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Magazine BEAST #4 2016

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BUSINESS<br />

VILLE INTENSE<br />

DIGITAL PRIVATE BANKING<br />

DE MARGE À PLUS-VALUE<br />

TALENTS FIDÈLES<br />

ENTERTAINMENT<br />

HELLS ANGELS<br />

GAB VS. BARBOT<br />

MOBILITÉ 2020<br />

MARKETING X<br />

ART<br />

DÉFIS ARCHITECTURAUX<br />

DIGITAL CULTURE<br />

ART & ARTIFICIAL INTELLIGENCE<br />

NUTRITION CRÉATIVE<br />

SCIENCE<br />

EXPÉRIENCE PATIENT<br />

VERTICAL FARMING<br />

LUXEMBOURG & L’EUROPE DU BIO<br />

FROM ZERO TO THE SPEED OF LIGHT<br />

TECHNOLOGY<br />

MÉTADONNÉES<br />

HUMANITÉ & ÈRE DIGITALE<br />

LA RÉVOLUTION GDPR<br />

CYBERSECURITY<br />

AUTUMN<br />

<strong>2016</strong><br />

FERNAND ETGEN | RENAUD VANDEROOST | DAVID BRANDT | DOMINIQUE GODARD | SOFIA MERLO | ERIC BARILLAND | HUBERT DE SCHORLEMER<br />

GILLES BABINET | GABRIEL BOISANTE | OLIVIER LEMAIRE | BENJAMIN COLLETTE | MILENA POPOVA | JULIAN TROIAN | GERRY WAGNER | LYDIA MUTSCH<br />

PATRICE WALTZING | IGGY POP | ABDU GNABA | GHISLAIN FARIBEAULT | HELLS ANGELS LUXEMBOURG | SREE SREENIVASAN | OLIVIER RAULOT


#Edito<br />

1<br />

LE GRAND SAUT<br />

DANS L’INCONNU<br />

En couverture<br />

Design par Arnaud Meisch (Farvest)<br />

© <strong>2016</strong> - Tous droits réservés :<br />

Colin Anderson - Getty Images<br />

Amazon Drones<br />

LuxTram<br />

Schueberfouer Luxembourg<br />

Lexus Google Car<br />

Hoverboard - Back to the future:<br />

Amblin Entertainment & Universal<br />

Pictures<br />

Tesla Model S<br />

Mercedes-Benz Future Bus<br />

- City Pilot<br />

«Je n’exclus pas la possibilité d’un évènement spirituel<br />

à l’échelle planétaire au 21 ème siècle», disait Malraux.<br />

Cette sortie célèbre, une des plus commentées de<br />

l’auteur de La Condition humaine fut tour à tour<br />

interprétée comme religieuse, mystique ou préfigurant<br />

une évolution transhumaniste. Car la phraséologie<br />

est timide - on reste très loin des prémonitions du<br />

Gartner, le mastodonte américain de la recherche<br />

informatique qui amorce toujours ses prédictions<br />

par un indubitable «Gartner Says…». L’intuition très<br />

précautionneuse de Malraux nous ramène donc<br />

simplement à l’introspectif «Où allons nous ?»,<br />

un des grands classiques de l’humanité.<br />

Bien sûr, nous n’avons pas échappé aux<br />

interprétations religieuses, à l’actualité tragique,<br />

copieusement détournée en période électorale.<br />

La guerre des religions : Malraux nous avait prévenu,<br />

Marine et Donald nous la rappellent. Mais voilà, si<br />

l’impartial Pew Research Center – l’équivalent du<br />

Gartner mais pour les religions - avait confirmé l’année<br />

dernière que la non appartenance religieuse serait<br />

globalement en léger déclin à horizon 2050, rien<br />

d’abracadabrantesque ne fut annoncé par ailleurs.<br />

A défaut de conflit interplanétaire, d’apparition<br />

divine, ou d’atterissage des Elohims, il faut se résoudre<br />

à chercher ailleurs.<br />

Ce sont donc surtout les autres interprétations du<br />

spirituel qui ont attiré notre attention. Pour geeks<br />

et gamers, le spirituel s’inscrivant en opposition à<br />

la matière, il fallait y voir ici une vision précoce de<br />

la dématérialisation et des expériences immersives.<br />

Malheureusement, si la réalité fut augmentée,<br />

l’esprit ne le fut pas forcément, à moins d’inscrire<br />

les pokemons au bilan. Cela dit nous ne sommes au<br />

mieux que dans la petite enfance d’internet, un âge<br />

expérientiel et qui tache: soyons donc indulgents<br />

avec nous-mêmes.<br />

Car nous entrons dans cette Deuxième Renaissance<br />

chère à Idriss Aberkane, ce mouvement de fond<br />

qui inscrit notre engagement dans l’économie<br />

de la connaissance. Une nouvelle économie qui<br />

nous délivrera de la matérialité, par essence finie,<br />

et nous invite à partager du savoir, infini. Un partage<br />

qui n’appauvrit pas (on garde l’équivalent de ce qui<br />

est partagé) et qui créé des richesses additionnelles,<br />

la somme de deux informations donnant le plus<br />

souvent naissance à une troisième. Pour privilégier<br />

les richesses imatérielles, pour devenir spirituels,<br />

il nous faudra repenser notre approche : nos rapports<br />

à la nature d’un côté et à l’espace de l’autre.<br />

La nature d’abord, car le chercheur l’identifie à une<br />

bibliothèque et non une ressource : la source ultime<br />

de toutes les connaissances. Une simple moule –<br />

désolé pour l’exemple mais c’est la saison - produit<br />

une colle et des fils structurants plus performants<br />

que ceux de la NASA et offre des applications infinies,<br />

en chirurgie comme dans l’espace. Plus performante<br />

et non polluante, la nature ne produit pas de déchet.<br />

Elle est tellement high tech que même les industriels<br />

se mobilisent désormais pour la protéger, elle et<br />

ses brevets vieux de plus de 3,8 milliards d’années.<br />

Le Luxembourg Institute of Science and Technology<br />

est un acteur de cette Renaissance. Il vient de<br />

remporter quatre nouvelles missions européennes<br />

orientées matériaux et environnement, séduisant au<br />

passage Airbus et Carl Zeiss.<br />

L’espace ensuite, car comme l’a très bien résumé<br />

Tsiolkovski il y a plus d’un siècle, «La Terre est le<br />

berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa<br />

vie entière dans un berceau». Or dans l’espace,<br />

les barrières nationales tombent. Prenez par exemple<br />

Yuri Milner, Stephen Hawking et Mark Zuckerberg :<br />

un milliardaire russe, un physicien cosmologiste<br />

britannique, et un nerd de la Silicon Valley<br />

investissent leurs connaissances pour rallier Alpha<br />

du Centaure*** d’ici 30 ans. L’objectif : envoyer un<br />

mini vaisseau (un gramme) à 20% de la vitesse de<br />

la lumière vers la planète habitable la plus proche.<br />

Cette aventure caméra embarquée à 100 millions de<br />

dollars est pilotée par Pete Worden, éminence grise<br />

de la NASA et dernière recrue du passionant projet<br />

luxembourgeois SpaceRessources.lu. Un Grand-Duché<br />

plus spatial que jamais.<br />

Nature, science, espace : le Luxembourg poursuit<br />

son mercato et ses conquêtes. C’est aujourd’hui un<br />

savant mélange de générations, de nationalités et<br />

de compétences unies pour une aventure humaine<br />

passionnante. Car à mieux comprendre d’où nous<br />

venons (la nature) et où nous allons (l’espace)<br />

peut-être comprendrons-nous un jour ce que nous<br />

sommes. Préparons-nous donc à vivre une expérience<br />

spirituelle planétaire, voire interplanétaire. Pour vivre<br />

tout cela, rassurez-vous, vous êtes au bon endroit.<br />

FABIEN AMORETTI<br />

Managing Editor<br />

@fabienamoretti<br />

* Son autre citation au sujet<br />

d’un siècle qui serait spirituel<br />

ou qui ne serait pas, est un hoax.<br />

** Cf YouTube / Idriss Aberkane:<br />

La nature est une bibliothèque,<br />

lisez-la au lieu de la brûler.<br />

*** Pandora, vous vous-souvenez ?<br />

C’est là-bas qu’habitent les Na’vi<br />

du film Avatar.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


2<br />

#Sommaire<br />

#BUSINESS<br />

#SCIENCE<br />

Trusted Services Europe<br />

Innovate & Conquer the European Market<br />

Ville Intense 6<br />

From Zero to the Speed of Light 48-49<br />

The rise of Digital Private Banking<br />

or the best way to empower customers 8-10<br />

Le secteur médical se digitalise<br />

et améliore l’Expérience Patient 50-51<br />

Trusted<br />

Advisory<br />

Services<br />

Trusted<br />

Managed<br />

Services<br />

Trusted<br />

Cloud<br />

Europe<br />

Trusted<br />

Security<br />

Europe<br />

Trusted<br />

Resilience<br />

Services<br />

Trusted<br />

Data Centre<br />

Services<br />

Communiquer pour recruter, développer<br />

pour retenir 12, 14<br />

Le Luxembourg au cœur<br />

de l’«Europe du Bio» 52-54<br />

Achats et services généraux :<br />

entre marges et plus-value 16-17<br />

Vertical farming: urbanising city-dwellers’<br />

food needs to avert a global food crisis 56-57<br />

#ENTERTAINMENT<br />

#TECHNOLOGY<br />

Flexible et autonome, le futur<br />

de la mobilité se dessine 18-19<br />

Sweat, tears, endorsement deals<br />

& philanthropy: living the life<br />

of a Rock star 20, 22<br />

Innovating the digital fan experience 58-59<br />

Being a Woman in ICT and Adult<br />

Entertainment: the Golden Rules 60-61<br />

Personal Data is the new oil 62-63<br />

Marc Dorcel ou le sexe 3.0 24-26<br />

Highway to Hells 28-32<br />

Barman vs. Barbot 34-35<br />

#ART<br />

Les enjeux et défis portés par la collecte<br />

des métadonnées 64-65<br />

«Penser comme un attaquant» 66-68<br />

L’Anthropocène ou l’Humanité<br />

à l’ère Digitale 70-71<br />

Une architecture pour répondre<br />

aux nouveaux défis imposés<br />

par la société d’aujourd’hui 36, 38-39<br />

Culture with a digital twist 40-41<br />

Art and Artificial Intelligence:<br />

great art or just clever art? 42<br />

La nutrition des plus jeunes :<br />

éducative et créative 44-46<br />

#FOOD<br />

La lutte contre le gaspillage<br />

suit son cours au Luxembourg 72-73<br />

Des consommateurs mieux informés<br />

et responsables 74-76<br />

«C’est le consommateur qui décidera<br />

de notre futur !» 78-79<br />

Best Cloud<br />

Transformation Methods<br />

2015 & <strong>2016</strong> Cloud Service Provider Europe<br />

Cloud Provider of the Year<br />

e-Commerce<br />

BioTech<br />

& HealthCare<br />

International<br />

Institutions<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Media<br />

e-Payment<br />

Banking<br />

& Finance<br />

<strong>2016</strong>


5,8-5,9 L/100 KM. 149-152 G/KM CO 2 .<br />

Les chiffres de consommation et d’émission s’appliquent aux véhicules avec les pneus de série, comme décrit dans les équipements de série. Des pneus optionnels peuvent engendrer<br />

d’autres valeurs d’émission de CO 2 et de consommation. Contactez votre distributeur Ford pour plus d’informations. Donnons la priorité à la sécurité. Informations environnementales<br />

[A.R. 19/03/2004]: www.ford.lu/environnement. ford.lu<br />

LE NOUVEAU FORD EDGE EST ARRIVÉ.


6<br />

#Business | Sociologie<br />

VILLE INTENSE<br />

PAR ABDU GNABA<br />

Et le rapport qui lie l’employeur à l’employé va complètement<br />

changer. La « protection contre subordination » ne tiendra<br />

plus. Nous n’aurons plus à travailler que trois à quatre<br />

heures par jour sur des tâches choisies, et non subies.<br />

Nous vivons une mutation. Le mythe de notre société<br />

a changé. Il a changé dès lors que nous sommes passés<br />

de l’ère industrielle à l’ère post- industrielle. Pourquoi ?<br />

Parce que l’ère industrielle, en rationnalisant les processus<br />

de production et en augmentant ainsi la productivité,<br />

a atteint son objectif qui était celui de nous désaliéner<br />

du travail, cette torture nécessaire (le mot travail vient<br />

du latin « tripalium » qui signifie « instrument de torture »).<br />

Aujourd’hui, nous ne sommes plus obligés de travailler.<br />

Du moins, c’est comme cela que nous vivons l’entreprise.<br />

Et c’est pour cela que nous cherchons à nous établir<br />

géographiquement dans un lieu prometteur d’expériences.<br />

On ne peut plus se satisfaire du simple fait<br />

d’adhérer à une fonction, au sein d’une<br />

organisation figée et hiérarchisée. Ce<br />

à quoi l’individu aspire désormais,<br />

ce qui est aujourd’hui son désir,<br />

c’est accomplir une mission, une<br />

mission qui a du sens, au regard<br />

des trois acceptations du mot :<br />

car le sens, c’est à la fois la<br />

direction, la signification<br />

d’une chose, et les<br />

sensations.<br />

Une mission qui a un<br />

sens, c’est donc une<br />

mission qui va vers<br />

quelque part et/ou<br />

vers quelqu’un, une<br />

mission qui peut se<br />

raconter, et pour<br />

laquelle on a du<br />

goût.<br />

Et c’est bien parce<br />

que le travailleur<br />

de demain est un<br />

missionnaire que la<br />

ville, désormais, se<br />

doit d’être intense.<br />

Il entre aujourd’hui dans la considération des<br />

villes un critère d’appréciation nouveau qui<br />

reflète une évolution sociologique importante.<br />

Alors qu’on les classait il y a dix ans encore en<br />

fonction de leur densité, on prend désormais en<br />

compte leur intensité. On entend par intensité<br />

d’un lieu la possibilité qu’il nous offre de faire<br />

des rencontres.<br />

Ainsi les villes qui sont les plus attractives<br />

pour les talents de toute sorte se mesurent<br />

désormais à l’aune de cette notion.<br />

Que traduit cette évolution sinon une volonté chez tout collaborateur<br />

d’affirmer une identité plurielle, de s’épanouir individuellement dans son<br />

travail tout autant que dans ses vies privées. Un désir de se réaliser dans<br />

des secteurs divers qui ne le limite plus à sa fonction de producteur<br />

économique. Le besoin de faire l’expérience du monde et des autres, tout<br />

en assurant une évolution personnelle satisfaisante.<br />

L’identité est plurielle, et la notion d’intensité renvoie à cette évolution.<br />

On est mari ou femme, collaborateur d’une entreprise, membre d’un comité<br />

des fêtes ou sportif, bénévole dans une ONG ou musicien amateur, étudiant<br />

en langues étrangères ou en aromathérapie.<br />

L’enjeu du bien- être au travail est là. L’engagement des salariés ne se réfère<br />

plus à la seule entreprise, mais à l’écosystème dans lequel elle évolue.<br />

Que l’on soit un travailleur local, frontalier ou expatrié, le choix de la ville<br />

et de l’entreprise prend de plus en plus en compte cet enjeu : comment<br />

résoudre la tension entre la sur- individualisation et le besoin d’intérêt<br />

général, autrement dit la volonté de se développer personnellement tout<br />

en restant connecté au plus grand nombre ? Comment, à la fois, se sentir<br />

bien tout seul et être tenu pour aimable par le plus grand nombre ?<br />

Parce que le désir est le moteur de l’homme, le défi se résume à tendre vers<br />

un désir personnel qui rejoigne un intérêt général. Ce besoin de sens que<br />

l’on impute, à tort, à la seule génération Y, dirige le choix des collaborateurs<br />

et traduit leur degré de bien- être au travail.<br />

© Chapman Taylor : Royal Hamilius<br />

BESPOKE TRAININGS<br />

& BOOTCAMPS<br />

www.brainforge.lu<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Cette notion d’intensité comprise comme possibilité de rencontre va<br />

prendre encore plus d’importance. Demain, nous sous- traiterons les tâches<br />

les plus ingrates à des robots.<br />

GÉRALD MANGIN • Training Design & Development Manager<br />

gerald.mangin@brainforge.lu • T: +352 26 27 69 50 - P: +352 661 35 18 05<br />

10A, rue des mérovingiens - Z.I.A. Bourmicht - L-8070 Bertrange


8<br />

#Business | PrivateBanking<br />

THE RISE<br />

OF DIGITAL<br />

PRIVATE<br />

BANKING<br />

OR THE BEST<br />

WAY TO<br />

EMPOWER<br />

CUSTOMERS<br />

BY ALEXANDRE KEILMANN<br />

Banks have been using computers and therefore<br />

ICT services for ages, notably to register<br />

transactions. If during the last five years,<br />

technology has been revolutionizing retail<br />

banking through the use of new communication<br />

channels, but also allowing clients to pay without<br />

any contact, FinTech has not yet completely<br />

transformed the Private Banking and Wealth<br />

Management branches of financial services,<br />

where human relationship still plays a big part.<br />

But more and more opportunities are emerging,<br />

and private banks all over the world are diving<br />

right into it… for the benefits of their clients.<br />

Answering the new generations’ needs<br />

Nowadays, people are increasingly using digital<br />

channels to contact their banks and purchase financial<br />

products. In Asia Pacific, one of the fastest growing<br />

regions for consumer adoption of digital financial<br />

services solutions, 82% of high-net worth individuals<br />

expect, according to a 2014 Capgemini study, their<br />

wealth management relationship to be conducted<br />

entirely or mostly through digital channels. Also, for<br />

38% of HNWIs in Asia, digital contact with their wealth<br />

manager is more important than direct contact. These<br />

figures actually bring down the myth that many still<br />

believe in: «private banking clients prefer and expect<br />

face-to-face interaction».<br />

Today, more than 70% of HNWIs use social media websites such<br />

as Facebook: communication and interaction though these new<br />

media channels have therefore become crucial when it comes<br />

to developing a lasting trust relation with clients. «Private banks<br />

need to be aware of the fact that the new generation was raised<br />

with technology. Therefore, technology will eventually replace<br />

schmoozing» according to Serge Krancenblum, President of LAFO<br />

(Luxembourg Family Office Association).<br />

Moreover, digital significantly helps with client knowledge and<br />

private banks are notably starting to segment client by life stages,<br />

rather than current assets. As a matter of fact, the needs and<br />

expectations of young entrepreneurs are quintessentially different<br />

from the ones of seniors and retirees. Intimate knowledge actually<br />

provides a new value to private banking, and a customer centric<br />

approach is therefore essential.<br />

More autonomy on the one hand…<br />

Clients are in the driving seat. To answers their new needs, Credit<br />

Suisse Private Banking Asia Pacific launched an app in March 2015,<br />

which allows clients to receive personalized intelligence depending<br />

on their portfolios, and have access to tools to analyze their risk<br />

exposure and even trading tools. Actually, it can be considered as<br />

a new private banking service delivery model, putting emphasis<br />

on mobile: ATAWAD. Benjamin Collette, Deloitte EMEA Wealth<br />

Management and Private Banking Co-Leader can only agree:<br />

«Players should take digital maturity and client perception of<br />

personal relationships into account when going forward with their<br />

business models. A new generation is emerging that places a high<br />

importance on web platforms and accessing information from<br />

wherever they are located at any time of the day».<br />

With online channels now being one of the most important sources<br />

for investment decisions, customers, especially in Asia and the<br />

US, are increasingly willing to make decisions themselves. Europe<br />

is still a bit behind, relying a bit more on their asset managers<br />

and private bankers…a change that might actually be more cultural<br />

than anything else, but things are moving exponentially in this<br />

direction. Digital apps such as the one developed by Credit Suisse<br />

Private Banking give the clients more flexibility and grant them a<br />

decision-making feeling through one single click or tap. In Europe,<br />

BNP Paribas Wealth Management has been recognized many times<br />

for its digital network app «Next Generation Program <strong>2016</strong>», which<br />

aims at sharing expertise and developing knowledge of finance<br />

and wealth management online, but also through workshops,<br />

therefore combining digital and physical encounters. «BNP Paribas<br />

is determined to respond to the specific needs of its clients in<br />

innovative ways» underlined BNP Paribas Wealth Management Co-<br />

CEO Sofia Merlo.<br />

Just like a diversified portfolio, customers now expect multiple<br />

channels not only to communicate with their private banker, but<br />

also to be their own actor when it comes to market opportunities.<br />

Les entrepreneurs doivent savoir bien<br />

s’entourer. Si mon entreprise se développe tant<br />

aujourd’hui, c’est aussi parce que ma banque<br />

croit en mon projet.<br />

ING m’accompagne,<br />

mon coeur me guide.<br />

ING Luxembourg SA, 52 route d’Esch, L-2965 Luxembourg - R.C.S. Luxembourg B.6041 - TVA LU 11082217 - ing.lu<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Tous les projets méritent d’être réalisés.<br />

Rendez-vous sur followyourheart.lu<br />

Follow your heart


10<br />

#Business | PrivateBanking<br />

…and tailored advice on the other<br />

The KYC – Know Your Customer – trend is more alive than<br />

ever and especially in the banking sector following the financial<br />

crisis, which resulted in flat assets and a decline in investments.<br />

Customer knowledge, experience and personalization of services<br />

are the keys to bring a new value to clients, moving towards a<br />

new business model, or at least a new service delivery model.<br />

According to Hans-Ulrich Meister, Head of Private Banking &<br />

Wealth Management and also CEO Region Switzerland, Credit<br />

Suisse: «Digital technology needs to be used to deepen the<br />

relationship with the current and next generation of banking<br />

clients». His counterpart from the Americas Region adds:<br />

«It empowers clients, gives them better access to knowledge and<br />

expertise from across the bank. It enables greater collaboration<br />

with clients, giving relationship managers deeper insight into<br />

their clients’ preferences and investment objectives».<br />

Yet, according to Marc Debois, Head of New Markets, ING Private<br />

Banking Luxembourg: «Human relations are still extremely<br />

important for HNWIs who look for personal advice, a specific<br />

portfolio, and even to be comforted in times of crisis… which<br />

cannot be achieved with standardization».<br />

Besides finding the right balance between personal touch when<br />

it comes to complex transactions and the convenience of digital<br />

for daily operations and reporting, several challenges lay ahead<br />

of Private Banking departments, notably when it comes to<br />

cybersecurity in a digital world and a changing legal environment<br />

with the end of the banking secrecy. Moreover, technology allows<br />

new players to enter the market and they are already enhancing<br />

competitiveness and competition. Digital is definitely reshuffling<br />

the cards.<br />

81%<br />

81% of Wealth Managers<br />

want better digital tools<br />

Source: World Wealth Report <strong>2016</strong><br />

67%<br />

67% of HNWIs are now willing to<br />

use automated advisory services,<br />

versus 49% in 2015<br />

Source: World Wealth Report <strong>2016</strong>,<br />

Capgemini<br />

60%<br />

60% of HNWI believe that<br />

their relationship with a wealth<br />

manager is enhanced<br />

by innovation<br />

Source: ValueWalk<br />

53%<br />

43%<br />

A majority of both high<br />

AUM and high earning<br />

advisers alike say they are<br />

confident in a robo’s ability<br />

to manage volatility<br />

15%<br />

Only 15% UHNWI<br />

audience read luxury<br />

lifestyle and travel<br />

magazines<br />

Source:<br />

Doug Gollan / Luxury daily<br />

23%<br />

When engaging with their adviser, more<br />

than half (53% of investors who work<br />

with an adviser say they want a hightouch<br />

approach. The preferences shift<br />

dramatically for the tech-savvy UHNW,<br />

to 23%. Digital native are reshaping<br />

communications between HNWI and<br />

private bankers<br />

Source: Financial Planning<br />

The adoption of<br />

automated wealth advice<br />

is happening faster in the<br />

high-net-worth segment<br />

than mass affluent with<br />

current usage of online<br />

wealth management<br />

tools at 43% and 17%,<br />

respectively<br />

Source: MyPrivateBanking’s<br />

<strong>2016</strong> quantitative panel<br />

survey report “Investors’<br />

Attitudes towards Robo-<br />

Advisors – Evidence from the<br />

US and the UK »,<br />

Source: Financial Planning<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


12<br />

#Business | HRTrends<br />

COMMUNIQUER<br />

POUR RECRUTER,<br />

DÉVELOPPER<br />

POUR RETENIR<br />

PAR MARGOT BOSLÉ<br />

Ouverture de la<br />

HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP<br />

ONE-STOP SHOP<br />

La marque employeur, une histoire de collaboration<br />

Aujourd’hui, la génération Y constitue désormais plus de la moitié des<br />

effectifs, alors que l’on compte un nombre record de séniors dans les<br />

sociétés. L’écart générationnel se ressent au quotidien et la culture<br />

d’entreprise joue le rôle de «colmateur de brèches». Cette culture<br />

d’entreprise sert également de base à l’instauration d’une marque<br />

employeur. Ce terme, rendu populaire au milieu des années 1990 par<br />

Simon Barrow, ancien directeur de People In Business, et Tim Ambler,<br />

alors professeur à la London Business School, dans leur publication parue<br />

dans le «Journal of Brand Management», appliquant ainsi les techniques<br />

du «brand management» aux ressources humaines, est désormais une<br />

priorité pour toutes les sociétés, qu’elles jouissent ou non d’une bonne<br />

réputation sur le marché du travail. Si les canaux se sont depuis multipliés,<br />

les facteurs clés restent les mêmes : promouvoir l’image d’une société où il<br />

fait bon travailler, mettre en avant les opportunités de carrières et donc le<br />

développement des compétences…<br />

De nos jours cela se traduit par une présence des entreprises sur les<br />

campus, celles-ci se rendant directement auprès de leurs potentiels futurs<br />

employés. Il s’agit également de développer une présence en ligne mêlant<br />

à la fois innovation, nouveaux médias et informations métiers, qui parleront<br />

aux visiteurs.<br />

Pour aller plus loin, les marques vont jusqu’à développer une expérience<br />

candidat, se basant sur l’expérience client, le (futur) employé étant<br />

finalement un client interne. Les start-ups ont alors un rôle à jouer en<br />

proposant de nouveaux outils, de la sélection de CV grâce au Big Data, à<br />

la candidature vidéo, etc. Julian Troian, DRH, et Chief Happiness Officer, au<br />

sein de la société Etix Everywhere prend quant à lui le temps d’échanger :<br />

«Après une discussion et un test de personnalité, nous prenons le temps<br />

de débriefer avec le candidat». Il souligne ainsi l’importance de la culture<br />

du feedback, et ajoute : «Nous voulons que l’entretien reste un souvenir<br />

positif pour chaque candidat, qu’il soit embauché ou non. C’est normal<br />

qu’ils soient stressés et pour cela nous essayons de transformer cette<br />

expérience en quelque chose de positif. Souvent, les candidats apprennent<br />

quelque chose sur eux-mêmes !».<br />

C’est également l’idée développée par Eric Barilland, Directeur de la Marque<br />

Employeur et Campus Management, Orange France : «Nous voulons faire<br />

d’Orange le premier choix des candidats. Notre but est alors de proposer<br />

une expérience unique au candidat, et aux nouveaux venus qui rejoignent<br />

une entreprise totalement digitale. Orange est passé d’un simple site<br />

internet, à une expérience sociale et mobile, en créant une communauté<br />

Jobs». Chez Vodafone, on a mis en place un «Candidate pledge» soit une<br />

liste de promesses faites aux candidats, comme le confirme Karl Burns,<br />

Head of HR Luxembourg Global HRBP for Supply Chain.<br />

Depuis le 26 septembre <strong>2016</strong>, votre House of Entrepreneurship – One-Stop Shop remplace<br />

l’Espace Entreprises et vous accueille dans ses nouveaux locaux pour vous offrir en un même<br />

lieu une vaste palette de services en matière de conseils et d’assistance liés à l’entrepreneuriat<br />

et au droit d’établissement au Luxembourg.<br />

La nouvelle House of Entrepreneurship – One-Stop Shop est une initiative lancée par la Chambre<br />

de Commerce en collaboration avec le ministère de l’Economie et des partenaires privés et publics.<br />

Vos interlocuteurs vous feront profiter gratuitement de leur expertise dans vos différentes<br />

démarches, services d’accompagnement et outils de financement.<br />

Dans une Europe en pénurie de profils<br />

spécialisés, notamment dans les domaines ICT<br />

ou Digital, la guerre des talents fait rage. Alors<br />

que l’UE a mis en garde ses états membres sur<br />

le manque de talents à l’horizon 2020, les DRH,<br />

aidés du marketing, ou encore des services<br />

IT s’activent et rivalisent d’ingéniosité pour<br />

rendre leurs entreprises attractives à souhait,<br />

mais également pour proposer de nouveaux<br />

outils à leurs employés afin qu’ils puissent<br />

mener à bien leurs missions. Si l’établissement<br />

de la marque employeur est une étape<br />

nécessaire, c’est bien le développement des<br />

compétences des talents qui prime désormais.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

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( +352 ) 42 39 39 - 330 // entreprises@cc.lu<br />

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Du lundi au vendredi : 8h30 - 18h00<br />

www.rosedeclaire.lu


14<br />

#Business | HRTrends<br />

Car oui, les aspirations des candidats ont<br />

également changée. Et avec l’avènement<br />

des réseaux sociaux et autres Glassdoor,<br />

leurs avis comptent dès que postés et<br />

partagés sur le web. Aux RH de prendre<br />

soin de leurs futures perles, même si le DRH<br />

et ses équipes ne peuvent contrôler tous<br />

leurs dires. L’effet peut cependant être<br />

tout aussi négatif que positif : l’employé<br />

est le meilleur ambassadeur de la société<br />

dans laquelle il travaille... Nombreuses<br />

sont les entreprises, aux quatre coins du<br />

monde qui sondent leur employés pour<br />

juger du climat qui règne au sein de leur<br />

société, avec comme objectif premier,<br />

pour la plupart, de pouvoir identifier<br />

les irritants ou problèmes et pouvoir<br />

les traiter au plus vite. Au Luxembourg,<br />

c’est la mission de l’institut Great Place to<br />

Work, qui chaque année récompense les<br />

entreprises d’un label «Best Workplaces».<br />

Après avoir recueilli la perception des<br />

salariés sur les cinq dimensions de son<br />

modèle – crédibilité, respect, équité,<br />

fierté et convivialité – l’institut sonde<br />

la direction et plus particulièrement ses<br />

pratiques managériales.<br />

En plus de mettre le doigt sur les bonnes<br />

pratiques, et sur les points à améliorer,<br />

l’obtention du label se veut être un<br />

magnet certain et contribue fortement au<br />

développement de la marque employeur,<br />

comme le confirme Carl Werner, Managing<br />

Director, COPLANING, Best Workplace au<br />

Grand-Duché et société #2 au classement<br />

des Best Workplaces européennes, qui<br />

place l’humain au centre : «la culture<br />

d’entreprise l’emporte sur la stratégie.<br />

Il faut tenir compte des émotions des<br />

employés. Tous les employés sont fiers de<br />

faire partie de la société : ils composent<br />

l’entreprise et sont conscients que<br />

nos clients apprécient également cette<br />

culture. L’obtention du label nous permet<br />

d’améliorer et de mettre en valeur notre<br />

marque employeur, de plus, de nombreux<br />

talents souhaitent désormais rejoindre<br />

notre équipe».<br />

Le développement des compétences :<br />

la clé du bonheur ?<br />

Selon une étude réalisée par le cabinet<br />

Deloitte, 44 % des Millennials, ces jeunes nés<br />

après 1982, affirment envisager un départ<br />

dans les deux ans s’ils en ont la possibilité.<br />

Un chiffre qui grimpe jusqu’à 66% si l’on<br />

repousse le délai à 2020. La raison la<br />

plus souvent évoquée ? Des inquiétudes<br />

liées à un manque de développement<br />

des compétences, notamment de<br />

leadership, et le sentiment d’être négligé.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Au contraire, les employeurs qui mettent<br />

le développement des compétences<br />

au cœur de la société permettent aux<br />

Millenials d’avoir davantage de contrôle<br />

sur leur carrière, eux qui rappellent<br />

souvent l’importance de leur «liberté».<br />

Comme le confirme Pierre Knoden, HR<br />

Director, ING Luxembourg, «la formation<br />

assure l’employabilité des collaborateurs».<br />

Il ajoute : «Selon moi, il est nécessaire<br />

d’adapter le service client, aux clients<br />

internes que sont nos collaborateurs.<br />

Nous devrons offrir l’information, et celleci<br />

doit être accessible grâce à des outils de<br />

connaissance des employés. Ensuite, nous<br />

pourrons mieux les encadrer, notamment<br />

en termes de formation».<br />

Dans ce besoin de formation ou de<br />

développement des compétences,<br />

le digital joue également un rôle majeur et<br />

peut s’avérer être un atout de poids pour<br />

les responsables RH. D’un côté, les offres<br />

d’e-learnings ne cessent de se développer<br />

et proposent désormais un large éventail<br />

de formations, allant de la technique, à la<br />

gestion du stress ou encore au leadership.<br />

Tout comme l’expérience candidat évoquée<br />

plus haut, on pourrait désormais parler<br />

d’une expérience apprenant. Attractive,<br />

interactive et adaptée, elle préfigure le<br />

futur de la formation professionnelle. D’un<br />

autre côté, c’est également aux MOOCs,<br />

ou Massive Open Online Courses, que l’on<br />

attribue parfois le statut de futur de la<br />

formation professionnelle. Il en découle les<br />

COOCs ou Corporate Open Online Course :<br />

ces modules de formation lancés par les<br />

entreprises permettent à la fois d’éduquer<br />

en interne, mais sont également disponibles<br />

pour les clients. Point intéressant, c’est<br />

l’apport de la gamification – le fait de<br />

transposer des mécanismes du jeu dans<br />

un domaine, à priori, non ludique – qui<br />

permet de fidéliser les utilisateurs, pour<br />

contrer un taux d’abandon généralement<br />

assez élevé, notamment lorsque les<br />

MOOCs sont gratuits. On y gagne ainsi des<br />

points, passe des niveaux : tout est mis en<br />

œuvre pour motiver les apprenants. Ces<br />

nouvelles techniques d’apprentissage ont<br />

plusieurs buts : elles forment, en premier<br />

lieu, les employés d’une manière unique<br />

et divertissante, permettent aux marques<br />

de se placer comme experts auprès des<br />

personnes qui suivent ces formations et<br />

de par ce fait améliorent considérablement<br />

la marque employeur, et finalement, visent<br />

à développer le business de ces marques.<br />

On appelle cela le «Knowledge Marketing». RH<br />

et Marketing sont ainsi plus que jamais liés.<br />

Si le développement des compétences<br />

et une marque employeur forte sont<br />

aujourd’hui gages de la bonne santé<br />

d’une entreprise, les RH ne sont pas<br />

au bout de leur surprise. Car en effet,<br />

avec l’arrivée des nouvelles générations<br />

suivront de nouvelles attentes. C’est l’une<br />

des raisons pour laquelle sera organisé le<br />

25 octobre prochain, le premier tournoi<br />

luxembourgeois dédié à l’innovation RH.<br />

Le HR Lab a ainsi pour but de stimuler<br />

la créativité des départements RH,<br />

soutenus par leurs experts Marketing<br />

et IT, afin de répondre aux grands défis<br />

qu’ils rencontrent au quotidien : gap<br />

générationnel, mobilité, recrutement,<br />

intégration des talents et bien plus encore.<br />

A QUOI RESSEMBLERA VOTRE<br />

COLLABORATEUR DE DEMAIN ?<br />

Si l’humain reste au cœur des<br />

priorités du département des<br />

ressources humaines, il doit aussi<br />

composer, et de plus en plus, avec<br />

la machine et l’intelligence artificielle<br />

qui intègrent progressivement les<br />

organisations. Tous les différents<br />

secteurs de l’entreprise connaissent<br />

depuis quelques années une<br />

révolution digitale comparable à la<br />

révolution industrielle vécue par le<br />

secteur manufacturier en son temps.<br />

En début d’année, Stephen Hawking<br />

partageait les craintes qu’il avait à<br />

l’égard de l’intelligence artificielle et<br />

de la robotisation à outrance.<br />

Formations dispensées par des<br />

machines, remplacement de certains<br />

postes par des systèmes dotés<br />

d’intelligence artificielle, gestion<br />

des ressources de façon autonome<br />

et automatisées, amélioration de la<br />

performance grâce aux avancées<br />

technologiques…<br />

Comment intégrer la machine<br />

de façon pertinente au sein de<br />

sa société ? Quelle stratégie RH<br />

adopter pour gérer la combinaison<br />

homme-machine ? A qui revient la<br />

responsabilité des actions menées<br />

par ces objets dotés d’intelligence<br />

artificielle ? Représentent-ils une<br />

menace ou une réelle opportunité ?<br />

Rendez-vous le 17 novembre<br />

prochain pour la 15 ème édition<br />

du Gala HR One.<br />

PURSUING THE UNKNOWN<br />

OCTOBER 15, <strong>2016</strong><br />

• In the spirit of ideas worth spreading, TEDx is a program of local,<br />

self-organized events that bring people together to share a TEDlike<br />

experience. By bringing this world famous concept to Wiltz, our<br />

goal, at UBI - Luxembourg is to continue to inspire our students and<br />

the people of our local community in Wiltz, Luxembourg and the<br />

Greater Region.<br />

• TEDx Host: Dirk L. Daenen<br />

Speakers: Robert van Embricqs: “A balance between acts.” /<br />

Mcayla Sarno: “Who determines what is real?” / Rokhaya Diallo:<br />

“How I realized that I am black.” / Thea Dennis: “Just ask.” / Anik<br />

Singal: “Dreams of the Bottom Billion.” / Craig Lewis: “Choose<br />

your own adventure.”<br />

Doors open at 11:30 AM and the talks start at 12 noon<br />

Tickets on http://www.tedxubiwiltz.com<br />

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TO THE GLOBAL ECONOMY<br />

UNITED BUSINESS INSTITUTES - LUXEMBOURG<br />

Campus Wiltz<br />

Château de Wiltz<br />

L-9516 Wiltz - Luxembourg<br />

Tel. 00 352 27 99 01 82<br />

info@ubi.edu<br />

UBI-Luxembourg is a business school which offers an<br />

English-taught, BA (Hons.) Business Studies which is fully<br />

validated by Middlesex University London and accredited by<br />

the Ministry of Higher Education and Research.<br />

12:00 AM - 6:00 PM CEST<br />

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UNITED BUSINESS INSTITUTES -<br />

LUXEMBOURG<br />

Campus Wiltz - Château de Wiltz<br />

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• A perfect preparation for a Masters abroad.<br />

• Programme officially accredited by the Luxembourg Ministry<br />

of Higher Education and Research; and validated by Middlesex<br />

University London.<br />

• Students will be awarded a dual degree from both Middlesex<br />

University London and UBI - Luxembourg.


16 #Business | Purchasing<br />

#Business | Purchasing 17<br />

ACHATS<br />

ET SERVICES<br />

GÉNÉRAUX :<br />

ENTRE MARGES<br />

ET PLUS-VALUE<br />

BY MARGOT BOSLÉ<br />

En Europe, 60% du chiffre d’affaires des entreprises est<br />

réaffecté à la fonction achats. Considérée à tort comme<br />

purement «transactionnelle» dans nombre d’entreprises,<br />

cette fonction poursuit sa mission première d’augmenter<br />

les marges bien sûr, mais aussi d’apporter une véritable<br />

plus-value générale à la stratégie d’entreprise.<br />

Traditionnellement composés d’un directeur<br />

ou responsable achats, d’un manager,<br />

d’acheteurs spécialisés par familles de produits,<br />

les départements achats ont subi plusieurs<br />

mutations ces dernières années. Le premier<br />

changement opéré fut avant tout technologique,<br />

afin de pouvoir traiter des volumes plus ambitieux<br />

sans nécessairement recruter tout en accordant<br />

davantage de temps aux relations fournisseurs<br />

et/ou consommateurs, voire d’intégrer les défis<br />

logistiques. L’adhésion aux outils d’e-sourcing et<br />

d’e-procurement a progressivement transformé<br />

les habitudes des acheteurs, permettant de<br />

réduire les coûts et ainsi d’augmenter les<br />

bénéfices des sociétés.<br />

© Shutterstock - everything possible<br />

Les principaux avantages cités par<br />

les acheteurs sont l’amélioration de la<br />

visibilité sur le processus global (87%<br />

des répondants), un gain de temps lors<br />

de la formulation d’une demande (75%)<br />

ou encore l’optimisation des processus<br />

d’achats (58%).<br />

Capter les marges dormantes des achats<br />

par délégation<br />

De nouvelles formations pour acheteurs<br />

et non-acheteurs sont désormais<br />

dispensées au Grand-Duché par<br />

l’organisme Brainforge, avec des experts<br />

externes renommés. Les thématiques des<br />

«achats hors production» et «prestations<br />

intellectuelles» seront notamment à<br />

l’agenda de ces formations uniques<br />

au Luxembourg. Il s’agit de cerner les<br />

achats par délégation, capter des marges<br />

additionnelles, et d’imposer une certaine<br />

réciprocité client/fournisseur. Doter de<br />

compétences achat les services RH,<br />

marketing ou IT, à la tête de budgets<br />

colossaux, est aujourd’hui vital pour<br />

doper la rentabilité des entreprises.<br />

Qu’en est-il du Facility Management ?<br />

La fonction «Achats» impacte les<br />

services généraux et particulièrement<br />

l’amélioration de l’environnement de<br />

travail, deux terrains de prédilection<br />

du Facility Manager. Là aussi, c’est la<br />

technologie qui transforme cette fonction<br />

et le chercheur américain Andrew Laing<br />

parle désormais de WaaS ou Workspace<br />

as a Service, dans son article intitulé<br />

«Work and Workplaces in the Digital Age»,<br />

publié dès 2013 et dans lequel il traite du<br />

changement des modèles de propriété<br />

foncière. Il affirme en effet qu’avoir accès à<br />

des services immobiliers prend désormais<br />

le dessus sur la possession en elle-même,<br />

au même titre que la multiplication des<br />

services de mobilité devient plus attirante<br />

que posséder son propre véhicule. L’une<br />

des tendances majeures des Services<br />

Généraux est l’outsourcing et on estime<br />

qu’en 2018, le marché des solutions<br />

d’IFM – Integrated Facility Management –<br />

atteindra les 1,314 billion de dollars, avec<br />

une croissance annuelle comprise entre<br />

6 et 8%.<br />

Cette externalisation rime également<br />

avec une internationalisation des<br />

contrats et ainsi avec réduction de<br />

coûts. Les préoccupations sociales,<br />

environnementales et économiques<br />

sont donc les principaux vecteurs de<br />

la transformation des services généraux.<br />

Luxembourg connecte Smart Cities<br />

et Facility Management<br />

Cette double thématique sera le sujet<br />

centrale du 6ème Luxembourg Green<br />

Business Summit le 4 octobre prochain.<br />

Plusieurs centaines de décideurs<br />

luxembourgeois sont attendus pour suivre<br />

les interventions des spécialistes locaux<br />

et internationaux, tels Pierre Villeneuve<br />

(Chief Customer Officer, IKEA), Lucien<br />

Hoffmann (Directeur du département de<br />

recherche environnementale et innovation,<br />

LIST) ou encore Cédric Grignard (Directeur<br />

Technique & Smart City, Ville de Lyon).<br />

Le Green Business reste green, mais avant<br />

tout et plus que jamais, un business.<br />

Avec ce retour aux avant-postes de la<br />

fonction achats, le business que l’on<br />

donne est désormais aussi important que<br />

celui que l’on prend.<br />

D’un poste de dépenses à la génération de profits<br />

Dès 1983, Peter Kraljic présente sa matrice qui distingue les<br />

différents produits et services qui font l’objet d’achats, et les<br />

classes selon leur rareté, leur niveau d’importance au sein de<br />

l’entreprise. Il cite alors les achats critiques, stratégiques, simples<br />

et enfin les achats lourds. Il reprochait alors aux départements<br />

achats de ne pas s’adapter aux changements économiques<br />

et environnementaux qui impactent toutes les entreprises,<br />

aux quatre coins du monde, et se proposait ainsi, grâce<br />

à cette matrice de replacer les achats au centre de la stratégie<br />

d’entreprise, afin de se préparer à ces éventuelles contraintes.<br />

Ce fut ensuite au tour de Michael Porter, dans son livre datant<br />

de 1985 – qui a par ailleurs façonné en grande partie les<br />

stratégies business d’aujourd’hui –, «Competitive Advantage»,<br />

de mettre l’approvisionnement au centre de la chaine de valeur.<br />

La clé de la profitabilité a cependant changé, et de nombreux<br />

aspects des achats se retrouvent dispatchés, voire outsourcés,<br />

et c’est bien la technologie et l’innovation digitale qui donnent<br />

désormais un avantage concurrentiel aux sociétés qui en font<br />

bon usage.<br />

Une fonction convertie très tôt aux bienfaits du numérique<br />

Automatisation, formalisation et optimisation : tels sont les<br />

avantages des outils d’e-sourcing, auxquels les professionnels<br />

des achats ont désormais accès. Ceux-ci permettent<br />

généralement aux fournisseurs de s’inscrire directement sur une<br />

plateforme dédiée et facilitent ainsi transitions et reportings, en<br />

plus de permettre une meilleure gestion des appels d’offres en<br />

apportant une sécurité supplémentaire lors d’achats à haut<br />

risques. La conformité du processus, de la qualité, des contrats<br />

mais également la réduction des charges de gestion et des litiges<br />

sont les bénéfices immédiats, et en découlent automatiquement<br />

une meilleure relation avec les fournisseurs, et in fine de nouvelles<br />

opportunités de négociations. Selon une étude réalisée par<br />

Ivalua Bauyer et parue en 2015, l’e-procurement est déployé<br />

dans 86% des gros services achats en Europe et en Amérique<br />

du Nord. On apprend également que 82% des acheteurs utilisant<br />

ce type d’outil s’en servent exclusivement pour les achats<br />

indirects, telles que les prestations intellectuelles ou autres<br />

prestations de services.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


18 #Entertainment | Mobility<br />

#Entertainment | Mobility 19<br />

FLEXIBLE ET AUTONOME,<br />

LE FUTUR DE LA<br />

MOBILITÉ SE DESSINE<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

Entre la Google Car, la voiture d’Aeromobil<br />

ou Strati, la première voiture imprimée en 3D,<br />

l’«automobile», quoi qu’on en dise, a de belles<br />

années devant elle. De nos jours, c’est bien la<br />

technologie qui transforme la mobilité au même<br />

titre que toutes les industries, qui entrent<br />

progressivement dans une ère dictée par<br />

le digital. Et si la voiture, aujourd’hui (quasiment)<br />

connectée et autonome, attise toujours<br />

la convoitise de passionnés et curieux, de<br />

nouvelles solutions de mobilité émergent pour<br />

répondre à des attentes qui ont tout autant<br />

évoluées.<br />

Si Leonard de Vinci dessinait dès le XV ème siècle des croquis de ce<br />

qui aurait pu être une automobile, de nombreux inventeurs se sont<br />

attelés à la tâche et on estime aujourd’hui que la première voiture a été<br />

imaginée et conçue par l’ingénieur militaire français originaire de Meuse,<br />

Nicolas Joseph Cugnot, entre 1769 et 1771. Toujours est-il que pour<br />

beaucoup, c’est bien Karl Benz, l’inventeur allemand, que l’on considère<br />

comme le pionnier de l’automobile. En effet, il dépose le brevet DRP-<br />

37435 plus d’un siècle plus tard, en janvier 1886. S’écoulent ensuite<br />

quelques décennies avant une diffusion massive, dans les années 1920,<br />

qui changera à tout jamais la vie sociale de tous.<br />

© Aeromobil 3.0 Prototype Flying Car<br />

Mobility<br />

A l’horizon 2020 se profile alors une multitude d’innovations.<br />

En plus des constructeurs automobiles dits traditionnels qui sont<br />

sur le point d’écrire une nouvelle page de leur histoire, ce sont<br />

des milliers de nouveaux arrivants, du holding Alphabet avec ses<br />

futures Google Cars qu’on ne présente plus, à la petite startup<br />

révolutionnaire, qui vont jusqu’à réinventer la façon dont<br />

nous consommons l’automobile. Tous les ingrédients semblent<br />

donc être réunis pour un secteur en perpétuelle évolution qui<br />

devrait continuer à nous faire rêver pour les décennies à venir.<br />

Preuve en est, le 23 mars dernier, la Commission économique<br />

pour l’Europe des Nations unies (Unece) modifiait ainsi l’article<br />

de la Convention de Vienne, qui régule la circulation routière,<br />

et ce depuis 1968, laissant ainsi la voie libre aux innovations<br />

automobiles venues des quatre coins du monde.<br />

L’ubérisation de la mobilité<br />

Uber, l’exemple même de la transformation de la mobilité,<br />

se penche – ou, selon les sources, se dirige – vers la conduite<br />

autonome. Alors que certains annonçaient une pré-commande<br />

A W A R D S<br />

de 100 000 véhicules autonomes de la marque allemande<br />

Mercedes-Benz en début d’année, le leader incontesté du VTC,<br />

a effectué les premiers tests de son véhicule autonome dans les<br />

rues de Pittsburgh en mai dernier. Un sacré coup d’accélérateur<br />

voire même retournement de situation, mais sommes-nous<br />

véritablement surpris ? Après tout, le verbe «uberiser», ce<br />

néologisme employé dans toutes les industries et secteurs,<br />

signifie, réinventer, de manière disruptive, un concept, une<br />

industrie, à la sauce digitale, et ainsi prendre à contrepied les<br />

acteurs historiques qui n’auraient, eux, pas pensé nécessaire un<br />

renouvellement de leurs services. Uber l’affirme une nouvelle<br />

fois, son but est de «rendre les transports aussi fiables que l’eau<br />

courante, partout et pour tout le monde».<br />

Face à la compétition, les constructeurs automobiles continuent<br />

d’investir en R&D sous peine de voir passer le wagon de la<br />

voiture autonome. Les Audi, BMW, Ford, Tesla, Volvo et Jaguar<br />

Land Rover, notamment, testent actuellement leurs dernières<br />

technologies. Les véhicules autonomes de la marque anglaise<br />

débouleront dès cet automne sur la voie publique, dans les<br />

environs de Conventry et Solihull, un véritable laboratoire<br />

permettant un test réel, qui s’inscrit dans le cadre du projet<br />

UK-CITE (United Kingdom Connected Intelligence Transport<br />

Environment).<br />

Vers une nouvelle ère ?<br />

Spécialiste de la mobilité sur le Vieux Continent,<br />

le groupe LeasePlan s’est par ailleurs intéressé à la<br />

volonté des conducteurs européens d’adopter la<br />

mobilité autonome. Et si le plaisir de conduire reste<br />

indéniable, 75% des conducteurs au Grand-Duché sont<br />

prêts à essayer ce nouveau concept. Au Luxembourg<br />

justement, certains prédisent déjà un futur brillant à cette<br />

nouvelle mobilité, qu’elle soit douce, verte, autonome<br />

ou partagée. C’est le cas de Patrice Waltzing, Finance and<br />

Operations Leader, PwC Luxembourg, qui prévoyait déjà l’an<br />

dernier la mort du fleet manager… au profit du mobility manager.<br />

Celui-ci offrirait ainsi tout un éventail de solutions à ses employés<br />

et plus particulièrement aux jeunes générations qui sont en<br />

demande d’un nouveau type de mobilité. Si la voiture de société<br />

reste un avantage certain, voire un magnet, notamment au<br />

Grand-Duché, cette nouvelle approche permet plus de flexibilité<br />

et de personnalisation, et place l’humain au centre, et non plus<br />

le véhicule.<br />

Mobility MOBILITY<br />

Mobility MOBILITY<br />

Comme le confirme Gerry Wagner, Directeur Général d’Arval<br />

Luxembourg, la société de leasing adapte ses services à<br />

l’évolution des besoins de ses clients :«Avec Arval Mid Term Rental,<br />

nous proposons une solution flexible afin de les accompagner<br />

vers cette nouvelle mobilité». Le Luxembourg semble ainsi être<br />

le terrain de jeu rêvé pour l’arrivée de tels services de mobilité<br />

de par les besoins spécifiques des résidents et frontaliers qui<br />

connaissent chacun leurs lots de problèmes, mais également par<br />

l’environnement entrepreneurial et propice à l’innovation qui<br />

règne au Grand-Duché. De son côté ALD Automotive Luxembourg<br />

a lancé Switch, qui permet de répondre aux besoins ponctuels<br />

de mobilité : «Une accessibilité aux entreprises de plus en plus<br />

CARS<strong>2016</strong><br />

compliquée, des émissions nocives pour l’environnement, des<br />

priorités différentes pour les générations Y-Z… Ces changements<br />

sont autant de défis qui nous poussent à innover, à repenser<br />

notre métier. Nous apportons ainsi les solutions qui répondent<br />

adéquatement aux besoins des clients. ALD Switch s’inscrit dans<br />

une stratégie de mobilité flexible aux multiples perspectives<br />

d’évolutions innovantes et dans l’optique d’enthousiasmer les<br />

utilisateurs» ajoute Pierre-Yves Meert, Marketing & Innovation<br />

Manager. Encore une preuve que la mobilité est à la base du<br />

changement de notre environnement quotidien.<br />

C’est pour répondre à ces nouvelles problématiques qu’aura lieu<br />

cette année, le 10 novembre prochain, la première édition de la<br />

Mobility Night, en présence des acteurs du secteur du leasing,<br />

mais également start-ups qui présenteront leurs nouveaux<br />

concepts.<br />

De nouvelles possibilités s’offrent alors aux personnes qui circulent<br />

en automobile, et avec elles arrivent les premières préoccupations.<br />

Certaines perdurent encore aujourd’hui, notamment en matière d’impact<br />

sur l’environnement. Et si les moteurs thermiques, essence et diesel,<br />

laisseront sans doute leur place aux hybrides, électriques, et moteurs<br />

à hydrogène, on recensait en Europe, à la fin de l’année 2015, plus de<br />

251 000 000 de véhicules en circulation, dont plus de 503 000 au<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> Grand-Duché de Luxembourg.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

AWARDS<br />

Drone de transport : Flytrex<br />

AWARDS<br />

N<br />

A<br />

MO


20<br />

#Entertainment | Rock’n’Roll<br />

SWEAT, TEARS, ENDORSEMENT<br />

DEALS AND PHILANTHROPY:<br />

LIVING THE LIFE<br />

OF A ROCK STAR BY ALEXANDRE KEILMANN<br />

In the history of marketing and advertising, endorsement deals are common. Brands are always in need of a wellknown<br />

and appreciated personality who could use or wear their products so that their targeted audience can<br />

identify with their favorite celebrities. And who better than a rock star to promote your brands? Depending on your<br />

products, rockers might be the perfect fit. <strong>BEAST</strong> sheds light on celebrity marketing featuring Rock stars with a twist<br />

of philanthropy but also on the changing status of «ambassador» with the advent of digital and social media.<br />

Discover one of the most amazing<br />

venues in Luxembourg<br />

According to Rolling Stone <strong>Magazine</strong>, The Beatles, Bob Dylan<br />

and Elvis Presley, in this specific order are the 3 greatest artists<br />

of all time, showing once again the fame of Rock’n’Roll and the<br />

power of the image these legends can convey. These artists,<br />

who all have been introduced to the Rock’n’Roll Hall of Fame<br />

located in Cleveland, Ohio, have, among others, inspired several<br />

generations, whose lives are sometimes guided by their songs<br />

and messages. Stereotypes might tell us that Rock stars are the<br />

perfect choice for cigarettes and alcohol, but TV commercials<br />

have told us a different story, surprising consumers with<br />

unexpected faces and original content.<br />

One of the best examples might be Alice Cooper starring in<br />

Staples’ back to school commercial. Also known as the «Godfather<br />

of Shock Rock», Alice built himself a reputation of macabre<br />

rocker, having guillotines, snakes, swords and even electric<br />

chairs displayed on stage during his highly theatrical shows and<br />

with songs such as «Poison», «Welcome to my Nightmare» or<br />

«School’s Out». It’s actually the latter which inspired Staples<br />

to create such an ad, targeting kids and parents right before<br />

the start of a new academic year. One of The Beatles, Ringo<br />

Starr was featured in a Pizza Hut commercial dating<br />

back from 1995, trying to convince «the lads» to<br />

join him in his Italian-American adventure.<br />

Unfortunately, he is joined, at the end<br />

of the advertising spot, by the members<br />

of The Monkeys…and not The Beatles.<br />

He was one of the first celebrities to<br />

appear in the brand’s TV commercials.<br />

One can also name Iggy Pop when it<br />

comes to original TV ads. In bed, doing<br />

crosswords and talking to his puppet<br />

self, the rock star promotes a car<br />

insurance company and its services.<br />

Somewhat unexpected for one of<br />

the wildest characters in the history<br />

of Rock’n’Roll. The ad was actually<br />

banned after several complaints and<br />

was ruled «misleading», as the policy did<br />

not allow rock stars, or people working in<br />

the entertainment industry, to subscribe<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

to a car insurance policy with the firm. Finally, in 2009, high<br />

heels and make-up were the basis of Walmart’s commercial when<br />

KISS shocked the world in a hilarious video. Gene, Paul, Tommy<br />

and Eric, dressed in their famous costumes are helping their<br />

fellow co-workers with bakery and are giving pieces of advice to<br />

customers. Die-hard fans were probably not that happy though…<br />

Ambassadors… or philanthropists?<br />

While being a brand ambassador brings dollars to the table, many<br />

Rock Stars support not-for-profit organizations. Just like Jelena<br />

Djokovic, Director of the Novak Djokovic Foundation, highlighted<br />

during her ICT Spring speech, «celebrities are often perceived<br />

as modern time heroes. Their actions, beliefs and sacrifices are<br />

what make them models». On helping non-profit organizations,<br />

she adds: «they bring awareness to important problems and can<br />

talk about it with passion and determination. Celebrities can<br />

reach to people who have the power to change things. Moreover,<br />

they can help raise money».<br />

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22<br />

#Entertainment | Rock’n’Roll<br />

Many musicians and especially rock stars are therefore<br />

involved in non-profit associations and many have even<br />

created their own: in 2006, Jon Bon Jovi created the Jon<br />

Bon Jovi Soul Foundation to fight hunger and homelessness<br />

in the United States. Bono, the leader of legendary Irish<br />

group U2 helped create RED, an organization which raised<br />

more than $200 million to help fight HIV in Africa. Since<br />

2013, Swiss Life Luxembourg has been organizing its «Rock<br />

against Cancer» show at the Rockhal, located in Eschsur-Alzette,<br />

to raise money to help associations such as<br />

Foundation Cancer Luxembourg and Kriibskrankanner.<br />

«Nous avons constaté que deux chanteurs de jeunes<br />

groupes de rock étaient employés au sein de nos équipes.<br />

Avec le soutien de nos collègues, nous nous sommes lancés<br />

dans l’organisation d’un concert de bienfaisance que nous<br />

avons nommé Rock Against Cancer» ajoute David Brandt, le<br />

DRH de la société d’assurance. This lifestyle is so much more<br />

than Sex, Drugs and Rock’n’Roll.<br />

From celebrities to bloggers and influencers<br />

If TV commercials once were the way to go, communication<br />

and promotion is now far more complex and nowadays,<br />

brands are trying to convert their regular consumers into<br />

ambassadors. They tend to pay off bloggers and influencers<br />

who actually review products and services through original<br />

and authentic content. But things are about to change<br />

as Warner Bros Home Entertainment recently settled FTC<br />

(Federal Trade Commission, located in Washington, DC)<br />

charges that it deceived consumers during a marketing<br />

campaign aiming at promoting the «Middle Earth: Shadow<br />

of Mordor» video game. The reason? It failed to adequately<br />

disclose that it paid several influencers thousands of dollars<br />

to post positive reviews, notably on YouTube. «Consumers<br />

have the right to know if reviewers are providing their own<br />

opinions or paid sales pitches. Companies need to be straight<br />

with consumers in their online ad campaigns» added Jessica<br />

Rich, Director of the FTC’s Bureau of Consumer Protection.<br />

On the one hand, this decision might actually change the<br />

face of marketing and communication forever, as «disguised»<br />

advertising campaigns have developed widely in the US and<br />

in Europe over the last 10 years. On the other, we can all<br />

share and spread our thoughts, thanks to the rise of social<br />

media, on the products and services we are using, allowing<br />

us to become our own «rockstar»…<br />

Rock’n’Roll will be one of the main themes, along with<br />

Sex and Com’, of this year’s Gala Marketers which will<br />

take place on November 24 TH at the Centre Culturel<br />

Kinnkesbond, in Mamer. Following the speeches<br />

of international and Luxembourgish MarCom experts,<br />

the Luxembourg Marketing & Communication Awards<br />

will recognize the most innovative solutions and projects<br />

of <strong>2016</strong>, for the 8 TH consecutive year!<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

© Reuters


24<br />

#Entertainment | Sex & the medias<br />

MARC DORCEL OU LE SEXE 3.0<br />

PAR<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

ALEXANDRE<br />

KEILMANN<br />

Fondée en 1979, la société de production de films X Marc Dorcel a su converser ses valeurs, tout en empruntant,<br />

avec tout autant de succès, le chemin du digital. Avant sa participation très attendue au Gala Marketers<br />

du 24 novembre prochain, <strong>BEAST</strong> est allé à la rencontre de Ghislain Faribeault, Vice-Président Media, pour évoquer,<br />

entre autres, les innovations du groupe français au rayonnement international.<br />

Dans des pays plutôt conservateurs, comme la France et le<br />

Luxembourg, comment une maison de production de films pour<br />

adultes comme Marc Dorcel peut-elle communiquer et promouvoir<br />

ses activités ?<br />

Le paradoxe est que la pornographie n’a jamais été autant<br />

consommée et assumée dans la sphère privée qu’actuellement.<br />

Pour autant elle n’a jamais été autant cachée de la sphère<br />

publique. Plus aucune émission TV ou radio ne traite de sexualité<br />

– RMC vient juste de supprimer l’émission radio de Brigitte Lahaie<br />

– les actrices X ne sont plus invitées sur les plateaux TV alors qu’il<br />

y a 10 ans encore, elles participaient à de grandes émissions au<br />

même titre qu’une actrice de films disons traditionnels !<br />

Dans les années 80, la nudité était très présente dans les clips de<br />

Mylène Farmer ou Madonna, alors que maintenant, avec YouTube,<br />

une maison de disque a peur de la censure et «sofitse» tous<br />

ses contenus. Ce sont désormais les GAFA qui dirigent le monde<br />

et se considèrent pour certains comme au-dessus des lois.<br />

Ce sont ces quelques personnes qui décident ce que le public<br />

doit voir, de ce qui est bien ou mal. Qu’une vidéo de propagande<br />

djihadiste ou un chat qui brûle trouve sa place sur Facebook car<br />

«c’est la liberté d’expression» et qu’à l’inverse une jolie photo<br />

d’un corps dénudé ou partiellement dénudé soit supprimée car<br />

trop scandaleux me choque. On peut également faire un parallèle<br />

avec les œuvres d’art des peintres, celles du XIX ème siècle où les<br />

corps sont montrés n’existeraient peut-être pas à l’heure actuelle.<br />

On peut facilement imaginer que cela serait caché car jugé comme<br />

«honteux» par certains.<br />

Par conséquent, pour rester la référence, nous devons continuer<br />

à exister en innovant et communiquant différemment. Nous<br />

devons surfer sur un fil entre humour, sexy et déculpabilisation.<br />

Le contenu devient donc «assumable», partageable et peut créer<br />

un buzz.<br />

Marc Dorcel se positionne comme un producteur «haut de<br />

gamme» et plutôt «glamour». Quelles sont les actions entreprises<br />

pour conserver et entretenir cette image ?<br />

Nos productions ont toujours été ainsi et le resteront. Ce sont les<br />

valeurs de Marc et il veille toujours à ce que cela soit respecté. Les<br />

productions Dorcel sont à la fois soignées, piquantes et élégantes,<br />

et nous mettons tout en œuvre afin de préserver cela. C’est<br />

aussi l’une des raisons pour lesquelles nos fans nous aiment<br />

et continuent de nous suivre, années après années. Nous ne<br />

sommes pas prêts à tout pour faire des coups médiatiques :<br />

au contraire, nous avons quelques interdits et ne souhaitons en<br />

aucun cas faire le buzz à tout prix. Une image de marque met<br />

extrêmement longtemps à se créer et à être reconnue de tous,<br />

par contre, elle peut être très rapidement perdue.<br />

Dans un monde toujours plus numérique, où la personnalisation<br />

des contenus et l’expérience utilisateur font mouche, comment<br />

l’industrie du sexe peut-elle suivre cette tendance et se réinventer ?<br />

Comment cela se traduit-il au sein de la maison Dorcel ?<br />

Il faut faire évoluer nos productions en les modernisant mais pas<br />

en cassant les codes et valeurs évoquées précédemment. Ensuite,<br />

il faut sans cesse optimiser les sites internet et continuer à travailler<br />

sur l’expérience client. A l’heure où 95% de la consommation se<br />

fait de manière pirate, il est primordial de soigner votre relation<br />

avec vos clients. Si vous pouvez convertir des consommateurs en<br />

clients, c’est bien entendu positif, mais il faut tout d’abord bien<br />

traiter ses clients existants.<br />

C’est pour ces raisons que nous devons motiver nos équipes<br />

et nos clients BtoB de façon à ce qu’ils continuent à innover<br />

perpétuellement. Nous avons poussé pour passer à la SVOD, pour<br />

offrir des accès 360 tout écran aux abonnés TV, etc… Si vous<br />

n’innovez pas au moins tous les 2 ans, vous êtes dépassés et<br />

avez déjà un pied dans la tombe.<br />

Au fil des années, Marc Dorcel a su diversifier ses activités,<br />

notamment en misant sur le digital et la VOD. Votre société est<br />

également à la pointe de la technologie avec les premiers CD<br />

interactifs, puis DVD pour adultes, films 3D, etc. Quelles sont les<br />

autres pistes qui sont développées ? Quelles tendances suivezvous<br />

actuellement ?<br />

La première tendance est déjà de suivre ses ventes et ce qui<br />

se dit de votre marque sur les réseaux sociaux ou autres sites<br />

spécialisés. L’erreur serait d’être déconnecté. Nous suivons nos<br />

valeurs et nos codes de productions.<br />

Nous testons perpétuellement de nouvelles choses :<br />

en ce qui concerne les innovations, nous sommes très<br />

sollicités et cela nous permet d’être plus facilement et<br />

constamment à l’écoute. Nous travaillons actuellement<br />

sur la suite de la réalité virtuelle et tentons notamment<br />

de voir comme celle-ci peut interagir avec des objets<br />

ou vêtements, sur la réalité augmentée avec les<br />

hologrammes ou bien encore sur comment rendre<br />

meilleures nos expériences clients sur nos sites internet,<br />

afin que les internautes trouvent facilement le contenu<br />

qui leur correspond.<br />

Dès 2006 vous ouvrez le premier concept store Dorcel,<br />

en 2008 vous lancez votre magazine, puis un blog…<br />

Comment jonglez-vous entre les différents messages ?<br />

Quel que ce soit le support ou le réseau social, nous<br />

devons nous adapter à celui-ci et sa cible. Sans compter<br />

qu’elle peut évoluer : gérer un blog est moins important<br />

qu’une bonne communauté sociale. Le magazine<br />

s’adresse aux fans de la marque. Une boutique est plus<br />

généraliste et propose autre chose que nos productions…<br />

48h<br />

SUR DORCELCLUB.COM<br />

25.000 MARC inscrits<br />

via Facebook connect<br />

Bande passante x27<br />

Traffic x4<br />

SUR TWITTER<br />

+ de 4.000<br />

# mentions avec #MarcOuRien<br />

40 millions<br />

d’impressions<br />

7h<br />

en TT* France<br />

10 minutes<br />

en TT* Monde<br />

*TT= Trending Topics (sujets tendances)<br />

SUR FACEBOOK<br />

+ de 5.000<br />

nouveaux fans sur la page<br />

+ de 10.000 likes<br />

sur nos publications<br />

Reach de 200%<br />

sur les publications le 25 avril<br />

Votre traiteur,<br />

notre excellence<br />

notre notre équipe a le a le plaisir<br />

de de vous vous proposer une une une une<br />

gamme prestigieuse<br />

de de gourmandises<br />

affinées<br />

qui qui sauront tant tant attiser vos vos papilles,<br />

que que satisfaire vos vos idées idées de de menus.<br />

Nous serons ravis ravis de de Répondre<br />

à à toutes vos vos questions<br />

Pierre Waton<br />

Responsable commercial<br />

Claudia Correia<br />

Event Event Manager<br />

T +352 T +352 47 47 47484 484 ou M ou +352 M +352 621 621 411 411 898 898<br />

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pierre.waton@kaempff-kohler.lu<br />

claudia.correia@kaempff-kohler.lu


Le Journal Financier de Luxembourg<br />

26<br />

#Entertainment | Sex & the medias<br />

Gala Marketers<br />

Kinneksbond<br />

Luxembourg<br />

GUEST SPEAKERS<br />

Ghislain Faribeault<br />

Vice-Président Média<br />

MARC DORCEL<br />

Thierry Reboul<br />

Président<br />

UBI BENE<br />

L’an passé, Dorcel a remporté plusieurs Cannes Lions et Clio Awards pour ses campagnes<br />

de communication. Pouvez-vous revenir sur ces différents succès ?<br />

Chez Dorcel, nous aimons surprendre et être généreux. C’est pour cela que la collaboration<br />

avec les trublions de chez MARCEL a bien fonctionné. Nous avons joué avec de l’humour,<br />

une touche de sexy et un soupçon de défi qui donne accès à de la gratuité : les parfums<br />

ingrédients (à condition de faire attention au dosage) pour obtenir un succès. L’idée était<br />

très bonne et amusante ce qui fait que ce genre d’opération est facilement partageable.<br />

Même si vous ne suiviez pas @dorcel, vous pouviez relayer l’opération à votre réseau.<br />

Nous sommes ravis de ce succès.<br />

Dans notre précédente édition «Urban <strong>BEAST</strong>» nous évoquions le futur du sexe…et une<br />

industrie qui pourrait miser sur des «sex bots». Est-ce réalisable ? Comment définiriez-vous<br />

ce futur ?<br />

Je pense que tout est réalisable. Cela satisfera certaines personnes et pas d’autres.<br />

Heureusement, il n’existe pas qu’une seule sexualité que tout le monde devrait suivre<br />

et respecter. Il faut multiplier les expériences pour toucher un maximum de gens.<br />

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28 #Entertainment | HellsAngels<br />

Le saviez-vous ?<br />

#Entertainment | HellsAngels 29<br />

HIGHWAY<br />

TO HELLS<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Les Hells Angels, aussi médiatiques que, paradoxalement, secrets.<br />

Au Luxembourg, difficile de savoir à qui on a affaire : aucune<br />

interview ces dix dernières années, pas de casier judiciaire non<br />

plus d’ailleurs. Mais l’image reste là, par ricochet d’affaires dans<br />

d’autres pays, par le poids de l’histoire et de séries telles que<br />

Sons of Anarchy. Comme la nature, la communication a horreur<br />

du vide. Donc, rencontre.<br />

A la base simple «club de motards», mais beaucoup plus que cela, jusqu’où<br />

les Hells Angels assument-ils leur image de garçons disons… turbulents ?<br />

Tout d’abord, entrer chez les Hells Angels, n’est pas chose aisée. C’est un<br />

style de vie, la jaquette n’y est pas pour rien : tu es ce que tu fais. Il faut<br />

avoir 21 ans et posséder une moto, cylindrée 750 minimum. Nous nous<br />

appelons frères, et nous considérons comme tels, ce n’est pas un mot<br />

en l’air. La solidarité, l’honneur, prennent tout leur sens, voici nos vraies<br />

valeurs. Les individus qui composent les MC ont souvent des passés ou<br />

des personnalités hors du commun - ou les deux.<br />

Si l’on regarde l’histoire des Hells, le club a agrégé d’anciens militaires<br />

démobilisés après la seconde guerre mondiale (90% des membres étaient<br />

d’anciens combattants d’après Sonny Barger, 1964) puis s’est radicalisé…<br />

Quand un mouvement prend de l’ampleur, le contrôle devient utopique,<br />

surtout si sa philosophie est à l’opposé. C’est une somme d’individualités<br />

avec un idéal commun, mais une somme d’individualités quand même,<br />

avec un passé violent dû à des choix gouvernementaux. Dans une<br />

période comme les sixties, les seventies, peu de choses étaient vraiment<br />

sous contrôle. Les Hells Angels sont une marque, donc une cible. Mais la<br />

réalité est plus complexe si on veut aller au fond des choses. Regardez<br />

le nombre de morts par arme à feu aux Etats-Unis aujourd’hui par exemple,<br />

les tragédies dans les écoles, etc. On peut blâmer les éditeurs de jeux,<br />

la télé, la législation, les lobbys. Au Luxembourg, on n’a pas ce problème,<br />

le club n’a pas ce type de problème non plus. Ce n’est pas parce qu’une<br />

personne a pu faire des erreurs que nous sommes tous comme ça et<br />

qu’on peut identifier tout un groupe. L’amalgame a ses limites.<br />

Aucun pays ne semble épargné par la criminalité. Comment penser que<br />

Luxembourg y échappe ?<br />

Déjà, que signifie le terme «criminalité» ? Aux yeux de la loi on est un<br />

criminel si on vole une pomme… Luxembourg est pacifique, et sans histoire<br />

depuis dix ans. Je ne peux parler pour les autres, mais il faut relativiser<br />

le rôle des médias là-dedans. On est plus voyants que d’autres, ce n’est<br />

pas forcément une bonne chose. Encore une fois, Luxembourg est un<br />

pays pacifique, nous aussi.<br />

On arrive à la question qui fâche. En 2013, Europol a fait rentrer les Hells<br />

Angels dans sa définition du «crime organisé». Quelle est la position<br />

officielle du MC à ce sujet ?<br />

Cela fait bien plus longtemps que nous sommes reconnus comme<br />

organisation criminelle. Il faut remonter à 1970 et à la loi RICO (Racketeer<br />

Influenced Corrupt Organizations) votée aux Etats-Unis. Cependant, rien<br />

n’a jamais pu être prouvé en plus de 60 ans.<br />

Le chiffre 81 représente la 8 ème lettre<br />

de l’alphabet : H ainsi que la première : A<br />

HA = Hells Angels<br />

Que signifie AFFA ?<br />

Angels Forever, Forever Angels<br />

Par an et en moyenne, les membres<br />

des Hells Angels font plus de 32.000 km<br />

(20.000 miles) à moto<br />

Actuellement, il y a 9 membres au Luxembourg<br />

Le premier chapitre européen a été établi<br />

à Londres, le 30 juillet 1969.<br />

On en revient à ce que nous disions plus tôt, ce n’est pas parce qu’un<br />

membre fait une bêtise qu’il faut tous nous mettre dans le même sac.<br />

Par contre, avoir une position officielle ? L’officiel ce n’est pas trop notre<br />

truc. On a tous des positions préférées par contre. De plus, il n’y a pas<br />

de chef et c’est bien ce qui nous différencie des autres MC en Europe.<br />

On respecte un membre présent depuis 40 ans tout autant qu’un frère qui<br />

vient d’arriver.<br />

Nous ne faisons pas de politique, et nous ne nous intéressons pas à la<br />

religion. C’est vrai, quelque part nous sommes tous un peu bizarres.<br />

Moi (Massimo), j’ai voulu être un Hells Angels dès l’âge de 6 ans car je<br />

suis né dans ce milieu-là. On vit la vie qu’on aime et on aime la vie qu’on<br />

vit, on suit nos propres lois et on vit dans notre propre monde, «FTW».<br />

Nous avons un code d’honneur, et nous respectons toutes les personnes,<br />

aussi différentes qu’elles soient, tant qu’elles nous respectent. Et si nous<br />

sommes tous différents nous avons tous la même ligne directrice : partir<br />

partout dans le monde. On rencontre nos frères aux quatre coins du monde<br />

et ils sont nos guides sur leurs terres. Nous avons tous la même philosophie<br />

et vivons la même vie.<br />

Quand le Président de l’American Motor Cycle Association a dit que 99%<br />

des motards étaient des gens honnêtes, n’étaient pas des criminels, des<br />

écussons 1% ont commencé à fleurir sur les blousons...<br />

Si vous creusez dans les origines des stickers, tatouages, les signes sur les<br />

billets de banque, etc, vous trouverez du bizarre, de la provoc, des codes<br />

un peu partout, jusque dans les hymnes nationaux, dont certaines paroles<br />

sont plutôt barbares et reprises en chœur par des millions de gens tout de<br />

même. Le 1% sur certains blousons fait moins de dégâts sur les routes que le<br />

40% sur certaines bouteilles d’alcool dans les supermarchés.<br />

Quand on a commencé à entendre que toutes les personnes qui faisaient<br />

partie d’un club de moto étaient des criminels, puis que finalement, «99%<br />

des gens qui roulaient en moto étaient honnêtes», les MC, pour faire un pied<br />

de nez à l’organisation américaine ont commencé à mettre des «1%» sur<br />

leurs jaquettes. Cela nous a aussi permis de nous différencier.<br />

Est-ce que mon espérance de vie a chuté depuis le début de l’entretien<br />

où ça va ?<br />

Non…pour l’instant ça va !<br />

Au Luxembourg vous semblez plutôt vous tenir à l’écart des problèmes.<br />

C’est une question de sagesse ou de discrétion ?<br />

Les problèmes c’est moi qui m’en occupe…donc il n’y en a pas (rires) ! De quels<br />

problèmes parle-t-on d’abord ? Par rapport à quoi ? Cela peut arriver que<br />

certains membres se fassent arrêter mais il s’agit de problèmes privés, qui<br />

n’ont rien à voir avec le club. On a effectivement pu lire que les Hells Angels<br />

essayaient de s’implanter au Luxembourg en s’arrachant des restaurants…<br />

tout simplement car à l’époque j’avais trois restaurants, cela nous a bien<br />

fait rire ! L’information est très vite déviée et cette mauvaise publicité est le<br />

fruit d’articles erronés relayés dans les médias. Effectivement, les histoires<br />

croustillantes intéressent les gens car nous gardons tout de même cette<br />

réputation. Ils peuvent venir chez nous, nous n’avons rien à nous reprocher.<br />

La police luxembourgeoise vient une nouvelle fois d’effectuer une descente<br />

dans votre Clubhouse…sans rien trouver. Comment réagissez-vous à ce genre<br />

de situations ? Sont-elles fréquentes ?<br />

Cette perquisition a eu lieu suite à une demande de la police allemande,<br />

en rapport avec une affaire qui s’est déroulée chez nos voisins. Ce genre de<br />

démarche nous fait quelque peu sourire, car, comme d’habitude, nous n’avions<br />

rien à nous reprocher. La preuve, ils n’ont rien trouvé. Par contre, il y a eu pas<br />

mal de dégâts au Clubhouse lors de leur intervention…<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


30<br />

#Entertainment | HellsAngels<br />

#Entertainment | HellsAngels<br />

31<br />

A l’origine, il fallait être blanc pour faire partie<br />

des Hells Angels. Aujourd’hui, il y a des MC de<br />

presque toutes les couleurs, mais le mouvement<br />

prend moins en Afrique. Des problèmes de<br />

compatibilité ? Comment l’expliquez-vous ?<br />

Il n’y a pas de règle de ce genre dans notre Rule<br />

Book. Il est juste indiqué qu’il faut avoir 21 ans et<br />

avoir une moto, c’est tout, sans aucune mention<br />

de couleur ou autre. Mais cela s’explique peutêtre<br />

par le fait qu’à l’époque, lorsque tu allais<br />

en prison aux Etats-Unis, tu rejoignais un clan :<br />

les blancs, les noirs, les mexicains. Il était donc<br />

difficile d’être de couleur tout en étant un Hells<br />

Angels.<br />

Aujourd’hui, il y des clubs en Afrique, notamment<br />

à Johannesburg. Il y a également un chapitre<br />

à Haïti et à Curaçao. Je pense aussi au club en<br />

Turquie, que le Luxembourg a parrainé. Il y a<br />

des frères marocains à Paris qui sont membres<br />

depuis plus de 30 ans. C’est simple, quand<br />

tu rentres dans le club, tu n’as pas d’opinion<br />

politique et pas de religion.<br />

Sons of Anarchy de Kurt Sutter a eu un impact<br />

considérable. Clairement, le côté criminel et<br />

violent des activités du MC y est dépeint dans<br />

les grandes largeurs, mais aussi, omni présent,<br />

le code d’honneur. Dans les grandes lignes, être<br />

un homme d’honneur pour vous, cela implique<br />

quoi ?<br />

Dans la série, la femme du président sait tout,<br />

ce n’est pas tout à fait le cas chez nous. Dans<br />

la série, ils prennent tous de la cocaïne de bon<br />

matin, et boivent du whisky au petit-déjeuner.<br />

C’est ce que j’appelle des flashs, cela reste<br />

fortement scénarisé. Si on fait une série sur un<br />

club de moto avec des membres qui se font des<br />

bisous, personne ne va la regarder. Alors que<br />

s’ils tuent et prennent de la drogue, cela devient<br />

bien plus intéressant, mais cela ne dépeint pas<br />

la réalité. La série reprend quelques règles,<br />

notamment le fait d’être souvent ensemble<br />

et de toujours soutenir ses frères, même s’ils ont<br />

tort. La parole que l’on donne est importante,<br />

même si c’est vrai que sur certains points, nous<br />

sommes un peu plus virulents que d’autres… Sur<br />

un groupe de 2 000 personnes, on reconnaitra<br />

toujours le Hells Angels : il gueule plus que les<br />

autres, il fait plus la fête que les autres, etc.<br />

Nous avons notre propre identité, et certains<br />

qui arrivent dans le club ne s’y retrouvent<br />

pas. C’est l’homme qui fait la jaquette,<br />

pas la jaquette qui fait l’homme. En fait, on nait<br />

Hells Angels, on ne le devient pas.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


32<br />

#Entertainment | HellsAngels<br />

Le club passe avant la famille - c’est clairement revendiqué<br />

- mais sait aussi s’ouvrir pour des causes. Le Benefit Run<br />

prévu au printemps entre dans ce cadre ?<br />

Tout à fait. Pour la première fois au Luxembourg, nous<br />

organiserons ce Benefit Run pour venir en aide aux<br />

enfants atteints d’autisme. Le neveu de Jorge, le président<br />

du chapitre luxembourgeois est autiste et cette cause<br />

nous tient à cœur. Tous les bénéfices récoltés seront<br />

reversés à l’association et l’événement consistera en un<br />

Run sur les routes luxembourgeoises au cours d’un aprèsmidi,<br />

pour finir avec une soirée organisée au Club House.<br />

Les participants repartiront avec un T-shirt, et passeront en<br />

bon moment, le tout pour la bonne cause. Nous inviterons<br />

d’ailleurs nos frères des 4 coins du monde et participons<br />

aux actions similaires qu’ils organisent.<br />

Comme pour le Toy Run, cela devrait avoir un impact<br />

important, mais aussi risque d’être taxé de pure opération<br />

de relation publique - cela se gère comment quand un<br />

proche est impliqué ?<br />

Nous pourrions organiser des soirées au Club House sans<br />

citer d’association, mais ce n’est pas le cas. Pour cela,<br />

il y a par exemple la Hells Week. Mais au printemps, nous<br />

nous impliquons exclusivement pour aider ces enfants et<br />

personne ne peut en douter. Et finalement, peu importe<br />

ce que pensent les médias et les gens en général. A titre<br />

d’exemple, il y a quelques années, aux Etats-Unis, les frères<br />

ont acheté des centaines de vélos, le FBI a suivi l’affaire<br />

pensant qu’il s’agissait de blanchiment d’argent… et les<br />

vélos ont été distribués aux enfants défavorisés.<br />

Puis, plus récemment, avec le tremblement de terre qui<br />

a eu lieu en Italie, nous nous mobilisons avec nos frères<br />

d’Italie pour soutenir les familles sinistrées. Notre but est<br />

de récolter un maximum de dons, destinées aux enfants :<br />

jouets et objets de premières nécessités comme des<br />

couches, des vêtements, etc. Il faut également souligner<br />

l’aide d’autres MC, je pense notamment au club Niglo et au<br />

Pals Independent Group.<br />

Ce n’est absolument pas de la communication, car quoi que<br />

l’on fasse, nous serons toujours taxés de «méchants» et<br />

«criminels». Un peu d’histoire. Le club a été fondé après la<br />

Deuxième Guerre Mondiale par les soldats de la compagnie<br />

des bombardiers Hells Angels, qui avaient passés 6 années<br />

ensemble, presque en autarcie. A leur retour, pour avoir une<br />

sensation de liberté ils ont opté pour la moto, ne pouvant<br />

pas se payer un avion. Le mouvement s’est développé<br />

partout aux Etats-Unis, les membres cherchaient un côté<br />

familial qu’ils ne trouvaient pas ailleurs, ce côté fraternel.<br />

Être ensemble, voyager, c’est un style de vie. Les épicuriens<br />

vivent pour la fête, mais nous sommes des sybarites, nous<br />

ne vivons QUE pour la fête ! Ce qui se passe ailleurs, ça<br />

ne nous regarde pas. Au Luxembourg, nous avons tous<br />

une activité professionnelle, et avons entre 39 et 61 ans,<br />

mais l’âge c’est dans la tête, nous sommes tous les mêmes.<br />

On s’entraide, on vit sur les valeurs de l’être humain<br />

finalement, on respecte les gens, notre parole. Si tout le<br />

monde vivait comme ça, il n’y aurait plus de problèmes.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


34 #Entertainment | Parties<br />

#Entertainment | Parties 35<br />

BARBOT<br />

PAR GABRIEL BOISANTE<br />

BARMAN<br />

Quand Isaac Asimov utilisa pour le première fois le mot robotique dans<br />

son récit de science-fiction « Menteur », il se doutait bien qu’un jour,<br />

dans un futur plus ou moins proche, notre société se retrouverait tiraillée<br />

entre l’humain et la mécanique, écartelée par la tentation de céder<br />

à l’automatisation et ses promesses de résultats parfaitement rationnels,<br />

calculés, pondérés, mesurés et le recours à l’être humain faillible, sensible,<br />

imprévisible.<br />

Un barman c’est quoi ?<br />

Un barman, est bien entendu celui qui<br />

prépare les boissons dans un café, un<br />

bar, un restaurant ou un club. Il est celui<br />

qui travaille derrière le bar.<br />

Un Barbot est une entité destinée<br />

à préparer et servir des boissons à<br />

des personnes se présentant au bar.<br />

Par bar on entend le comptoir d’un débit<br />

de boissons, où l’on peut consommer<br />

debout ou assis sur de hauts tabourets.<br />

Et non Bar, la commune du comitat de<br />

Baranya en Hongrie.<br />

Ni le bar qui est aussi un poisson de la<br />

famille des Moronidés.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Toutes les métiers, tous les secteurs<br />

d’activités sont concernés, hier les usines<br />

automobiles aujourd’hui le service. Dans de<br />

nouveaux bars est apparue une nouvelle<br />

sorte de barman : les « Barbots ». Ils sont<br />

de véritables machines capables, sur le<br />

papier, ou face au shaker, c’est selon, de<br />

remplacer les barmans les plus aguerris.<br />

Passons au strainer les positions tranchées<br />

de deux experts du monde du bar.<br />

Quelle est la tendance en termes de boissons ?<br />

Clairement le cocktail est revenu sur le devant de la scène de manière<br />

fracassante. Cela est dû à plusieurs facteurs, l’émergence de nouveaux bars<br />

spécialisés dans la mixologie, mais surtout l’éducation et la curiosité des clients<br />

avides de nouvelles découvertes. Les barmen d’aujourd’hui sont à l’instar de<br />

cuisiners ou de pâtissiers de véritables créateurs auxquels on demande de<br />

composer chaque semaine, voire chaque jour, de nouveaux drinks.<br />

Les cocktails étant populaires j’ai une interface de visualisation et de sélection<br />

de plus 3,21 millions de cocktails, une balance intégrée pour pouvoir de<br />

manière infaillible servir les doses adéquates à la réalisation de chaque recette.<br />

Les cocktails servis les plus populaires sont le Old Fashion et le Moscow Mule.<br />

Le moins populaire ? Le Mojito à l’huitre.<br />

La qualité première d’un barman ?<br />

Les gens ne viennent pas dans un bar pour étancher leur simple soif, le rôle<br />

du barman n’est pas uniquement celui de remplir et de poser des verres<br />

devant des gens.<br />

Non, aujourd’hui les gens viennent dans un bar pour vivre une expérience.<br />

Un barman se doit de comprendre quel type de moment ses clients veulent<br />

passer. Certains veulent se laisser conseiller, d’autres savent ce qu’ils veulent,<br />

il faut savoir se faire discret, se faire oublier si nécessaire.<br />

Un barman c’est beaucoup d’observation, de l’expérience et un peu<br />

d’intuition.<br />

Pas que les boissons ?<br />

Bien sûr que le premier jugement fait par<br />

le client se fera sur sa boisson et la qualité<br />

du service. Mais un barman c’est aussi une<br />

oreille, une présence. C’est un contact,<br />

celui qui représente l’établissement.<br />

Cette analyse me permet en effet de<br />

choisir et de proposer des sujets de<br />

conversation adaptés. Je suis également<br />

capable, par reconnaissance rétinienne,<br />

d’accéder à votre casier judiciaire et<br />

donc de repérer quels sont les sujets<br />

à éviter. Etant connecté à plus de 5 tera<br />

d’informations/secondes, je suis par<br />

définition intarissable. Mais le sujet de<br />

conversation préférée de mes clients est<br />

sans aucun doute les rapports hommes<br />

femmes.<br />

Justement le barman a une réputation<br />

sulfureuse, quelle est la part<br />

de séduction dans votre travail ?<br />

Ah c’est évident que le barman nourrit<br />

certains fantasmes, le rapport de<br />

séduction est présent au quotidien. Mais<br />

cela reste, dans l’énorme majorité, un jeu<br />

entre barmen et clients.<br />

J’ai la possibilité de proposer des services<br />

complets en dehors des heures de<br />

services. Pour homme comme pour femme,<br />

je suis disponible pour tenir compagnie.<br />

Les modes de paiement sont faciles et<br />

discrets. La satisfaction est garantie à<br />

99,8% car nous barbots sommes équipés<br />

de tout ce qui peut rendre un barman<br />

exceptionnel : shaker, mélangeur et pilon.<br />

Un bon barman se doit-il d’être<br />

un fin analyste de la nature humaine ?<br />

Je suis capable de tenir une conversation<br />

en 176 langues différentes, en 29 dialectes<br />

ainsi que 6 langues mortes dont 2 ayant<br />

totalement disparues. Je dispose d’un<br />

algorithme de définition d’humeur basé<br />

sur plus de 8000 critères d’analyses.<br />

Chaque facteur, pouls, taille, poids,<br />

dilatation de la pupille, densité capillaire,<br />

taux de phéromones, couleurs et choix<br />

de vêtements ainsi que la composition<br />

de l’haleine me permettent de définir<br />

un profil, une humeur métabolique et<br />

donc de pouvoir choisir la boisson la plus<br />

adaptée.<br />

Arrive-t-il que vous soyez en danger<br />

dans votre profession ?<br />

Cela peut arriver qu’il faille demander<br />

à certains clients de partir ou alors de<br />

refuser l’accès à certaines personnes,<br />

mais dans 99% des cas la politesse reste<br />

l’arme la plus efficace. Pour les 1% restant<br />

le Jiu Jitsu peut s’avérer très utile.<br />

J’ai un exosquelette en carbone et silicone<br />

résistant à plus de 97 types d’agressions<br />

dont la morsure de serpent et les coups de<br />

fourche (indispensable pour les modèles<br />

vendus en campagne). Je suis par ailleurs<br />

équipé d’une procédure d’intervention<br />

avec un taser intégré à ma main gauche,<br />

appel automatique de la police locale,<br />

ainsi qu’une matraque télescopique, utile<br />

pour les services d’escort comme pour<br />

les interventions auprès de clients trop<br />

alcoolisés. En option je peux proposer des<br />

gaz neutralisants.<br />

Et l’humour dans tout ça ?<br />

Un dernier avantage ?<br />

Je vous raconterai le lendemain ce que<br />

vous avez oublié la veille et, promis, je ne<br />

le répèterai à personne. Ce qui se passe<br />

au bar, reste au bar.<br />

J’ai une fonction borne Wifi et je peux<br />

recharger votre téléphone portable par<br />

induction.<br />

Je peux vous appeler un taxi ou vous<br />

mettre en relation avec n’importe quel<br />

service de conciergerie en moins de 30<br />

secondes.<br />

Je peux travailler 17 heures par jour sans<br />

fluctuation d’humeur ou d’efficacité.<br />

Le taux de satisfaction de mes clients<br />

est de 94,3% ce qui est aussi bien que le<br />

Robot coupe Kitchen Aid 2000. Si avec<br />

tout ça vous n’optez pas pour le Barbot,<br />

je me recycle en aspirateur sans sac !<br />

L’humour et la bonne humeur sont selon moi deux des clés pour être ou devenir un très<br />

bon barman. Mais c’est un jeu délicat, on doit pouvoir s’adapter à ceux qui nous font<br />

face, car tout le monde ne partage pas le même sens de l’humour. Il faut donc être fin<br />

observateur et toujours rechercher la justesse du ton.<br />

Il ne faut pas faire d’amalgame entre le sérieux de notre posture et la décontraction dont<br />

nous pouvons faire preuve. Les arbots sont très sociables et drôles, nous avons un grand<br />

répertoire de blagues, de jeux de mots et calembours pour toutes situations. Permettezmoi<br />

de vous le prouver par l’exemple suivant :<br />

« Un homme rentre dans un bar et dit au barman :<br />

- Je voudrais une chwirzderkilmaskichtmeurk à la menthe.<br />

Et le barman :<br />

- Un chwirzderkilmaskichtmeurk à la quoi ? »<br />

© Tom Cruise - Cocktail (film, 1988)<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


36<br />

#Art | Architecture<br />

UNE ARCHITECTURE<br />

POUR RÉPONDRE<br />

AUX NOUVEAUX DÉFIS<br />

IMPOSÉS PAR LA SOCIÉTÉ<br />

D’AUJOURD’HUI<br />

PAR MARGOT BOSLÉ<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Les préoccupations environnementales et sociétales, mêlées aux<br />

nouvelles technologies sont désormais les fondements et nouveaux<br />

standards de tout projet architectural. Les matériaux utilisés<br />

varient donc avec les exigences des propriétaires, l’inventivité et<br />

la création des architectes, mais également avec les demandes des<br />

gouvernements et ministères qui souhaitent voir apparaitre un<br />

nombre croissant de bâtiments durables dans leurs pays. Bonne<br />

nouvelle, le Luxembourg fait figure de pionnier dans le domaine.


38<br />

#Art | Architecture<br />

De nouvelles tendances émergent, entre pure innovation<br />

et inspiration régionale<br />

Cela fait plus d’une dizaine d’années que les maisons flottantes<br />

sont monnaie courante, notamment aux Pays-Bas et plus<br />

particulièrement à Amsterdam. Le phénomène s’étend également<br />

à Dubaï, où les milliardaires s’arrachent désormais des villas<br />

flottantes de luxe, sur trois étages, qui devraient être habitables<br />

dès la fin de l’année <strong>2016</strong>. Le prix de ces maisons immergées ?<br />

2,8 millions de dollars.<br />

L’avènement de l’impression 3D change également la donne<br />

pour les architectes. Dans un premier temps, il permet<br />

de se représenter facilement dans l’espace avec la création de<br />

maquettes, mais l’intérêt est bien plus grand. C’est notamment<br />

le pari qu’ont fait les investisseurs du Lewis Grand Hotel en<br />

confiant la construction du bâtiment de 135 m² à l’entrepreneur<br />

Andrey Rudenko. Ce dernier, ingénieur et architecte, s’intéresse<br />

à l’impression 3D depuis<br />

de nombreuses années et<br />

est également à l’origine de<br />

la construction, avec une<br />

imprimante 3D, d’un château<br />

dans l’état du Minnesota<br />

aux Etats-Unis. La Chine s’y<br />

penche également depuis<br />

de longs mois, et c’est en<br />

avril 2014 que la société<br />

Shanghai WinSun Decoration<br />

Engineering Co a produit des<br />

maisons de 200 m² en un<br />

jour, et ce pour la somme<br />

de 30.000 yuans, soit moins<br />

de 4.000 euros. De plus, ces<br />

structures sont bien plus<br />

économiques et durables<br />

qu’une maison classique : le<br />

béton est composé d’une<br />

base de ciment et de fibre<br />

de verre, issus de déchets de construction. Passée à la vitesse<br />

supérieure, la société chinoise a depuis bâti un immeuble de<br />

4 étages, le tout en recyclant entre 30 et 60% des déchets de<br />

l’industrie de la construction.<br />

Citons également le Centre Pompidou-Metz, qui se situe<br />

à quelques 60 kilomètres de Luxembourg, qui a également<br />

su innover grâce à ses architectes Shigeru Ban et Jean de<br />

Gastines. En 2010, ils ont en effet opté pour une matière qui<br />

fait la singularité de l’antenne régionale de «Beaubourg» qui<br />

se situe dans la capitale de la Lorraine : une structure de bois<br />

recouverte d’une toile protectrice, membrane à base de fibre de<br />

verre et de téflon. Toujours à Metz, et dans ce même quartier<br />

de l’Amphithéâtre, on construit actuellement le futur Centre des<br />

Congrès «Robert Schuman», qui sera une fois terminé, habillé<br />

d’une résille en pierres de Jaumont. Bien connue des Lorrains, ce<br />

type de matériaux rappelle ainsi le jaune ocre de la Cathédrale<br />

Saint-Etienne, et rend hommage au patrimoine de la ville.<br />

Les tendances s’inspirent nécessairement de l’environnement<br />

local, comme le confirme également le projet d’Hôtel Starck dans<br />

la capitale mosellane qui devrait être surmonté d’une maison<br />

de style du XIX ème siècle, copie presque conforme des hôtels<br />

particuliers qui bordent l’avenue Foch à Metz…<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

Efficience énergétique, et des espaces de travail modernes<br />

et connectés<br />

Au Luxembourg, et plus particulièrement au Ban de Gasperich,<br />

il est un bâtiment qui se veut particulièrement novateur,<br />

tant par les technologies qu’il emploie et les matériaux qui ont<br />

été utilisés. Il s’agit du Crystal Park, nouveau siège du cabinet<br />

de services professionnels PwC Luxembourg. Une double peau<br />

de verre et de bois permet de réguler les échanges thermiques<br />

et réduire la consommation due à l’éclairage en profitant<br />

de la lumière naturelle. Il est le fruit de l’imagination des experts<br />

du cabinet d’architecte P.ARC – Partnership for Architecture,<br />

Schemel Wirtz Architectes, Itten + Brechbühl. Véritable pôle<br />

économique en développement, le Ban de Gasperich accueillera,<br />

à terme, 100 000 m² de commerces, 490 000 m² de bureaux<br />

pour 20 000 emplois, mais également 100 000 m² d’espaces<br />

résidentiels. Un centre de vie dynamique et résolument tourné<br />

vers l’avenir.<br />

Son concurrent KPMG<br />

a lui aussi opté pour un<br />

matériau spectaculaire,<br />

qu’il aborde fièrement<br />

sur sa façade que<br />

l’on ne peut ignorer<br />

lorsqu’on circule le long<br />

de l’Avenue Kennedy<br />

au Kirchberg. C’est en<br />

effet pour le Corten qu’a<br />

opté l’architecte François<br />

Valentiny, un acier à<br />

corrosion superficielle<br />

forcée qui connait un<br />

engouement certain<br />

notamment pour l’aspect<br />

esthétique de sa patine<br />

brute très tendance, et<br />

qui lui a été inspiré par la<br />

présence de la Gëlle Fra à<br />

Shanghai durant 6 mois dans le cadre de l’exposition universelle.<br />

L’Ecoparc Windhof représente également le futur de l’espace de<br />

travail et combine sources d’énergie propres via, notamment,<br />

ses milliers de m² de panneaux photovoltaïques, ses nombreuses<br />

solutions de mobilité, dont celles proposées par le leaser<br />

Athlon Luxembourg qui a déposé ses valises dans la zone,<br />

mais également des infrastructures ICT faisant de l’immeuble<br />

Solarwind un des pionniers des Smart Buildings en Europe.<br />

De plus, Ecoparc Windhof GIE est impliqué dans l’application de<br />

la démarche C2C avec le LIST et le Ministère du Développement<br />

Durable et des Infrastructures, et préfigure ainsi le futur<br />

de l’architecture des locaux professionnels au Luxembourg.<br />

C’est également le cas du Neobuild Innovation Center, premier<br />

Pôle d’Innovation technologique luxembourgeois en matière de<br />

construction durable, rattaché au groupe CDEC, Conseil pour le<br />

développement économique de la construction, piloté par Bruno<br />

Renders. Le pays se positionne alors comme leader incontestable,<br />

remportant 3 des 8 prix décernés lors de la COP21 en décembre<br />

dernier et récompensant les meilleures solutions en matière<br />

de Green Building. Le dernier prix, est revenu au supermarché<br />

bio Naturata, également situé à Windhof, pour son bâtiment<br />

à 99% écologique qui n’utilise que des matériaux naturels et<br />

réutilisables, comme le confirme l’architecte en charge du<br />

projet, Stephan Hain : «les plus grandes caractéristiques<br />

résident dans la simplicité de sa construction avec<br />

une assise béton, des murs et toit en bois. Nous avons<br />

décidé de faire un bâtiment aussi naturel que possible».<br />

C’est la raison pour laquelle beaucoup de bois, élément<br />

naturel par excellence, a été utilisé pour la conception<br />

du supermarché bio luxembourgeois.<br />

Si d’un côté les techniques simples et les matériaux<br />

dits classiques permettent toujours encore de produire<br />

de nouvelles constructions, à la fois écologiques<br />

et durables, ce sont bien les innovations telles que<br />

l’impression 3D qui font évoluer un secteur toujours<br />

en quête de nouveautés, comme le prouvent les<br />

designs novateurs des constructions luxembourgeoises.<br />

Les SMART Cities et les meilleures initiatives allant<br />

dans ce sens seront notamment au programme de la<br />

6 ème édition du Luxembourg Green Business Summit, qui<br />

aura lieu le 4 octobre prochain. Après les interventions<br />

des spécialistes locaux et internationaux, et notamment<br />

de Lucien Hoffmann, Directeur du département de<br />

recherche environnementale et innovation au LIST et<br />

de Cédric Grignard, Directeur Technologies & Smart City<br />

à la Ville de Lyon, 13 awards seront remis lors de cette<br />

soirée de gala, suite au vote d’un jury composé de CEOs<br />

et Responsables du Développement Durable de sociétés<br />

implantées au Grand-Duché.<br />

Porte de L’Europe, Luxembourg Kirchberg (Concept Proposal) by Arquitectonica


40 #Art | Exhibitions<br />

#Art | Exhibitions 41<br />

CULTURE WITH<br />

A DIGITAL TWIST<br />

BY ALEXANDRE KEILMANN<br />

In order to be more relevant and appealing to the new<br />

and future generations, culture and especially museums<br />

have entered a deep digital transformation phase in the<br />

last 5 years. Bearing the fruit of their research, they are<br />

now able to present the finest pieces of art which define<br />

our past… in a futuristic way. Apps, Virtual Reality and<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

even holograms now allow visitors to have an enhanced<br />

and unique experience while also targeting a new digital<br />

and connected audience. Because nowadays, culture<br />

goes through Facebook, Instagram and SnapChat,<br />

and cultural institutions need to cope with it.<br />

Matteo Zamagni In collaboration with David Li, Daniel Ben Hur Nature Abstraction 2015 Courtesy Gazelli Art House<br />

Photography: Peter Mallet<br />

A new visitor experience<br />

Sree Sreenivasan, the Met’s former Chief Digital Officer, who<br />

brought the New York museum in the social media age once<br />

stated that his «biggest competition is Netflix and Candy<br />

Crush, not other museums». Today, he could add Pokemon<br />

Go to the list. Sree is the man behind the launch of the first<br />

Met app, which helps users discover the<br />

galleries, media, events and resources<br />

that best meet their interest, putting<br />

once again the visitor at the center,<br />

and delivering personalized content.<br />

For instance, helping visitors navigate<br />

the Met has long been a challenge as<br />

20 interconnected structures have been<br />

built since the institution first opened in<br />

1880. Now, thanks to this app, visitors<br />

can easily discover the exhibitions: their<br />

experience has definitely been amplified.<br />

A digital pioneer, MediaLab, the research<br />

and development hub at the Met,<br />

explores, probes, pilots, and prototypes<br />

emerging technology within the Museum<br />

context. It recently worked on projection<br />

mapping, which is also known as spatial<br />

augmented reality. This technology turns<br />

physical objects and buildings into a surface for projected<br />

light, and it therefore creates an enhanced experience for<br />

the visitors as it combines digital information with real objects.<br />

This technique was notably used in the Department of Egyptian<br />

Art, in order to restore color on The Temple of Dendur.<br />

In Paris, the Louvre replaced its old-fashioned audioguides<br />

in 2012 with Nintendo DS3 XL, giving the visitors access to HD<br />

pictures, 3D reconstitutions and several tours depending on<br />

their interests. Its little brother, the Louvre-Lens which opened<br />

in December 2012, launched a 3D touch-screen tablet developed<br />

in partnership with telecommunications giant Orange: it actually<br />

allows visitors to feel and manipulate the objects that are safely<br />

kept in the museum. Another purpose is to show people on how<br />

masterpieces are restored. Educational and playful, right?<br />

From January to June <strong>2016</strong>, the Dali Museum, located in<br />

St. Petersburg, Florida, offered its visitors the opportunity to<br />

explore one of the finest pieces of art ever created by the<br />

Spanish artist – the Archaeological Reminiscence of Millet’s<br />

Angelus - in 3D using an Oculus Rift mask, and re-live the<br />

painting just like Dali could have dreamt about it. When launching<br />

this 360 exhibition, Dali Museum Executive Director, Hank Hine<br />

explained: «Visitors can expect a multi-sensory environment of<br />

moving images, soundscapes, and the transformative aura of<br />

exquisite individual paintings. Disney and Dali broke new ground<br />

as artists – the Walt Disney Family Museum and The Dali will<br />

deliver a brave new world of experience».<br />

Luxembourg and its growing «art tech» community<br />

Last May, Smart Culture was one of the topics of the<br />

challenges handed to students during the <strong>2016</strong> edition of the<br />

MorpheusCup, which took place in Luxembourg. Created by<br />

Europeana, the challenge was won by Team LYR from Telecom<br />

Nancy, for their project called AudioSight: their app, which<br />

builds upon the Google Vision project, on the technology side,<br />

and Europeana Collections, on the content side, aims at making<br />

digital cultural heritage accessible for visually impaired people.<br />

Milena Popova from the Europeana Foundation adds: «Europeana<br />

provides access to more than 50 million digital records coming<br />

from over 3 300 cultural heritage institutions in Europe. This<br />

database represents huge thematic, language and media variety<br />

and a substantial part of it is available for free re-use». More<br />

than ever, culture is available for all.<br />

In 2013, the Musée d’Art Moderne Grand-<br />

Duc Jean released its MUDAM GO! app<br />

destined to kids from 6 to 12 years old in<br />

order for them to discover artworks from<br />

the collection of MUDAM through games.<br />

While virtually walking through the alleys,<br />

kids can become their own artists and<br />

share their creations with the museum.<br />

Developed by Luxembourgish agency<br />

Bunker Palace, the app is the perfect<br />

tool to prepare a visit to the MUDAM.<br />

Over the last years, Luxembourg<br />

has noticed a growing interest in art<br />

investment, yet, one of the main<br />

challenges remains to define the value<br />

of a piece of art, but also ensure its<br />

tractability. Technology has therefore<br />

a part to play, notably statistic valuation, Big Data analysis,<br />

chromatic algorithm and even AI… When it comes to tracing<br />

artworks, Deloitte Luxembourg’s blockchain development<br />

team revealed its ArtTracktive app at ICT Spring <strong>2016</strong>, aiming<br />

at providing a distributed ledger for tracking the provenance<br />

and whereabouts of fine artworks. “The blockchain distributed<br />

ledger can trace the journey of artworks. When this technology<br />

is used in the art market, all events in the life cycle of an artwork<br />

are recorded and traceable. The application addresses one of<br />

the main concerns in the art market today, namely the fragile<br />

documentation related to the provenance and movements of a<br />

piece of art,” explains Patrick Laurent, Partner and Technology<br />

Leader at Deloitte Luxembourg.<br />

Earlier this year also in Luxembourg, Olivier Raulot launched<br />

ARTNOLENS, art innovative art platform which he describes as<br />

«a social media with a focus on culture and art». The connected<br />

gallery brings together artists and passionate fans and has<br />

one main goal: to create emotions and interpretations. With its<br />

«Connect, Discover, Become» approach, ARTNOLENS unlocks the<br />

gamification potential as artists get points when the community<br />

interacts with their projects.<br />

The future of culture is a combination of technology and onsite<br />

visits, with those two aspects bridging the gap between<br />

generations and making sure all people find what they are looking<br />

for when walking in a museum. Technology brings something<br />

undeniable to the table: it enhances the visitor experience and<br />

favors the democratization of art.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


42<br />

#Art | AI<br />

ART AND ARTIFICIAL<br />

INTELLIGENCE:<br />

BY MARCEL WIEL<br />

GREAT ART OR JUST CLEVER ART?<br />

© Alfred Eisenstaedt<br />

With Google and a host of other tech companies and academics engineering Artificial Intelligence (AI) to produce artistic<br />

works, many quarters are starting to question the very nature of this up-till-now uniquely human activity. But although<br />

aesthetically pleasing, can AI art ever truly touch us the way great art does?<br />

AI art is here – or at least something that may approach it is.<br />

At one end, there’s Google’s trippy Inceptionism art that sold big<br />

at a San Francisco auction last February.<br />

At the other, there’s the new and hugely popular Prism app that<br />

uses AI to break down a photo into 100,000+ bits of data and<br />

reconstruct them in seconds via a particular artistic filter. That<br />

beach snapshot can now be recreated with the style and hues<br />

of Munch’s Scream or Hokusai’s The Great Wave off Kanagawa.<br />

Both these examples fit into a paradigm that says artists produce<br />

work and it is the appreciation of its enriched consumers that<br />

transforms it into art.<br />

These two types of AI art also tick the box of what the content<br />

of art is – at its most basic some kind of expression of an aspect<br />

of our world. Thus, a sports shoe normally used to kick a soccer<br />

ball, but placed on a stand in an art gallery with a spotlight<br />

trained on it and used as a vehicle to say something about<br />

our culture with people appreciatively looking at it, can be<br />

considered as a piece of art.<br />

This is what’s so compelling about Tracy Emin’s My Bed –<br />

a self-portrait of despair and addiction that uses as a vehicle<br />

a dirty unmade bed surrounded by empty vodka bottles and<br />

used condoms.<br />

Emin’s work also highlights how these examples of AI art are not<br />

art – or at least not great art.<br />

The idea of the artist as a tortured soul toiling away in a garret<br />

in a bid to communicate something crucially important to the<br />

world may be a cliché, but it does highlight this up-till-now<br />

visceral human need to communicate some self-expression<br />

about the human condition.<br />

So maybe real AI art will only come about when it creatively –<br />

and independently – says something about the AI experience<br />

from an AI point of view for AI consumers.<br />

Moreover, this would move AI’s ability to learn from personal<br />

experience to one where one AI entity can learn from the<br />

creative self-expression of another and in some way will be<br />

enriched by this.<br />

We don’t have a clear picture about what this scenario might look<br />

like, much less what a creative expression of the AI experience.<br />

Maybe it will be a string of AI generated code that accurately<br />

describes an aspect of the AI experience and is put together in<br />

a novel, possibly poetic way.<br />

The crucial “but” however is, that this poetry will be AI poetry.<br />

We may be able to appreciate it and even understand it, but<br />

this will only ever be academic and never based on personal<br />

experience because we are not AI.<br />

That said, maybe the final frontier of real AI art – namely great<br />

AI art – will in fact be two-fold: on the one hand, an AI artistic<br />

self-expression about the AI experience that breaches this<br />

gap, and on the other a genuine and enriching AI appreciation<br />

of great human art.<br />

« House 17, un club différent,<br />

audacieux et élégant pour une génération<br />

de membres dynamiques. Un deuxième<br />

chez soi où l’on peut se retrouver,<br />

travailler et s’émerveiller ».<br />

1 restaurant <<br />

> 1 bibliothèque<br />

1 bar <<br />

> 1 games room<br />

1 lounge bar <<br />

> 1 cigare lounge<br />

2 meeting rooms <<br />

> 1 terrasse<br />

House 17 - 17 rue du Nord - L-2229 Luxembourg - +352 20 10 17<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

info@house17.com - www.house17.com -<br />

HOUSE17


OUVERTURE KIRCHBERG<br />

44<br />

#Art | Nutrition<br />

NOVEMBRE <strong>2016</strong> - 106, RUE DE GRÜNEWALD<br />

LA NUTRITION DES PLUS JEUNES :<br />

ÉDUCATIVE ET CRÉATIVE<br />

PAR AURÉLIE DETHIER<br />

Equilibrée et individualisée, l’alimentation est un des piliers de la pédagogie Montessori. Présentes au Luxembourg depuis<br />

2004 grâce à Dominique Godard, les crèches l’Enfant Roi ne dérogent pas à la règle et accordent ainsi une attention<br />

toute particulière à la nutrition de ses jeunes locataires. Rencontre avec la fondatrice et gérante de l’Enfant Roi.<br />

© Shutterstock - Yuganov Konstantin<br />

La nutrition fait partie intégrante de l’éducation prodiguée au sein<br />

des crèches Montessori et plus particulièrement à l’Enfant Roi.<br />

Quels en sont les bénéfices pour les enfants ?<br />

L’alimentation est un point essentiel de l’accueil dans nos<br />

crèches ; en effet, le nourrisson puis le jeune enfant puise,<br />

dans les denrées alimentaires, le carburant pour grandir<br />

harmonieusement tant physiquement que psychologiquement.<br />

Nous apportons une attention toute particulière à la<br />

diversification alimentaire. Dès le Nido, une ambiance pour les<br />

enfants de 2 à 24 mois, nous introduisons petit à petit tous les<br />

ingrédients nécessaires à une nutrition de qualité : les fruits et<br />

légumes cuits et crus, les protéines animales et végétales et les<br />

féculents de diverses origines. Il est indispensable d’introduire<br />

TOUS les nutriments afin d’éduquer le goût de chaque enfant.<br />

Bien sûr, les produits potentiellement allergisants sont introduits<br />

plus tard, comme les œufs, les fruits à coque et même le poisson<br />

avec lequel il faut rester prudent.<br />

Comment cette valeur qui est l’importance de la nutrition est-elle<br />

perçue par les parents des enfants ? Comment cela se traduit-il<br />

au quotidien ?<br />

Nos parents sont très attentifs à l’alimentation de leurs enfants :<br />

ils lisent attentivement les menus qui sont affichés à l’entrée<br />

de chaque groupe et sont très curieux de savoir comment leurs<br />

enfants en ont apprécié les divers éléments. Il n’est pas rare<br />

de constater que les enfants mangent de façon variée plus<br />

facilement en structure : l’influence positive de la convivialité et<br />

l’attitude du nouvel éducateur selon Maria Montessori en sont<br />

l’explication. En effet, pas de « chantage » à la nourriture, une<br />

posture claire et bienveillante et la patience nécessaire pour<br />

aider le tout petit à s’alimenter tout en autorisant une certaine<br />

autonomie font que l’enfant adopte un comportement serein<br />

devant son repas.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


46<br />

#Art | Nutrition<br />

Quelle est votre vision en matière de sécurité alimentaire ? Quelle<br />

part représentent les produits locaux dans les repas confectionnés ?<br />

Lorsque l’on a la responsabilité d’enfants, en particulier des<br />

nourrissons, on ne peut qu’être extrêmement vigilants en matière<br />

d’hygiène et sécurité alimentaire, l’inverse serait criminel.<br />

Cela demande une grande conscience professionnelle de la part<br />

de la Chargée de direction et du personnel de cuisine. Tout<br />

d’abord, le choix des fournisseurs car il faut être sûr de la qualité<br />

des produits livrés : fraicheur, provenance, éco-responsable et<br />

de saison.<br />

Dans la mesure du possible, nous utilisons des productions locales<br />

telles que la viande, les produits laitiers et certains légumes<br />

provenant des cultures luxembourgeoises (à ce titre, nous<br />

disposons du label Made in Luxembourg) ; pour les produits non<br />

récoltés au pays, nous préférons les aliments cultivés ou élevés<br />

dans des pays proches comme la France, la Belgique et l’Allemagne.<br />

Effectivement, il n’est pas utile de manger des avocats venant<br />

du Pérou ou des cerises made in USA !<br />

Ensuite, il faut des cuisines professionnelles, d’entretien facile,<br />

utiliser de bons produits nettoyants et désinfectants, respecter<br />

des principes de base comme la marche en avant, le lavage des<br />

mains, le port de tenues de travail adaptées et impeccables, etc.<br />

La créativité et l’autonomie de l’enfant sont deux des valeurs<br />

principales inculquées dans vos crèches, comment peuvent-elles<br />

justement être combinées avec la nutrition ?<br />

La manipulation d’éléments de nutrition comme les fruits<br />

et les légumes se fait lors des activités de vie pratique dans nos<br />

ambiances. L’enfant coupe la carotte ou la courgette, presse<br />

l’orange ou la mandarine, casse des noix, râpe le gruyère, écale<br />

les œufs, fait le thé… à son rythme et selon ses envies. Puis,<br />

lors d’exercices sensoriels, ils découvrent les goûts salés, sucrés,<br />

acides et amers.<br />

Dans un pays multiculturel tel que le Luxembourg, comment<br />

jonglez-vous entre ces différences qu’il peut exister entre les<br />

familles en terme de nutrition ? Quels sont les autres éléments qui<br />

entrent en compte dans la composition d’un menu au sein d’une<br />

crèche l’Enfant Roi ?<br />

Nous accueillons effectivement des familles de toutes origines : il n’y a<br />

pas de problème majeur et les enfants s’adaptent très facilement<br />

à nos habitudes alimentaires. Nous respectons les restrictions<br />

alimentaires pour des raisons religieuses ou idéologiques à la<br />

condition que des aliments de remplacement soient proposés<br />

et de même qualité nutritionelle afin de respecter l’équilibre<br />

alimentaire nécessaire à un très jeune enfant.<br />

Bien sûr, les allergies et intolérences alimentaires, sur base d’un<br />

protocole établi par un médecin, sont respectées. Nous accordons<br />

également une attention toute particulière au grammage des<br />

différents nutriments, en particulier pour les protéines, afin<br />

qu’il n’y ait pas de surdosage néfaste à la santé des enfants.<br />

Pour les plus grands, nous travaillons la pyramide alimentaire,<br />

nous instaurons des semaines du goût, nous explorons les<br />

recettes d’autres pays, en particulier des pays d’origine des<br />

enfants présents dans l’ambiance.<br />

Aujourd’hui, chaque crèche compte son propre cuisinier. Qu’en est-il<br />

de l’harmonisation des menus dans vos différents établissements ?<br />

Jusqu’à présent, nous avions des cuisines implantées au sein<br />

de nos crèches. Avec l’ouverture de structures dans des bâtiments<br />

haut de gamme où il n’est pas toujours possible d’installer<br />

ce service, nous avons mis sur pied un projet de cuisine centrale.<br />

La production sera toujours faite par nos cuisiniers, ils bénéficieront<br />

simplement de locaux plus vastes, plus ergonomiques, et aux<br />

normes du ministère de la santé. Cela nous permettra également<br />

une meilleure harmonisation de nos menus. L’ouverture de ce<br />

centre de production est prévue pour mars 2017.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

© Shutterstock - Everett Collection<br />

L’hôtel Le Royal, un souffle nouveau au coeur de la ville.<br />

Découvrez les nouvelles chambres entièrement redécorées. Tout a été pensé pour allier<br />

élégance, luxe et confort, faisant vivre ainsi au client une expérience unique.<br />

Pour parfaire votre séjour, laissez-vous tenter par nos nouveautés, le Piano Bar ou le<br />

restaurant Amélys qui allient luminosité, originalité et raffinement.<br />

Toujours aussi exceptionnel, laissez-vous emporter par la délicatesse des mets du restaurant<br />

La Pomme Cannelle. L’hôtel Le Royal fait briller ses 5 étoiles.<br />

Le Royal Hotels & Resorts I Luxembourg I 12 Boulevard Royal I L-2449 Luxembourg<br />

T (+352) 24 16 16 1 I reservations@leroyalluxembourg.com<br />

www.leroyalluxembourg.com


48<br />

#Science | Vehicle Speed<br />

HARLEY-DAVIDSON<br />

1300 V-ROD DESTROYER<br />

VRXSE 2006<br />

240 km/h<br />

#Science | Vehicle Speed<br />

49<br />

FROM ZERO<br />

TO THE<br />

SPEED<br />

OF LIGHT<br />

BY ARNAUD MEISCH<br />

OPTIMUS PRIME<br />

LEADER<br />

OF THEAUTOBOTS<br />

209 km/h<br />

DELOREAN DMC-12<br />

225,30 km/h<br />

JUNO (SPACECRAFT)<br />

265,54 km/h<br />

BATMOBILE<br />

(BATMAN VS SUPERMAN)<br />

330 km/h<br />

MODEL S P85D<br />

(INSANE MODE)<br />

0-100km/h : 3,4s<br />

BUGATTI VEYRON<br />

431 km/h<br />

SPACEX DRAGON V2<br />

555 km/h<br />

CARGOLUX<br />

BOEING 747-8 F<br />

908 km/h<br />

WRIGHT BROTHERS<br />

FIRST AIRPLANE<br />

48,28 km/h<br />

KITT<br />

326,69 km/h<br />

MILLENIUM<br />

FALCON<br />

1.049,29 km/h<br />

RED OCTOBER<br />

SUBMARINE<br />

49,88 km/h<br />

LUXAIR<br />

BOMBARDIER Q400<br />

667 km/h<br />

TITANIC<br />

38,62 km/h<br />

HYPERLOOP<br />

1.102 km/h<br />

NASA X-43 SCRAMJET<br />

11.236,68 km/h<br />

ROLAND BOMBARDELLA<br />

National record<br />

for the 100m & 200m<br />

34,58 km/h<br />

OVERBOARD<br />

20 km/h<br />

SPACEX DRAGON V2<br />

28.163 km/h<br />

BREAKTHROUGH<br />

STARSHOT<br />

60.000 km/s<br />

LUNAR ROVER<br />

14 km/h<br />

FLINTSTONE’S CAR<br />

17,70 km/h<br />

SUPERMAN<br />

VS FLASH<br />

1.079.252.848,8<br />

km/h<br />

USCSS NOSTROMO<br />

0,42 light year/s<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


50 #Science | Healthcare<br />

#Science | Healthcare 51<br />

LE SECTEUR MÉDICAL<br />

SE DIGITALISE ET AMÉLIORE<br />

L’EXPÉRIENCE PATIENT PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

Avec l’apport indéniable de la technologie, l’industrie du médical connait une révolution importante depuis maintenant<br />

près d’une dizaine d’années. «Disrupteurs» et start-ups portent de nombreuses innovations qui bénéficient aux<br />

médecins, hôpitaux, mais également aux patients. Aujourd’hui, les sites web médicaux font partie des sites les<br />

plus visités et les applications médicales se multiplient à vitesse grand V. Leur but est notamment de donner une<br />

plus grande autonomie aux patients, mais également de les aider au quotidien avec leurs prescriptions ou encore<br />

d’améliorer leur séjour à l’hôpital.<br />

Désormais les patients sont de plus en plus connectés et l’accès<br />

à l’information se fait à toute heure, de n’importe quel endroit.<br />

Devenus de véritables consommateurs, ils veulent être sûrs de<br />

faire le bon choix et prendre la bonne décision lorsqu’il s’agit de<br />

leur santé. Cette observation offre de nombreuses opportunités<br />

aux start-ups qui s’y engouffrent avec pour mission de<br />

transformer, voir redéfinir, un secteur aussi traditionnel que<br />

celui de la santé, et ce, à travers de nouveaux canaux digitaux.<br />

Selon une étude réalisée par McKinsey, 75% des patients<br />

souhaiteraient utiliser des services médicaux digitaux dans un<br />

futur proche. Leur seule requête : que ces services répondent<br />

à leurs demandes tout en gardant une qualité irréprochable. Cette<br />

même étude met en lumière le fait que les patients n’attendent<br />

pas forcément une application révolutionnaire, mais plutôt un<br />

accès plus facile et plus efficace à l’information, combiné avec<br />

des canaux plus traditionnels et, bien entendu, un échange de<br />

qualité et de confiance avec leur médecin traitant.<br />

De l’Internet des Objets Médicaux à la réalité virtuelle<br />

En Floride, un hôpital tourné vers le digital utilise depuis quelques<br />

mois un système de géolocalisation en temps réel (real-time<br />

location system ou RTLS) sous forme de badges, développé par<br />

Stanley Healthcare. Ces badges permettent aux membres des<br />

familles des personnes hospitalisées de suivre ces derniers, de<br />

la préparation pour le bloc opératoire jusqu’aux salles de réveil.<br />

Ces informations sont affichées sur un écran géant situé dans<br />

la salle d’attente, sans qu’aucun nom ne soit mentionné pour<br />

conserver leur anonymat. Selon Ashley Simmons, Directrice<br />

du Département Innovation au Florida Hospital, «les patients<br />

ont complètement adopté ce système». Les administrateurs<br />

de l’hôpital le voient comme un gain de temps considérable,<br />

permettant notamment aux infirmières de prendre soin au mieux<br />

des patients, tout en gérant de manière plus efficace l’emploi du<br />

temps des cliniciens.<br />

La réalité virtuelle va également permettre de décupler<br />

l’expérience patient, et pourrait rapidement être utilisée<br />

comme outil de diagnostic, notamment pour les patients<br />

souffrant d’autisme, phobies, dépression, états de stress posttraumatique,<br />

etc. Les femmes ressentant de fortes douleurs<br />

lors des accouchements pourraient également en bénéficier.<br />

Une expérience de réalité virtuelle avec des casques Samsung<br />

Gear VR a eu lieu au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles,<br />

et les chercheurs ont conclu, après analyse des résultats, que<br />

cette nouvelle technique relaxait les patients particulièrement<br />

stressés et anxieux. Cette étude de cas nous apprend également<br />

que ce sont les patients les plus âgés qui en bénéficient le plus,<br />

complètement bluffés par cette expérience de réalité virtuelle.<br />

Plusieurs start-ups travaillent aussi sur la création de ce<br />

qu’elles appellent «l’hôpital du futur». NXT Health, en<br />

partenariat avec le programme académique Healthcare<br />

& Architecture de l’université de Clemson aux Etats-Unis, a<br />

développé le projet «Patient Room 2020». Le but principal de<br />

cette chambre innovante est de permettre aux médecins de<br />

gagner du temps lors de chaque visite. Par exemple, une tablette<br />

leur donne toutes les informations sur le patient lorsqu’ils<br />

se lavent les mains en entrant dans la chambre. Une porte<br />

coulissante sans contact permet quant à elle d’éviter tout risque<br />

de contamination. Les patients ont, eux, accès une tablette les<br />

tenant informés en temps réel de leur traitement et de leur état<br />

de santé, qu’ils appellent «Compagnon».<br />

Le Luxembourg et la transformation digitale<br />

de l’industrie médicale<br />

Au Grand-Duché, on dénombre actuellement plus de<br />

13 000 praticiens pour une population totale de 576 000<br />

habitants, faisant du Luxembourg l’un des pays européens<br />

les plus pourvus en médecins. Pourtant, les patients<br />

cherchent désormais de nouvelles solutions pour interagir avec<br />

ceux-ci, notamment lorsqu’il s’agit de prendre rendez-vous.<br />

Le Luxembourg, avec son esprit entrepreneurial, ses nombreuses<br />

start-ups, couplé à la volonté du gouvernement d’aider<br />

à la digitalisation des entreprises à travers l’initiative Digital<br />

Lëtzebuerg, a vu de nombreuses innovations médicales naître.<br />

L’équipe d’Econocom de Windhof, spécialiste de la transformation<br />

digitale est ainsi impliquée dans plusieurs projets médicaux,<br />

travaillant notamment avec le CHC (Centre Hospitalier Chrétien),<br />

situé dans la province de Liège en Belgique pour le déploiement<br />

d’un outil d’imagerie médicale. Et c’est au sein du Grand Hôpital<br />

de Charleroi (GHC) qu’Econocom a intégré des chambres privées<br />

connectées pour ses patients. «Avec un tel projet, le Grand<br />

Hôpital de Charleroi redéfinit les standards en matière de qualité<br />

des soins et in fine, augmente sensiblement son attractivité»<br />

ajoute Philippe-Hervé Hoffman, Country Manager Econocom<br />

Benelux.<br />

De son côté, le Luxembourg Institute of Science and Technology<br />

s’implique aussi dans la transformation digitale du secteur,<br />

et a développé l’an passé une plateforme appelée WikiFood,<br />

qui permet d’analyser la composition des produits alimentaires.<br />

Il est alors possible de détecter, notamment les allergènes ou toute<br />

autre substance qui pourrait causer du tort aux consommateurs.<br />

C’est finalement le nouveau modèle qui permet de délivrer<br />

l’information que l’on retrouve au cœur de l’expérience patient.<br />

Selon Luc Brucher, Partner en charge de l’industrie de la santé<br />

et des sciences de la vie à Deloitte Luxembourg : «La nécessité<br />

d’un cycle de soins complets, une meilleure coordination,<br />

et donc en définitive, une approche plus coordonnée<br />

d’exécution et de gestion des soins sont les éléments clés de<br />

l’Integrated care». Il insiste également sur le fait que l’objectif<br />

premier est que le patient reste au cœur de la réflexion, tout<br />

en lui permettant d’accéder à des soins plus efficients et de<br />

meilleure qualité par rapport à ses besoins spécifiques.<br />

L’an passé, lors de la présidence luxembourgeoise de l’UE,<br />

la Ministre de le Santé, Lydia Mutsch a souligné le fait que<br />

«la médecine personnalisée se concentre sur le patient et<br />

l’innovation. Elle comporte un grand potentiel pour l’amélioration<br />

de la santé de beaucoup de patients et assure des meilleurs<br />

résultats au niveau de l’efficacité et de la transparence de nos<br />

systèmes de santé». Elle a par la suite ajouté : «Le défi qu’il<br />

revient de soulever est de mettre en place un cadre qui permet<br />

d’apporter le bon traitement au bon patient, au bon moment,<br />

conformément au principe de l’accès universel et équitable<br />

à une médecine de haute qualité».<br />

L’expérience Patient au Luxembourg<br />

La troisième édition du Luxembourg Healthcare Summit, qui<br />

réunira plus de 300 professionnels de la santé au Grand-<br />

Duché, se déroulera le 6 octobre prochain et récompensera<br />

les meilleures initiatives et solutions du secteur. Lydia Mutsch<br />

participera à cette conférence intitulée «Patient Experience»<br />

et sera entourée de professionnels locaux et internationaux.<br />

Les organisateurs recevront notamment le Dr. Alain Livartowski,<br />

Responsable du projet e-santé à l’Institut Curie qui a notamment<br />

collaboré avec l’ECE Paris (Ecole Centrale d’Electronique) pour<br />

développer de nouveaux outils digitaux pour les patients tels<br />

que Cur@re qui permet de suivre ses rendez-vous, avoir accès<br />

aux cartes des hôpitaux, et bien plus encore. Les étudiants<br />

ont également développé «CurieApp» pour faciliter le suivi des<br />

rendez-vous et partager les expériences avec d’autres patients.<br />

Dr. Anna Chioti, Director of Operations, Department of Population<br />

Health & Head of Unit CIEC, LIH, partagera quant à elle son<br />

expérience acquise dans la gestion de projets de recherche dans<br />

les domaines de la nutrition, diabète et cardiologie. Dr. Didier<br />

Mennecier, Directeur du Centre de Traitement de l’Information<br />

Médicale des Armées, Service de Santé des Armées, croit depuis<br />

des années en la collaboration internet-patient-docteur et est<br />

à l’origine du développement, il y a plus de 15 ans, du site web<br />

www.hepatoweb.com ainsi que de plusieurs applications mobiles.<br />

Jean-François Goglin, Responsable SI, FEHAP (Fédération des<br />

Etablissements Hospitaliers & d’Aide à la Personne) et Stéphane<br />

Pardoux, Directeur Général, Centre Hospitalier Intercommunal<br />

de Créteil, interviendront également lors du Luxembourg<br />

Healthcare Summit <strong>2016</strong>.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

© Getty Images - Paper Boat Creative


52<br />

#Science | Bio<br />

LE LUXEMBOURG<br />

AU CŒUR<br />

DE L’«EUROPE<br />

DU BIO» PAR MARGOT BOSLÉ<br />

HEIDERSCHEID OBERPALLEN STEINSEL STRASSEN USELDANGE<br />

Au Luxembourg, peut-être plus qu’ailleurs, les produits bio<br />

sont tendances et également récompensés par le Ministère de<br />

l’Agriculture depuis maintenant 8 années avec la cérémonie du<br />

Bio-Agrar-Präis. On recense aujourd’hui près de 120 exploitants<br />

agricoles biologiques au Grand-Duché pour une superficie<br />

d’exploitation de plus de 4200 hectares… qui ne suffisent<br />

cependant pas à satisfaire la demande élevée des résidents<br />

luxembourgeois. A titre d’exemple, seule 40% de la demande<br />

d’œufs bio est satisfaite au Grand-Duché. Qui sont les principaux<br />

acteurs de cet écosystème bio et quelles sont les principales<br />

initiatives mises en place au Luxembourg ?<br />

Le bio plébiscité au Grand-Duché<br />

Selon un sondage réalisé par TNS Ilres, 66% des répondants –<br />

un échantillon représentatif de la population luxembourgeoise – achètent<br />

et consomment des produits biologiques, et 79% des produits régionaux,<br />

montrant le fort ancrage des luxembourgeois dans leur production locale.<br />

Côté européen, le label biologique garantit un processus de production<br />

qui respecte la nature, des produits élaborés de manière durable, aucun<br />

OGM, des animaux élevés en plein air et bien traités, etc. Ce sont ces<br />

différents éléments, en plus des contrôles et inspections, et l’utilisation<br />

de circuits courts qui convainquent un nombre croissant d’acheteurs de<br />

consommer biologique.<br />

Plusieurs labels sont apparus ces dernières années, ventant les produits<br />

(et services) locaux tels que Made in Luxembourg, mais également le<br />

commerce équitable avec Fairtrade Letzebuerg ou encore les produits bio<br />

avec Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg<br />

A.S.B.L. (Association pour l’agriculture bio Luxembourg). Ce dernier existe<br />

depuis 2012, et il est le résultat d’une fusion des deux anciens labels<br />

Demeter et Bio-Label.<br />

On peut également remonter jusqu’en 1988 avec la création<br />

de la coopérative agricole BIOG, qui regroupe fermiers, horticulteurs,<br />

viticulteurs et maraîchers luxembourgeois. Afin d’assurer une qualité<br />

optimale de leurs produits, ils renoncent notamment aux engrais minéraux<br />

rapidement solubles ainsi qu’aux pesticides nocifs. Ils refusent également<br />

la manipulation de la vie par les techniques génétiques qui nuiront,<br />

à terme, à la nature et à l’homme.<br />

Avec BIOGROS, fournisseur de produits bio et biodynamiques aux<br />

détaillants d’aliments naturels et NATURATA, spécialiste du commerce<br />

de détail biologique, ils forment désormais le groupe OIKOPOLIS, qui<br />

assure la totalité de la chaîne de valeurs ajoutées, des producteurs aux<br />

consommateurs.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

© kinlake.com - TERRA, Captured In a Short Film<br />

Pall Center, role-model<br />

Si comme aime à le répéter Abdu Gnaba<br />

un acte d’achat est la réalisation d’un<br />

désir, la création de sens, il est une femme<br />

au Luxembourg qui à très tôt investi le<br />

terrain de l’authenticité, du plaisir et du<br />

développement durable. La Grande Epicerie<br />

Pall Center fêtera ses 35 ans en 2017, et<br />

poursuit une politique exemplaire en matière<br />

de soutien aux acteurs locaux, d’empreinte<br />

écologique ou encore de distribution des<br />

excédents ou invendus aux plus démunis<br />

via Cent Butteck. Avec comme horizon de<br />

«transmettre une entreprise saine et durable<br />

aux générations qui suivront», partage<br />

Christiane Wickler, déjà récompensée 5 fois<br />

aux Luxembourg Green Business Awards.<br />

NATURELLEMENT<br />

DIFFÉRENT<br />

ORGANIC ~ LOCAL<br />

FAIR ~ LIFESTYLE<br />

www.pallcenter.lu<br />

facebook.com/pallcenter


54<br />

#Science | Bio<br />

De nouvelles initiatives européennes et locales<br />

Malgré cet engouement et une superficie consacrée aux cultures<br />

biologiques qui a doublé en Europe entre 2002 et 2014, il est<br />

important de souligner l’absence d’une législation commune<br />

sur le vieux continent. Finalement, «l’Europe du bio» n’en est<br />

qu’à ses balbutiements. Le biologique entre notamment dans le<br />

cadre d’Horizon 2020, le plus grand programme de recherche<br />

et d’innovation jamais entrepris par l’UE. Si de nouvelles<br />

règlementations sont constamment en discussion à Bruxelles, l’UE<br />

propose déjà des programmes volontaires permettant aux écoles<br />

de s’approvisionner en produits biologiques, notamment avec les<br />

programmes «Fruits et légumes aux écoles» et «Lait aux écoles».<br />

Eduquer les jeunes générations est également un enjeu majeur<br />

pour l’UE : les écoles bénéficiant de ces programmes intègrent<br />

alors le bio dans les thématiques enseignées. Au Grand-Duché,<br />

l’eurodéputé Claude Turmes a par ailleurs organisé l’an passé un<br />

débat «Méi Bio an Europa – méi Bio zu Lëtzebuerg» ayant pour<br />

but de fournir une plus quantité de produits biologiques aux<br />

cantines publiques luxembourgeoises. Toujours selon le sondage<br />

réalisé par TNS Ilres, 73% des répondants sont en faveur d’une<br />

utilisation accrue de produits biologiques pour la préparation<br />

des menus dans les cantines scolaires. Plus de 80% seraient<br />

également prêts à payer un prix plus élevé pour que cela puisse<br />

se faire.<br />

Depuis 2014, il existe au Luxembourg une AMAP (Association<br />

pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), reprenant le concept<br />

de l’ASC (Agriculture Soutenue par la Communauté) et située<br />

à Eicherfeld, à seulement 10 minutes de Luxembourg-Ville. Dans<br />

ce verger d’1,5 hectares baptisé TERRA, se trouve une large<br />

gamme de variétés traditionnelles d’arbres fruitiers, espaces pour<br />

cultiver des légumes vivaces, herbes et fleurs, etc… Un véritable<br />

système agricole solide et diversifié qui imite l’équilibre et la<br />

biodiversité d’un écosystème naturel au cœur de Luxembourg.<br />

Dès cet automne ouvrira également OUNI, la première épicerie<br />

bio sans emballages au Grand-Duché. Cette société coopérative,<br />

dont l’acronyme signifie Organic Unpackaged Natral Ingredients,<br />

a pour but de «se poser comme une alternative écologique<br />

aux supermarchés conventionnels» : produits bio, locaux<br />

et équitables y seront à l’honneur.<br />

Le 7 février prochain, la première édition du Food Summit sera<br />

organisée au Grand-Duché de Luxembourg. Ce sommet B2B<br />

rassemblera notamment agriculteurs, acteurs de la restauration<br />

collective, distributeurs… pour engager les débats, promouvoir<br />

les productions locales et partager les bonnes pratiques du<br />

secteur.<br />

Au Luxembourg,<br />

il n’y a qu’une<br />

boucherie capable<br />

de vous raconter<br />

toute l’histoire de<br />

votre viande.<br />

LA PRODUCTION BIOLOGIQUE EST EN HAUSSE<br />

#welovewhatwedo<br />

Superficie totale consacrée aux cultures biologiques en Europe*<br />

+400 000 hectares/an<br />

Expansion annuelle<br />

de la superficie consacrée<br />

à l’agriculture biologique<br />

dans les dix dernières<br />

années.<br />

2002<br />

5,6 MILLIONS<br />

D’HECTARES<br />

2014<br />

10,3 MILLIONS<br />

D’HECTARES<br />

5,9 % (2014)<br />

Superficie consacrée<br />

à l’agriculture biologique<br />

en pourcentage de la<br />

superficie agricole utilisée<br />

en Europe.<br />

Le Luxembourg dénombrait 115 exploitants agricoles biologiques (dont 16 apiculteurs, 16 maraîchers, 11 viticulteurs,<br />

8 fruiticulteurs) en 2013. Ceux-ci exerçaient leurs activités sur une superficie agricole de 4.144,5 hectares. S’y ajoutaient 77<br />

transformateurs et cinq importateurs.<br />

* Dernière enquête réalisée par la Commission Européenne traitante de l’évolution de la culture biologique en Europe.<br />

BIO-BOUCHERIE | BIO-TRAITEUR<br />

137, Avenue Gaston Diederich | 1420 Luxembourg<br />

T: +352 44 65 45<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

info@niessen.lu | www.niessen.lu


56 #Science | Farming<br />

#Science | Farming 57<br />

VERTICAL FARMING:<br />

URBANISING CITY-DWELLERS’<br />

FOOD NEEDS TO AVERT A GLOBAL<br />

FOOD CRISIS<br />

BY MARCEL WIEL<br />

Aeroponics, developed by NASA, involves growing plants in the<br />

air and spraying them with mist, cutting water usage further.<br />

Aeroponic crops tend to be richer in minerals and vitamins,<br />

making them healthier and more nutritious.<br />

Aquaponics takes hydroponics one step further, combining<br />

plant and fish production. Fish grown in indoor ponds produce<br />

nutrient-rich waste that is then used as a plant feed. The plants,<br />

in turn, filter and purify the wastewater, which is recycled to the<br />

fish ponds.<br />

Correct lighting is also crucial. Where natural light is used,<br />

stacks of crops on trays are revolved using mechanised pulley<br />

systems, ensuring each tray gets an equal amount of sunlight.<br />

Otherwise, LED lighting is used to create exactly the right level<br />

for photosynthesis, with red and blue light spectra optimising<br />

plant growth.<br />

The further major advantage of operating a self-contained<br />

ecosystem is that neither pesticides nor GM pesticide-resistant<br />

crops are needed anymore, which improves the quality of<br />

production and reduces pollution.<br />

Vertical farming does however present substantial challenges,<br />

particularly around high setup costs and high energy needs,<br />

which puts it out of reach for less developed nations, whose<br />

populations are the most at risk from food insecurity. So while<br />

technological advances may lead to vertical farming having a<br />

smaller carbon footprint, it’s likely only major economies of scale<br />

will ensure that in the long-term no part of the globe is affected<br />

by hunger.<br />

To ensure the long-term food security of<br />

the world’s growing population, the urgent<br />

need to develop new farming methods<br />

that avoid the costly errors of traditional<br />

farming has become a top priority. Vertical<br />

farming can achieve these aims, as well<br />

allowing much of the Earth’s overfarmed<br />

arable land to self-repair<br />

© The Urban Skyfarm designed by Aprilli Design Studio.<br />

With regular reports about long-term food security, soil erosion<br />

due to overfarming and pollution, and the high cost of land in<br />

developed nations, food production through vertical farming is<br />

becoming more widespread. According to Allied Market Research,<br />

the sector was estimated at $1.2bn billion in 2015 and is set to<br />

reach $6.3bn by 2022.<br />

Dickson Despommier* is Emeritus Professor of Microbiology and<br />

Public Health at Columbia University and the world’s leading voice<br />

on vertical farming, which he defines as agricultural production<br />

that takes place in a building higher than one storey.<br />

His vision is compelling. Satisfy the food need’s the world’s<br />

growing urbanised population by producing food locally, allowing<br />

huge swathes of land currently dedicated to agriculture to<br />

be returned to nature for self-repair. The resulting reversal of<br />

deforestation trends would also have climate benefits around<br />

the absorption of CO 2<br />

emissions.<br />

The other key benefit is year-round production and much higher<br />

yields. Despommier suggests that a 30-storey building occupying<br />

two hectares would have the same yield as a 1,000-hectare<br />

traditional farm and 160 such buildings could feed all of New<br />

York City’s 8.4m residents. This is backed up by the experience<br />

of the US firm Aerofarms, which says its New Jersey vertical farm<br />

has yields 70 times those of traditional farms.<br />

These astonishing results are due to soil-free systems for<br />

providing nutrients to plants, which are operated in a closed,<br />

highly controllable environment that is extremely efficient<br />

around managing water usage, waste and recycling:<br />

Hydroponics is the most common growing system used in<br />

vertical farming and involves growing plants in nutrient solutions<br />

without soil. Plant roots are submerged in a (mineral) nutrient<br />

solution that is monitored to ensure that the correct chemical<br />

composition is maintained.<br />

* Vertical Farms: Feeding the World in the 21 st Century, by Dickson Despommier (St Martin’s Press, 2010)<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


58 #Technology | DataAnalytics<br />

#Technology | DataAnalytics 59<br />

INNOVATING THE DIGITAL<br />

FAN EXPERIENCE INTERVIEW<br />

Gartner, the leading IT research and advisory firm, has recently positioned Dimension Data among the top 10 fastestgrowing<br />

consulting service providers, 2014-2015. Samantha Wessels, Dimension Data’s Senior Vice President of Group<br />

Sales, Cloud, says the ranking by Gartner underscores that the growth strategy of the Group is working and shares with<br />

<strong>BEAST</strong> her tips on how to strive in a evolving digital world.<br />

“Every day I’m privileged to have conversations with clients from<br />

some of the world’s most innovative and exciting companies<br />

who share their business challenges with me,” says Wessels.<br />

“Their Enterprise IT organizations are under tremendous<br />

pressure to move faster, be more agile and flexible, to be<br />

more responsive. They’re also evolving to become brokers of<br />

new apps and services in order to keep up with their internal<br />

and external customers’ demands and higher expectations in<br />

a rapidly evolving digital world.” Adding to this evolving digital<br />

landscape, according to Wessels, end-users are also becoming<br />

increasingly savvy, immersed in their own digital worlds which<br />

have transformed the way they’re engaging with their devices,<br />

including shopping, streaming content, managing their investment<br />

portfolio and, of course, working remotely. “To steal a line from<br />

pop star Madonna, we’re living in a digital world, and I’m just<br />

a digital girl,” claims Wessels. “The point being is, we’re living<br />

and working in an increasingly mobile and digital world, which is<br />

leading IT organizations to reassess their business strategies to<br />

develop pragmatic, real-world business strategies based on this<br />

new digital era.”<br />

As Enterprise IT organizations reassess their business strategies<br />

for digital transformation, Dimension Data has been guiding<br />

its clients’ journey to cloud with a services-led approach<br />

that supports their existing on-premises environments and<br />

workloads, while helping them also transition to a new hybrid<br />

IT environment. “We believe that a hybrid IT approach enables<br />

Enterprise IT organisations to increase their flexibility and agility,<br />

finding ways to deliver new applications and services solutions<br />

much quicker than ever before,” adds Wessels.<br />

How did cloud become a critical component<br />

of the Tour de France technology?<br />

Leveraging real-time, big data analytics to provide competitive<br />

advantage is a new mandate for many industries. Dimension Data<br />

is the Official Technology Partner of Amaury Sport Organisation<br />

(A.S.O.), which owns the Tour de France. Dimension Data helped<br />

A.S.O. revolutionize the viewing experience for billions of cycling<br />

fans by taking viewers into the heart of the Tour de France<br />

and delivering a spectator experience never before seen.<br />

“The volume of ‘big data’ generated from the race is massive.<br />

It’s vital to have computing capability that’s instantly scalable<br />

to give us the agility to track every rider in the race,” explains<br />

Wessels.<br />

“Cloud enabled A.S.O to respond quickly in real time as the race<br />

occurred to give a better viewing experience. And since it’s all in<br />

the cloud, all of this information is instantly delivered anytime…<br />

anywhere, and in real-time to the millions of fans and media<br />

outlets.”<br />

The hybrid cloud environment used for the Tour de France<br />

combined modular on-site equipment with multiple off-premise<br />

cloud services, delivering complete redundancy and practically<br />

limitless scalability during the 21-stage race. During the race,<br />

data is transmitted from the telemetry sensors under each<br />

cyclist’s saddle to the motorcade of cars and motorbikes,<br />

to aircraft following the race and then to the big data truck,<br />

and to servers in the cloud. And it all happens instantly. When<br />

the raw data is received, it’s analyzed in real-time and presented<br />

as useful information to the team of technicians, data scientists,<br />

and television graphics teams in the big data truck. These teams<br />

then prepare and deliver the information to over 100 broadcasters<br />

around the world, social media feeds, and integrated web<br />

platforms like the Tour de France Race Center. This information<br />

gives broadcasters, the media, cycling fans around the world,<br />

and teams a far richer insight into the nuances that make this<br />

iconic event such a spectacular viewing experience.<br />

More than 42,000 geospatial points, 75 million GPS readings,<br />

350 million CPU cycles per second were collated and analyzed<br />

by Dimension Data’s team in our cloud. “All this information is<br />

delivered through a unified digital platform hosted in the cloud<br />

in parallel with a big data truck disaster recovery solution,”<br />

says Wessels.<br />

The quality of data and real-time availability of that data<br />

are critical components in delivering a digital fan experience,<br />

according to Wessels. “What’s particularly exciting is that we’re<br />

seeing the digital experience appealing to a younger generation<br />

of viewers who are engaging with their world through social<br />

media and streaming live video.”<br />

There’s also the cybersecurity aspects of live data feeds. Hosting<br />

in the Dimension Data cloud ensured that we kept the data<br />

secure. Encrypted connectivity allows race information to be<br />

transmitted to broadcasters, the traditional media, the cycling<br />

teams, and viewers in a secure and risk adverse way. Last year,<br />

Dimension Data delivered 100% uptime for all systems – seamless,<br />

uninterrupted computing from the big data truck to the Tour<br />

de France live-tracking website, to the off-premise cloud.<br />

How the Tour de France experience is valuable<br />

and applicable for other clients?<br />

There certainly are some lessons from the Tour de France,<br />

including the digital transformation journey we’ve been guiding<br />

A.S.O. on for the past couple of years. We can pass along this<br />

expertise and lessons learned to all of our Enterprise clients.<br />

Technology has the power to transform entire industries<br />

A.S.O. knew they needed to adapt, enrich, and enhance how<br />

they told the Tour de France story, in order to leverage the<br />

opportunity that technology had to offer its fan base and the<br />

media covering the race. And there was only one way of doing<br />

so—through the power of cloud technology itself. With the help<br />

of Official Technology Partner Dimension Data, A.S.O. dipped its<br />

toes for the first time into the world of live-tracking and data<br />

analytics during the 2015 race. A year later, A.S.O. was pumped<br />

to use data to tell exciting stories about pro cycling, delivering<br />

a new level of fan engagement through traditional broadcast<br />

channels as well as online and social media.<br />

Digital business begins and ends with data<br />

Data is the lifeblood of digital business. But making the most<br />

of your data means more than collecting, storing, and processing<br />

bits and bytes. A reliable flow of data across a secure, stable<br />

infrastructure helps to turn data into useful information. At the<br />

<strong>2016</strong> Tour de France, it wasn’t just racers in motion, but also<br />

the data.<br />

A cornerstone technology of digital business is cloud<br />

Cloud gives our clients the ability to scale their digital businesses<br />

instantly, so they respond smarter and faster to massive data<br />

volumes and dynamic market conditions. This rang true for<br />

the Tour de France. Dimension Data delivered valuable race<br />

information to A.S.O. through a unified digital platform hosted<br />

in the cloud, in parallel with a big data truck disaster recovery<br />

solution. The quality of data and real-time availability of that data<br />

were critical components of the technology solution. Dimension<br />

Data’s cloud ensured we kept the data secure, while encrypted<br />

connectivity allowed the race information to be transmitted<br />

to broadcasters, the media, the teams and viewers securely.<br />

It takes a team<br />

Behind all the buzz and excitement of one of the greatest<br />

sporting events in the world, was a large, global team of dedicated,<br />

passionate people working together to deliver something great.<br />

As much as technology stands central to digital business,<br />

business itself is always about people. The Tour de France<br />

technology solution was no exception, and it reminds me of the<br />

conversations I have daily. CIOs and their C-level colleagues are<br />

aligning and working together with LOBs to develop real-world<br />

strategies that will evolve their Hybrid IT organizations into the<br />

new digital era, and that’s providing tremendous opportunities<br />

for our clients and Dimension Data.<br />

What is the vision of Dimension Data as technology enabler for<br />

transforming organization? Why is the cloud the ideal platform<br />

for innovative companies and startups with disruptive business<br />

models?<br />

Dimension Data provides its clients with multiple service<br />

offerings and managed services choices spanning application<br />

services, networking, data centers, security, backup and disaster<br />

recovery, outsourcing and hosting, along with a full complement<br />

of consulting services. Every day we strive to be the go-to,<br />

end-to-end managed services provider, supporting our clients<br />

who are transitioning to a hybrid cloud/hybrid IT environment.<br />

As one of the world’s leading systems integrators, Dimension Data<br />

has a rich history of migrating its clients from one technology,<br />

solution or service to another. And now cloud is the ultimate<br />

disrupter. Cloud is forever changing our industry, and perhaps<br />

more importantly, transcending culture in our highly connected<br />

and evolving digital world.<br />

In a new report published in May <strong>2016</strong>, Gartner has ranked<br />

Dimension Data among the top 10 fastest-growing consulting<br />

service providers. What are the key factors that underpin the<br />

success of your firm?<br />

Dimension Data continues to make future enhancements and<br />

investments in its cloud offerings and Managed Cloud Platform,<br />

offering its clients more flexibility, enhanced functionality<br />

and optimised backup, recovery and security capabilities.<br />

The company is making great strides worldwide to be the global<br />

Managed Services Provider of choice for cloud-based enterprise<br />

applications and workloads, offering managed service solutions<br />

that are private, public, hybrid or a combination—all as an OPEX<br />

model and designed to accelerate IT-enabled business outcomes<br />

for enterprises.<br />

As organisations embrace new business strategies for an<br />

increasingly digital world, Enterprise IT is going through<br />

a fundamental transformation to a “Hybrid-IT” model, which<br />

ideally positions Dimension Data to take advantage of these<br />

ITaaS opportunities, according to Wessels. Our clients never<br />

stop trying to transform themselves. We believe cloud at the<br />

core helps our clients accelerate their transformational journey<br />

to Hybrid IT, helping them do it faster, with more impact,<br />

and drive better business outcomes. But they can’t go it alone.<br />

They know they need a trusted guide who understands the<br />

digital landscape. A guide who can help them accelerate their<br />

business ambitions on their journey. And that’s exactly why<br />

we’re leading the charge as one of the Top 20 Most Promising<br />

IT Infrastructure Solution Providers in <strong>2016</strong>, as recently<br />

recognized by CIOReview.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


60<br />

#Technology | Women in ICT<br />

#Technology | Women in ICT<br />

61<br />

Because we all fancy numbers...<br />

Check these out: a report from the EU Commission stated that in 2012 there were 40.6 million entrepreneurs active in Europe,<br />

of whom 31,3% were women. The percentage varies considerably between countries. With 43%, Liechtenstein had the highest<br />

percentage of women entrepreneurs, followed by Latvia (40%), Lithuania (40%) and Luxembourg (39%).<br />

Another study from the EU Commission shows that the number of female entrepreneurs in ICT is considerably lower than non-ICT<br />

sectors: Women make up 31.3% of self-employed Europeans and only 19.2% of ICT entrepreneurs.<br />

WOMEN & TECHNOLOGY<br />

More than<br />

900.000<br />

unfilled ICT positions<br />

Only 29 1.000<br />

out of every<br />

female graduates have a degree<br />

in computer sciences/ICT<br />

The number of ICT related jobs<br />

in Europe will grow:<br />

IN 2012 IN 2020<br />

across the EU 7.4M 7.9M<br />

Every year 28 April<br />

UN’s International Girls in ICT day<br />

Last year more than 1.800<br />

celebrations took place wordwide<br />

Sources: European Commission, European Centre for Women and Technology, Global Network of Women ICT Decision-Makers, Girls in ICT, Mckinsey&Company, SEISMIC Project, The Guardian,<br />

WISE Campaign, UNESCO. April <strong>2016</strong><br />

BEING A WOMAN<br />

IN ICT AND ADULT<br />

ENTERTAINMENT:<br />

THE GOLDEN RULES<br />

BY ELAINE DE MOYLE<br />

Let’s be clear, this is not a feminist claim nor a quest for equality.<br />

Let’s just be realistic: if I were a man it wouldn’t even have<br />

crossed my mind to write about this. I would have rather tackled<br />

purely business related topics, with facts and figures and all that<br />

concrete stuff.<br />

I just want to be brutally honest, share my experience and maybe<br />

“inspire” one or two people, whether they be women or men.<br />

Some real insight…<br />

So, why are the numbers of women in ICT so much lower? Here are potential issues that some women many fall into:<br />

- Fear of starting on your own.<br />

- Fear of following your ideas and beliefs.<br />

- Fear of failure.<br />

- The social pressure of building a family and all of that.*<br />

* Actually, on this last point, the comments I usually get are, “Oh, you don’t have kids?! Well it’s about time. Don’t waste your time or wait too long.<br />

Work will always be there”. But let’s again be realistic: You can’t really mix maternity and career, especially when you’re just starting out and you<br />

want to make a name in this world. You can’t really make any mistakes or not be available when your time is entirely devoted to your customers.<br />

They don’t want to hear that you spent your entire night changing nappies, no matter the field you work in. Flexibility, adaptability and reliability<br />

are the keys to success.<br />

Here are some ways potential ways of responding to these fears:<br />

- Accept that failure could happen, but get up stronger.<br />

- Enter this highly male-driven world that is IT/ICT and make yourself comfortable.<br />

- Be willing to stand up for what you believe in.<br />

- Demand equality from a male-driven crowd by being pro at what you do. All these “geeks” as I like to call them are actually downto-earth,<br />

open-minded, understanding and potentially great colleagues, but they will consider you an equal only if you prove<br />

yourself to be a professional.<br />

And what about the adult online industry?<br />

I have been involved with this industry and have helped make it<br />

grow and succeed. It’s one of the most advanced, challenging and<br />

fun industries I have worked in. And yes, it goes without saying<br />

that it greatly involves IT. Actually, without the infrastructure, the<br />

developers and the technologies, there would be nothing. And<br />

the same goes for lots of other industries and sectors.<br />

What I have realised working in this sector is that there is<br />

actually a great deal of respect towards the women that are<br />

making it thrive, whether directly online as performers or offline<br />

and behind the scenes. Another interesting fact is that 20% of<br />

all users or members of an online adult content platform are<br />

women. That says a lot.<br />

There is so much taboo around this type of business and so<br />

many stereotypes and wrong beliefs. If you follow all the criticism,<br />

I, as a woman, should actually be the first one to rage against it.<br />

But on the contrary, to me it’s rather empowering for women; a<br />

new kind of feminism that gives women free will.<br />

Being an entrepreneur and a woman, whatever the industries,<br />

can sometimes be tough and challenging, but also so rewarding<br />

and great for personal development. I believe all entrepreneurs,<br />

men and women alike, face the same types of obstacles and<br />

drawbacks. Success depends on your mindset, will, and faith.<br />

Accept failures, ignore stereotypes and never listen to negative<br />

spirited people (and they are everywhere.) These are the golden<br />

rules…at least to me.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


62 #Technology | Data<br />

#Technology | Data<br />

63<br />

PERSONAL DATA<br />

IS THE NEW OIL<br />

INTERVIEW DE RAPHAËL HENRY<br />

PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

25 mai 2018. Une date charnière dans l’histoire de la<br />

protection des données des citoyens européens. En<br />

effet, ce sera dans deux ans à peine, que le GDPR,<br />

l’acronyme anglo-saxon du Règlement Général sur la<br />

Protection des Données, entrera pleinement en effet.<br />

Mis sur le pas de tir par la Présidence luxembourgeoise du<br />

Conseil de l’Union européenne au second semestre 2015,<br />

ce texte fondateur a été adopté au Parlement européen au<br />

printemps dernier. Il va transformer durablement la manière<br />

dont sont exploitées les données à caractère personnel.<br />

« Le traitement des données à caractère personnel devrait<br />

être conçu pour servir l’humanité », ouvre le paragraphe<br />

4 du fameux règlement <strong>2016</strong>/679.<br />

Quantité de principes sont à considérer comme leviers pour<br />

ériger le nouvel édifice Data Protection : cadre harmonisé dans<br />

les pays de l’Union, qu’elle soit à 28 ou à 27, et applicable au-delà<br />

des frontières de l’Union pour les traitements « suffisamment »<br />

protégés, consentement explicite et droit d’objection, droit<br />

à l’oubli, notifications en cas de fuite, Privacy by design, nomination<br />

d’un DPO, amendes sévères,… l’enjeu est colossal.<br />

Comment appréhender ce chantier ?<br />

Les entreprises et les collectivités publiques ont devant elles<br />

une opportunité immense : celle de connaître mieux leurs clients<br />

et usagers et de leur présenter un passeport de confiance aux<br />

égards de leurs données personnelles. Ce fondement de « protection<br />

des données », qui repose tout autant sur la sécurité de la data<br />

que le respect de sa confidentialité, sera orchestré par un nouveau<br />

binôme de responsabilités dans les organisations : le CDO et le DPO.<br />

Le premier, le Chief Data Officer, aura à assurer que le pipeline de<br />

données les emmène dans l’univers Big Data. Intarissable, de cela on<br />

en est presque sûr, avec l’explosion du volume de données, par les<br />

machines, les objets, mais aussi l’imagination et les comportements<br />

de l’homme. Le CDO négociera, échangera, identifiera de nouveaux<br />

« gisements » et exploitera ces données à des fins d’analytique<br />

et de prises de décisions. Un métier d’explorateur au service de<br />

la stratégie de l’entreprise.<br />

Le second, le Délégué à la protection des données, ou DPO<br />

pour Data Protection Officer, vise à garantir la conformité.<br />

Il est le garant de l’application des dispositions légales<br />

et réglementaires en matière de protection des données<br />

à caractère personnel : il s’assure que toutes les conditions<br />

de sûreté sont réunies pour alimenter le pipe. Un métier de<br />

géologue… ou « d’égologue », l’expert du moi… Il en est de<br />

la loi.<br />

Doper dès aujourd’hui le DPO<br />

Il devient dès lors urgent de commencer à dresser le derrick<br />

des données personnelles. Toutes les organisations de plus<br />

de 250 employés devront tenir un registre Data Protection<br />

et nommer un correspondant ; le Data Protection Officer.<br />

Il est à noter aussi que les filiales (même de moins de 250<br />

personnes) d’un groupe d’entreprises auront à rapporter<br />

à leur maison-mère leurs pratiques en la matière.<br />

Le premier point sera donc de désigner l’architecte de la Data<br />

Privacy. Souvent recruté dans les experts de la Compliance<br />

de l’entreprise, plus que dans la sécurité de l’information<br />

ou dans la chaîne de fonctions digitales, le DPO devra<br />

inventorier et cerner le périmètre des données personnelles<br />

que l’entreprise détient et les traitements qui en sont faits.<br />

Il s’agira de localiser les réceptacles de données de type<br />

nominatif, d’identifiants, d’adresses IP, de cookies, éléments<br />

de géolocalisation… des « personnes physiques identifiées<br />

ou identifiables », et autres éléments au sens large exprimé<br />

dans l’article 4, §1. Le DPO devra aussi en connaître les<br />

usages, que le législateur européen exprime comme étant<br />

les traitements, soit toute opération ou chaîne d’opérations,<br />

automatisée ou non, qui vise à – et la liste est exhaustive –<br />

« la collecte, l’enregistrement, l’organisation, la structuration,<br />

la conservation, l’adaptation ou la modification, l’extraction,<br />

la consultation, l’utilisation, la communication par transmission,<br />

la diffusion ou toute autre forme de mise à disposition,<br />

le rapprochement ou l’interconnexion, la limitation, l’effacement<br />

ou la destruction » de données à caractère personnel.<br />

Bref, absolument tous les flux et opérations impliquant des<br />

données personnelles.<br />

En deuxième lieu, le DPO devra mettre en miroir<br />

l’impact spécifique pour son entreprise. Il s’assurera<br />

que son action met l’entreprise à l’abri du couperet<br />

des sanctions en cas de violation délibérée ou par<br />

négligence, qui peuvent atteindre jusqu’à 4% du<br />

chiffre d’affaires mondial de l’entreprise ou 20 millions<br />

d’euros – le montant le plus élevé étant retenu.<br />

Il consolidera les règles de rétention, les spécificités<br />

industrielles ou règlementaires sectorielles (on<br />

pense ici au contexte spécifique des secteurs de la<br />

finance, de la santé, du commerce,…), les traitants et<br />

sous-traitants, les procédures déjà instaurées sur le<br />

consentement, la communication sur la finalité des<br />

collectes, les mesures et mécanismes envisagés pour<br />

faire face aux risques de sécurité, etc… L’analyse<br />

d’impact devra être conduite.<br />

Enfin, le DPO assistera son entreprise dans<br />

l’adoption d’une vision enthousiaste et optimiste du<br />

bon usage des données personnelles ; certain qu’à<br />

la fois la sécurité juridique de l’organisation sera<br />

garantie mais plus encore que le nouveau pipeline<br />

de confiance entre les consommateurs et autres<br />

utilisateurs de l’entreprise sera un élément essentiel<br />

de l’approvisionnement en énergie de sa société.<br />

L’opportunité est grande, le défi est à la hauteur<br />

« Chaque acte compte », affirme Yves Reding dans<br />

un livre blanc « Data Protection » publié cet été<br />

par EBRC, disponible sur demande. Dans sa mission,<br />

visant à faire émerger un cadre de confiance au<br />

cœur de l’économie digitale européenne, EBRC<br />

défend pleinement ces valeurs qui doivent aussi<br />

permettre au Luxembourg d’être le moteur de cette<br />

dynamique vertueuse.<br />

Plus d’infos :<br />

www.cnpd.lu | www.adpl.lu | www.privacyshield.gov<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


64<br />

#Technology | Data<br />

#Technology | Data<br />

65<br />

LES ENJEUX ET DÉFIS<br />

PORTÉS PAR LA COLLECTE<br />

DES MÉTADONNÉES PAR ALEXANDRE KEILMANN<br />

Dans un monde ultra connecté où l’on recense autant de cartes SIM que de personnes soit plus de 7,3 milliards,<br />

la masse de données collectées, notamment par les géants du web, ne cesse d’augmenter. Cependant, c’est désormais<br />

aux métadonnées que s’intéressent ces mastodontes, et celles-ci impacteront sans aucun doute les individus et les<br />

entreprises. Pour <strong>BEAST</strong>, Renaud Vanderoost, Information & Governance Expert chez POST Luxembourg présente<br />

les différents enjeux et défis qui découlent de l’avènement des métadonnées.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

«La métadonnée permet de décrire une information, un objet, une<br />

utilisation» débute Renaud Vanderoost, avant de préciser : «Il n’y a pas de<br />

distinction brutale avec une donnée dite « classique » car une métadonnée,<br />

comprenez la façon dont les gens consultent l’information, par exemple via<br />

un article de presse, devient à son tour une donnée». Effectivement, ces<br />

dernières années, c’est bien la façon dont les gens prennent connaissance<br />

de l’information qui intéresse les acteurs du monde du web ; recoupé avec<br />

d’autres métadonnées, cela peut devenir un outil formidable. Facebook,<br />

Google, Twitter le font automatiquement, nous en sommes conscients,<br />

car lors d’une inscription sur de tels sites ou réseaux sociaux, impossible<br />

d’ignorer les conditions d’utilisation. Même si la façon dont le réseau social<br />

créé par Mark Zuckerberg utilise ces métadonnées est très floue, les<br />

possibilités sont illimitées selon Renaud Vanderoost. «Elles pourront par<br />

exemple être utilisées à des fins de prévention des risques pour les<br />

sociétés d’assurance, en ayant plus d’informations sur leur public cible,<br />

mais également par tout type d’entreprise commerciale qui souhaite<br />

avoir des informations de qualité sur sa cible».<br />

Pour le spécialiste de la documentation et de l’optimisation des flux<br />

d’informations, le constat est sans appel : «Aujourd’hui, il est très<br />

facile pour les sociétés qui collectent de telles métadonnées d’avoir<br />

un aperçu extrêmement précis de la vie des individus… comme des<br />

entreprises». Concernant la collecte de masse, Renaud Vanderoost cite<br />

l’exemple d’une application météo : l’application affiche la température,<br />

mais suit également vos déplacements, et, recoupées avec les informations<br />

que certaines sociétés collectent, l’intérêt des métadonnées est alors grandissant.<br />

«Connaître simplement les endroits où vous vous rendez n’est pas forcément utile,<br />

mais une fois que l’on peut vous identifier, que l’on connait votre adresse e-mail<br />

et que l’on sait pour qui vous travaillez, on a effectivement une vue quasi globale<br />

de vos faits et gestes, au jour le jour» ajoute Renaud Vanderoost. Et le marché<br />

des métadonnées existe déjà : certaines rachètent ces informations à Google, Apple,<br />

Facebook, mais aussi aux applications telles qu’Angry Birds ! Pour l’expert de POST<br />

Luxembourg, ces métadonnées ne constituent pas de danger quand il s’agit d’une utilisation<br />

personnelle : «Les contenus des sites marchands seront personnalisés, le véritable danger réside dans<br />

le fait qu’elles soient stockées : quelle utilisation en fera-t-on dans 5 ou 10 ans ?» s’interroge Renaud Vanderoost.<br />

«Par contre, il y a un véritable danger d’espionnage industriel» précise celui qui officie chez POST depuis maintenant 4 ans,<br />

en précisant que si l’on récoltait des métadonnées sur le comportement de la flotte de commerciaux d’une entreprise en traçant<br />

leur GSM, on pourrait avoir une bonne idée du fonctionnement de cette société. La protection totale est alors presque impossible,<br />

à moins de supprimer toutes les applications des devices. Les entreprises, pour se protéger, doivent avant tout se poser les bonnes<br />

questions, et cela passe par une prise de conscience : «quelles informations sont sensibles au sein de ma société ? Quelle est ma<br />

valeur ajoutée par rapport à mes concurrents ?».<br />

Comme le confirme Renaud Vanderoost, il ne suffit<br />

plus de protéger son bâtiment ou son système<br />

d’informations à partir du moment où tous les employés<br />

ont des smartphones et des tablettes. Il suggère<br />

ainsi d’intégrer ces problématiques dans toutes les<br />

politiques de sécurité et éventuellement d’avoir<br />

une personne dédiée qui identifie l’ensemble des<br />

métadonnées qui pourraient être collectées, ainsi que<br />

leur impact potentiel. Un travail de longue haleine, mais<br />

sans doute nécessaire selon Renaud Vanderoost. «Mais,<br />

comme toute nouvelle technologie, les bénéfices de<br />

l’utilisation de ces métadonnées peuvent être énormes,<br />

notamment en terme de santé publique» souligne-t-il.<br />

En effet, le fait de collecter autant de données sur la<br />

vie quotidienne ou les produits achetés et consommés,<br />

permettra probablement de détecter des maladies de<br />

manière précoce. Autre point important, aujourd’hui<br />

ce sont les algorithmes qui donnent leur valeur aux<br />

métadonnées : «Ces moulins à données vont continuer<br />

à apparaître et il est fort probable qu’émerge un<br />

véritable marché des algorithmes». Cependant, ils ne<br />

vont pas faire disparaître les données, les uns ne se<br />

substituant pas aux autres.<br />

La législation sur la protection des données<br />

personnelles a, quant à elle, été mise à jour en 2015,<br />

et le Luxembourg s’inscrit dans cette tendance de<br />

règlementation. Il est cependant important de rappeler<br />

que cette loi n’interdit en aucun cas l’utilisation des<br />

données personnelles, elle la règlemente en mettant<br />

un principe de proportionnalité dans leur utilisation.<br />

Par contre, lors de l’inscription à un réseau social,<br />

chaque utilisateur accepte les conditions d’utilisation<br />

des données, mais la manière dont ces sites utilisent les<br />

métadonnées reste un mystère. «Nous pourrons peutêtre<br />

déterminer un jour que la proportionnalité n’a pas<br />

été respectée, mais aujourd’hui, nous ne connaissons<br />

pas l’utilisation exacte qui en est faite. Il est donc<br />

difficile d’agir» ajoute Renaud<br />

Vanderoost. Une vision plus<br />

claire est donc nécessaire<br />

: «Est-ce que les photos<br />

que je poste sur un<br />

réseau social peuventelles<br />

être utilisées pour<br />

augmenter le prix de<br />

mon assurance voire<br />

même me coûter un<br />

emploi ?». La question<br />

mérite d’être posée.<br />

Renaud VANDEROOST<br />

Information & Governance<br />

Expert<br />

POST Luxembourg<br />

© Shutterstock - SFIO CRACHO<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


66<br />

#Technology | Cybersecurity<br />

#Technology | Cybersecurity<br />

67<br />

L’ÉQUIPE SAGS DE TELINDUS :<br />

«PENSER COMME UN ATTAQUANT»<br />

PAR MICHAËL RENOTTE<br />

A l’heure du cloud et de la mobilité, il est devenu impératif d’impliquer tous les acteurs de l’entreprise dans<br />

le développement d’une véritable culture de la sécurité, tout en tenant compte des ressources budgétaires et<br />

humaines disponibles. Pour comprendre cela, nous avons rencontré quatre membres du pôle Ethical Hacking du<br />

département Security Audits and Governance Services (SAGS) de Telindus, une équipe d’experts en cybersécurité<br />

chargés d’identifier les risques en sécurité de l’information et de les prévenir. Leurs missions d’audit les amènent<br />

régulièrement à revêtir le costume d’un cybercriminel et à utiliser les mêmes techniques. Nous avons abordé avec eux<br />

quelques-uns des enjeux de la sécurité numérique.<br />

Assurer sa sécurité pour un budget maîtrisé<br />

Transformation digitale, cloud et mobilité tirent vers le haut les<br />

dépenses en sécurité de l’information. Le cabinet Gartner estime<br />

ainsi à 4,7% la hausse globale des budgets consacrés en 2015<br />

par les sociétés à la protection de leurs actifs numériques.<br />

Pourtant, des actions ciblées, adaptées à la taille de l’entreprise,<br />

à son environnement et aux ressources dont elle dispose<br />

permettent déjà d’identifier et de mettre sous contrôle les risques<br />

majeurs auxquels elle est exposée. «La défense périmétrique<br />

constitue un moyen abordable de sécuriser une infrastructure»,<br />

explique Bruno Rubin. «On peut voir cette première ligne de<br />

défense comme un mur d’enceinte qui englobe toutes les<br />

ressources IT de l’entreprise et lui permet de s’isoler de l’extérieur.<br />

Une organisation au budget limité peut tout miser sur la défense<br />

périmétrique et l’activer avec ses propres ressources.»<br />

Un audit technique, sous la forme d’un test d’intrusion opéré<br />

par l’équipe SAGS de Telindus, permet entre autre de valider la<br />

qualité de la défense périmétrique en place. «Ce type de test<br />

permet à l’entreprise de se rendre compte de la visibilité qu’elle<br />

offre depuis l’extérieur sur ses ressources et de corriger les<br />

vulnérabilités éventuelles», résume Joany Boutet.<br />

Services cloud : allier flexibilité et sécurité<br />

L’une des inquiétudes les plus souvent exprimées par les<br />

entreprises qui s’apprêtent à franchir le cap de la migration vers<br />

le cloud concerne la sécurité de leurs données et applications.<br />

«La crainte d’être exposé à davantage de danger ou d’insécurité<br />

dans le cloud est une idée reçue», affirme Damien Gitter.<br />

«Le cloud de Telindus, par exemple, repose sur des datacentres<br />

installés au Luxembourg, ce qui offre une solide garantie<br />

tant en matière de localisation des données que de cadre<br />

réglementaire. Les équipements dédiés aux différents clients<br />

y sont soigneusement confinés, ce qui évite tout croisement<br />

de données». L’équipe SAGS de Telindus effectue régulièrement<br />

des tests de ségrégation et d’intrusion sur les équipements de<br />

sécurité de ces datacentres. «Cet audit est l’une des exigences<br />

de la certification ISO 27001 que détient Telindus», précise<br />

Damien Gitter.<br />

La certification ISO 27001 permet aux prestataires de démontrer<br />

à leurs clients et leurs partenaires qu’ils ont mis en œuvre un<br />

ensemble cohérent de bonnes pratiques en matière de sécurité<br />

des infrastructures, des données et des applications. Cette<br />

norme précise un grand nombre de fondamentaux en matière de<br />

politique de sécurité, de sécurité du personnel, de contrôle des<br />

accès, etc. Un fournisseur de services cloud certifié ISO 27001<br />

se présente donc immédiatement comme un partenaire de<br />

confiance. Il assure une gestion efficiente de ses infrastructures,<br />

des mesures de sécurité rigoureuses, un pilotage efficace des<br />

incidents et des processus solides, le tout à travers une approche<br />

par les risques pour justifier et prioriser les investissements.<br />

Ces services de cysécurité trouvent un prolongement naturel<br />

dans le Security Operations Center de Telindus. «Le SOC assure<br />

un service sans interruption, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24,<br />

qui couvre aussi bien le simple monitoring de ressources que<br />

la détection d’attaques plus complexes», ajoute Damien Gitter.<br />

La mobilité, une aubaine pour les pirates ?<br />

Le talon d’Achille des équipements actuels - laptops, tablettes<br />

et smartphones - tient à ce qui fait leur polyvalence : leur nature<br />

hyper-mobile. Il arrive encore que les ordinateurs portables des<br />

employés ne soient pas suffisamment protégés au regard de<br />

l’importance des données de l’entreprise qu’ils contiennent.<br />

Parfois la faiblesse vient aussi de l’infrastructure de sécurité<br />

du réseau d’entreprise. Ils sont dès lors vulnérables face à des<br />

malwares plus ou moins sophistiqués, des supports de stockage<br />

externe contaminés ou des contenus web malveillants. Il se peut<br />

également que l’utilisateur ait recours à son propre matériel,<br />

non sécurisé, pour se connecter au réseau Wi-Fi de l’entreprise,<br />

ce qui constitue une violation des bonnes pratiques de sécurité<br />

de nombreuses entreprises.<br />

Les hackers cherchent à identifier le maillon le plus faible de<br />

la chaîne de sécurité informatique d’une société. Dès lors, rien<br />

d’étonnant à ce qu’ils visent de plus en plus souvent ces points<br />

d’accès, vulnérables à de nouveaux types d’attaques. Il peut<br />

aussi bien s’agir de variantes de logiciels d’extorsion existants<br />

(ransomware) que de vecteurs d’attaque plus furtifs, qui ont pour<br />

but de contaminer l’ordinateur portable afin de pouvoir infecter<br />

par rebond le réseau et les autres ressources de l’entreprise.<br />

«Les appareils mobiles sont souvent mal protégés et la<br />

configuration Wi-Fi des laptops n’est pas systématiquement<br />

pensée pour assurer une sécurité optimale. Les uns comme les<br />

autres sont susceptibles de permettre à un individu malveillant<br />

de récupérer des identifiants et de se connecter au réseau de<br />

l’entreprise. Les nombreux tests effectués par notre équipe<br />

en témoignent», rapporte Joany Boutet. La solution passe,<br />

notamment, par la mise en place d’une plateforme de MDM<br />

(Mobile Device Management) qui permet de gérer, contrôler et<br />

sécuriser les appareils mobiles, professionnels ou personnels,<br />

qui ont accès aux données de l’entreprise.<br />

«Mais d’autres points d’entrée sont à considérer, qu’ils soient de<br />

nature informatique - sites internet, postes de travail virtuels,<br />

solutions web d’accès au courrier électronique - ou physique<br />

- copies de badges RFID (Radio Frequency Identification), accès<br />

aux bâtiments», souligne Valentin Lacave. «C’est pour ces raisons<br />

que le centre de formation de Telindus propose aux entreprises<br />

des séances de sensibilisation à destination de différents profils<br />

d’utilisateurs dans le but d’éveiller ceux-ci aux dangers les<br />

plus courants : crack de mots de passe, usurpation d’identité<br />

par e-mail, interception de contenus d’e-mail, détection<br />

de phishing (hameçonnage) ou encore interception de mots de<br />

passe Facebook.»<br />

Bonnes pratiques<br />

La prévention des incidents et des attaques relève souvent<br />

de réflexes simples, qui concourent à une protection globale<br />

de l’entreprise. «Chaque acteur a un rôle à jouer pour garder<br />

le contrôle de la chaîne de sécurité de bout en bout», explique<br />

Bruno Rubin. «Outre les conseils que vient d’énoncer Bruno,<br />

l’utilisateur doit garder à l’esprit que le PC portable qui lui a été<br />

confié par l’entreprise n’est pas un ordinateur personnel: il ne doit<br />

en aucun cas y installer des jeux, effectuer des téléchargements<br />

illégaux, utiliser des solutions de partage de fichiers cloud comme<br />

Dropbox pour des informations corporate classifiées, ou … laisser<br />

y accéder ses enfants!» explique Valentin Lacave.<br />

«Quant à l’entreprise, en plus des mesures de protection physique,<br />

elle doit adopter une bonne gestion des besoins des utilisateurs et<br />

de leurs droits, en prêtant une attention particulière aux acquits trop<br />

élargis.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


68<br />

#Technology | Cybersecurity<br />

L’équipe informatique doit mettre en place des solutions<br />

sûres pour le partage des fichiers et envisager de chiffrer<br />

les données les plus précieuses. La politique des mots de<br />

passe prévoira le changement de ces derniers par défaut<br />

ou de les tester au moment de la mise en production du<br />

système.<br />

Les mots de passe doivent être stockés sous une forme<br />

hachée non-réversible afin que les données entrées en clair<br />

à l’origine ne soient pas récupérables à partir du résultat»,<br />

termine Valentin Lacave.<br />

L’amélioration continue, pierre angulaire<br />

de toute politique de sécurité<br />

La mise en œuvre d’une politique de sécurité ne se<br />

déroule pas dans un laps de temps déterminé. Il s’agit d’un<br />

processus d’amélioration continue. «Le responsable de la<br />

sécurité profitera pleinement de l’assistance d’un tableau<br />

de bord parfaitement adapté afin d’assurer un déploiement<br />

conforme aux attentes et de mesurer efficacement<br />

la performance des solutions sélectionnées dans une logique<br />

de progrès constant. Cette dernière recommandation est<br />

trop souvent négligée, et c’est une erreur», constate Bruno<br />

Rubin.<br />

Telindus préconise d’adopter une démarche d’amélioration<br />

continue de la sécurité, telle que définie dans la norme<br />

ISO 27001, qui permet d’assurer l’efficacité du dispositif de<br />

sécurité face à l’évolution des menaces. La norme prévoit<br />

trois types d’actions permettant de contrôler, de corriger ou<br />

d’améliorer les mesures de sécurité mises en place : les audits<br />

internes périodiques, les contrôles internes - inopinés<br />

mais plus ciblés – et les revues de direction. «L’idée n’est<br />

pas de lancer de grands projets et des investissements<br />

conséquents, mais plutôt de motiver tout un chacun afin<br />

que la recherche de l’amélioration continue devienne un<br />

réflexe de tous les instants et de toutes les situations.<br />

L’amélioration continue est véritablement la pierre angulaire<br />

de toute approche de sécurité qui se respecte», conclut<br />

Joany Boutet.<br />

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#Technology | Digital 71<br />

L’ANTHROPOCÈNE OU L’HUMANITÉ<br />

À L’ÈRE DIGITALE<br />

PAR MICHAËL RENOTTE<br />

«Souvent, nous pensons que la révolution numérique n’est faite que de réseaux sociaux et de smartphones. Mais elle<br />

est beaucoup plus que cela. La révolution que nous vivons aujourd’hui a pour nom Anthropocène. Cela signifie que<br />

l’écosystème dans lequel nous vivons connaît un changement radical». C’est en ces termes que s’est exprimé Gilles<br />

Babinet, Champion numérique français auprès de la Commission européenne, lors de la conférence qu’il a donnée au<br />

symposium ICT Spring <strong>2016</strong>. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’une interview croisée, aux côtés d’Olivier Lemaire,<br />

EMEIA Telecom Leader chez EY. Tous deux nous ont fait part de leur expérience des écosystèmes numériques.<br />

Que conseilleriez-vous aux décideurs politiques soucieux<br />

de soutenir le développement de l’économie digitale?<br />

«Voilà quatre ans que j’étudie les caractéristiques<br />

des écosystèmes qui réussissent. A l’échelle<br />

mondiale, peu d’écosystèmes connaissent des<br />

niveaux d’émergence très développés. Il y en a<br />

quelques-uns aux Etats-Unis, à New-York, en<br />

Californie et dans la région de Boston. Le Royaume-Uni annonce<br />

plus de 10 points de PIB issus du digital. Le Danemark est le<br />

premier de la classe pour le DESI, l’index économique et social<br />

de l’Union Européenne. Et même si l’on dispose de moins de<br />

données à son sujet, Israël fait clairement partie des happy few.»<br />

«Le dénominateur commun à toutes ces régions, ce sont les fonds<br />

publics qui y sont massivement injectés. A l’exception d’Israël,<br />

c’est aux Etats-Unis que l’Etat investit le plus d’argent dans<br />

l’écosystème numérique, beaucoup plus que partout ailleurs :<br />

les fonds publics destinés à l’innovation s’élèvent à 130 milliards<br />

de dollars chaque année, à travers des fonds d’investissements<br />

et des organismes fédéraux comme le DARPA, Caltech ou le<br />

Département de la Défense, entre autres initiatives.»<br />

«Ces pays ont également développé des systèmes éducatifs de<br />

très bonne qualité, y compris au niveau secondaire et souvent<br />

dès le primaire, le plus emblématique d’entre eux étant le<br />

Danemark. Mais des institutions prestigieuses comme Oxford<br />

ou Yale ne sont pas en reste, d’autant qu’elles ont tissé des<br />

relations étroites avec un vaste maillage de start-ups.»<br />

«Une telle densité d’universitaires, d’innovateurs et de sources<br />

de financement permet à ces écosystèmes de développer<br />

des clusters de taille critique et de créer des interactions qui<br />

génèrent de la valeur. Ces trois paramètres sont systématiques<br />

et je ne les ai détectés nulle part ailleurs.»<br />

«Par ailleurs, si je reprends les trois critères évoqués par Gilles,<br />

le Luxembourg s’est bien développé ces deux dernières années<br />

en termes de sources de financements. En effet, nous avons vu<br />

apparaître de nouveaux venture capitalists ainsi que plusieurs<br />

initiatives politiques, voire des partenariats publics-privés tels<br />

que le Digital Tech Fund.»<br />

Le Luxembourg compte-t-il néanmoins certaines réussites à son<br />

actif, par rapport à son importance relative?<br />

Oui, nous avons connu quelques « success<br />

stories » : il y a eu Skype, RTL ou SES dans le<br />

passé ainsi que quelques sociétés dans les TIC<br />

ou le Fintech, Dans le Fintech particulièrement,<br />

le Luxembourg est idéalement positionné en tant<br />

que place financière de renommée mondiale. Des start-ups telles<br />

que Digicash, Bitstamp, SnapSwap et bien d’autres l’ont bien<br />

compris et sont aujourd’hui des start-ups clés de l’écosystème<br />

Fintech.<br />

Mais je pense néanmoins que l’éducation est un facteur clé que<br />

nous devons développer davantage. Dans la lignée de la politique<br />

gouvernementale, de nombreuses initiatives du secteur privé<br />

ont vu le jour, engendrant un intérêt grandissant de la part des<br />

investisseurs. De nouvelles belles années de réussite se profilent<br />

donc à l’horizon. » Quels bénéfices le consommateur et le citoyen<br />

peuvent-ils tirer de la révolution digitale?<br />

«Habituellement, lorsqu’apparaissent des changements<br />

importants, c’est suite à des gains de productivité<br />

massifs. Ce qui étonne tous les observateurs, c’est<br />

qu’ici, il n’y a pas de gain de productivité. C’est<br />

le grand débat aux Etats-Unis où certains analystes estiment<br />

que les gains de productivité ne sont pas perçus parce que,<br />

pour le moment, ils ne sont que domestiques : achats de billets<br />

d’avion, consultation d’encyclopédies en ligne, utilisation de<br />

moteurs de recherche,… ce sont des gains de productivité<br />

domestiques. Le premier bénéfice pour le consommateur,<br />

c’est que les nouveaux moyens numériques lui facilitent<br />

la vie quotidienne, c’est aussi simple que cela. C’est ce que les<br />

start-ups cherchent à offrir au consommateur même si elles<br />

tentent, dans une moindre mesure, de lui faire gagner de<br />

l’argent. La première conséquence du phénomène FinTech, c’est<br />

la réduction des marges de l’ensemble des acteurs par la création<br />

d’un niveau de concurrence supérieur. Les enjeux des fonds<br />

propres, que l’on pensait être des barrières inamovibles, s’avèrent<br />

être des tigres de papier et de nombreuses entreprises ont<br />

«Nous assistons en fait à un phénomène assez étonnant de<br />

déflation : d’une part, il n’y a pas de gain de productivité,<br />

l’inflation reste donc faible. Sur le plan microéconomique,<br />

le salarié s’appauvrit et, parallèlement, le consommateur<br />

s’enrichit. C’est de cette manière que le système parvient à<br />

tenir. Aux Etats-Unis, 70 millions de personnes ont un niveau<br />

de vie inférieur à celui de 2008 et 60 millions de familles vivent<br />

avec des tickets alimentaires. Si cela n’engendre pas une tension<br />

insupportable, c’est parce qu’on leur restitue du pouvoir d’achat<br />

par le numérique.»<br />

«Il faut l’admettre: ce paradoxe est intimement lié à la révolution<br />

digitale et à la concentration des moyens de production dans<br />

les plateformes, notamment financières. La dé-corrélation du<br />

capital et du travail date de 1986, c’est-à-dire du début de la<br />

globalisation des marchés financiers, ce qui a autorisé des effets<br />

de levier beaucoup plus conséquents et des gains beaucoup<br />

plus concentrés. Cette période a vu aussi apparaître les<br />

prémisses de la révolution digitale dont la première conséquence<br />

a été la concentration du capital. Et ce phénomène est appelé<br />

à s’accélérer. Je n’en veux pour preuve que l’accroissement du<br />

nombre de milliardaires.»<br />

Le progrès technique s’est toujours accompagné d’une<br />

transformation des métiers. N’assiste-ton pas à la mise à mal de<br />

segments vulnérables à la destruction créatrice mise jadis en<br />

évidence par Schumpeter et réactualisée par l’avènement du<br />

commerce numérique ?<br />

«À l’époque du Gilded Age aux Etats-Unis,<br />

période marquée par une longue prospérité dans<br />

de nombreux domaines, on a vu des fortunes<br />

incroyables se constituer, redistribuées par la suite<br />

avec le fordisme. Mais le fordisme, c’était quasiment<br />

une vision politique, ou au moins un calcul économique<br />

comparable, toutes proportions gardées, avec l’instauration d’un<br />

salaire minimum. On n’observe rien de ce genre aujourd’hui.»<br />

«Avec la bulle Internet du début des années<br />

2000, il y a eu énormément de destruction de<br />

valeur avant une reconstruction. Il faut aussi en<br />

percevoir les aspects positifs : l’Internet dont<br />

nous jouissons aujourd’hui date de cette époque.<br />

Il faut comprendre que, malgré les phénomènes de bulles, on<br />

ne recule pas, on continue à avancer. Le point marquant de<br />

la révolution digitale, selon moi, c’est le gain de temps apporté<br />

par le numérique : nous réservons aujourd’hui nos vacances en<br />

quelques clics et nous effectuons un virement en moins d’une<br />

minute.»<br />

de services puissent mettre en avant leurs disponibilités et que<br />

leurs clients puissent en bénéficier. Le consommateur est de<br />

moins en moins intéressé par la possession d’un bien, un CD<br />

musical, par exemple : il lui préfère l’usage à travers l’écoute en<br />

ligne. D’un autre côté, se pose la question de la durabilité. Vaut-il<br />

mieux choisir la consommation électrique d’un data centre ou les<br />

ressources nécessaires à la fabrication d’un CD ? L’avènement<br />

du numérique pourrait bel et bien nous donner l’illusion d’un<br />

monde plus durable et d’une économie de ressources, ce qui<br />

n’est pas nécessairement le cas.»<br />

La digitalisation croissante va de pair avec la multiplication des<br />

points d’entrée pour les cybercriminels : hacktivistes, voyous,<br />

gouvernements, intelligence économique, voire terroristes…<br />

«A nouveau pouvoir, nouvelle menace. C’est<br />

le propre des révolutions technologiques : l’invention<br />

de la poudre à canon, comme celle de l’automobile,<br />

a nécessité la mise en place de conventions.<br />

Le gros enjeu qui transparaît ici est celui de la<br />

souveraineté. En tant qu’individu, est-ce moi qui décide de ce<br />

que je fais de mes données ? En tant qu’entreprise, avonsnous<br />

une bonne compréhension de notre capacité à obtenir<br />

un avantage compétitif et ne pas nous faire désintermédier par<br />

des gens qui pourraient intercepter et analyser nos données en<br />

pénétrant dans nos systèmes d’information ? Et en tant qu’Etat,<br />

est-ce que nous prenons nos décisions de façon souveraine<br />

ou sommes-nous vassalisés par des gens qui savent tout sur<br />

nous, comme cela est apparu à l’occasion de la révélation de<br />

l’espionnage d’Angela Merkel par la NSA ? La révolution digitale<br />

bouleverse les doctrines pour les grandes entreprises et pour les<br />

états en matière de souveraineté.»<br />

«Cette problématique est appelée à prendre<br />

une importance croissante. EY a consacré une<br />

étude à quatre possibilités de développement<br />

technologique. L’une des hypothèses, celle<br />

d’un monde paranoïaque et sécuritaire, a été<br />

considérée comme totalement néfaste pour l’innovation. Il faut<br />

trouver le juste équilibre dans un monde de plus en plus exposé<br />

à la cybercriminalité et ou l’utilisation des données, mêmes<br />

personnelles, deviendra de plus en plus fréquente. Il ne faut pas<br />

tarder à opérer une réflexion sur ce sujet, sous peine de laisser<br />

se développer un monstre incontrôlable.»<br />

«La digitalisation permet cependant de maximiser l’utilisation<br />

«Je suis d’accord avec Gilles pour souligner<br />

des ressources. C’est de cette manière que fonctionne Airbnb.<br />

l’importance de l’éducation, souvent oubliée<br />

La digitalisation permet d’optimiser l’utilisation des capacités et<br />

lorsque l’on traite des écosystèmes performants.<br />

de régulariser les pics et les creux d’exploitation. Il s’agit en fait<br />

C’est un élément moins développé au Luxembourg,<br />

de mieux utiliser les capacités disponibles. C’est précisément la<br />

dans la mesure où notre université est fort jeune.<br />

notion d’économie de partage, qui consiste à créer des plateformes<br />

Cela prendra peut-être du temps, mais je pense que<br />

le Luxembourg pourra se targuer d’être une «start-up nation»<br />

en ligne et mobiles pour que les propriétaires et prestataires<br />

le jour où nous aurons des spin-off régulières en provenance<br />

de l’université. Aujourd’hui, nous commençons à avoir des<br />

écoles de développeurs, qui, jusqu’il y a peu, manquaient<br />

à l’écosystème.»<br />

investi des segments de haute valeur. La conséquence de cela,<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> c’est bien la baisse des marges au bénéfice du consommateur.»<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


72<br />

#Food | Gaspillage Alimentaire<br />

#Food | Gaspillage Alimentaire<br />

73<br />

LA LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE<br />

SUIT SON COURS AU LUXEMBOURG<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Au Grand-Duché, le gaspillage alimentaire est désormais<br />

au cœur du débat. <strong>BEAST</strong> s’est intéressé à cette lutte<br />

nécessaire, en allant à la rencontre de la Ministre de<br />

l’Environnement, Carole Dieschbourg, afin d’évoquer une<br />

problématique à l’échelle européenne que son Ministère<br />

s’efforce de résoudre depuis plusieurs mois à travers de<br />

nombreuses initiatives.<br />

Six mois après l’étude sur le gaspillage alimentaire au Luxembourg,<br />

où en est-on ?<br />

La lutte contre le gaspillage alimentaire est un enjeu transversal<br />

touchant plusieurs domaines : l’environnement, l’économie,<br />

la sécurité alimentaire, etc. Il est, dès lors, nécessaire de prendre<br />

des mesures en concertation avec les acteurs concernés.<br />

Un groupe de travail regroupant les principaux acteurs concernés<br />

par le gaspillage alimentaire s’est constitué. Il s’est fixé pour<br />

objectif de développer des stratégies pour les différents secteurs<br />

et de lutter ensemble contre les causes du gaspillage alimentaire.<br />

Dans les mois à venir, des actions phares élaborées par ce groupe<br />

seront mises en œuvre.<br />

Une conférence sur la réduction du gaspillage alimentaire dans<br />

la chaîne alimentaire, organisée par le Ministère de l’Agriculture<br />

et de la Protection des consommateurs en collaboration avec<br />

le Ministère de l’Environnement est organisée en octobre.<br />

On stigmatise souvent la distribution et la restauration collective,<br />

mais la responsabilité principale vient des consommateurs…<br />

Il ne faut pas stigmatiser, ni l’un, ni l’autre, mais sensibiliser<br />

et proposer des alternatives pratiques. C’est là notre mot d’ordre.<br />

En ce qui concerne les chiffres, l’étude « Aufkommen, Behandlung<br />

und Vermeidung von Lebensmittelabfällen im Großherzogtum<br />

Luxemburg » estime une quantité totale de 68.000 tonnes de<br />

déchets alimentaires éliminés chaque année par les ménages,<br />

la gastronomie, le commerce et la restauration collective, ce qui<br />

représente 123,7 kg par habitant par an. Ce sont 338 gramme de<br />

déchets alimentaires par consommateur et par jour. Le secteur<br />

le plus touché étant les ménages, suivis, dans l’ordre donné,<br />

de la restauration collective, de la gastronomie et du commerce.<br />

La majeure partie des déchets alimentaires provient des<br />

ménages, environ 90 kg par habitant par an y sont éliminés,<br />

ce qui représente environ 72% de la quantité totale de déchets<br />

alimentaires. Dans la majorité des cas, il s’agit de fruits et légumes,<br />

suivis de pain et produits de la boulangerie. Il ressortait déjà<br />

de l’analyse de la composition des déchets ménagers résiduels<br />

réalisée en 2013/2014 que 10% des déchets organiques étaient<br />

dans leur emballage d’origine et que leur date limite d’utilisation<br />

optimale (DLUO) n’a pas encore expiré et que 25% des déchets<br />

organiques étaient dans leur emballage d’origine tandis que leur<br />

DLUO a expiré.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

L’accent y sera mis à l’information et à la sensibilisation<br />

des consommateurs.<br />

Le commerce est responsable de 7,2% des déchets<br />

alimentaires et la restauration collective en représente 11,2%.<br />

L’étude conclut que la plupart des personnes interrogées du<br />

secteur professionnel sont sensibilisées à la problématique<br />

du gaspillage alimentaire, cherchent des possibilités<br />

d’amélioration ou ont déjà mis en place des programmes<br />

de réduction.<br />

Actuellement, nombre d’enseignes de la grande distribution<br />

s’investissent dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.<br />

Ainsi, des initiatives de prévention du gaspillage alimentaire<br />

sont mises en œuvre. Les mesures comprennent, entre autres,<br />

des réductions de prix pour des produits qui approchent de<br />

leur DLUO, leur remise gratuite ou à des prix réduits à leurs<br />

collaborateurs, la distribution de ces marchandises à des<br />

organisations caritatives ou la distribution à l’alimentation des<br />

animaux. Le gouvernement appuie les démarches du secteur.<br />

CAROLE DIESCHBOURG<br />

Ministre<br />

de l’Environnement<br />

Quelles sont les bonnes pratiques à recommander<br />

en la matière ?<br />

Il faut se donner des objectifs clairs à plusieurs<br />

niveaux et aborder les multiples obstacles, qui<br />

se posent à la réduction réelle. Du côté du<br />

consommateur, une meilleure connaissance de la<br />

durée de consommation des produits est de mise ;<br />

du côté de la distribution et de la restauration,<br />

il faut essayer d’influencer sur la façon de présenter<br />

et aussi valoriser les produits. Car toute action<br />

doit nécessairement mener vers plus de respect<br />

du produit et de tous les acteurs de la chaîne<br />

de production.<br />

Quelle est la feuille de route ?<br />

A la fin de l’automne, je présenterai le plan<br />

national de gestion des déchets qui comportera<br />

dans le domaine du gaspillage alimentaire plusieurs<br />

actions concrètes. Le Ministère de la Santé travaille<br />

ensemble avec la Chambre des métiers et l’Horesca<br />

sur l’élaboration d’une fiche pratique sur les aspects<br />

légaux en termes de dons alimentaires du secteur de<br />

la distribution. Par ailleurs, des campagnes communes<br />

d’information seront conduites afin de sensibiliser<br />

les consommateurs à un achat responsable.<br />

La possibilité d’une distribution systématique dans<br />

le secteur de la gastronomie d’un « doggy bag »<br />

sera également étudiée. D’autres actions sont en<br />

cours de préparation et seront mises en œuvre<br />

progressivement. Nous aimerions aussi rencontrer<br />

les différents secteurs pour élaborer ensemble<br />

d’autres actions.<br />

Comment faire pour que ce combat essentiel<br />

ne se banalise pas ?<br />

Il faut sensibiliser sur l’impact et les enjeux<br />

du gaspillage alimentaire. Tout d’abord, l’enjeu<br />

climatique et environnemental : au niveau européen,<br />

la quantité de nourriture gaspillée correspond<br />

à 17 % des émissions de gaz à effet de serre, soit<br />

28 % des ressources naturelles. Ensuite, il y a un<br />

enjeu moral : la nourriture actuellement gaspillée en<br />

Europe pourrait nourrir beaucoup de personnes.<br />

Finalement, il ne faut pas oublier que le gaspillage<br />

représente aussi un coût non-négligeable pour les<br />

ménages.<br />

© Shutterstock - Nomad_Soul<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


74 #Food | Eat local<br />

#Food | Eat local 75<br />

DES CONSOMMATEURS MIEUX<br />

INFORMÉS ET RESPONSABLES<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Entre la promotion des produits locaux et la lutte contre le gaspillage alimentaire, le Ministère de l’Agriculture,<br />

de la Viticulture et de la Protection des consommateurs a un agenda très serré en cette fin d’année <strong>2016</strong>. <strong>BEAST</strong><br />

a néanmoins pu s’entretenir avec le Ministre Fernand Etgen afin d’aborder ces sujets brulants qui font l’actualité au<br />

Grand-Duché depuis maintenant quelques mois. Au programme : traçabilité des produits, TTIP ou encore les désirs<br />

des consommateurs.<br />

Monsieur le Ministre, la pétition n°668 visant à favoriser les<br />

produits de nos terroirs dans la restauration collective a été<br />

une des plus signées de l’année à la Chambre des Députés, sans<br />

surprise ?<br />

Pas vraiment, non ! Si la pétition a été déposée en mai <strong>2016</strong>,<br />

le programme gouvernemental prévoyait déjà en 2014 dans<br />

le chapitre consacré à mon ministère que le Gouvernement<br />

promouvra l’utilisation des produits du terroir de qualité<br />

et des produits biologiques dans les lieux de restauration<br />

collectifs qui fonctionnent sous tutelle étatique. Aujourd’hui,<br />

les consommateurs se basent sur des critères durables, sur la<br />

courte distance, et non plus seulement sur l’offre économique.<br />

Ayant reconnu la situation précaire du secteur agricole,<br />

j’ai réitéré ma volonté d’élaborer – entre autres - un modèle de<br />

cahier des charges qui permettra aux cuisines collectives visées<br />

(hôpitaux, maisons de retraite, écoles fondamentales, lycées,<br />

maisons de relais, crèches…) de favoriser les produits régionaux<br />

pour la préparation des repas dans ces établissements. Dès la<br />

fin de la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne fin<br />

2015, nous avons entamé des discussions avec les différents<br />

intervenants de la filière d’approvisionnement des produits<br />

alimentaires utilisés dans ces cuisines en vue d’analyser<br />

la situation, d’évaluer la faisabilité et d’acter les moyens de<br />

mise en œuvre nécessaires pour arriver à une utilisation<br />

systématique des produits régionaux dans toutes les cuisines<br />

collectives du pays. Il s’en suit un avant-projet de loi dont les<br />

grandes lignes seront présentées le 30 septembre <strong>2016</strong> aux<br />

groupements agricoles luxembourgeois, puis le texte sera discuté<br />

dans les semaines à venir avec les ministères et opérateurs<br />

de cuisines collectives concernés, avant d’être présenté à la<br />

Commission des pétitions de la Chambre des Députés. Ce projet<br />

n’aboutira que lorsque tous les acteurs seront à bord. Nous<br />

devons dès maintenant entamer une discussion profonde avec<br />

les cultivateurs, les transformateurs, les distributeurs, les écoles,<br />

etc.<br />

Le succès de la pétition n°668 m’a conforté dans ma volonté<br />

et dans ma démarche de légiférer en la matière. De prime<br />

abord, l’idée de cette pétition semble être facilement réalisable.<br />

Or, le sujet est beaucoup plus complexe qu’il ne semble.<br />

Beaucoup de facteurs jouent un rôle déterminant, tels que l’offre<br />

en quantités suffisantes en produits primaires, la logistique de<br />

livraison et de rassemblement de petites quantités disponibles,<br />

un prix équitable à travers toute la filière, etc.<br />

Parmi les arguments avancés, allant de la traçabilité à la qualité<br />

des produits, de leur empreinte carbone à l’impact sur l’emploi,<br />

quel facteur est selon vous le plus sensible ?<br />

Le facteur le plus sensible à mes yeux est d’arriver à pouvoir<br />

assurer à tous les acteurs de la chaîne alimentaire un prix<br />

équitable. Savez-vous que le consommateur ne dépense<br />

qu’environ 10% de son revenu net pour se nourrir ? Et que<br />

le producteur de lait reçoit moins de 30 cent pour un litre<br />

de lait, ce qui équivaut au prix qu’il recevait il y a trente ans<br />

déjà ? Il va de soi que les points mentionnés doivent être<br />

respectés tout au long de la filière, de la fourche à la fourchette.<br />

Or, garantir le respect de la sécurité alimentaire et de la<br />

durabilité a un certain prix et même si le consommateur<br />

commence à en devenir conscient, il me semble qu’il n’est pas<br />

toujours prêt à le payer. Il est important que le Gouvernement<br />

commence à accroître ses efforts de sensibilisation du grand<br />

public à une consommation responsable et mieux informée.<br />

C’est dans cette optique que mes services préparent<br />

actuellement un portail dédié à la consommation de produits<br />

alimentaires en mettant l’accent sur la production agricole et<br />

la sécurité alimentaire. Par ailleurs, je viens de mettre sur pied<br />

le magazine « GUDD ! » en collaboration avec le ministère de<br />

l’Environnement et le ministère de la Santé – un magazine qui<br />

sera distribué dans toutes les boîtes aux lettres – qui a pour<br />

vocation d’informer les consommateurs sur tous les aspects<br />

de la sécurité alimentaire et de l’environnement tout au long<br />

de la chaîne alimentaire. Nous devons guider les consommateurs<br />

dans une société de surconsommation et informer le grand<br />

public sur les défis d’une bonne nourriture.<br />

Si le marché devait s’ouvrir davantage, il y aurait également des<br />

risques sanitaires majeurs, au vu des pratiques de certains pays<br />

en matière d’OGM, d’hormones, d’antibiotiques, voire d’irradiation<br />

des denrées… La protection du marché est-elle avant tout celle<br />

des consommateurs ?<br />

Tous les produits vendus sur le marché communautaire doivent<br />

en principe répondre aux mêmes normes européennes relevant<br />

de la sécurité alimentaire, qu’ils proviennent d’un producteur<br />

européen ou d’un pays tiers. Par exemple la viande aux hormones<br />

est interdite en Europe, et elle le restera si TTIP voit le jour.<br />

Il en va de même pour bon nombre d’antibiotiques prohibés chez<br />

nous, qui sont pourtant autorisés dans différents pays hors UE.<br />

Nous avons au niveau du Conseil des Ministres européens<br />

de l’agriculture, avec la Commission, une position unanime<br />

et très claire : ces normes ne seront pas à disposition dans<br />

le cadre d’un quelconque accord commercial.<br />

Les importations alimentaires venant de pays où il y a<br />

moins de normes en matière de sécurité alimentaire et<br />

de protection de la nature peuvent poser problème.<br />

Il s’agit dès lors de maintenir un niveau élevé de contrôles.<br />

En Europe, nous avons un dispositif efficace et performant<br />

pour protéger les consommateurs, comme par exemple le<br />

système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et<br />

les aliments. Nous devons essayer d’avoir un dispositif de<br />

la qualité sécuritaire toujours croissant et l’UE doit être un<br />

trendsetter.<br />

La grande distribution a un rôle clair à jouer pour favoriser<br />

les produits locaux, mais les enseignes fonctionnent<br />

beaucoup en fonction de leur pays d’origine...<br />

Je pense qu’à la lumière de la libre concurrence et de la<br />

libre circulation des marchandises, la grande distribution est<br />

libre de son choix. In fine, c’est le consommateur qui décide<br />

ce qui se trouve dans les étalages des supermarchés, par<br />

son choix et par son opinion. D’où l’importance d’un<br />

consommateur mieux informé et responsable. Néanmoins,<br />

je ne cesse de sensibiliser la grande distribution à se tourner<br />

vers des produits agricoles régionaux, non seulement pour<br />

promouvoir une alimentation plus saine et qualitative, mais<br />

aussi pour contribuer à la lutte contre le changement<br />

climatique, par des circuits-courts de production,<br />

de transformation et de commercialisation. Un autre aspect<br />

qui pourrait en bénéficier est la réduction du gaspillage<br />

alimentaire en favorisant l’économie circulaire. D’ailleurs<br />

de plus en plus de distributeurs internationaux présents<br />

sur le marché luxembourgeois ont étendu leur offre dans<br />

ce contexte précis. Le consommateur averti ne veut pas<br />

forcément des produits bios, mais ils souhaitent qu’ils<br />

soient régionaux.<br />

Le 27 octobre, le Luxembourg se mobilise à votre initiative<br />

contre le gaspillage alimentaire, qu’attendez-vous de cette<br />

conférence à la Chambre de Commerce ?<br />

Je m’attends à ce que tout le monde sorte conscient de<br />

cette problématique, que chacun partage son expérience<br />

et que de nouvelles idées fusent pour pouvoir travailler<br />

ensemble avec les acteurs étatiques et communaux sur<br />

un certain nombre de projets à concrétiser dans un futur<br />

proche. Je crois que le consommateur et le grand public<br />

est très sensible à ce sujet. Cela doit avant tout l’informer<br />

et le sensibiliser parce que de toute la filière, c’est proche<br />

du consommateur que se situe la plus grosse dose de<br />

gaspillage. De plus, il faut discuter avec les distributeurs et<br />

les consommateurs concernant la publicité alléchante c’està-dire<br />

les emballages qui ne répondent pas aux exigences<br />

du consommateur. Celui-ci achète parfois 12 produits pour<br />

le prix de 10, alors qu’il n’en a pas nécessairement besoin.<br />

Le défi est énorme.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong> <strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

© Oliv’images photographie


76<br />

#Food | Eat local<br />

Nous avons 9 milliards de personnes à nourrir d’ici l’an 2050 tout en respectant les ressources naturelles et nous devons essayer<br />

de penser aux générations futures sans trop surcharger les terrains agricoles.<br />

Vous avez accordé votre soutien au prochain Luxembourg Food Summit en février 2017, comment redonner plus de pouvoir et un<br />

prix équitable aux agriculteurs et éleveurs luxembourgeois ?<br />

J’espère que tous les acteurs des différents secteurs de l’alimentation s’y retrouveront pour mieux se fédérer et chercher des<br />

synergies en vue de développer un modèle d’agriculture et d’alimentation plus durable, sûr pour le consommateur et plus résiliant en<br />

cas de crises agricoles. Je pense que nous devons créer un vrai partenariat entre le producteur, la transformation, la distribution<br />

et le consommateur final. Pour cela nous avons besoin d’une approche intégrée tout au long des filières, basée sur la transparence<br />

des modes de production et de commercialisation : un rapprochement entre le producteur et le consommateur.<br />

Comment imaginez-vous l’agriculture luxembourgeoise - au sens large - en 2030 ?<br />

Agriculture<br />

•<br />

Catering<br />

•<br />

Crowdsourcing<br />

•<br />

Développement durable<br />

•<br />

Distribution<br />

•<br />

Elevage<br />

Equipements<br />

•<br />

F&B<br />

•<br />

Foodtech<br />

•<br />

Organismes de contrôle<br />

•<br />

Restauration collective<br />

•<br />

Sécurité alimentaire<br />

•<br />

Transformation<br />

Je suis convaincu qu’en 2030, l’agriculture luxembourgeoise sera préparée à l’ouverture des marchés, mais moins avec la production<br />

de produits primaires de masse. Nous envisageons plutôt une agriculture de qualité, produisant de manière durable, en protégeant<br />

la biodiversité, nos ressources en eau et en valorisant le travail de nos agriculteurs.<br />

A titre d’exemple je viens de finaliser un texte réglementaire qui prévoit des aides étatiques aux groupements de producteurs<br />

de produits agricoles qui participent à des systèmes de qualité et de certification. Les taux d’aide prévus varient non seulement<br />

en fonction du respect de critères de qualité mais aussi en fonction de critères du développement durable, du bien-être animal,<br />

de l’économie circulaire et finalement en fonction d’une répartition équitable des marges à travers de la chaîne alimentaire.<br />

En 2030, il faudra peut-être moins parler d’«agriculture luxembourgeoise», mais plutôt de «modèle alimentaire luxembourgeois»<br />

parce nous aurons réussi à trouver des synergies rentables et innovantes ensemble avec tous les acteurs du domaine de l’alimentation,<br />

de la fourche à la fourchette.<br />

7 FÉVRIER 2017<br />

HALL VICTOR HUGO, LUXEMBOURG<br />

Des conférences d’experts pour engager sur les débats majeurs. Une zone<br />

d’exposition pour promouvoir les acteurs locaux. La cérémonie des Luxembourg<br />

Food Awards qui récompenseront les meilleures pratiques de la filière.<br />

Informations & inscriptions : www.foodsummit.lu<br />

© Oliv’images photographie<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


78<br />

#Food | Eat local<br />

#Food | Eat local<br />

79<br />

Les jeunes générations tendent à se détourner de la viande et des<br />

produits carnés, car ils ne comprennent plus la logique industrielle<br />

rencontrée dans les campagnes. Comment percevez-vous ce choc<br />

quasi générationnel ? Comment y répondre ?<br />

Il s’agit d’une question épineuse. En effet, tant que la société<br />

ne sera pas prête à mettre le prix, les gens auront dans leurs<br />

assiettes ce qu’ils payent...Les clients qui achètent notre produit,<br />

qui est plus cher, certes, me confient qu’ils préfèrent manger<br />

moins de viande, mais être assurés qu’elle soit produite de façon<br />

naturelle, comme nous le proposons. La plupart des gens vous<br />

«C’EST LE<br />

CONSOMMATEUR<br />

QUI DÉCIDERA DE<br />

NOTRE FUTUR !»<br />

Hubert DE SCHORLEMER<br />

PAR FABIEN AMORETTI<br />

Les productions locales sont plébiscitées au<br />

Grand-Duché, notamment par les eurodéputés<br />

qui souhaitent voir leur consommation<br />

augmenter dans les cantines publiques,<br />

mais également par les enseignes de grande<br />

distribution qui font le pari du local. <strong>BEAST</strong> est<br />

parti à la rencontre d’Hubert de Schorlemer,<br />

qui élève quelques 200 vaches «Angus» dans<br />

le Mullerthal, en faisant un produit 100% local.<br />

diront qu’ils aimeraient avoir uniquement de l’élevage extensif,<br />

mais la majorité va quand même se rendre au supermarché pour<br />

avoir la viande la moins chère. L’agriculture, de nos jours, a dû<br />

s’adapter aux nouvelles réalités économiques. Un agriculteur<br />

ne peut plus survivre avec des prix aussi bas qu’il y a 20 ans.<br />

Donc, selon moi, nous tendons fortement vers une agroindustrie<br />

où le consommateur sera prêt à payer plus pour des<br />

produits agricoles produits d’une manière proche de la nature.<br />

Finalement, c’est le consommateur qui décidera du futur !<br />

Et de son côté, le client doit accepter de ne pas pouvoir manger<br />

que du filet tout au long de l’année.<br />

© Getty Images - debibishop<br />

Vous défendez une philosophie d’élevage naturel, responsable, à l’opposé<br />

des pratiques de certains pays. Quels sont vos fondamentaux ?<br />

Il y a deux raisons : une économique et une passionnelle. Il faut être<br />

honnête, sans subsides pratiquement aucune exploitation du pays ne<br />

serait rentable... Avec le programme biodiversité pour les zones Natura<br />

2000, le ministère d’environnement a mis sur place un dispositif qui<br />

permet de gérer une exploitation extensive. Le fait que nous ayons trouvé<br />

en Delhaize un partenaire qui a cru au projet, et commercialise toute la<br />

bête et pas uniquement les quartiers arrières, fait de ce projet un projet<br />

unique en Europe, car il est d’un côté rentable pour les exploitants, et<br />

d’un autre côté, il protège la nature et développe la biodiversité.<br />

Puis, personnellement, j’adore la nature et cette façon de produire.<br />

Et j’ai monté ce projet car je suis persuadé que c’est une manière de<br />

sortir de la production classique, qui n’est finalement plus rentable dans<br />

notre pays.<br />

La nature, quand elle est respectée, offre une diversité bien différente,<br />

peut-on faire machine arrière et généraliser de telles pratiques en matière<br />

d’élevage ?<br />

Je pense que nous sommes actuellement au début d’une véritable<br />

transformation agricole. Par exemple, la façon dont je produis n’est<br />

probablement pas une solution qui peut être adaptée à toute l’agriculture<br />

et tous les producteurs. L’agriculture actuelle fournit des produits de<br />

bonne qualité à des prix très bas pour tout le monde : c’est ce qui est<br />

voulu par l’Union européenne et c’est donc ce qui fait qu’en Europe<br />

(pratiquement) tout le monde a assez à manger. Si on change cela, on<br />

touchera alors à un point important du pouvoir d’achat de la population…<br />

et ceux qui sont moins forts, vont en subir les conséquences.<br />

On entend également parler du label de reconnaissance de la marque<br />

Angus de Luxembourg...<br />

Effectivement. Notre bétail est élevé toute l’année en pâturage et en<br />

bordure de cours d’eau dans une des plus grandes réserves naturelles<br />

de Luxembourg, le Mullerthal. Aucun fertilisant ni herbicide n’est utilisé<br />

pour l’élevage, respectant ainsi l’environnement via la conversation ou la<br />

restauration de prairies et cours d’eau naturels. Nous sommes reconnus<br />

par le ministère de l’agriculture et de l’environnement.<br />

Le «consommer local» revient en force sur la table aujourd’hui, mais que<br />

peuvent faire les agriculteurs et éleveurs face à la puissance de la grande<br />

distribution ou celle de la restauration collective ?<br />

Selon moi, il faut améliorer le marketing ! Fini de produire et de laisser<br />

le commerce s’occuper de la vente. Il faut se présenter d’une nouvelle<br />

manière à la société, dire ce que nous faisons, comment nous le faisons,<br />

puis apporter des témoignages. Nous devons être efficaces dans notre<br />

communication.<br />

Nous sommes passés d’une passion à un combat que nous devons mener<br />

avec un retard considérable sur la réalité des choses.… Sera-t-il encore<br />

possible de transmettre une vision vertueuse de notre relation à la nature<br />

aux prochaines générations ? Le temps nous est compté...<br />

Je pense que cette pensée est un peu trop pessimiste. De toute façon,<br />

la nature se rattrapera toujours, ce sont, au final, les humains qui<br />

perdent... Nous vivons dans une période de transition de l’histoire avec<br />

beaucoup d’inconnus pour l’instant, cependant, si chacun y participe,<br />

d’une façon ou d’une autre, je suis persuadé que la nature peut être<br />

rétablie.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong>


80<br />

#Index<br />

MANAGING EDITOR<br />

Fabien Amoretti<br />

fabien.amoretti@farvest.com<br />

ADVERTISING CONTACTS<br />

Tel : (+352) 26 27 69 9<br />

Aurélie Dethier<br />

Business Development Manager<br />

aurelie@beast.media<br />

EDITORIAL TEAM<br />

Fabien Amoretti, Alexandre Keilmann,<br />

Abdu Gnaba, Aurélie Dethier<br />

Michaël Renotte, Marcel Wiel<br />

Elaine de Moyle, Margot Boslé<br />

Gabriel Boisante<br />

DESIGN<br />

Vincianne Masson Head of Production<br />

Arnaud Meisch Art Director<br />

Cover Arnaud Meisch (Farvest)<br />

Distribution by Post Luxembourg<br />

& Euro-Sprinters<br />

Print: 20.000 ex<br />

ISSN: 2418-4799<br />

EDITOR<br />

Farvest<br />

10A, rue des Mérovingiens<br />

Z.I.A Bourmicht<br />

L-8070 Bertrange<br />

Tél. : +352 26 27 69 1<br />

Fax : +352 26 27 69 32<br />

RCS : B76419<br />

The next print edition of Urban <strong>BEAST</strong><br />

will be published in November <strong>2016</strong>.<br />

With winter and Christmas approaching,<br />

Urban <strong>BEAST</strong> tells you all you need<br />

to know to spend the most amazing<br />

holidays ever: the latest fashion trends,<br />

cultural spots, new technologies, health<br />

innovation, mobility and, of course,<br />

design.<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#4</strong><br />

PERSONNALITÉS<br />

Abdu Gnaba 1, 52<br />

Achille66<br />

Alice Cooper20<br />

Andrew Laing 17<br />

Andrey Rudenko 38<br />

Ashley Simmons 50<br />

Benjamin Collette8<br />

Bob Dylan 20<br />

Brigitte Lahaie 24<br />

Bruno Renders 38<br />

Bruno Rubin66-68<br />

Carl Werner 14<br />

Carl Zeiss 1<br />

Carole Dieschbourg 72<br />

Cédric Grignard 17<br />

Centaure 1<br />

Christiane Wickler 52<br />

Claude Turmes 54<br />

Damien Gitter 66<br />

David Brandt 22<br />

Dickson Despommier 56<br />

Dominique Godard 44<br />

Elaine de Moyle 60<br />

Elohims 1<br />

Elvis Presley 20<br />

Eric Barilland 12<br />

Fernand Etgen 74-76<br />

Flash 49<br />

Gabriel Boisante 4<br />

Gerry Wagner 19<br />

Gilles Babinet 70, 71<br />

Grand-Duc Jean 41<br />

Ghislain Faribeault 24<br />

Hank Hine 41<br />

Hans-Ulrich Meister 8<br />

Hells Angels 28-32<br />

Hubert de Schorlemer 78<br />

Idriss Aberkane 1<br />

Iggy Pop 20<br />

Isaac Asimov 34<br />

Ivalua Bauyer 16<br />

Jean de Gastines 38<br />

Jelena Djokovic 20<br />

Jessica Rich 22<br />

Joany Boutet 66-68<br />

Jon Bon Jovi 22<br />

Julian Troian 12<br />

Karl Benz 18<br />

Karl Burns 12<br />

KISS 20<br />

Kurt Sutter 30<br />

Leonard de Vinci 18<br />

Lucien Hoffmann17<br />

Lydia Mutsch 51<br />

Madonna 24<br />

Malraux 1<br />

Marc Debois 8<br />

Marc Dorcel 24<br />

Mark Zuckerberg 1, 64<br />

McKinsey 50<br />

Michael Porter 16<br />

Milena Popova 41<br />

Montessori 44<br />

Mylène Farmer 24<br />

Nicolas Joseph Cugnot 18<br />

Olivier Lemaire 70, 71<br />

Olivier Raulot 41<br />

Optimus Prime 48<br />

Patrice Waltzing 19<br />

Peter Kraljic 16<br />

Philippe-Hervé Hoffman 50<br />

Pierre Knoden 14<br />

Pierre Villeneuve 17<br />

Pierre-Yves Meert 19<br />

Pompidou 38<br />

Raphaël Henry 62<br />

Renaud Vanderoost 64, 65<br />

Ringo Starr 20<br />

Robert Schuman 38<br />

Roland Bombardella 48<br />

Samantha Wessels 58-59<br />

Serge Krancenblum 8<br />

Shigeru Ban 38<br />

Simon Barrow 12<br />

Sofia Merlo 8<br />

Sonny Barger 28<br />

Sree Sreenivasan 41<br />

Stephan Hain 38<br />

Stephen Hawking 1, 14<br />

Superman 49<br />

The Beatles 20<br />

Tim Ambler 12<br />

U2 2<br />

Valentin Lacave 67<br />

Yuri Milner1<br />

Yves Reding 63<br />

SOCIÉTÉS<br />

Aeromobil 18<br />

Airbus 1<br />

ALD Automotive Luxembourg 19<br />

AMAP 54<br />

Apple 64<br />

ARTNOLENS 41<br />

Arval Luxembourg 19<br />

Audi 19<br />

BIOG 52<br />

BIOGROS 52<br />

Bitstamp 70<br />

BMW 19<br />

BNP Paribas Wealth<br />

Management 8<br />

Bugatti 49<br />

Candy Crush 41<br />

Cargolux 49<br />

Centre Hospitalier Chrétien 50<br />

CIOReview 59<br />

Columbia University 56<br />

COPLANING 14<br />

Credit Suisse 10<br />

Deloitte 8<br />

Digicash 70<br />

Dimension Data 58-59<br />

Disney 41<br />

EBRC 63<br />

ECE Pari 51<br />

Econocom Benelux 50<br />

Enfant Roi 44-46<br />

Etix Everywhere 12<br />

EY 70<br />

Facebook 40, 64<br />

Fairtrade Letzebuerg 52<br />

FBI 32<br />

Florida Hospital 50<br />

Food Summit 54, 76<br />

Ford 19<br />

FTC’s Bureau of Consumer<br />

Protection 22<br />

Gartner 1, 58<br />

Google 18, 19, 41, 42, 64<br />

GPTW 14<br />

Greenworks 17<br />

Harley-Davidson 49<br />

Healthcare Summit 51<br />

HR One 14<br />

ICT Spring 20, 41, 70<br />

IKEA 17<br />

ING Luxembourg 14<br />

ING Private Banking<br />

Luxembourg 10<br />

Instagram 40<br />

Jaguar 19<br />

Jon Bon Jovi Soul Foundation 22<br />

LAFO 8<br />

Land Rover 19<br />

LIST 17, 39, 51<br />

London Business School 12<br />

Luxair 49<br />

Luxembourg Institute of Science<br />

and Technology 1<br />

Marketers 22, 24, 30<br />

Ministère de l’Agriculture<br />

et de la Protection des<br />

consommateurs 72<br />

Ministère de l’Environnement 72<br />

Ministère de le Santé 51<br />

Ministère du Développement<br />

Durable et des Infrastructures38<br />

Morpheus Cup 41<br />

MUDAM 41<br />

NASA 1, 49, 57<br />

NATURATA 52<br />

Neobuild Innovation Center 38<br />

Netflix 41<br />

Nintendo 41<br />

Novak Djokovic Foundation 20<br />

Oculus Rift 41<br />

OIKOPOLIS 52<br />

Orange 12<br />

Pall Center 52<br />

People In Business 12<br />

Pokemon Go 41<br />

POST Luxembourg 64<br />

PwC Luxembourg 19, 38<br />

RED 22<br />

Rockhal 22<br />

RTL 70<br />

SAGS 66<br />

Samsung 50<br />

Schemel Wirtz Architectes 38<br />

SES 70<br />

Shanghai WinSun Decoration<br />

Engineering Co 38<br />

Silicon Valley 1<br />

Skype 70<br />

SnapChat 40<br />

SnapSwap 70<br />

Sons of Anarchy 28<br />

SpaceX 49<br />

Stanley Healthcare 50<br />

Strati 18<br />

Supply Chain 12<br />

Telindus 66-68<br />

TERRA 54<br />

Tesla 19, 48<br />

Titanic 48<br />

Vodafone 12<br />

Volvo 19<br />

Warner Bros Home<br />

Entertainment 22


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