Henri Jarrié - Arcade PACA

Henri Jarrié [1924-2004]
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• La diffusion, par le biais d’organisation de concerts ou de
festivals, de «musiques à vivre», anciennes ou contemporaines,
à l’exclusion de la musique romantique, dont
l’esthétique de la «confidence» personnelle est étrangère
à son tempérament et à ses goûts.
Ces quatre axes majeurs (composition, musicologie, pédagogie,
diffusion) s’appuient sur quelques très fortes
convictions, jamais remises en cause. Leur socle est sans
nul doute de même nature que celui de son engagement
premier. 2
Résumons-les ainsi :
• La musique est d’abord faite pour rassembler les hommes ;
• Toute œuvre d’art mérite l’excellence, non pas au nom de
quelque esthétisme, mais en raison de son essence même,
porteuse d’une forme indéniable de spiritualité ;
• L’esprit des lieux, réceptacle et témoin d’histoire, constitue
l’un des éléments de cette spiritualité ;
• Les différentes formes d’art s’enrichissent de leur proximité
ou de leur mélange ;
• L’art est expression vivante du passé comme du présent.
Donner à vivre le passé est aussi nécessaire qu’inventer
le présent ;
• L’exigence et la rigueur ne sont pas synonymes d’élitisme
social. Quelque part, nous sommes Tous musiciens. 3
Il suffit d’ouvrir la voie ;
• Le compositeur, le musicologue et le pédagogue ne sont
que des «passeurs». Pour que son action soit efficace, un
passeur doit savoir s’effacer et laisser à l’autre l’initiative
de la découverte.
2 - Ce mot «engagement» n’est pas fortuit. Il fait référence, en sus de l’engagement religieux, à l’une de
ses activités la moins divulguée par cet homme discret et peu enclin à se mettre en valeur : je veux
parler de sa participation à des actions de résistance, au temps de son noviciat à Toulouse (1942-
1943), puis de ses prises de position militantes contre la torture pendant la guerre d’Algérie qui lui
vaudront d’être envoyé à l’ombre pendant quelques mois au couvent de Bordeaux, en 1959.
3 - Cf. H.Jarrié «Tous Musiciens» Méthode pour une créativité musicale. Schott, Bruxelles, 1974