Qualité Références n°70
En route vers le contrôle qualité des formations
En route vers le contrôle qualité des formations
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Vers un contrôle qualité de la formation<br />
dossier<br />
À l’issue de l’entretien, un compte rendu est rédigé<br />
et remis au salarié. Au bout de 6 années, un état<br />
des lieux récapitulatif du parcours du salarié dans<br />
l’entreprise doit être effectué afin de vérifier si le<br />
salarié à suivi au moins une formation, acquis une<br />
reconnaissance de ses compétences (par le biais<br />
d’une certification ou d’une validation des acquis<br />
de son expérience) et bénéficié d’une progression<br />
salariale ou professionnelle. La loi assortit ses obligations<br />
d’une sanction en cas de non-respect par<br />
les entreprises de plus de 50 salariés : « Si le salarié<br />
n’a pas bénéficié au cours des 6 dernières années<br />
des entretiens professionnels prévus et d’au moins 2<br />
des 3 actions prévues (action de formation, certification<br />
ou VAE, progression), son compte personnel de<br />
formation (CPF) est crédité à hauteur de 100 heures<br />
s’il travaille à temps plein ou 130 heures s’il travaille<br />
à temps partiel. »<br />
La CRÉATIon du Compte Personnel<br />
de FormATIon<br />
Le CPF a remplacé le traditionnel DIF. Il permet<br />
à tout salarié de cumuler des heures de formation,<br />
qui restent disponibles tout au long de la vie<br />
active du salarié. Le principe est simple : chaque<br />
année, le collaborateur acquiert 24 heures de formations<br />
par année de travail jusqu’à l’acquisition de<br />
120 heures, puis 12 heures par années de travail.<br />
Le tout plafonné à 150 heures.<br />
Comme l’illustre le graphique ci-avant, la logique<br />
du système est claire : le CPF doit être utilisé faute<br />
d’entraîner une double peine, pour le salarié et pour<br />
l’employeur. Pour le salarié, au bout de 150 heures,<br />
il ne cumule plus d’heures de formation et perd<br />
donc un avantage important et, pour l’employeur,<br />
il s’expose aux sanctions évoquées préalablement<br />
pour n’avoir pas permis à son collaborateur de n’effectuer<br />
aucune formation valorisante.<br />
Le salarié reste cependant décisionnaire du moment<br />
où il souhaite mobiliser un CPF, qui peut même<br />
Le CPF<br />
a remplacé<br />
le traditionnel<br />
DIF<br />
Vient alors<br />
le point<br />
sensible<br />
du dossier :<br />
qui paye ces<br />
formations ?<br />
être pendant son temps de travail, à condition de<br />
demander l’accord préalable de l’employeur.<br />
Ces formations peuvent être prises en charge (et<br />
le sont généralement) par l’organisme collecteur<br />
paritaire agréé duquel l’entreprise dépend. La loi a<br />
d’ailleurs transféré auxdits organismes l’obligation<br />
de vérifier la qualité des formations dispensées par<br />
les organismes qu’elles subventionnent.<br />
Le contrôle qualité<br />
dES FormATIons<br />
L’entreprise doit donc proposer des formations au<br />
salarié, qui bénéficie lui-même d’un dispositif l’encourageant<br />
à consommer des heures de formation.<br />
Vient alors le point sensible du dossier : qui paye ces<br />
formations ? Le plus souvent, l’entreprise va vouloir<br />
profiter d’un financement par son organisme collecteur<br />
agréé. Mais si ce dernier est payeur, il ne choisit<br />
pas le prestataire qui dispensera la formation<br />
parmi les quelque 50 000 organismes de formations<br />
du marché.<br />
La loi sur la réforme de la formation professionnelle<br />
a donc choisi de déléguer à ces organismes financeurs<br />
l’obligation, nouvelle, de s’assurer de la qualité<br />
des formations dispensées. Les critères de vérifications<br />
ont été établis par décret le 30 juin 2015 et<br />
le CNEFOP vient de publier une première liste de<br />
labels supposés attestés de la qualité des formations<br />
dispensées. Les nouvelles directives rentreront en<br />
vigueur à compter du 1 er janvier 2017, pourtant, à<br />
ce jour, seuls 1 500 organismes de formations sur<br />
les 50 000 recensés en France ont vu la qualité de<br />
leur formation reconnue par l’intermédiaire des<br />
labels et certifications validés par le CNEFOP. Il y<br />
a donc un marché conséquent à prendre pour les<br />
consultants et formateurs experts du domaine de<br />
la qualité… ●<br />
Jérémie Roboh<br />
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°70• Juin-Juillet 2016 I27