Prier. À la manière d'Igance de Loyola

Prier à la manière d’Ignace de Loyola
Comment faire ?
Il s’agit en réalité de « se rendre présents à Dieu » plutôt que « se
mettre en présence »:
- Nous mettre là. Avec tout ce que nous sommes : nos grandeurs, nos
limites, nos soucis. Comme nous sommes maintenant : fatigués,
heureux, le cœur lourd, avec notre envie ou non de prier.
- Nous rendre présents à nous-mêmes, autrement dit habiter l’acte
que nous venons poser : prier. « Nous rendre », c’est-à-dire faire un
mouvement vers un autre, nous désinstaller. C’est un mouvement
qui est vie, qui dit toute la liberté, toute la dépossession de soi qui
est engagée dans la prière. C’est donc plus qu’un exercice psychologique
ou intellectuel. C’est rassembler en quelques instants tout
notre chemin de foi et de vie.
- Présents à Dieu. Point de narcissisme. Nous nous livrons à quelqu’un
d’autre, qui est vivant. Nous sommes réellement devant quelqu’un :
Père, Fils, Esprit. Nous pouvons nous aider d’un support : croix, image,
tabernacle…
- Présents à Dieu qui est en nous. Prenons conscience du renversement
à faire. Nous sommes venus là, mais Dieu nous y devançait, nous y
attendait. Nous aider éventuellement d’une phrase personnelle qui
nous centre sur Dieu, d’un geste (inclinaison, mains ouvertes…),
d’une phrase d’un psaume : « Seigneur tu es mon berger »…
- Y passer un temps suffisant dans la foi, sans attendre de sentir
quelque chose sinon une prise de conscience de soi et de Dieu à qui
nous nous adressons. Et passer à l’étape suivante.
Notons que, si durant cette mise en présence de Dieu nous y trouvons
plus que nous n’y cherchions, nous pouvons y rester tant que nous y
trouvons du goût. Rien ne presse. Si nous ne sentons rien, réjouissonsnous
de cette occasion de fidélité plus désintéressée et restons comme
un veilleur dans la nuit. Puis avançons dans le corps de la prière.
Pourquoi prendre ce temps ?
La mise en présence de Dieu est importante : nous cherchons à orienter
toutes nos actions vers Dieu. Elle creuse un sillon à remplir plus ou
moins fort. Elle évite de prendre un texte biblique que nous analyserions
et triturerions et qui deviendrait une réflexion à propos de Dieu. Elle
permet d’aller à Dieu et d’avoir une relation entre Dieu et nous, à propos
d’un texte.
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