Les promesses de l'Éden

Les promesses de l’Eden
nue animer son interlocuteur, comment le commentateur a trouvé
quelque chose d’essentiel à lui-même.
Quant à nous, c’est dans une attitude d’affrontement que nous avons
abordé l’étude de ce texte : il nous était insupportable, car il nous semblait
présenter une image archaïque et inadmissible de Dieu : celle d’un juge
sans miséricorde, incompatible avec la figure du Père dévoilée par le
Christ. Pourtant ce texte était là, au commencement du livre et ses images
traversent toute la Bible jusqu’à sa dernière page. Alors nous avons lutté…
un peu comme Jacob au gué du Yabboq ! Et l’ange nous a blessés…, nous
montrant peu à peu que ce récit venait précisément contrecarrer tout ce
que nous lui prêtons : nous avions adopté le point de vue du serpent !
Sans doute, comme beaucoup, étions-nous très éloignés de cette histoire,
mais il n’y a peut-être pas que cela, aussi nous aimerions que les
pages qui suivent permettent à d’autres de se rapprocher et de découvrir
un peu plus la profondeur et la cohérence de l’Ecriture…
Quant au genre, nous avons souhaité que ces lignes puissent être lues
« naïvement ». Autant que possible, nous avons évité de les alourdir par
des analyses techniques.
Pour que le lecteur se repère plus facilement et ne soit pas surpris par
les changements de genre littéraire, nous avons choisi de subdiviser ce
livre en deux grandes parties : une partie de commentaire du texte luimême
et une partie portant sur les questions afférentes à ce récit des commencements,
cette dernière étant subdivisée, pour les mêmes raisons, en
questions théologiques et en questions anthropologiques.
La première partie se présente comme une lecture attentive de ce récit.
Nous n’en ferons pas un commentaire continu et, de ce fait, tout ou
presque, resterait à dire. Nous nous risquerons cependant sur quel ques
points clés de ce récit :
• l’objet de l’interdit : non ! Dieu n’interdit pas les pommes !
• le jeu du serpent, et les déformations de l’Eden : quand l’interdit finit
par cacher la forêt pour dessiner un dieu 1 despotique.
• les figures du divin comme autant d’archétypes des relations humaines
: dis-moi comment ton dieu te traite, et je te dirai comment
tu traites ta femme !
1.
L’absence de majuscule est volontaire.
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