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Henri Jarrié - Arcade PACA

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<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong><br />

1924-2004


«<br />

Je cherche à créer une musique qui soit autonome comme art<br />

tout en étant signifiante.<br />

Elle doit avoir une signification humaine.<br />

Selon moi, la musique est faite pour rassembler les hommes.<br />

»


Comment écrire à propos d’un créateur ? Comment rendre compte d’un<br />

travail constant, d’un engagement envers les autres et pour une disci-<br />

pline artistique par essence peu palpable ?<br />

La musique et le musicien n’ont pas d’adresse, mais l’homme agit<br />

dans une présence à son environnement. La Provence et certains lieux<br />

emblématiques du Var se souviennent tout particulièrement de celle<br />

d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>.<br />

C’était une gageure de s’engager dans cette entreprise de mémoire : les<br />

traces sont à la fois profondes et ténues. Profondes parce qu’il y a les<br />

partitions, il y a les mots de ceux qui ont partagé des actes artistiques ;<br />

ténues parce que les partitions nécessitent une seconde mise en œuvre,<br />

une mise en vie sonore ; ténues également parce que l’action, souvent,<br />

ne se soucie pas d’organiser sa propre mémoire.<br />

La démarche qui a présidé à la réalisation du présent document consiste<br />

à dire le plus justement possible ce que furent le compositeur et l’hom-<br />

me de convictions ; elle s’est doublé du désir de susciter une suite au<br />

travail du compositeur.<br />

Donner à connaître mieux, à re-connaître aussi, pour inscrire le travail<br />

d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> dans le mouvement de la création et de sa diffusion, tel<br />

est l’objectif de cette publication.<br />

Témoignages, histoire d’une vie, et enfin inventaire de l’œuvre, permet-<br />

tront, nous l’espérons de répondre à cet objectif. Diverses personnalités<br />

ont participé généreusement à cette entreprise. Nous les remercions ici<br />

chaleureusement. Enfin, notre reconnaissance s’adresse tout particuliè-<br />

rement à Nicole <strong>Jarrié</strong> qui a guidé la réalisation de cet ouvrage et qui<br />

œuvre actuellement à la mise à disposition des partitions de son mari,<br />

dans le cadre de structures d’enseignement et d’archives.<br />

À jouer, à étudier, la musique reste.


Merci à<br />

Christine Prost,<br />

pour son étude.<br />

Gilbert Amy,<br />

Gérard Garcin,<br />

Lucien Guérinel,<br />

Jacques Raynaut,<br />

Barre Phillips,<br />

Micheline Caron,<br />

Paul Amargier,<br />

Georges Comet,<br />

pour leurs témoignages.<br />

Georges Gallician,<br />

Pierre Bourgoin,<br />

pour les citations de leurs articles.<br />

Direction de la publication<br />

Bernard Maarek, <strong>Arcade</strong> Provence-Alpes-Côte d’Azur<br />

Jean-Claude Herry, Adiam 83<br />

Coordination<br />

et réalisation de l’inventaire<br />

Marie-Paule Piroud<br />

Conception graphique<br />

Emmanuelle Fabre-Iscain<br />

<strong>Arcade</strong> Provence-Alpes-Côte d’Azur / octobre 2007


SOMMAIRE<br />

Un homme et le sens de son œuvre p. 11<br />

Quelques témoignages p. 9, p. 31-41, p. 73<br />

Tous musiciens p. 42<br />

Biographie p. 46<br />

Les œuvres p. 2


L’homme était rayonnant, ouvert, disponible. Sa<br />

musique est secrète, plurielle, inclassable. Il parais-<br />

sait disposé à toutes sortes d’expériences, sonores et<br />

poétiques. Certaines aboutissaient, d’autres se dis-<br />

persaient dans le terreau de son imagination et de ses<br />

projets. Il répondait à l’invitation de l’autre.<br />

Essayons de le découvrir, non pour ce qu’il aurait pu<br />

être, mais pour ce qu’il a été, en une réalité musicale<br />

autonome et toute personnelle, comme son chemine-<br />

ment humain et spirituel.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Gilbert Amy<br />

[janvier 2007]<br />

9


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

10<br />

Christine PROST a enseigné de 1977 à 1994<br />

au Département Musique de l’Université de Pro-<br />

vence, partageant son activité dans deux domaines<br />

principaux : l’analyse musicale et la direction de<br />

chœur.<br />

Elle soutient en 1981 une thèse sur Maurice Oha-<br />

na, et est amenée à travailler avec les compositeurs<br />

majeurs de notre temps, au cours des sessions d’été<br />

du Centre Acanthes, organisées à Aix-en-Provence<br />

de 1978 à 1988.<br />

Membre de l’Association française d’Analyse mu-<br />

sicale, elle est appelée à écrire de nombreux ar-<br />

ticles, ainsi qu’à faire des concerts-lecture et des<br />

conférences dans différentes villes de France.<br />

Depuis 1994, date à laquelle elle a quitté l’Univer-<br />

sité, elle consacre une grande partie de son temps à<br />

travailler avec des chanteurs, soit dans le cadre de<br />

stages, comme accompagnatrice, soit à titre per-<br />

sonnel, pour la préparation de concerts.<br />

Elle considère comme nécessaire la complémen-<br />

tarité entre la recherche spéculative et la pratique<br />

musicale, qui s’enrichissent mutuellement, ce qui<br />

l’incite à se présenter sous le double titre de musi-<br />

cienne et de musicologue.


Un homme et le sens de son œuvre<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

A regarder l’itinéraire géographique d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>, on est tout d’abord frappé de sa<br />

localisation presque entièrement circonscrite dans le sud de la France.<br />

Cet enracinement dans une région où l’avait conduit en 1944, à l’aube de sa vie d’adulte,<br />

son choix de vie, fut pendant 27 ans celui d’un religieux passionné d’art et de musique,<br />

puis, au long des 33 années qui lui restaient à vivre, celui d’un homme qui, rendu à l’état<br />

laïc, s’est consacré avec la même passion à ce qu’il aimait et en quoi il croyait.<br />

Il eut pu rejoindre en 1971 des lieux moins «provinciaux», plus favorables à la réussite<br />

sociale et au succès artistique. Mais <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> était de ces êtres ignorant l’ambition,<br />

rétif à toute démarche promotionnelle, une manière d’ascète dont la modestie n’avait<br />

d’égale que l’intransigeance. Commencer une vie professionnelle dans le milieu musical<br />

parisien, à 47 ans, l’aurait à coup sûr confronté à des difficultés propres à entraver sa<br />

carrière de compositeur plus qu’à la favoriser. Loin d’être un renoncement, ce choix lui<br />

garantissait de pouvoir conserver ce à quoi il tenait le plus : sa liberté.<br />

Il est donc resté dans le midi, où il avait créé, au fil des ans, tout un réseau d’amitiés, se<br />

satisfaisant d’un poste de Conseiller technique et pédagogique auprès du Ministère de la<br />

Jeunesse et des Sports / Education Nationale, rattaché à l’Académie de Nice. Poste scandaleusement<br />

modeste en regard de son très haut niveau de culture, qu’il garda jusqu’à l’âge de<br />

la retraite, mais auquel il réussit à donner grâce à sa conscience professionnelle, à son sens<br />

aigu de la pédagogie et à son imagination musicale une dimension exceptionnelle.<br />

11


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

12<br />

Années de formation<br />

Un itinéraire géographique n’effleure que la surface d’une<br />

vie. L’itinéraire spirituel, pour autant qu’on puisse et qu’on<br />

ose l’approcher, est d’un tout autre ordre.<br />

Un environnement familial très catholique, l’exemple d’un<br />

père admiré et respecté, mais surtout l’appel au don de soi<br />

qu’éprouvent les jeunes âmes généreuses eurent raison des<br />

déceptions vécues dans un petit séminaire de piètre qualité,<br />

qui auraient pu éloigner l’adolescent de toute attirance<br />

pour l’état religieux.<br />

C’est pourtant celui qu’il choisit à 18 ans, mais en s’orientant<br />

vers l’ordre des Dominicains, justement réputé pour<br />

son haut niveau intellectuel et la qualité des études théologiques<br />

et philosophiques qui y sont dispensées.<br />

Après son année de noviciat à Toulouse en 1942-43, il<br />

rejoint le couvent de Saint-Maximin, dans le Var, où, au<br />

terme de 7 années d’études de philosophie et de théologie<br />

il obtient le diplôme supérieur lui permettant d’enseigner.<br />

Le sujet de sa thèse (La notion de sacré chez les théologiens<br />

français du XVII° siècle) lui permet de se familiariser<br />

avec les différents aspects de la pensée et de l’art d’un siècle<br />

passionnant à bien des égards, et que les circonstances<br />

l’amèneront plus tard à approfondir sous l’angle musical.<br />

En septembre 2007, le Père Paul Amargier, Dominicain, condisciple d’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> depuis la classe de 4° à l’institut St-Félix de Beaucaire, rappelait avec<br />

émotion la séduction qu’adolescent, son camarade exerçait autour de lui. Il se<br />

souvenait aussi avec amusement comment, au cours de ses études à Saint-Maximin,<br />

il s’agaçait, lui l’historien soucieux de précision devant «l’imprécision»<br />

de son ami. Mais en même temps il admirait cette façon d’utiliser l’imaginaire<br />

comme une maïeutique. Pour lui sans conteste, <strong>Henri</strong> avait une grande influence<br />

sur ses frères par sa façon de les fertiliser.


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Une grande facilité intellectuelle jointe à un goût très vif<br />

pour l’étude, la passion de la poésie associée à une propension<br />

à la rêverie, la rencontre de grands esprits, écrivains,<br />

philosophes, historiens, qu’accueillait souvent le couvent<br />

eussent pu suffire à nourrir son appétit de connaissances.<br />

Ordonné prêtre, diplômé, chargé d’enseigner la philosophie<br />

médiévale et devenu secrétaire de la Revue Thomiste,<br />

il pouvait choisir de se consacrer entièrement à l’enseignement<br />

et à la recherche. Mais autre chose le tenait depuis<br />

l’enfance, depuis l’époque lointaine où il découvrait les<br />

quatuors de Beethoven joués à la maison par un petit groupe<br />

d’amis de son père (lui-même violoncelliste amateur),<br />

fasciné par l’univers des sons tout autant que par la qualité<br />

de la relation d’amitié qui se dégageait de leur passion<br />

partagée. Cette fascination pour la musique vivante, mais<br />

aussi pour sa technique, son écriture, son histoire, restée<br />

intacte, demandait à se concrétiser.<br />

Cependant, aimer la musique est une chose ; en composer<br />

en est une autre. Qui expliquera jamais ce besoin irrépressible,<br />

que rien ne peut justifier, sinon : c’est là que je suis<br />

moi-même, c’est par là que passe ce que j’ai de plus vrai à<br />

donner… Encouragé par le critique et musicologue André<br />

Cœuroy, qui regarde ses premiers essais, il prend confiance<br />

en lui, et décide d’étudier l’analyse musicale et la composition<br />

avec Louis Saguer (1907-1991) rencontré grâce à des<br />

amis communs un soir de festival à Aix.<br />

Homme de culture (il parlait 8 langues), pianiste, claveciniste,<br />

chef d’orchestre, analyste et conférencier, Saguer<br />

est un compositeur trop peu connu, que ceux qui l’ont<br />

approché révèrent cependant comme un maître. En 1966,<br />

il écrit : «Tiré entre le progressisme et l’avant-garde, me<br />

réclamant des deux, j’aspire à une difficile sinon impossible<br />

synthèse». En d’autres termes, il s’agit pour Saguer<br />

d’écrire une musique accessible à tous, dans le langage savant<br />

(et très ésotérique à l’époque) de la technique sérielle.<br />

13


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

14<br />

Son influence, tant sur le plan musical que sur le plan humain,<br />

sera déterminante pour <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>.<br />

Ne disposant d’aucun témoignage écrit de <strong>Jarrié</strong> lui-même<br />

sur cette influence, j’emprunterai à Lucien Guérinel, dont<br />

l’itinéraire n’est pas sans quelque similitude avec celui<br />

d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>, ces quelques mots significatifs :<br />

«…Ma rencontre avec Louis Saguer a été déterminante.<br />

Sans lui, je serais probablement resté sur place. On ne peut<br />

ramer à la pagaie sur l’océan. Le courage ne suffit pas. Il<br />

faut, en outre, s’interroger sur ce qu’on a retenu, en profondeur,<br />

«dans le sang», d’un tel enseignement, qui vous<br />

amène à réfléchir sur votre capacité à poursuivre ou sur<br />

l’invitation qui vous est faite à abandonner. Je n’ai pas<br />

abandonné. C’est ainsi.<br />

(…) Je me souviens de Louis Saguer me disant : La musique,<br />

c’est de la logique intérieure. Ce mot est resté gravé<br />

en moi. La nécessité de l’ordre, en art comme ailleurs, est<br />

seule à garantir le mot «œuvre». Sans logique intérieure,<br />

il n’y a pas de structure, il n’y a pas d’idée organisée ; on<br />

peut dire ce que l’on veut de l’ «ordre», mais c’est ce sur<br />

quoi, seul, la liberté peut prospérer…» 1<br />

L’ordre… Terme essentiel sur lequel nous aurons souvent<br />

à revenir au sujet d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>.<br />

Choix esthétiques fondamentaux<br />

Les temps sont loin où les Pères de l’Eglise disputaient<br />

entre eux des bienfaits et des méfaits de la musique dans<br />

le culte. En fait, elle n’a cessé d’y être intimement mêlée<br />

et une grande partie de l’histoire de la musique en Occident<br />

est celle de la musique sacrée. Rien d’étonnant donc<br />

à ce qu’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> se soit tout particulièrement intéressé<br />

à cette histoire, et en fasse le sujet de conférences et de<br />

concerts dès son premier ministère comme aumônier des<br />

artistes, à Nice. Rien d’étonnant non plus au fait que sa<br />

1 - Cf. Lucien Guérinel : Le Lac et le Bosquet. Entretiens avec Jean Roy et Marcel Marnat. Jobert, 2006.


première composition de l’époque fût une Missa brevis,<br />

dont la carrière dépassa très vite les frontières nationales,<br />

avant d’être enregistrée par la Radio.<br />

Voici ce qu’en disait l’éditeur discographique :<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

« Elle fut écrite pour s’insérer dans le cadre liturgique. Malgré l’utilisation dans<br />

plusieurs motifs de modes de 9 ou 12 tons, elle conserve une allure tonale et malgré<br />

une écriture recherchée, qui la situe dans la filiation bartokienne, elle donne l’impression<br />

d’une musique presque traditionnelle. En cela elle respecte le recueillement<br />

comme la participation à l’office de la foule des fidèles et maintient certains<br />

égards aux capacités auditives moyennes des contemporains. Tout converge vers<br />

la célébration de la messe. La musique n’est pas une fin en soi, c’est une manière<br />

de souligner la prière collective, un support créé à l’expression directe »<br />

Cependant, à Nice, son horizon s’élargit, tant par la fréquentation<br />

des artistes qui résident ou passent dans la région<br />

(entre autres Picasso, Cocteau, Matisse), par l’amitié<br />

qui le lie à certains d’entre eux (Yves Klein, Arman) que<br />

par son travail auprès d’une jeunesse avide d’ouverture et<br />

de connaissances, telles les Jeunesses Musicales de France<br />

(JMF) très actives à cette époque. Se dessinent alors les<br />

grands axes autour desquels s’organisera désormais sa vie,<br />

et auxquels il restera fidèle au travers des vicissitudes d’une<br />

existence hors du commun. Ce qui, notons-le, ne remet<br />

nullement en question alors la primauté de son engagement<br />

religieux, mais lui cause de constants scrupules concernant<br />

le temps consacré aux activités d’ordre musical.<br />

Ces grands axes pourraient sommairement se définir ainsi :<br />

• En tout premier lieu, la composition musicale, appelée à<br />

déborder très vite le cadre religieux et liturgique.<br />

• La connaissance de l’histoire de la musique, sous ses différents<br />

aspects : technique, instrumental, formel, fonctionnel,<br />

esthétique et éthique.<br />

• La transmission de cette connaissance, avec tout ce que<br />

cette transmission implique de respect et d’attention à<br />

ceux auxquels elle s’adresse.<br />

1


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

16<br />

• La diffusion, par le biais d’organisation de concerts ou de<br />

festivals, de «musiques à vivre», anciennes ou contemporaines,<br />

à l’exclusion de la musique romantique, dont<br />

l’esthétique de la «confidence» personnelle est étrangère<br />

à son tempérament et à ses goûts.<br />

Ces quatre axes majeurs (composition, musicologie, pédagogie,<br />

diffusion) s’appuient sur quelques très fortes<br />

convictions, jamais remises en cause. Leur socle est sans<br />

nul doute de même nature que celui de son engagement<br />

premier. 2<br />

Résumons-les ainsi :<br />

• La musique est d’abord faite pour rassembler les hommes ;<br />

• Toute œuvre d’art mérite l’excellence, non pas au nom de<br />

quelque esthétisme, mais en raison de son essence même,<br />

porteuse d’une forme indéniable de spiritualité ;<br />

• L’esprit des lieux, réceptacle et témoin d’histoire, constitue<br />

l’un des éléments de cette spiritualité ;<br />

• Les différentes formes d’art s’enrichissent de leur proximité<br />

ou de leur mélange ;<br />

• L’art est expression vivante du passé comme du présent.<br />

Donner à vivre le passé est aussi nécessaire qu’inventer<br />

le présent ;<br />

• L’exigence et la rigueur ne sont pas synonymes d’élitisme<br />

social. Quelque part, nous sommes Tous musiciens. 3<br />

Il suffit d’ouvrir la voie ;<br />

• Le compositeur, le musicologue et le pédagogue ne sont<br />

que des «passeurs». Pour que son action soit efficace, un<br />

passeur doit savoir s’effacer et laisser à l’autre l’initiative<br />

de la découverte.<br />

2 - Ce mot «engagement» n’est pas fortuit. Il fait référence, en sus de l’engagement religieux, à l’une de<br />

ses activités la moins divulguée par cet homme discret et peu enclin à se mettre en valeur : je veux<br />

parler de sa participation à des actions de résistance, au temps de son noviciat à Toulouse (1942-<br />

1943), puis de ses prises de position militantes contre la torture pendant la guerre d’Algérie qui lui<br />

vaudront d’être envoyé à l’ombre pendant quelques mois au couvent de Bordeaux, en 1959.<br />

3 - Cf. H.<strong>Jarrié</strong> «Tous Musiciens» Méthode pour une créativité musicale. Schott, Bruxelles, 1974


Cette conception du «passeur» est remarquée dès le premier ministère d’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> à Nice par l’un des étudiants dont il était l’aumônier, Georges Comet, qui<br />

en donne ce témoignage :<br />

«<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> nous a aidés et a animé notre groupe sans jamais en être le chef ni<br />

même sembler être vraiment actif. Très proche de nous par ses paroles comme<br />

par ses gestes, nous avions toujours l’impression d’avoir trouvé par nous-mêmes<br />

ce qui venait d’être décidé et qu’il ne faisait qu’enregistrer.<br />

Cet homme, je l’ai connu essentiellement dans ses fonctions de prêtre et c’était<br />

déjà un changement par rapport à ceux que j’avais pu connaître. Aucune arrogance,<br />

aucune suffisance, au contraire il était toute modestie et humilité. Mais il<br />

était plein d’idées, de suggestions, et il s’arrangeait pour qu’elles ne paraissent<br />

pas être de ses propositions mais de celles de ses interlocuteurs qui étaient toujours<br />

valorisés par lui de façon discrète et intérieure.<br />

Il fut vraiment pour moi un homme au service des autres qui les aimait en les<br />

mettant en avant et en les aidant à devenir eux-mêmes. Il ne voulait pas du pouvoir<br />

sur les autres.»<br />

Saint-Maximin<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Les quelques années que passe <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> à Saint-Maximin,<br />

où il revient en 1961 en tant que curé de la paroisse (ce qui<br />

n’était alors pas dans les usages de l’ordre des Dominicains)<br />

offrent un témoignage éloquent de ces prises de position.<br />

Il milite pour que le couvent – le plus grand ensemble gothique<br />

conservé de Provence – mis à la vente après que<br />

l’ordre l’ait quitté en 1957, garde une fonction digne de<br />

son passé. Il sera l’une des personnalités qui y crée l’Association<br />

pour la Sauvegarde du Couvent Royal de Saint-<br />

Maximin transformée à la fin des années 60 en un Centre<br />

culturel, le Collège d’Echanges contemporains.<br />

Il lance avec Pierre Rochas les travaux de restauration<br />

de l’orgue du XVIII° siècle, chef-d’œuvre du Frère Isnard.<br />

Après une rude bataille esthétique, l’orgue sera<br />

restauré dans son esprit d’origine et autour de lui se crée<br />

17


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

18<br />

l’Académie de l’orgue français pour l’interprétation de la<br />

musique du XVII° et du XVIII° siècle.<br />

Il ouvre le cloître au public et y organise avec Pierre Rochas<br />

et Bernard Coutaz (fondateur du label de disques Harmonia<br />

Mundi) des concerts de musique baroque, qui, sous<br />

le nom de Six soirées de Musique Française deviendront<br />

un véritable festival. 4<br />

Il offre à ses paroissiens le privilège d’entendre résonner,<br />

dans le magnifique cadre de la Basilique, de grandes œuvres<br />

de musique religieuse de notre temps.<br />

En témoigne cette critique de Bernard Gavoty, parue dans Le Figaro en août 1967 :<br />

«Et voilà qu’un soir le Père <strong>Jarrié</strong>, dominicain chargé de la paroisse, annonce<br />

un concert de musique religieuse contemporaine dans le cadre de la Basilique.<br />

Tout le monde y est admis, mais il est principalement réservé aux habitants du<br />

village. Au programme Les Litanies de la Vierge Noire de Poulenc, une improvisation<br />

à l’orgue d’André Stricker, une Messe du Père <strong>Jarrié</strong> et les Trois Petites<br />

Liturgies de la Présence Divine de Messiaen. Rien de vraiment populaire en tout<br />

cela. Toutefois la population afflue. Chargé de présenter le concert, je suis aux<br />

premières loges pour épier leurs réactions».<br />

Il participe, toujours avec Bernard Coutaz, à la rédaction<br />

d’articles pour la revue Musiques de tous les temps.<br />

Et surtout, il continue à composer. De cette époque datent<br />

deux œuvres chorales d’inspiration sacrée, Comédie pour<br />

un homme qui meurt, oratorio en trois volets sur un texte de<br />

Bernard Mazéas, créé en avril 1968 dans le cadre du festival<br />

d’Art sacré en l’église Saint-Victor à Marseille, et Le Massacre<br />

des Innocents, cantate pour chœur et orchestre, donnée<br />

en avant-première à Saint-Maximin en mai 1968, reprise en<br />

août aux V° choralies de Vaison la Romaine.<br />

4 - Notons qu’il y a 40 ans, la musique baroque était loin d’avoir acquis ses lettres de noblesse.<br />

Témoignage musical d’un passé mal connu et mal compris, elle réunissait là quelques passionnés<br />

qui, s’interrogeant sur ce qui, au-delà de l’écriture, était porteur d’une expression défiant le temps,<br />

comptèrent parmi les initiateurs de son renouveau. Pouvaient-ils imaginer alors l’importance du<br />

mouvement qu’ils amorçaient ?


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

De ces compositions, les critiques (il y en avait encore dans la presse régionale<br />

à cette époque !) soulignent à la fois la noblesse du sujet et l’originalité de<br />

l’écriture.<br />

Citons seulement celle qui, parue dans Le Provençal, après une exécution de<br />

la Comédie pour un homme qui meurt, sur le parvis de l’église Saint Jean de<br />

Malte, à Aix-en-Provence, concluait ainsi :<br />

«…mais enfin cette soirée n’aurait pas trouvé des échos aussi favorables et recueilli<br />

de longs applaudissements du public sans la musique du RP <strong>Jarrié</strong>. C’est<br />

un autre poème qui s’ajoute au poème de Mazéas. C’est à la fois un cri et un<br />

hymne de joie. C’est un chant d’espoir et de révolte en même temps»<br />

Critique qui fait écho à celle qui paraissait dans Le Soir :<br />

«…alors que décontenancés mais enthousiastes, les applaudissements éclatèrent<br />

en gerbes, vers qui montaient-ils ? vers Mazéas pour son texte ou vers le<br />

Père <strong>Jarrié</strong> pour sa musique pas comme les autres, ni sacrée, ni sacrale, ni<br />

magistrale, ni atonale, ni tonale mais si humainement et dramatiquement compréhensible».<br />

Sans pour autant négliger ses fonctions pastorales, <strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> s’était engagé avec une telle passion dans ces multiples<br />

activités que l’épuisement vint à bout de lui. En 1964,<br />

un simple ulcère à l’estomac trop longtemps négligé le<br />

mène, par des complications très graves, aux portes de la<br />

mort. Sa volonté de vivre gagne la partie. Mais il revient<br />

à Saint-Maximin à la fin de l’année profondément marqué<br />

par cette expérience de l’extrémité : expérience de la douleur<br />

et de la mort clinique, mais avec une totale libération<br />

vis à vis de la mort.<br />

Changé ? Physiquement, certes, puisqu’il a perdu 40 kilos et<br />

restera désormais toute sa vie tributaire d’une santé fragile.<br />

Mais, moralement, plus qu’inchangé, affermi davantage<br />

encore dans son exigence de vérité et de rigueur. Cette exigence<br />

l’amène, au terme d’une période de douloureuses interrogations,<br />

à prendre en 1971 la décision de quitter l’état<br />

religieux et à se marier. Celle qui devient alors sa femme,<br />

Nicole Méjean, travaille depuis 1965 à Saint-Maximin. Venue<br />

au début comme bénévole, pour aider à l’organisation<br />

19


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

20<br />

des Concerts de Musique Française, elle a été embauchée<br />

en 1966 en tant que salariée par l’Association de Sauvegarde<br />

du couvent. Elle en partage avec enthousiasme toutes<br />

les aventures et y connaît des expériences artistiques et<br />

humaines qui l’ont profondément marquée. Saint-Maximin<br />

est de son aveu même le socle spirituel, intellectuel et artistique<br />

sur lequel s’est bâti leur couple.<br />

Cependant, les deux dernières années ecclésiastiques<br />

d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> vont se passer à la Sainte-Baume, lieu de<br />

pèlerinage situé dans un massif rocheux proche de Saint-<br />

Maximin, et confié aux frères dominicains depuis la fin<br />

du XIII° siècle. On vient traditionnellement s’y recueillir<br />

devant la statue de Sainte Marie-Madeleine qui, dit-on, y<br />

vécut les 30 dernières années de sa vie, après avoir accosté<br />

aux Saintes-Marie de la Mer.<br />

Toujours désireux de faire partager au plus grand nombre<br />

la culture et l’art, il y mène de front les activités auxquelles<br />

il tient depuis toujours :<br />

• Constitution et animation, en collaboration avec Philippe<br />

Maillard (comme lui dominicain), du Centre culturel International<br />

de la Sainte-Baume, où ils organisent conférences<br />

et débats sur des thèmes philosophiques, sociologiques<br />

ou artistiques.<br />

• Prise en charge d’une recherche pour constituer un répertoire<br />

de chants de qualité dans le cadre de célébrations<br />

liturgiques.<br />

• Réflexion sur la créativité musicale et expérimentation<br />

d’exercices s’adressant à des groupes de jeunes et d’adultes<br />

n’ayant pas de formation musicale préalable.<br />

• Composition de sa première œuvre «laïque» : Cinq propositions<br />

pour quatuor à cordes. 5<br />

5 - Il n’est pas indifférent que cette œuvre de musique purement instrumentale soit un quatuor à cordes,<br />

ni qu’elle soit modestement intitulée «propositions»


Première ? Pas absolument. Madame Catherine Massip, Conservateur-Directeur<br />

du Département Musique de la Bibliothèque nationale de France, a signalé<br />

récemment le dépôt fait par André Coeuroy d’une partition d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>, dont<br />

il était le dédicataire, datant probablement de 1950, un «Larghetto pour cordes<br />

et flûte». Ce qui témoigne d’une inclination ancienne vers la «musique pure»,<br />

probablement bridée quelques années par un scrupule d’ordre religieux.<br />

Les Cinq propositions pour quatuor à cordes durent attendre 4 ans avant d’être<br />

créées à Châteauvallon par le Quatuor de Provence, dans un copieux programme<br />

Mozart, Dvorak, Webern, <strong>Jarrié</strong>, Rivier, Varèse et Roussel. Pierre Bourgoin,<br />

critique musical à Var Matin République écrivait à cette occasion :<br />

« … les 5 propositions pour quatuor à cordes qui suivirent le quatuor de Webern<br />

parurent par comparaison très claires. Pourtant leur écriture est très raffinée<br />

aussi, mais leur auteur possède un sens mélodique qui en facilite l’accès…. Je<br />

dois souligner la profonde beauté de la quatrième, admirable méditation d’une<br />

intense poésie. L’œuvre et les interprètes ont été longuement applaudis »<br />

Cette œuvre entrera au répertoire du Quatuor Atheneum de Budapest.<br />

Musica Instrumentalis<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Lorsqu’il quitte définitivement l’état religieux, <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong><br />

s’installe à Aix-en-Provence, où sa femme a trouvé du travail<br />

dans le cadre du Relais Culturel. C’est une période matériellement<br />

et socialement difficile. Le couple l’aborde avec le courage<br />

et la confiance qu’il puise dans la certitude du bien-fondé<br />

de leur décision, et dans la clarté avec laquelle ils l’assument.<br />

L’amitié de Bernard Coutaz soutient <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>, qui n’a<br />

pas encore trouvé de travail fixe. Celui-ci lui confie la rédaction<br />

de livrets, très documentés, accompagnant l’édition<br />

chez Harmonia Mundi de 4 coffrets de disques (à l’époque,<br />

des 78 tours) qui font encore autorité actuellement :<br />

Dictionnaire de la Musique médiévale (hmu 440)<br />

3 disques<br />

Dictionnaire des instruments anciens (hmu 445)<br />

3 disques<br />

Dictionnaire des Danses de la Renaissance (hmu 446)<br />

3 disques<br />

Dictionnaire de l’orgue (HM 960)<br />

1 disque<br />

21


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Ce dernier Dictionnaire est salué unanimement par la critique professionnelle (Diapason,<br />

Harmonie etc…) comme «un outil de travail précieux pour les mélomanes».<br />

De son côté, Georges Gallician, critique musical au Méridional, écrit : «<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong>, auteur des commentaires et des définitions (110) réussit à être parfaitement<br />

accessible sans tomber dans l’approximation. C’est à la fois très condensé<br />

et très «lisible». Dans une courte préface, il précise d’ailleurs son but : faire<br />

«comprendre un vocabulaire» et «surtout permettre une meilleure écoute»…<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> a fait là une œuvre utile dans tous les sens, dans la mesure où son<br />

érudition épure les rubriques au lieu de les épaissir. Mais il reste un compositeur<br />

et il pense toujours musique»<br />

22<br />

Une autre contribution à Harmonia Mundi sera la rédaction<br />

du livret accompagnant l’enregistrement des Etudes et des<br />

Préludes de Debussy par Claude Helffer (HM 951/2/3).<br />

Il poursuit parallèlement sa réflexion sur la pédagogie en<br />

direction des institutrices des écoles maternelles du Var,<br />

dans l’optique de créativité déjà entreprise à la Sainte-<br />

Baume et étend cette expérience à l’Hôpital psychiatrique<br />

d’Aix-en-Provence, à la demande de plusieurs psychiatres<br />

qui souhaitent en tester la valeur thérapeutique. (Expérience<br />

qui sera reprise de 1990 à 1993).<br />

Mais les priorités sont désormais inversées. La composition<br />

musicale passe au premier plan, grâce à une liberté<br />

d’esprit qui permet que soit consacré sans plus aucun scrupule<br />

le temps nécessaire à la réflexion et à l’écriture.<br />

«Musica instrumentalis» ai-je écrit plus haut. Ce terme fait<br />

référence aux catégories de la «Musica» répertoriées dans<br />

la tradition médiévale, et dont <strong>Jarrié</strong> ne pouvait qu’être<br />

familier. Cette tradition, basée sur l’idée que la musique<br />

est une science fondée sur les Nombres, source et règle de<br />

l’harmonie dans les mouvements, renvoie aux mouvements<br />

de l’âme et à l’idée du pouvoir inhérent qu’a la musique<br />

d’exercer une influence bénéfique ou non sur ceux-ci. Au


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

plus haut de la hiérarchie, se situe la «musica mundana»,<br />

l’harmonie des sphères. Un peu en dessous, vient la «musica<br />

humana», qui considère que l’homme, en tant que<br />

microcosme, est lui aussi régi par l’harmonie. Troisième<br />

branche de la Musica, la «musica instrumentalis» concerne<br />

l’art des sons, vocaux comme instrumentaux et l’art de la<br />

composition. Elle maintient et fortifie l’âme, c’est-à-dire la<br />

musica humana ; celle-ci reproduit le modèle de la musica<br />

mundana, qui est un modèle d’ordre divin. Ainsi, par la<br />

musique, se relient ciel et terre…<br />

Les techniques sérielles, en grande partie fondées sur des<br />

considérations d’ordre mathématique ne pouvaient que séduire<br />

une personnalité imprégnée de philosophie médiévale<br />

comme l’était <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. Faire confiance à la rigueur<br />

de l’écriture n’occulte pas cependant pour lui le désir de<br />

toucher et d’être compris. «Je cherche à écrire une musique<br />

qui soit autonome comme art, tout en étant signifiante. Elle<br />

doit avoir une signification humaine. Selon moi, la musique<br />

est faite pour rassembler les hommes», disait-il lors<br />

d’une interview avec Jean Abel, critique musical du Provençal,<br />

en avril 68. Ce qui faisait qualifier son style de «sérialisme<br />

à visage humain» par un autre critique. Clin d’œil<br />

à l’expression de «socialisme à visage humain» utilisée à<br />

l’époque pour les républiques soviétiques non alignées ; à<br />

un moment où la musique contemporaine se situait dans un<br />

sérialisme drastique.<br />

Les caractéristiques de son style découlent de ces principes<br />

d’ordre : une écriture linéaire, faisant appel au contrepoint,<br />

aux imitations, aux renversements. Un tissage de courbes<br />

ou de plans sonores se croisant, se mélangeant ou se répondant.<br />

Une matière volontiers transparente, d’une grande<br />

économie de moyens. Des pièces souvent très brèves, mais<br />

cependant très construites, évitant tout bavardage ou tout<br />

épanchement jugé inutile…<br />

23


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

24<br />

Musiques à vivre<br />

Le passage à Aix sera bref. Dès la fin de l’année 1972,<br />

Nicole <strong>Jarrié</strong> travaille au «Centre National de création et de<br />

diffusion culturelles» de Châteauvallon, créé depuis 1964,<br />

et dont le grand amphithéâtre de plein air a été inauguré en<br />

1970. La réputation du Centre ne cesse de s’élargir. Elle y<br />

fera une brillante carrière d’administrateur jusqu’en 2001,<br />

participant de plein pied à son évolution et collaborant à<br />

la création du Théâtre National de la Danse et de l’Image<br />

avec Gérard Paquet.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> se fixe donc désormais à Ollioules près de<br />

Toulon, où l’appelle sa nomination au Ministère de la Jeunesse<br />

et des Sports. Il y restera 28 ans. C’est là qu’il réalisera<br />

son œuvre.<br />

Mais il lui faut assurer ses fonctions professionnelles. Il met<br />

au point, en relation étroite avec Madame Caron, inspectrice<br />

des écoles maternelles du Var, ainsi qu’avec Madame Ardisson,<br />

directrice de l’école Brunet à Toulon, sa méthode<br />

de créativité musicale. Cette méthode, dont l’intitulé, Tous<br />

musiciens annonce l’enjeu, est éditée par la maison Schott<br />

en 1974. Sa préface, que nous reproduisons ci-après dans cet<br />

ouvrage, en éclaire parfaitement les objectifs et les limites.<br />

A une époque où ont fleuri de multiples «méthodes» pour<br />

rendre l’apprentissage de la musique, réputé rébarbatif,<br />

plus attractif, ce que propose <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> est particulièrement<br />

intéressant.<br />

En effet, il se fonde sur les pouvoirs d’une imagination<br />

sonore qui déborde du cadre dit «naturel» de la musique<br />

classique occidentale – disons, pour faire bref, de la musique<br />

tonale – , tout en l’y incluant comme l’une des données<br />

possibles de l’univers sonore. L’expérience du compositeur<br />

y est en tout cas très sensible, notamment en ce<br />

qui concerne l’utilisation et l’organisation des douze sons


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

que met à sa disposition l’échelle chromatique, dans une<br />

perspective qui, sans adopter le rigorisme des techniques<br />

sérielles, s’en inspire avec évidence.<br />

Intéressant également est le principe initial de concevoir le<br />

rythme comme une addition librement organisée de microdurées<br />

plutôt que comme une division binaire ou ternaire,<br />

donc limitative, de temps isochrones.<br />

L’attention portée à la qualité du matériau sonore et à son<br />

écoute, la part de responsabilité attribuée aux enfants euxmêmes,<br />

élargissent le propos pédagogique dans une visée<br />

artistique et humaine conforme à l’esprit de son concepteur.<br />

Reste que, comme toute méthode, son efficacité est étroitement<br />

liée à la qualité humaine et musicale de celui qui la<br />

transmet, notamment en ce qui concerne l’aspect expressif<br />

des exercices proposés. Un «jeu sonore» peut engager tout<br />

l’être d’un enfant ; il peut aussi ne rester qu’un jeu gratuit,<br />

sans signification et sans portée sensible. Mais tout pédagogue<br />

sait cela.<br />

Il eût été étonnant que, dans une perspective pédagogique<br />

de plus haut niveau, <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> n’ait pas continué à donner<br />

des conférences. C’est ainsi qu’à la demande du ministère<br />

des Affaires étrangères français et du ministère de la<br />

Culture de la République algérienne, il fut amené à faire<br />

une tournée dans les principales villes d’Algérie sur les<br />

rapports entre la musique arabo-andalouse et la musique<br />

européenne du XII° au XIV° siècle. Ce sujet, peu traité à<br />

l’époque, est devenu, on le sait, un des thèmes majeurs de<br />

l’étude de la musique médiévale, dont la connaissance a<br />

beaucoup progressé depuis une trentaine d’années.<br />

Il eût été également étonnant qu’après avoir participé à la<br />

création et à l’animation de plusieurs associations à caractère<br />

culturel, <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> n’ait pas senti qu’entre Avignon,<br />

Marseille et Nice, Toulon avait un rôle à jouer dans la diffusion<br />

de la musique dite «contemporaine».<br />

2


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

26<br />

Ainsi est née, en 1985, l’Association de Musique et d’Art<br />

Contemporain de l’Aire Toulonnaise, (Amacat) qui organisera<br />

chaque printemps un Festival de musique contemporaine<br />

et dont il assurera jusqu’en 1994 la présidence. 6<br />

Les concerts ont lieu au Musée de Toulon, dans l’auditorium<br />

du Conservatoire, au Temple protestant ou au Théâtre<br />

de la Porte d’Italie. La programmation, centrée chaque année<br />

sur une thématique unificatrice, obéit à deux préoccupations<br />

:<br />

• rechercher si se dégage, au-delà des styles personnels,<br />

une esthétique musicale commune propre à l’époque<br />

«contemporaine» (en gros, à partir des années 50) ;<br />

• faire le point des créations innovantes (techniques d’écriture,<br />

renouvellement de facture instrumentale, exploration<br />

des procédés nouveaux offerts par l’électro-acoustique).<br />

Dresser le catalogue des pièces et des compositeurs programmés<br />

dépasserait le cadre de cette étude.<br />

Notons simplement que, sans négliger le rappel de «grands<br />

anciens» comme Schoenberg, Webern ou Bartok, le nom<br />

de Messiaen revient souvent, ainsi que ceux de l’Avantgarde<br />

de l’époque, Stockhausen, Berio, Boulez, Xenakis<br />

ou Ligeti.<br />

On y rencontre aussi des compositeurs aussi différents<br />

que G. Amy, Luis de Pablo, Miroglio, Mefano, Mâche,<br />

Donatoni, Maderna, Ballif, B. Jolas, Dutilleux, Ohana,<br />

Ibarrondo, Aperghis, Saguer, Lenot… ainsi que d’autres,<br />

que la proximité géographique rendait plus présents :<br />

Risset, Guérinel, Frémiot, Garcin, Fourchotte, M. Pascal,<br />

J.-E. Marie, Montanaro, Bermat, Bossini, Romagnan,<br />

Challuleau, <strong>Jarrié</strong>…<br />

6 - <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> mettra volontairement fin au festival à partir du moment où sera élu à Toulon un maire<br />

Front National. Il passera les rênes de l’association à de jeunes musiciens varois.


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

En ce qui concerne les interprètes, laissons la parole à<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> lui-même :<br />

«Nous avons invité (au début) les musiciens spécialisés<br />

dans ce domaine. Ensuite une évolution s’est imposée<br />

d’elle même aux musiciens de la région qui sont devenus<br />

plus nombreux à jouer du contemporain et à démontrer<br />

qu’il n’est pas indispensable d’habiter Paris, Munich ou<br />

Londres pour être musicien de haut niveau.<br />

En même temps que quelques créateurs offraient la création<br />

de leurs œuvres et manifestaient que l’on peut être<br />

compositeur sans être à l’Ircam.<br />

Ce festival est alors devenu rencontres-confrontations<br />

entre la région et des musiciens ou des œuvres venues<br />

d’ailleurs».<br />

Que serait devenu ce festival si <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> avait continué<br />

à l’animer ? Il est intéressant de noter qu’il présentait la<br />

programmation du festival 1993, le dernier dont il fut responsable,<br />

par cet avertissement :<br />

«Jusqu’à présent, l’avant-garde avait été privilégiée. Mais<br />

si nous voulions avoir une vision plus large et faire une<br />

sorte de bilan musical d’un siècle qui s’achève, il était<br />

important de montrer que ces cent dernières années ont<br />

été celles de la diversité. D’où l’apparition d’un certain<br />

nombre de compositeurs dont nous n’avions jamais fait<br />

état et qui nous montrent qu’aujourd’hui, comme depuis<br />

un siècle, co-existent des œuvres néo-classiques, néo-romantiques<br />

ou néo-impressionnistes à côté d’autres qui se<br />

veulent à la pointe de la recherche d’aujourd’hui et que<br />

nous avions déjà présentées.<br />

Le résultat pourra pour certains, paraître chaotique à<br />

l’image des temps que nous avons traversés. Mais tel fut<br />

bien pendant cent ans le paysage musical européen».<br />

Constat certainement douloureux pour l’homme d’ordre<br />

qu’il était…<br />

27


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

28<br />

La très grande majorité des compositions d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> a<br />

été écrite, on l’aura compris, à partir des années 70.<br />

Le catalogue complet où l’on verra le goût du compositeur<br />

pour les assemblages inusités figure à la fin de cet ouvrage.<br />

Il reste à l’Université à faire l’étude approfondie que cette<br />

œuvre appelle.<br />

Deux éléments m’ont cependant frappée, à la lecture de<br />

quelques partitions : leur extrême brièveté, et l’extrême<br />

économie d’indications de phrasé, de nuances, d’expression<br />

ou même de tempo dont elles font usage.<br />

Volonté délibérée du compositeur ? Manifestation plus ou<br />

moins consciente d’un tempérament porté à l’effacement<br />

et à la discrétion ? Trace laissée par la fréquentation des<br />

musiques médiévales et baroques, qui invitent l’interprète<br />

à retrouver lui-même au-delà d’un graphisme minimal<br />

l’élan vital du mouvement musical ?<br />

A l’évidence, les partitions d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> sollicitent plus<br />

que d’autres l’intelligence, l’imagination et la sensibilité<br />

de ceux qui les jouent. Elles leur offrent cet espace de liberté<br />

qui, selon lui, ne peut s’épanouir que sur le socle solide<br />

d’un ordre réfléchi, revendiqué et assumé.<br />

C’est dire que cette musique d’essence poétique a besoin,<br />

pour être pleinement goûtée, qu’interprètes et auditeurs lui<br />

consacrent ce qui, de nos jours, devient de plus en plus<br />

rare et précieux : du temps. On ne visite pas cette musique<br />

en touriste. Comme un poème, il faut prendre le temps de<br />

l’habiter.


Les Braises de la Liberté 7<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

En 2001, l’un et l’autre étant libres de leurs attaches professionnelles,<br />

<strong>Henri</strong> et Nicole décident de quitter l’aire<br />

toulonnaise pour s’installer à Aix-en-Provence, où ils espèrent<br />

passer des jours paisibles et heureux. La mort brutale<br />

dans un accident de la route de leur fils Raphaël, à l’âge de<br />

28 ans, est un drame dont ils essaieront l’un et l’autre de<br />

ne pas accabler leurs proches, famille et amis. Mais c’est<br />

un drame dont on ne se remet pas. L’état de santé d’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong>, resté toujours problématique, se dégrade et l’on diagnostique,<br />

tardivement, un cancer du larynx. Après un long<br />

calvaire assumé avec dignité, courage et humour, il décède<br />

à l’hôpital d’Aix-en-Provence le dimanche matin 19 décembre<br />

2004, à 80 ans.<br />

Que laisse-t-il ? Une œuvre, certes, qui n’est pas assez<br />

jouée et reste encore à découvrir pour beaucoup d’auditeurs<br />

et d’interprètes.<br />

Mais aussi un exemple. Celui d’un homme d’ordre désordonné,<br />

d’un homme de rigueur incapable de prendre soin<br />

de ses partitions, d’un intellectuel passionné de sport, d’un<br />

ascète se régalant de cuisiner, d’un philosophe maniant<br />

l’humour… Somme toute, comme le disait René Huyghe<br />

dans L’art et l’âme à propos des artistes et des saints : un<br />

homme, ni plus ni moins, mais «Un homme possible». On<br />

n’en compte pas tant.<br />

Christine Prost<br />

[septembre 2007]<br />

7 - Cf <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> : «Les braises de la liberté». 1989, pour Voix, Flûte, Hautbois, Basson, Cordes et<br />

Timbales<br />

29


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

30<br />

Final du Concertino pour piano et cordes, 1970.<br />

Créé à Marseille en mai 1972, à l’Eglise de la Vieille Major, par l’Ensemble instrumental<br />

de Provence/Opéra de Marseille.<br />

Direction : Clément Zaffini<br />

Pianiste soliste : Hélène Cesaro<br />

Ce concert était intégré dans une production FR3 :<br />

l’émission La musique venue des arbres proposait de suivre l’histoire d’une œuvre<br />

musicale jusqu’à sa réception par le public et la critique.<br />

Conception : Bernard Mazéas<br />

Réalisation : Rémy Grumbach


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

« …l’œuvre est brève et regroupe un ensemble de propositions. Elle n’en<br />

est pas pour autant faite d’esquisses. Encore que son introduction m’ait semblé<br />

étrangère au reste du propos : les sons agglutinés de «clusters» ; dans le<br />

grave et l’aigu, trois claquements de mains – de la pianiste – et des brefs pizzicati<br />

dispersés en un bref glissando ressortent d’une certaine espièglerie,<br />

mais n’annoncent guère ce qui va suivre. Et qui est simple, agréablement<br />

conçu, par touches, sans insistance, dans la succession des répliques et des<br />

regroupements entre l’instrument soliste et l’orchestre, une écriture harmonique<br />

intéressante, la clarté de l’ensemble.<br />

Pourtant ce concertino, sous son aspect concis et fragile, prend une allure de<br />

manifeste personnel : pas d’apparat, une expression tracée comme la nervure<br />

d’une feuille et qui en suit le chemin à la fois fantaisiste et rigoureux,<br />

de l’autorité, des élans fugitifs. Un brusque besoin aussi de couper court à<br />

l’effusion, à l’inutile ou jugé comme tel. Les dernières notes ont aussi quelque<br />

chose de distrait, de désinvolte. Conversation brusquement coupée. Ou<br />

encore le thème lent central : un dessin volontairement pauvre à l’extrême,<br />

des notes ânonnées, telles un exercice d’enfant. Cette naïveté-là est trop<br />

consciente pour ne pas émaner d’une exigence. Ce dépouillement est bien<br />

l’inversion de toute épaisseur.»<br />

Georges Gallician – Critique musical<br />

[mai 1972]<br />

31


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

32<br />

1977, Aix-en-Provence, Musique dans la rue, avec l’ensemble instrumental de<br />

Provence dirigé par Clément Zaffini, Jacques Raynaut et moi-même donnons en<br />

création De par les rues la mémoire œuvre écrite à notre demande par Jacques<br />

Lenot. À la fin du concert, un homme se présente : <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. Trente années<br />

après, l’émotion est grande de formuler un discours sur une amitié, une collaboration<br />

artistique et le travail du compositeur. Car de cette rencontre impromptue<br />

naîtront de nombreuses initiatives communes, de nombreuses créations.<br />

Le parcours du compositeur permet de déceler les clefs nécessaires à la compréhension<br />

de son langage musical. Le militantisme du compositeur pour le<br />

renouveau de la musique ancienne est l’une de ces clefs. Une grande confiance<br />

dans l’engagement des interprètes en est une autre. Enfin, sa vaste culture lui<br />

permet d’ouvrir des champs d’investigations qu’il transpose parfois dans son<br />

travail musical. Son intérêt pour les combinatoires mathématiques, par exemple,<br />

influence sa recherche sur le traitement rythmique du rubato intérieur.<br />

Son souci du lyrisme, la maîtrise de son langage harmonique avec l’objectif<br />

de trouver un son clair, sont autant d’éléments thématiques résultant de cette<br />

culture et de ses influences.<br />

Je citerai, parmi un ensemble d’œuvres de dimensions plus importantes, et<br />

pour témoigner de la démarche du compositeur, la création de Hepta pour flûte<br />

alto en sol et contrebasse. Cette courte pièce a été écrite pour Barre Phillips et<br />

moi-même à l’occasion d’une série de concerts mélangeant musiques écrites et<br />

improvisées et théâtre musical.


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> a souvent composé pour des amis, ou des musiciens qu’il appréciait,<br />

dans un subtil jeu entre ce qu’il connaissait de leurs capacités et ce que<br />

lui-même souhaitait exprimer. L’écriture de Hepta s’inscrit dans cette conception<br />

de la relation interprète-compositeur. Le parti pris du compositeur a été de tenir<br />

compte de la démarche adoptée par les interprètes, à savoir, faire se rencontrer<br />

dans un même programme des attitudes diverses face au musical, alliant l’écriture<br />

et l’improvisation. Le titre, Hepta, (cinq en grec), souligne sa prédilection pour<br />

des rythmes de quintolets dont il fait un élément structurant de l’œuvre, comme<br />

de l’utilisation de groupes de 5 sons.<br />

Pour un interprète, quelque chose de déroutant se met en place – en regard de la<br />

rigueur sérielle ou post-sérielle – , quelque chose où il manifeste sa propre singularité<br />

dans le cadre d’un langage affirmé. L’écriture associe de façon très libre une<br />

polyphonie et une monodie éclatée. Elle concentre en elle-même les phrasés et<br />

respirations du discours musical, sans indication supplémentaire : l’interprète doit<br />

réagir comme il est d’usage dans le répertoire de musique ancienne et apporter<br />

sa contribution en «révélant» en quelque sorte le déroulement de la pensée… Où<br />

l’on retrouve cet apparent dépouillement, théâtre de toute liberté…<br />

Gérard Garcin – Flûtiste, compositeur<br />

[août 2007]<br />

33


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

34<br />

<strong>Henri</strong> JARRIE<br />

Homme de foi.<br />

Qu’est-ce qu’un homme de foi, lorsqu’on libère ce mot, une<br />

fois pour toutes, de ses connotations notoires qui entravent<br />

le sens premier qu’il a d’énergie intellectuelle, d’engagement<br />

sensible, d’humanité en bref ?<br />

Je verrais bien <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> me renvoyer son sourire – inoubliable<br />

échancrure dans la froideur du temps – comme invitation<br />

au détournement pudique de la question. Mais les<br />

questions ont toujours quelque chose d’utile lorsqu’on se<br />

rend compte des assoupissements ou des maltraitances du<br />

verbe. Au moins avons-nous cette liberté, donc ce devoir, de<br />

regarder au plus droit du visage qui nous traverse.<br />

Celui d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> m’était apparu dans la lumière blanche<br />

du couvent royal de Saint-Maximin, où il fonda et anima,<br />

avec sa foi précisément, les Soirées de Musique Française<br />

dans les années soixante-dix, aventure déjà lointaine qui<br />

nous couvre d’un surcroît de nostalgie, puisque les hommes<br />

ne savent pas préserver l’essentiel faute de posséder cette<br />

vertu qui reste ma question première.<br />

Et puis nous avions un dénominateur commun : Louis<br />

Saguer. Un compositeur qui, sans chaire et avec la seule<br />

chasteté de l’intelligence et du savoir transmettait le témoin,<br />

oui, ce bout de bâton que se passent les athlètes pour aller<br />

tenter quelque victoire, et qui dans l’ordre de l’écrit, reste<br />

le catalyseur des énergies, la suggestion de nouveaux élans,<br />

le souffle pour de nouveaux feux. Et ce passage ne peut se<br />

faire que dans l’amitié, le respect, la discrétion, presque en<br />

état d’apesanteur risquerais-je à dire. La musique d’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> s’est pollinisée, comme la mienne j’espère, de ces<br />

paroles du sage qui vont, elles aussi, au plus droit de notre<br />

attente. Mais on peut s’interroger tout de même sur les<br />

tourbillons du monde qui entraînent dans leurs spirales une<br />

musique comme celle de Louis Saguer, prix Prince Rainier<br />

de Monaco, dans les années soixante-dix encore, pour son<br />

opéra Mariana Pineda…


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

La foi, décidément, s’impose. Et c’est elle qui inonde le catalogue des œuvres d’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong>. On n’y voit pas de titres «ronflants», si aguicheurs aujourd’hui. Les mots simples<br />

suffisent. La qualité d’une musique vient d’ailleurs, heureusement, quand elle en a. Œuvres<br />

courtes le plus souvent, avec des combinaisons instrumentales soit classiques soit<br />

insolites (cor, piano et percussions - piano, percussion, cor de basset, contrebasse - 4 flûtes<br />

encadrées par 4 contrebasses et piano - 2 percussions et contrebasse - ondes Martenot,<br />

piano et percussions - ou encore trio d’anches et 4 percussions…). A travers ce catalogue<br />

de quelques quatre-vingts numéros, on sent le caractère de l’homme, son humeur, mêlée<br />

de tendresse et d’humour, son «goût» social, son approche de l’enfance, ses partages<br />

essentiels avec ce que le temps nous transmet de résonances en relais elles aussi pour la<br />

sauvegarde de la dignité humaine. Cela commande un ton, une écriture, et <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong><br />

possède les deux. Sa musique, pour solitaire qu’elle soit, n’en a pas moins la présence<br />

dont Antoine de Saint-Exupéry rappelait l’impérieuse nécessité au cœur de la création<br />

dont il percevait clairement, dans Citadelle, les germinations souveraines rejetant des<br />

hiérarchies sans grades…<br />

Ce que j’ai personnellement écouté de sa musique me laisse le sillage nacré sur lequel<br />

aucune mer n’oserait se refermer parce qu’il trace le chemin, sacré, entre deux ports d’où<br />

l’on échange le salut de l’âme en fraternité et qui dans ses aspirations créatrices allume<br />

tous les phares.<br />

Lucien Guérinel – Compositeur<br />

[juillet 2007]<br />

3


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

«… je l’ai rencontré à St-Maximin grâce aux<br />

soirées (Soirées de Musique Française) dont il<br />

fut l’un des animateurs et j’ai été séduit par sa<br />

grande culture et son jugement très fin. Depuis<br />

son installation dans l’aire toulonnaise, j’ai le<br />

plaisir de mieux connaître l’homme et ses œuvres<br />

qui témoignent d’une musicalité sûre et<br />

d’une invention raffinée. Il a reçu l’influence<br />

du dodécaphonisme sériel, mais il en use avec<br />

liberté, ne sacrifiant jamais les élans de l’inspiration<br />

aux rigueurs du système. Il en résulte une<br />

musique qui sait mettre en valeur le chant des<br />

instruments sans négliger la richesse des contrepoints.»<br />

36<br />

Pierre Bourgoin – Critique musical


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> était un personnage qui<br />

comptait dans le panorama musical de<br />

notre Région et il était inévitable que musicien<br />

je le croise alors que j’étais encore<br />

tout jeune. Je l’ai rencontré d’abord à St-<br />

Maximin dans les années 60, mais c’est<br />

dans les années 70 que j’ai connu le compositeur.<br />

Je donnais alors des concerts à Toulon,<br />

invité par Pierre Bourgoin, Président de la<br />

Dante Alighieri qui les organisait. Celui ci,<br />

ami de Dallapiccola aimait et connaissait<br />

très bien la musique contemporaine. Il était<br />

critique musical à Var Matin. A l’époque<br />

les grands quotidiens locaux avaient tous<br />

un critique musical très spécialisé. Il a été<br />

le premier à Toulon à connaître la valeur<br />

d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> qui par la suite est devenu son<br />

ami. <strong>Henri</strong> lui dédiera les premiers concerts<br />

de musique contemporaine qu’il organisera.<br />

Pierre Bourgoin était parti trop tôt pour assister<br />

à la présentation pour la première fois<br />

à Toulon du Pierrot Lunaire de Schoenberg.<br />

Il aurait partagé la joie d’<strong>Henri</strong> d’avoir réussi<br />

ce projet symbolique.<br />

Le Festival de musique contemporaine<br />

qu’<strong>Henri</strong> a développé était d’une rare<br />

qualité. Cela tenait à l’exigence des choix<br />

artistique et aussi au climat qu’il savait y<br />

mettre.<br />

<strong>Henri</strong> était toujours présent aux répétitions,<br />

silencieux, mais avec un silence<br />

d’une grande intensité. Il n’avait pas besoin<br />

de dire, il faisait passer son message<br />

d’une manière intuitive. Très loquace sur<br />

les autres compositeurs, mais discret sur<br />

lui-même.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Il donnait des pistes et nous les suivions<br />

avec enthousiasme.<br />

Il savait nous renvoyer en nous-mêmes<br />

pour y susciter notre imaginaire et notre<br />

réflexion.<br />

Comme lorsqu’il nous a parlé avec une<br />

rare profondeur des œuvres que nous donnions<br />

ce soir là, Jean Louis Beaumadier et<br />

moi-même : Sonatine de Boulez, Sequenza<br />

de Berio.<br />

Ce sont pour nous des souvenirs marquants.<br />

<strong>Henri</strong> avait des rapports étroits et amicaux<br />

avec les ensembles qui dans le Sud de la<br />

France jouaient des œuvres de leur temps<br />

comme l’ensemble «Solars Vortices» de<br />

Jean-Pierre Dupuy (Barcelone-Perpignan)<br />

avec qui nous avons créé Territoires mouvants<br />

à la Biennale de musique contemporaine<br />

de Montpellier.<br />

D’une manière générale il était très impliqué<br />

dans la vie artistique et lorsqu’il le<br />

pouvait apportait toute son aide pour qu’un<br />

projet musical riche puisse aboutir.<br />

Proche également de ce grand pianiste<br />

qu’a été Claude Helffer, j’étais heureux de<br />

voir ces deux personnalités aussi érudites<br />

que discrètes l’une et l’autre, se retrouver<br />

avec une grande complicité. Cette complicité,<br />

on la perçoit dans la subtile préface<br />

qu’<strong>Henri</strong> a écrite pour l’intégrale Debussy<br />

que Claude Helffer a enregistrée.<br />

Jacques Raynaut – Pianiste,<br />

professeur et concertiste<br />

[septembre 2007]<br />

37


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

38


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

J’ai rencontré <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> vers 1977, à Châteauvallon, où il donnait une conférence,<br />

ou un masterclass, je ne me souviens plus, sur son livre La Musique pour Tous. L’homme<br />

m’a beaucoup plus, le sujet également. Quelques années plus tard j’ai eu le plaisir de<br />

jouer une pièce d’<strong>Henri</strong> - Hepta - pour flûte en sol et contrebasse. Gérard Garcin, le flûtiste<br />

avec lequel j’ai joué cette pièce, l’avait «commandée». Et puis, comme <strong>Henri</strong> avait<br />

assisté à plusieurs répétitions, j’ai pu voir, connaître, l’homme de plus près. A l’époque<br />

je ne connaissais pas encore son «histoire», ses années parmi les Dominicains. Mais<br />

j’ai trouvé un grand humaniste. Il était plus concerné par notre «confort» avec sa pièce<br />

que par ses propres idées présentes dans la composition. Et j’ai aimé la pièce. Intelligente,<br />

comme son compositeur, elle traitait des matières, (intervalliques, rythmiques) qui<br />

m’étaient proches. Encore plus tard j’ai assisté aux concerts montés par <strong>Henri</strong> ici dans<br />

le Var. Des concerts de musique contemporaine, chose assez rare dans le département à<br />

cette époque. Et là aussi j’ai trouvé l’homme généreux, chaleureux et vraiment concerné<br />

par l’autre, par nous. Compositeur. Une fois, autour de Hepta, on a parlé de la différence<br />

entre les improvisateurs et les compositeurs, les différences de procédé. Finalement on<br />

a été d’accord qu’il n’y en avait pas beaucoup : moi, le matin, en me levant, j’ai repris<br />

mon instrument et mes recherches et <strong>Henri</strong>, qui se levait a 5h le matin, reprenait sa plume<br />

devant le papier à musique.<br />

Barre Phillips – Contrebassiste, improvisateur<br />

[Puget-Ville, août 2007]<br />

39


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Lorsqu’en 1971 j’ai appris qu’<strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> venait de réorienter sa vie j’ai<br />

pensé qu’il aurait peut-être un peu de temps<br />

devant lui et je ne voulais pas laisser passer<br />

l’occasion de profiter d’une telle qualité<br />

humaine et d’un tel savoir. J’ai alors osé<br />

lui proposer de venir dans nos écoles maternelles<br />

pour voir ce qu’il était possible de<br />

faire en musique avec des tout petits.<br />

Le personnage était surdimensionné pourtant<br />

il a accepté avec simplicité. L’aventure<br />

s’est poursuivie avec la même simplicité<br />

face aux enfants, univers qu’il ne connaissait<br />

pas et face aux institutrices qui l’ont<br />

accepté immédiatement. Les enfants fai-<br />

40<br />

saient naturellement ce qu’il venait d’expliquer<br />

sans qu’apparaisse jamais l’ombre<br />

d’un problème de discipline.<br />

Jusqu’alors la musique à l’école passait<br />

essentiellement par le chant. <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong><br />

apportait un regard nouveau, celui d’un<br />

compositeur pour qui la musique se perçoit<br />

comme un espace sonore. Elle ne se réduit<br />

pas à la pratique d’un instrument. Et si l’on<br />

n’en dispose pas, on en invente afin d’obtenir<br />

des sons à transformer en musique par le<br />

rythme, l’intensité et le silence. A partir de là<br />

on peut s’ouvrir à toutes les formes y compris<br />

contemporaines et ceci d’autant mieux<br />

que les enfants, eux, ignorent les clivages.<br />

«Je vais à l’essentiel !»


Le type d’enseignement était tout à fait inhabituel<br />

: les enfants n’étaient plus tenus de<br />

répéter ce qu’on leur apprenait mais devenaient<br />

acteurs en intervenant avec une certaine<br />

autonomie dans une règle du jeu (la<br />

méthode) qui nécessitait d’écouter l’autre,<br />

de lui répondre, de jouer avec lui, en maîtrisant<br />

cette terrible envie qu’a tout enfant de<br />

faire à lui tout seul le maximum de bruit.<br />

Par la suite il a été possible de donner à<br />

tour de rôle à chaque enfant la place du<br />

meneur de jeu.<br />

Les exercices (percussions, frottements,<br />

souffles etc.) à partir de toutes sortes d’objets<br />

susceptibles de produire un son (car<br />

les écoles ne sont pas toutes riches), se<br />

faisaient dans un groupe d’une trentaine<br />

d’enfants, devant les institutrices. Toutes<br />

volontaires celles-ci venaient souvent de<br />

loin afin d’observer et reprendre à leur tour<br />

dans leur école cette méthode qui évitait le<br />

carcan du solfège tout en visant un résultat<br />

élaboré.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Personne n’avait la prétention d’apprendre<br />

La Musique mais chacun avait pu faire<br />

l’expérience de la création et de l’écoute.<br />

Ce travail s’est répandu sur l’ensemble de<br />

la circonscription et a fait de bien des enseignants<br />

des auditeurs attentifs des concerts de<br />

musique contemporaine. Ils avaient dépassé<br />

ce qu’ils avaient pu apprendre ou croire. 1<br />

Une méthode c’est aussi celui qui l’enseigne.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> était un pédagogue exceptionnel<br />

qui savait exiger discrètement.<br />

Nous avons vécu des moments inexprimables.<br />

Les petits enfants n’ont pas conscience<br />

de faire de la musique mais plutôt de la<br />

vivre. Ils ont parfaitement compris <strong>Henri</strong><br />

<strong>Jarrié</strong> et lui ont fait savoir qu’il avait raison<br />

de penser que la musique était une façon<br />

d’être ensemble.<br />

Micheline Caron – Inspectrice honoraire<br />

des Ecoles maternelles<br />

[juillet 2007]<br />

1- L’expérience a été poursuivie par ailleurs en divers points de France avec des adultes, des sportifs, des<br />

malades mentaux… et même des musiciens (création d’une œuvre collective à l’Académie internationale<br />

de Marly le Roy ou pour les ateliers du festival de Jazz de Chateauvallon retransmis sur Radio France).<br />

41


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

«Tous musiciens»<br />

42<br />

Méthode<br />

pour une créativité musicale<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> - 1974<br />

L’enseignement de la musique a fait certes de très grands progrès.<br />

Certaines méthodes rendent moins ardue et fastidieuse l’étude du<br />

solfège ou même des instruments (Orff et Martenot), d’autres vont<br />

directement à une sensibilisation musicale des enfants, par des jeux<br />

et manipulations d’objets sonores (Madeleine Roy). Toutefois, la<br />

pédagogie musicale, plus encore que les autres formes d’enseignement,<br />

semble se borner à ce double objectif :<br />

• Sensibiliser les élèves à un langage donné, en laissant entendre<br />

que ce langage est «naturel» et «universel» alors qu’en fait il s’agit<br />

d’un langage culturel donné : celui de l’Europe Occidentale du<br />

XVI e à la première moitié du XX e siècle.<br />

• Faire de l’élève un parfait reproducteur, un exécutant impeccable.<br />

Seule une élite, savamment sélectionnée, est invitée, tardivement, à<br />

créer un langage sonore.<br />

Ainsi l’enseignement de la Musique entre dans le schéma éducatif<br />

que l’école et la famille imposent : le but des éducateurs est de préparer<br />

des jeunes à s’intégrer à une société toute faite et stable. Pour<br />

cela il importe d’en acquérir le langage et la culture.<br />

Mais la société a cessé d’être une institution relativement immobile,<br />

et préparer un enfant à entrer dans le monde d’aujourd’hui c’est en<br />

faire un inadapté de demain. Les éducateurs conscients de ce fait<br />

parlent de plus en plus d’une nécessaire «créativité», mais le mot ne<br />

suffit pas à exorciser le problème.<br />

Il nous a donc paru utile de faire une recherche sensiblement différente,<br />

et dont le but premier est un développement de l’imagination<br />

musicale.


Il ne suffit pas d’améliorer la manière d’enseigner,<br />

il faut la compléter dans deux directions<br />

:<br />

• Donner à chacun des possibilités d’invention<br />

personnelle, sans pour autant l’isoler<br />

des autres. En d’autres termes, permettre à<br />

chacun d’inventer un langage sonore qui le<br />

met en communication avec autrui.<br />

• Par cette expérience, comprendre qu’il<br />

n’existe pas un langage, ou un type de langage<br />

sonore, qui soit absolu – tout langage<br />

est marqué par un temps et un lieu –. Cependant,<br />

celui qui invente ou compose des<br />

sons, dans la mesure où il ne s’emprisonne<br />

pas dans un style donné, devient sensible à<br />

toutes les expériences sonores et capable<br />

d’en sentir l’intérêt.<br />

Ainsi l’enseignement de la musique ne peut<br />

pas être seulement une visite de musée.<br />

Une objection vient alors à l’esprit : le fait<br />

d’apprendre la musique par une voie imaginaire<br />

et sensorielle n’entraînera-t-il pas un<br />

mépris, ou tout au moins une négligence de<br />

la technique ? N’allons-nous pas faire apparaître<br />

toute une catégorie d’analphabètes<br />

musicaux parfaitement satisfaits grâce à des<br />

expériences sommaires de bruitages ?<br />

Le danger existe peut-être. Mais il n’est pas<br />

plus grave que le risque constamment accepté<br />

de dégoûter bien des gens en les forçant à<br />

étudier un solfège, qui accordant un primat à<br />

l’écriture fait de la musique une langue morte.<br />

Accéder à la musique d’une manière à la fois<br />

lucide et empirique permet à n’importe qui<br />

de faire des expériences sonores intéressantes.<br />

Chacun peut se rendre compte qu’il est<br />

capable d’imaginer des sons et des compositions<br />

sonores de plus en plus élaborées. À<br />

partir de là, l’écriture et l’étude d’un instrument<br />

cessent d’être une contrainte, et sont<br />

ressenties comme un besoin pour ceux qui<br />

veulent enrichir ou affiner un langage qui<br />

déjà leur appartient.<br />

«Tous compositeurs»<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Si vous proposez à un adulte de composer<br />

de la musique et aussi d’en jouer, le premier<br />

réflexe est généralement révélateur d’une timidité,<br />

d’une crainte : «Je ne connais pas la<br />

musique», disent-ils.<br />

On demande souvent aux compositeurs comment<br />

ils font pour penser et imaginer une<br />

musique. Il ne peut y avoir de réponse satisfaisante<br />

à cette question, si ce n’est celle qui<br />

vous fait partager cette démarche, en vous invitant<br />

à composer vous-même de la musique.<br />

Il y a, c’est évident, des problèmes techniques,<br />

mais l’essentiel n’est pas là.<br />

La preuve ! A un niveau très simple, nous<br />

sommes tous compositeurs : lorsque nous<br />

prononçons une phrase, nous lui donnons un<br />

rythme, souple ou saccadé, nous modulons<br />

son intensité qui peut aller du chuchotement<br />

au cri, notre voix monte ou descend, pour<br />

créer une sorte de mélodie. Ainsi spontanément<br />

chacun de nous s’exprime comme dans<br />

une improvisation musicale.<br />

Mais il ne s’agit pas là que d’une «musique<br />

d’accompagnement» pour nos paroles.<br />

Supprimez les mots, pour ne garder que les<br />

valeurs sonores de rythmes, de timbres, d’intensité<br />

et d’inflexion, et vous aurez inventé<br />

une musique pure. Évidemment, pour que cet<br />

effort aboutisse à une expression musicale<br />

intense, il faudra l’enrichir. C’est ici qu’interviennent<br />

l’expérience et la technique des<br />

professionnels. Mais il existe chez tous des<br />

possibilités musicales assez immédiates, aussi<br />

bien au niveau de l’interprétation que de la<br />

conception.<br />

43


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Des expériences de créativité musicale ont<br />

déjà été faites.<br />

Parlons de deux d’entre elles particulièrement<br />

révélatrices, et qui présentent l’avantage de<br />

ne demander que des moyens matériels assez<br />

réduits, si l’on veut les imiter :<br />

Il y a les expériences-concerts de J. Cage<br />

dont la presse a beaucoup parlé.<br />

Il s’agit de concerts-happening, où des<br />

moyens sonores simples sont distribués au<br />

public (sifflets, tambours, tambourins, etc.).<br />

L’auditeur est invité à mêler spontanément<br />

ses improvisations sonores à celles de l’orchestre,<br />

dans une sorte de grande fête collective.<br />

Il est instructif d’essayer une fois ou<br />

l’autre ce genre d’exercice qui conduit vite<br />

aux constatations suivantes :<br />

44<br />

L’auditeur est parfois heureux de se défouler en<br />

participant à un grand chahut collectif, pourtant<br />

cette expérience a pour premier inconvénient<br />

d’être basée sur un mythe un peu trop primaire<br />

de «participation». Nous y retrouvons cet avatar<br />

musical d’un certain gauchisme qui prétend<br />

implicitement qu’écouter c’est être purement<br />

passif. N’importe quel mélomane sait que l’audition<br />

peut être une attitude active, au moins autant<br />

que peut l’être la lecture d’un livre ou la découverte<br />

d’un paysage. Si dans la campagne j’écoute<br />

chanter un oiseau, je ne m’aliène pas dans une<br />

consommation…, mais je donne par mon attention<br />

un surcroît d’existence à son chant.<br />

Il faut noter aussi que l’improvisation collective,<br />

dans des groupes non préparés ne conduit pas nécessairement<br />

à une sorte de fusion sonore et psychique.<br />

Bien au contraire, on aperçoit vite au sein<br />

du groupe qui «improvise», des individus qui<br />

s’enferment dans les sons et les rythmes qu’ils<br />

produisent, et arrivent à se créer, au milieu de la<br />

fièvre collective, un plaisir purement solitaire.<br />

Enfin, sur le plan musical, il est vite évident que<br />

ce type d’improvisation aboutit à un bruit monochrome<br />

et pâteux dont l’intérêt est pratiquement<br />

nul, au niveau d’une écoute attentive.<br />

L’expérience antérieure de Villa-Lobos au<br />

Brésil part du même principe de l’improvisation<br />

collective.<br />

On sait qu’avant de devenir Inspecteur de<br />

l’enseignement musical de son pays, le compositeur<br />

avait déjà réuni des enfants pour les<br />

faire improviser ensemble sur des instruments<br />

rudimentaires de percussion (bidons,<br />

bouteilles, caisses, etc.).<br />

La réussite de Villa-Lobos tient à plusieurs facteurs<br />

qu’il est important de noter car ils sont les<br />

conditions nécessaires d’une réussite aussi bien<br />

sur le plan éducatif que musical.<br />

Tout d’abord, Villa-Lobos est parti d’une donnée<br />

quasi biologique : l’expérience de la rue et leur<br />

souplesse décontractée donnaient aux petits brésiliens<br />

une sorte d’habileté instinctive dans l’usage<br />

des percussions. Par ailleurs, leurs improvisations<br />

trouvaient un principe de cohérence dans l’utilisation<br />

spontanée d’un langage culturel déjà existant.<br />

L’enfant du Brésil, surtout dans les milieux<br />

populaires, trouve dans la «batucada» une langue<br />

musicale à sa portée, et qui immédiatement le passionne.<br />

Le vocabulaire sonore en est assez simple<br />

pour être offert à tous. Un groupe bien conduit<br />

arrive souvent à des résultats musicalement remarquables.<br />

Le chef, avec son sifflet marque les<br />

articulations de la batucada en faisant entrer de<br />

nouveaux éléments de rythmique qui permettent<br />

le déroulement d’un contrepoint savant et raffiné.<br />

L’expérience que Villa-Lobos faisait avec les<br />

enfants rejoint celle de tous les grands compositeurs.<br />

En effet, pour le groupe d’amateurs qui tente<br />

d’élaborer une musique, comme pour un compositeur<br />

solitaire, l’aventure est identique. Il s’agit,<br />

à partir d’un ensemble de sons et de rythmes de<br />

créer une durée sonore assez intense pour qu’elle<br />

devienne un événement artistique collectif.<br />

La réussite viendra d’une tension entre deux<br />

exigences contraires, et chaque œuvre aboutie<br />

représente un compromis heureux entre le<br />

besoin d’unité et de diversité.


Comment s’obtient cette organisation logique<br />

et nécessaire ?<br />

Pendant trois siècles la musique occidentale a<br />

privilégié l’étude de certaines gammes (majeure<br />

et mineure) et en a fait la base d’une cohésion<br />

de langage. Mais d’autres civilisations,<br />

et certaines musiques contemporaines nous<br />

ont fait découvrir qu’il y a d’autres principes<br />

d’organisation sonore (que les grands compositeurs<br />

n’avaient pas oubliés). On peut rendre<br />

un langage sonore cohérent à partir d’un mode<br />

ou d’une tonalité. L’École viennoise, au début<br />

de ce siècle, construit l’homogénéité de son<br />

langage sur le refus systématique de la tonalité.<br />

Mais d’autres œuvres trouvent leur unité et<br />

leur cohésion dans la rigueur rythmique, dans<br />

une utilisation rationnelle des couleurs et des<br />

timbres sonores, ou même dans une architecture<br />

d’ensemble comportant des types de variations<br />

ou de répétitions litaniques. L’essentiel<br />

est de créer une durée sonore homogène<br />

pour donner à l’œuvre son unité.<br />

Mais on peut se contenter de préserver<br />

l’unité de l’œuvre au prix d’une indigence<br />

fastidieuse. Des compositeurs qui furent,<br />

ou restent, célèbres nous lassent souvent<br />

par d’interminables «rosalies». C’est ce que<br />

Boulez appelle très justement «la musique<br />

au kilomètre», qui n’est pas l’apanage de<br />

notre époque de chanteurs-compositeurs au<br />

langage sommaire ! Une musique ne capte<br />

l’intérêt qu’en étant vivante, donc en perpétuel<br />

mouvement.<br />

En Afrique, par exemple, il existe des musiques<br />

qui se veulent systématiquement répétitives<br />

et litaniques, mais il faut alors remarquer<br />

qu’il s’agit de musiques fonctionnelles<br />

liées soit à une célébration religieuse ou magique,<br />

soit à la répétition des gestes du travail.<br />

En Occident où la musique veut exister<br />

pour elle-même, ce système de courts noyaux<br />

sonores constamment répétés ne traduit souvent<br />

qu’une absence d’imagination chez celui<br />

qui en use ou un désir de s’enfermer et de<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

se réfugier dans quelques sons pour y trouver<br />

l’évasion d’une drogue.<br />

En même temps qu’elle doit être une, l’œuvre<br />

doit donc être constamment diverse, et c’est<br />

sans doute pour cette raison que Schoenberg<br />

fait de la «non répétition» un principe fondamental<br />

de composition.<br />

De fait, l’ambition du musicien est de créer<br />

un espace sonore qui joue dans la durée à<br />

la manière d’un organisme vivant : toujours<br />

identique à lui-même et sans cesse mouvant.<br />

En ce qui concerne notre méthode,<br />

après deux ans d’expériences avec des jeunes,<br />

des adultes, et même des enfants de 5 à<br />

6 ans, nous avons pu constater les quelques<br />

résultats suivants :<br />

Sur le plan musical<br />

Chez les enfants tout jeunes on voit se développer<br />

très vite et d’une manière complémentaire,<br />

une habileté et une imagination rythmique.<br />

Chez certains enfants particulièrement éveillés,<br />

une ingéniosité se manifeste rapidement dans<br />

l’utilisation ou la recherche du matériau sonore.<br />

Chez l’ensemble des participants, quel que<br />

soit leur âge, on assiste à la naissance d’un<br />

langage musical qui, refusant d’emblée la répétition<br />

litanique, parvient à une construction<br />

sur plusieurs plans sonores.<br />

Lorsque ce langage a été suffisamment assimilé,<br />

c’est-à-dire après une dizaine d’heures<br />

de séances, les groupes deviennent capables,<br />

sans avoir une écriture complexe, et sans<br />

avoir à faire un gros effort de mémoire, de<br />

jouer le même morceau de musique, à plusieurs<br />

semaines d’intervalle.<br />

On a pu constater aussi qu’avec les moyens<br />

très simples mis à sa disposition, le compositeur-leader,<br />

qui pour un moment dirige le<br />

groupe, en obtient un résultat dans lequel il<br />

s’exprime vraiment lui-même.<br />

4


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

L’expérience musicale acquise d’une manière<br />

aussi active n’aboutit pas infailliblement<br />

à une œuvre de grande qualité. Mais même<br />

dans ce cas, elle en montre le chemin et les<br />

exigences.<br />

Il faut pourtant noter que souvent, une réussite<br />

certaine est apparue, dans la mesure où<br />

le groupe comprenait parfaitement les intentions<br />

du meneur provisoire, et acceptait<br />

de consacrer le soin nécessaire à une bonne<br />

interprétation de sa programmation.<br />

Sur le plan général<br />

Indépendamment de la qualité musicale,<br />

l’expérience du groupe ou chacun compose<br />

avec l’aide des autres présente un grand intérêt<br />

psychologique. D’abord on y apprend<br />

l’attention à autrui et à ce qu’il fait : chaque<br />

participant doit, à la fois, observer celui qui<br />

dirige et écouter les autres.<br />

Chaque participant au moment où il s’exprime<br />

en dirigeant son œuvre accorde et obtient<br />

une confiance totale dans le domaine sonore.<br />

Cet aspect, peut-être le plus important de<br />

l’expérience, mérite d’être étudié de près,<br />

non seulement par des psychologues, car il<br />

s’y crée des conditions de vie de groupe très<br />

épanouissantes pour chacun.<br />

46


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

47


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

BIoGRAPHIE<br />

48<br />

1924 – 1942 Bagnols-sur-Cèze<br />

1942 – 1944 Toulouse - couvent des novices dominicains<br />

1944 – 19 2 Saint-Maximin - couvent d’étude<br />

Etudes supérieures en théologie et philosophie<br />

Ordination sacerdotale [1950]<br />

Enseigne la philosophie médiévale [1949-1951]<br />

Rencontres intellectuelles et artistiques<br />

Premières partitions<br />

Rencontre Louis Saguer<br />

19 2 – 19 9 Nice - couvent<br />

Aumônier des artistes<br />

Premiers concerts et conférences musicales<br />

19 8 – 1961 Bordeaux - couvent<br />

1961 – 1969 Saint-Maximin<br />

Curé doyen et animation de l’ensemble du monument<br />

Académie de l’orgue français<br />

Soirées de Musique Française<br />

1969 – 1971 Centre international de la Sainte-Baume (Var)<br />

premières expériences de créativité musicale


«Si j’ai mis plus de<br />

temps que d’autres pour<br />

étudier mon métier, je le<br />

connais peut-être plus<br />

profondément»<br />

1971 – 1972 Aix-en-Provence<br />

Retour à l’état laïque<br />

1972 – 1973 Toulon<br />

Mariage<br />

Musicologie, pédagogie, composition<br />

1974 Naissance de Raphaël<br />

198 – 1994 l’Amacat et le festival de musique<br />

contemporaine<br />

2001 Mort accidentelle de Raphaël<br />

2001 – 2004 Aix-en-Provence<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

BIoGRAPHIE<br />

49


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

Je n’ai pas marqué les nuances (qui se situent entre pp et mf),<br />

mais vous devez les sentir.<br />

«<br />

»<br />

1


LES œUvRES<br />

2<br />

«Pourquoi compliquer les choses simples ?<br />

Je reste fidèle, tout bêtement, aux barres de mesure<br />

parce que c’est plus commode pour les interprètes.»<br />

Les partitions d’<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong><br />

Ce fonds est celui d’un compositeur qui se préoccupait davantage de faire<br />

jouer les œuvres que d’en garder une trace immuable. D’où une abondance de<br />

partitions photocopiées et quelques manques de manuscrits originaux. Ceux-ci<br />

étaient transmis aux interprètes plus volontiers que les photocopies. Souvent,<br />

ces reproductions sont précieuses : elles peuvent être plus complètes que les<br />

originaux ; parfois, elles témoignent même de légères modifications apportées au<br />

moment d’une seconde copie.<br />

Un autre fait est à souligner : la mouvance des titres. Citons pour exemple les<br />

Quatre épisodes pour trio avec piano, qui ont été transformés en Trio pour vous<br />

lors de l’envoi de la partition, et que la «tradition orale» des musiciens a nommé<br />

Quatre esquisses !<br />

Ainsi et à plusieurs reprises, la Sacem a pu enregistrer deux titres pour la même<br />

œuvre.<br />

Cet inventaire est une première plongée dans les sources d’une œuvre, il reste à en<br />

suivre le cours. La présentation chronologique témoigne de ce mouvement d’une<br />

pensée et aussi de son accroche avec les circonstances : rencontres, commandes,<br />

volonté de participer à la pratique des autres… Elle suit en cela la démarche qui<br />

a présidé à la réalisation de la présente brochure : Un homme et le sens de son<br />

œuvre comme l’écrit précisément Christine Prost.<br />

Les notices sont rédigées sous la forme suivante :<br />

[Titre de classement. Distribution d’exécution] Version ou Esquisse… Lorsqu’il y a lieu<br />

Titre pris sur la partition. – Type de document. – Date du document. – Description matérielle.<br />

Zone de notes complémentaires. – Les indications d’instruments sont, la plupart du temps, abrégées selon<br />

des normes internationales (ex. ob = hautbois, fag = basson, tr = trompette).<br />

Les indications entre crochets […] sont ajoutées par le catalogueur : elles n’apparaissent pas sur la partition ;<br />

elles sont justifiées dans la zone des notes.


[Larghetto pour quintette. Flûte, quatuor à cordes]<br />

Larghetto pour quintette. – Ms. autographe. – [Ca 1950]. – 1 partition (7 p.) ; 36 x 27 cm.<br />

+ 1 f. d’esquisses.<br />

Dédicataire : André Cœuroy. – Cette dédicace permet de dater approximativement.<br />

– Cette partition est conservée à la BnF sous la cote [MS-21844.<br />

[Missa brevis. Voix égales (3), flûte, hautbois, orgue]<br />

Messe brève. – Ms. autographe reproduit. – [1954]. – 1 partition (24 p.) ; 24 x 18 cm.<br />

Reproduction photographique. – Contient : Prélude et Kyrie ; Offertoire ; Sanctus ;<br />

Élévation ; Agnus Dei ; Quotiescumque.<br />

[Missa brevis. Voix égales (3), flûte, hautbois, cordes]<br />

Missa brevis. – Ms. autographe. – [1954]. – 1 partition (53 p.) ; 31 x 24 cm. + 11 parties.<br />

Partition de travail : nombreuses corrections et ajouts au crayon gris, indications<br />

d’interprétation. – Créée à Nice par la chorale E. Delpierre puis à Marseille par<br />

l’ensemble instrumental de Provence/Opéra de Marseille (dir. Clément Zaffini) et<br />

la Maîtrise Gabriel Fauré (dir. Thérèse Farré-Fizio) en 1962, en l’église St Victor.<br />

– Parties: vl 1 (1 ex. ms. + 1 ex. repr.), vl 2 (1 ex. ms. + 1 ex. repr.), vla (1 ex. ms. +<br />

1 ex. repr.), vlc (1 ex. ms. + 1 ex. repr.), fl (1 ex. ms.), ob (1 ex. ms.), cb (1 ex. ms.).<br />

– Enregistrement France Culture : archives INA PHD86011042.<br />

[Chanson ou comptine. Voix égales (3)]<br />

Chanson ou / comptine/ poème de Eliette Bedard. – Ms. autographe. – [1965]. - 1 partition<br />

(4 p.) ; 31 x 24 cm.<br />

[Messe a capella. Voix égales (3).Voix soliste]<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> / Messe a capella. – Ms. autographe. – [1966]. – 1 partition (5 p.) ; 31 x<br />

24 cm.<br />

Voix soliste : S. – Contient : Seigneur, prends pitié ; Saint, saint, saint ; Agneau de<br />

Dieu. – 5 p. glissées dans un feuillet double : dernière page, extrait d’une autre œuvre<br />

non identifiée. – Partition datée d’après la liste établie par le compositeur.<br />

[Le Massacre des Innocents. Chœur mixte] Version 1<br />

Le Massacre des Innocents / <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. – Ms. autographe. – 1967. – 1 partition (13 p.) ;<br />

33 x 25 cm.<br />

Partition sur papier calque. – Datée nov. 1967 et signée. – Texte composite : F. Garcia-<br />

Lorca, Ancien Testament et <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> ?<br />

[Le Massacre des Innocents. Voix soliste (S), chœur mixte, flûte, hautbois, cordes]<br />

Version 2<br />

Le Massacre des Innocents / (<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>). – Ms. autographe. – [1968]. – 1 partition<br />

(47 p.) ; 31 x 23 cm.<br />

[Comédie pour un homme qui meurt. Voix (1), chœur d’enfants, ensemble orchestral]<br />

Comédie pour / un homme qui meurt / <strong>Jarrié</strong> Zaffini / Partition. – Ms. autographe. – [1968].<br />

– 1 partition (66 p.) ; 32 x 24 cm + 13 parties ; 21 x 15 cm. + 15 parties ; 32 x 24 cm. + 2<br />

programmes + 3 livrets.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

3


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

4<br />

Musique de scène pour la pièce en 2 actes de Bernard Mazéas. Créée les 3 et 10 avril<br />

1968, église St Victor, Marseille. Par l’ensemble instrumental de Provence/Opéra de<br />

Marseille (dir. Clément Zaffini) et la maîtrise Gabriel Fauré ; mise en scène Jean Le<br />

Lamer. – 13 parties (tapuscrits) : chœur d’enfants. – 15 parties : voix soliste (Basse),<br />

vl 1 (2 ex.), vl 2 (2 ex.), vla (2 ex.), vlc (2 ex.), cb, ob, batterie, chœur d’enfants (3<br />

ex. ms.). – 3 livrets, avec annotations : pour le chef d’orchestre, le chef de chœur et le<br />

soliste (rôle du Disciple). – Archives INA CPF 86622263.<br />

[Mai 1968. Flûte, violon, clarinette, violoncelle]<br />

Mai 1968 / flûte / violon / clarinette / violoncelle. – Ms. autographe reproduit. – 1968. – 1<br />

partition [8 p.] en 3 exemplaires ; 33 x 25 cm.<br />

Un ex. est accompagné d’une photo découpée d’une revue représentant un manifestant.<br />

– Un autre ex. porte le n° d’enregistrement Sacem 1078245 et la date 6 jan 1972.<br />

[Très facile. Flûtes à bec (2)]<br />

Pour 2 flûtes douces. – Ms. autographe. – [1968]. – 1 partition (10 f.) ; 34 x 26 cm.<br />

Titre et date d’après une liste établie par le compositeur.<br />

[Notre Père. Chœur mixte]<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> / Notre Père. – Ms. autographe. – 1969. – 1 partition (4 p.) ; 31 x 21 cm.<br />

À la fin, quelques indications d’interprétation. – Datée janvier 1969 et signée. – Le<br />

compositeur a souhaité intégrer ce Notre Père à la Messe a capella.<br />

[Cinq propositions. Quatuor à cordes]<br />

5 Propositions pour quatuor à cordes. – Ms. autographe. – 1970. – 1 partition (13 p.) ; 30 x<br />

23 cm. + 1 partition (13 p.) 35 x 27 cm.<br />

Premier ex. daté sept 70 et signé. – Deuxième exemplaire porte le n° d’enregistrement<br />

Sacem 1136212 et la date 11 mai 79. – Légères différences de copie entre les 2<br />

exemplaires. – Créé en 1973 à Chateauvallon par le Quatuor de Provence.<br />

[Concertino. Piano, cordes]<br />

Trois mouvements Pour Piano et Cordes. – Ms. – [1970]. – 9 parties ; 30 x 24 cm + F. de<br />

formats divers.<br />

Parties : vl 1 (4 p.) 2 ex. + 1 photocopie ; vl 2 (4 p.) 2 ex. ; vla (4 p.) 2 ex. de mains<br />

différentes ; vlc (4 p.) 1 exemplaire daté de juillet 1970 et signé « <strong>Jarrié</strong> », 1 exemplaire<br />

daté d’avril 1970, autre main (Serret-Déhan, violoncelliste) ; cb (2 p.) signée<br />

« H. <strong>Jarrié</strong> ». – Joint à ces parties, un feuillet double est ajouté qui semble être une<br />

introduction semi aléatoire. – Parties séparées d’une p. chacune : vl 1 (3 ex.), vl 2 (2<br />

ex.) vla (2 ex.), vlc, cb. – Créé en 1972 à Marseille par l’ensemble instrumental de<br />

Provence / Opéra de Marseille (dir. Clément Zaffini, piano Hélène Césaré). – Archives<br />

INA CPF 86612953.<br />

[Concertino. Piano, cordes. 1er mouvement]<br />

Mouvement (lent) / pour Piano et Cordes. – Ms. autographe. – 1970. – 1 partition (13 p.) ;<br />

31 x 24 cm.<br />

Daté avril 1970 et signé. – Partition écrite au crayon gris.


[Concertino. Piano, cordes. 2ème mouvement]<br />

2° M.vt / pour / Piano et orch cordes. – Ms. autographe. – [1970]. – 1 partition [8 p.] ; 36<br />

x 28 cm.<br />

[Concertino. Piano, cordes. 3ème mouvement]<br />

Concertino / Piano / 1970. – Ms. autographe. – 1970. – 1 partition (8 p.) ; 36 x 28 cm.<br />

À la fin, note : «Reprise de la 6° à la (sauf 7) 22° mesure» et signature.<br />

[Concertino. Piano, cordes]<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> / Concertino / Piano et cordes. – Ms. autographe reproduit. - [1971]. – 1<br />

partition [49 f.] ; 21 x 27 cm.<br />

Instrumentation : piano, vl 1, vl 2, vla, vlc, cb.<br />

[Sonate. Piano, violon]<br />

Sonate piano violon. – Ms. autographe. – [1970]. – 1 partition (8 p.) ; 30 x 23 cm.<br />

Partition datée d’après une liste établie par le compositeur.<br />

[Concertino. Violon, cordes]<br />

Concertino pour / violon / et cordes. – Ms. autographe. – [1970-71]. – Partition en 4 cahiers<br />

+ 6 parties ; 35 x 27 cm.<br />

4 cahiers : 1 er mouvement (assez lent) (3 f.) écrit au crayon gris, sans la reprise ; 1 er<br />

mouvement (5 f.) écrit à l’encre, avec la reprise ; 2 ème mouvement (scherzando) (4 f.)<br />

écrit au crayon gris ; 3 ème mouvement (lent) (2 f.) écrit au crayon gris. – Parties : vl 1 (2<br />

f.), vl 2 (2 f.), vla (2 f.), cb (2 f.). Ces parties contiennent un 4 ème mouvement andantino.<br />

– Partie de vl solo reconstituée par photocopie de la partition : mq. le 4 ème mouvement.<br />

– Enregistrement Sacem : janvier 1972.<br />

[Concerto. Flûte, orchestre à cordes]<br />

Concerto pour flûte et orchestre de Cordes. – Ms. autographe. – 1971. – 1 partition (6 f.) ;<br />

30 x 23 cm.<br />

Partition datée octobre 71 et signée. – N° enregistrement Sacem 1111946 et date 30<br />

novembre 1972.<br />

[Pour le printemps. Ensemble à cordes]<br />

Pour le printemps. – Ms. autographe. – 1971. – 1 partition (1-13 p.) ; 27 x 19 cm. + 9<br />

parties ; 32 x 24 cm.<br />

Partition, p. de titre : datée mai 1971 et signée. - 1 p. « Significations » explique les<br />

signes utilisés dans la partition. – Parties : vl 1 (2 p.) ms. aut. + 2 photocopies, vl 2<br />

(2 p.) ms. aut. + 1 photocopie, vla (2 p.) ms. aut. + 1 photocopie, vlc (2 p.), cb (1 p.).<br />

[Chanson académique. Flûtes (4)]<br />

Chanson académique / mais non palmée, pour Trois flûtes / et une quatrième qui veut jouer<br />

les Trouble-flutes. – Ms. autographe. – 1971. – 1 partition (8 p.) ; 27 x 18 cm.<br />

Partition écrite au crayon gris. – Datée 20 mai 71 et signée. – P. 7 et faisant suite :<br />

esquisse pour piano à 4 mains, barrée.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

6<br />

[Quintette. Hautbois, quatuor à cordes]<br />

Quintette avec hautbois. – Ms. autographe. – 1971. – 1 partition (12 p.) ; 27 x 18 cm. + 5 parties.<br />

Partition écrite au crayon gris. – Partition et parties datées 13 juin 71 et signées.<br />

[Sans titre. Violoncelle, piano]<br />

Sans titre / Piano violoncelle. – Ms. autographe reproduit. – 1971. – 1 partition [2 f.] ; 30 x<br />

21 cm.<br />

Partition datée 71 et signée.<br />

[Trois plaisanteries. Clavecin]<br />

Plaisanterie I. – Ms. autographe reproduit. – 1971. – 1 partition (8 p.) ; 30 x 21 cm. + 1<br />

partition (8 p.)<br />

1 ère partition, p. 1 dédicace : « Pour Huguette Dreyfus / en toute amitié / H. <strong>Jarrié</strong> ».<br />

– Dates, 1 er mouvement 1971, 2 ème mouvement 25 janvier 71, 3 ème mouvement mars<br />

1971. – N° enregistrement Sacem 1078241 et date 6 janvier 72. – 2 ème partition :<br />

manque la p. 4 et p. de titre de la 3 ème Plaisanterie.<br />

[Mi diatonique. Flûte à bec, clavier]<br />

Mi-diatonique pour flute à bec et clavier. – Ms. autographe. – 1971. – 1 partition [4 p.] ;<br />

32 x 24 cm.<br />

Partition écrite au crayon gris. – Datée 27 août 1971 et signée.<br />

[Variances sur les carrés obliques. Cordes, timbales]<br />

Variances / sur les carrés obliques / Pour Cordes et 3 timbales / 1971. – Ms. autographe<br />

reproduit. – 1971. – 1 partition (25 p. ; ill.) + 8 parties ; 30 x 21 cm.<br />

Deux exemplaires, dont un avec indications d’interprétation et de durée (7’). – Partition,<br />

p. 1 : figure géométrique : 3 carrés obliques dans un carré, avec échelle chromatique.<br />

– Parties séparées : vl 1 (2 p.) 2 ex., vl 2 (2 p.) 2 ex., vla (2 p.), vlc (2 p.), cb (2 p.), timp<br />

(1 p.). – N° enregistrement Sacem 1078243 et date 6 janvier 1972. – Créées en 1975 à<br />

Ollioules par l’ensemble instrumental de Provence/ Opéra de Marseille (dir. Clément<br />

Zaffini). – Archives INA PHD 86004358.<br />

[Le Petit livre d’Alexandra. Guitare]<br />

Le Petit livre d’Alexandra / Pour la guitare de René Bartoli / H. <strong>Jarrié</strong>. – Ms. autographe<br />

reproduit. – [1972]. – 1 partition [10 f.] ; 30 x 21 cm.<br />

Contient 6 pièces : Pour charmer ; Pour danser ; Pour regarder ; Pour dire ; Pour<br />

chanter ; Bise pour finir. - N° d’enregistrement Sacem 1124175 et date 14 février 1973.<br />

[Tous musiciens] Méthode<br />

Tous Musiciens : Méthode pour une créativité musicale / <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. – Texte tapuscrit.<br />

– 1972. – [11, 46 p.] ; 30 x 21 cm.<br />

[Polychronie. Violoncelle, piano]<br />

Polychronie. – Ms. autographe. – 1972-1973. – 1 partition (4 f.) ; 30 x 23 cm. + 1 partition<br />

reproduite [12 f.] ; 30 x 21 cm.<br />

La partition aut. écrite au crayon gris est une esquisse, datée du 30 oct. 72. – La<br />

partition reproduite est en 3 mouvements : andante, piu mosso, vif ; datée sept-déc<br />

1972 et signée. – N° d’enregistrement Sacem 1124176 et date 14 fév 73.


[Les Barreaux. Trio à vent, clavecin sonorisé, percussions]<br />

Les barreaux. – Ms. autographe. – 1973. – 1 partition (48 f.) ; 32 x 24 cm. + 1 partition<br />

(8 f.) ; 32 x 24 cm. + 4 parties ; 32 x 24 cm.<br />

Ballet de Lean Mac Murray en 1 prologue et 6 tableaux, pour «l’âge en fleur»,<br />

feuilleton télévisé d’Odette Joyeux. – Partition 1 : feuillets non reliés, numérotation<br />

discontinue, collettes scotchées. – N° d’enregistrement Sacem 1162712 et date 14 déc.<br />

73. – Partition 2 : crayon gris, prologue et 1 er tableau. – Parties : fl (4 f.), ob (4 f.), fag<br />

(4 f.), perc (4 f.).<br />

[Pro Sa. Flûte, hautbois, basson, clavecin, percussions]<br />

Pro Sa. – Ms. autographe. – 1973. – 1 partition (17 p.) ; 30 x 23 cm. + 1 f. texte.<br />

Texte : « remarques pour interpréter ». – Percussions : marimbas, triangle, bloc chinois,<br />

vibraphone, cymbales (2). – Partition écrite au crayon gris, datée oct. nov. 1973 et<br />

signée. – N° d’enregistrement Sacem 1104803 et date 4 janvier 74.<br />

[À l’oiseau de Biskra. Voix (1), violon, piano]<br />

à l’oiseau de Biskra / Poème de Jacques Meunier. – Ms. autographe. – 1974. – 1 partition<br />

(4 p.) ; 35 x 27 cm + 1 f. texte.<br />

Voix : S. – Datée 15 juin 74 et signée. – N° d’enregistrement Sacem 1245388 et date<br />

13 août 75. – Le texte du poème de Jacques Meunier est joint, dédié à Ahmed-Cherif<br />

Zouiouèche.<br />

[Chanson polyphone. Chœur mixte]<br />

Chanson polyphone. – Ms. autographe. – 1974. – 1 partition (4 p.) ; 30 x 23 cm. + 1 ex.<br />

reprod. ; 30 x 21 cm.<br />

Datée 30 mai 74 et signée. – Second exemplaire, n° d’enregistrement Sacem 1245389<br />

et date 18 août 75.<br />

[Chanson pour trois. Cor, piano, percussions]<br />

Chanson / pour Trois. – Ms. autographe. – 1974. – 2 partitions [4 f.] ; 30 x 23 cm.<br />

Percussions : marimbas, triangle, bloc chinois, cymbale. – 2 copies ms. datées du 31<br />

janvier 74 et signées. – Sur l’une d’elles, n° d’enregistrement Sacem 1223524 et date<br />

14 mars 75.<br />

[Lignes. Ensemble instrumental]<br />

Lignes. – Ms. autographe reproduit. – 1974. – 1 partition (8 f.) ; 33 x 22 cm.<br />

Distribution instrumentale : fl, vl, cl, vlc, cb, marimba, timbale. – Partition datée janv.<br />

74 et signée. – N° d’enregistrement Sacem : 1223545 et date 14 mars 75.<br />

[O. Voix (1), guitare, violoncelle]<br />

O / pour Eve Brenner. – Ms. autographe. – 1974. – 1 partition (8 p.) ; 35 x 27 cm. + 7 f.<br />

reproduits.<br />

Mélodie sur un poème de Georges Ribemont-Dessaignes. – Sur le ms. aut., quelques<br />

adaptations à l’encre rouge, pour épinette, en remplacement des guitare et violoncelle.<br />

– Premières et dernières pages : cellules mélodiques, au crayon gris. – Datée 20-3-74 et<br />

signée. – Deuxième ex : 7 folios, reproduction d’un autre ms., avec la version épinette<br />

en clair. – N° d’enregistrement Sacem 1257243 et date 24 nov. 75.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

7


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

8<br />

[Trombone à coulisse. Voix (1), violon, piano]<br />

Trombone à coulisse. – Ms. autographe. – 1974. – 1 partition (12 p.) ; 35 x 27 cm. + 2 f.<br />

Mélodie sur un poème de Georges Ribemont-Dessaignes. – Datée 20-4-74 et signée.<br />

– 2 f. : autre copie de la partition, incomplète, avec esquisses à l’encre rouge et crayon<br />

gris.<br />

[Affect. Flûtes (2), basson, percussions]<br />

Affect / pour 2 flûtes, basson, percussions. – Ms. autographe. – 1975. – 1 partition (14 p.) ;<br />

30 x 23 cm. + 1 partition (4 f.) ; 35 x 27 p. + 1 feuillet texte.<br />

Première partition, p. 9 : collette. – 1 ère partition, 2 ème mouvement daté fév. mars 75 ;<br />

3 ème mouvement daté 14/3/75. – 2 ème partition datée sept. 74, n° d’enregistrement<br />

Sacem 1280285 et date 6 mai 76. – Perc. : timb, blocs chinois, tri, cymb, gong.<br />

– Feuillet séparé, indications ms. « […] durée 10 minutes, mais vous pouvez séparer<br />

une des trois parties ».<br />

[Le Massacre des Innocents. Voix soliste (S), chœur mixte, flûte, hautbois, cordes]<br />

Version 3<br />

Cantate / Saints Innocents / <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. – Ms. autographe. – [1975]. – 1 partition (18 p.) ;<br />

35 x 27 cm. + 2 extraits séparés + 11 parties ; 32 x 24 cm.<br />

Version complète datée d’après le tampon Sacem : n° d’enregistrement 1228048 et<br />

date 14 avril 75. – Extraits : J’ai bercé mon enfant (voix soliste et ensemble) ; Mais<br />

peut-être que Dieu (voix soliste et ensemble). Ces airs ont été ajoutés à la version 2.<br />

– Parties : fl et ob, vl 1 (3 ex.), vl 2 (2 ex.), vla (2 ex.), vlc (2 ex.), cb.<br />

[La Mort de José Luis. Chœur mixte, quintette à vent]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe reproduit. – [1975]. – 1 partition (39 p.) ; 30 x 21 cm. + livret<br />

(21 p.) ; 21 x 30 cm.<br />

Cantate sur un poème de Jean Siccardi, du même titre. – Texte joint. – Datée d’après une<br />

liste établie par le compositeur. – Créé en 1981 par le chœur universitaire de Toulon.<br />

[Pour cinq violoncelles et deux contrebasses]<br />

Pour 5 violoncelles et 2 contrebasses. – Ms. autographe. – [1975]. – 1 partition (12 p.) ; 35<br />

x 27 cm. + 2 f. photocopiés.<br />

Œuvre en 3 parties, la dernière semblant inachevée. – F. photocopiés : d’un autre ms.<br />

de la même œuvre, 1 ère partie seulement, datée février 75 et signée.<br />

[Pour un manteau d’Arlequin. Flûte, hautbois, violoncelle, piano]<br />

Pour un manteau d’Arlequin. – Ms. autographe. – 1975. – 2 partitions (8 p., 4 p.) ; 35 x<br />

27 cm. + 3 parties ; formats divers.<br />

La partition de 8 p. est écrite au crayon gris. L’autre, datée 30 avril 1975 et signée,<br />

porte le n° d’enregistrement Sacem 1235341 et date 3 juin 75. – Parties (2 f. chacune) :<br />

fl, ob, vlc.<br />

[Rimbaud. Voix (2), piano, ensemble à vent, percussions]<br />

Rimbaud. – Ms. autographe reproduit. – [1975]. – 1 partition (14 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Datée d’après la liste établie par le compositeur. – Instrumentations : fl, ob, tr, cl (2),<br />

perc (timb, claves). – En-tête : « À partir d’un fragment des Illuminations de Rimbaud ».<br />

– Dédicace à Jeannine Calvo. – Œuvre destinée aux élèves de spécialité musique du<br />

lycée Dumont d’Urville à Toulon.


[Rue Saint-Satan. Trio à vent, percussions]<br />

Les 28 pages de / « Rue Saint Satan » / Ballet / pour R. Highthower / et Lean Mc Murray.<br />

– Ms. autographe. – [1975]. – 1 partition (28 p.) ; 31 x 23 cm. + 6 f. ; 22 x 17 cm.<br />

Ballet de Lean Mac Murray en 7 parties : Chaos ; Ordre ; Soi ; Nous ; Névrose ; Danse<br />

démiurgique ; Chaos. – Percussions : vibraphone, timbales, tamb, toms, gong, cymbales,<br />

bongos, blocs chinois, wood blocks, claves. – Percussions également pour les danseurs.<br />

– 6 f. : synopsis des interventions musicales et chorégraphiques. – Partition au crayon<br />

gris, datée d’après une liste établie par le compositeur.<br />

[Marines. Ensemble instrumental, percussions, piano, chœur d’enfants, voix parlée]<br />

[Marines]. – Ms. autographe. – [1976]. – 1 partition (17 p.) + 12 parties ; 35 x 28 cm.<br />

Parties (1 f. chacune) de mains différentes : fl, cl en la, fag, timb, vl 1 (2 ex.), vl 2 (2<br />

ex.), vla (2 ex.), vlc, cb. – Datée d’après l’enregistrement Sacem du 6 mai 1976 sous le<br />

numéro 1280286. – Créées en 1976 à L’Opéra de Toulon, par l’ensemble instrumental<br />

de Provence / Opéra de Marseille (dir. Clément Zaffini).<br />

[Marine 2. Ensemble instrumental]<br />

Marine 2. – Ms. autographe reproduit. – 1976. – 1 partition (19 p.) ; 30 x 22 cm.<br />

Instrumentation : fl, cl, fag, vl, vla, vlc, cb. – Reproduction du manuscrit enregistré à la<br />

Sacem le 6 mai 1972 sous le n° 1280284. – P. de titre, dédicace : «À Davy Erly / et aux<br />

solistes de Marseille / pour leur concert atelier / du 8 avril 76».<br />

[Sans titre I. Ensemble instrumental]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe reproduit. – [1976]. – 1 partition (8 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Instrumentation : petites percussions, tr 1, tr 2, cl, vlc, cb, p, sax 1, sax 2, perc.<br />

– Partition de musique semi-aléatoire. – Partition peu lisible : les portées s’effacent.<br />

– Datée d’après l’enregistrement Sacem : 17 novembre 1976, sous le numéro 1304085.<br />

[L’agneau. Voix (1), viole de gambe, clavecin]<br />

L’Agneau. – Ms. autographe reproduit. – 1977. – 1 partition [12 p.] ; 30 x 21 cm.<br />

Mélodie sur un texte de Denis Foussard. – Créée à Nice le 23 juillet 1977. – Feuillets<br />

non reliés. – N° d’enregistrement Sacem 1339212 et date 29 juillet 77.<br />

[Effigies. Voix (1), viole de gambe, clavecin]<br />

Effigies. – Ms. autographe reproduit. – 1977. – 1 partition [7 p.] ; 30 x 26 cm.<br />

Mélodie sur un texte de Denis Foussard. – Feuillets non reliés. – N° d’enregistrement<br />

Sacem 1339213 et date 29 juillet 77.<br />

[En cours d’assises. Voix (1), violon, piano]<br />

En cour d’assises / Poème de Charles Cros in « le Collier des griffes » / <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong>. – Ms.<br />

autographe. – 1978. – 1 partition (4 p.) ; 35 x 27 cm.<br />

Voix : S. – Datée 25 août 78 et signée.<br />

[Hepta. Flûte en sol, contrebasse]<br />

[Sans titre]. – Ms. aut. reproduit. – [1978]. – 1 partition [4 f.] : 30 x 42 cm. + 3 f ; 21 x 30 cm.<br />

4 feuillets A3 pliés. Les 3 autres f. sont d’une autre main. – Partition datée du 25-5-78<br />

et signée. – Créée en avril 1987 par Barre Philips et Gérard Garcin. – Titre transmis<br />

par les interprètes.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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[Trio pour Noël. Flûtes (2), basson]<br />

Trio / Pour Noël / 78/ pour 2 fl. et Basson / ou fl. Hb. fg. – Ms. autographe reproduit. – 1978.<br />

– 1 partition [6 f.] ; 30 x 19 cm.<br />

[Alea-J. Orchestre d’harmonie]<br />

Alea-J / pour Claude Decugis. – Ms. autographe. – [1980]. – 1 partition (42 p.) + 3 p. texte<br />

ms. ; 35 x 27 cm.<br />

Œuvre en 3 mouvements. – Orchestre : fl picc, fl (3), ob (2), cor anglais, fag (2) cl en<br />

mib, cl en sib (3), sax –A (3), sax-T (2), sax-B, tr (8), cor (6), trb (4), trb-B, euphoniums<br />

(5), cb, maimbas, wood block, caisses claires, cimb, toms (2), timp (3). – Textes :<br />

« Quelques éléments d’analyse » (2 p.), erreurs de copie de la partition (1 p.). – P. de<br />

titre, signature « H. <strong>Jarrié</strong> ». – Datée d’après une liste établie par le compositeur.<br />

[Alpinisme. Cor de basset, contrebasse]<br />

Alpinisme. – Ms. autographe reproduit. – [1980]. – 1 partition [6 f.] ; 30 x x21 cm.<br />

Musique de film documentaire. – Circonstances de création non retrouvées. – Datée<br />

d’après une liste établie par le compositeur.<br />

[Cadre noir. Piano, percussions]<br />

Film / cheval « cadre noir ». – Ms. autographe. – [1980]. – 1 partition [2 f.] ; 35 x 27 cm.<br />

Musique de film documentaire. – Circonstances de création non retrouvées. – Datée<br />

d’après une liste établie par le compositeur<br />

[Quinze pièces brèves. Suite pour différents instruments solistes]<br />

15 Pièces / Brèves + complémentarité. – Ms. autographe. – 1980. – 1 partition (33 p.) ; 31<br />

x 24 cm. + 3 pièces séparées + 3 reproductions.<br />

Le recueil contient en réalité 16 pièces pédagogiques avec indications de niveaux :<br />

Étude Kitch pour guitare ; Deux minutes please pour piano ; Vagues pour piano ;<br />

Tétramorphe pour piano ; Épisodes pour piano ; Arsis pour flûte ; Simplicité pour flûte<br />

et piano ; Canon récurent pour flûte ; Nuances pour flûte ; 2 minutes pour clarinette ;<br />

Simple mélodie pour clarinette ; A+B+C pour violon ; Des choses pour violoncelle ;<br />

Monticules pour violoncelle et piano ; Variations diaphoniques pour sax en mib<br />

et violoncelle ; Chanson-sonnerie pour trompette en sib et piano ou vibraphone.<br />

– Commanditaire : école de musique de Bagnols sur Cèze. – Pièces séparées : Variations<br />

diaphoniques pour sax et violoncelle, Deux minutes pour clarinette, ABC pour violon.<br />

– Partitions reproduites : Chanson-sonnerie pour trompette en sib, Tétramorphe pour<br />

piano, Vagues pour piano.<br />

[Complémentarité. Ensemble instrumental, percussions] Esquisse<br />

Complémentarité. – Ms. autographe. – [1980]. – 1 partition [2 f.] ; 35 x 27 cm.<br />

[Complémentarité. Ensemble instrumental, percussions]<br />

Complémentarité / pour concert-animation. – Manuscrit autographe reproduit. – [1980].<br />

– 1 partition [2 f.] ; 35 x 27 cm.<br />

P. 1 : « cette œuvre est faite de la superposition de Deux types d’événements sonores » :<br />

15 pièces brèves (voir notice précédente) et six pièces pour petites percussions.<br />

– Ces dernières sont en p. 2 et 3 : Vagues d’intensité (22 exécutants) ; Métaux épars


(13 exécutants) ; Clusters 8 x 4 (8 exécutants) ; Esquilles (11 exécutants) ; Raga (5<br />

exécutants) ; Chorus (9 exécutants). – Percussions : petites percussions fabriquées et<br />

petites percussions traditionnelles. – Complémentarité définit les modes de succession<br />

des Quinze pièces brèves et de leur superposition avec les six pièces pour percussions.<br />

– Archives INA PHD 86077541.<br />

[Partition. Flûte à bec, violoncelle, piano, guitare]<br />

Partition. – Ms. autographe. – 1980. – 1 partition (4 p.) ; 27 x 18 cm. + 1 photocopie (7 p.) ;<br />

30 x 21 cm.<br />

Partition originale incomplète : mq. les 3 dernières pages. – La reproduction est<br />

complète et porte le n° d’enregistrement Sacem 1476211 et la date du 26 mars 80.<br />

– Reproduction manque de lisibilité : les portées s’effacent.<br />

[Quintette. Clarinette, quatuor à cordes]<br />

Quintette / clarinette + quatuor à cordes. – Ms. autographe. – 1979-1980. – 3 partitions<br />

(8 p., 9 p., 6 p.) ; formats divers + 5 parties ; 30 x 23 cm. + 6 f. d’esquisses.<br />

Œuvre en 4 mouvements : andante, andantino, lent, vif. – 1 partition complète datée<br />

25 juin 80 + 1 partition du 1 er mouvement datée 23 sept 79 + 1 partition du second<br />

mouvement datée 20 oct 79. – Parties (2 f. chacune) : cl en la, vl 1, vl 2, vla, vlc.<br />

– Esquisses : 3 f. du mouvement lent + 3 f. d’un mouvement « assez vif » qui ne figure<br />

pas dans la version finale, daté 14 nov 79.<br />

[Sonatine. Violoncelles (2)]<br />

Sonatine pour 2 violoncelles. – Ms. autographe reproduit. – 1980. – 1 partition (3 p.) ; 30<br />

x 21 cm.<br />

En 3 mouvements. – Datée 16 mai 1980 et signée.<br />

[Violoncelle solo]<br />

Violoncelle / Solo / A.B.C. – Ms. autographe reproduit. – [1980]. – [2 f.] ; 30 x 21 cm.<br />

Œuvre en 4 parties : A, B, C, D. – Créée à St Tropez en 1980 par Charles Renaud. – Les<br />

2 f. sont insérés dans une feuille double d’où est pris le titre.<br />

[Sonatine. Flûtes à bec (3)]<br />

Sonatine pour 3 fl à bec. – Ms. autographe. – 1981. – 1 partition [2 p.] ; 27 x 17cm.<br />

Partition écrite au crayon gris. – Datée 7 mai 81 et signée.<br />

[Démarche. Hautbois, clarinette, basson, cordes]<br />

Démarche / pour Htbois, clar. Basson / et cordes. – Ms. autographe. – 1981. – 1 partition<br />

[10 f.] ; 31 x 23 cm.<br />

À la fin, datée « 22 oct. 1981 » et signée. – Instrumentation : ob, cl en si b, fag, vl 1 et<br />

2, vla, vlc, cb.<br />

[Six essais. Harpe, basson]<br />

Harpe Basson. – Ms. autographe. – 1981-1982. – 1 partition [24 p.] ; 30 x 23 cm. + 1 f. ;<br />

35 x 27 cm. + 1 f. : 27 x 18 cm.<br />

Un f. « duo pour Basson et harpe à Ph. » correspond au 1 er essai. – Autre f. : « Corrections<br />

harpe ». – Chaque essai est signé et daté entre décembre 81 et janvier 82.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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[Concerto. Flûte, harpe, cordes]<br />

Concerto / flûte harpe / pour J. Rochebrave [sic]. – Ms. – 1982. – 4 cahiers + 3 f. ; 31 x<br />

24cm.<br />

4 mouvements : 1 er cahier (17 p.) copie du ms. 30 août 82 ; 2 ème cahier (22 p.) ms. aut.<br />

23 sept. 82 ; 3 ème cahier (23 p.) copie du ms. 12 oct. 82 ; 4 ème cahier (19 p.) copie du ms.<br />

21 août 82 ; 3 f. séparés : cadence entre 2è et 3è mouvement, 28 septembre 82. – 2 ème<br />

cahier, dédicace : «À Jacques Rocheblave / Bon courage».<br />

[Diaire. Flûte à bec, clavecin]<br />

Diaire pour fl à bec / et clavecin. – Ms. autographe. – 1982. – 1 partition (4 p.) ; 30 x<br />

23 cm.<br />

À la fin, datée 16 mars 82 et signée.<br />

[Tre momenti. Ensemble instrumental]<br />

Tre momenti. – Ms. autographe. – 1982. – 1 partition (8 p.) ; 30 x 23 cm.<br />

Instrumentation : psalterion, chalemie, flûtes S, A, T, B, grelots, triangle, cymbale,<br />

darbouka. – À la fin, datée 9/2/82 et signée.<br />

[Concerto. Basson, ensemble à cordes, timbales]<br />

Concerto / pour / Basson. – Ms. autographe. – 1982-1983. – 1 partition ; 31 x 24 cm. + 14<br />

parties ; 31 x 24 cm. + 1 partition réduite ; 35 x 27 cm. + 2 f.<br />

5 mouvements : A (10 p.), B (13 p.), C (2 p.), D (14 p.), E (6 p.). – Partition : ensemble<br />

de feuillet simples et doubles non reliés. – Chaque mouvement est daté et signé : A :<br />

22 nov. 82 ; B : 14 déc. 82 ; C : rien ; D : 25-4-83 ; E : 21 juin 83. – Mouvement C en<br />

3 exemplaires n’entre pas dans la numérotation continue des mesures. – La partition<br />

réduite basson, piano (8 p.) comprend les mouvements A, B (- 2 mes.) et C avec<br />

numérotation continue des mesures. – Partition : encres différentes. – Chaque partie est<br />

en 2 exemplaires : 1 ms. aut. sans le mouvement C + 1 photocopie d’un ms. complet :<br />

vl 1, vl 2, vla, vlc, cb, perc, fag (le second ex. est un original ms.). – Les 2 f. : Prélude<br />

est de 9 mesures pour vl 1, vl 2, vla, vlc, ob, timb.<br />

[La Croisade. Chœur mixte, quintette à vent, flûte à bec, percussions]<br />

La croisade. – Ms. autographe reproduit. – [1982-1983]. – 1 partition (2 ex.) [32 f.] ; 30 x<br />

21 cm. + livret (81 p.) ; 30 x 22 cm. + 1 f.<br />

Musique de scène pour La Croisade de Robert Lafont (oct 82), créée en avril 1983<br />

au Centre dramatique occitan. – 2 exemplaires photocopiés. – Livret tapuscrit, annoté<br />

par le compositeur. – 1 f. ms. : quelques indications de correspondance entre livret et<br />

musique.<br />

[Sonnet pour Hélène. Voix (1), flûte, clavecin ou piano]<br />

Ronsard. Sonnet pour Hélène / N° 28. – Ms. autographe reproduit. – 1983. – 1 partition [6<br />

f.] ; 30 x 21 cm. + 1 f. texte.<br />

Le compositeur indique «pour soprano», dans un document de travail personnel,<br />

pourtant la tessiture correspond davantage à une voix d’alto. – Texte du poème joint.<br />

– Partition datée 16/7/83 et signée. – État moyen de la copie : les portées s’effacent.<br />

[Des chemins se rencontrent. Flûte, piano]<br />

Des chemins se rencontrent. – Ms. autographe. – 1984. 1 partition (6 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Créée en 89 à Toulon.


[Opus incertum. Flûtes (4), contrebasses (4), piano]<br />

Opus incertum / pour 4 flûtes / avril mai 84. – Ms. autographe. – 1 partition (32 p.) ; 30 x<br />

24 cm. + 4 parties.<br />

Le quatuor pour flûtes est encadré par un prélude et un final pour 4 flûtes, 4 contrebasses<br />

et piano. – Parties ms. du quatuor central (2 f. chacune) : fl 1, fl 2, fl 3, fl 4. – Autre titre :<br />

Neuf pour neuf, d’après le répertoire Sacem.<br />

[Damier et planète. Flûte, piano, percussions]<br />

Damier / et / planète. – Ms. autographe. – [1985]. – 1 partition (7 p.) ; 35 x 27 cm. + 1<br />

partition photocopiée (7 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Perc : vibraphone, cymb, tom, blocs chinois, marimba, bongo. – Partition photocopiée :<br />

indications ms. d’interprétation. – Date indiquée sur l’enveloppe contenant les<br />

partitions.<br />

[Jardins suspendus. Ondes Martenot, piano, percussions]<br />

Jardins suspendus / (Trio Dezlogères). – Ms. autographe reproduit. – 1985. – 1 partition<br />

(18 f.) ; 30 x 21 cm.<br />

1 er mouvement daté : 16/7/85. – Perc : vibraphone, blocs chinois, caisse claire, 2 timp,<br />

triangle, cymb, gong. – Existe un enregistrement de concert (archives sonores). – Créés<br />

par le Trio Dezlogères en avril 89.<br />

[Territoires mouvants. Flûte, violon, clarinette, violoncelle, piano]<br />

Territoires / Mouvants. – Ms. autographe. – 1986. – 1 partition [19 f.] ; 35 x 28 cm.<br />

Œuvre en 5 mouvements ; 3 sont datés : 9/7/86, 31-7-86, 16-7-86. – Feuillets simples et<br />

doubles non reliés ensemble, de formats divers. – Créés le 19 novembre 1987 à Toulon<br />

par l’ensemble Solar Vortices (dir. J.P. Dupuis). – Existe un enregistrement de concert<br />

(archives sonores).<br />

[Quatre miniatures pour Michel Montanaro. Galoubet-tambourin, anche, ocarina,<br />

cornemuse]<br />

[4 Miniatures pour Michel Montanaro]. – Ms. autographe. – [1987]. – 1 partition [5 p.] ; 27<br />

x 18 cm. + 1 partition photocopiée.<br />

Partition originale sans titre : titre de la main du compositeur sur la photocopie.<br />

– Contient une miniature pour galoubet-tambourin, une pour anche, une pour cornemuse<br />

(«sabi ren ou autre», une pour ocarina et tambourin. – Datée d’après une liste établie par<br />

le compositeur. – Créées en avril 1988 dans l’auditorium du conservatoire de Toulon.<br />

[Puzzle pour Dufy. Hautbois, clarinette, ensemble à cordes]<br />

Puzzle pour Dufy. – Ms. autographe. – 1988. – [14 f.] ; 30 x 32 cm.<br />

Feuillets non reliés, écrits au recto seulement. – Chaque feuillet est composé de 2<br />

feuilles in 8° juxtaposées et scotchées. – Instrumentation : ob, cl en la, vl 1a, vl 1b,<br />

vl 2a, vl 2b, vla 1, vla 2, vlc 1, vlc 2, cb. – À la fin, datée 8/7/88 et signée. – 1 feuillet<br />

ajouté pour quatuor à cordes (11 mesures) « Coupures pour Diapos / entre ms [mesures]<br />

27-28 et 55-56. / Durée 30’’+30’’ = 1’ ». – Créé en 1989.<br />

[Sextuor. Clarinettes]<br />

Sext. Clar. – Ms. autographe. – 1988. – 1 partition (15 p.) ; 30 x 23 cm. + 6 parties.<br />

Distribution d’exécution : petite cl en mi b, cl en si b (3), cl alto en mi b, cl basse en si<br />

b. – Partition datée 29/12/88 et signée.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

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[Les Braises de la liberté. Chœur mixte, ensemble orchestral]<br />

Les Braises de la Liberté / De Jean Siccardi / Musique de <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> / Mise en scène de<br />

Claude Mismaque. – Ms. autographe reproduit. – [1989]. – 1 partition (f.28 à f. 52) ; 30 x<br />

21 cm. + livret (81 f.).<br />

Manquent les 27 premières pages. – Titre pris sur le livret où sont indiquées les<br />

interventions musicales. – Circonstances de création non retrouvées. – Datée d’après<br />

une liste établie par le compositeur.<br />

[Quatuor FCBC. Cordes]<br />

2° Quauor à Cordes / Vents/ FCBC. – 1989. – 1 partition (12 p.) ; 35 x 27 cm. + 1 partition<br />

(13 p.) ; 30 x 23 cm. + 4 parties ; 30 x 23 cm.<br />

Première partition : 4 mouvements. – 2 ème partition : manque le 4 ème mouvement et<br />

légères différences de copie. – Parties : vl 1, vl 2, vla, vlc. – Partitions : feuillets simples<br />

et doubles non reliés. – Les 2 partitions sont datées de 1989 et signées.<br />

[Onze petits formats. Piano]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe reproduit. – 1989. – 1 partition (17 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Titre d’après une liste établie par le compositeur. – Partition datée de août-septembre<br />

89. – Œuvre pédagogique, commande du ministère de la Culture. – Archives audio<br />

sur CD.<br />

[Par hasard et nécessité. Ensemble d’instruments fabriqués]<br />

Par hasard et nécessité. – Ms. autographe. – 1989. – 1 partition (3 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Pièce pédagogique. – Partition graphique sur papier ordinaire à petits carreaux, élaborée<br />

pour un ensemble de 15 instruments fabriqués en matériaux de récupération. – P. 1 :<br />

liste de ces instruments. – Archives INA CPC 89008181.<br />

[Aroaki. Orchestre d’harmonie] Version 1<br />

Aroaki / 1 ère rédaction / non corrigée. – Ms. autographe. – 1990. – 1 partition ; 31 x 24 cm.<br />

+ 9 parties ; 27 x 18 cm.<br />

Œuvre en 4 mouvements (14 p., 12 p., 6 p., 17 p.). – Ensemble de feuillets simples et<br />

doubles non reliés. – Fin du 4 ème mouvement, datée 1/11/90. – Parties : fl (5 p.), ob<br />

(5 p.), cl en sib (4 p.), sax 1 et 2 en mib (5 p.), cor en fa (4 p.), tr (4 p.), trb (4 p.), tuba<br />

1 et 2 (5 p.), perc (10 p.).<br />

[Georges Dandin. Voix (1), guitare]<br />

G Dandin. – Ms. autographe. – [1990]. – 1 partition [21 f.] ; formats divers + 1 f. texte +<br />

1 programme.<br />

Musique de scène pour la pièce de Molière, pour la mise en scène de Yves Borrini<br />

(Nouveau théâtre de Toulon). – Folios non reliés ensemble. – Sur les 21 f., 3 sont<br />

des reproductions d’un original disparu et 3 sont des reproductions d’une autre main.<br />

– F. texte : liste des numéros : manque le 11b qui pourrait être les 3 f. d’une autre<br />

main mentionnés ci-dessus. – F. texte, v° : liste des représentations avec lieux et dates.<br />

– Datée d’après le programme.<br />

[SC Sonate. Guitare]<br />

SC / Sonate pour Guitare. – Ms. aut. reproduit. – 1990. – 1 partition (11 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Œuvre en 4 mouvements. – 1 er mouvement daté 6 déc 90 et signé. – P. de titre, dédicace<br />

à Sylvain Cinquini, avec vœux, signée.


[Sonate. Piano]<br />

Sonate / piano. – Ms. autographe. – 1990. – 1 partition (13 p.) 31 x 23 cm.<br />

4 mouvements, dont 3 sont datés : 21 /5/90, 31/5/90, 7 juin 90. À la fin, signature.<br />

– Feuillets doubles non reliés.<br />

[Aroaki. Orchestre d’harmonie] Version 2<br />

[Aroaki]. – Ms. autographe. – 1991. – 1 partition ; 27 x 18 cm. + 1 partie<br />

Œuvre en 4 mouvements : Modéré (18 p.) daté 13-7-91, Plus vif (18 p.), Léger, Final<br />

daté août 91 et signé. – Partie : fl.<br />

[Cum corde. Cor, ensemble à cordes]<br />

Cum corde / concertino pour Cor. – Ms. autographe. – 1991. - 1 partition (22 f.) ; 35 x 28 cm.<br />

Cor solo, vl 1, vl 2, vla, vlc, cb. – 1 er mouvement, daté du 24. 11. 91 et signé. – 2 ème<br />

mouvement, daté du 15. 12. 91 et signé. – 3 ème mouvement, daté du 15. 12. 91 et signé.<br />

– Feuillets écrits au recto seulement. – P. de titre, indications de tempo pour chaque<br />

mouvement : noire = 90, 70, 90.<br />

[Cum corde. Cor, ensemble à cordes]<br />

[Cum corde]. – [Parties]. – 1991. – 33 parties ; formats divers.<br />

Parties imprimées (30 x 21 cm.) : vl 1 (3 f.) 3 ex. ; vl 2 (2 f.) 5 ex. ; vla (2 f.) 3 ex. ; vlc<br />

(2 f.) 3 ex. ; cb (2 f) 3 ex. ; cor en fa (3 f.) 2 ex. ; cor en ut (3 f.) 2 ex. + 4 parties avec<br />

indications d’interprétation : vl 1 (2 ex.), vlc, cb + 8 parties photocopies de ms. (42 x<br />

30 cm.) : vl 1 (4 f.) 2 ex. ; vl 2 (3 f.) 2 ex. ; vlc (3 f.) 2 ex. ; cb (2 f.) 2 ex.<br />

[Cum corde. Cor, ensemble à cordes] Réd. Piano<br />

Cum corde / 1991/ (concerto pour cor) / réduction au piano. – 1991. – 1 partition (13 f.) ;<br />

30 x 21 cm.<br />

Pour cor en fa. - P. de titre dactylographiée. – Photocopie d’un ms. disparu. – Créé à<br />

Toulon en 1991, soliste Éric Sombret.<br />

[Piano basson]<br />

Piano Basson. – Ms. autographe. – 1991. – 1 partition [5 p.] ; 30 x 23 cm.<br />

Pages numérotées de 5 à 9. – Datée juin 91.<br />

[Sans titre. Violoncelle, piano]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe. – 1991. – 1 partition (4 p.) ; 30 x 22 cm.<br />

Datée juin 91 et signée.<br />

[Diaire A. Trompettes (2), trombone, tuba]<br />

Diaire A. – Ms. autographe. – 1992. – 1 partition (8 p.) ; 35 x 27 cm.<br />

Partition en 2 feuillets doubles non reliés. – Datée 7 juillet 92 et signée.<br />

[Quatuor FHCB. Vents]<br />

Quatuor [CPBD] / FHCB. – Ms. autographe. – 1992. – 1 partition (9 p.) ; 35 x 27 cm. + 4<br />

parties 21 x 25 cm.<br />

Feuillets simples et doubles non reliés. – Titre : « CPBD » ajouté au crayon gris.<br />

– Parties [12 f.] : fl, ob, cl (manque le 1 er mouvement), fag. – Créé en 1989 par le<br />

Quintette à vent de Paris, sans doute à partir de la version pour cordes (voir notice<br />

précédente), cette partition ayant été transcrite plus tard.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

6


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

66<br />

[Diaire B. Quintette à vent]<br />

Diaire B. – Ms. autographe. – [1993]. – 1 partition [7 f.] ; 35 x 27 cm. + 4 parties ; 30 x<br />

23 cm.<br />

Adaptation de Diaire A. – Parties : fl, ob, cl et cor, fag. – La clarinette en sib et le cor se<br />

succèdent selon les mouvements : écriture en quatuor. - Datée d’après une liste établie<br />

par le compositeur.<br />

[J-B. R. Quintette à cordes]<br />

J-B. R. – Ms. autographe. – 1993. – 1 partition (4 p.) ; 35 x 27 cm. + 1 partition reproduite<br />

(5 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Partition ms. : manquent les 4 dernières mesures. – Partition photocopiée complète<br />

avec date 31 mai 93 et signature. – Dédicace à Jean-Bernard Rière (contrebassiste).<br />

[Que saben. Quintette à vent]<br />

Que saben. – Ms. autographe. – 1993. – 1 partition [10 p.] ; 35 x 27 cm. + 6 parties ; formats<br />

divers.<br />

2 ème , 3 ème et 4 ème mouvements datés de novembre 1993. – Parties : fl, ob, cl, cor (2ex.),<br />

fag. – Partition, p. 2 : collettes. – Créé par le Quintette à vent de Paris.<br />

[Trois bassons et un contre-basson]<br />

3 bassons et 1 Contre Basson. – Ms. autographe. – 1993. – 1 partition (5 p.) ; 35 x 27 cm.<br />

P. 1 et 2 : plusieurs collettes. – Œuvre en 3 mouvements datés respectivement : mai 93,<br />

juin 93, 1/7/93 et signés.<br />

[294 en 5 épisodes pour 4. Quatuor à cordes]<br />

294 / en 5 épisodes pour 4. – Ms. autographe. – 1994. – 1 partition [9 f.] ; 35 x 27 cm. + 4<br />

parties ; 27 x 18 cm.<br />

Les épisodes : andante, lent, assez vif, modéré, presto. – Parties datées 10/11/94 et<br />

signées.<br />

[Quatre épisodes en trio. Violon, violoncelle, piano]<br />

Quatre épisodes / en trio. – Ms. autographe. – 1994. – 1 partition (17 p.) ; formats divers +<br />

1 partition reproduite (17 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

À la fin, datée : 4/2/94. – La partition reproduite porte le titre Trio pour vous. – Créé<br />

par le Trio Cézanne.<br />

[Glyphes. Voix (1), piano]<br />

Glyphes / sur un poème de E-C. Flamand / H. <strong>Jarrié</strong>. – Ms. autographe. – 1995. – 1 partition<br />

(10 f.) ; 30 x 23 cm.<br />

Voix : baryton. – Mélodie sur un poème de Élie-Charles Flamand. – À la fin, datée<br />

8/6/95.<br />

[Hesper. Voix (1), piano]<br />

Hesper / poème de E. C. Flamand. – Ms. autographe. – 1995. – 1 partition (10 f.) ; 30 x<br />

23 cm.<br />

Voix : baryton. – Mélodie sur un poème de Élie-Charles Flamand. – P. de titre datée<br />

30/5/95 et signée.


[Palimpseste. Voix (1), piano]<br />

Palimpseste / sur un poème de E-C. Flamand. – Ms. autographe. – 1995. – 1 partition<br />

(18 f.) ; 30 x 23 cm.<br />

Voix : baryton. – Mélodie sur un poème de Élie-Charles Flamand. – À la fin, datée<br />

12/5/95 et signée.<br />

[Ornements de patience. Voix (1), flûte, piano]<br />

Ornements de patience / texte E-C flamand / musique <strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> / pour J-A Marchois<br />

/9/4/95. – Ms. autographe. – 1995. – 1 partition (15 p.) ; 30 x 23 cm.<br />

Voix : baryton. - Mélodie sur un poème de Élie-Charles Flamand. – Dédicace à Jean-<br />

Alain Marchois.<br />

[Cézanne. Trio à cordes]<br />

Trio / Cézanne/ 1996 / Pour Cordes. – Ms. autographe reproduit. – 1996. – 1 partition<br />

(14 p.) ; 30 x 21 cm. + 2 f. texte.<br />

4 mouvements datés : 10/6/96, 16 sept 96, 2/7/96, 2 oct 96. – 1 lettre adressée à l’un des<br />

interprètes + texte expliquant la référence à Cézanne.<br />

[Quatuor WP. Clarinette, violon, alto, violoncelle]<br />

Quatuor WP pour cordes et clar en si b. – Ms. autographe. – 1997. – 1 partition reproduite<br />

(19 f.) ; 30 x 21 cm. + 4 parties ; 31 x 23 cm. + 1 parties ; 27 x 18 cm.<br />

Œuvre en 3 mouvements : andante, lent, vif. – Partition datée 27 avril 97. – Parties ms.<br />

aut. (1 f. chacune) + 1 autre parties de cl (3 f.) écrite au crayon gris. – Créée par Pascal<br />

Waterlot et le trio Cézanne à St Tropez, en 1997.<br />

[Sans titre. Violoncelle, piano]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe reproduit. – 1997. – 1 partition (15 p.) ; 30 x 21 cm.<br />

Œuvre en 4 mouvements. – 2 ème mouvement daté 11/12/97 et signé ; 3 ème mouvement<br />

daté 6 oct 97.<br />

[Pour sept. Trio à cordes, percussions (4)]<br />

Pour 7 / Trio / et / 4 Perc. – Ms. autographe. – 1999. – 1 partition en 3 cahiers (10 f., 6 f.,<br />

11 f.) ; 30 x 23 cm. + 1 partition photocopiée (19 p.).<br />

Œuvre en 3 mouvements : A, B, C. – Cahier A : les feuillets sont écrits recto-verso<br />

dans le désordre, la photocopie restitue l’ordre. – Percussions : enclumes, wood blocks,<br />

caisse claire, bongos, triangle, petite et grande cymbales, caisses (3), timbales (3).<br />

– Les trois mouvements datés de mai et juin 1999.<br />

[Tre scordature. Harpe]<br />

Scordatura / pour harpe / n°1. – Ms. autographe. – 1999. – 1 partition [3 f.] ; 30 x 23 cm.<br />

et 35 x 27 cm.<br />

Datées : 15 juillet 99, 10/10/99, 7 déc 99.<br />

[Concerto. Alto, clarinette, percussions, cordes]<br />

Concerto pour clarinette, alto, perc / et cordes. – Ms. autographe. – 2000. – 1 partition<br />

(18 p.) + 8 parties ; 35 x 27 cm.<br />

Partition, p. 1 : « attention, partie clarinette écrite en ut, à transposer » et, au titre, une<br />

flèche renvoie l’alto avant la clarinette. – Parties : vla solo (4 p.), cl sib (4 p.), perc (4<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

67


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

68<br />

timb, 1 gde cymb) (4 p.), vl 1 (4 p.), vl 2 (4 p.), vla (3 p.), vlc (3 p.), cb (3 p.). – Parties<br />

des solistes écrites au crayon gris. – Parties alto solo et clarinette, mentions : « Arrivés<br />

là, les 3 solistes peuvent lever les bras au ciel en signe de soulagement », « ici, l’altiste<br />

peut pousser un soupir de soulagement ».<br />

[Conte pour contenter. Basson]<br />

Conte pour contenter. – Ms. autographe. – 2001. – 1 f. ; 30 x 22 cm.<br />

Dédicace : « à Philippe affectueusement / pour rééduquer le doigt cassé / 28/3/01 ».<br />

[Pour deux harpes]<br />

Pour 2 Harpes / à Fausta. – Ms. autographe. – 2001. – 1 partition [1 f.] ; 31 x 23 cm.<br />

Datée 12/01/01 et 25/1 et signée. – Dédicace à Fausta Canals.<br />

[Sine titulo. Cordes, piano]<br />

Quintette avec cb et piano / Toulon. – Ms. autographe. – 2001. – 1 partition (7 p.) ; 35 x<br />

27 cm.<br />

Titre de la main du compositeur pris sur une photocopie jointe. – À la fin, datée<br />

20/03/2001 et signée.<br />

[Grand chêne. Flûte ou piccolo, harpe, piano]<br />

Grand chêne. – Ms. autographe. – 2002. – 1 partition (13 p.) ; 31 x 23 cm.<br />

3 mouvements datés respectivement : 17.04.02, 28/02/02, 15/03/02. À la fin, signature.<br />

– 1 er mouvement avec picc., 2 ème mouvement avec flûte, 3 ème mouvement avec picc.<br />

– Feuillets simples et doubles non reliés. – P. 12 et 13, collettes.<br />

[Complémentaires. Harpes (3)]<br />

«Complémentaires» / pour 3 harpes / à Reine Le Querrec / en toute amitié. – Ms. autographe.<br />

– 2002-2003. – 1 partition ; 31 x 23 cm.<br />

Deux mouvements, datés respectivement 20/06/02 et 03/04/03.<br />

[Prismes. Harpe]<br />

Prismes / pour harpe celte. – Ms. autographe. – 2003. – 1 partition [4 f.] ; 31 x 23 cm.<br />

Deux versions de 2 f. chacune. L’une explique le principe d’interprétation des 3<br />

fragments A, B, C ; l’autre est entièrement écrite. – Datée janvier 2003 et signée.<br />

[Durées lentes et variables. Ensemble orchestral]<br />

Durées lentes et variables / pour Sybille Devesc. – Ms. autographe reproduit. – 2003. – 1<br />

partition (5 p.) ; 36 x 27 cm.<br />

Instrumentation : 4 solistes : fl, ob, cl en si b, vla ; orchestre : vl 1, vl 2, vla, vlc, p, perc.<br />

– Œuvre composée pour une association de musiciens amateurs. – Conducteur : la<br />

partie de piano n’indique qu’une ligne de basse : le matériel a disparu. – Partition datée<br />

d’octobre 2003 et signée. – Indications d’interprétation.<br />

[Treize mélodies pour Pétrarque. Voix (1), ensemble instrumental]<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe. – 2003-2004. – 1 partition en 13 cahiers (64 p.) ; 30 x 23<br />

cm. ; 35 x 26 cm. + textes (1 f., 13 f., 17 f.).<br />

Contient : Pien di quella ineffabile (voix, accordéon, bruitage), Solo e pensoso (voix,<br />

flûte alto, tambourin), A qualcunque animale (accordéon, trompette, percussions),


Chiare fresche (voix, flûte à bec, accordéon, harpe), Ch’un cor dio marmo (voix, harpe,<br />

trompette), O cameretta (harpe, trompette), Mi date quel dond’io (harpe, trompette),<br />

La vita fugge (voix, accordéon), Laura gentil (voix, flûte à bec, tambourin), Voi<br />

qu’ascoltate (Voix, harpe), Canzone io t’amnonisca (voix, accordéon), Virgine umana<br />

(voix, harpe), Ch’un cor (voix, trompette, harpe). – Dans le 1 er cahier : 1 f. description<br />

des bruitages. – Les partitions sont datées et signées de mai 2003 à janvier 2004.<br />

– Chaque cahier est accompagné du texte du poème, italien/français. – Ces mélodies<br />

ont été insérées dans un spectacle Mon secret, créé en 2004 dans le Vaucluse, par des<br />

musiciens pré-professionnels.<br />

[Concerto. Hautbois, clarinette, cordes]<br />

Concerto pour / htbois, clarinette et Cordes / (l’orchestre doré). – Ms. autographe. – [S. d.].<br />

– 1 partition [15 p.] ; 35 x 28 cm.<br />

Instrumentation : vl 1 (2), vl 2 (2), vla (2), vlc (2), cb, ob solo, cl en la solo. – Partition<br />

écrite au crayon gris.<br />

[Mode d’emploi. Instruments non spécifiés]<br />

Mode d’emploi. – Ms. autographe. – [S. d.]. – 1 partition [2 f.] ; 31 x 23 cm.<br />

Œuvre en 3 séquences, à combinaisons multiples.<br />

[Pièce symphonique. Orchestre]<br />

Pièce symphonique. – Ms. autographe. – [S. d.]. – 1 partition [13 f.] ; 35 x 27 cm.<br />

Feuillets séparés réunis dans une feuille double, écrits seulement au recto. – F. 1 :<br />

plusieurs corrections au crayon gris. – F. 9 : collette. Instrumentation : fl, ob, cl, cor,<br />

fag, tr (2), trb, tuba, vl 1, vl 2, vla, vlc, cb.<br />

[Prologue et trois séquences. Violon, violoncelle, petites percussions]<br />

Prologue et 3 séquences / pour violon, violoncelle et 18 petites percussions […] / et<br />

accessoirement 12 flûtes à bec. – Ms. autographe. – [S. d.]. – 1 partition [4 f.] ; 35 x 27 cm<br />

+ 1 partie ; 34 x 24 cm.<br />

Partie : vl et vlc. – Quelques différences de copie entre la partition et la partie.<br />

[Sans titre II. Ensemble instrumental] Esquisse<br />

[Sans titre]. – Ms. autographe. – [S. d.]. – 1 partition (7 p.) ; 35 x 27 cm.<br />

Partition inachevée pour fl, cl, tr en sib, trb (2), sax alto, ténor et basse, vla, vlc. – P.<br />

de titre, la mention « Carpentras » peut vouloir dire que cette pièce était destinée à des<br />

musiciens carpentrassiens.<br />

[Une minute toute simple. Flûte, hautbois, clarinette]<br />

Une Minute toute simple Pour flute, hautbois, clarinette. – Ms. autographe. – [S. d.]. – 1<br />

partition [2 p.] ; 35 x 26 cm.<br />

Partition inachevée, écrite au crayon gris.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

69


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

IndEx<br />

70<br />

Partitions répertoriées, mais restant à retrouver<br />

[Nocturne pour le cloître. Flûte, violon, hautbois, violoncelle, basson, piano. 1965]<br />

[Pastel. Flûte, violoncelle et harpe. 1968]<br />

[Intensément calme et lent. Flûte, harpe. 1969]<br />

[Le Maure dans la citadelle. Chœur d’hommes, contrebasse, timbales]<br />

Sur un texte de Bernard Mazéas.<br />

[Sonate pour piano. 1971]<br />

[Sonatine pour piano. 1976]<br />

[Quintette à vent. 1985]<br />

[Kiros. Contrebasse, percussions (2)]<br />

[Réponses. Flûte, hautbois, piano, percussions, contrebasse. 1986]<br />

Enfin, il existe quelques partitions écrites à la Sainte-Baume au fil du calendrier liturgique<br />

de la communauté. Cette musique est encore régulièrement chantée dans un couvent.<br />

Musiques avec voix<br />

Mélodies : p. 57, 58, 59, 62, 66, 67, 69.<br />

Chœur à voix égales avec ou sans accompagnement : p. 53, p. 59<br />

Chœur mixte seul : p. 53, 54, 57<br />

Chœur mixte avec ensemble instrumental : p. 53, 58, 62, 64<br />

Orchestre<br />

Orchestre : p. 64, 68, 69.<br />

Orchestre d’harmonie : p. 60, 64, 65<br />

Orchestre avec soliste(s) : concertino piano, cordes : p. 54, 55 ; concertino<br />

violon, cordes : p. 55 ; concerto flûte, cordes : p. 55 ; flûte, harpe, cordes :<br />

p. 62 ; concerto basson, cordes : p. 62 ; hautbois, clarinette, cordes :<br />

p. 63, 69 ; cor, cordes : p. 65 ; concerto alto, clarinette, perc, cordes : p. 67<br />

Œuvres pédagogiques : p. 60, 61, 64<br />

Musiques de films et de scène : p. 57, p. 59, p. 60, p. 64


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

LES œUvRES<br />

Ensembles instrumentaux<br />

Ensemble à cordes : p. 55 ; cordes et 3 timbales : p. 56 ; 5 violoncelles et 2 contrebasses : p. 58 ;<br />

4 flûtes, 4 contrebasses, piano : p. 63 ; trio à cordes et 4 percussions : p. 67 ; divers : p. 57, 59, 61,<br />

62, 69<br />

6 instruments<br />

Sextuor clarinettes : p. 63<br />

Quintette à cordes, piano : p. 68<br />

5 instruments<br />

Flûte, quatuor à cordes : p. 53<br />

Hautbois, quatuor à cordes : p. 56<br />

Clarinette, quatuor à cordes : p. 61<br />

Quintette à vent : p. 66<br />

Quintette à cordes : p. 66<br />

Trio à vent, clavecin, perc : p. 57<br />

Flûte, violon, clarinette, violoncelle, piano : p. 63<br />

4 instruments<br />

Flûte, violon, clarinette, violoncelle : p. 54<br />

Clarinette, violon, alto, violoncelle : p. 67<br />

Quatuor à cordes : p. 54, 64, 66<br />

Quatuor à vent : p. 65<br />

Quatuor de flûtes : p. 55<br />

3 bassons, 1 contre-basson : p. 66<br />

2 flûtes, basson, perc : p. 58<br />

Flûte, hautbois, violoncelle, piano : p. 58<br />

Flûte à bec, violoncelle, piano, guitare : p. 61<br />

2 trompettes, trombones, tuba : p. 65<br />

3 instruments<br />

Harpes : p. 68<br />

Cor, piano, perc : p. 57<br />

Ondes Martenot, piano, perc : p. 63<br />

Flûte, piano, perc : p. 63<br />

Flûte, piano, harpe : p. 68<br />

Flûte, hautbois, clarinette : p. 69<br />

2 flûtes, basson : p. 60<br />

Violon, violoncelle, piano : p. 66<br />

Trio à cordes : p. 66<br />

2 instruments<br />

Flûtes à bec : p. 54<br />

Harpes : p. 68<br />

Piano, violon : p. 55<br />

Violoncelle piano : p. 56, 65, 67<br />

Flûte à bec, clavier : p. 56, 62<br />

Flûte, contrebasse : p. 59<br />

2 violoncelles : p. 61<br />

Harpe, basson : p. 61<br />

Flûte, piano : p. 62<br />

Piano basson : p. 65<br />

1 instrument<br />

Guitare : p. 56, 64<br />

Clavecin : p. 56<br />

Piano : p. 64, 65<br />

Harpe : p. 67, 68<br />

Basson : p. 68<br />

Violoncelle : p. 61<br />

pour Montanaro : p. 63<br />

71


<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

72


C’est lors de notre entrée en classe de 4 e à l’institut St-Félix<br />

(Beaucaire) que nos chemins se sont joints. D’octobre 1938 à l’été<br />

1950 nous devions avancer coude à coude.<br />

Le souvenir premier que j’ai d’<strong>Henri</strong> est celui du charme qu’il dégageait<br />

: des 15 condisciples qui formaient notre classe, il était,<br />

sans conteste, celui qui exerçait un maximum de séduction. A nos<br />

yeux de potaches, il était et devait rester le poète, l’artiste, le musicien.<br />

Nous achetions, nous dévorions la revue de Seghers. En promenade<br />

dans la campagne cévenole du Vigan, puisque c’est sous ce ciel<br />

que nous passâmes deux années, les plus agréables de notre temps<br />

de formation, nous nous livrions à un jeu de joutes de versification,<br />

où <strong>Henri</strong> Excellait.<br />

Arrivé à St-Maximin, son noviciat une fois accompli, au lendemain<br />

de la libération d’août 1944, <strong>Henri</strong> s’accommoda fort bien<br />

(mieux que moi) du régime intellectuel qui régnait en ce lieu, tout<br />

entier tourné vers la recherche spéculative de la Sagesse.<br />

Le père d’<strong>Henri</strong> venait assez souvent nous faire visite. Je le vois<br />

arriver au couvent avec son violoncelle et Michel Seuphor. Une<br />

autre fois, c’est Etienne Gilson qu’il nous amenait : ils siégeaient<br />

tous deux au Luxembourg «conseillers» de la République.<br />

Ce furent là des moments vécus ensemble inoubliables.<br />

<strong>Henri</strong> <strong>Jarrié</strong> [1924-2004]<br />

Parmi nous, <strong>Henri</strong> donnait le témoignage d’une intelligence racée,<br />

ouverte à bien des sensibilités, formée d’un amalgame passablement<br />

difficile à réussir et qui s’appelle le goût.<br />

Paul Amargier – Dominicain<br />

[septembre 2007]<br />

73


<strong>Arcade</strong> Provence-Alpes-Côte d’Azur<br />

(Agence régionale des arts du spectacle)<br />

17 rue venel - BP 84<br />

13101 Aix-en-Provence cedex 1<br />

04 42 21 78 00<br />

www.arcade-paca.com<br />

Adiam 83<br />

(délégation départementale à la musique<br />

et à la danse du var)<br />

Hotel du Clavier<br />

10, rue du Palais<br />

83170 Brignoles<br />

04 94 9 10 72<br />

www.adiam83.com<br />

Impression - Espace Imprimerie (Marseille)

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