SPECTRUM #6/2016

FAE-UNES : Le divorce est annulé !
UNIPOLITIQUE
A l’Université de Lausanne, l’association locale estudiantine a organisé un référendum sur son appartenance
à l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES). Après une campagne et un vote électronique,
la majeure partie des étudiants se sont prononcés en faveur de l’UNES. Cet exercice démocratique
suscite l’intérêt de Spectrum. ALEXANDRE LORETAN
Le 25 avril 2016, l’organe législatif
de la Fédération des associations
d'étudiant-e-s de l'UNIL (FAE) a
décidé de quitter l’UNES. Cette décision
de divorce s’inscrivait dans une atmosphère
tendue entre les associations étudiantes
universitaires et l’organisation
faîtière. En effet, depuis des années, des
voix s’élèvent à l’encontre de l’UNES. Les
griefs ne manquent pas. Par exemple,
on lui reproche d’exiger de ses membres
des cotisations trop élevées par rapport
aux bénéfices politiques de son travail.
Entre-temps, plusieurs associations estudiantines
ont quitté l’UNES. On compte
parmi elles, l’AgePoly, l’AGEF et la SOL à
Lucerne.
Référendum à l’UNIL
Toutefois, la décision de l’organe législatif
de la FAE a été soumise au vote auprès de
tous les étudiants, après un référendum
lancé par un comité composé d’étudiants
de toutes les facultés de l’UNIL. Pendant
plusieurs mois, l‘UNIL a vu ses étudiants
discuter de la pertinence de sortir ou non
de l’UNES. Un débat a d’ailleurs été organisé
le 31 octobre par l’association Uthink
sur l’appartenance de la FAE à l’UNES. Le
7 novembre dernier, les résultats du vote
électronique ont été annoncés. Cet exercice
démocratique aura réussi à mobiliser
12.7% des étudiants. Il a aussi abouti au
rejet du projet de départ de l’UNES avec
57,8% des voix contre une sortie.
Un exécutif perdant ?
sion de notre législatif, que le Bureau de la
FAE soutenait, mais le fait d’obtenir 42%
des voix pour la sortie est quand même
un score important. Nous continuerons
bien évidemment à travailler activement
avec l'UNES, en espérant que le débat sur
l’appartenance de la FAE à celle-ci aura
permis à la faîtière nationale de prendre
conscience de dysfonctionnements relevés
de longue date par plusieurs (ex-)sections.
»
Et à l’AGEF ?
A Fribourg, l’AGEF a divorcé de l‘UNES
depuis plus d’une année. Désormais, l’association
fribourgeoise est confrontée à la
question de comment défendre ses intérêts
au niveau national en étant en dehors
de l’organisation faîtière. Dans ce but, le
Conseil des Etudiants a créé un groupe
de travail. Celui-ci présentera son rapport
final et ses recommandations avant la fin
de l’année durant la dernière séance du
Conseil. Ce qui semble être déjà sûr, c’est
qu’un retour vers l’UNES n’est pas encore
à l’ordre du jour.
L’avenir de l’UNES reste incertain
Maintenant, la question de l’avenir de
l’UNES se pose. Le référendum lausannois
a permis de statuer sur la question
de la qualité de membre de la FAE. Toutefois,
l’UNES ne cesse de perdre des sections
depuis des années. Il faut aussi relever
que ses relations avec celles-ci sont
loin d’être apaisées. La sortie de l’AGEF,
conséquence d’une longue procédure,
a provoqué près de deux années de tensions.
En effet, l’UNES avait lancé un recours,
qui est toujours pendant, contre
la décision du législatif de l’AGEF de voter
le départ de l’UNES. Cela aurait entre
autres contribué à échauffer les esprits
à Lausanne contre ce qui a été interprété
comme une ingérence de l’UNES dans
les affaires de l’AGEF. Seul l’avenir nous
dira donc si l’UNES arrive à se ressouder
durablement.
© Photo : AGEF
© Graphique : UNES
Durant la campagne, l’exécutif de la FAE
avait soutenu la position en faveur de la
sortie de l’UNES. Ceci afin de respecter
la décision de son législatif. Loïc Pillard,
co-président de la FAE, n’a toutefois pas
hésité à juger positivement les résultats
du référendum.
« D'un point de vue démocratique, le référendum
est une bonne chose car toute-s
les étudiant-e-s ont eu la possibilité
de se prononcer sur la potentielle sortie.
Le résultat est certes contraire à la déci-
Le départ de l'AGEF n'a pas encore été mis à jour sur le site internet de l'UNES.
Un départ qui fait mal ?
6/2016
7