Luxembourg Green Business Awards.<br />
NATURELLEMENT<br />
DIFFÉRENT<br />
ORGANIC ~ LOCAL<br />
FAIR ~ LIFESTYLE<br />
www.pallcenter.lu<br />
facebook.com/pallcenter
54<br />
#Science | Bio<br />
De nouvelles initiatives européennes et locales<br />
Malgré cet engouement et une superficie consacrée aux cultures<br />
biologiques qui a doublé en Europe entre 2002 et 2014, il est<br />
important de souligner l’absence d’une législation commune<br />
sur le vieux continent. Finalement, «l’Europe du bio» n’en est<br />
qu’à ses balbutiements. Le biologique entre notamment dans le<br />
cadre d’Horizon 2020, le plus grand programme de recherche<br />
et d’innovation jamais entrepris par l’UE. Si de nouvelles<br />
règlementations sont constamment en discussion à Bruxelles, l’UE<br />
propose déjà des programmes volontaires permettant aux écoles<br />
de s’approvisionner en produits biologiques, notamment avec les<br />
programmes «Fruits et légumes aux écoles» et «Lait aux écoles».<br />
Eduquer les jeunes générations est également un enjeu majeur<br />
pour l’UE : les écoles bénéficiant de ces programmes intègrent<br />
alors le bio dans les thématiques enseignées. Au Grand-Duché,<br />
l’eurodéputé Claude Turmes a par ailleurs organisé l’an passé un<br />
débat «Méi Bio an Europa – méi Bio zu Lëtzebuerg» ayant pour<br />
but de fournir une plus quantité de produits biologiques aux<br />
cantines publiques luxembourgeoises. Toujours selon le sondage<br />
réalisé par TNS Ilres, 73% des répondants sont en faveur d’une<br />
utilisation accrue de produits biologiques pour la préparation<br />
des menus dans les cantines scolaires. Plus de 80% seraient<br />
également prêts à payer un prix plus élevé pour que cela puisse<br />
se faire.<br />
Depuis 2014, il existe au Luxembourg une AMAP (Association<br />
pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), reprenant le concept<br />
de l’ASC (Agriculture Soutenue par la Communauté) et située<br />
à Eicherfeld, à seulement 10 minutes de Luxembourg-Ville. Dans<br />
ce verger d’1,5 hectares baptisé TERRA, se trouve une large<br />
gamme de variétés traditionnelles d’arbres fruitiers, espaces pour<br />
cultiver des légumes vivaces, herbes et fleurs, etc… Un véritable<br />
système agricole solide et diversifié qui imite l’équilibre et la<br />
biodiversité d’un écosystème naturel au cœur de Luxembourg.<br />
Dès cet automne ouvrira également OUNI, la première épicerie<br />
bio sans emballages au Grand-Duché. Cette société coopérative,<br />
dont l’acronyme signifie Organic Unpackaged Natral Ingredients,<br />
a pour but de «se poser comme une alternative écologique<br />
aux supermarchés conventionnels» : produits bio, locaux<br />
et équitables y seront à l’honneur.<br />
Le 7 février prochain, la première édition du Food Summit sera<br />
organisée au Grand-Duché de Luxembourg. Ce sommet B2B<br />
rassemblera notamment agriculteurs, acteurs de la restauration<br />
collective, distributeurs… pour engager les débats, promouvoir<br />
les productions locales et partager les bonnes pratiques du<br />
secteur.<br />
Au Luxembourg,<br />
il n’y a qu’une<br />
boucherie capable<br />
de vous raconter<br />
toute l’histoire de<br />
votre viande.<br />
LA PRODUCTION BIOLOGIQUE EST EN HAUSSE<br />
#welovewhatwedo<br />
Superficie totale consacrée aux cultures biologiques en Europe*<br />
+400 000 hectares/an<br />
Expansion annuelle<br />
de la superficie consacrée<br />
à l’agriculture biologique<br />
dans les dix dernières<br />
années.<br />
2002<br />
5,6 MILLIONS<br />
D’HECTARES<br />
2014<br />
10,3 MILLIONS<br />
D’HECTARES<br />
5,9 % (2014)<br />
Superficie consacrée<br />
à l’agriculture biologique<br />
en pourcentage de la<br />
superficie agricole utilisée<br />
en Europe.<br />
Le Luxembourg dénombrait 115 exploitants agricoles biologiques (dont 16 apiculteurs, 16 maraîchers, 11 viticulteurs,<br />
8 fruiticulteurs) en 2013. Ceux-ci exerçaient leurs activités sur une superficie agricole de 4.144,5 hectares. S’y ajoutaient 77<br />
transformateurs et cinq importateurs.<br />
* Dernière enquête réalisée par la Commission Européenne traitante de l’évolution de la culture biologique en Europe.<br />
BIO-BOUCHERIE | BIO-TRAITEUR<br />
137, Avenue Gaston Diederich | 1420 Luxembourg<br />
T: +352 44 65 45<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
info@niessen.lu | www.niessen.lu
56 #Science | Farming<br />
#Science | Farming 57<br />
VERTICAL FARMING:<br />
URBANISING CITY-DWELLERS’<br />
FOOD NEEDS TO AVERT A GLOBAL<br />
FOOD CRISIS<br />
BY MARCEL WIEL<br />
Aeroponics, developed by NASA, involves growing plants in the<br />
air and spraying them with mist, cutting water usage further.<br />
Aeroponic crops tend to be richer in minerals and vitamins,<br />
making them healthier and more nutritious.<br />
Aquaponics takes hydroponics one step further, combining<br />
plant and fish production. Fish grown in indoor ponds produce<br />
nutrient-rich waste that is then used as a plant feed. The plants,<br />
in turn, filter and purify the wastewater, which is recycled to the<br />
fish ponds.<br />
Correct lighting is also crucial. Where natural light is used,<br />
stacks of crops on trays are revolved using mechanised pulley<br />
systems, ensuring each tray gets an equal amount of sunlight.<br />
Otherwise, LED lighting is used to create exactly the right level<br />
for photosynthesis, with red and blue light spectra optimising<br />
plant growth.<br />
The further major advantage of operating a self-contained<br />
ecosystem is that neither pesticides nor GM pesticide-resistant<br />
crops are needed anymore, which improves the quality of<br />
production and reduces pollution.<br />
Vertical farming does however present substantial challenges,<br />
particularly around high setup costs and high energy needs,<br />
which puts it out of reach for less developed nations, whose<br />
populations are the most at risk from food insecurity. So while<br />
technological advances may lead to vertical farming having a<br />
smaller carbon footprint, it’s likely only major economies of scale<br />
will ensure that in the long-term no part of the globe is affected<br />
by hunger.<br />
To ensure the long-term food security of<br />
the world’s growing population, the urgent<br />
need to develop new farming methods<br />
that avoid the costly errors of traditional<br />
farming has become a top priority. Vertical<br />
farming can achieve these aims, as well<br />
allowing much of the Earth’s overfarmed<br />
arable land to self-repair<br />
© The Urban Skyfarm designed by Aprilli Design Studio.<br />
With regular reports about long-term food security, soil erosion<br />
due to overfarming and pollution, and the high cost of land in<br />
developed nations, food production through vertical farming is<br />
becoming more widespread. According to Allied Market Research,<br />
the sector was estimated at $1.2bn billion in 2015 and is set to<br />
reach $6.3bn by 2022.<br />
Dickson Despommier* is Emeritus Professor of Microbiology and<br />
Public Health at Columbia University and the world’s leading voice<br />
on vertical farming, which he defines as agricultural production<br />
that takes place in a building higher than one storey.<br />
His vision is compelling. Satisfy the food need’s the world’s<br />
growing urbanised population by producing food locally, allowing<br />
huge swathes of land currently dedicated to agriculture to<br />
be returned to nature for self-repair. The resulting reversal of<br />
deforestation trends would also have climate benefits around<br />
the absorption of CO 2<br />
emissions.<br />
The other key benefit is year-round production and much higher<br />
yields. Despommier suggests that a 30-storey building occupying<br />
two hectares would have the same yield as a 1,000-hectare<br />
traditional farm and 160 such buildings could feed all of New<br />
York City’s 8.4m residents. This is backed up by the experience<br />
of the US firm Aerofarms, which says its New Jersey vertical farm<br />
has yields 70 times those of traditional farms.<br />
These astonishing results are due to soil-free systems for<br />
providing nutrients to plants, which are operated in a closed,<br />
highly controllable environment that is extremely efficient<br />
around managing water usage, waste and recycling:<br />
Hydroponics is the most common growing system used in<br />
vertical farming and involves growing plants in nutrient solutions<br />
without soil. Plant roots are submerged in a (mineral) nutrient<br />
solution that is monitored to ensure that the correct chemical<br />
composition is maintained.<br />
* Vertical Farms: Feeding the World in the 21 st Century, by Dickson Despommier (St Martin’s Press, 2010)<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
58 #Technology | DataAnalytics<br />
#Technology | DataAnalytics 59<br />
INNOVATING THE DIGITAL<br />
FAN EXPERIENCE INTERVIEW<br />
Gartner, the leading IT research and advisory firm, has recently positioned Dimension Data among the top 10 fastestgrowing<br />
consulting service providers, 2014-2015. Samantha Wessels, Dimension Data’s Senior Vice President of Group<br />
Sales, Cloud, says the ranking by Gartner underscores that the growth strategy of the Group is working and shares with<br />
<strong>BEAST</strong> her tips on how to strive in a evolving digital world.<br />
“Every day I’m privileged to have conversations with clients from<br />
some of the world’s most innovative and exciting companies<br />
who share their business challenges with me,” says Wessels.<br />
“Their Enterprise IT organizations are under tremendous<br />
pressure to move faster, be more agile and flexible, to be<br />
more responsive. They’re also evolving to become brokers of<br />
new apps and services in order to keep up with their internal<br />
and external customers’ demands and higher expectations in<br />
a rapidly evolving digital world.” Adding to this evolving digital<br />
landscape, according to Wessels, end-users are also becoming<br />
increasingly savvy, immersed in their own digital worlds which<br />
have transformed the way they’re engaging with their devices,<br />
including shopping, streaming content, managing their investment<br />
portfolio and, of course, working remotely. “To steal a line from<br />
pop star Madonna, we’re living in a digital world, and I’m just<br />
a digital girl,” claims Wessels. “The point being is, we’re living<br />
and working in an increasingly mobile and digital world, which is<br />
leading IT organizations to reassess their business strategies to<br />
develop pragmatic, real-world business strategies based on this<br />
new digital era.”<br />
As Enterprise IT organizations reassess their business strategies<br />
for digital transformation, Dimension Data has been guiding<br />
its clients’ journey to cloud with a services-led approach<br />
that supports their existing on-premises environments and<br />
workloads, while helping them also transition to a new hybrid<br />
IT environment. “We believe that a hybrid IT approach enables<br />
Enterprise IT organisations to increase their flexibility and agility,<br />
finding ways to deliver new applications and services solutions<br />
much quicker than ever before,” adds Wessels.<br />
How did cloud become a critical component<br />
of the Tour de France technology?<br />
Leveraging real-time, big data analytics to provide competitive<br />
advantage is a new mandate for many industries. Dimension Data<br />
is the Official Technology Partner of Amaury Sport Organisation<br />
(A.S.O.), which owns the Tour de France. Dimension Data helped<br />
A.S.O. revolutionize the viewing experience for billions of cycling<br />
fans by taking viewers into the heart of the Tour de France<br />
and delivering a spectator experience never before seen.<br />
“The volume of ‘big data’ generated from the race is massive.<br />
It’s vital to have computing capability that’s instantly scalable<br />
to give us the agility to track every rider in the race,” explains<br />
Wessels.<br />
“Cloud enabled A.S.O to respond quickly in real time as the race<br />
occurred to give a better viewing experience. And since it’s all in<br />
the cloud, all of this information is instantly delivered anytime…<br />
anywhere, and in real-time to the millions of fans and media<br />
outlets.”<br />
The hybrid cloud environment used for the Tour de France<br />
combined modular on-site equipment with multiple off-premise<br />
cloud services, delivering complete redundancy and practically<br />
limitless scalability during the 21-stage race. During the race,<br />
data is transmitted from the telemetry sensors under each<br />
cyclist’s saddle to the motorcade of cars and motorbikes,<br />
to aircraft following the race and then to the big data truck,<br />
and to servers in the cloud. And it all happens instantly. When<br />
the raw data is received, it’s analyzed in real-time and presented<br />
as useful information to the team of technicians, data scientists,<br />
and television graphics teams in the big data truck. These teams<br />
then prepare and deliver the information to over 100 broadcasters<br />
around the world, social media feeds, and integrated web<br />
platforms like the Tour de France Race Center. This information<br />
gives broadcasters, the media, cycling fans around the world,<br />
and teams a far richer insight into the nuances that make this<br />
iconic event such a spectacular viewing experience.<br />
More than 42,000 geospatial points, 75 million GPS readings,<br />
350 million CPU cycles per second were collated and analyzed<br />
by Dimension Data’s team in our cloud. “All this information is<br />
delivered through a unified digital platform hosted in the cloud<br />
in parallel with a big data truck disaster recovery solution,”<br />
says Wessels.<br />
The quality of data and real-time availability of that data<br />
are critical components in delivering a digital fan experience,<br />
according to Wessels. “What’s particularly exciting is that we’re<br />
seeing the digital experience appealing to a younger generation<br />
of viewers who are engaging with their world through social<br />
media and streaming live video.”<br />
There’s also the cybersecurity aspects of live data feeds. Hosting<br />
in the Dimension Data cloud ensured that we kept the data<br />
secure. Encrypted connectivity allows race information to be<br />
transmitted to broadcasters, the traditional media, the cycling<br />
teams, and viewers in a secure and risk adverse way. Last year,<br />
Dimension Data delivered 100% uptime for all systems – seamless,<br />
uninterrupted computing from the big data truck to the Tour<br />
de France live-tracking website, to the off-premise cloud.<br />
How the Tour de France experience is valuable<br />
and applicable for other clients?<br />
There certainly are some lessons from the Tour de France,<br />
including the digital transformation journey we’ve been guiding<br />
A.S.O. on for the past couple of years. We can pass along this<br />
expertise and lessons learned to all of our Enterprise clients.<br />
Technology has the power to transform entire industries<br />
A.S.O. knew they needed to adapt, enrich, and enhance how<br />
they told the Tour de France story, in order to leverage the<br />
opportunity that technology had to offer its fan base and the<br />
media covering the race. And there was only one way of doing<br />
so—through the power of cloud technology itself. With the help<br />
of Official Technology Partner Dimension Data, A.S.O. dipped its<br />
toes for the first time into the world of live-tracking and data<br />
analytics during the 2015 race. A year later, A.S.O. was pumped<br />
to use data to tell exciting stories about pro cycling, delivering<br />
a new level of fan engagement through traditional broadcast<br />
channels as well as online and social media.<br />
Digital business begins and ends with data<br />
Data is the lifeblood of digital business. But making the most<br />
of your data means more than collecting, storing, and processing<br />
bits and bytes. A reliable flow of data across a secure, stable<br />
infrastructure helps to turn data into useful information. At the<br />
<strong>2016</strong> Tour de France, it wasn’t just racers in motion, but also<br />
the data.<br />
A cornerstone technology of digital business is cloud<br />
Cloud gives our clients the ability to scale their digital businesses<br />
instantly, so they respond smarter and faster to massive data<br />
volumes and dynamic market conditions. This rang true for<br />
the Tour de France. Dimension Data delivered valuable race<br />
information to A.S.O. through a unified digital platform hosted<br />
in the cloud, in parallel with a big data truck disaster recovery<br />
solution. The quality of data and real-time availability of that data<br />
were critical components of the technology solution. Dimension<br />
Data’s cloud ensured we kept the data secure, while encrypted<br />
connectivity allowed the race information to be transmitted<br />
to broadcasters, the media, the teams and viewers securely.<br />
It takes a team<br />
Behind all the buzz and excitement of one of the greatest<br />
sporting events in the world, was a large, global team of dedicated,<br />
passionate people working together to deliver something great.<br />
As much as technology stands central to digital business,<br />
business itself is always about people. The Tour de France<br />
technology solution was no exception, and it reminds me of the<br />
conversations I have daily. CIOs and their C-level colleagues are<br />
aligning and working together with LOBs to develop real-world<br />
strategies that will evolve their Hybrid IT organizations into the<br />
new digital era, and that’s providing tremendous opportunities<br />
for our clients and Dimension Data.<br />
What is the vision of Dimension Data as technology enabler for<br />
transforming organization? Why is the cloud the ideal platform<br />
for innovative companies and startups with disruptive business<br />
models?<br />
Dimension Data provides its clients with multiple service<br />
offerings and managed services choices spanning application<br />
services, networking, data centers, security, backup and disaster<br />
recovery, outsourcing and hosting, along with a full complement<br />
of consulting services. Every day we strive to be the go-to,<br />
end-to-end managed services provider, supporting our clients<br />
who are transitioning to a hybrid cloud/hybrid IT environment.<br />
As one of the world’s leading systems integrators, Dimension Data<br />
has a rich history of migrating its clients from one technology,<br />
solution or service to another. And now cloud is the ultimate<br />
disrupter. Cloud is forever changing our industry, and perhaps<br />
more importantly, transcending culture in our highly connected<br />
and evolving digital world.<br />
In a new report published in May <strong>2016</strong>, Gartner has ranked<br />
Dimension Data among the top 10 fastest-growing consulting<br />
service providers. What are the key factors that underpin the<br />
success of your firm?<br />
Dimension Data continues to make future enhancements and<br />
investments in its cloud offerings and Managed Cloud Platform,<br />
offering its clients more flexibility, enhanced functionality<br />
and optimised backup, recovery and security capabilities.<br />
The company is making great strides worldwide to be the global<br />
Managed Services Provider of choice for cloud-based enterprise<br />
applications and workloads, offering managed service solutions<br />
that are private, public, hybrid or a combination—all as an OPEX<br />
model and designed to accelerate IT-enabled business outcomes<br />
for enterprises.<br />
As organisations embrace new business strategies for an<br />
increasingly digital world, Enterprise IT is going through<br />
a fundamental transformation to a “Hybrid-IT” model, which<br />
ideally positions Dimension Data to take advantage of these<br />
ITaaS opportunities, according to Wessels. Our clients never<br />
stop trying to transform themselves. We believe cloud at the<br />
core helps our clients accelerate their transformational journey<br />
to Hybrid IT, helping them do it faster, with more impact,<br />
and drive better business outcomes. But they can’t go it alone.<br />
They know they need a trusted guide who understands the<br />
digital landscape. A guide who can help them accelerate their<br />
business ambitions on their journey. And that’s exactly why<br />
we’re leading the charge as one of the Top 20 Most Promising<br />
IT Infrastructure Solution Providers in <strong>2016</strong>, as recently<br />
recognized by CIOReview.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
60<br />
#Technology | Women in ICT<br />
#Technology | Women in ICT<br />
61<br />
Because we all fancy numbers...<br />
Check these out: a report from the EU Commission stated that in 2012 there were 40.6 million entrepreneurs active in Europe,<br />
of whom 31,3% were women. The percentage varies considerably between countries. With 43%, Liechtenstein had the highest<br />
percentage of women entrepreneurs, followed by Latvia (40%), Lithuania (40%) and Luxembourg (39%).<br />
Another study from the EU Commission shows that the number of female entrepreneurs in ICT is considerably lower than non-ICT<br />
sectors: Women make up 31.3% of self-employed Europeans and only 19.2% of ICT entrepreneurs.<br />
WOMEN & TECHNOLOGY<br />
More than<br />
900.000<br />
unfilled ICT positions<br />
Only 29 1.000<br />
out of every<br />
female graduates have a degree<br />
in computer sciences/ICT<br />
The number of ICT related jobs<br />
in Europe will grow:<br />
IN 2012 IN 2020<br />
across the EU 7.4M 7.9M<br />
Every year 28 April<br />
UN’s International Girls in ICT day<br />
Last year more than 1.800<br />
celebrations took place wordwide<br />
Sources: European Commission, European Centre for Women and Technology, Global Network of Women ICT Decision-Makers, Girls in ICT, Mckinsey&Company, SEISMIC Project, The Guardian,<br />
WISE Campaign, UNESCO. April <strong>2016</strong><br />
BEING A WOMAN<br />
IN ICT AND ADULT<br />
ENTERTAINMENT:<br />
THE GOLDEN RULES<br />
BY ELAINE DE MOYLE<br />
Let’s be clear, this is not a feminist claim nor a quest for equality.<br />
Let’s just be realistic: if I were a man it wouldn’t even have<br />
crossed my mind to write about this. I would have rather tackled<br />
purely business related topics, with facts and figures and all that<br />
concrete stuff.<br />
I just want to be brutally honest, share my experience and maybe<br />
“inspire” one or two people, whether they be women or men.<br />
Some real insight…<br />
So, why are the numbers of women in ICT so much lower? Here are potential issues that some women many fall into:<br />
- Fear of starting on your own.<br />
- Fear of following your ideas and beliefs.<br />
- Fear of failure.<br />
- The social pressure of building a family and all of that.*<br />
* Actually, on this last point, the comments I usually get are, “Oh, you don’t have kids?! Well it’s about time. Don’t waste your time or wait too long.<br />
Work will always be there”. But let’s again be realistic: You can’t really mix maternity and career, especially when you’re just starting out and you<br />
want to make a name in this world. You can’t really make any mistakes or not be available when your time is entirely devoted to your customers.<br />
They don’t want to hear that you spent your entire night changing nappies, no matter the field you work in. Flexibility, adaptability and reliability<br />
are the keys to success.<br />
Here are some ways potential ways of responding to these fears:<br />
- Accept that failure could happen, but get up stronger.<br />
- Enter this highly male-driven world that is IT/ICT and make yourself comfortable.<br />
- Be willing to stand up for what you believe in.<br />
- Demand equality from a male-driven crowd by being pro at what you do. All these “geeks” as I like to call them are actually downto-earth,<br />
open-minded, understanding and potentially great colleagues, but they will consider you an equal only if you prove<br />
yourself to be a professional.<br />
And what about the adult online industry?<br />
I have been involved with this industry and have helped make it<br />
grow and succeed. It’s one of the most advanced, challenging and<br />
fun industries I have worked in. And yes, it goes without saying<br />
that it greatly involves IT. Actually, without the infrastructure, the<br />
developers and the technologies, there would be nothing. And<br />
the same goes for lots of other industries and sectors.<br />
What I have realised working in this sector is that there is<br />
actually a great deal of respect towards the women that are<br />
making it thrive, whether directly online as performers or offline<br />
and behind the scenes. Another interesting fact is that 20% of<br />
all users or members of an online adult content platform are<br />
women. That says a lot.<br />
There is so much taboo around this type of business and so<br />
many stereotypes and wrong beliefs. If you follow all the criticism,<br />
I, as a woman, should actually be the first one to rage against it.<br />
But on the contrary, to me it’s rather empowering for women; a<br />
new kind of feminism that gives women free will.<br />
Being an entrepreneur and a woman, whatever the industries,<br />
can sometimes be tough and challenging, but also so rewarding<br />
and great for personal development. I believe all entrepreneurs,<br />
men and women alike, face the same types of obstacles and<br />
drawbacks. Success depends on your mindset, will, and faith.<br />
Accept failures, ignore stereotypes and never listen to negative<br />
spirited people (and they are everywhere.) These are the golden<br />
rules…at least to me.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
62 #Technology | Data<br />
#Technology | Data<br />
63<br />
PERSONAL DATA<br />
IS THE NEW OIL<br />
INTERVIEW DE RAPHAËL HENRY<br />
PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
25 mai 2018. Une date charnière dans l’histoire de la<br />
protection des données des citoyens européens. En<br />
effet, ce sera dans deux ans à peine, que le GDPR,<br />
l’acronyme anglo-saxon du Règlement Général sur la<br />
Protection des Données, entrera pleinement en effet.<br />
Mis sur le pas de tir par la Présidence luxembourgeoise du<br />
Conseil de l’Union européenne au second semestre 2015,<br />
ce texte fondateur a été adopté au Parlement européen au<br />
printemps dernier. Il va transformer durablement la manière<br />
dont sont exploitées les données à caractère personnel.<br />
« Le traitement des données à caractère personnel devrait<br />
être conçu pour servir l’humanité », ouvre le paragraphe<br />
4 du fameux règlement <strong>2016</strong>/679.<br />
Quantité de principes sont à considérer comme leviers pour<br />
ériger le nouvel édifice Data Protection : cadre harmonisé dans<br />
les pays de l’Union, qu’elle soit à 28 ou à 27, et applicable au-delà<br />
des frontières de l’Union pour les traitements « suffisamment »<br />
protégés, consentement explicite et droit d’objection, droit<br />
à l’oubli, notifications en cas de fuite, Privacy by design, nomination<br />
d’un DPO, amendes sévères,… l’enjeu est colossal.<br />
Comment appréhender ce chantier ?<br />
Les entreprises et les collectivités publiques ont devant elles<br />
une opportunité immense : celle de connaître mieux leurs clients<br />
et usagers et de leur présenter un passeport de confiance aux<br />
égards de leurs données personnelles. Ce fondement de « protection<br />
des données », qui repose tout autant sur la sécurité de la data<br />
que le respect de sa confidentialité, sera orchestré par un nouveau<br />
binôme de responsabilités dans les organisations : le CDO et le DPO.<br />
Le premier, le Chief Data Officer, aura à assurer que le pipeline de<br />
données les emmène dans l’univers Big Data. Intarissable, de cela on<br />
en est presque sûr, avec l’explosion du volume de données, par les<br />
machines, les objets, mais aussi l’imagination et les comportements<br />
de l’homme. Le CDO négociera, échangera, identifiera de nouveaux<br />
« gisements » et exploitera ces données à des fins d’analytique<br />
et de prises de décisions. Un métier d’explorateur au service de<br />
la stratégie de l’entreprise.<br />
Le second, le Délégué à la protection des données, ou DPO<br />
pour Data Protection Officer, vise à garantir la conformité.<br />
Il est le garant de l’application des dispositions légales<br />
et réglementaires en matière de protection des données<br />
à caractère personnel : il s’assure que toutes les conditions<br />
de sûreté sont réunies pour alimenter le pipe. Un métier de<br />
géologue… ou « d’égologue », l’expert du moi… Il en est de<br />
la loi.<br />
Doper dès aujourd’hui le DPO<br />
Il devient dès lors urgent de commencer à dresser le derrick<br />
des données personnelles. Toutes les organisations de plus<br />
de 250 employés devront tenir un registre Data Protection<br />
et nommer un correspondant ; le Data Protection Officer.<br />
Il est à noter aussi que les filiales (même de moins de 250<br />
personnes) d’un groupe d’entreprises auront à rapporter<br />
à leur maison-mère leurs pratiques en la matière.<br />
Le premier point sera donc de désigner l’architecte de la Data<br />
Privacy. Souvent recruté dans les experts de la Compliance<br />
de l’entreprise, plus que dans la sécurité de l’information<br />
ou dans la chaîne de fonctions digitales, le DPO devra<br />
inventorier et cerner le périmètre des données personnelles<br />
que l’entreprise détient et les traitements qui en sont faits.<br />
Il s’agira de localiser les réceptacles de données de type<br />
nominatif, d’identifiants, d’adresses IP, de cookies, éléments<br />
de géolocalisation… des « personnes physiques identifiées<br />
ou identifiables », et autres éléments au sens large exprimé<br />
dans l’article 4, §1. Le DPO devra aussi en connaître les<br />
usages, que le législateur européen exprime comme étant<br />
les traitements, soit toute opération ou chaîne d’opérations,<br />
automatisée ou non, qui vise à – et la liste est exhaustive –<br />
« la collecte, l’enregistrement, l’organisation, la structuration,<br />
la conservation, l’adaptation ou la modification, l’extraction,<br />
la consultation, l’utilisation, la communication par transmission,<br />
la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition,<br />
le rapprochement ou l’interconnexion, la limitation, l’effacement<br />
ou la destruction » de données à caractère personnel.<br />
Bref, absolument tous les flux et opérations impliquant des<br />
données personnelles.<br />
En deuxième lieu, le DPO devra mettre en miroir<br />
l’impact spécifique pour son entreprise. Il s’assurera<br />
que son action met l’entreprise à l’abri du couperet<br />
des sanctions en cas de violation délibérée ou par<br />
négligence, qui peuvent atteindre jusqu’à 4% du<br />
chiffre d’affaires mondial de l’entreprise ou 20 millions<br />
d’euros – le montant le plus élevé étant retenu.<br />
Il consolidera les règles de rétention, les spécificités<br />
industrielles ou règlementaires sectorielles (on<br />
pense ici au contexte spécifique des secteurs de la<br />
finance, de la santé, du commerce,…), les traitants et<br />
sous-traitants, les procédures déjà instaurées sur le<br />
consentement, la communication sur la finalité des<br />
collectes, les mesures et mécanismes envisagés pour<br />
faire face aux risques de sécurité, etc… L’analyse<br />
d’impact devra être conduite.<br />
Enfin, le DPO assistera son entreprise dans<br />
l’adoption d’une vision enthousiaste et optimiste du<br />
bon usage des données personnelles ; certain qu’à<br />
la fois la sécurité juridique de l’organisation sera<br />
garantie mais plus encore que le nouveau pipeline<br />
de confiance entre les consommateurs et autres<br />
utilisateurs de l’entreprise sera un élément essentiel<br />
de l’approvisionnement en énergie de sa société.<br />
L’opportunité est grande, le défi est à la hauteur<br />
« Chaque acte compte », affirme Yves Reding dans<br />
un livre blanc « Data Protection » publié cet été<br />
par EBRC, disponible sur demande. Dans sa mission,<br />
visant à faire émerger un cadre de confiance au<br />
cœur de l’économie digitale européenne, EBRC<br />
défend pleinement ces valeurs qui doivent aussi<br />
permettre au Luxembourg d’être le moteur de cette<br />
dynamique vertueuse.<br />
Plus d’infos :<br />
www.cnpd.lu | www.adpl.lu | www.privacyshield.gov<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
64<br />
#Technology | Data<br />
#Technology | Data<br />
65<br />
LES ENJEUX ET DÉFIS<br />
PORTÉS PAR LA COLLECTE<br />
DES MÉTADONNÉES PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />
Dans un monde ultra connecté où l’on recense autant de cartes SIM que de personnes soit plus de 7,3 milliards,<br />
la masse de données collectées, notamment par les géants du web, ne cesse d’augmenter. Cependant, c’est désormais<br />
aux métadonnées que s’intéressent ces mastodontes, et celles-ci impacteront sans aucun doute les individus et les<br />
entreprises. Pour <strong>BEAST</strong>, Renaud Vanderoost, Information & Governance Expert chez POST Luxembourg présente<br />
les différents enjeux et défis qui découlent de l’avènement des métadonnées.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
«La métadonnée permet de décrire une information, un objet, une<br />
utilisation» débute Renaud Vanderoost, avant de préciser : «Il n’y a pas de<br />
distinction brutale avec une donnée dite « classique » car une métadonnée,<br />
comprenez la façon dont les gens consultent l’information, par exemple via<br />
un article de presse, devient à son tour une donnée». Effectivement, ces<br />
dernières années, c’est bien la façon dont les gens prennent connaissance<br />
de l’information qui intéresse les acteurs du monde du web ; recoupé avec<br />
d’autres métadonnées, cela peut devenir un outil formidable. Facebook,<br />
Google, Twitter le font automatiquement, nous en sommes conscients,<br />
car lors d’une inscription sur de tels sites ou réseaux sociaux, impossible<br />
d’ignorer les conditions d’utilisation. Même si la façon dont le réseau social<br />
créé par Mark Zuckerberg utilise ces métadonnées est très floue, les<br />
possibilités sont illimitées selon Renaud Vanderoost. «Elles pourront par<br />
exemple être utilisées à des fins de prévention des risques pour les<br />
sociétés d’assurance, en ayant plus d’informations sur leur public cible,<br />
mais également par tout type d’entreprise commerciale qui souhaite<br />
avoir des informations de qualité sur sa cible».<br />
Pour le spécialiste de la documentation et de l’optimisation des flux<br />
d’informations, le constat est sans appel : «Aujourd’hui, il est très<br />
facile pour les sociétés qui collectent de telles métadonnées d’avoir<br />
un aperçu extrêmement précis de la vie des individus… comme des<br />
entreprises». Concernant la collecte de masse, Renaud Vanderoost cite<br />
l’exemple d’une application météo : l’application affiche la température,<br />
mais suit également vos déplacements, et, recoupées avec les informations<br />
que certaines sociétés collectent, l’intérêt des métadonnées est alors grandissant.<br />
«Connaître simplement les endroits où vous vous rendez n’est pas forcément utile,<br />
mais une fois que l’on peut vous identifier, que l’on connait votre adresse e-mail<br />
et que l’on sait pour qui vous travaillez, on a effectivement une vue quasi globale<br />
de vos faits et gestes, au jour le jour» ajoute Renaud Vanderoost. Et le marché<br />
des métadonnées existe déjà : certaines rachètent ces informations à Google, Apple,<br />
Facebook, mais aussi aux applications telles qu’Angry Birds ! Pour l’expert de POST<br />
Luxembourg, ces métadonnées ne constituent pas de danger quand il s’agit d’une utilisation<br />
personnelle : «Les contenus des sites marchands seront personnalisés, le véritable danger réside dans<br />
le fait qu’elles soient stockées : quelle utilisation en fera-t-on dans 5 ou 10 ans ?» s’interroge Renaud Vanderoost.<br />
«Par contre, il y a un véritable danger d’espionnage industriel» précise celui qui officie chez POST depuis maintenant 4 ans,<br />
en précisant que si l’on récoltait des métadonnées sur le comportement de la flotte de commerciaux d’une entreprise en traçant<br />
leur GSM, on pourrait avoir une bonne idée du fonctionnement de cette société. La protection totale est alors presque impossible,<br />
à moins de supprimer toutes les applications des devices. Les entreprises, pour se protéger, doivent avant tout se poser les bonnes<br />
questions, et cela passe par une prise de conscience : «quelles informations sont sensibles au sein de ma société ? Quelle est ma<br />
valeur ajoutée par rapport à mes concurrents ?».<br />
Comme le confirme Renaud Vanderoost, il ne suffit<br />
plus de protéger son bâtiment ou son système<br />
d’informations à partir du moment où tous les employés<br />
ont des smartphones et des tablettes. Il suggère<br />
ainsi d’intégrer ces problématiques dans toutes les<br />
politiques de sécurité et éventuellement d’avoir<br />
une personne dédiée qui identifie l’ensemble des<br />
métadonnées qui pourraient être collectées, ainsi que<br />
leur impact potentiel. Un travail de longue haleine, mais<br />
sans doute nécessaire selon Renaud Vanderoost. «Mais,<br />
comme toute nouvelle technologie, les bénéfices de<br />
l’utilisation de ces métadonnées peuvent être énormes,<br />
notamment en terme de santé publique» souligne-t-il.<br />
En effet, le fait de collecter autant de données sur la<br />
vie quotidienne ou les produits achetés et consommés,<br />
permettra probablement de détecter des maladies de<br />
manière précoce. Autre point important, aujourd’hui<br />
ce sont les algorithmes qui donnent leur valeur aux<br />
métadonnées : «Ces moulins à données vont continuer<br />
à apparaître et il est fort probable qu’émerge un<br />
véritable marché des algorithmes». Cependant, ils ne<br />
vont pas faire disparaître les données, les uns ne se<br />
substituant pas aux autres.<br />
La législation sur la protection des données<br />
personnelles a, quant à elle, été mise à jour en 2015,<br />
et le Luxembourg s’inscrit dans cette tendance de<br />
règlementation. Il est cependant important de rappeler<br />
que cette loi n’interdit en aucun cas l’utilisation des<br />
données personnelles, elle la règlemente en mettant<br />
un principe de proportionnalité dans leur utilisation.<br />
Par contre, lors de l’inscription à un réseau social,<br />
chaque utilisateur accepte les conditions d’utilisation<br />
des données, mais la manière dont ces sites utilisent les<br />
métadonnées reste un mystère. «Nous pourrons peutêtre<br />
déterminer un jour que la proportionnalité n’a pas<br />
été respectée, mais aujourd’hui, nous ne connaissons<br />
pas l’utilisation exacte qui en est faite. Il est donc<br />
difficile d’agir» ajoute Renaud<br />
Vanderoost. Une vision plus<br />
claire est donc nécessaire<br />
: «Est-ce que les photos<br />
que je poste sur un<br />
réseau social peuventelles<br />
être utilisées pour<br />
augmenter le prix de<br />
mon assurance voire<br />
même me coûter un<br />
emploi ?». La question<br />
mérite d’être posée.<br />
Renaud VANDEROOST<br />
Information & Governance<br />
Expert<br />
POST Luxembourg<br />
© Shutterstock - SFIO CRACHO<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
66<br />
#Technology | Cybersecurity<br />
#Technology | Cybersecurity<br />
67<br />
L’ÉQUIPE SAGS DE TELINDUS :<br />
«PENSER COMME UN ATTAQUANT»<br />
PAR MICHAËL RENOTTE<br />
A l’heure du cloud et de la mobilité, il est devenu impératif d’impliquer tous les acteurs de l’entreprise dans<br />
le développement d’une véritable culture de la sécurité, tout en tenant compte des ressources budgétaires et<br />
humaines disponibles. Pour comprendre cela, nous avons rencontré quatre membres du pôle Ethical Hacking du<br />
département Security Audits and Governance Services (SAGS) de Telindus, une équipe d’experts en cybersécurité<br />
chargés d’identifier les risques en sécurité de l’information et de les prévenir. Leurs missions d’audit les amènent<br />
régulièrement à revêtir le costume d’un cybercriminel et à utiliser les mêmes techniques. Nous avons abordé avec eux<br />
quelques-uns des enjeux de la sécurité numérique.<br />
Assurer sa sécurité pour un budget maîtrisé<br />
Transformation digitale, cloud et mobilité tirent vers le haut les<br />
dépenses en sécurité de l’information. Le cabinet Gartner estime<br />
ainsi à 4,7% la hausse globale des budgets consacrés en 2015<br />
par les sociétés à la protection de leurs actifs numériques.<br />
Pourtant, des actions ciblées, adaptées à la taille de l’entreprise,<br />
à son environnement et aux ressources dont elle dispose<br />
permettent déjà d’identifier et de mettre sous contrôle les risques<br />
majeurs auxquels elle est exposée. «La défense périmétrique<br />
constitue un moyen abordable de sécuriser une infrastructure»,<br />
explique Bruno Rubin. «On peut voir cette première ligne de<br />
défense comme un mur d’enceinte qui englobe toutes les<br />
ressources IT de l’entreprise et lui permet de s’isoler de l’extérieur.<br />
Une organisation au budget limité peut tout miser sur la défense<br />
périmétrique et l’activer avec ses propres ressources.»<br />
Un audit technique, sous la forme d’un test d’intrusion opéré<br />
par l’équipe SAGS de Telindus, permet entre autre de valider la<br />
qualité de la défense périmétrique en place. «Ce type de test<br />
permet à l’entreprise de se rendre compte de la visibilité qu’elle<br />
offre depuis l’extérieur sur ses ressources et de corriger les<br />
vulnérabilités éventuelles», résume Joany Boutet.<br />
Services cloud : allier flexibilité et sécurité<br />
L’une des inquiétudes les plus souvent exprimées par les<br />
entreprises qui s’apprêtent à franchir le cap de la migration vers<br />
le cloud concerne la sécurité de leurs données et applications.<br />
«La crainte d’être exposé à davantage de danger ou d’insécurité<br />
dans le cloud est une idée reçue», affirme Damien Gitter.<br />
«Le cloud de Telindus, par exemple, repose sur des datacentres<br />
installés au Luxembourg, ce qui offre une solide garantie<br />
tant en matière de localisation des données que de cadre<br />
réglementaire. Les équipements dédiés aux différents clients<br />
y sont soigneusement confinés, ce qui évite tout croisement<br />
de données». L’équipe SAGS de Telindus effectue régulièrement<br />
des tests de ségrégation et d’intrusion sur les équipements de<br />
sécurité de ces datacentres. «Cet audit est l’une des exigences<br />
de la certification ISO 27001 que détient Telindus», précise<br />
Damien Gitter.<br />
La certification ISO 27001 permet aux prestataires de démontrer<br />
à leurs clients et leurs partenaires qu’ils ont mis en œuvre un<br />
ensemble cohérent de bonnes pratiques en matière de sécurité<br />
des infrastructures, des données et des applications. Cette<br />
norme précise un grand nombre de fondamentaux en matière de<br />
politique de sécurité, de sécurité du personnel, de contrôle des<br />
accès, etc. Un fournisseur de services cloud certifié ISO 27001<br />
se présente donc immédiatement comme un partenaire de<br />
confiance. Il assure une gestion efficiente de ses infrastructures,<br />
des mesures de sécurité rigoureuses, un pilotage efficace des<br />
incidents et des processus solides, le tout à travers une approche<br />
par les risques pour justifier et prioriser les investissements.<br />
Ces services de cysécurité trouvent un prolongement naturel<br />
dans le Security Operations Center de Telindus. «Le SOC assure<br />
un service sans interruption, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24,<br />
qui couvre aussi bien le simple monitoring de ressources que<br />
la détection d’attaques plus complexes», ajoute Damien Gitter.<br />
La mobilité, une aubaine pour les pirates ?<br />
Le talon d’Achille des équipements actuels - laptops, tablettes<br />
et smartphones - tient à ce qui fait leur polyvalence : leur nature<br />
hyper-mobile. Il arrive encore que les ordinateurs portables des<br />
employés ne soient pas suffisamment protégés au regard de<br />
l’importance des données de l’entreprise qu’ils contiennent.<br />
Parfois la faiblesse vient aussi de l’infrastructure de sécurité<br />
du réseau d’entreprise. Ils sont dès lors vulnérables face à des<br />
malwares plus ou moins sophistiqués, des supports de stockage<br />
externe contaminés ou des contenus web malveillants. Il se peut<br />
également que l’utilisateur ait recours à son propre matériel,<br />
non sécurisé, pour se connecter au réseau Wi-Fi de l’entreprise,<br />
ce qui constitue une violation des bonnes pratiques de sécurité<br />
de nombreuses entreprises.<br />
Les hackers cherchent à identifier le maillon le plus faible de<br />
la chaîne de sécurité informatique d’une société. Dès lors, rien<br />
d’étonnant à ce qu’ils visent de plus en plus souvent ces points<br />
d’accès, vulnérables à de nouveaux types d’attaques. Il peut<br />
aussi bien s’agir de variantes de logiciels d’extorsion existants<br />
(ransomware) que de vecteurs d’attaque plus furtifs, qui ont pour<br />
but de contaminer l’ordinateur portable afin de pouvoir infecter<br />
par rebond le réseau et les autres ressources de l’entreprise.<br />
«Les appareils mobiles sont souvent mal protégés et la<br />
configuration Wi-Fi des laptops n’est pas systématiquement<br />
pensée pour assurer une sécurité optimale. Les uns comme les<br />
autres sont susceptibles de permettre à un individu malveillant<br />
de récupérer des identifiants et de se connecter au réseau de<br />
l’entreprise. Les nombreux tests effectués par notre équipe<br />
en témoignent», rapporte Joany Boutet. La solution passe,<br />
notamment, par la mise en place d’une plateforme de MDM<br />
(Mobile Device Management) qui permet de gérer, contrôler et<br />
sécuriser les appareils mobiles, professionnels ou personnels,<br />
qui ont accès aux données de l’entreprise.<br />
«Mais d’autres points d’entrée sont à considérer, qu’ils soient de<br />
nature informatique - sites internet, postes de travail virtuels,<br />
solutions web d’accès au courrier électronique - ou physique<br />
- copies de badges RFID (Radio Frequency Identification), accès<br />
aux bâtiments», souligne Valentin Lacave. «C’est pour ces raisons<br />
que le centre de formation de Telindus propose aux entreprises<br />
des séances de sensibilisation à destination de différents profils<br />
d’utilisateurs dans le but d’éveiller ceux-ci aux dangers les<br />
plus courants : crack de mots de passe, usurpation d’identité<br />
par e-mail, interception de contenus d’e-mail, détection<br />
de phishing (hameçonnage) ou encore interception de mots de<br />
passe Facebook.»<br />
Bonnes pratiques<br />
La prévention des incidents et des attaques relève souvent<br />
de réflexes simples, qui concourent à une protection globale<br />
de l’entreprise. «Chaque acteur a un rôle à jouer pour garder<br />
le contrôle de la chaîne de sécurité de bout en bout», explique<br />
Bruno Rubin. «Outre les conseils que vient d’énoncer Bruno,<br />
l’utilisateur doit garder à l’esprit que le PC portable qui lui a été<br />
confié par l’entreprise n’est pas un ordinateur personnel: il ne doit<br />
en aucun cas y installer des jeux, effectuer des téléchargements<br />
illégaux, utiliser des solutions de partage de fichiers cloud comme<br />
Dropbox pour des informations corporate classifiées, ou … laisser<br />
y accéder ses enfants!» explique Valentin Lacave.<br />
«Quant à l’entreprise, en plus des mesures de protection physique,<br />
elle doit adopter une bonne gestion des besoins des utilisateurs et<br />
de leurs droits, en prêtant une attention particulière aux acquits trop<br />
élargis.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
68<br />
#Technology | Cybersecurity<br />
L’équipe informatique doit mettre en place des solutions<br />
sûres pour le partage des fichiers et envisager de chiffrer<br />
les données les plus précieuses. La politique des mots de<br />
passe prévoira le changement de ces derniers par défaut<br />
ou de les tester au moment de la mise en production du<br />
système.<br />
Les mots de passe doivent être stockés sous une forme<br />
hachée non-réversible afin que les données entrées en clair<br />
à l’origine ne soient pas récupérables à partir du résultat»,<br />
termine Valentin Lacave.<br />
L’amélioration continue, pierre angulaire<br />
de toute politique de sécurité<br />
La mise en œuvre d’une politique de sécurité ne se<br />
déroule pas dans un laps de temps déterminé. Il s’agit d’un<br />
processus d’amélioration continue. «Le responsable de la<br />
sécurité profitera pleinement de l’assistance d’un tableau<br />
de bord parfaitement adapté afin d’assurer un déploiement<br />
conforme aux attentes et de mesurer efficacement<br />
la performance des solutions sélectionnées dans une logique<br />
de progrès constant. Cette dernière recommandation est<br />
trop souvent négligée, et c’est une erreur», constate Bruno<br />
Rubin.<br />
Telindus préconise d’adopter une démarche d’amélioration<br />
continue de la sécurité, telle que définie dans la norme<br />
ISO 27001, qui permet d’assurer l’efficacité du dispositif de<br />
sécurité face à l’évolution des menaces. La norme prévoit<br />
trois types d’actions permettant de contrôler, de corriger ou<br />
d’améliorer les mesures de sécurité mises en place : les audits<br />
internes périodiques, les contrôles internes - inopinés<br />
mais plus ciblés – et les revues de direction. «L’idée n’est<br />
pas de lancer de grands projets et des investissements<br />
conséquents, mais plutôt de motiver tout un chacun afin<br />
que la recherche de l’amélioration continue devienne un<br />
réflexe de tous les instants et de toutes les situations.<br />
L’amélioration continue est véritablement la pierre angulaire<br />
de toute approche de sécurité qui se respecte», conclut<br />
Joany Boutet.<br />
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L’ANTHROPOCÈNE OU L’HUMANITÉ<br />
À L’ÈRE DIGITALE<br />
PAR MICHAËL RENOTTE<br />
«Souvent, nous pensons que la révolution numérique n’est faite que de réseaux sociaux et de smartphones. Mais elle<br />
est beaucoup plus que cela. La révolution que nous vivons aujourd’hui a pour nom Anthropocène. Cela signifie que<br />
l’écosystème dans lequel nous vivons connaît un changement radical». C’est en ces termes que s’est exprimé Gilles<br />
Babinet, Champion numérique français auprès de la Commission européenne, lors de la conférence qu’il a donnée au<br />
symposium ICT Spring <strong>2016</strong>. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’une interview croisée, aux côtés d’Olivier Lemaire,<br />
EMEIA Telecom Leader chez EY. Tous deux nous ont fait part de leur expérience des écosystèmes numériques.<br />
Que conseilleriez-vous aux décideurs politiques soucieux<br />
de soutenir le développement de l’économie digitale?<br />
«Voilà quatre ans que j’étudie les caractéristiques<br />
des écosystèmes qui réussissent. A l’échelle<br />
mondiale, peu d’écosystèmes connaissent des<br />
niveaux d’émergence très développés. Il y en a<br />
quelques-uns aux Etats-Unis, à New-York, en<br />
Californie et dans la région de Boston. Le Royaume-Uni annonce<br />
plus de 10 points de PIB issus du digital. Le Danemark est le<br />
premier de la classe pour le DESI, l’index économique et social<br />
de l’Union Européenne. Et même si l’on dispose de moins de<br />
données à son sujet, Israël fait clairement partie des happy few.»<br />
«Le dénominateur commun à toutes ces régions, ce sont les fonds<br />
publics qui y sont massivement injectés. A l’exception d’Israël,<br />
c’est aux Etats-Unis que l’Etat investit le plus d’argent dans<br />
l’écosystème numérique, beaucoup plus que partout ailleurs :<br />
les fonds publics destinés à l’innovation s’élèvent à 130 milliards<br />
de dollars chaque année, à travers des fonds d’investissements<br />
et des organismes fédéraux comme le DARPA, Caltech ou le<br />
Département de la Défense, entre autres initiatives.»<br />
«Ces pays ont également développé des systèmes éducatifs de<br />
très bonne qualité, y compris au niveau secondaire et souvent<br />
dès le primaire, le plus emblématique d’entre eux étant le<br />
Danemark. Mais des institutions prestigieuses comme Oxford<br />
ou Yale ne sont pas en reste, d’autant qu’elles ont tissé des<br />
relations étroites avec un vaste maillage de start-ups.»<br />
«Une telle densité d’universitaires, d’innovateurs et de sources<br />
de financement permet à ces écosystèmes de développer<br />
des clusters de taille critique et de créer des interactions qui<br />
génèrent de la valeur. Ces trois paramètres sont systématiques<br />
et je ne les ai détectés nulle part ailleurs.»<br />
«Par ailleurs, si je reprends les trois critères évoqués par Gilles,<br />
le Luxembourg s’est bien développé ces deux dernières années<br />
en termes de sources de financements. En effet, nous avons vu<br />
apparaître de nouveaux venture capitalists ainsi que plusieurs<br />
initiatives politiques, voire des partenariats publics-privés tels<br />
que le Digital Tech Fund.»<br />
Le Luxembourg compte-t-il néanmoins certaines réussites à son<br />
actif, par rapport à son importance relative?<br />
Oui, nous avons connu quelques « success<br />
stories » : il y a eu Skype, RTL ou SES dans le<br />
passé ainsi que quelques sociétés dans les TIC<br />
ou le Fintech, Dans le Fintech particulièrement,<br />
le Luxembourg est idéalement positionné en tant<br />
que place financière de renommée mondiale. Des start-ups telles<br />
que Digicash, Bitstamp, SnapSwap et bien d’autres l’ont bien<br />
compris et sont aujourd’hui des start-ups clés de l’écosystème<br />
Fintech.<br />
Mais je pense néanmoins que l’éducation est un facteur clé que<br />
nous devons développer davantage. Dans la lignée de la politique<br />
gouvernementale, de nombreuses initiatives du secteur privé<br />
ont vu le jour, engendrant un intérêt grandissant de la part des<br />
investisseurs. De nouvelles belles années de réussite se profilent<br />
donc à l’horizon. » Quels bénéfices le consommateur et le citoyen<br />
peuvent-ils tirer de la révolution digitale?<br />
«Habituellement, lorsqu’apparaissent des changements<br />
importants, c’est suite à des gains de productivité<br />
massifs. Ce qui étonne tous les observateurs, c’est<br />
qu’ici, il n’y a pas de gain de productivité. C’est<br />
le grand débat aux Etats-Unis où certains analystes estiment<br />
que les gains de productivité ne sont pas perçus parce que,<br />
pour le moment, ils ne sont que domestiques : achats de billets<br />
d’avion, consultation d’encyclopédies en ligne, utilisation de<br />
moteurs de recherche,… ce sont des gains de productivité<br />
domestiques. Le premier bénéfice pour le consommateur,<br />
c’est que les nouveaux moyens numériques lui facilitent<br />
la vie quotidienne, c’est aussi simple que cela. C’est ce que les<br />
start-ups cherchent à offrir au consommateur même si elles<br />
tentent, dans une moindre mesure, de lui faire gagner de<br />
l’argent. La première conséquence du phénomène FinTech, c’est<br />
la réduction des marges de l’ensemble des acteurs par la création<br />
d’un niveau de concurrence supérieur. Les enjeux des fonds<br />
propres, que l’on pensait être des barrières inamovibles, s’avèrent<br />
être des tigres de papier et de nombreuses entreprises ont<br />
«Nous assistons en fait à un phénomène assez étonnant de<br />
déflation : d’une part, il n’y a pas de gain de productivité,<br />
l’inflation reste donc faible. Sur le plan microéconomique,<br />
le salarié s’appauvrit et, parallèlement, le consommateur<br />
s’enrichit. C’est de cette manière que le système parvient à<br />
tenir. Aux Etats-Unis, 70 millions de personnes ont un niveau<br />
de vie inférieur à celui de 2008 et 60 millions de familles vivent<br />
avec des tickets alimentaires. Si cela n’engendre pas une tension<br />
insupportable, c’est parce qu’on leur restitue du pouvoir d’achat<br />
par le numérique.»<br />
«Il faut l’admettre: ce paradoxe est intimement lié à la révolution<br />
digitale et à la concentration des moyens de production dans<br />
les plateformes, notamment financières. La dé-corrélation du<br />
capital et du travail date de 1986, c’est-à-dire du début de la<br />
globalisation des marchés financiers, ce qui a autorisé des effets<br />
de levier beaucoup plus conséquents et des gains beaucoup<br />
plus concentrés. Cette période a vu aussi apparaître les<br />
prémisses de la révolution digitale dont la première conséquence<br />
a été la concentration du capital. Et ce phénomène est appelé<br />
à s’accélérer. Je n’en veux pour preuve que l’accroissement du<br />
nombre de milliardaires.»<br />
Le progrès technique s’est toujours accompagné d’une<br />
transformation des métiers. N’assiste-ton pas à la mise à mal de<br />
segments vulnérables à la destruction créatrice mise jadis en<br />
évidence par Schumpeter et réactualisée par l’avènement du<br />
commerce numérique ?<br />
«À l’époque du Gilded Age aux Etats-Unis,<br />
période marquée par une longue prospérité dans<br />
de nombreux domaines, on a vu des fortunes<br />
incroyables se constituer, redistribuées par la suite<br />
avec le fordisme. Mais le fordisme, c’était quasiment<br />
une vision politique, ou au moins un calcul économique<br />
comparable, toutes proportions gardées, avec l’instauration d’un<br />
salaire minimum. On n’observe rien de ce genre aujourd’hui.»<br />
«Avec la bulle Internet du début des années<br />
2000, il y a eu énormément de destruction de<br />
valeur avant une reconstruction. Il faut aussi en<br />
percevoir les aspects positifs : l’Internet dont<br />
nous jouissons aujourd’hui date de cette époque.<br />
Il faut comprendre que, malgré les phénomènes de bulles, on<br />
ne recule pas, on continue à avancer. Le point marquant de<br />
la révolution digitale, selon moi, c’est le gain de temps apporté<br />
par le numérique : nous réservons aujourd’hui nos vacances en<br />
quelques clics et nous effectuons un virement en moins d’une<br />
minute.»<br />
de services puissent mettre en avant leurs disponibilités et que<br />
leurs clients puissent en bénéficier. Le consommateur est de<br />
moins en moins intéressé par la possession d’un bien, un CD<br />
musical, par exemple : il lui préfère l’usage à travers l’écoute en<br />
ligne. D’un autre côté, se pose la question de la durabilité. Vaut-il<br />
mieux choisir la consommation électrique d’un data centre ou les<br />
ressources nécessaires à la fabrication d’un CD ? L’avènement<br />
du numérique pourrait bel et bien nous donner l’illusion d’un<br />
monde plus durable et d’une économie de ressources, ce qui<br />
n’est pas nécessairement le cas.»<br />
La digitalisation croissante va de pair avec la multiplication des<br />
points d’entrée pour les cybercriminels : hacktivistes, voyous,<br />
gouvernements, intelligence économique, voire terroristes…<br />
«A nouveau pouvoir, nouvelle menace. C’est<br />
le propre des révolutions technologiques : l’invention<br />
de la poudre à canon, comme celle de l’automobile,<br />
a nécessité la mise en place de conventions.<br />
Le gros enjeu qui transparaît ici est celui de la<br />
souveraineté. En tant qu’individu, est-ce moi qui décide de ce<br />
que je fais de mes données ? En tant qu’entreprise, avonsnous<br />
une bonne compréhension de notre capacité à obtenir<br />
un avantage compétitif et ne pas nous faire désintermédier par<br />
des gens qui pourraient intercepter et analyser nos données en<br />
pénétrant dans nos systèmes d’information ? Et en tant qu’Etat,<br />
est-ce que nous prenons nos décisions de façon souveraine<br />
ou sommes-nous vassalisés par des gens qui savent tout sur<br />
nous, comme cela est apparu à l’occasion de la révélation de<br />
l’espionnage d’Angela Merkel par la NSA ? La révolution digitale<br />
bouleverse les doctrines pour les grandes entreprises et pour les<br />
états en matière de souveraineté.»<br />
«Cette problématique est appelée à prendre<br />
une importance croissante. EY a consacré une<br />
étude à quatre possibilités de développement<br />
technologique. L’une des hypothèses, celle<br />
d’un monde paranoïaque et sécuritaire, a été<br />
considérée comme totalement néfaste pour l’innovation. Il faut<br />
trouver le juste équilibre dans un monde de plus en plus exposé<br />
à la cybercriminalité et ou l’utilisation des données, mêmes<br />
personnelles, deviendra de plus en plus fréquente. Il ne faut pas<br />
tarder à opérer une réflexion sur ce sujet, sous peine de laisser<br />
se développer un monstre incontrôlable.»<br />
«La digitalisation permet cependant de maximiser l’utilisation<br />
«Je suis d’accord avec Gilles pour souligner<br />
des ressources. C’est de cette manière que fonctionne Airbnb.<br />
l’importance de l’éducation, souvent oubliée<br />
La digitalisation permet d’optimiser l’utilisation des capacités et<br />
lorsque l’on traite des écosystèmes performants.<br />
de régulariser les pics et les creux d’exploitation. Il s’agit en fait<br />
C’est un élément moins développé au Luxembourg,<br />
de mieux utiliser les capacités disponibles. C’est précisément la<br />
dans la mesure où notre université est fort jeune.<br />
notion d’économie de partage, qui consiste à créer des plateformes<br />
Cela prendra peut-être du temps, mais je pense que<br />
le Luxembourg pourra se targuer d’être une «start-up nation»<br />
en ligne et mobiles pour que les propriétaires et prestataires<br />
le jour où nous aurons des spin-off régulières en provenance<br />
de l’université. Aujourd’hui, nous commençons à avoir des<br />
écoles de développeurs, qui, jusqu’il y a peu, manquaient<br />
à l’écosystème.»<br />
investi des segments de haute valeur. La conséquence de cela,<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> c’est bien la baisse des marges au bénéfice du consommateur.»<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
72<br />
#Food | Gaspillage Alimentaire<br />
#Food | Gaspillage Alimentaire<br />
73<br />
LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE<br />
SUIT SON COURS AU LUXEMBOURG<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Au Grand-Duché, le gaspillage alimentaire est désormais<br />
au cœur du débat. <strong>BEAST</strong> s’est intéressé à cette lutte<br />
nécessaire, en allant à la rencontre de la Ministre de<br />
l’Environnement, Carole Dieschbourg, afin d’évoquer une<br />
problématique à l’échelle européenne que son Ministère<br />
s’efforce de résoudre depuis plusieurs mois à travers de<br />
nombreuses initiatives.<br />
Six mois après l’étude sur le gaspillage alimentaire au Luxembourg,<br />
où en est-on ?<br />
La lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu transversal<br />
touchant plusieurs domaines : l’environnement, l’économie,<br />
la sécurité alimentaire, etc. Il est, dès lors, nécessaire de prendre<br />
des mesures en concertation avec les acteurs concernés.<br />
Un groupe de travail regroupant les principaux acteurs concernés<br />
par le gaspillage alimentaire s’est constitué. Il s’est fixé pour<br />
objectif de développer des stratégies pour les différents secteurs<br />
et de lutter ensemble contre les causes du gaspillage alimentaire.<br />
Dans les mois à venir, des actions phares élaborées par ce groupe<br />
seront mises en œuvre.<br />
Une conférence sur la réduction du gaspillage alimentaire dans<br />
la chaîne alimentaire, organisée par le Ministère de l’Agriculture<br />
et de la Protection des consommateurs en collaboration avec<br />
le Ministère de l’Environnement est organisée en octobre.<br />
On stigmatise souvent la distribution et la restauration collective,<br />
mais la responsabilité principale vient des consommateurs…<br />
Il ne faut pas stigmatiser, ni l’un, ni l’autre, mais sensibiliser<br />
et proposer des alternatives pratiques. C’est là notre mot d’ordre.<br />
En ce qui concerne les chiffres, l’étude « Aufkommen, Behandlung<br />
und Vermeidung von Lebensmittelabfällen im Großherzogtum<br />
Luxemburg » estime une quantité totale de 68.000 tonnes de<br />
déchets alimentaires éliminés chaque année par les ménages,<br />
la gastronomie, le commerce et la restauration collective, ce qui<br />
représente 123,7 kg par habitant par an. Ce sont 338 gramme de<br />
déchets alimentaires par consommateur et par jour. Le secteur<br />
le plus touché étant les ménages, suivis, dans l’ordre donné,<br />
de la restauration collective, de la gastronomie et du commerce.<br />
La majeure partie des déchets alimentaires provient des<br />
ménages, environ 90 kg par habitant par an y sont éliminés,<br />
ce qui représente environ 72% de la quantité totale de déchets<br />
alimentaires. Dans la majorité des cas, il s’agit de fruits et légumes,<br />
suivis de pain et produits de la boulangerie. Il ressortait déjà<br />
de l’analyse de la composition des déchets ménagers résiduels<br />
réalisée en 2013/2014 que 10% des déchets organiques étaient<br />
dans leur emballage d’origine et que leur date limite d’utilisation<br />
optimale (DLUO) n’a pas encore expiré et que 25% des déchets<br />
organiques étaient dans leur emballage d’origine tandis que leur<br />
DLUO a expiré.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
L’accent y sera mis à l’information et à la sensibilisation<br />
des consommateurs.<br />
Le commerce est responsable de 7,2% des déchets<br />
alimentaires et la restauration collective en représente 11,2%.<br />
L’étude conclut que la plupart des personnes interrogées du<br />
secteur professionnel sont sensibilisées à la problématique<br />
du gaspillage alimentaire, cherchent des possibilités<br />
d’amélioration ou ont déjà mis en place des programmes<br />
de réduction.<br />
Actuellement, nombre d’enseignes de la grande distribution<br />
s’investissent dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.<br />
Ainsi, des initiatives de prévention du gaspillage alimentaire<br />
sont mises en œuvre. Les mesures comprennent, entre autres,<br />
des réductions de prix pour des produits qui approchent de<br />
leur DLUO, leur remise gratuite ou à des prix réduits à leurs<br />
collaborateurs, la distribution de ces marchandises à des<br />
organisations caritatives ou la distribution à l’alimentation des<br />
animaux. Le gouvernement appuie les démarches du secteur.<br />
CAROLE DIESCHBOURG<br />
Ministre<br />
de l’Environnement<br />
Quelles sont les bonnes pratiques à recommander<br />
en la matière ?<br />
Il faut se donner des objectifs clairs à plusieurs<br />
niveaux et aborder les multiples obstacles, qui<br />
se posent à la réduction réelle. Du côté du<br />
consommateur, une meilleure connaissance de la<br />
durée de consommation des produits est de mise ;<br />
du côté de la distribution et de la restauration,<br />
il faut essayer d’influencer sur la façon de présenter<br />
et aussi valoriser les produits. Car toute action<br />
doit nécessairement mener vers plus de respect<br />
du produit et de tous les acteurs de la chaîne<br />
de production.<br />
Quelle est la feuille de route ?<br />
A la fin de l’automne, je présenterai le plan<br />
national de gestion des déchets qui comportera<br />
dans le domaine du gaspillage alimentaire plusieurs<br />
actions concrètes. Le Ministère de la Santé travaille<br />
ensemble avec la Chambre des métiers et l’Horesca<br />
sur l’élaboration d’une fiche pratique sur les aspects<br />
légaux en termes de dons alimentaires du secteur de<br />
la distribution. Par ailleurs, des campagnes communes<br />
d’information seront conduites afin de sensibiliser<br />
les consommateurs à un achat responsable.<br />
La possibilité d’une distribution systématique dans<br />
le secteur de la gastronomie d’un « doggy bag »<br />
sera également étudiée. D’autres actions sont en<br />
cours de préparation et seront mises en œuvre<br />
progressivement. Nous aimerions aussi rencontrer<br />
les différents secteurs pour élaborer ensemble<br />
d’autres actions.<br />
Comment faire pour que ce combat essentiel<br />
ne se banalise pas ?<br />
Il faut sensibiliser sur l’impact et les enjeux<br />
du gaspillage alimentaire. Tout d’abord, l’enjeu<br />
climatique et environnemental : au niveau européen,<br />
la quantité de nourriture gaspillée correspond<br />
à 17 % des émissions de gaz à effet de serre, soit<br />
28 % des ressources naturelles. Ensuite, il y a un<br />
enjeu moral : la nourriture actuellement gaspillée en<br />
Europe pourrait nourrir beaucoup de personnes.<br />
Finalement, il ne faut pas oublier que le gaspillage<br />
représente aussi un coût non-négligeable pour les<br />
ménages.<br />
© Shutterstock - Nomad_Soul<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
74 #Food | Eat local<br />
#Food | Eat local 75<br />
DES CONSOMMATEURS MIEUX<br />
INFORMÉS ET RESPONSABLES<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Entre la promotion des produits locaux et la lutte contre le gaspillage alimentaire, le Ministère de l’Agriculture,<br />
de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a un agenda très serré en cette fin d’année <strong>2016</strong>. <strong>BEAST</strong><br />
a néanmoins pu s’entretenir avec le Ministre Fernand Etgen afin d’aborder ces sujets brulants qui font l’actualité au<br />
Grand-Duché depuis maintenant quelques mois. Au programme : traçabilité des produits, TTIP ou encore les désirs<br />
des consommateurs.<br />
Monsieur le Ministre, la pétition n°668 visant à favoriser les<br />
produits de nos terroirs dans la restauration collective a été<br />
une des plus signées de l’année à la Chambre des Députés, sans<br />
surprise ?<br />
Pas vraiment, non ! Si la pétition a été déposée en mai <strong>2016</strong>,<br />
le programme gouvernemental prévoyait déjà en 2014 dans<br />
le chapitre consacré à mon ministère que le Gouvernement<br />
promouvra l’utilisation des produits du terroir de qualité<br />
et des produits biologiques dans les lieux de restauration<br />
collectifs qui fonctionnent sous tutelle étatique. Aujourd’hui,<br />
les consommateurs se basent sur des critères durables, sur la<br />
courte distance, et non plus seulement sur l’offre économique.<br />
Ayant reconnu la situation précaire du secteur agricole,<br />
j’ai réitéré ma volonté d’élaborer – entre autres - un modèle de<br />
cahier des charges qui permettra aux cuisines collectives visées<br />
(hôpitaux, maisons de retraite, écoles fondamentales, lycées,<br />
maisons de relais, crèches…) de favoriser les produits régionaux<br />
pour la préparation des repas dans ces établissements. Dès la<br />
fin de la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne fin<br />
2015, nous avons entamé des discussions avec les différents<br />
intervenants de la filière d’approvisionnement des produits<br />
alimentaires utilisés dans ces cuisines en vue d’analyser<br />
la situation, d’évaluer la faisabilité et d’acter les moyens de<br />
mise en œuvre nécessaires pour arriver à une utilisation<br />
systématique des produits régionaux dans toutes les cuisines<br />
collectives du pays. Il s’en suit un avant-projet de loi dont les<br />
grandes lignes seront présentées le 30 septembre <strong>2016</strong> aux<br />
groupements agricoles luxembourgeois, puis le texte sera discuté<br />
dans les semaines à venir avec les ministères et opérateurs<br />
de cuisines collectives concernés, avant d’être présenté à la<br />
Commission des pétitions de la Chambre des Députés. Ce projet<br />
n’aboutira que lorsque tous les acteurs seront à bord. Nous<br />
devons dès maintenant entamer une discussion profonde avec<br />
les cultivateurs, les transformateurs, les distributeurs, les écoles,<br />
etc.<br />
Le succès de la pétition n°668 m’a conforté dans ma volonté<br />
et dans ma démarche de légiférer en la matière. De prime<br />
abord, l’idée de cette pétition semble être facilement réalisable.<br />
Or, le sujet est beaucoup plus complexe qu’il ne semble.<br />
Beaucoup de facteurs jouent un rôle déterminant, tels que l’offre<br />
en quantités suffisantes en produits primaires, la logistique de<br />
livraison et de rassemblement de petites quantités disponibles,<br />
un prix équitable à travers toute la filière, etc.<br />
Parmi les arguments avancés, allant de la traçabilité à la qualité<br />
des produits, de leur empreinte carbone à l’impact sur l’emploi,<br />
quel facteur est selon vous le plus sensible ?<br />
Le facteur le plus sensible à mes yeux est d’arriver à pouvoir<br />
assurer à tous les acteurs de la chaîne alimentaire un prix<br />
équitable. Savez-vous que le consommateur ne dépense<br />
qu’environ 10% de son revenu net pour se nourrir ? Et que<br />
le producteur de lait reçoit moins de 30 cent pour un litre<br />
de lait, ce qui équivaut au prix qu’il recevait il y a trente ans<br />
déjà ? Il va de soi que les points mentionnés doivent être<br />
respectés tout au long de la filière, de la fourche à la fourchette.<br />
Or, garantir le respect de la sécurité alimentaire et de la<br />
durabilité a un certain prix et même si le consommateur<br />
commence à en devenir conscient, il me semble qu’il n’est pas<br />
toujours prêt à le payer. Il est important que le Gouvernement<br />
commence à accroître ses efforts de sensibilisation du grand<br />
public à une consommation responsable et mieux informée.<br />
C’est dans cette optique que mes services préparent<br />
actuellement un portail dédié à la consommation de produits<br />
alimentaires en mettant l’accent sur la production agricole et<br />
la sécurité alimentaire. Par ailleurs, je viens de mettre sur pied<br />
le magazine « GUDD ! » en collaboration avec le ministère de<br />
l’Environnement et le ministère de la Santé – un magazine qui<br />
sera distribué dans toutes les boîtes aux lettres – qui a pour<br />
vocation d’informer les consommateurs sur tous les aspects<br />
de la sécurité alimentaire et de l’environnement tout au long<br />
de la chaîne alimentaire. Nous devons guider les consommateurs<br />
dans une société de surconsommation et informer le grand<br />
public sur les défis d’une bonne nourriture.<br />
Si le marché devait s’ouvrir davantage, il y aurait également des<br />
risques sanitaires majeurs, au vu des pratiques de certains pays<br />
en matière d’OGM, d’hormones, d’antibiotiques, voire d’irradiation<br />
des denrées… La protection du marché est-elle avant tout celle<br />
des consommateurs ?<br />
Tous les produits vendus sur le marché communautaire doivent<br />
en principe répondre aux mêmes normes européennes relevant<br />
de la sécurité alimentaire, qu’ils proviennent d’un producteur<br />
européen ou d’un pays tiers. Par exemple la viande aux hormones<br />
est interdite en Europe, et elle le restera si TTIP voit le jour.<br />
Il en va de même pour bon nombre d’antibiotiques prohibés chez<br />
nous, qui sont pourtant autorisés dans différents pays hors UE.<br />
Nous avons au niveau du Conseil des Ministres européens<br />
de l’agriculture, avec la Commission, une position unanime<br />
et très claire : ces normes ne seront pas à disposition dans<br />
le cadre d’un quelconque accord commercial.<br />
Les importations alimentaires venant de pays où il y a<br />
moins de normes en matière de sécurité alimentaire et<br />
de protection de la nature peuvent poser problème.<br />
Il s’agit dès lors de maintenir un niveau élevé de contrôles.<br />
En Europe, nous avons un dispositif efficace et performant<br />
pour protéger les consommateurs, comme par exemple le<br />
système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et<br />
les aliments. Nous devons essayer d’avoir un dispositif de<br />
la qualité sécuritaire toujours croissant et l’UE doit être un<br />
trendsetter.<br />
La grande distribution a un rôle clair à jouer pour favoriser<br />
les produits locaux, mais les enseignes fonctionnent<br />
beaucoup en fonction de leur pays d’origine...<br />
Je pense qu’à la lumière de la libre concurrence et de la<br />
libre circulation des marchandises, la grande distribution est<br />
libre de son choix. In fine, c’est le consommateur qui décide<br />
ce qui se trouve dans les étalages des supermarchés, par<br />
son choix et par son opinion. D’où l’importance d’un<br />
consommateur mieux informé et responsable. Néanmoins,<br />
je ne cesse de sensibiliser la grande distribution à se tourner<br />
vers des produits agricoles régionaux, non seulement pour<br />
promouvoir une alimentation plus saine et qualitative, mais<br />
aussi pour contribuer à la lutte contre le changement<br />
climatique, par des circuits-courts de production,<br />
de transformation et de commercialisation. Un autre aspect<br />
qui pourrait en bénéficier est la réduction du gaspillage<br />
alimentaire en favorisant l’économie circulaire. D’ailleurs<br />
de plus en plus de distributeurs internationaux présents<br />
sur le marché luxembourgeois ont étendu leur offre dans<br />
ce contexte précis. Le consommateur averti ne veut pas<br />
forcément des produits bios, mais ils souhaitent qu’ils<br />
soient régionaux.<br />
Le 27 octobre, le Luxembourg se mobilise à votre initiative<br />
contre le gaspillage alimentaire, qu’attendez-vous de cette<br />
conférence à la Chambre de Commerce ?<br />
Je m’attends à ce que tout le monde sorte conscient de<br />
cette problématique, que chacun partage son expérience<br />
et que de nouvelles idées fusent pour pouvoir travailler<br />
ensemble avec les acteurs étatiques et communaux sur<br />
un certain nombre de projets à concrétiser dans un futur<br />
proche. Je crois que le consommateur et le grand public<br />
est très sensible à ce sujet. Cela doit avant tout l’informer<br />
et le sensibiliser parce que de toute la filière, c’est proche<br />
du consommateur que se situe la plus grosse dose de<br />
gaspillage. De plus, il faut discuter avec les distributeurs et<br />
les consommateurs concernant la publicité alléchante c’està-dire<br />
les emballages qui ne répondent pas aux exigences<br />
du consommateur. Celui-ci achète parfois 12 produits pour<br />
le prix de 10, alors qu’il n’en a pas nécessairement besoin.<br />
Le défi est énorme.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
© Oliv’images photographie
76<br />
#Food | Eat local<br />
Nous avons 9 milliards de personnes à nourrir d’ici l’an 2050 tout en respectant les ressources naturelles et nous devons essayer<br />
de penser aux générations futures sans trop surcharger les terrains agricoles.<br />
Vous avez accordé votre soutien au prochain Luxembourg Food Summit en février 2017, comment redonner plus de pouvoir et un<br />
prix équitable aux agriculteurs et éleveurs luxembourgeois ?<br />
J’espère que tous les acteurs des différents secteurs de l’alimentation s’y retrouveront pour mieux se fédérer et chercher des<br />
synergies en vue de développer un modèle d’agriculture et d’alimentation plus durable, sûr pour le consommateur et plus résiliant en<br />
cas de crises agricoles. Je pense que nous devons créer un vrai partenariat entre le producteur, la transformation, la distribution<br />
et le consommateur final. Pour cela nous avons besoin d’une approche intégrée tout au long des filières, basée sur la transparence<br />
des modes de production et de commercialisation : un rapprochement entre le producteur et le consommateur.<br />
Comment imaginez-vous l’agriculture luxembourgeoise - au sens large - en 2030 ?<br />
Agriculture<br />
•<br />
Catering<br />
•<br />
Crowdsourcing<br />
•<br />
Développement durable<br />
•<br />
Distribution<br />
•<br />
Elevage<br />
Equipements<br />
•<br />
F&B<br />
•<br />
Foodtech<br />
•<br />
Organismes de contrôle<br />
•<br />
Restauration collective<br />
•<br />
Sécurité alimentaire<br />
•<br />
Transformation<br />
Je suis convaincu qu’en 2030, l’agriculture luxembourgeoise sera préparée à l’ouverture des marchés, mais moins avec la production<br />
de produits primaires de masse. Nous envisageons plutôt une agriculture de qualité, produisant de manière durable, en protégeant<br />
la biodiversité, nos ressources en eau et en valorisant le travail de nos agriculteurs.<br />
A titre d’exemple je viens de finaliser un texte réglementaire qui prévoit des aides étatiques aux groupements de producteurs<br />
de produits agricoles qui participent à des systèmes de qualité et de certification. Les taux d’aide prévus varient non seulement<br />
en fonction du respect de critères de qualité mais aussi en fonction de critères du développement durable, du bien-être animal,<br />
de l’économie circulaire et finalement en fonction d’une répartition équitable des marges à travers de la chaîne alimentaire.<br />
En 2030, il faudra peut-être moins parler d’«agriculture luxembourgeoise», mais plutôt de «modèle alimentaire luxembourgeois»<br />
parce nous aurons réussi à trouver des synergies rentables et innovantes ensemble avec tous les acteurs du domaine de l’alimentation,<br />
de la fourche à la fourchette.<br />
7 FÉVRIER 2017<br />
HALL VICTOR HUGO, LUXEMBOURG<br />
Des conférences d’experts pour engager sur les débats majeurs. Une zone<br />
d’exposition pour promouvoir les acteurs locaux. La cérémonie des Luxembourg<br />
Food Awards qui récompenseront les meilleures pratiques de la filière.<br />
Informations & inscriptions : www.foodsummit.lu<br />
© Oliv’images photographie<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
78<br />
#Food | Eat local<br />
#Food | Eat local<br />
79<br />
Les jeunes générations tendent à se détourner de la viande et des<br />
produits carnés, car ils ne comprennent plus la logique industrielle<br />
rencontrée dans les campagnes. Comment percevez-vous ce choc<br />
quasi générationnel ? Comment y répondre ?<br />
Il s’agit d’une question épineuse. En effet, tant que la société<br />
ne sera pas prête à mettre le prix, les gens auront dans leurs<br />
assiettes ce qu’ils payent...Les clients qui achètent notre produit,<br />
qui est plus cher, certes, me confient qu’ils préfèrent manger<br />
moins de viande, mais être assurés qu’elle soit produite de façon<br />
naturelle, comme nous le proposons. La plupart des gens vous<br />
«C’EST LE<br />
CONSOMMATEUR<br />
QUI DÉCIDERA DE<br />
NOTRE FUTUR !»<br />
Hubert DE SCHORLEMER<br />
PAR FABIEN AMORETTI<br />
Les productions locales sont plébiscitées au<br />
Grand-Duché, notamment par les eurodéputés<br />
qui souhaitent voir leur consommation<br />
augmenter dans les cantines publiques,<br />
mais également par les enseignes de grande<br />
distribution qui font le pari du local. <strong>BEAST</strong> est<br />
parti à la rencontre d’Hubert de Schorlemer,<br />
qui élève quelques 200 vaches «Angus» dans<br />
le Mullerthal, en faisant un produit 100% local.<br />
diront qu’ils aimeraient avoir uniquement de l’élevage extensif,<br />
mais la majorité va quand même se rendre au supermarché pour<br />
avoir la viande la moins chère. L’agriculture, de nos jours, a dû<br />
s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Un agriculteur<br />
ne peut plus survivre avec des prix aussi bas qu’il y a 20 ans.<br />
Donc, selon moi, nous tendons fortement vers une agroindustrie<br />
où le consommateur sera prêt à payer plus pour des<br />
produits agricoles produits d’une manière proche de la nature.<br />
Finalement, c’est le consommateur qui décidera du futur !<br />
Et de son côté, le client doit accepter de ne pas pouvoir manger<br />
que du filet tout au long de l’année.<br />
© Getty Images - debibishop<br />
Vous défendez une philosophie d’élevage naturel, responsable, à l’opposé<br />
des pratiques de certains pays. Quels sont vos fondamentaux ?<br />
Il y a deux raisons : une économique et une passionnelle. Il faut être<br />
honnête, sans subsides pratiquement aucune exploitation du pays ne<br />
serait rentable... Avec le programme biodiversité pour les zones Natura<br />
2000, le ministère d’environnement a mis sur place un dispositif qui<br />
permet de gérer une exploitation extensive. Le fait que nous ayons trouvé<br />
en Delhaize un partenaire qui a cru au projet, et commercialise toute la<br />
bête et pas uniquement les quartiers arrières, fait de ce projet un projet<br />
unique en Europe, car il est d’un côté rentable pour les exploitants, et<br />
d’un autre côté, il protège la nature et développe la biodiversité.<br />
Puis, personnellement, j’adore la nature et cette façon de produire.<br />
Et j’ai monté ce projet car je suis persuadé que c’est une manière de<br />
sortir de la production classique, qui n’est finalement plus rentable dans<br />
notre pays.<br />
La nature, quand elle est respectée, offre une diversité bien différente,<br />
peut-on faire machine arrière et généraliser de telles pratiques en matière<br />
d’élevage ?<br />
Je pense que nous sommes actuellement au début d’une véritable<br />
transformation agricole. Par exemple, la façon dont je produis n’est<br />
probablement pas une solution qui peut être adaptée à toute l’agriculture<br />
et tous les producteurs. L’agriculture actuelle fournit des produits de<br />
bonne qualité à des prix très bas pour tout le monde : c’est ce qui est<br />
voulu par l’Union européenne et c’est donc ce qui fait qu’en Europe<br />
(pratiquement) tout le monde a assez à manger. Si on change cela, on<br />
touchera alors à un point important du pouvoir d’achat de la population…<br />
et ceux qui sont moins forts, vont en subir les conséquences.<br />
On entend également parler du label de reconnaissance de la marque<br />
Angus de Luxembourg...<br />
Effectivement. Notre bétail est élevé toute l’année en pâturage et en<br />
bordure de cours d’eau dans une des plus grandes réserves naturelles<br />
de Luxembourg, le Mullerthal. Aucun fertilisant ni herbicide n’est utilisé<br />
pour l’élevage, respectant ainsi l’environnement via la conversation ou la<br />
restauration de prairies et cours d’eau naturels. Nous sommes reconnus<br />
par le ministère de l’agriculture et de l’environnement.<br />
Le «consommer local» revient en force sur la table aujourd’hui, mais que<br />
peuvent faire les agriculteurs et éleveurs face à la puissance de la grande<br />
distribution ou celle de la restauration collective ?<br />
Selon moi, il faut améliorer le marketing ! Fini de produire et de laisser<br />
le commerce s’occuper de la vente. Il faut se présenter d’une nouvelle<br />
manière à la société, dire ce que nous faisons, comment nous le faisons,<br />
puis apporter des témoignages. Nous devons être efficaces dans notre<br />
communication.<br />
Nous sommes passés d’une passion à un combat que nous devons mener<br />
avec un retard considérable sur la réalité des choses.… Sera-t-il encore<br />
possible de transmettre une vision vertueuse de notre relation à la nature<br />
aux prochaines générations ? Le temps nous est compté...<br />
Je pense que cette pensée est un peu trop pessimiste. De toute façon,<br />
la nature se rattrapera toujours, ce sont, au final, les humains qui<br />
perdent... Nous vivons dans une période de transition de l’histoire avec<br />
beaucoup d’inconnus pour l’instant, cependant, si chacun y participe,<br />
d’une façon ou d’une autre, je suis persuadé que la nature peut être<br />
rétablie.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>
80<br />
#Index<br />
MANAGING EDITOR<br />
Fabien Amoretti<br />
fabien.amoretti@farvest.com<br />
ADVERTISING CONTACTS<br />
Tel : (+352) 26 27 69 9<br />
Aurélie Dethier<br />
Business Development Manager<br />
aurelie@beast.media<br />
EDITORIAL TEAM<br />
Fabien Amoretti, Alexandre Keilmann,<br />
Abdu Gnaba, Aurélie Dethier<br />
Michaël Renotte, Marcel Wiel<br />
Elaine de Moyle, Margot Boslé<br />
Gabriel Boisante<br />
DESIGN<br />
Vincianne Masson Head of Production<br />
Arnaud Meisch Art Director<br />
Cover Arnaud Meisch (Farvest)<br />
Distribution by Post Luxembourg<br />
& Euro-Sprinters<br />
Print: 20.000 ex<br />
ISSN: 2418-4799<br />
EDITOR<br />
Farvest<br />
10A, rue des Mérovingiens<br />
Z.I.A Bourmicht<br />
L-8070 Bertrange<br />
Tél. : +352 26 27 69 1<br />
Fax : +352 26 27 69 32<br />
RCS : B76419<br />
The next print edition of Urban <strong>BEAST</strong><br />
will be published in November <strong>2016</strong>.<br />
With winter and Christmas approaching,<br />
Urban <strong>BEAST</strong> tells you all you need<br />
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cultural spots, new technologies, health<br />
innovation, mobility and, of course,<br />
design.<br />
<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />
PERSONNALITÉS<br />
Abdu Gnaba 1, 52<br />
Achille66<br />
Alice Cooper20<br />
Andrew Laing 17<br />
Andrey Rudenko 38<br />
Ashley Simmons 50<br />
Benjamin Collette8<br />
Bob Dylan 20<br />
Brigitte Lahaie 24<br />
Bruno Renders 38<br />
Bruno Rubin66-68<br />
Carl Werner 14<br />
Carl Zeiss 1<br />
Carole Dieschbourg 72<br />
Cédric Grignard 17<br />
Centaure 1<br />
Christiane Wickler 52<br />
Claude Turmes 54<br />
Damien Gitter 66<br />
David Brandt 22<br />
Dickson Despommier 56<br />
Dominique Godard 44<br />
Elaine de Moyle 60<br />
Elohims 1<br />
Elvis Presley 20<br />
Eric Barilland 12<br />
Fernand Etgen 74-76<br />
Flash 49<br />
Gabriel Boisante 4<br />
Gerry Wagner 19<br />
Gilles Babinet 70, 71<br />
Grand-Duc Jean 41<br />
Ghislain Faribeault 24<br />
Hank Hine 41<br />
Hans-Ulrich Meister 8<br />
Hells Angels 28-32<br />
Hubert de Schorlemer 78<br />
Idriss Aberkane 1<br />
Iggy Pop 20<br />
Isaac Asimov 34<br />
Ivalua Bauyer 16<br />
Jean de Gastines 38<br />
Jelena Djokovic 20<br />
Jessica Rich 22<br />
Joany Boutet 66-68<br />
Jon Bon Jovi 22<br />
Julian Troian 12<br />
Karl Benz 18<br />
Karl Burns 12<br />
KISS 20<br />
Kurt Sutter 30<br />
Leonard de Vinci 18<br />
Lucien Hoffmann17<br />
Lydia Mutsch 51<br />
Madonna 24<br />
Malraux 1<br />
Marc Debois 8<br />
Marc Dorcel 24<br />
Mark Zuckerberg 1, 64<br />
McKinsey 50<br />
Michael Porter 16<br />
Milena Popova 41<br />
Montessori 44<br />
Mylène Farmer 24<br />
Nicolas Joseph Cugnot 18<br />
Olivier Lemaire 70, 71<br />
Olivier Raulot 41<br />
Optimus Prime 48<br />
Patrice Waltzing 19<br />
Peter Kraljic 16<br />
Philippe-Hervé Hoffman 50<br />
Pierre Knoden 14<br />
Pierre Villeneuve 17<br />
Pierre-Yves Meert 19<br />
Pompidou 38<br />
Raphaël Henry 62<br />
Renaud Vanderoost 64, 65<br />
Ringo Starr 20<br />
Robert Schuman 38<br />
Roland Bombardella 48<br />
Samantha Wessels 58-59<br />
Serge Krancenblum 8<br />
Shigeru Ban 38<br />
Simon Barrow 12<br />
Sofia Merlo 8<br />
Sonny Barger 28<br />
Sree Sreenivasan 41<br />
Stephan Hain 38<br />
Stephen Hawking 1, 14<br />
Superman 49<br />
The Beatles 20<br />
Tim Ambler 12<br />
U2 2<br />
Valentin Lacave 67<br />
Yuri Milner1<br />
Yves Reding 63<br />
SOCIÉTÉS<br />
Aeromobil 18<br />
Airbus 1<br />
ALD Automotive Luxembourg 19<br />
AMAP 54<br />
Apple 64<br />
ARTNOLENS 41<br />
Arval Luxembourg 19<br />
Audi 19<br />
BIOG 52<br />
BIOGROS 52<br />
Bitstamp 70<br />
BMW 19<br />
BNP Paribas Wealth<br />
Management 8<br />
Bugatti 49<br />
Candy Crush 41<br />
Cargolux 49<br />
Centre Hospitalier Chrétien 50<br />
CIOReview 59<br />
Columbia University 56<br />
COPLANING 14<br />
Credit Suisse 10<br />
Deloitte 8<br />
Digicash 70<br />
Dimension Data 58-59<br />
Disney 41<br />
EBRC 63<br />
ECE Pari 51<br />
Econocom Benelux 50<br />
Enfant Roi 44-46<br />
Etix Everywhere 12<br />
EY 70<br />
Facebook 40, 64<br />
Fairtrade Letzebuerg 52<br />
FBI 32<br />
Florida Hospital 50<br />
Food Summit 54, 76<br />
Ford 19<br />
FTC’s Bureau of Consumer<br />
Protection 22<br />
Gartner 1, 58<br />
Google 18, 19, 41, 42, 64<br />
GPTW 14<br />
Greenworks 17<br />
Harley-Davidson 49<br />
Healthcare Summit 51<br />
HR One 14<br />
ICT Spring 20, 41, 70<br />
IKEA 17<br />
ING Luxembourg 14<br />
ING Private Banking<br />
Luxembourg 10<br />
Instagram 40<br />
Jaguar 19<br />
Jon Bon Jovi Soul Foundation 22<br />
LAFO 8<br />
Land Rover 19<br />
LIST 17, 39, 51<br />
London Business School 12<br />
Luxair 49<br />
Luxembourg Institute of Science<br />
and Technology 1<br />
Marketers 22, 24, 30<br />
Ministère de l’Agriculture<br />
et de la Protection des<br />
consommateurs 72<br />
Ministère de l’Environnement 72<br />
Ministère de le Santé 51<br />
Ministère du Développement<br />
Durable et des Infrastructures38<br />
Morpheus Cup 41<br />
MUDAM 41<br />
NASA 1, 49, 57<br />
NATURATA 52<br />
Neobuild Innovation Center 38<br />
Netflix 41<br />
Nintendo 41<br />
Novak Djokovic Foundation 20<br />
Oculus Rift 41<br />
OIKOPOLIS 52<br />
Orange 12<br />
Pall Center 52<br />
People In Business 12<br />
Pokemon Go 41<br />
POST Luxembourg 64<br />
PwC Luxembourg 19, 38<br />
RED 22<br />
Rockhal 22<br />
RTL 70<br />
SAGS 66<br />
Samsung 50<br />
Schemel Wirtz Architectes 38<br />
SES 70<br />
Shanghai WinSun Decoration<br />
Engineering Co 38<br />
Silicon Valley 1<br />
Skype 70<br />
SnapChat 40<br />
SnapSwap 70<br />
Sons of Anarchy 28<br />
SpaceX 49<br />
Stanley Healthcare 50<br />
Strati 18<br />
Supply Chain 12<br />
Telindus 66-68<br />
TERRA 54<br />
Tesla 19, 48<br />
Titanic 48<br />
Vodafone 12<br />
Volvo 19<br />
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