Production Maintenance 83

Maintenance
conditionnelle :
Cesser de négliger les
pannes électriques
58
TECHNOLOGIES
Décarbonation : Des
solutions à mettre en
place… immédiatement!
12 22 30 44
MAINTENANCE
EN PRODUCTION
Pièces de rechange : Au bon
endroit, au bon moment
MANAGEMENT
Spécial ERP :
Peut-il remplacer
la GMAO ?
MAINTENANCE
MÉCANIQUE
Focus : Quand la
lubrification vire au « 4.0 »
N° 83 | octobre-novembre-décembre 2023 | Trimestriel |

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ÉDITORIAL
Prendre enfin conscience de l’importance de
maîtriser la maintenance
Le 24 octobre dernier paraissait dans le quotidien Le Monde un reportage mettant
en lumière la gestion chaotique de la ligne ferroviaire qui sépare les villes de Niort à
Saintes, trajet bien connu qu’empruntent de nombreux parisiens l’été venu afin de se
rendre dans la ville balnéaire de Royan pour des vacances bien méritées.
Olivier Guillon
Rédacteur en chef
Moi-même usager plutôt régulier de cette ligne, je n’étais pas sans ignorer les problèmes
que rencontrent les agents de maintenance qui ont pour consigne de « remettre à
niveau deux fois par an les
rails du TER », apprend-t-on
« « On sait pourtant que ces opérations de
rafistolages systématiques coûtent très
cher, bien plus que refaire une fois pour
toutes les réparations nécessaires. »
en lisant l’article. Une absurdité
lorsque le journaliste
rappelle que quelque 100
milliards d’euros sont attribués
à la SNCF pour refaire
de la France le pays du train,
et que contre toute attente,
le gouvernement semble
estimer que la rénovation durable de cette ligne n’est pas prioritaire.
Une nouvelle gageure lorsqu’on sait que ces opérations de rafistolages systématiques
coûtent très cher, bien plus que refaire une fois pour toutes les réparations nécessaires.
Cet exemple parmi tant d’autres illustre malheureusement l’idée que d’une part, nous
préférons davantage investir dans ce qui va rapporter le plus, tournant le dos alors à
des missions de service public. D’autre part, une fois encore, il apparaît que l’État ne
semble pas véritablement prendre conscience de l’importance de la maintenance et des
profits qu’elle génère lorsqu’elle est pleinement maîtrisée. Jusqu’à quand ? ●
Envie de réagir ?
@productionmaint
ÉDITEUR
MRJ Informatique
Le Trèfle
22, boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tel : 01 73 79 35 67
Fax : 01 34 29 61 02
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/@productionmaint
Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
Jérémie Roboh
Rédacteur en chef :
Olivier Guillon
COMMERCIALISATION
Publicité :
Sonia Cheniti
s.cheniti@mrj-corp.fr
Patrick Barlier
p.barlier@mrj-corp.fr
Diffusion et Abonnements :
vad.mrj-presse.fr
Prix au numéro :
20 €
Abonnement 1 an :
85 € / 4 numéros
Étranger :
100 €
Règlement par chèque
bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Conception graphique :
Eden Studio
Maquette :
Société AfriVe digital Services
Impression :
Booklets Print
7, rue Jacquemars Gielée
BP 80139
59017 Lille
N°ISSN :
1632 - 4153
Commission paritaire :
0 414 T 83 214
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 83
Date : octobre-novembre-décembre 2023
RÉDACTION
Ont collaboré à ce numéro :
Jean-Christophe Blaise (INRS),
Didier Chapuis (CapMaint et
Afim Rhône-Alpes), Joseph Di
Crea (Megger), Mohammed El
Asrihi, Florian Gimenez (dB Vib
Instrumentation), Daniel Mazières
(UE Systems), Clément Mélédo
(SoSpare), Pierre Weber
Membre du réseau REPM-EMPN
CRÉDITS
photo de couverture :
Megger
Toute reproduction, totale ou
partielle, est soumise à l’accord
préalable de la société MRJ.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı1

OPTIMISER LES PROCESSUS
ET LES RESSOURCES DE PRODUCTION FACILITER
L’ADAPTATIVITÉ DE L’ATELIER OPTIMISER LE SYSTÈME
DE PRODUCTION SAUVEGARDER DES PARTS
DE MARCHÉ UN VÉRITABLE SYSTÈME
D’AIDE À LA DÉCISION UN ALLIÉ POUR
LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

SOMMAIRE
DOSSIER
56
56 « Depuis longtemps, le risque électrique est très bien encadré par des
référentiels »
57 Le point sur la norme NF C18-510, point d’entrée pour une prévention des
risques électriques
58 Maintenance conditionnelle : cesser de négliger les pannes d’origine
électrique
60 Prévenir et protéger l’utilisateur et l’intervenant
SPÉCIAL RISQUES ÉLECTRIQUES ET
MAINTENANCE
Actualités
06 Maintenance des matériels : Eva
Van Loon décroche la médaille
d’excellence aux WorldSkills !
06 L’INRS éclaire sur le nouveau
règlement machines
06 Forterro s’étend en France et
perce le marché espagnol avec
l’acquisition d’Abas BS
06 VIF fait l’acquisition de Dataswati,
une start-up spécialisée dans l’IA
08 Le Club MES organise un
événement de grande envergure
le 11 avril 2024
10 Le Sepem de retour en
Normandie, un territoire riche en
industries
© Astrée Software
Maintenance
en production
22 Comment obtenir la bonne
pièce de rechange au bon
moment ?
26 De la gestion des pièces de
rechange à la valorisation des
stocks
28 ec@t, cet outil de performance
pour la gestion des stocks qui
doit s’imposer dans l’industrie
29 Provost Distribution fête ses
60 ans et veut renforcer sa
position de leader
Maintenance
Mécanique
22 Une nouvelle solution haut
de gamme pour l’alignement
d’arbres
26 Un graissage intelligent assisté
par ultrasons et totalement
autonome pour les machines
tournantes
28 Une nouvelle génération de
graisseurs automatiques pour
une lubrification plus précise
28 La lubrification guidée par
ultrasons pour réduire les
coûts de maintenance
45 Le spécialiste de la lubrification
AMO conçoit des solutions de
lubrification automatique et de
filtration des huiles
© KSB
Technologies
12 Économie d’énergie et
décarbonation : la technologie oui,
mais pas sans l’humain !
18 Performance énergétique et
décarbonation : un enjeu de taille pour
l’industrie et le tertiaire
20 Une solution pour améliorer le TCO du
parc installé de systèmes de pompage
21 Une mesure plus précise de
l’air comprimé pour davantage
d’économies d’énergie
Management
30 Quid des atouts de l’ERP pour
la maintenance industrielle ?
34 L’ERP, un outil efficace pour
une première gestion de la
maintenance
38 Vers des outils ERP plus
proactifs et mieux adaptés aux
besoins de la maintenance
42 Grain de Sail mise sur la GMAO
passer de l’artisanat à la phase
industrielles
© UESystems
Outils
64 Au sommaire du prochain
numéro
64 Index des annonceurs et des
entreprises citées
64 Le chiffre à retenir
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı3

LES EPI ÉCO-CONÇUS : UNE AVANCÉE
MAJEURE DANS L’INDUSTRIE
POUR UN AVENIR DURABLE
Dans un monde où la prise
de conscience environnementale
est de plus en plus cruciale, l’industrie
fait un pas significatif vers la durabilité
en adoptant des Équipements
de Protection Individuelle (EPI)
éco-conçus. Ces avancées témoignent
de l’engagement croissant
des entreprises à réduire
leur empreinte écologique
tout en garantissant la sécurité
et la santé de leurs travailleurs.
L’industrie a longtemps été associée
à une consommation intensive
de ressources naturelles
et à des pratiques qui génèrent
des déchets nocifs pour l’environnement.
Cependant, une nouvelle ère émerge,
marquée par une volonté
de révolutionner ces pratiques.
Les EPI éco-conçus incarnent
ce changement, en combinant
la protection des travailleurs avec une
approche respectueuse de la planète.
QU’EST-CE QUE LES EPI ÉCO-CONÇUS ?
Les Équipements de Protection
Individuelle (EPI) éco-conçus
sont des articles conçus
dans le but de minimiser leur impact
environnemental tout au long de leur
cycle de vie, depuis leur fabrication
jusqu’à leur élimination. Cela englobe
plusieurs aspects clés tels que
la réduction des émissions de carbone,
l’utilisation de matériaux recyclés
et durables, la conception modulaire
pour faciliter la réparation
et le recyclage, ainsi que la recherche
constante d’innovations visant
à améliorer leur durabilité.
De nombreuses entreprises
se sont engagées à repenser leurs
EPI traditionnels pour les rendre plus
respectueux de l’environnement.
Par exemple, certaines ont opté
pour des matériaux recyclés
ou biodégradables pour la fabrication
de gants, de casques et de chaussures
de sécurité. Ces matériaux réduisent
la dépendance aux ressources vierges
et favorisent la réduction des déchets.
Une autre approche novatrice réside
dans la conception modulaire des EPI.
Plutôt que de jeter un équipement
entier lorsqu’une partie est usée
ou endommagée, les travailleurs
peuvent simplement remplacer
la composante défectueuse.
Cela prolonge la durée de vie de l’EPI
et diminue la quantité de déchets
générés.
L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL
ET ÉCONOMIQUE
L’adoption d’EPI éco-conçus offre
un double avantage, en réduisant
à la fois l’impact environnemental
et les coûts à long terme pour
les entreprises. La diminution
de la consommation de ressources
naturelles et la réduction des déchets
contribuent à la préservation
de l’écosystème tout en améliorant
l’image de marque des entreprises
engagées dans des pratiques durables.
De plus, les économies réalisées grâce
à la réutilisation et à la réparation
des EPI peuvent se traduire
par des avantages financiers significatifs
à long terme.
A ce titre, RS est fier de pouvoir
proposer des produits
et des équipements de protections
individuelles Eco-conçus
à toutes industries dans tout
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NOS PAROLES D’EXPERTS
Proposer des gammes
éco-conçues nous
permet tout d’abord
d’être en conformité
avec les valeurs
et engagements RSE de notre Groupe.
C’est également un axe stratégique
pour répondre aux exigences actuelles
de nos clients. C’est donc
une dimension essentielle que
je souhaite intégrer à notre offre.
Nous en faisons un critère de sélection
de nos fabricants partenaires
et une des orientations majeures
dans le choix de nouveaux produits
à notre offre. Les produits éco-conçus
intègrent différentes composantes
vertueuses dans le cycle de production
de nos fabricants partenaires,
qu’ils s’agissent du recours
à des matériaux recyclés,
de la réduction des consommations
d’eau ou encore d’énergie.
Olivier Van Tuyckom Pondeville
Business Development Manager EPI
En tant que supplier
manager des EPI chez RS,
je suis sensibilisée à une
initiative où la sécurité
et la durabilité sont
au cœur des
préoccupations. Nous avons introduit
une gamme de produits EPI éco-conçus,
des produits qui protègent nos clients
tout en respectant l’environnement.
Nous avons établi des partenariats
avec des fournisseurs qui ont
une démarche éco-responsable,
des entreprises qui partagent
l’engagement de RS envers la RSE.
Développer une gamme de produits
éco conçus n’est pas seulement
une réponse à une demande
du marché, c’est une évidence chez RS.
Isabelle Baillehache
Supplier Manager EPI

NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL
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TECHNOLOGIES
MAINTENANCE EN PRODUCTION
MANAGEMENT
MAINTENANCE MÉCANIQUE
Décarbonation : Des solutions à
mettre en place…
immédiatement ! p. 12
Une nouvelle fois, le magazine Production Maintenance met à
l’honneur l’efficacité énergétique et la décarbonation des usines,
faisant le lien entre cette question brûlante pour les industriels
et le rôle des responsables maintenance, en particulier dans les
entreprises dépourvues de postes dédiés à ce domaine. C’est
l’exemple notamment d’Aptar Pharma qui montre l’étendue des
possibilités, techniques et managériales.
Pièces de rechange : au bon
endroit, au bon moment p. 22
Véritable casse-tête et perte de temps pour les les responsables
maintenance, gouffre financier pour la direction et non-sens
pour les magasiniers (avec la présence de doublons notamment),
les pièces de rechange et les pièces détachées font l’objet d’une
attention toute particulières dans ce numéro avec des solutions
à intégrer pour enfin optimiser la gestion des stocks. Mais des
bonnes pratiques – souvent simples à mettre en place – figurent
aussi au cœur de ce dossier.
Spécial ERP : Peut-il
remplacer la GMAO ? p. 30
Entre ERP et GMAO, la guerre est-elle déclarée ? Alors que
les logiciels de gestion de la maintenance par ordinateur ne
cessent d’évoluer vers la mobilité et les passerelles entre les
différents systèmes d’informations de l’entreprise, l’ERP se
dote progressivement de fonctionnalités dédiées aux métiers
de la maintenance. Au point de remplacer la GMAO ? Rien n’est
moins sûr mais dans les entreprises, la culture penchant pour
l’un ou l’autre système a la vie dure.
Focus : quand la lubrification
vire au « 4.0 » p. 44
Face à un problème aussi vieux que mécanique, les
responsables maintenance doivent aujourd’hui encore justifier
des investissements réalisés dans le graissage de qualité mais
également dans des solutions qui permettent désormais de
lubrifier où il faut et surtout quand il faut. Avec pour résultats une
réduction drastique des pannes et des casses – et donc des coûts
de maintenance – mais également une diminution de la fréquence
de graissage et donc des arrêts et des quantités de lubrifiants.
ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 5

ACTUALITÉS
EN BREF
L’INRS éclaire sur le
nouveau règlement
machines machines
Le nouveau Règlement européen
2023/1230 relatif aux machines a été
publié au Journal officiel de l’Union
européenne (JOUE) du 29 juin 2023.
Celui-ci abroge la directive machines
2006/42/CE de 2006 et sera applicable
dans sa globalité en janvier 2027.
Pour en savoir plus sur son impact
sur la prévention des risques liés
aux machines, qu’il s’agisse des
concepteurs, loueurs, distributeurs
et des utilisateurs, l’INRS se tient
à disposition pour informer des
évolutions à venir. ●
Forterro s’étend en
France et perce le marché
espagnol avec l’acquisition
d’Abas BS
Forterro, leader européen des
solutions logicielles spécialisées
pour les petites et moyennes
entreprises industrielles, annonce
sa récente acquisition d’Abas
Business Solutions (Abas BS), un des
principaux revendeurs du produit
de Forterro, Abas ERP. Ce rachat
stratégique renforce l’engagement de
Forterro en faveur de la croissance
et de l’innovation dans le secteur du
logiciel. ●
VIF fait l’acquisition de
Dataswati, une start-up
spécialisée dans l’IA
Vif a racheté la start-up Dataswati
(créée en 2016 à Massy par Aurélien
Verleyen) dont l’ambition était déjà
d’améliorer la performance de
production des industries de process
dans un contexte d’adaptation au
dérèglement climatique. Composée
désormais de six personnes,
l’entreprise propose PowerOP,
une plateforme SaaS conçue pour
améliorer les performances des lignes
de production agroalimentaires en
mettant l’intelligence artificielle au
service des procédés industriels.. ●
ÉVÉNEMENT
Maintenance des matériels : Eva
Van Loon décroche la médaille
d’excellence aux WorldSkills !
C’est avec une magnifique médaille d’Excellence qu’Eva Van Loon,
candidate française en Maintenance des matériels / Heavy vehicle
technology, a clôturé la 46e édition de la compétition des métiers à
l’occasion des EuroSkills de Gdansk en Pologne !
L’aventure WorldSkills d’Eva
débute en septembre 2020 avec
la victoire de la jeune femme aux
sélections régionales Maintenance des
matériels Centre-Val de Loire, avant
de se poursuivre fin juin 2021 avec
la première phase de la finale nationale
au lycée Gustave Eiffel de Gannat
(Alliers) puis en janvier 2022 lors de
la deuxième phase de cette finale à
Lyon-Eurexpo à l’issu de laquelle Eva
monte avec la médaille de bronze sur
la troisième marche du podium Maintenance
des matériels.
Rappelons que cette
édition de la compétition
des métiers
WorldSkills a fortement
été perturbée
par la pandémie et la
situation géopolitique
qui en ont impacté
toutes les phases,
jusqu’au déplacement
pour cause de guerre
de la finale européenne
qui devait se tenir à
Saint-Pétersbourg
et s’est finalement
déroulée à Gdansk
en Pologne du 6 au 8
septembre derniers.
L’Association des
syndicats de la distribution
et de la maintenance
des matériels
(ASDM), partenaire institutionnel de
WorldSkills France pour les métiers
de la Maintenance des matériels, a
suivi et soutenu Eva tout au long de
son parcours ; l’ASDM souhaite à la
jeune femme une belle poursuite de
son aventure professionnelle et de sa
carrière au sein du groupe Cloué où
elle est assistante technique et responsable
formation.
EN SAVOIR PLUS > www.asdm.fr
6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

Pour des plans
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l'exploitation des plans de prévention, offrant un gain
de temps appréciable pour tous les contributeurs et
réduisant la paperasserie.
Améliorez la performance collective
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l’Entreprise Utilisatrice (EU) et les Entreprises
Extérieures (EE) et permet une meilleure gestion des
habilitations.
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Accélérez le circuit de validation
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le circuit de validation, conformément aux normes eIDAS
et RGPD.
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prévention plus dynamiques et participatives via la
création, modification et diffusion rapide des avenants.
Assurez la conformité juridique
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de sécurité, notamment en termes d'analyse des risques
et de traçabilité des actions.

ACTUALITÉS
RENDEZ-VOUS
EN BREF
Le Club MES organise un premier événement
digital de grande envergure le 11 avril 2024
Entre deux tables rondes et un retour d’expérience 100 % industriel, le Club MES, qui signe son grand retour
dans l’organisation de rendez-vous professionnels, ne va pas lésiner sur les moyens. Organisée en partenariat
avec Production Maintenance, cette demi-journée (la première de l’année) sera ouverte à tous, industriels comme
institutionnels, tant aux profils IT et production qu’aux techniciens et responsables maintenance.
Si l’année 2023 a été marquée par l’absence
d’un rassemblement physique
(anciennement « Assises du MES
», rebaptisées ensuite « Expériences
MES ») pour préparer un rendez-vous
« physique » plus ambitieux en 2024,
cette année à venir s’annonce à l’inverse
particulièrement riche en événements
qui se veulent plus ouverts et
rassembleurs sur ce qui constitue le
cœur organisationnel digital de production,
à l’image d’un chef d’orchestre.
En annonçant plusieurs journées de
conférences et de tables rondes (en ligne),
mais aussi la présence physique d’un village « Expériences MES » le 4 juin prochain
au cœur d’un nouveau format
Industry Time 1 , le Club MES n’aura finalement reculé que pour mieux sauter. « Le
Club MES sera au cœur d’Industrie Time, organisé avec son partenaire historique
Premium Contact, et ses membres seront naturellement présents sous forme de
villages sur les salons d’envergure tels que Global Industrie Paris et le CFIA Rennes
», ajoute son président Stéphane Crépet.
1 A l’image d’Energy Time, Industry Time réunira pour la première fois une centaine d’industriels avec
des stands uniformisés basés exclusivement sur de la démonstration concrète d’outils, solutions, méthodes
à la Cité Internationale de Lyon, le 4 juin prochain à la Cité Internationale de Lyon. À l’occasion de cet événement,
le Club MES y organisera Expériences MES assorti de nombreuses démonstrations avec une salle
dédiée, au cœur d’un événement plus global principalement constitué de solutions autour du Manufacturing
Execution System, l’élément central et fédérateur. Plus de 500 visiteurs y sont attendus.
8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

FAVORISER LES ÉCHANGES ET LES INTERACTIONS
ENTRE LES ACTEURS DU MES, MAIS AUSSI LES
RETOURS D’EXPÉRIENCE
Première journée programmée : le jeudi 11 avril 2024, aprèsmidi,
en distanciel. Si l’heure et les noms des intervenants sont
encore à définir, le programme lui, est déjà sur pieds et s’articulera
durant trois heures et en quatre temps. Après une présentation
du Club MES, de ses actions et de ses objectifs, une
première table ronde (animée par la rédaction de Production
Maintenance) réunira durant environ trois quart-d’heure des
industriels et des spécialistes du MES. Elle sera suivie d’un
retour d’expérience dans l’utilisation d’un MES par plusieurs
industriels de tailles et de domaines différents, avant la tenue
d’une nouvelle table ronde, également animée par le magazine
Production Maintenance.
« Organisé sous un format original et convivial, cet événement est
absolument inédit dans l’histoire du Club MES, de ses adhérents
et de tout utilisateur (ou potentiel utilisateur) de MES, poursuit
Stéphane Crépet. Notre objectif est avant tout de favoriser les
échanges et les interactions entre les acteurs du MES – et pas
uniquement au sein du Club mais avec les nombreux industriels
invités –, d’organiser des débats autour du MES et de son
utilisation afin de recueillir de précieux retours d’expérience »
Ouvert à tous, cet événement digital s’adresse à l’ensemble des
industriels, utilisateurs ou non de MES, personnel de production
ou de maintenance, Stéphane Crepet ne manquant pas de
préciser que « la maintenance étant l’un des points forts du MES
». Enfin, notons que deux autres nouvelles journées digitales
seront organisées durant l’année 2024, en complément d’Industrie
Time, soit un événement par trimestre.
Olivier Guillon
Acoem AT-400
UNE PRÉCISION DOUBLÉE
EN TOUTE CIRCONSTANCE
Capteurs robustes deux axes et polyvalence inégalée
L’alignement de précision encore simplifié
Détecteurs sensibles de position DualXL PSD
7 méthodes de mesure
Interface d’alignement d’arbre 3D GuideU
Distance de mesure jusqu’à 20 mètres
DUAL SWEEP MULTIPOINT GARANTIE CONNECTIVITE
A VIE
CLOUD
acoem.com

ACTUALITÉS
ÉVÉNEMENT
Le Sepem de retour en Normandie, un territoire riche
en industries
Du 23 au 25 janvier 2024, le Sepem Industries ouvrira l’année des salons
industriels à Rouen avec une nouvelle édition normande. Profondément
marqué par une forte diversité d’industries – pharmaceutique, énergie,
agroalimentaire, automobile
ou encore aéronautique –, ce territoire
riche d’entreprises (donneurs
d’ordres et sous-traitants) l’est aussi
par la présence de pôles de compétitivité
majeurs tels que NextMove
pour la mobilité et NAE pour l’aérospatiale.
Aussi, organisées et animées par la
revue Production Maintenance, en
partenariat avec l’Afim et le Cetim,
de nombreuses conférences et tables
rondes porteront sur différents
sujets de préoccupation des techniciens
et responsables de production
et de maintenance, comme l’illustre
le programme ci-dessous. ●
Pierre Weber
PROGRAMME DES CONFÉRENCES
Mardi 23 janvier
9h45 : Présentation de l’Afim pour la région Normandie avec Frédéric
Lemeille
10h-10h30 : Maintenance 4.0 (SDT International)
10h30 : Mettre en œuvre des technologies pour la maintenance prévisionnelle
(Altrad-Endel)
11h : Comment le groupe Oril Industrie a déployé des outils numériques
et de mobilité pour ses opérations de maintenance ? (Oril Industrie)
11h30 : Les sous-traitants normands : moteurs de l’industrie française
(Pascal Esnouf de Sotraban)
14h-14h30 : Présentation de la cybersécurité industrielle (Cap Tronic)
14h30-15h15 : Intervention d’un industriel sur sa politique de cybersécurité
15h15-15h45 : Intervention d’AD Normandie sur la politique régionale
(AD Normandie).
15h45-16h30 : Table ronde : « Relever les défis de l’industrie 4.0 en matière
de cybersécurité : Surmonter les systèmes hérités et l’hyperconnectivité »
- Orange Cyberdefense, Nozomi et TXOne.
Mercredi 24 janvier
10h-10h30 : L’hyper-agilité industrielle au service d’un mandat humanitaire
chaotique (Nutriset)
10h30-11h : La conduite du changement, axe stratégique pour se transformer
(Schneider Electric)
11h-11h30 : Travail en réseau collaboratif d’entreprises pour innover.
(Toshiba)
11h30 : « Fenêtre sur… » avec le Cetim - éclairage sur un cas d’application
sur la digitalisation industriel
14h-15h : Table ronde sur l’efficacité énergétique et la décarbonation
des usines en Normandie
15h-15h30 : La décarbonation du point de vue de l’industriel (Cetim)
15h30 -16h : Mesure et réduction des consommations (Green Systèmes
et Cap’Tronic)
16h-16h30 : De la biodiversité à la décarbonation de l’usine. (CPM
Industries)
16h30-17h : Mettre en œuvre une démarche d’efficacité énergétique et
de décarbonation ? (Serbe)
Jeudi 25 janvier
10h-10h30 : Attractivité de l’industrie en région Normandie (Rouen
Normandy Invest)
10H30-11H30 : table ronde sur la marque employeur avec l’AD
Normandie
11h-11h30 : thème à définir
11h30-12h30 : Table ronde sur la féminisation des métiers de l’industrie
avec le pôle NextMove
10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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TECHNOLOGIES
ENTRETIEN CROISÉ
Économie d’énergie et
décarbonation : la technologie
oui, mais pas sans l’humain !
Dans cet entretien croisé, Benjamin Ozanne, Facilities Manager chez Aptar Pharma, et Mathieu Naudin,
directeur associé de Meliae Consulting (filiale du groupe Citwell), partagent leurs perspectives sur les
meilleures pratiques à adopter pour réduire la consommation d’énergie au sein d’un site industriel. Ils
soulignent que, bien que l’efficacité énergétique nécessite des investissements technologiques et leviers
techniques, le facteur humain est essentiel pour mener à bien ce processus de transition.
MATHIEU NAUDIN, QUELLE
FONCTION EXERCEZ-VOUS ET QUELS
SONT LES DOMAINES D’ACTION DE
MELIAE CONSULTING ?
MONSIEUR OZANNE, QUELLES SONT LES ACTIVITÉS
D’APTAR PHARMA ET QUEL POSTE OCCUPEZ-VOUS ?
Aptar Group (14 000 salariés sur 50 sites industriels)
se compose de trois entités : Aptar Beauty, Aptar
Closures et Aptar Pharma ; cette dernière produit
des systèmes de distribution ainsi que des solutions de scellage,
et fabrique des composants d’emballage primaire en élastomère.
Les produits de la société comprennent des bouchons
pour les perfusions, les antibiotiques, la lyophilisation et les
flacons de diagnostic. Chez Aptar Pharma, je suis responsable
des moyens généraux au sein du campus Aptar Vaudreuil
Val-de-Reuil. J’y ai en charge les utilités, la maintenance, la
sûreté et l’efficacité énergétique.
Site normand Aptar
du Vaudreuil, dans l’Eure
Je suis directeur associé chez Meliae
Consulting en charge de la pratique
design industriel. Meliae Consulting
appartient au groupe Citwell (115 salariés
et plus de 500 clients) et exerce cinq
activités : la conception de schéma
directeur industriel, le démarrage de
ligne de production, le contrôle de
gestion, l’accompagnement de projets
complexes et l’engagement en matière
d’efficacité énergétique. La raison d’être
de notre entreprise et de vouloir repenser
l’industrie à travers une stratégie à
impact positif dont la transition écologique
et énergétique (TEE) fait partie.
SUR LA QUESTION DE LA
PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE,
QUELS SONT LES LEVIERS À
ACTIONNER ?
La performance énergétique est une
réelle opportunité pour les industries,
dans la recherche d’excellence opérationnelle
des organisations et de dynamique
collective pour répondre aux
enjeux sociétaux et environnementaux.
La TEE n’est pas seulement une
question d’investissement dans de
12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

LUBRIFICATION ET
SURVEILLANCE DE
GRAISSAGE
Lubrification
optimale
Empêcher le mélange des graisses incompatibles
Indiquer le bon équipement grâce aux instructions à l’écran
Aider à la gestion du planning de lubrification
Connaître l’état de la graisse et du roulement
Indiquer la bonne quantité de graisse à mettre
Éviter le sur ou sous graissage.
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démarche qui nous a permis de réduire de 30 % notre facture
d’énergie et de valoriser plus de 99 % de nos déchets. Enfin,
cette année, le site de Vaudreuil a obtenu la labellisation Vitrine
Industrie du futur, récompensant ses engagements en matière
de performance énergétique.
QUELS MOYENS AVEZ-VOUS MIS EN ŒUVRE POUR
RÉDUIRE VOTRE CONSOMMATION D’ÉNERGIE ?
Atelier de production
chez Aptar Pharma
nouveaux équipements. La culture et la gestion du changement
demeurent des éléments essentiels dans le processus
de transformation énergétique au sein des industries.
Nous avons identifié quatre grands piliers : un modèle organisationnel
cohérent avec la stratégie, l’optimisation des flux
optimisés et des processus formalisés pour éviter la non-valeur
ajoutée et les gaspillages, des outils SI et de la donnée
ainsi qu’un système de pilotage opérationnel de la performance
reposant sur des indicateurs – véritable courroie de
transmission permettant de structurer l’analyse de la performance.
Et ce sont précisément ces leviers qu’Aptar a enclenché pour
son plan de décarbonation la fourniture en énergies vertes,
l’optimisation de l’efficacité énergétique, son suivi, et une
dynamique d’échanges et de coordination avec les différents
partenaires.
MONSIEUR OZANNE, QUE REPRÉSENTE L’EFFICACITÉ
ÉNERGÉTIQUE POUR APTAR PHARMA ?
Chez Aptar, la démarche a été progressive et s’est faite en trois
étapes. Dès 2008, nous avons certifié HSE (haute qualité environnementale)
notre quatrième unité de production sur le site
de Vaudreuil via une gestion centralisée de l’éclairage et un
système de récupération de calories sur les groupes froids afin
de le rendre autonome l’hiver. Puis an 2012, la Taxe Carbone
nous a incité à convertir notre fourniture d’énergie. D’origine
nucléaire, nous sommes passé à une énergie issue des
barrages hydrauliques, faisant de Vaudreuil le premier site
industriel en France à fonctionner à 100 % avec de l’énergie
verte ! Nous avons alors réduit notre facteur d’émission de 90
% et émis 1 400 tonnes de CO2 en moins. Aujourd’hui, l’ensemble
des sites français et 90 % des usines du groupe fonctionnent
à partir d’énergies vertes.
Enfin, en 2015, nous avons décidé de nous conformer à
la norme ISO 50001 et le management des énergies, une
Benjamin Ozanne
La récupération de calories extraites des groupes froids nous
a permis d’économiser près de 30 % de notre consommation
de gaz. Aussi, la gestion automatique des compresseurs et
des groupes froids a fait en sorte que les machines s’ajustent
aux besoins de la production, réduisant notre consommation
d’électricité, surtout en été. Nous avons également identifié
les fuites d’air comprimé et les déperditions de chaleur à
l’aide d’un drone, puis déployé l’éclairage LED partout sur le
site même dans les bureaux de façon à sensibiliser et impliquer
toutes les équipes.
Nous avons mis en place des outils de captage des mesures sur
les process et sur les outils de production. Ainsi, nous déployé
massivement une quantité phénoménale de compteurs et de
capteurs. À ce jour, nous disposons d’environ 18 000 points
de mesure (capteurs électriques, de gaz et d’eau, sondes de
température, de pressions différentielles et de comptage particulaires),
installés de façon à pouvoir monitorer en temps
réel notre consommation et notre performance… et auxquels
sont associés 4 000 points d’alerte en cas de dépassement, de
panne ou d’arrêt. Au total, nous effectuons quotidiennement
1 800 points de contrôle sur l’ensemble de nos équipements.
D’origine nucléaire,
Aptar est passé à une énergie issue des barrages hydrauliques
14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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d’Aptar Pharma
QUELS EN ONT ÉTÉ LES RÉSULTATS ?
Benjamin Ozanne
Toutes ces informations remontent dans un système de gestion
technique du bâtiment (GTB). C’est essentiel pour nous car le
site de grandit en permanence ; grâce à ces outils de mesure,
nous consommons autant (voire un peu moins) d’énergie
aujourd’hui qu’en 2013 – soit près de 40 gigawatts (GW) d’électricité
par an – alors que nous produisions il y a dix ans 2,5
milliards de composants contre 4 milliards aujourd’hui. Et
nous commençons à diminuer notre consommation chaque
année. Finalement, pas moins de 16 GW ont été économisés
(soit une baisse de 28%), l’équivalent de 3 200 foyers.
SUR LE PLAN DU MANAGEMENT, QUELLE PLACE
OCCUPE L’HUMAIN DANS LA RÉUSSITE D’UNE
DÉMARCHE D’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ?
Mathieu Naudin
L’humain et l’organisation sont au cœur de la réussite d’un
projet de TEE, et sans une réelle prise de conscience de leur
importance, cette démarche est vouée à l’échec. Les process
et la R&D vont aider à améliorer les performances, comme
c’est le cas chez Tereos ou encore Arcelor qui développe
actuellement respectivement des processus de production
de sucre sans eau et de traitement du minerai de fer sans
charbon Les utilités, par exemple, l’isolation thermique d’un
bâtiment, l’installation de chaudière ou de pompes basses
consommation ou de systèmes de cogénération, l’éclairage
sont également fondamentaux… Mais selon nous, le troisième
levier – l’humain – est le plus important car sans
une réelle prise de conscience, cette démarche est vouée
à l’échec.
COMMENT S’Y PRENDRE HUMAINEMENT ?
Mathieu Naudin
Il est nécessaire d’adapter l’organisation en cohérence avec la stratégie
définie : définir les rôles et missions de chacun. Il est nécessaire
de présenter très tôt, en amont du projet, une feuille de route
claire pour apporter un maximum de compréhension et mettre en
œuvre Les actions. Meliae accompagne les équipes dans ce changement
organisationnel puis jusqu’au pilotage de la machine avec
l’intégration des capteurs et autres outils de mesure, y compris sur
l’outil de production existant. Au final, c’est le système de pilotage
qui va impulser la dynamique. Il revient ainsi au manager de terrain
d’incarner cette dynamique ; d’ailleurs, chez Meliae, nous formons
ces managers pour une meilleure gestion des compétences et de la
polyvalence. Enfin, comme chez Aptar, il est important de motiver
les salariés par le résultat, avec des moyens visuels et des indicateurs
clairs selon chaque métier ou service.
CHEZ APTAR, QUELLES ACTIONS AVEZ-VOUS MENÉ
POUR IMPLIQUER LES ÉQUIPES DANS CE PROJET ?
Benjamin Ozanne
La question de l’efficacité énergétique ne se limite pas aux services
techniques. Dans tous les services, il a fallu sensibiliser les personnes
en leur expliquant que chacun, à son poste, avait la capacité d’agir à
son niveau et au quotidien. Nous avons également créé des sessions
de training sous forme de jeu vidéo avec la représentation de l’espace
de travail en 3D permettant d’identifier les postes de consommation
afin d’y mener les actions nécessaires. Nous mettons en place
avec les équipes de rituels de de sécurité environnement et énergie
et nous communiquons régulièrement sur les actions mises
en place à nos collaborateurs. Dans tous les cas, il faut adapter son
discours avec des chiffres concrets. ●
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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proposées incluant les phases d’audit et
de réflexion sur les schémas directeurs
de nos industriels, les financements des
solutions et une vision sur la stratégie
bas carbone à adopter.
INTERVIEW
Fabien Escrihuela
Après plusieurs années
passées chez Engie, Fabien
Escrihuela dirige depuis fin
2018 l’activité Maintenance au
sein du groupe Snef
Performance
énergétique et
décarbonation : un
enjeu de taille pour
l’industrie et le tertiaire
Directeur de Snef Maintenance, Fabien Escrihuela revient sur
l’évolution concomitante de la demande de ses clients en matière
d’économies d’énergies et de décarbonation, et l’offre de l’entreprise
dans le domaine purement industriel que tertiaire.
DEPUIS COMBIEN DE TEMPS SNEF ET SES CLIENTS INDUSTRIELS
SONT-ILS CONCERNÉS PAR CETTE QUESTION DE LA DÉCARBONATION ?
Le groupe Snef a toujours œuvré dans l’activité de la gestion de l’énergie et de
la décarbonation, par son activité historique dans les métiers techniques sur le
secteur tertiaire et industriel. Nous avons vu les demandes de nos clients évoluer
depuis plus de cinq ans, s’orienter vers la sobriété énergétique et la décarbonation
et, dernièrement, se généraliser vers un accompagnement global des solutions
Notre connaissance du secteur industriel
nous permet d’identifier les
freins et les leviers à sa transition et de
proposer une stratégie et des mesures
concrètes pour atteindre sa neutralité
carbone. Nous avons évolué sur
nos services ces dix dernières années
pour adopter une approche globale,
systémique et cohérente du point de
vue de la technique, et des flux économiques.
Nous nous sommes intéressés
aux vraies ressources rares : l’approvisionnement
et les compétences, l’emploi
et la formation étant au cœur du
dispositif.
QUELS EN SONT LES ENJEUX
POUR LES INDUSTRIELS ?
Après des années de déclin relatif
durant lesquelles l’industrie a vu
passer son poids dans l’économie d’un
quart à un peu plus de 10 % du PIB
et de l’emploi, la crise du Covid-19 a
ouvert les yeux du public sur l’importance
de l’industrie. À la fois colonne
vertébrale et secteur à part entière, l’enjeu
de l’industrie est double. Celle-ci
doit permettre aux autres secteurs de
se transformer – en produisant les
biens et infrastructures dont ils ont
besoin pour décarboner leurs activités
– tout en assurant que cette production
devienne elle-même décarbonée et
presque totalement indépendante des
intrants fossiles. C’est un vrai challenge
à relever, quand on sait que les trajectoires
nationales d’émissions de gaz à
effet de serre sont encore en consultation
publique.
La performance énergétique et la
décarbonation représentent aussi un
enjeu dans le secteur tertiaire. Nos
ressources, et plus particulièrement
nos « energy managers » dans les diffé-
18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

TECHNOLOGIES
rentes filiales, prennent part à cette transformation et tous les
métiers opérés dans le groupe offrent des solutions à nos clients
industriels et tertiaires : accompagnement à la sobriété énergétique
avec sensibilisation et pitch climat, audit et préconisation
pour des schémas directeurs bas carbone, études et conception,
équipements à haute performance énergétique, supervision et
gestion de la data avec mise en place d’IoT et GTB/GTC, exploitation
maintenance avec nos contrats de performance énergétique
et environnemental, énergies renouvelables (solaire en
autoconsommation avec possible revente du surplus, biomasse,
éolien, hydrogène).
SUR QUELLES RÉGLEMENTATIONS REPOSENT LES
QUESTIONS DE DÉCARBONATION ?
Le secteur tertiaire comme le secteur industriel sont soumis
à une règlementation de plus en plus contraignante concernant
les réductions de consommations énergétiques et les émissions
de carbone : décret tertiaire, loi d’accélération des ENR,
décret Bacs ou encore plan de sobriété énergétique... La situation
géopolitique avec l’augmentation du prix de l’énergie et les
risques d’approvisionnements en énergie ont accéléré la prise
de conscience sur ces enjeux.
QUELS GAINS EN TIRER ?
Quand nous mettons en œuvre des solutions chez nos clients,
nous mesurons et vérifions la performance de nos solutions,
nous nous engageons sur ces objectifs et combinons nos travaux
sur la performance énergétique et de décarbonation. Nous obtenons
ainsi des résultats compris entre 20 et 40% de réduction. ●
La fiabilité des pièces en rétro-ingénierie
est-elle la même que celle des pièces
d’origine constructeur?
Cette question que vous vous posez lorsque vous devez faire
reconstruire une pièce qui n’est plus disponible est tout à faire
légitime.
Chez KSB, la qualité est notre priorité : lorsque vous nous
confiez la reconstruction de composants de pompes, de robinets
ou de toute machine, nos exigences sont les mêmes que lorsque
nous fabriquons du matériel neuf.
Et parfois au-delà, puisque nous pouvons également proposer
l’optimisation des pièces en rétro-ingénierie
(ou reverse-engineering) pour atteindre les critères de
performance requis pour votre installation.
Rétro-ingénierie + optimisation = disponibilité de vos actifs
anciens et efficacité de vos process actuels … à un coût
maitrisé.
Fabricant de pompes et de robinetterie depuis plus de 150 ans,
faire évoluer votre parc installé est dans notre ADN.
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Propos recueillis par Olivier Guillon
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı19

TECHNOLOGIES
SERVICES
Une solution pour améliorer
le TCO du parc installé de
systèmes de pompage
Le coût total de possession (TCO) est l’un des critères appliqués par les exploitants lorsqu’ils font leurs choix
techniques et financiers. Or, les systèmes de pompage possèdent un haut potentiel d’économies agissant
directement sur le TCO.
LE CAS CONCRET DE L’UNITÉ DE
VALORISATION ÉNERGÉTIQUE (UVE)
DES DÉCHETS DE LA VILLE DE NICE
©KSB
Le TCO est un indicateur incontournable des acteurs de
l’eau, puisque ses composantes économiques et environnementales
(gestion rigoureuse des ressources) sont
au cœur de leurs préoccupations. En effet, 10% de l’énergie
électrique consommée dans le monde est utilisée pour faire
tourner des pompes. D’où la nécessité de plus en plus urgente
de faire baisser leur consommation énergétique. Cependant,
les acteurs de l’eau accordent également une grande importance
à la fiabilité des produits, l’exploitation des données
ainsi que la réparabilité et la maintenabilité des pompes :
autant de sujets qui méritent un accompagnement de qualité
de la part de leurs fournisseurs.
En tant que fabricant leader dans le domaine des pompes et
de la robinetterie industrielle, offrant une gamme complète
d’activités de service (mise en service, maintenance, réparation...),
KSB France propose des solutions pour optimiser le
TCO. Les équipes KSB SupremeServ identifient et évaluent
les solutions les plus adéquates ; elles ont également la possibilité
de les mettre en œuvre de manière efficace et appropriée,
et le cas échéant de former le personnel de l’entreprise
chargé d’exploiter et de la maintenance préventive.
L’exemple de l’UVE des déchets de Nice illustre
la manière dont KSB, grâce à une étude globale
de la fonction de pompage de l’installation de
transfert de condensats, est parvenue à réduire
le TCO de l’installation en optimisant le fonctionnement
et la consommation énergétique.
En matière d’optimisation hydraulique, les trois
pompes KSB Etanorm de taille 80-400 avec un
débit de 43 m3/h pour une HMT de 40 m ont
été remplacées par trois pompes KSB Etanorm
de taille 40-250, sélectionnées pour le besoin
réel et positionnées sur le point de meilleur
rendement, avec un débit de 30 m3/h pour une
HMT de 19 m. Les gains énergétiques obtenus
atteignent 23%.
Du côté de l’optimisation électrique cette fois, les
trois moteurs 13 kW ont été remplacés par trois
moteurs synchrones à réluctance KSB SuPremE
4 kW à haut rendement IE5. Les gains énergétiques
obtenus sont de 10%. Enfin, la régulation
par laminage a quant à elle été remplacée par
une armoire de variation de vitesse. Les gains
énergétiques obtenus s’élèvent à 48%. Notons
enfin que les kWh économisés sont directement
convertibles en tonnes de CO2 éq. non émises
dans l’atmosphère. ●
Pierre Weber
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

TECHNOLOGIES
SOLUTION
Une mesure
plus précise
de l’air
comprimé
pour
davantage
d’économies
d’énergie
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UN SERVICE CLÉ EN MAIN
DU TRANSFERT À LA NUMÉRISATION
DU DÉPANNAGE AU RETROFIT COMPLET
INTERVENTION FRANCE EUROPE MONDE
RENOVATION
RECONSTRUCTION
S’inscrivant dans une démarche d’efficacité énergétique,
le compteur d’air comprimé SDG d’ifm
apporte à l’utilisateur, grâce aux capteurs supplémentaires
intégrés, la possibilité de voir en un coup
d’oeil quatre valeurs process : débit, pression, température
et consommation totale. Celui-ci dispose ainsi
d’un accès à des informations importantes dans le
cadre d’une analyse sur l’efficacité énergétique de son
système. Avec une large gamme de capteurs inline
précis de DN8 à DN250, ifm couvre de nombreuses
La surveillance précise du débit permet la détection des
fuites, ce qui amène des économies d’énergie. En outre,
la répétabilité élevée de l’appareil permet d’instrumenter
les différentes chaînes de production et ainsi imputer
avec exactitude les coûts de l’air comprimé et optimiser
les performances de production.
TRANSFERT
NUMERISATION
GEOMETRIE / GRATTAGE
W W W . A M O T E P . F R
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı21

MAINTENANCE EN PRODUCTION
MÉTHODES
Didier Chapuis
Président délégué de
l’Association française des
ingénieurs et responsables
maintenance (Afim) pour la
région Rhône-Alpes
Comment obtenir la bonne
pièce de rechange au bon
moment ?
Une bonne gestion des stocks des pièces de rechanges et sousensembles,
des outillages, des EPI et EPC, des moyens d’accès et
des consommables est un facteur de performance indéniable en
maintenance, comme l’explique dans cet article Didier Chapuis, délégué
régional d’Afim pour la région Rhône-Alpes.
Qui ne s’est pas déjà trouvé un jour bloqué dans une intervention par :
• manque de la bonne référence de contacteur ou de courroie ?
• l’impossibilité de retrouver dans les étagères et casiers l’axe de la tête d’usinage
de la commande numérique pourtant mentionnée comme présente dans le
dernier inventaire ?
• la perception en stock d’un moteur se montant finalement sur une autre installation
que celle sur laquelle on intervient ?
• une quantité insuffisante de lubrifiant
pour finir la vidange à faire ?
• une pièce dépréciée par le temps
(oxydation, fermentation…) ?
• des pièces dégradées par les modalités
de stockage (rayures, casses…) et donc
inutilisables en production ?
• la présence d’un outillage électroportatif
collectif bien rangé à sa place, mais
en panne et donc non utilisable ?
Pour éviter d’être confronté à ces désagréments,
il existe plusieurs solutions
en matière de gestion des stocks. Déjà,
les fondamentaux d’une bonne gestion
de stock seraient :
• de définir les objets à maintenir en
stock en fonction de la criticité de leurs
usages
• d’identifier et nommer fonctionnellement
de façon unique avec les caractéristiques
techniques et commerciales
des objets et matières gérées en stock
sur le moyen de traçage pour éviter les
doublons
• de repérer leurs différents points
d’usages, notamment si standardisés
• de décider de la fréquence à laquelle
ils seraient consommés (seuil de réapprovisionnement
selon délais d’achats
et délais de livraison et délais de mise
en stock avant usage possible)
• d’identifier les équivalences des autres
objets (ou matière) parfaitement équivalents
• de définir leurs modalités matérielles
de stockage (LIFO/FIFO, classement
par encombrement, par gestion
des risques chimiques, par fréquence
d’usage ou type d’usage…)
• de définir la taille et le type de magasinage
à organiser, ainsi que la nécessité
d’avoir ou pas un magasinier avec
ses missions et son temps de présence
effectif
• de vérifier les coûts de possession
en stock (quantité et valeur à stocker
sur un plan financier, durée et modalités
dépréciation, modalités d’achat et
approvisionnement, modalités de stockage…)
pour valider ou pas la stratégie
de stockage
22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

• de définir les modalités des entrées/
sorties des objets et matières (qui fait
l’enregistrement des entrées/sorties sur
le moyen de gestion/traçage, qui range
au bon emplacement, qui gère les écarts
de livraisons et les garanties ? etc.)
• d’établir les règles de sorties des stocks
(en urgence, en HOJO, sur réservation,
LIFO/FIFO ? etc.)
• de réaliser les inventaires (à quelle
fréquence, par qui, avec quel moyen
de traçage des stocks inventoriés, qui
valorise les écarts et la possession des
stocks ? etc.)
• de standardiser le plus possible les
objets et matières stockés (à chaque
achat, par campagne…)
• d’éliminer les objets et matières n’ayant
plus d’usage (pièces n’ayant plus de
destination, pièces dépréciées, pièces
en doublon…)
• définir les modalités des affectations et
usages des objets et matières là où elles
sont censées être consommées.
UNE PLACE POUR CHAQUE CHOSE
ET CHAQUE CHOSE À SA PLACE
Il y a quelques règles qui permettent
d’établir les stratégies de stockages pour
les activités de maintenance, mais l’une
des plus importantes est « Une place
pour chaque chose» et « chaque chose
à sa place ». Pour ranger et pour retrouver
un objet dans un stock, cette règle est
primordiale à la conception du magasin.
Ensuite, la règle la plus importante,
c’est la discipline de tous les utilisateurs
à respecter cette règle. Il est interdit de
mettre ou de remettre en stock un objet
à une place qui n’est pas la sienne.
l’emplacement de l’objet dans le magasin sous forme par exemple : allée, étage,
casier ou emplacement. Il sera donc aisé de le percevoir ou de l’y ranger.
• Avec la mise en place d’un QR-Code sur l’emplacement, il va être alors
aisé de tracer l’entrée ou la sortie de l’objet par un scan avec votre téléphone
mobile en indiquant juste à la GMAO la quantité concernée par
le mouvement d’E/S et sa destination en cas de sortie, le responsable du
mouvement étant automatiquement identifié par son login téléphone
dans la GMAO.
• Avec les puces RFID directement apposées sur les objets, au-delà de
tracer les mouvements d’E/S comme avec les QR-Code, on obtient un
inventaire effectif des stocks instantané en scannant le rayon avec un
scanner spécifique RFID. Finies les heures d’inventaire, la GMAO est
à jour instantanément. Autre avantage, les objets mal rangés, pour peu
qu’ils soient correctement identifiés avec la bonne puce RFID à leur
entrée en stock, seront correctement inventoriés, voire signalés comme
n’étant pas rangés à la bonne place. A savoir qu’iI existe aujourd’hui des
solutions automatisées avec drone.
• L’automatisation des stocks avec picking comme dans les entrepôts de
logistique, par exemple, permet de gérer les mouvements des E/S, les inventaires
en temps réel, mais aussi les emplacements qui sont réaffectables en
position et en volume pour de nouveaux objets à stocker.
Il est donc indispensable que les emplacements
du magasin soient parfaitement
identifiés de façon unique et clairement
lisible. Ensuite, l’informatique, les
QR-Codes, le RFID et l’automatisation
peuvent grandement aider à cela dans
le cas de nombreuses références à gérer :
• Pour un petit magasin, avec un tableau
Excel ou le module de gestion des stocks
d’une GMAO, vous trouverez aisément
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı23

MAINTENANCE EN PRODUCTION
Les modalités matérielles de stockages sont importantes
à définir (taille des allées, longueur, largeur et hauteur
des étagères, résistance mécanique selon le poids à stocker,
empoussièrement, température et hygrométrie admissibles,
éclairages des allées en continu à pleine puissance ou
seulement sur présence humaine par rapport aux économies
d’énergies, modalités de livraison, accessibilité rangement
et picking…).
On ne stockera pas des moteurs, des engrenages, des luminaires,
des courroies, des conduits de 3 m, des fers de 6 m,
des m3 de sable de la même façon. Certains stockages seront
sur étagères, d’autres sur des racks, d’autres dans des logements
verticaux ou horizontaux, d’autres seront en suspension,
d’autres dans des fosses ou des bennes…
Les stockages des produits chimiques s’organiseront horizontalement
et verticalement avec des contraintes sécuritaires
drastiques. Les fluides polluants pour l’environnement seront
stockés au-dessus de bacs de rétention. Les produits inflammables
et explosifs seront stockés loin de sources d’ignition
dans un isolement résistant à l’explosion et au feu.
qui en aurait besoin mais qui n’y a pas accès pour les reconnaitre
et les utiliser à bon escient sur son site. Ce travail est
humainement impossible, mais avec l’intelligence artificielle
(IA), il est possible de croiser diverses informations pour
répertorier ses pièces identiques ou d’équivalence notoire.
L’économie faite à l’issue de cet audit des stocks est généralement
largement amortie sur la possession des stocks et
sur l’accès à des pièces de rechange devenues introuvables
sur le marché, alors qu’elles étaient disponibles sur le stock
d’un autre site.
Enfin, notons qu’il peut être parfois judicieux pour certaines
pièces de passer un contrat de mise à disposition sur le stock
du distributeur ou du fabriquant pour ne pas avoir à les
maintenir sur site.
Didier Chapuis (Afim)
didierchapuis@free.fr
Davantage d’informations auprès de l’Afim
© Photo
La gestion de stock peut être déportée et en multisites avec
une gestion plus fine de la possession des stocks, des aléas
d’approvisionnement et de standardisation des pièces de
rechange.
ATOUTS PROMETTEURS DE L’IA
Vous trouverez sur le site de l’Afim (afim.asso.fr) quantité
d’informations et quantité de vidéos sur la Chaîne Maintenance.
L’Afim met en plus à la disposition de ses adhérents
le Guide national de la maintenance. Vous y trouverez les
entreprises en capacité de vous apporter les solutions techniques
et organisationnelles pour vous aider à performer
en maintenance. Vous y trouverez également des solutions
innovantes pour la gestion des stocks dont l’approche « ec@t ».
Dans le cas de stocks multisites, il existe des solutions d’identification
des pièces qui, bien qu’étant parfaitement identiques,
sont identifiées et nommées de façon très différentes
d’un site à l’autre, ce qui rend leur usage impossible pour celui EN SAVOIR PLUS > Cf. article sur la solution ec@t en page 28
24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

Annonce_SEPEM_A4_SALONS_2023_PRODUCTIONMAINTENANCE.pdf 1 07/11/2023 11:20
Le Rendez-vous industriel
des régions
MAINTENANCE EN
TECHNOLOGIES
PRODUCTION
ROUEN
PARC DES EXPOS
23 | 24 | 25
JANV. 2024
SEPEM | NORD-OUEST
ROUEN
5 è ÉDITION
AGENDA
SEPEM Nord-Ouest I ROUEN I 23 > 25 JANV. 2024
SEPEM Est I COLMAR I 04 > 06 JUIN 2024
SEPEM Sud-Ouest I TOULOUSE I 24 > 26 SEPT. 2024
SEPEM Centre-Est I GRENOBLE I 19 > 21 NOV. 2024
SEPEM Nord I DOUAI I 28 > 30 JANV. 2025
SEPEM Sud-Est I MARTIGUES I 03 > 05 JUIN 2025
SEPEM Centre-Ouest I ANGERS I 07 > 09 OCTOBRE 2025
PROCHAINE ÉDITION
SEPEM NORD-OUEST | ROUEN
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votre badge visiteur gratuit
RENSEIGNEMENTS :
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı25

MAINTENANCE EN PRODUCTION
Clément Mélédo
Diplômé de Supméca Toulon – école d’ingénieur en mécanique du groupe
ISAE Supaéro (option mécatronique), Clément Mélédo effectue un stage à
l’usine d’Orléans du Groupe Atlantic puis y passe douze ans à la production,
quatre ans en tant qu’ingénieur process puis deux années comme responsable
atelier montage. Il exerce enfin – six années durant – le poste de responsable
maintenance avant de s’installer à Nantes et créer la société SoSpare.
FOCUS PME
De la gestion des pièces de
rechange à la valorisation des
stocks
Il y a seulement quelques mois, au printemps dernier, Clément Mélédo, un an après avoir quitté son
poste de responsable maintenance chez un industriel orléanais, montait sa propre affaire. Son créneau
? La gestion des pièces de rechange, véritable bête noire des services maintenance, avec une solution
commune permettant à la fois de trouver sa pièce et de valoriser ses stocks. Éclairage.
«
Il y a un manque de solutions d’urgences pour approvisionner les pièces de
rechange pour les machines de production : 80% des stocks de pièces de rechange
dans les services maintenance sont utilisés moins d’une fois par an donc elles
perdent de la valeur alors qu’elles pourraient servir à d’autres usines. Aussi, le transport
en urgence peut coûter plus cher que la pièce. » En tant que responsable maintenance,
Clément Médélo se retrouvait régulièrement face à un problème bien
connu de ses homologues : trouver la pièce pièce manquante le plus vite possible
et réparer la machine pour faire repartir la ligne le plus tôt possible.
C’est là que lui est venue l’idée de créer. SoSpare. Cette société aide les industriels
à trouver des pièces de rechange « rares » (confrontées à l’obsolescence ou à des
délais de livraison importants) en urgence pour leurs machines de production,
mais également à valoriser leurs stocks de pièces de rechange.
Comment SoSpare parvient à rendre ces deux services aux industriels ? « Nous
mutualisons les stocks présents dans les services maintenance des usines françaises,
précise Clément Mélédo. Concrètement, SoSpare achète et revend des pièces de
rechange industrielles entre usines. Nous organisons également le transport (Chronopost,
DHL, Taxi colis) ».
Photo : KASTO
À cela s’ajoutent des activités secondaires
répondant aux demandes des
premiers clients de l’entreprise, qui a
vu le jour en mai dernier, à savoir le
rachat des stocks de matériels électroniques
inutilisés (variateur, automate,
26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MAINTENANCE EN PRODUCTION
IHM…) mais aussi l’organisation de Rencontres Maintenance
entre responsables maintenances d’une même région
(les Pays de la Loire, en l’occurence).
L’objectif est bel et bien de satisfaire les besoins des entreprises
et des fournisseurs souhaitant diminuer leurs stocks
de pièces de rechange car cela représente beaucoup d’argent
et d’espaces immobilisés. D’un autre côté, les entreprises
veulent réduire les temps de panne, or pour diminuer les
temps de panne, il faut pouvoir approvisionner les pièces de
rechange le plus vite possible. Enfin, les entreprises ont besoin
de trouver du matériel électronique – pourtant obsolète –
pour leurs machines anciennes en évitant l’étape du rétrofit,
de les remplacer ou encore de stocker les pièces de rechange
avant qu’elles ne soient plus fabriquées. Or cela se révèle plus
onéreux que remplacer simplement la pièce à l’identique.
À LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION SIMPLE À UTILISER
Pour Clément Mélédo, il est clair que les responsables maintenance
ont besoin de solutions simples pour trouver une pièce
en urgence car ils doivent déjà gérer leurs équipes, analyser la
panne, communiquer à la fois avec la production, la direction
et les sous-traitants, notamment lors de pannes majeures. «
Pendant les six ans que j’ai passés en tant que responsable maintenance,
j’ai vécu plusieurs pannes où nous n’avions pas la pièce
en stock (malgré un volume d’une valeur de plusieurs centaines
de milliers d’euros) et nos fournisseurs n’étaient parfois pas en
mesure de nous en livrer avant plusieurs semaines : soit la pièce
était obsolète (elle n’était plus fabriquée ni stockée), soit le délai
était trop important. Dans ce genre de situation, je contactais
les autres responsables du groupe dans lequel je travaillais ainsi
que d’autres responsables maintenance de la région orléanaise.
Cela me prenait beaucoup de temps mais j’arrivais à débloquer
des situations parfois. Je prêtais également des pièces à d’autres
usines. »
Une perte de temps considérable pour un responsable maintenance.
En outre, « j’avais parfois quelques difficultés à récupérer
la pièce que j’avais prêtée. Il fallait relancer plusieurs fois.
L’entraide entre services maintenance peut être très puissante
mais cela demande beaucoup de temps et d’énergie ». C’est là
que Clément Mélédo s’est dit qu’il y avait un service à proposer
pour simplifier l’entraide et l’amplifier afin qu’elle soit beaucoup
plus puissante en multipliant le nombre d’entreprises.
Interface SoSpare
SoSpare s’adresse principalement aux responsables maintenance
des usines françaises. Ses clients appartiennent aux
secteurs de la métallurgie, l’agroalimentaire, l’électronique
ou l’énergie. Ceux-ci doivent améliorer les temps de dépannage
sans augmenter de façon significative la valeur du stock
de pièces de rechange. Ils doivent également surveiller l’obsolescence
et la disponibilité des pièces qu’ils ne conservent
pas en stock car elles peuvent être disponibles chez les fournisseurs
aujourd’hui mais elles ne seront plus fabriquées d’ici
cinq à dix ans.
SoSpare propose ainsi à ses clients de trouver la pièce qu’ils ne
trouvent pas avec leurs fournisseurs habituels. « Nous trouvons
les pièces dans les stocks des services maintenance partenaires ou
chez des fournisseurs spécialisés et peu connus. SoSpare valorise
les stocks de ses usines partenaires en achetant les pièces recherchées
par nos clients à un prix supérieur au marché pour qu’elles
puissent gagner de l’argent même en recomplétant leur stock. »
QUELQUES CONSEILS PRATIQUES À ADOPTER… ET DES
ÉCUEILS À ÉVITER
Avant tout, il est important d’identifier les pièces de rechange
à avoir en stock avec le service industrialisation et le fabricant
de la machine avant l’arrivée de la machine car on dispose
de moins de temps lors de la phase de mise au point puis
de montée en cadence. Il faut également prendre en compte
le budget consacré aux pièces de rechange dès le cahier des
charges car ce montant peut varier d’un constructeur à l’autre.
Aussi, l’identification des pièces de rechange doit être réalisée
tout au long de la vie de la machine car certaines pièces
deviennent obsolètes et ne sont plus fabriquées (voire plus
stockées ou plus réparables), d’autres font face à des délais
qui augmentent en fonction du contexte sur les matières
premières par exemple.
Enfin, il est important de ne pas s’imaginer que le travail est
terminé une fois la pièce mise en stock. En effet, certaines
pièces doivent être entretenues ou remplacées même si elles
n’ont jamais servi (à l’exemple des matériels électroniques
qui doivent être alimentés périodiquement pour recharger
les condensateurs, ou encore certaines pièces et produits
qui périment surtout si les conditions de stockage ne sont
respectées, comme c’est le cas des cartouches, des joints, des
courroies, des élastomères ou des disques...).
Olivier Guillon (avec Clément Mélédo, de SoSpare)
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı27

MAINTENANCE EN PRODUCTION
SOLUTION
ec@t, cet outil de performance
pour la gestion des stocks qui
doit s’imposer dans l’industrie
Avec plus de 2,5 million d’articles (provenant de 8 500 fournisseurs)
déposés sur cette plateforme opérationnelle depuis début 2016,
ec@t-npmi a permis à ses deux premiers clients, Dalkia et le SIAAP,
d’optimiser la gestion de leurs articles et leurs achats. Précisions sur
cet outil à la fois innovant et performant.
D
éveloppée par l’Afim en 2011 (en tant que lauréate d’un appel à projet du
ministère de l’Économie et des finances), ec@t-npmi se présente ainsi
comme une plateforme communautaire d’échange de données techniques
d’articles industriels reposant sur les quelque 50 000 modèles de description du
système universel eCl@ss développé par l’industrie allemande en coopération
avec de grands industriels français.
un code et une description uniques tout au long de la vie de l’article, de faciliter
leurs recherches d’articles équivalents grâce à la description standardisée et de
bénéficier des services de vérification automatique de conformité aux modèles
des données techniques et documentaires publiées. En outre, ec@t, en tant que
catalogue privé dédié à leurs articles, se révèle être un outil de rationalisation des
descriptifs et de gestion très puissant. Un des premiers utilisateurs s’est aperçu
qu’il utilisait dans ses usines plus de 6 000 types de pompes différents avec un
très grand nombre de doublons ou triplons…
Du côté des fabricants et des « déposeurs » d’articles, la plateforme permet de télécharger
depuis le portail ec@t-npmi.net les modèles de description dont ils ont
besoin sans avoir à les extraire parmi les
50 000 que compte eCl@ss aujourd’hui.
Ils ont également la possibilité de
promouvoir par Internet leurs produits
auprès des prescripteurs (travaux neufs
et maintenance) en France et à l’exportation,
actuellement dans cinq langues.
Enfin, avec ec@t-npmi, les acheteurs
disposent désormais d’un outil de sélection,
comparaison et consultation unique
performant.
Vers toujours plus de
mobilité
Olivier Guillon
L’Afim, en partenariat avec la société nantaise
Productys, éditeur de Solutions de MES également
en charge de la commercialisation d’ec@t,
a intégré l’ensemble des références au sein
de la plateforme avant de les relier avec leur
GMAO Carl Source puis de coupler la partie
stocks avec un MES. Ainsi, les techniciens
de maintenance (tels que ceux de la Société
des eaux de Paris – SIAAP) disposent désormais
sur leur tablette d’un outil de gestion des
stocks capable de communiquer avec ec@t.
Une expérience réussie en matière de mobilité
qui ne manquera pas de séduire d’autres
industriels, petits ou grands…
Photo : Brammer
28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MAINTENANCE EN PRODUCTION
RAYONNAGE
Provost Distribution fête ses 60 ans et veut
renforcer sa position de leader
le spécialiste français du stockage, du rayonnage et de
la manutention, qui célèbre cette année ses 60 ans,
poursuit son développement en soutenant l’innovation.
Ainsi, l’entreprise annonce l’acquisition et la mise
en route depuis novembre d’une nouvelle machine profileuse
sur son site d’Halluin (Nord). Une machine de pointe
qui doit permettre à l’entreprise de produire sa nouvelle
gamme de rayonnage industriel Cantipro 3, de gagner en
compétitivité et de renforcer sa position
de leader du secteur du rayonnage
industriel en France.
La nouvelle profileuse, acquise par
Provost Distribution pour un montant
d’investissement de 3 millions d’euros,
représente la plus grosse ligne
de production de l’entreprise. Elle
lui permet de fabriquer les pièces en
acier nécessaires à la fabrication de sa
nouvelle gamme de rayonnage industriel
Cantipro 3, en petites ou grandes
séries, avec des délais maîtrisés. Grâce
à cette machine, Provost internalise une partie de la
production de sa gamme de cantilever et gagne ainsi en
réactivité, en flexibilité et en compétitivité. L’entreprise
gagne également en qualité. Conçue selon les standards de
l’entreprise, avec un cahier des charges précis élaboré par
les équipes Provost, la machine offre en effet une grande
capacité en matière d’épaisseur et de section du profil, et
promet d’élaborer un produit plus robuste.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı29

MANAGEMENT
© iStock
RETOURS D’EXPÉRIENCE
Quid des atouts de l’ERP
pour la maintenance
industrielle ?
ERP ou GMAO ? Difficile parfois de trancher. Mais dans la transition
numérique des entreprises, force est de constater que bien souvent,
l’occasion fait le larron… En d’autres termes, si les avancées
technologiques rendent certains ERP mieux adaptés que d’autres
aux métiers de la maintenance, la culture de l’entreprise – pro-ERP
ou pro-GMAO – y est pour beaucoup dans le choix de recourir à une
technologie plutôt qu’à une autre.
Lorsqu’on demande à Mohammed Merkachi, responsable de la partie innovation
chez SOA People, un éditeur bruxellois de logiciel ERP, si ERP et GMAO
sont complémentaires, sa réponse est double : « l’ERP est à la fois complémentaire
et remplaçant de la GMAO. Mais ce qui importe d’avoir à l’esprit, c’est que l’ERP
n’est qu’un moyen et pas une fin en soi. L’objectif final demeure le process digitalisé. »
Et selon lui, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, « la majorité des industriels
faisant appel à nous travaillent encore sur des fichiers Excel pour leurs opérations
de maintenance ! » Celui-ci précise également
que beaucoup utilisent un fichier
Excel pour chaque étape, multipliant
ainsi la documentation.
Partenaire de longue date de SAP, SOA
People s’est fait un nom en développant
des fonctionnalités visant à « combler
les trous dans la raquette de l’ERP »,
pour reprendre les mots de Mohammed
Merkachi. « Ces logiciels d’entreprise
sont fondamentalement issus des
choix faits par la direction et destinés
principalement à la finance ou au management.
C’est pourquoi ‘’le terrain’’ subit
souvent des outils peut adaptés à leur
métier et pas du tout pensés pour eux.
C’est pourquoi nous avons développé une
couche qui vient se greffer sur SAP afin
de combler l’écart entre l’ERP et la réalité
du terrain. »
Mais avant de pleinement profiter
des atouts de l’ERP, plusieurs étapes
doivent cependant être franchies. Tout
d’abord, assurer la remontée du flux
d’informations provenant du terrain ;
pour ce faire, privilégier les systèmes
off-line afin de recueillir l’information
lors d’un incident, y compris lorsqu’on
est régulièrement confronté à des
problèmes d’accessibilité réseau. Autre
étape, « les best practices » consistant
à trier, gérer, prioriser, accepter ou
rejeter les avis provenant du terrain.
Puis vient l’intervention de maintenance
avec l’historisation des tâches
et la capacité de générer la bonne liste
d’opérations à réaliser sur telle ou telle
machine, ainsi que la pièce à remplacer
et à se procurer ou à commander.
Au total, la capitalisation des pannes
d’un équipement vient alors générer
le BOM ; le système alimente directement
l’ERP et met la nomenclature
à jour. L’outil va « pousser » l’information
vers le système afin d’assigner
les tâches aux personnes compétentes
et disponible ; « une préparation réussie
pour une exécution réussie », en
somme.
30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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MANAGEMENT
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EXEMPLE CONCRET D’APPLICATION D’UN ERP AU SEIN
D’UNE PAPETERIE
Gestionnaire préparateur au sein de l’entreprise VPK,
Olivier Châtillon a plus précisément en charge de la préparation
des arrêts et des pièces journalières, ainsi que le
suivi du logiciel SAP (remise à jour de la nomenclature
et des plans notamment). L’utilisation dans l’entreprise du
célèbre outil ERP remonte à plusieurs années, mais celle-ci
s’est considérablement renforcée au moment où l’entreprise
rachète il y a deux ans une société spécialisée dans le packaging
; désormais, VPK est scindé en deux unités de production,
l’une portant sur son métier traditionnel – le papier
pour les photocopies –, l’autre sur l’emballage.
Or, cette nouvelle activité a nécessité d’importants investissements
pour passer du papier au carton et donc de la production
de pâte réalisée sur une machine datant des années
90. « De plus, ce procédé de fabrication était méconnu des
opérateurs, d’où une quantité importante d’arrêts de production
en raison d’une mauvaise connaissance de la machine
une fois modifiée », révèle Olivier Châtillon. Pour autant,
la production ayant démarré courant mai 2023, celle-ci a
connu une forte montée en régime et donc une augmentation
des problèmes liés à la maintenance comme le bourrage
papier des tuyauteries et des vannes (mais aussi le bouchage
des tamis filtrants) dans la mesure où l’atelier travaille avec
des cartons recyclés contenant bien souvent du plastique et
du fil de fer.
Dans ce contexte, le gestionnaire préparateur et toute l’équipe
de maintenance s’appuient toujours sur son outil SAP pour
de la maintenance pure, mais désormais avec une utilisation
plus poussée : « logiciel était déjà en place, mais il a fallu
rentrer des nomenclature, nous permettant de descendre dans
les BOM. C’est le cas par exemple des pompes pour lesquelles
il existe une partie roulements, puis on descend vers la pièce
détachée. »
RENSEIGNER LES NOMENCLATURES ET FORMER LE
PERSONNEL
Bien préparer la nomenclature, c’est le principal conseil
que nous livre Olivier Châtillon ; car tout ce qui n’a pas
été intégré, pose inévitablement problème : sur un rouleau
par exemple SAP est essentiel pour retrouver le roulement,
et que l’on va devoir changer ou même pour du préventif.
Pour autant, le logiciel est-il convivial ? « Oui, répond
Olivier Châtillon. Dans le cas d’une panne, on descend
dans l’ensemble, puis le sous-ensemble et on arrive la pièce
détachée disponible en stock. De plus, il est possible d’intégrer
les plans et les gammes de Maintenance, le tout rapidement.
En ce moment quelques clics. On peut également
enfin avoir une vision des coûts de la machine à l’année. »
Il reste à Olivier Châtillon et son équipe de finaliser
les BOM puis de mener les formations nécessaires de
l’équipe de techniciens afin qu’ils puissent aller chercher
eux-mêmes les pièces sans passer par les coordinateurs
et par le service d’Olivier Châtillon, puis
effectuer leurs ordres de travail en toute autonomie.
Olivier Guillon
32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

CODILAB : Réussir un projet ERP
dans le métier des compléments alimentaires
LIMITÉ PAR
UN ERP GÉNÉRALISTE
Depuis 2002, CODILAB conçoit et fabrique
des compléments alimentaires sous
forme sèche : poudres, comprimés, gélules
sur commande. En français, façonnier,en
anglais CDMO (Contract Development
and Manufacturing Organization), CODI-
LAB répond aux besoins des laboratoires
pharmaceutiques et nutraceutiques, de la
conception jusqu’au conditionnement.
PUBLI-REPORTAGE
CODILAB a lancé un nouveau projet ERP avec VIF Software pour sécuriser sa traçabilité, optimiser
ses délais de conception et de mise à disposition de ses produits. Découvrez comment
un ERP industriel répond aux contraintes de son métier et quels sont les leviers de succès.
L’entreprise se concentre principalement
sur les compléments alimentaires, dont les
produits efferverscents pour les sportifs
et certifiés biologiques. Elle doit innover
constamment et répondre à une exigence
de traçabilité avancée (Bonnes Pratiques de
Fabrication ou Good Manufacturing Practice).
Confronté aux limites de son ERP généraliste,
CODILAB décide, en 2019, de lancer
un nouveau projet avec VIF, rassuré par
notre connaissance approfondie de l’industrie
agroalimentaire.
Les objectifs sont multiples : améliorer la
traçabilité, calculer les prix de revient pour
affiner les marges et renforcer la sécurité des
données grâce à la saisie en atelier.
«Notre ERP généraliste ne
répondait pas entièrement
à nos besoins, notamment
en matière de gestion des
stocks»
Laurent RENNER,
Directeur Administratif et Financier
En 2020, la forte croissance de l’entreprise,
sur fond de pandémie, exige encore plus de
flexibilité et d’adaptabilité dans le déploiement
du projet. L’entreprise, accompagnée
par VIF, met en place une organisation très
structurée qui sera gage de réussite.
LES APPORTS D’UN ERP MÉTIER ?
VIF ERP permet de générer un dossier de
lot précis et exhaustif pour chaque fabrication
et sécuriser les auditsclients ou réglementaires
(IFS, BIO, FFL, Dopants).
CODILAB peut calculer rapidement ses
besoins en matières premières et en articles
de conditionnement, simuler ou calculer en
quelques clics les prix de revient en fonction
de ses paramètres de fabrication.
Dans le cadre d’un travail à la commande, «
la planification est essentielle : les étapes de
pesée, mélange, compression, mise en forme
et conditionnement sont mieux anticipée
grâce à VIF ». précise Adrien DAVID-AME-
LINE, Chef de projet ERP
Autre avantage d’un point de vue industriel,
l’optimisation du rangement et la préparation
des ingrédients. “Les opérateurs
disposent désormais d’une liste d’approvisionnement
précise et savent exactement où
trouver les matières stockées dans l’entrepôt”
ajoute Adrien.
Chaque étape de fabrication est modélisée
pour suivre le rendement, les pertes de
volume ou de poids et la cadence. Les ressources
(humaine et machine), les temps de
changement de format et les ordres de fabrication
techniques pour les mélanges sont
gérés plus efficacement.
Pour Laurent RENNER, Directeur Administratif
et Financier, l’une des clés de succès
est d’avoir “un interlocuteur dédié, transversal
pour assurer la cohérence de la configuration
globale, un référent qui va continuer
à faire évoluer l’ERP dans le cadre de l’amélioration
continue”.
RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DU TÉMOIGNAGE
AVEC LES RECOMMANDATIONS POUR RÉUSSIR
UN PROJET ERP SUR VIF.FR
«Nous avons eu un audit
réglementaire après le
démarrage, nous étions
confiants car l’ERP VIF est connu
et apprécié sur le marché»
Laurent RENNER,
Directeur Administratif et Financier
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et sur la
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accompagnons les PME et ETI
industrielles de process dans
l’exécution et l’amélioration durable de leurs performances
opérationnelles. Participant ainsi à la pérennité
du tissu industriel sur les territoires de nos clients et nos
partenaires.

MANAGEMENT
RETOURS D’EXPÉRIENCE
L’ERP, un outil efficace pour une
première gestion de la maintenance
À la question « un ERP peut-il remplacer une GMAO ? », il existe une multitude de réponses. Celle des
responsables maintenance n’est d’ailleurs souvent pas catégorique, loin de là. Mais parfois, suite à une
mauvaise expérience vécue avec un logiciel de gestion de la maintenance à la fois mal déployé et très peu
utilisé, certains sont convaincus que l’ERP accomplit déjà de nombreuses tâches.
Un ERP (Enterprise Resource Planning) et un logiciel
de GMAO (gestion de maintenance assistée
par ordinateur) – est-il encore utile dans ce
magazine de préciser ces deux acronymes ? – sont certes
deux types de logiciels différents, mais pouvant parfaitement
se compléter. L’ERP offre la possibilité d’une gestion
de l’ensemble des processus opérationnels de l’entreprise,
tels que la finance, la logistique et autres ressources
humaines (...) tandis que la GMAO demeure spécifiquement
conçue pour gérer la maintenance
des équipements et des actifs
d’une entreprise. Ainsi, les passerelles
entre le logiciel « métier » et
le système d’informations de l’entreprise
se révèle d’autant plus pertinent
qu’aujourd’hui, les outils numériques
se montrent de plus en plus ouverts
et communicants.
34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

Accélérez
la transformation
digitale de votre
fonction maintenance
ORGANISEZ ET
ANTICIPEZ VOTRE
MAINTENANCE
SIMPLIFIEZ ET
SÉCURISEZ VOS
INTERVENTIONS
Un outil structurant pour
une maintenance
efficiente
Une solution facile,
intuitive, pensée
utilisateur, pour plus
de performance
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Pour autant, on voit certains ERP
grignoter du terrain à la GMAO,
parfois jugée (à tort ?) trop lourd à
mettre en œuvre du fait de la richesse
des informations et des données qu’il
doit intégrer pour se montrer efficace.
Surtout, pour certaines entreprises,
cela représente un outil supplémentaire
(alors même que les passerelles
existent avec l’ERP), ce qui cause finalement
du tort que lorsque les services
(production, maintenance, logistique,
magasin etc.) ne communiquent pas
– question qui relève davantage de la
culture d’entreprise. D’ailleurs, dans
les cas où un ERP est déjà en place et
que l’entreprise souhaite ajouter des
fonctionnalités de GMAO, il est tout
à fait possible d’intégrer un logiciel
de GMAO au système ERP existant.
Cela permettra de centraliser toutes
les informations concernant la maintenance
dans un seul système, ce qui
peut améliorer l’efficacité et la visibilité
des opérations de maintenance.
GÉRER LA MAINTENANCE AVEC
DES FONCTIONNALITÉS DE BASE
pour mettre en place un ERP dont l’interface dédiée à la
maintenance a entièrement été développée en interne, se
souvient ce directeur de service maintenance. Nous y avons
intégré une interface spécifique à la maintenance permettant
de répondre aux planifications de tâches de maintenance
périodique et à toutes les demandes d’intervention de
manière simplifiée ».
Pour le coordinateur méthodes maintenance, l’idée était
simple : démarrer, puis faire évoluer cette interface avec
l’ERP de l’entreprise pour une meilleure remontée des
informations vers le magasin. Mais au grand regret de
professionnel de la maintenance, l’aventure s’est arrêtée
là – la nouvelle direction de l’entreprise (qui a décidé de
garder l’anonymat) ayant choisi d’imposer un logiciel de
GMAO en raison d’un déploiement multi-sites déjà effectif
dans d’autres entités du groupe. « Nous nous sommes arrêtés
à l’usage initial », mais cette expérience vécue à travers
l’utilisation d’un ERP s’est révélée plutôt bonne, cet outil
« faisant tout à fait le job. L’ERP permet également de faciliter
le travail et de faciliter les choix d’investissement. Mais
attention, il est important que chaque module soit totalement
en adéquation avec les besoins des services concernés.
Ce qui nécessite pour ce faire d’impliquer tout le monde ;
et si chez nous cela s’est bien passé, c’est précisément parce
que nous avons développé notre interface nous-mêmes. »
Olivier Guillon
Bien qu’un ERP puisse inclure des
fonctionnalités de gestion des actifs,
celui-ci n’est pas conçu pour répondre
aux besoins spécifiques de la gestion de
la maintenance tels que la planification
des interventions, le suivi des ordres
de travail, la gestion des pièces détachées,
etc. Cependant, dans certaines
petites entreprises, un ERP peut être
utilisé pour gérer la maintenance avec
des fonctionnalités de base.
Dans les années 90, une usine implantée
en Alsace et spécialisée dans l’automobile
utilisait un logiciel de GMAO
mais celui-ci, alors mal déployé,
ne fonctionnait qu’au minimum de
ses possibilités – uniquement pour
la planification des opérations de
maintenance préventive. « Mais une
fois confrontés à une forte hausse de
demandes et à la nécessité d’augmenter
nos capacités de production, nous
avons décidé d’abandonner cet outil
36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MANAGEMENT
Mohammed El Asrihi
Ingénieur industriel et titulaire d’un master en systèmes d’information, son parcours
professionnel est marqué par une solide connaissance du domaine de la logistique, associée
à des compétences avancées en gestion de projets informatiques. Au cours de sa carrière,
Mohammed El Asrihi est intervenu sur des sujets liés à la maintenance dans divers secteurs,
(eau, recyclage, infrastructure, ferroviaire, facility management...). Aujourd’hui, il mène des audits
sur l’organisations de flux logistiques, de processus de maintenance et études d’opportunité,
conçoit des solutions informatiques pour la gestion de la chaîne logistique et mène des activités
d’intégration d’outils ERP/GMAO (+ de la gestion de projets) et d’amélioration et de progrès.
AVIS D’EXPERT
Vers des outils ERP plus proactifs et mieux
adaptés aux besoins de la maintenance
Dans cet article, Mohammed El Asrihi (cf. encadré) revient sur les problématiques de maintenance
auxquelles les ERP sont en mesure de répondre. Pour ce spécialiste de la question, les ERP – associés
à plus de mobilité – sont devenus des outils efficaces pour aborder les champs de la maintenance,
notamment prévisionnelle… au point de concurrencer la GMAO – jusqu’à un certain point.
Plusieurs sont les problématiques
de maintenance auxquelles les
ERP apportent une réponse.
Voici quelques exemples :
• Problème de traçabilité des tâches
de maintenance : Les ERP résolvent
le souci de garder une trace claire de
toutes les interventions, demandes,
et défaillances majeures, facilitant la
gestion.
• Absence d’historique des machines
: Les ERP conservent un historique
complet des équipements, aidant à
comprendre leur état, leur maintenance
passée, et leurs besoins futurs.
• Arrêts non planifiés : Les ERP jouent
un rôle essentiel dans la gestion de la
maintenance préventive et prévisionnelle,
ce qui contribue à anticiper et à
éviter les arrêts non planifiés.
• Vision floue des stocks et des approvisionnements
: Les ERP offrent une
vue claire sur les niveaux de stock et les
besoins d’approvisionnement, évitant les
erreurs de gestion.
• Suivi insuffisant des dépenses :
Les ERP permettent un suivi précis
des dépenses de maintenance, aidant
à contrôler les coûts et à justifier les
budgets.
• Manque de partage de la connaissance
: Les ERP favorisent le partage d’informations
au sein de l’équipe de maintenance,
améliorant la prise de décision.
• Communication inefficace : Les ERP
optimisent la communication et les
échanges au sein de l’équipe de maintenance,
évitant les retards et les erreurs.
Ces dernières années, l’évolution
des ERP a été significative en ce qui
concerne leur capacité à répondre aux
problématiques de maintenance. Ils ont
adopté une approche plus proactive en
intégrant des fonctionnalités de maintenance
préventive et prévisionnelle.
Grâce à l’utilisation d’algorithmes d’apprentissage
et à l’analyse de données
avancée, ils permettent désormais d’anticiper
les pannes potentielles, minimisant
ainsi les arrêts non planifiés.
De plus, la mobilité et la connectivité
accrues ont renforcé la communication
au sein des équipes de maintenance,
améliorant leur réactivité. L’intégration
avec la gestion de la chaîne d’approvisionnement
offre une visibilité en
temps réel sur les stocks et les besoins
en pièces de rechange, résolvant ainsi la
problématique de la vision floue.
L’interface utilisateur améliorée des
ERP facilite le partage de connaissances,
favorisant une meilleure collaboration
au sein de l’équipe de maintenance.
Enfin, les outils d’analyse intégrés
permettent une gestion plus précise
des coûts de maintenance, contribuant
à une utilisation efficace des ressources.
38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı39

MANAGEMENT
UNE COMMUNICATION ENTRE GMAO
ET ERP NON SEULEMENT POSSIBLE
MAIS ÉGALEMENT BÉNÉFIQUE
POUR CERTAINES ORGANISATIONS
Les deux systèmes peuvent être complémentaires
de plusieurs manières :
• Partage de données : La GMAO gère
principalement les activités de maintenance,
tandis que l’ERP couvre un large
éventail de fonctionnalités, notamment
la gestion des stocks, des achats et des
finances. En permettant la communication
entre ces deux systèmes, les
données relatives à la maintenance
peuvent être partagées avec l’ERP, ce qui
garantit une synchronisation précise des
informations sur les pièces de rechange,
les coûts de maintenance et les budgets.
• Optimisation des processus : La
communication entre la GMAO et
l’ERP permet d’optimiser les processus.
Par exemple, les commandes de pièces
de rechange peuvent être automatiquement
générées dans l’ERP en fonction
des besoins identifiés par la GMAO.
Cela réduit les délais de commande et
garantit que les pièces nécessaires sont
toujours disponibles.
• Rapports intégrés : Les deux systèmes
peuvent travailler ensemble pour fournir
des rapports complets et cohérents.
Les données de maintenance collectées
par la GMAO peuvent être utilisées
dans l’ERP pour générer des rapports
financiers et analytiques précis.
• Gestion des actifs : La GMAO peut
aider l’ERP à gérer plus efficacement les
actifs, en fournissant des informations
en temps réel sur leur état et leur historique
de maintenance. Cela contribue à
prolonger la durée de vie utile des actifs
et à éviter les coûts imprévus.
QUELLES BONNES PRATIQUES ADOPTER
ET COMMENT SE PRÉPARER ?
Pour faire communiquer la GMAO et
l’ERP, il est essentiel de suivre certaines
bonnes pratiques et répondre à certains
prérequis pour une intégration réussie.
Voici comment s’y prendre :
• Évaluation des besoins : Avant de
commencer, il est essentiel d’évaluer
les besoins spécifiques de l’entreprise
en matière de maintenance et de gestion
des ressources. Les entreprises ne sont
pas toutes éligibles à une intégration
des deux outils GMAO et ERP. Une
approche personnalisée est nécessaire
pour déterminer si cette intégration est
adaptée à l’entreprise en fonction de sa
taille, de sa complexité opérationnelle
et de ses priorités en matière de maintenance.
• Choix des solutions : Choisir des
solutions de GMAO et d’ERP compatibles.
Il est essentiel que les deux
systèmes puissent communiquer efficacement.
Cela nécessite une analyse
minutieuse des capacités d’intégration
de ces solutions. Il faudrait inspecter
notamment les normes et protocoles
de communication (REST API,
fichiers plats…) et s’assurer de la fluidité
de l’échange de données entre les
deux solutions.
• Personnalisation et paramétrage :
Personnaliser les paramètres de chaque
système pour qu’ils correspondent aux
besoins spécifiques de l’entreprise. Les
champs de données, les workflows,
les fréquences d’échanges et les règles
de gestion doivent être configurés en
conséquence.
• Formation du personnel : Former
le personnel qui sera amené à utiliser
les deux systèmes. Assurez-vous qu’ils
comprennent le processus d’intégration
et comment accéder aux informations
partagées.
• Test et validation : Avant de mettre en
place l’intégration en production, effectuer
des tests approfondis pour vous
assurer que les données sont échangées
de manière fiable. Corriger les
problèmes éventuels avant de déployer
la solution.
• Maintenance continue : Prévoir une
maintenance continue pour garantir
que l’intégration reste opérationnelle
à mesure que les systèmes évoluent.
Documenter également le processus
d’intégration, y compris les configurations
spécifiques, les flux de données, et
les procédures de dépannage. Cela facilite
la gestion continue de l’intégration.
DES SYSTÈMES ERP QUI CONCURRENCENT
PARFOIS LA GMAO...
Certains logiciels ERP dotés de fonc-
40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

tionnalités avancées peuvent concurrencer
certaines des capacités de la GMAO.
Voici quelques avantages que peut offrir
les ERP dans ce sens :
Une seule base de données et des fonctionnalités
intégrées : Un des avantages
majeurs des ERP est l’utilisation d’une
base de données unique et centralisée
pour stocker toutes les informations de
l’entreprise avec une couverture fonctionnelle
plus large que les GMAO (Cf photo
ci-dessous). Ainsi, une demande d’achat
faite via le module maintenance de l’ERP
sera directement intégrée dans le progiciel
et accessible à tous les départements
de l’entreprise (la finance, la production, la
...MAIS PAS POUR DES BESOINS
COMPLEXES DE MAINTENANCE
Toutefois, il convient de souligner que
les ERP ne sont généralement pas conçus
spécifiquement pour répondre aux
besoins complexes de la maintenance. En
effet, bien que leur portée soit plus large,
couvrant tous les aspects d’une organisation,
avec un accent particulier sur
les fonctions commerciales, les GMAO,
quant à elles, se concentrent principalement
sur le secteur de la maintenance et
des actifs industriels.
Il en résulte qu’un logiciel de gestion
de maintenance offre une profondeur
bien plus grande, avec des fonctionnalités
spécifiquement adaptées aux activités
de la maintenance, garantissant ainsi une
expertise incontestable dans ce domaine.
En étant davantage ciblé et spécialisé,
il accorde une attention soutenue à la
pratique et est en mesure de répondre
aux besoins de nombreux domaines
adjacents. Voici quelques limites des
systèmes ERP en matière de gestion de
la maintenance :
Complexité des opérations de maintenance
: Les ERP ne sont pas spécialisés
dans la gestion des opérations de maintenance
complexes, telles que la gestion
des demandes d’intervention, la planification
des travaux de maintenance, et le
suivi des actifs.
Convivialité : Les ERP peuvent être
moins conviviaux pour les équipes de
maintenance, qui ont des besoins spécifiques
en termes de suivi des tâches et
d’accès rapide aux informations.
Rigidité : Les ERP sont souvent rigides
et complexes à développer. Leur capacité
de personnalisation et paramétrage
reste limitée contrairement aux systèmes
GMAO.
Mohammed El Asrihi
logistique, les ressources humaines, etc.).
Fonctionnalités avancées : Les solutions
ERP offrent des fonctionnalités
avancées que les solutions GMAO n’intègrent
pas nativement, parmi ses fonctionnalités,
on peut citer :
- Gestion multilingue
- Modules complémentaires (add-ons)
pour gérer la sécurité, la métrologie, etc.
Maturité de l’intégration : Les systèmes
ERP sont souvent plus matures en
termes d’intégration que les solutions
GMAO. Ils utilisent des protocoles
d’échanges de données plus avancés
pour interagir avec d’autres systèmes.
Capacité de reporting : Les ERP
proposent des capacités de reporting
avancées qui permettent de générer des
rapports de maintenance personnalisés.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı41

MANAGEMENT
EN APPLICATION
La GMAO pour accompagner
Grain de Sail dans le passage de
l’artisanat à la phase industrielle
On peut être une entreprise avec des valeurs fermement ancrées dans le développement durable et la
protection de l’environnement, et industrialiser son process. Rien d’incompatible, bien au contraire, comme le
montre Grain de Sail qui est passé d’artisan à fabricant industriel de chocolats et de café. Maîtrisant la phase
approvisionnement de la matière par voilier-cargo jusqu’à la production avec un parc de cinquante machines, la
société bretonne s’est appuyée sur la GMAO Carl Source pour planifier ses opérations de maintenance.
voilier-cargo sur les chantiers navals de
Saint-Nazaire permet à Grain de Sail
d’entrer en scène en 2020. Mais entretemps,
le succès de l’entreprise est au
rendez-vous et les volumes augmentent
fortement, l’obligeant à investir
dans des concheuses, tempéreuses,
doseuses, armoires de refroidissement
(...) flambant neuves et toujours
plus nombreuses (une cinquantaine
de machines tout de même). Celles-ci
prennent alors place dans d’une chocolaterie
industrielle de 2 500 m² et dotée
d’une capacité de production annuelle
500 tonnes.
Fabriquer un délicieux chocolat est loin d’être aussi simple – et bien moins
rapide – que le déguster. Passée cette évidence, on peut en dire de même
pour la gestion de la maintenance qu’elle implique, surtout lorsqu’on passe
d’un stade artisanal à celui d’industriel. C’est précisément ce qui s’est produit pour
Grain de Sail, une entreprise qui a vu le jour à Morlaix (Finistère) en 2010 par des
frères jumeaux à partir d’une idée simple – mais plus compliquée
à mettre œuvre : relancer la marine marchande à voile,
et ce à partir d’un produit en vogue à l’époque : le café. Plus
précisément, il s’agissait de « sélectionner, produire et vendre
des produits qualitatifs à haute valeur ajoutée dans le but de
financer la construction d’un voilier cargo capable de transporter
les matières premières d’un côté à l’autre de l’Atlantique
de manière plus respectueuse de l’environnement », préciset-on
au sein de l’entreprise.
L’IMPORTANCE DE LA GMAO POUR
ACCOMPAGNER LA CROISSANCE À
LA TRAVERS LA MAINTENANCE
Ces investissements font passer l’artisan
Après avoir créé l’atelier de torréfaction puis une chocolaterie
en 2016, la construction deux ans plus tard du premier
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MANAGEMENT
à une taille de petit industriel de près de cinquante salariés
(dont une dizaine en production et trois à la maintenance).
Celui-ci n’hésite pas à recruter Jean-Marc Riou au poste de
responsable technique pour la partie industrielle. Avec un
parcours d’une vingtaine d’années dans l’industrie, dont dix
dans le « chocolat », Jean-Marc Riou a pour mission de sécuriser
l’outil de production en renforçant le préventif à l’aide
d’un outil de GMAO. « Le cahier des charges comprenait naturellement
la maintenance préventive mais également la valorisation
des stocks, la maintenance prévisionnelle ainsi que la
gestion multi-sites envisagée à l’avenir, avec le souci d’avoir le
moins de données possible sur site ».
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PRODUCTION MAINTENANCE
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Le choix de Grain de Sail s’est alors porté sur l’outil Carl Source. «
En proposant le mode SaaS, Carl a répondu le mieux à nos besoins
et nos attentes, confirme Jean-Marc Riou. Avec Carl Source,
nous avons la possibilité de nous connecter de n’importe où, de
suivre avec précision nos interventions de maintenance allant de
la rédaction de la demande au rapport final. Carl Source est un
outil précis et pointu sur chaque thème, qu’il s’agisse des achats,
des stocks (…), et ce pour chacune des étapes. »
Une précision qui conforte l’entreprise morlaisienne dans son
choix ; « nous parvenons désormais à anticiper les opérations de
préventif : nous créons l’intervention dans un mois – par exemple
– ce qui nous permet de réserver à l’avance les pièces nécessaires.
Par ailleurs, outre la maintenance prévisionnelle, nous ambitionnons
d’aller vers plus d’analyse pour affiner notamment la
récurrence des sorties de pièces et ainsi réapprovisionner au bon
moment nos stocks. » Un atout de taille pour l’entreprise dans sa
gestion multi-site à venir dans peu de temps… et l’arrivée d’un
deuxième voilier-cargo opérationnel dès 2024.
Le site web
L’appli
Téléchargez
l’application
MRJ Presse
Oivier Guillon
www.production-maintenance.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı43

MAINTENANCE MÉCANIQUE
PRÉCISION
Une nouvelle solution haut de
gamme pour l’alignement d’arbres
Les problèmes de lignage sont la cause de 50% des problèmes de roulement et source de surconsommation
énergétique et constituent une pierre angulaire de tout programme de fiabilité. Acoem, pionnier dans le
domaine de la surveillance d’état et de l’alignement des arbres, lance le dernier-né de sa gamme de solutions
de précision.
L
’AT-400 représente une avancée
technologique significative
et établit une nouvelle norme en
matière de précision et d’adaptabilité.
Équipé de capteurs à deux axes, l’AT-400
entend repousser les limites du lignage
laser et augmente l’efficacité opérationnelle
d’un large éventail d’industries.
FLEXIBILITÉ ET PRÉCISION ÉLEVÉES
SUR LES APPLICATIONS LES PLUS
COMPLEXES
L’AT-400 apporte une solution aux
scénarios d’alignement d’arbres les plus
complexes où l’accessibilité peut être
un défi ou bien si la rotation manuelle
n’est pas réalisable. Grâce à ses multiples
modes de mesures tel que Dual Multipoint,
ou Dual Sweep, l’AT-400 offre une
solution simple d’utilisation et facile à
prendre en main. Il permet d’aligner avec
précision (résolution de 0,001 mm) des arbres allant jusqu’à
20 mètres grâce aux détecteurs 2 axes les plus fins du marché.
En plus des méthodes Dual Multipoint et Dual Sweep, l’AT-
400 propose une gamme de méthodes de mesure conçues
pour répondre à divers défis d’alignement même lorsqu’il est
difficile d’arrêter une position précise des arbres de machines
en raison de leur poids et taille. De la méthode Dual Sweep
Express - qui interrompt automatiquement l’enregistrement
des données à l’arrêt de la rotation de l’arbre – et Tripoint
pour des calculs optimaux sur différents types d’arbres, l’AT-
400 offre une flexibilité inégalée dans l’évaluation de l’alignement.
En mode Live Move, les réglages peuvent être effectués
simultanément dans les directions horizontale et verticale,
quelle que soit l’orientation du capteur.
EXPLOITATION DE LA CONNECTIVITÉ CLOUD AVEC
UNE INTERFACE UTILISATEUR DE NOUVELLE
GÉNÉRATION POUR L’ALIGNEMENT DES ARBRES EN 3D
L’une des principales caractéristiques de l’AT-400 est GuideU –
une interface utilisateur graphique d’alignement des arbres en
3D de nouvelle génération. Ce système breveté et personnalisable
simplifie le processus d’alignement grâce à des icônes intuitives,
des affichages à code couleur et des écrans d’aide animés
qui guident l’utilisateur tout au long du processus.
Grâce à la connectivité cloud, les utilisateurs ont la possibilité
de télécharger des rapports d’alignement vers le portail Web
d’Acoem sans effort. Cette fonction améliore la gestion des
données et facilite l’accès aux enregistrements d’alignement à
des fins d’analyse et de comparaison. Les techniciens peuvent
également envoyer des rapports d’alignement directement sur
44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MAINTENANCE MÉCANIQUE
de production d’énergie, les compresseurs,
les tours de refroidissement, les équipements
maritimes, les situations impliquant
des arbres non rotatifs et des configurations
complexes de trains de machines,
que l’on trouve souvent dans les environnements
industriels lourds tels que le pétrole
et le gaz, le traitement du papier et l’exploitation
minière.
GARANTIE À VIE POUR UN
ENGAGEMENT CONTINU EN FAVEUR
DE LA QUALITÉ
le portail, rendant le processus de documentation transparent.
Bien que l’AT-400 soit adapté au diagnostic des problèmes d’alignement
pour tous les types de machines, son véritable potentiel
se révèle dans des scénarios exigeants tels que les turbines
Pour démontrer son engagement envers
la qualité, la fiabilité et la satisfaction du
client, et souligner sa confiance dans l’endurance
hors du commun et la performance
à long terme de sa nouvelle solution d’alignement
d’arbres, Acoem offre une garantie à vie sur l’AT-400. Selon le
fabricant, « l’AT-400, qui sera lancé à la fin 2023, promet d’offrir
aux industries une précision et une flexibilité inégalées dans
l’alignement des arbres ».
PUBLICOMMUNIQUÉ
Le spécialiste de la
lubrification AMO
conçoit des solutions de
lubrification automatique
et de filtration des huiles
Objectifs : proposer des solutions de lubrification ou
de filtration sur mesure permettant de répondre aux
exigences des industriels et garantir la fiabilité des
équipements.
AMO DÉVELOPPE DES SOLUTIONS SUR MESURE
AMO a développé de ses propres solutions automates pour améliorer
la gestion et la surveillance des systèmes de lubrification automatique
et plus particulièrement la lubrification des chaines de convoyeurs
en intégrant les marques partenaires comme SKF, ILC-LUBE et ses
propres solutions de filtration avec HY-PRO.
Aujourd’hui les programmes AMO gèrent plusieurs technologies de
lubrification : le graissage automatique progressif, double ligne, volumétrique,
la pulvérisation, la microlubrification et le dosage.
« Nous devons régulièrement proposer des solutions sur mesure
permettant de répondre à l’environnement et contraintes de nos clients
industriels. », explique Christophe Ranson, gérant de la société AMO.
Nos expériences « terrain » en maintenance et dans divers secteurs
industriels nous aident à mieux appréhender les besoins en lubrification
et filtration et ainsi proposer aux industriels des solutions
innovantes et plus adaptées aux solutions existantes sur le marché »
AMO ASSET MANAGEMENT OPTIMIZATION
Tel. : +33 (0)3 27 71 13 19 – contract@amo-technologies.com
www.amo-technologies.com – www.amo-software.com
ESSAIS & SIMULATIONS • N°154 • octobre - novembre - décembre 2023 I

MAINTENANCE MÉCANIQUE
façon plus aléatoire que méthodique et controlée.
Daniel Mazières
Directeur Europe Sud & Afrique
d’UESystems, spécialiste des
solutions de maintenance
prévisionnelle et de la réduction
des Ccoûts par ultrasons
Beaucoup de techniciens s’en sont remis à une lubrification «
préventive » basée sur le temps : graissage à période de temps
fixe sans aucune mesure physique sur le palier prenant en
compte le besoin ou pas de graissage ! Tous les X mois, une
LUBRIFICATION 4.0
Un graissage
intelligent assisté
par ultrasons
et totalement
autonome pour
les machines
tournantes
On estime que 60 à 80 % des défaillances de
roulements sont liées à la lubrification. Les
défaillances de roulements conduisent très souvent à
des temps d’arrêts non planifiés. Coûteux, ces arrêts
équipements ont souvent un impact important sur la
production ainsi que sur les équipements connexes.
Bien que les coûts varient en fonction de la gravité de
l’incident et de l’industrie considérée, ils s’additionnent
aux coûts de production. La cause de défaillance la plus
fréquente des roulements étant directement liée à leur lubrification,
nous sommes donc ici en présence d’un vrai sujet. Son
impact sur la fiabilité des équipements industriels n’est plus à
démontrer ! Les faits montrent que pendant de nombreuses
années le graissage des équipements tournants a été traité de
Tableau illustrant les différentes pratiques
de graissage de machines tournantes dans l’industrie
pompe à graisse fait son apparition devant le palier à graisser
et les roulements sont ainsi lubrifiés.
On peut noter sur le tableau ci-dessus qu’un graissage manuel
basé uniquement sur des données constructeurs de périodicité
de graissage engendre au moins les deux risques suivants :
- Risque de sous-lubrification augmentant les contraintes
mécaniques de rotation et pouvant être à l’origine de défaillances
engendrant des casses et arrêts équipements ainsi que
des interventions de maintenance curative coûteuses.
- Risque de sur-lubrification étant remontée par un grand
nombre d’études comme la cause origine principale de défaillance
prématurée de roulements.
PRINCIPE DE LA TECHNOLOGIE DES ULTRASONS ET
MISE EN OEUVRE POUR LE GRAISSAGE
La technologie des ultrasons permet, grâce à des capteurs spécifiquement
conçus, de détecter et monitorer le niveau de friction
des machines tournantes. Dans le cas du graissage, le niveau
ultrasonore détecté par un capteur en contact avec le palier est
directement lié au niveau de friction des roulements. À partir de
ce moment là, deux choix s’offrent au maintenancier en charge
de la lubrification de machines tournantes :
- Graissage manuel avec un simple outil portatif permettant
d’écouter les roulements pendant l’opération de graissage
- L’installation d’un système de graissage autonome et assisté
par Ultrasons afin de réaliser cette opération de façon sûre, efficace
et sans intervention humaine.
46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

LA LUBRIFICATION ÉCORESPONSABLE
Une évolution nécessaire !
Dégraissants
Graisses
Dégrippants
Lubrifiants réseaux
air comprimé
Performances
techniques
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des utilisateurs
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chaînes et câbles
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MAINTENANCE MÉCANIQUE
gente présente plusieurs avantages :
• Savoir avec précision quand graisser
• Savoir avec précision combien de
graisse injecter
• Utiliser obligatoirement le bon
type de graisse
• Éliminer les risques de contaminations
des graisses
• Réduire le temps et les ressources
de graissage
• Réduire les quantités de graisse
consommées
• Réduire les taux de panne
LES BÉNÉFICES D’UNE
SOLUTION DE LUBRIFICATION
4.0 ASSISTÉE PAR ULTRASONS
Schéma de principe d’un système de graissage
autonome et intelligent : Ontrak – UESystems
LUBRIFICATION 4.0 : GRAISSAGE AUTONOME ET
ASSISTÉ PAR ULTRASONS
On note sur le schéma de principe présenté ci-dessus que ce
système de graissage totalement autonome remplace complètement
l’intervention humaine pour les opérations de graissage.
Il s’agit d’un système de surveillance et lubrification intelligente
de machines tournantes. Il permet de réduire de 80%
les défaillances de roulements liées aux mauvaises pratiques
de graissage. Pourquoi ?
Grâce aux ultrasons, ce système mesure en temps réel les
niveaux de friction des machines tournantes. Il permet de
détecter de façon très précoce les problèmes de lubrification
et besoins de graissages avant que les roulements ne soient
endommagés. En utilisant la friction des paliers comme guide,
le système permet de graisser avec précision les paliers qui le
nécessitent avec la quantité de graisse nécessaire, évitant ainsi
le sur-graissage et sous-graissage. Le niveau de friction étant
mesuré continuellement et en temps réel, même pendant le
graissage, le système arrêtera seul de graisser dès lors que le
niveau de friction aura baissé pour atteindre sa valeur de référence.
Ce système totalement autonome permet de ne graisser
que les machines tournantes qui le nécessitent, au moment où
elles le nécessitent et avec la bonne quantité de graisse.
La technologie des ultrasons dédiée à la lubrification intelli-
• Simplicité d’installation et d’utilisation.
• Capacités de connexions multiples
: Ethernet, Wi-Fi, 4G,5G
• Compatibilité avec les systèmes et logiciels existants.
• Identifier de façon précoce les besoins de graissage
• Graisser en fonction des besoins
• Améliorer drastiquement la durée de vie des roulements
• Éviter le sur-graissage et sous-graissage
• Réduire le temps de graissage
• Réduire les ressources liées au graissage
• Réduire les quantités de graisse consommées
• Réduire les taux de panne
Exemples de graisseurs
autonomes pilotés par ultrasons
48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MAINTENANCE MÉCANIQUE
Exemple de tableau de bord de suivi de
lubrification – Plateforme UE Insights – UESystems
Exemples de graisseurs
autonomes pilotés par ultrasons
On notera enfin qu’une telle solution permettra d’avoir
un suivi logiciel, permanent et temps réel des opérations
de lubrification. Par exemple, pour la solution OnTrak –
UESystems, UE Insights est une plateforme Cloud de stockage
et de suivi de données à distance. Cette plateforme
totalement personnalisable permet de stocker toutes les
données liées à l’état et à la lubrification des machines tournantes.
Elle permet de créer des tableaux de bords de suivi
et de paramétrer des niveaux d’alarmes.
En utilisant la technologie des ultrasons, les techniciens en
charge de lubrification pourront savoir « QUELS » roulements
graisser, « QUAND » les graisser et avec « QUELLE
» quantité de graisse. Ces trois informations, surtout si elles
sont délivrées en temps réel et pour chacune des machines
tournantes à lubrifier, permettront d’améliorer considérablement
les pratiques de graissage, de diminuer les temps
de graissage, les quantités de graisse consommées ainsi que
de réduire drastiquement les taux de pannes de machines
tournantes.
Daniel Mazières (UESystems)
VISUEL_PRODMAINTENANCE_123R.pdf 1 06/04/2023 09:28
L’utilisateur a le choix d’utiliser les tableaux de bords et
widgets pré-configurés ou de créer ses propres indicateurs.
Il s’agit d’une plateforme basée sur le Web qui ne nécessite
aucune installation de logiciel et qui est consultable par
tout type de terminal connecté à internet : PC de bureau,
PC portable, tablette, smartphone...
CONCLUSION
En s’appuyant sur une lubrification périodique basée sur le
temps, on suppose que les roulements doivent être graissés
à des intervalles de temps réguliers et fixes. La question
devient : comment établir ces intervalles de temps ?
Cela se transforme souvent en combinaison de données
constructeurs valables pour des cas généraux ou pour des
roulements montés sur bancs de tests constructeurs et d’approximations
basées sur une expérience empirique du même
type d’équipement.
C
M
J
CM
MJ
CJ
CMJ
N
8 MILLIONS DE PIÈCES
TAXI COLIS ET LIVRAISON EXPRESS
SUIVI PERSONNALISÉ POUR LES PROS
RELATION DIRECTE AVEC LES FABRICANTS
ENTREPRISE CERTIFIÉE ISO 9001
Excellent
basé sur 58 928 avis
ROULEMENT
PALIER
JOINT
SILENT BLOC
COURROIE
ROTULE
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı49

MAINTENANCE MÉCANIQUE
SOLUTION
Une nouvelle génération de
graisseurs automatiques pour une
lubrification plus précise
NTN Europe vient de lancer une nouvelle version de son graisseur automatique monopoint Drive Booster
SNR. Facile à intégrer, il permet une lubrification adaptée à chaque besoin, sans modification des installations.
Ses trois évolutions majeures permettent de l’installer sur encore plus d’applications et offrent de nombreux
avantages aux industriels.
NTN vient de lancer sur le marché une nouvelle solution destinée à la lubrification
des machines en zones dangereuses, difficiles d’accès, soumises
à des températures ambiantes très basses ou élevées (de 20 °C à +60 °C)
ou à des vibrations sévères. Le graisseur automatique monopoint Drive Booster
SNR se substitue au graissage manuel et permet de garantir un fonctionnement
optimal des roulements et des assemblages mécaniques associés. Son automatisation
offre un graissage adapté et régulier en un seul point : « rapide et facile
à programmer (avec possibilité de reprogrammation ou d’arrêt à tout moment), il
assure une lubrification extrêmement précise, indépendante de la température et de
la pression ambiante, avec une fiabilité élevée en fonctionnement », indique-t-on
au sein de la société NTN Europe.
Avec cette nouvelle solution, les industriels suppriment les risques de graissage
inapproprié, à l’origine de 55 % des défaillances prématurées des roulements,
selon le groupe : choix d’un lubrifiant adapté, dispensé dans la bonne quantité,
et sans risque de contamination. Pour cela, NTN Europe offre l’assistance technique
d’un expert en lubrification pour garantir à ses clients le fonctionnement
optimal de ses systèmes.
UNE TRIPLE ÉVOLUTION POUR DAVANTAGE DE PERFORMANCES
Le Drive Booster permet un grand nombre d’applications dans les secteurs d’activité
divers tels que l’industrie minière, les carrières, les cimenteries, l’industrie
automobile ou encore les centrales électriques, mais également le recyclage
et les déchèteries, l’industrie lourde ou
encore l’industrie agroalimentaire.
Cette nouvelle génération du Drive
Booster présente en effet une triple
évolution par rapport à la précédente
version du graisseur automatique,
permettant de l’installer sur
un plus grand nombre d’applications.
Tout d’abord, un outil plus puissant
puisqu’il est équipé d’un motoréducteur
(alimenté par trois batteries fournies
lors de la première commande et
avec chaque recharge) qui pousse un
piston permettant d’extraire la graisse
jusqu’à une pression de 7,5 bar. Cela
permet un montage déporté du graisseur
jusqu’à 5 mètres du point à lubrifier.
Aussi, le Drive Booster est désormais
proposé avec quatre tailles de
cartouches : 60cc, 125cc, 250cc et
500cc, et peut donc être installé sur
un plus grand nombre d’applications.
Il offre une fréquence de graissage de
1 à 24 mois, en fonction de la taille
des cartouches et du besoin de lubrification
des roulements. Enfin, doté
de nouveaux kits de montage exclusifs,
il se révèle simple à implanter et
ne nécessite pas de modifier les installations.
Pierre Weber
50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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lubrification intelligent au monde
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en réduisant au maximum l‘intervention manuelle.
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MAINTENANCE MÉCANIQUE
OPTIMISATION
La lubrification guidée par
ultrasons pour réduire les coûts de
maintenance
Un entretien régulier des machines industrielles est essentiel pour garantir leur efficacité et prolonger leur
durée de vie. Une mauvaise lubrification peut entraîner des pannes, des temps d’arrêt non planifiés et des coûts
de maintenance élevés. Cet article examine les solutions à mettre en œuvre pour optimiser la lubrification des
machines et augmenter leur productivité.
Avant tout, afin de bien comprendre l’importance de la lubrification des
machines, il faut savoir que celle-ci sert à réduire la friction entre les pièces
en mouvement des machines tournantes, ce qui évite l’usure prématurée
des éléments et les pannes. Une lubrification adéquate permet également de dissiper
la chaleur générée par les frottements, ce qui contribue à maintenir une température
de fonctionnement optimale. De plus, elle aide à prévenir la corrosion et la
contamination des composants.
Dans un environnement où la productivité
et le rendement des machines est
au cœur des stratégies, les industries
tendent vers un nouveau type de maintenance
que l’on appelle « la maintenance
conditionnelle ». Celle-ci repose sur des
données en temps réel et des indicateurs
de l’état des équipements pour déterminer
quand et quel type d’intervention
de maintenance est nécessaire. Cette
approche vise à optimiser la gestion
des actifs, à minimiser les temps d’arrêt
non planifiés et à réduire les coûts
de maintenance. Après de nombreuses
années, différentes solutions ont fait leurs
preuves.
LES SOLUTIONS POUR OPTIMISER
LA LUBRIFICATION
La lubrification des machines permet d’éviter l’usure prématurée
des pièces et les pannes entraînant des temps d’arrêt coûteux
Une mauvaise lubrification entraîne donc divers problèmes :
• Une usure prématurée : Les pièces en frottement constant peuvent s’user rapidement
sans une lubrification appropriée.
• Des pannes fréquentes : Le manque de lubrification peut entraîner des pannes
inattendues, entraînant des temps d’arrêt coûteux.
• Des coûts de maintenance élevés : Les réparations fréquentes et le remplacement
de pièces endommagées peuvent s’additionner rapidement.
1. Utilisation de lubrifiants de qualité
Le choix des lubrifiants de haute qualité
est essentiel. Ils ont une durée de vie plus
longue, réduisent la friction de manière
plus efficace, protègent mieux contre la
corrosion et contribuent à la longévité
des machines.
2. Automatisation de la lubrification
L’automatisation de la lubrification
peut contribuer à minimiser les erreurs
humaines. Les systèmes de lubrification
automatique dosent avec précision les
lubrifiants et les appliquent aux endroits
appropriés. Cela garantit une lubrification
uniforme et réduit le risque de
sous-lubrification ou de sur-lubrification.
52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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MAINTENANCE MÉCANIQUE
3. Assistance à la lubrification manuelle
Lors des opérations manuelles de graissage ou re graissage l’opérateur peut être
assister par la détection ultrasonore pour optimiser la lubrification. Il suffit de poser
un capteur ultrasonore sur la machine et de le connecter à la pompe à graisse. Les
ultrasons générés par les frictions sont convertis en sons audibles et mesurables.
Graissez, écoutez et optimisez précisément votre lubrification.
4. Surveillance de la lubrification
La surveillance régulière de la lubrification est essentielle pour détecter les problèmes
potentiels à un stade précoce. Les dispositifs de surveillance, tels que les capteurs de
température, capteurs de contamination du lubrifiant…, peuvent signaler les anomalies
et aider à prévenir les défaillances. Mais à eux seuls, ces dispositifs, ne suffisent
pas à s’assurer de la bonne lubrification, ils peuvent être complétés par des inspections
régulières de l’état de lubrification par détection ultrasonore. Aujourd’hui, des
outils de détection ultrasonore précis ont été développés et proposent des diagnostics
pour assurer des analyses pertinentes.
5. Formation du personnel
La formation du personnel est un élément clé d’une lubrification efficace. Les opérateurs
et les techniciens doivent comprendre l’importance de la lubrification, savoir
comment lubrifier correctement les machines et être conscients des signes de
problèmes potentiels.
dB Vib Groupe, expert reconnu en maintenance conditionnelle, constate régulièrement
les dysfonctionnements dont l’origine est un défaut de lubrification. Pour
cet expert, la détection ultrasonore est un outil incontournable d’un programme
de maintenance. Encore faut-il utiliser
des équipements fiables, et simples pour
cela il travaille en étroite collaboration
avec SDT Ultrasound Solutions concepteur
et fabricant d’équipements de détection
ultrasonore.
LA RECETTE POUR UN PROCESS
DE LUBRIFICATION RÉUSSIE :
L’ULTRASON
« Graisser une machine à temps c’est garantir
le bon fonctionnement de celle-ci », souligne
Benoît Degraeve, directeur commercial
SDT Ultrasound Solutions. L’utilisation
de la détection ultrasonore pour
la maintenance de la lubrification des
machines présente de nombreux avantages.
Contrairement à la température
ou aux vibrations, les ultrasons sont des
indicateurs performants d’un début de
défaillance puisqu’ils se détectent précocement
avant tout autre signe.
« 60 % des roulements qui n’atteignent pas leur r
durée de vie initiale sont en défaillance à cause de problèmes de lubrification »
54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

MAINTENANCE MÉCANIQUE
C’est la triste réalité qui a été démontrée par de nombreux constructeurs de roulement.
À cause du surgraissage, du sous-graissage ou de la contamination de la
graisse par des particules, ces roulements se retrouvent défaillants, abimés et usés
avant la fin de leur durée de vie initiale.
L’écoute des ultrasons permet de surveiller de manière précise et non invasive l’état
de lubrification des machines, offrant ainsi une méthode avantageuse pour optimiser
la maintenance. Voici quelques raisons pour lesquelles les détecteurs ultrasonores
sont utilisés :
Détection précoce des problèmes : Les détecteurs ultrasonores sont sensibles aux
ultrasons produits par les frottements anormaux et les défauts de lubrification que
l’on appelle des phénomènes de « friction ». Ils permettent de repérer les problèmes
potentiels avant qu’ils ne deviennent graves. Cela aide à éviter les pannes coûteuses
et les temps d’arrêt non planifiés.
Non-Invasif : Contrairement à certaines autres méthodes de surveillance, la détection
ultrasonore n’implique pas forcément de contact physique avec les machines.
Cela signifie qu’elle peut être utilisée sans interruption de la production ni risque
de contamination des lubrifiants.
Polyvalence : Les détecteurs ultrasonores peuvent être utilisés sur une variété de
types de machines, des roulements aux engrenages en passant par les pompes. Ils
sont donc adaptés à de nombreuses applications industrielles.
Sensibilité aux changements subtils : Les détecteurs ultrasonores sont capables de
détecter des changements de niveaux de frottement et de bruit qui pourraient être
difficiles à identifier par d’autres moyens. Cela permet de maintenir une lubrification
optimale même dans des conditions de fonctionnement variables.
Données quantitatives : Les systèmes de détection ultrasonore modernes produisent
des données quantitatives qui peuvent être analysées pour déterminer l’état de la
machine. Cela permet de prendre des décisions éclairées en matière de lubrification
et de planification de la maintenance.
Réduction des coûts de maintenance : En détectant les problèmes de lubrification
à un stade précoce, les détecteurs ultrasonores contribuent à prolonger la durée
de vie des équipements et à réduire les
coûts de maintenance. Les opérations
de lubrification peuvent être optimisées
pour éviter la sur-lubrification ou
la sous-lubrification.
Sécurité : L’utilisation de détecteurs
ultrasonores pour la maintenance de la
lubrification permet d’améliorer la sécurité
des travailleurs. Les interventions de
maintenance peuvent être programmées
de manière plus prévisible, réduisant le
risque d’accidents sur le lieu de travail.
En résumé, l’utilisation de détecteurs
ultrasonores pour la maintenance de
la lubrification des machines offre une
solution précise, non invasive et polyvalente
pour surveiller l’état des équipements.
Cela permet aux entreprises
de prendre des mesures proactives
pour optimiser la lubrification, réduire
les coûts de maintenance, prolonger la
durée de vie des machines et améliorer
la sécurité des travailleurs. En établissant
un programme de lubrification
préventive à l’aide de détecteur ultrasonore,
de capteurs de surveillance de
l’état de l’huile, en utilisant des lubrifiants
de qualité, en automatisant la lubrification,
les entreprises peuvent optimiser
leur entretien des machines. En fin de
compte, cela se traduit par une meilleure
efficacité opérationnelle, une durée de
vie prolongée des équipements et des
économies financières significatives.
Les ultrasons… la première ligne de
défense dans le cadre d’un programme
de maintenance conditionnelle. L’investissement
matériel et humains que
représente ce type de contrôle est très
vite rentabilisé au regard des bénéfices
apportés. De plus, de nombreux systèmes
de détection ultrasonore disponibles
sur le marché sont très polyvalents, et
combinés à d’autres outils tels que l’analyse
vibratoire, la surveillance de l’état de
l’huile offrent une formidable convergence
vers la fiabilité des installations.
Florian Gimenez
Expert maintenance conditionnelle
dB Vib Instrumentation
ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 55

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
MISE AU POINT
« Depuis longtemps, le risque
électrique est très bien encadré par
des référentiels »
En réponse à un article paru dans le précédent numéro de la revue, Jean-Christophe Blaise (de l’INRS)
tient à rappeler sa forte implication à la création de la démarche SécurAfim en partenariat avec Afim. Ces
travaux communs ont effectivement mené à la rédaction du guide SécurAfim (version 2012) ainsi qu’à
de nombreuses présentations communes de la démarche (Préventica, Innova Maintenance, Forum de la
Maintenance.
Les travaux sur SécurAfim puis la norme NFX60-
400 se sont fortement appuyés sur les brochures de
l’INRS (ED 6109, ED 134 et ED 6129 pour ne citer
que les principales). L’INRS a effectivement été membre de
la commission AFNOR X60G maintenance, lors de sa participation
aux travaux de rédaction de la norme NF NF X
60-027 : 2013 portée au CEN/TC319 pour devenir NF EN
17007 : 2017 au sujet des processus de maintenance et des
indicateurs associés; l’institut a soutenu l’Afim pour l’initiation
du projet NF-X60-400 visant à intégrer SécurAfim en
normalisation.
Comme souligné dans article du n° 82 de Production Maintenance,
ces travaux ont conduit à des échanges avec la
commission UTE/U21 en charge du risque électrique mais
également avec la commission UNM45 en charge de la sécurité
des machines. L’objet de la NFX-60-400 n’était pas d’intégrer
la NFC18-510, encore moins de se substituer aux normes
de conception des machines, mais bien d’assurer la cohérence
des travaux des différentes commissions de normalisation.
Alors que l’INRS s’était retiré de la commission X60G, nous
avons poursuivi nos actions de communication sur SécurAfim
et mis à jour le guide à la sortie de la norme version française
(29/12/2017) ; celle-ci a ensuite été portée au niveau
européen (actuellement au stade de prEN 17975, il est prévu
qu’elle adopte un statut de norme en janvier 2025).
La norme ainsi que SécurAfim sont toujours présentées à
chaque session de formations organisées par l’INRS à l’intention
des ingénieurs et des contrôleurs des Carsat/Cramif/
CGSS, et référencées dans nos différents documents relatifs
à la sécurité des activités de maintenance (brochures précédemment
citées, dossier HST N°247, INRS ED 6270 principalement)
et l’INRS est toujours disposé à accompagner
l’Afim dans sa promotion de ces outils.
Par ailleurs, il semble important de souligner que ces deux
référentiels sont des outils importants pour la prévention des
risques professionnels dans le cadre des activités de maintenance
et de surcroit ils sont nécessaires pour respecter l’article
R4323-15 du code du travail (www.legifrance.gouv.fr/
codes/article_lc/LEGIARTI000018531501) qui rappelle les
dispositions particulières que doit prendre l’employeur pour
assurer la santé et sécurité au travail lors des interventions
de maintenance.
Enfin, depuis longtemps, le « risque électrique » est très bien
encadré par des référentiels. Ce cadre juridique fort peut
laisser penser que seul ce risque est important à prendre
en considération lors des activités de maintenance. Or, ce
n’est bien sûr pas le cas, les autres risques doivent (tous)
être considérés. La norme NFX60-400 le permet de façon
pratique, son approche du risque par les énergies et par l’activité
aide à identifier les mesures de prévention techniques
mais aussi organisationnelles à mettre en œuvre pour une
intervention sûre.●
EN SAVOIR PLUS >
Jean-Christophe Blaise (INRS)
www.inrs.fr/risques/utilisation-machines/ce-qu-ilfaut-retenir.html
www.inrs.fr/media.html?refINRS=DO%2017
www.inrs.fr/risques/maintenance/ce-qu-il-fautretenir.html
https://norminfo.afnor.org/norme/pr-nf-en-17975/
maintenance-processus-de-maitrise-des-risqueslies-aux-energies-et-aux-fluides-pendant-lesoperations-de-maintenance/192285
56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
DÉCRYPTAGE
La lumière sur la norme NF C18-510,
point d’entrée pour une prévention
des risques électriques
Sortie en 2012 et deux fois amendée, la norme NF C18-510 concerne les risques électriques lors des
opérations sur les ouvrages et les installations électriques. Le point avec Sandrine Hardy, experte
d’assistance conseil au sein de l’INRS, plus particulièrement spécialisée dans le risque électrique et les
risques liés aux équipements de travail.
Sandrine Hardy, experte d’assistance
conseil au sein de l’INRS, précise
que « la norme NF C18 -510, si elle
ne prend pas en compte les risques
liés au démarrage intempestif de
mouvement, présente une démarche
d’analyse de risques, les mesures de
prévention à mettre en œuvre, ainsi
que la démarche d’habilitation électrique
». En somme, elle ne concerne
pas la maîtrise des énergies comme
le couvre la NF X60-400. « Ces deux
normes se complètent dans la mesure
où la NF X60-400 porte davantage
sur les risques hydrauliques, mécaniques
et autres et renvoie à la norme
NF C 18-510 pour les risques électriques
».
© SGS
La norme NF C18-510 propose une démarche de prévention
dont l’objectif est de se prémunir des risques électriques.
En effet, ce domaine sensible de la prévention
des risques est à considérer au pluriel dans la mesure où
au-delà de l’électrisation, c’est-à-dire lorsque le courant
traverse le corps – directement ou indirectement – humain,
il existe également les risques liés au court-circuit – à savoir
lorsque le courant se crée entre deux contacts. Les flashes
électriques provoquent alors une forte élévation de la température
et de possibles projections du métal en fusion sous l’effet
de la chaleur. En outre, lors d’une intervention sur une
machine, la présence d’énergie électrique peut être la cause
de mouvements intempestifs, c’est-à-dire lorsqu’un élément
mobile se remet en marche alors que cela n’était pas prévu.
Si les accidents électriques, bien que
toujours trop nombreux, ne sont pas
si fréquents, ils ont néanmoins la particularité d’être grave
et bien souvent mortels. « Cela résulte en grande partie d’un
manque de préparation du travail à réaliser pour bien respecter
cette norme. À titre d’exemple, bien souvent, la consignation
n’est pas faite complètement ou comporte des erreurs.
Aussi, lorsque l’on prépare une intervention, il est essentiel
de prendre le temps nécessaire, y compris dans l’urgence... »
Surtout dans l’urgence d’ailleurs, et c’est là que le bât blesse :
lors d’un dépannage ou d’un arrêt imprévu d’une machine,
beaucoup de techniciens ou d’opérateurs sont tentés d’intervenir
immédiatement sans prendre le temps de consigner
ni même d’arrêter la machine… « alors que parfois l’organe
de consignation se trouve à quelques mètres. Dans ce cas, on
ne peut que parler d’un accident bête. » Bête, mais lourd de
conséquences.●
ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 57

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
AVIS D’EXPERT
Maintenance
conditionnelle : cesser
de négliger les pannes
d’origine électrique
© INRS
ALORS COMMENT BIEN SE PRÉPARER ?
« Avant tout, il est recommandé d’agir dès la conception de l’outil
de production, c’est-à-dire lorsque l’on prépare le cahier des
charges pour des machines spéciales, afin de prévoir les modes
dédiés à la maintenance ainsi que les moyens de consigner les
énergies (électrique et autres). Aussi, il est essentiel de bien s’assurer
que les organes de séparation sont présents sur l’équipement,
accessibles et clairement identifiés à l’aide par exemple
d’un étiquetage efficace ».
Autre conseil qui tombe sous le sens, bien lire la notice afin
de préparer les interventions recommandées par le constructeur.
Lors de l’intervention de maintenance, ne pas attendre le
dépannage pour se demander comment on fait : il est nécessaire
pour cela de former et surtout d’entraîner les techniciens
à l’intervention. Enfin, il est essentiel de bien identifier
et connaître quelles sont les sources d’énergie électrique, ce
qu’elles alimentent et comment les couper.
Pour plus d’informations, la rédaction de Production Maintenance
invite ses lecteurs à se diriger vers l’INRS qui propose
des documents en accès libre sur son site Internet, des
dossiers Web sur l’utilisation des machines, l’organisation
de la maintenance et les risques électriques. Ces dossiers
renvoient vers des documents tels que des fiches pratiques,
mais également des autocollants qui récapitule les étapes à
coller directement sur les machines. Il est enfin possible de
poser des questions à l’institut de recherche directement sur
le site Internet. ●
Olivier Guillon
Les équipements électriques prenant part au
fonctionnement de tout site industriel sont soumis à
de nombreuses contraintes électriques, mécaniques,
d’ambiance et de variation de température. Ces
facteurs conduisent à la dégradation des équipements
critiques tels que les câbles, les transformateurs de
puissance, les disjoncteurs ou encore les machines
tournantes (moteurs, alternateurs).
Pour faire face aux défaillances qui en résultent, plusieurs
stratégies de maintenance peuvent être adoptées, la
plus proactive est la maintenance préventive destinée à
limiter, voire à empêcher, ces défaillances, elle peut alors être
systématique ou conditionnelle. Dans le premier cas, la maintenance
s’avère souvent coûteuse puisqu’elle vise à remplacer,
selon un calendrier fixe, des équipements encore en bon état,
et nécessite, de fait, l’arrêt des machines ainsi que le recourt
aux équipes adéquates. La maintenance préventive conditionnelle,
quant à elle, surveille périodiquement l’état d’un équipement
et définit des interventions de maintenance ciblées
qui ne sont effectuées que selon certains indicateurs : signes
de diminution de performances ou de défaillance prochaine.
Dans l’industrie, la maintenance conditionnelle s’avère être
la plus pertinente dans le cadre de l’entretien des installations
et équipements électriques afin de détecter les défauts
58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Cesser de négliger les pannées d’origine
électrique signifie ainsi s’équiper d’appareils
de mesure capables de réaliser des
tests avancés sur les systèmes d’isolement
et de détecter à un stade précoce
les futures défaillances. Ainsi, la détection
et la mesure de décharges partielles,
les mesures tangente delta et SFRA ou
encore l’analyse des gaz dissous des huiles
de transformateurs, sont indispensables
dans le cadre d’une stratégie de maintenance
conditionnelle performante et
complète.
en amont et de les résoudre avant qu’ils ne provoquent une panne importante et
coûteuse et permet ainsi d’améliorer la fiabilité du réseau et de réduire les pertes.
Car un avantage clé de la maintenance conditionnelle est son impact sur la réduction
des coûts.
Néanmoins, même si ses avantages sont nombreux, la maintenance préventive
conditionnelle n’est toujours pas la stratégie la plus répandue parmi les industriels,
et quand elle est appliquée ce n’est pas toujours de manière globale. Dans
le cas des machines tournantes par exemple, notons que la plupart des industriels
ont principalement recourt au contrôle vibratoire dans le cadre de l’entretien de
leurs moteurs. Cette méthode largement répandue donne l’image de l’état de santé
mécanique d’une machine, cependant, elle ne détecte que 50% des défauts pouvant
survenir sur un moteur. En effet, cette analyse est limitée lorsque le problème
provient du système d’isolement ou que la ligne d’arbres est soumise à des fluctuations
de couple. Il ne faut donc pas négliger les 50% des défauts machine restants
et qui sont d’origine électrique.
COMPLÉTER LES TESTS STANDARD
SUR LES PANNES PAR DES ANALYSES
ÉLECTRIQUES APPROFONDIES
Cette réflexion est également valable
dans le cadre des câbles électriques par
exemple, dont la maintenance est majoritairement
réalisée sur le principe de la
recherche et de la détection de défauts
plutôt que sur le diagnostic. C’est pourquoi
il est essentiel de compléter les tests
standard sur les pannes mécaniques,
hydrauliques ou pneumatiques, par des
analyses électriques approfondies qui
apportent un diagnostic plus complet.
Enfin, l’efficacité énergétique et l’économie
de matières premières constituent
également un aspect crucial. En surveillant
les performances des équipements
électriques, la maintenance conditionnelle
permet d’optimiser leur fonctionnement
et d’allonger leur durée de vie.
De plus, elle permet de définir des interventions
ciblées sur les équipements, et
donc de procéder, quand c’est possible,
uniquement à des réparations partielles
(ou légères). Cette économie participe à
réduire l’impact environnemental : n’est
changé que ce qui est nécessaire et moins
de matière première est consommée.
Ainsi, pour pouvoir véritablement bénéficier
de l’ensemble des bénéfices qu’offre
la maintenance préventive conditionnelle
il faut s’assurer qu’elle soit mise en œuvre
dans sa globalité et qu’elle n’omette pas
la surveillance des indicateurs liés aux
défaillances électriques sur les équipements
critiques d’un site industriel. Seule
une approche holistique dans la surveillance
de leurs équipements permettra aux
industriels atteindre les plus hauts niveaux
de fiabilité, d’optimisation et de durabilité
exigés à l’ère de l’industrie 4.0. Enfin, il est
important de rappeler que la maintenance
conditionnelle est une étape d’apprentissage
essentielle avant d’adopter une stratégie
de maintenance prévisionnelle et
la mise en place de solutions de surveillance
en ligne. ●
Joseph Di Crea
Expert tests et diagnostic électriques
des machines tournantes
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı59

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
Didier Chapuis
Ancien responsable
maintenance chez Eiffage,
Didier Chapuis est aujourd’hui
le fondateur et dirigeant de la
société CapMaint
AVIS D’EXPERT
Prévenir et protéger
l’utilisateur et l’intervenant
L’électricité, quelle histoire ! L’énergie électrique, d’abord identifiée
sous sa dimension d’électricité statique 600 ans avant JC, va
être produite par différents type de générateurs à frottements,
de 1707 à 1840, jusqu’à l’apparition du courant continu. Avec
l’apparition du courant continu (générateurs, dynamos, moteurs,
éclairages, électrolyse, réseaux électriques…) vont apparaitre les
premiers accidents graves (électrisations, aveuglement, brûlures,
électrocutions – mort immédiate –, feux et incendies). Le point sur ces
différents risques pour le technicien et les moyens de s’en préserver.
Entre 1880 et 1920, c’est l’apparition du courant alternatif, grâce au génie
de Nicola Tesla, l’inventeur de l’alternateur, du transformateur et du
moteur alternatif. Avec les transformateurs, le courant alternatif pouvant
être produit à des centaines de kilomètres de ses points d’utilisation, va être très
vite adopté et préféré au courant continu qui nécessite d’être produit à proximité
de son utilisation du fait des pertes en ligne. Les usines alors implantées
dans les montagnes à proximité des cours d’eau vont dès lors migrer dans les
plaines auprès des villes.
© O. Guillon
L’inconvénient du courant alternatif,
c’est sa fréquence de 50 Hz (ou 60 Hz
selon les pays) qui génère des arrêts
cardiaques. C’est un risque supplémentaire
qui augmente considérablement
la fréquence des électrocutions.
Les professionnels vont alors rivaliser
d’ingéniosité pour fiabiliser les matériels
électriques dès leur conception
en améliorant le dimensionnement des
matériels, leurs isolations, les systèmes
de connexion et les systèmes de protection
électrique (fusibles, disjoncteurs,
sectionneurs, parafoudre) en fonction
de l’évolution des matériaux diélectriques
et conducteurs.
Le facteur clé qui va considérablement
contribuer à la prévention des risques
électriques, c’est l’identification et la
signalisation des caractéristiques électriques
des matériels électriques, quels
qu’ils soient.
ALORS COMMENT BIEN SE
PRÉPARER ?
La prévention des risques électriques
passe donc en priorité n°1 par du
visuel : l’apposition systématique
d’une signalétique technique indélé-
60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

PRÉVENTION DES RISQUES / HSE
bile sur chaque matériel électrique en
y indiquant à minima la tension, la
fréquence et le courant d’emploi.
Les différents régimes de neutre (TT,
TN et IT) vont fortement contribuer à
diminuer la gravité des accidents tant
au niveau des électrocutions qu’au
niveau des départs de feux électriques.
Par ailleurs, les normes NFC 15100,
13100, 18510 vont régir les bonnes
pratiques pour la réalisation d’installations
électriques fiables, pour
leur exploitation et leur maintenance
en toute sécurité. L’intégration de
la C18510 au code du travail favorise
notoirement l’amélioration de la
prévention des risques électriques qui
oblige l’employeur à doter son personnel
des moyens et méthodes nécessaires
pour réaliser leurs interventions
en toute sécurité.
La prévention des risques électriques
passe aussi par une excellente
connaissance des installations et de
leurs comportements. Pour formaliser
cela, l’habilitation électrique détermine
les aptitudes d’une personne à
intervenir sur une installation électrique,
au-delà des qualifications obtenus
(diplômes). L’habilitation électriques responsabilise l’intervenant face
aux dangers électriques, qu’il soit électricien ou non électricien (peintre ou
plombier par exemple). Elle détermine la capacité d’intervenir en présence
de tensions, au voisinage de tensions ou au potentiel du fait de la « continuité
de service » ou limite cette capacité d’intervenir en « hors tension » dans la
quasi-totalité des habilitations. Elle détermine aussi la capacité à mettre une
installation hors tension ou à la remettre sous-tension avec des aptitudes
spécifiques de « consignateur ».
En maintenance, il est fréquent de devoir intervenir sur des installations restées
sous tension pour continuité de service, comme dans un hôpital par exemple,
qui ne peut subir de coupures de courant, sur certains secteurs, sans générer de
graves conséquences côté utilisateurs. Dans ce cas, le plus important est d’avoir
parfaitement préparé son intervention et de disposer :
L’habilitation électriques responsabilise l’intervenant face aux dangers électriques,
qu’il soit électricien ou non électricien (peintre ou plombier par
exemple). Elle détermine la capacité d’intervenir en présence de tensions, au
voisinage de tensions ou au potentiel du fait de la « continuité de service » ou
limite cette capacité d’intervenir en « hors tension » dans la quasi-totalité des
habilitations. Elle détermine aussi la capacité à mettre une installation hors
tension ou à la remettre sous-tension avec des aptitudes spécifiques de « consignateur
».
En maintenance, il est fréquent de devoir intervenir sur des installations restées
sous tension pour continuité de service, comme dans un hôpital par exemple,
qui ne peut subir de coupures de courant, sur certains secteurs, sans générer de
graves conséquences côté utilisateurs. Dans ce cas, le plus important est d’avoir
parfaitement préparé son intervention et de disposer :
• d’une ambiance de travail sereine et conviviale,
• d’un ordre de mission précisant clairement l’objectif et le contexte de l’intervention
• des habilitations adaptées à l’intervention (consignateur, intervenants, chargé
de travaux)
• des qualifications, compétences et permis requis,
• d’une signalétique technique apposée sur chaque matériels électriques indiquant
à minima tension, fréquence et courant d’emploi.
• des plans d’implantation et schémas électriques à jour,
• d’une identification claire et précise des appareils fidèle aux plans d’implantation
et schémas
• de la documentation technique des équipements,
• des analyses fonctionnelles et automatismes selon les circonstances,
• des procédures de consignations et des moyens associés si existants,
• d’un outillage, d’EPI et EPC en parfait état,
• d’appareils de mesures en parfait état et parfaitement adaptés aux types de
mesures à réaliser
• d’imaginer le scénario des différentes actions et mouvements qui vont être
à mener, notamment sur les phases de sécurisation et des gestes au voisinage
• des pièces de rechanges adaptées au besoin et prêtes à être posées,
• d’un environnement de travail optimisé (éclairage, météo si en extérieur,
accessibilité…)
• d’une bonne santé avec toutes ses capacités psychiques et physiques (avoir
bien dormis la veille),
• être accompagné de collègues de confiance, rigoureux et fiables.
ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 61

PRÉVENTION DES RISQUES
• d’une appétence à comprendre la réalité à laquelle on s’expose en électricité
(risques humains et matériels).
Du reste, même en cas d’intervention hors tension, ces différents points restent
d’actualité, notamment dans la phase de mise en sécurité de l’installation, si
possible avec une procédure de consignation garante de la méthode et de l’obtention
de la mise en sécurité sans risque pour les personnes (consignateur
inclus) et sans risque pour le process. Il en va de même pour la phase de la
remise sous tension qui peut être plus dangereuse que la mise hors tension.
La procédure de déconsignation est, là aussi, une garante pour la sécurité des
opérations.
ALORS COMMENT BIEN SE PRÉPARER ?
• Contient le périmètre des installations concernées par l’intervention sur
schéma électrique, donc le périmètre à circonscrire fonctionnellement et géographiquement/physiquement
du risque électrique par sectionnement d’organes
de coupures électrique dédiés à la mise en sécurité du réseau (un disjoncteur
n’ayant pas forcément ce pouvoir),
• Intègre, de part une parfaite connaissance
du fonctionnement des installations,
les éventuels retours de
courants/tensions pouvant provenir
en amont et/ou en aval du périmètre
de l’intervention (démarrage intempestif
du groupe électrogène sur panne
EDF, décharge batterie de condensateurs,
réalimentation par onduleur ou
panneaux photovoltaïques avec lever
du soleil pour les interventions de
nuit …),
• Prend en compte l’interaction des
différentes missions connexes des
différents acteurs (usagers, exploitants,
prestataires et collègues) risquant d’interférer
au milieu des opérations de
mise en sécurité, durant l’intervention
ou durant la phase de remise en service
– cas des consignations multiples à
différents endroits des installations
électriques HT et BT par exemple.
• Permet au « consignateur » de confirmer
la bonne mise en sécurité hors
tension ou partielle du périmètre pour
permettre l’intervention au « Chargé
de Travaux » telle date à telle heure
précisément avec visa.
• Permet au « Chargé de Travaux » de
confirmer la Fin effective des travaux
au « consignateur » avec le retrait
effectif des différents intervenants et
des différents matériels des installations
électriques prêtes à être remises
sous tension à telle date, à telle heure
précisément avec visa.
• Permet au « consignateur » de confirmer
la bonne remise sous tension des
installations à l’Exploitant.
• Elle est accompagnée de modalités
de signalisation de l’intervention clairement
visibles de l’exploitant, d’autres
intervenants et des usagers avec les
mentions relatives à l’objet de l’intervention,
sa date et heure de fin prévue,
le nom et les coordonnées du consignateur.
En cas d’intervention sur une défaillance
ou une panne, pour se prémunir
d’un accident, il est indispensable
pour l’intervenant de marquer un temps
© Fronius
62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

PRÉVENTION DES RISQUES
d’arrêt devant les installations et de conduire une analyse
de risques. D’autant que très souvent, il intervient seul, de
nuit un weekend d’astreinte, fatigué après une semaine bien
chargée, et un client énervé de la situation qui l’attend avec
une tonalité extrêmement exigeante et pressante. Ces conditions
d’interventions empêchent l’intervenant de réfléchir
sereinement et factuellement aux raisons de la défaillance et
aux modalités de dépannage à mettre en œuvre pour remédier
à la panne en toute sécurité. Il est donc indispensable,
en matière de prévention des risques électriques et autres,
d’avoir un management bienveillant auprès de ses équipes
d’interventions.
Son habilitation à intervenir autorise, voire oblige l’intervenant
à se respecter et à se faire respecter de ses donneurs
d’ordres avec calme et sérénité pour réussir son intervention
en toute sécurité. Il est à noter qu’en maintenance, il
n’y a JAMAIS d’urgence. Il n’y a que des priorités à gérer.
En matière de prévention des risques électriques en maintenance,
il est important d’avoir une appétence à comprendre
la réalité à laquelle on s’expose. Par exemple, sur une opération
de maintenance préventive de postes HT, comment
consigner des cellules HT quand sur l’une d’elle, les barillets
à clés ne sont plus en place selon photo ci-contre ? Il est
à noter que dans les formations à l’habilitation électrique
HT ces cas ne sont pas étudiés, ils sont hors référentiel.
Dans notre cas, les intervenant fatigués de leur semaine,
à juste titre, et cherchant à limiter leurs pas lors de cette
intervention de weekend sous une canicule infernale, sont
tentés d’effectuer les manœuvres décrites dans leur procédure
de consignation sans passer chercher la clé sur l’autre
poste HT situé à 500 m. de là, puisqu’il n’y a plus de barillet
pour mettre cette fameuse clé...
Heureusement, un doute les assaille et avant de manœuvrer
la cellule ; ils m’appellent pour avoir mon avis. L’absence
des barillets de protection autorisait la mise à la terre de la
cellule avec la certitude de générer un court-circuit franc
de 20 kV. Cette manœuvre aurait provoqué une explosion
magistrale avec des dommages conséquents pour les deux
intervenants. Quand ils ont compris ce à quoi ils venaient
d’échapper, grâce à leur doute et leur demande d’aide, ils ont
blêmi. En électricité, on ne peut jamais agir impunément.
L’habilitation ne protège pas de tous les risques, notamment
dans les phases de consignation/déconsignation.
À notre époque, le courant continu est de retour avec les
panneaux photovoltaïques, les batteries au lithium et les
moteurs CC. Beaucoup de jeunes électriciens n’ont pas
vraiment étudiés les dangers du courant continu qui avait
disparu au profit des technologies du courant alternatif. Il
peut être utile d’envoyer certains intervenants en formation
pour les sensibiliser au comportement et aux risques
du courant continu.
Le cabinet de conseil
en maintenance Industrielle
et tertiaire
CapMaint accompagne
les entreprises dans leurs
démarches d’amélioration
de la Préventions
des Risques avec différentes
approches, dont la
méthode SécurAfim, la
mise en place de fiches de
consignations, du management
visuel de la Sécurité,
la réalisation du DUERP,
du Plan de prévention,
l’organisation de la co-activité
multifactorielle sur
un arrêt d’usine, etc.
Didier Chapuis
(CapMaint)
dchapuis@CapMaint.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023 ı63

INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
Au sommaire du prochain numéro :
Spécial Global Industrie Paris
TECHNOLOGIES
Industrie 4.0 et le MES
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
Comment réduire la consommation des
machines ?
© FOUCHA © FOUCHA
MAINTENANCE EN PRODUCTION
Focus sur les instruments de
mesure
MANAGEMENT
Former et manager les équipes
sur la maintenance 4.0
TERTIAIRE & UTILITÉS
Solutions d’analyse thermique des
bâtiments industriels
HYGIÈNE ET SÉCURITÉ
Spécial EPI et Nettoyage industriel
Entreprises et annonceurs cités dans ce numéro
123 ROULEMENT.................................................. 49
ABB......................................................................... 64
ACOEM............................................................ 9 et 44
AFIM.............................................................. 22 et 28
AMO (PUBLI-COMMUNIQUÉ).............................. 45
AMOTEP................................................................. 21
APTAR PHARMA................................................... 12
AUTOMATION 24.......................... 2 e de couverture
CAPMAINT............................................................. 60
CARL BERGER-LEVRAULT.................................. 42
CLUB MES......................................................... 2 et 8
CORIM SOLUTION................................................. 37
DBVIB............................................................ 13 et 52
DIMO SOFTWARE................................................. 35
FORTERRO...................................................... 6 et 31
GL EVENTS (SEPEM ROUEN)..................... 10 et 25
GRAIN DE SAIL..................................................... 42
IFM ELECTRONIC........................................ 15 et 21
INRS.......................................................... 6, 56 et 57
KSB................................................................ 19 et 20
MAINTENANCE&CO............................................. 29
MEGGER..............................58 et 1 ere de couverture
MOLYDAL............................................................... 47
NEYRA...................................................................... 7
NTN EUROPE................................................ 50 et 53
OVALT............................................ 3 e de couverture
PROVOST............................................................... 29
RS COMPONENTS................................................. 4
SCHAEFFFLER...................................................... 51
SDT INTERNATIONAL.......................................... 52
SEW USOCOME............................ 4 e de couverture
SNEF....................................................................... 18
SOA PEOPLE......................................................... 30
SOSPARE............................................................... 26
SYNERGYS............................................................. 17
VIF SOFTWARE.............................................. 6 et 33
VPK......................................................................... 31
UE SYSTEMS................................................ 11 et 46
WORLDSKILLS........................................................ 6
68 000
Voici le montant en euros que représente toutes les heures (en
France) le coût des immobilisations non planifiées. C’est du
moins ce que révèle une enquête d’ABB chargée – notamment
– de démontrer l’évidente relation étroite entre fiabilité et
disponibilité des équipements. Baptisée « La valeur de la
fiabilité », cette enquête dévoile également que 79 % des
entreprises industrielles françaises enregistrent des arrêts
de production non planifiés au moins une fois par mois, contre
69 % au niveau international. En moyenne (ou plutôt selon
la médiane extraite au sein de l’étude), le coût est plus faible
puisqu’il s’élève à 68 000 € par heure contre 116 000 € à
l’échelle mondiale. Malgré ce constat, 25 % des entreprises
interrogées pratiquent encore une maintenance réactive
(exploitation de l’équipement jusqu’à la panne) en France.
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.production-maintenance.com
64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°83 • octobre-novembre-décembre 2023

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