Henri Jarrié - Arcade PACA

Henri Jarrié [1924-2004]
La foi, décidément, s’impose. Et c’est elle qui inonde le catalogue des œuvres d’Henri
Jarrié. On n’y voit pas de titres «ronflants», si aguicheurs aujourd’hui. Les mots simples
suffisent. La qualité d’une musique vient d’ailleurs, heureusement, quand elle en a. Œuvres
courtes le plus souvent, avec des combinaisons instrumentales soit classiques soit
insolites (cor, piano et percussions - piano, percussion, cor de basset, contrebasse - 4 flûtes
encadrées par 4 contrebasses et piano - 2 percussions et contrebasse - ondes Martenot,
piano et percussions - ou encore trio d’anches et 4 percussions…). A travers ce catalogue
de quelques quatre-vingts numéros, on sent le caractère de l’homme, son humeur, mêlée
de tendresse et d’humour, son «goût» social, son approche de l’enfance, ses partages
essentiels avec ce que le temps nous transmet de résonances en relais elles aussi pour la
sauvegarde de la dignité humaine. Cela commande un ton, une écriture, et Henri Jarrié
possède les deux. Sa musique, pour solitaire qu’elle soit, n’en a pas moins la présence
dont Antoine de Saint-Exupéry rappelait l’impérieuse nécessité au cœur de la création
dont il percevait clairement, dans Citadelle, les germinations souveraines rejetant des
hiérarchies sans grades…
Ce que j’ai personnellement écouté de sa musique me laisse le sillage nacré sur lequel
aucune mer n’oserait se refermer parce qu’il trace le chemin, sacré, entre deux ports d’où
l’on échange le salut de l’âme en fraternité et qui dans ses aspirations créatrices allume
tous les phares.
Lucien Guérinel – Compositeur
[juillet 2007]
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