Les compléments alimentaires destinés aux sportifs
NUT2014SA0008Ra
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Avis de l’Anses<br />
Saisine n° 2014-SA-0008<br />
o<br />
4. RECOMMANDATIONS DU CES ET DU GT<br />
Le dispositif de nutrivigilance a recueilli quarante-neuf signalements d’effets indésirables<br />
susceptibles d’être liés à la consommation de <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> <strong>destinés</strong> <strong>aux</strong> <strong>sportifs</strong>,<br />
entre 2009 et février 2016. <strong>Les</strong> effets indésirables les plus fréquemment rapportés étaient d’ordre<br />
cardiovasculaire. Parmi les dix-sept cas recevables, huit cas décrivaient des effets indésirables<br />
pour lesquels les <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> montraient une imputabilité vraisemblable.<br />
<strong>Les</strong> compositions des <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> <strong>destinés</strong> <strong>aux</strong> <strong>sportifs</strong> font état d’une grande<br />
diversité d’ingrédients. Certains ingrédients sont présentés comme augmentant la masse<br />
musculaire : protéines de lait, acides aminés à chaîne ramifiée, glutamine, β-hydroxy-βméthylbutyrate<br />
(HMB), α-cétoisocaproate, L-tyrosine, β-alanine, L-arginine, créatine, extraits de<br />
plantes (Tribulus terrestris et espèces du genre Smilax) et minér<strong>aux</strong> (vanadium et picolinate de<br />
chrome). D’autres sont présentés comme diminuant la masse grasse : L-carnitine, choline, 2-<br />
phényléthylamine, extraits de Cissus quadrangularis, Coleus forskohlii, Garcinia cambogia,<br />
Magnolia officinalis et substances extraites de plantes : caféine, théobromine, évodiamine, p-<br />
synéphrine et cétone de framboise.<br />
Seules deux de ces substances (protéines et créatine) bénéficient d’allégations autorisées en<br />
Europe relatives à la masse musculaire ou la capacité physique.<br />
<strong>Les</strong> stéroïdes anabolisants androgènes (androstènedione et androstènediol), le clenbutérol,<br />
l’éphédrine, la pseudoéphédrine, la phénylpropanolamine, la sibutramine, la 1,3-<br />
diméthylamylamine (DMAA) et le 2,4-dinitrophénol (2,4-DNP) sont interdits dans les <strong>compléments</strong><br />
<strong>alimentaires</strong> et leur présence relève d’une fraude. Le développement du commerce par Internet<br />
augmente le risque d’exposer le consommateur à des substances interdites par la réglementation<br />
française.<br />
La consommation de certains <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> adultérés fait courir des risques pour la<br />
santé et le risque de résultats positifs lors des contrôles antidopage.<br />
Certains ingrédients des <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> <strong>destinés</strong> <strong>aux</strong> <strong>sportifs</strong> visant le développement<br />
musculaire ou la diminution de la masse grasse sont décrits dans la littérature scientifique comme<br />
causant des effets indésirables parfois graves, principalement cardiovasculaires,<br />
neuropsychiatriques, hépatiques et rén<strong>aux</strong>.<br />
Le risque d’effets indésirables suite à la consommation de ce type de produit est d’autant plus<br />
élevé que certains consommateurs ont tendance à consommer le produit à des doses supérieures<br />
à celles recommandées par le fabricant (créant ainsi un risque de surdosage) ou à prendre<br />
plusieurs produits de façon concomitante. Certaines substances ont des effets potentialisateurs<br />
connus lorsqu’elles sont associées (synéphrine et caféine par exemple). <strong>Les</strong> extraits de plantes<br />
peuvent minorer ou majorer les effets de médicaments pris de façon concomitante.<br />
Cette étude n’a pas considéré les doses des substances ni les nive<strong>aux</strong> de consommation des<br />
<strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong>. <strong>Les</strong> effets de ces doses peuvent varier d’un individu à l’autre.<br />
Sur la base de ces observations, le groupe de travail « Nutrivigilance » et le comité d’experts<br />
spécialisé « Nutrition humaine » émettent les recommandations suivantes relatives à la<br />
consommation de <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> dans le cadre de la pratique sportive :<br />
<br />
<strong>Les</strong> <strong>compléments</strong> <strong>alimentaires</strong> visant le développement musculaire ou la diminution de la<br />
masse grasse sont déconseillés chez les sujets présentant des facteurs de risque<br />
cardiovasculaire ou souffrant d’une cardiopathie ou d’une altération de la fonction rénale ou<br />
hépatique ou encore de troubles neuropsychiatriques.<br />
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