Les compléments alimentaires destinés aux sportifs
NUT2014SA0008Ra
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Avis de l’Anses<br />
Saisine n° 2014-SA-0008<br />
vagal, tels que les <strong>sportifs</strong>. De nombreux cas d’effets indésirables liés à ces substances ont été<br />
rapportés, notamment des infarctus du myocarde chez de jeunes individus par ailleurs en bonne<br />
santé, des arythmies chez des femmes enceintes, des tachycardies, des palpitations, des<br />
accidents vasculaires cérébr<strong>aux</strong>, des accidents ischémiques transitoires et des morts subites dues<br />
à des hémorragies cérébrales. <strong>Les</strong> cas d’infarctus du myocarde peuvent s’expliquer par une<br />
vasoconstriction et une hypercoagulabilité induites par les alcaloïdes extraits d’éphédras qui<br />
réduisent l’apport en oxygène dans le réseau coronarien (Andraws et al. 2005; EFSA 2013a).<br />
Caféine associée à des substances sympathomimétiques interdites<br />
La caféine peut aussi provoquer des effets indésirables lorsqu’elle est associée à d’autres<br />
substances ; un accident vasculaire cérébral a été rapporté avec l’association caféine-éphédrine<br />
(Vahedi et al. 2000). Un cas d’hémorragie cérébrale a également été rapporté chez un jeune<br />
homme de 21 ans ayant consommé de la DMAA et de la caféine (Gee et al. 2010).<br />
La consommation concomitante de caféine et d’autres substances à activité sympathomimétique<br />
(éphédrine, p-synéphrine, DMAA, clenbutérol, sibutramine) potentialise leurs effets spécifiques et<br />
peut majorer les effets tachycardisants de la caféine. Cette hypothèse a été largement confirmée<br />
avec l’éphédrine (Greenway et al. 2004; Vukovich et al. 2005) et peut être étendue <strong>aux</strong> autres<br />
substances sympathomimétiques.<br />
Stéroïdes anabolisants androgènes<br />
<strong>Les</strong> stéroïdes anabolisants androgènes peuvent affecter le système cardiovasculaire (Basaria<br />
2010). Gårevik et al. (2012) ont montré qu’après l’administration intramusculaire de testostérone,<br />
les concentrations sanguines de cholestérol total étaient augmentées. Cette élévation est due à<br />
l’augmentation de l’expression du gène codant l’enzyme responsable de la synthèse de<br />
cholestérol, la 3-hydroxy-3-méthyl-glutaryl-coenzyme A (HMG-CoA) réductase, augmentant ainsi<br />
les concentrations de cholestérol LDL. Par conséquent, la prise de stéroïdes anabolisants<br />
androgènes peut favoriser le développement de coronaropathies (Hatton et al. 2014).<br />
<strong>Les</strong> stéroïdes anabolisants androgènes peuvent également provoquer une cardiomyopathie avec<br />
hypertrophie du ventricule gauche. Ces effets contribuent à augmenter le risque de mort subite<br />
(Nascimento et Medei 2011). <strong>Les</strong> cardiomyopathies induites par les stéroïdes anabolisants<br />
androgènes dépendent du type et de la dose de stéroïde administré et semblent être au moins<br />
partiellement réversibles à l’arrêt de la consommation et sous traitement médicamenteux (Momaya<br />
et al. 2015; Rothman et al. 2011).<br />
La supplémentation en stéroïdes anabolisants conduit à une augmentation des concentrations<br />
d’homocystéine plasmatique. L’homocystéine est un dérivé du métabolisme de la méthionine et un<br />
marqueur de risque d’athérosclérose et d’athérothrombose. La consommation d’anabolisant chez<br />
les pratiquants de culturisme augmente l’homocystéinémie et accroît le risque d’évènements<br />
thromboemboliques (Ebenbichler et al. 2001; Graham et al. 2006).<br />
2,4-DNP<br />
La toxicité du 2,4-DNP est directement liée à son mécanisme d’action : en découplant la<br />
phosphorylation oxydative mitochondriale, il annule le gradient électrochimique de protons,<br />
empêchant le fonctionnement de l’ATP synthétase. Il en résulte une incapacité des cellules à<br />
produire de l’ATP et une augmentation de la thermogenèse. La toxicité aiguë du 2,4-DNP peut se<br />
manifester par une hyperthermie, une tachycardie, une hypersudation et un arrêt cardiaque. De<br />
plus, le 2,4-DNP provoque une rétention potassique au niveau rénal, conduisant à une<br />
hyperkaliémie. Des décès identifiés comme provoqués par le 2,4-DNP sont apparus au cours des<br />
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