Production Maintenance 82
La bonne stratégie à adopter pour externaliser sa maintenance
La bonne stratégie à adopter pour externaliser sa maintenance
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À LA UNE 20<br />
La bonne stratégie<br />
à adopter pour<br />
externaliser sa<br />
maintenance<br />
TECHNOLOGIES<br />
La maintenance à<br />
distance s’impose peu<br />
à peu<br />
10 20 44<br />
MAINTENANCE EN<br />
PRODUCTION<br />
Le MES au cœur de la<br />
maintenance 4.0<br />
EFFICACITÉ<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
Pompes : comment<br />
réduire sa facture<br />
énergétique ?<br />
56<br />
PRÉVENTION<br />
DES RISQUES / HSE<br />
Intervenir sur une<br />
machine en toute sécurité<br />
N° <strong>82</strong> | juillet-août-septembre | Trimestriel | 20€
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et gratuite du logiciel
ÉDITORIAL<br />
Continuer d’évoluer pour toujours mieux<br />
répondre aux attentes de nos lecteurs<br />
Chers lecteurs, chères lectrices, si l’information vous a échappé, sachez que MRJ Presse, société<br />
éditrice de votre magazine, a décidé de fusionner la publication de <strong>Maintenance</strong> Entreprise, revue<br />
historique de près de 60 ans d’âge, avec <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, devenu depuis déjà plus de dix<br />
ans, le leader en France en matière de diffusion d’informations sur la maintenance industrielle<br />
(cf. article en page 6).<br />
Olivier Guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
Ne soyez donc pas étonnés si, dès les prochains numéros, des thématiques plus régionales, davantage<br />
« terrain » mais aussi tertiaires et liées aux services à l’industrie viennent s’inviter aux côtés des<br />
rubriques qui ont fait le succès de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, à savoir les nouvelles technologies, le<br />
management de la maintenance, la prévention<br />
des risques, la maintenance mécanique sans<br />
oublier l’efficacité énergétique.<br />
Ce dernier thème, devenu une préoccupation<br />
majeure (en particulier depuis la guerre en<br />
Ukraine) fait d’ailleurs l’objet désormais d’une<br />
rubrique à part entière avec, dans ce nouveau<br />
numéro, un dossier sur la bonne utilisation<br />
des pompes. Signe que le magazine <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong> évolue au gré des attentes de nos<br />
fidèles lecteurs, lesquels sont de plus en plus<br />
« <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> évolue au<br />
gré des attentes de nos fidèles<br />
lecteurs, lesquels sont de plus<br />
en plus nombreux, notamment en<br />
raison de l’accès aujourd’hui libre<br />
du contenu de la revue »<br />
nombreux, notamment en raison de l’accès aujourd’hui libre du contenu de la revue (en numérique<br />
– version pdf – bien sûr, la version papier reste payante en raison des coûts d’impression).<br />
Du reste, la rédaction est à votre écoute pour toute remarque provenant des lecteurs de la revue afin<br />
de continuer à améliorer son contenu et toujours mieux répondre aux attentes des professionnels<br />
de la maintenance en matière d’informations ●<br />
Envie de réagir ?<br />
@productionmaint<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
Le Trèfle - 22, boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tél. : 01 84 80 57 07<br />
production-maintenance.com<br />
/Facebook.com/<br />
productionmaint<br />
/@productionmaint<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Directeur des rédactions :<br />
Olivier Guillon<br />
o.guillon@mrj-corp.fr<br />
COMMERCIALISATION<br />
Publicité :<br />
Sonia Cheniti<br />
s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements<br />
https ://production-maintenance.com/<br />
https ://production-maintenance.com/<br />
la-revue-en-videos/<br />
Emilie Bellenger<br />
abonnement@productionmaintenance.com<br />
Prix au numéro : 20 €<br />
Abonnement 1 an France et<br />
à l’étranger, 4 n° en version<br />
numérique : 60 € TTC<br />
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en version papier, numérique et<br />
accès à la collection : 90 € TTC<br />
Règlement par chèque bancaire<br />
à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Maquette :<br />
Gaëlle Vivien<br />
gaellevivien92@gmail.com<br />
Impression :<br />
Booklets Print<br />
7, rue Jacquemars Gielée<br />
BP 80139<br />
59017 Lille<br />
N°ISSN : 1632 - 4153<br />
Numéro de CPPAP :<br />
0428 T 83214<br />
Dépôt légal :<br />
À parution<br />
Périodicité :<br />
Trimestrielle<br />
Numéro : <strong>82</strong><br />
Date :<br />
juillet-août-sept. 2023<br />
RÉDACTION<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Rabah Achemaoui<br />
(Fouré-Lagadec),<br />
Didier Chapuis (CapMaint),<br />
Daniel Mazières (UESystems),<br />
SDT International,<br />
Pierre Weber<br />
Membre du réseau<br />
REPM-EMPN<br />
Encart jeté :<br />
GL Events<br />
CRÉDITS<br />
Photo de couverture :<br />
iStock - © Yozayo<br />
Toute reproduction,<br />
totale ou partielle, est soumise<br />
à l’accord préalable de<br />
la société MRJ.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı1
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SOMMAIRE<br />
LA STRATÉGIE À ADOPTER<br />
POUR EXTERNALISER<br />
SA MAINTENANCE<br />
32<br />
DOSSIER<br />
32 L’externalisation de la maintenance, une spécificité<br />
bien française<br />
34 Quelques conseils pour réussir l’externalisation de<br />
ses opérations de maintenance<br />
36 « L’objectif de la sous-traitance en maintenance est<br />
de rendre son client plus performant »<br />
38 La maintenance, une prestation humaine reposant<br />
sur la confiance entre les deux parties<br />
40 Comment bien choisir ses prestataires ?<br />
© Assa Abloy<br />
Actualités<br />
06 La revue <strong>Maintenance</strong> & Entreprise<br />
rejoint <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
06 Asset Performance lance un<br />
programme de conférences<br />
éducatives et pratiques<br />
06 Préventica de retour à Toulouse en<br />
septembre<br />
06 FCTM-Esope fait sa rentrée à Paris<br />
06 Pollutec, le salon des technologies<br />
de l’environnement<br />
08 Le Sepem Industries de retour à<br />
Angers en octobre !<br />
Technologie<br />
10 Entamer une démarche de<br />
maintenance à distance de son site<br />
industriel<br />
14 Surveillance des parcs éoliens avec<br />
Vigilant<br />
18 ADM21 lance l’E/S déportées Odot<br />
Automation<br />
18 Un outil de maintenance dédié à la<br />
surveillance à distance<br />
19 Safran Aircraft Engines fait appel<br />
à Apizee pour son service de<br />
téléassistance<br />
© SedApta Osys<br />
19 Les lunettes intelligentes, un<br />
partenaire de plus en plus<br />
incontournable pour le support à<br />
dis-tance<br />
<strong>Maintenance</strong><br />
en production<br />
20 Reculer pour mieux sauter !<br />
22 Ouvrir davantage le Club<br />
MES à d’autres organisations<br />
professionnelles<br />
24 Affiner les scénarios de production<br />
et ses décisions<br />
28 Quand le MES se met au service<br />
des économies d’énergie<br />
26 MES en mode SAAS : de premiers<br />
résultats concluants pour<br />
Prochimie<br />
Efficacité<br />
énergétique<br />
44 « En matière d’économies<br />
d’énergie sur les pompes, depuis<br />
dix ans, les progrès sont déjà<br />
immenses »<br />
46 Evolis publie ses chiffres et<br />
dépasse son niveau d’activité<br />
d’avant-crise<br />
46 Flux lance sur le marché une<br />
pompe AODD, marquée par sa<br />
robustesse<br />
47 Un nouveau circulateur d’eau<br />
potable à haut rendement sur le<br />
marché<br />
48 En matière d’exploitation<br />
des pompes, la maintenance<br />
prévisionnelle a encore du chemin<br />
à parcourir<br />
52 <strong>Maintenance</strong> 4.0 des pompes<br />
industrielles : mise en place d’un<br />
système de surveillance permanente<br />
grâce à la technologie<br />
des ultrasons<br />
Prévention<br />
des risques / HSE<br />
56 Pratiques et solutions pour<br />
garantir la sécurité des machines<br />
et des opérateurs<br />
58 Rendre à la norme NF X60-400 ses<br />
lettres de noblesse<br />
60 Sécurité des machines–Sur mesure !<br />
62 Privilégiez le zéro accident au sein<br />
de votre usine afin d’avoir zéro<br />
arrêt de production !<br />
63 Orienter davantage la sécurité vers<br />
la notion de service<br />
Outils<br />
64 Au sommaire du prochain numéro<br />
64 Index des annonceurs et liste des<br />
entreprises citées<br />
64 Le Chiffre à retenir<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı33
cneider Electric désormais ce automation24. f r<br />
Commutation cneider industrielle Electric eys désormais elais de sécurité ce Harmony automation24. P Démarreurs f rprogressifs Altistart<br />
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Découvre la gamme de produits chneider Electric et économise <br />
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MANAGEMENT<br />
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
Quelles solutions offre le marché en<br />
matière de maintenance à distance ?<br />
p.6 à 11 et 34-35<br />
Si la présence des objets connectés a fortement progressé<br />
depuis les années 2010 dans l’industrie, une autre brique de<br />
l’industrie 4.0 permet également des usages multiples pour la<br />
maintenance. C’est le cas de la numérisation des activités et<br />
tout particulièrement pour des applications de maintenance<br />
à distance. Des technologies IoT au logiciel de supervision<br />
en passant par des techniques par ultrasons sans oublier la<br />
téléassistance, tout est bon pour rapprocher, cette fois en réel,<br />
les compétences entre les techniciens.<br />
Trouver la bonne stratégie pour<br />
externaliser ses opérations de<br />
maintenance p.32 à 43<br />
La sous-traitance de la maintenance est-elle véritablement un mal<br />
français ? « Français », oui. Un « mal », non, pas nécessairement, à<br />
en croire plusieurs spécialistes de la question. Mais sans défendre<br />
tel ou tel point de vue, ceux-ci, nous livrent dans ce dossier spécial<br />
leurs conseils et bonnes pratiques à adopter – tout comme les<br />
actions ou les comportements à ne pas appliquer en matière<br />
d’externalisation… Le tout en s’appuyant sur de solides expériences<br />
vécues dans des environnements industriels aussi divers que variés.<br />
Exploiter ses pompes et équipements<br />
fluidiques pour gagner en énergie p.44 à 54<br />
Après la déferlante dans les années 2010 de la norme Ecodesign<br />
et MEI sur le performance des pompes et le durcissement<br />
de la réglementation en la matière, obligeant les fabricants à<br />
fortement investir pour atteindre leurs objectifs de réduction<br />
de la consommation d’énergie, c’est au tour des industriels<br />
exploitants ces systèmes – à la fois voraces et indispensables<br />
pour leur activité – de veiller à bien utiliser les pompes… avec à<br />
la clé des économies d’énergie et donc de coûts, mais aussi une<br />
plus grande durée de vie du matériel.<br />
Mieux garantir la sécurité du technicien<br />
lors des opérations sur machines p.55 à 63<br />
Si la norme NF-X 60400, qui a fait son apparition il y a déjà six<br />
ans, se fait de plus en plus connaître depuis sa mise en pratique<br />
concrète en 2021, elle reste encore dans l’ombre de la norme<br />
NF-C 18510. Pourtant celle-ci présente de nombreux atouts et<br />
peut réellement permettre, une fois mise en œuvre, d’entamer<br />
une démarche efficace de prévention des risques et ainsi<br />
améliorer grandement la sécurité des techniciens de maintenance<br />
lors des interventions sur les machines industrielles.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı55
ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
Préventica de retour à<br />
Toulouse en septembre<br />
Préventica s’installera du 19 au 21<br />
septembre à Toulouse (au nouveau<br />
parc des expositions Meett). Il rassemblera<br />
les professionnels de la prévention<br />
des risques et de l’hygiène-sécurité-environnement<br />
(HSE) pour trois<br />
jours d’exposition et de conférences<br />
sur des sujets multiples.<br />
EN SAVOIR PLUS > www.preventica.com<br />
FCTM-Esope fait sa rentrée<br />
à Paris<br />
Les 26 et 27 septembre prochains, au<br />
Dock Pullman à Paris, se réuniront<br />
les professionnels (à la fois fabricants<br />
et exploitants) de la chaudronnerie,<br />
tuyauterie, maintenance, tôlerie et<br />
ESP au sein du salon-symposium<br />
FCTM-Esope.<br />
INFOS LECTEURS<br />
La revue <strong>Maintenance</strong> & Entreprise<br />
rejoint <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
La revue historique de la<br />
maintenance fusionne<br />
avec <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>,<br />
magazine leader en<br />
France de la maintenance<br />
industrielle et de l’efficacité<br />
énergétique. Le contenu rédactionnel<br />
de cette revue âgée de<br />
plus d’un demi-siècle vient<br />
ainsi enrichir celui de <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong>, devenu<br />
le magazine de référence de<br />
toute une communauté,<br />
notamment rassemblée autour de l’Afim.<br />
Orienté services à l’industrie et maintenance tertiaire, le contenu de <strong>Maintenance</strong><br />
& Entreprise s’invite alors dans les pages de « PM » à travers des articles et<br />
de nombreux retours d’expérience, dont les thématiques portent à la fois sur les<br />
technologies de maintenance, le management de la maintenance, les services à<br />
l’industrie, la maintenance tertiaire, l’industrie 4.0 et la maintenance prévisionnelle,<br />
sans oublier l’efficacité énergétique et la prévention des risques ●<br />
EN SAVOIR PLUS > production-maintenance.com<br />
EN SAVOIR PLUS > www.fctm-esope.com<br />
Pollutec, le salon<br />
des technologies de<br />
l’environnement<br />
Du 10 au 13 octobre à Lyon Eurexpo<br />
se déroulera l’événement français<br />
des solutions technologiques et des<br />
bonnes pratiques en matière d’environnement<br />
et de la transition à la<br />
fois énergétique et écologique. Il accueillera<br />
durant quatre jours quelque<br />
50 000 visiteurs, de nombreux stands<br />
(sur 80 000 m 2 de surface d’exposition)<br />
et abritera 450 conférences.<br />
EN SAVOIR PLUS > www.pollutec.com<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Asset Performance lance un<br />
programme de conférences éducatives<br />
et pratiques<br />
Après le succès des années passées, Asset Performance est devenu un événement<br />
international réputé. « Cette année, nous avons à nouveau un programme<br />
très éducatif et attrayant, et nous sommes donc impatients de franchir le cap<br />
des 1 000 participants », déclare Wim Vancauwenberghe, directeur de la Bemas,<br />
l’équivalent de l’Afim pour la Belgique.<br />
Objectif de la conférence, apprendre comment atteindre une plus grande fiabilité et une<br />
meilleure performance des coûts des actifs, et comment améliorer leur résilience et la<br />
EN SAVOIR PLUS<br />
> Accéder au<br />
programme<br />
durabilité en se concentrant sur la transformation<br />
numérique et les améliorations centrées sur les<br />
personnes dans les opérations, la maintenance<br />
et la gestion des actifs. Outre le programme<br />
contenant plus de cinquante présentations, un<br />
salon se tiendra en parallèle et comptera plus<br />
de quarante stands ●<br />
6ı6<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
SURVEILLANCE DE<br />
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ACTUALITÉS<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Le Sepem Industries<br />
de retour à Angers<br />
en octobre !<br />
Du 10 au 12 octobre prochain, le salon<br />
Sepem Centre-Ouest revient en terres<br />
angevines pour une édition qui s’annonce<br />
riche en nouveautés et en événements, en<br />
particulier dans le cadre des conférences<br />
– organisées par la revue <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong> (en partenariat avec l’Afim –<br />
et dont le programme ne cesse d’évoluer<br />
afin de mieux répondre aux attentes des<br />
visiteurs.<br />
Cet automne, le dernier salon<br />
Sepem de l’année s’installera au<br />
parc des expositions d’Angers.<br />
Cette édition accueillera près de 500<br />
exposants et attend une nouvelle fois plusieurs<br />
milliers de visiteurs professionnels<br />
qui viendront avec de nombreux projets<br />
techniques et technologiques, portant<br />
sur des thématiques très « métiers coeur<br />
d’usine ».<br />
UN PROGRAMME DES<br />
CONFÉRENCES RENFORCÉ<br />
D’ailleurs, si le salon s’ouvre de plus en<br />
plus à la production (mécanique, usinage,<br />
soudage etc.), le programme des conférences<br />
évolue à son tour en traitant de<br />
nouveaux sujets. Celui-ci proposera en<br />
outre une table ronde supplémentaire<br />
le jeudi sur l’attractivité des métiers de<br />
l’industrie, et réduira le temps d’intervention<br />
(30 minutes désormais contre<br />
une heure auparavant) afin d’aborder<br />
plus de thèmes et attirer toujours plus<br />
de visiteurs ●<br />
Pierre Weber<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
angers.sepem-industries.com<br />
PROGRAMME DE CONFÉRENCES<br />
Mardi 10 octobre<br />
MATINÉE<br />
INDUSTRIE 4.0 / AUTOMATISATION /<br />
ROBOTIQUE<br />
10h Présentation de l’Afim<br />
10h30 Les étapes à suivre pour mettre en œuvre une<br />
démarche de maintenance 4.0 (Altrad-Endel)<br />
11h Comment Mecachrome a déployé des outils<br />
numériques pour sa transformation digitale ?<br />
11h30 L’IA au service de la « Predictive <strong>Maintenance</strong> »<br />
(Digital Predict)<br />
APRÈS-MIDI<br />
5G / CYBERSÉCURITÉ<br />
14h-14h40 Data et IA : Levier de croissance<br />
pour nos PME (Cross Data)<br />
14h40-15h20 Table ronde : La robotique comme levier de<br />
la réindustrialisation<br />
15h20-15h40 Projet robotique : comment s’y prendre<br />
avant de se lancer ? (Proxinnov)<br />
15h40-16h20 Comment Quatrium accompagne les<br />
industriels ? (Cetim, We Network, Proxinnov, Clarté)<br />
16h20-17h Industrie du futur : vers une collaboration<br />
intelligente entre MES et IoT (We Network)<br />
Mercredi 11 octobre<br />
MATINÉE<br />
MÉTHODES DE PRODUCTION, USINAGE ET<br />
MAINTENANCE<br />
9h45 Présentation de l’Afim<br />
10h Technologie d’analyse vibratoire pour optimiser l’outil<br />
de production (Mitis)<br />
10h30 : Répondre aux besoins de compétences dans<br />
l’usinage grâce à l’automatisation (Ensam)<br />
11h Bien choisir son lubrifiant de coupe (SMP49 et Blaser<br />
Swisslube)<br />
11h30 Faire de son outil CFAO une clé de réussite dans<br />
l’atelier (Mecatec et Mastercam)<br />
APRÈS-MIDI<br />
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE / DÉCARBONATION<br />
14h Table ronde autour de l’efficacité énergétique des<br />
usines avec le programme Loir’Energie<br />
Avec Romain Lavielle (Ademe), Éric Sénéchal (Cetim) et un<br />
industriel de la région<br />
15h Comment réduire la facture énergétique de son atelier<br />
de production et de l’usine (FMGC)<br />
15h30 Décarbonation de l’usine. Témoignage dans le cadre<br />
du programme Loir’Energie<br />
8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
Vue de la dernière édition en octobre 2021<br />
©FOUCHA<br />
16h Dernières solutions technologiques pour des produits<br />
plus durables (Würth Elektronik)<br />
16h30 L’électronique, une industrie éco-responsable<br />
(Soitec)<br />
Jeudi 12 octobre<br />
MATINÉE<br />
SANTÉ, LA SÉCURITÉ ET PRÉVENTION DES<br />
RISQUES DANS L’INDUSTRIE<br />
10h Présentation de l’Afim<br />
10h30 Démonstration et démocratisation d’un exosquelette<br />
(Gobio)<br />
11h Réduire les risques respiratoires grâce à des tables<br />
aspirantes innovantes (Stivent)<br />
11h30 La réalité augmentée pour mieux former les<br />
opérateurs aux risques (Spectral TMS)<br />
12h Table ronde sur l’attractivité des métiers de l’industrie :<br />
que faire pour attirer et mieux former les compétences ?<br />
Avec Fabrice Martineau (UIMM), Emmanuel Rouve de l’IFTO (École<br />
de production Cholet) et un indus-triel de la région<br />
La table ronde du précédent<br />
Sepem Angers portait sur<br />
la mise en œuvre réussie de<br />
l’industrie 4.0 (retrouvez-la en<br />
vidéo sur la chaîne Youtube<br />
du Sepem)<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı9
TECHNOLOGIES<br />
EN PRATIQUE<br />
Entamer une démarche de<br />
maintenance à distance<br />
de son site industriel<br />
La mise en œuvre réussie de la maintenance à distance et de la télémaintenance peut contribuer à réduire<br />
les coûts d’exploitation, augmenter la productivité et améliorer la sécurité. C’est le cas dans de nombreux<br />
secteurs d’activité peu accessibles (voire pas du tout en raison de leur dangerosité), trop complexes ou<br />
encore trop étendus et répartis sur plusieurs sites.<br />
La maintenance à distance au<br />
milieu industriel peut se définir<br />
de la manière suivante : une<br />
méthode associée à des technologies<br />
offrant la possibilité de surveiller les<br />
équipements et les machines industrielles<br />
mais pas seulement. Celles-ci permettent<br />
également de résoudre les problèmes à<br />
distance en utilisant des technologies de<br />
communication telles que l’Internet industriel,<br />
la téléphonie mobile (et les outils de<br />
mobilité ou terminaux allant avec) sans<br />
oublier les logiciels de surveillance et de<br />
pilotage. Cette méthode de maintenance<br />
a bien entendu les mêmes objectifs que les<br />
autres : réduire les temps d’arrêt, optimiser<br />
les coûts de maintenance et d’améliorer la<br />
disponibilité des équipements afin d’accroître<br />
la productivité de l’usine.<br />
Lorsqu’on a dit ça, que reste-t-il à faire ?<br />
Il faut avant tout savoir que la maintenance<br />
à distance repose sur l’utilisation<br />
de technologies de communication dont<br />
le fonctionnement se déroule comme<br />
tel ; tout d’abord, les équipements et<br />
les machines sont équipés de capteurs<br />
chargés de collecter des données sur leur<br />
fonctionnement telles que la température,<br />
la pression, la vitesse ou l’état des pièces…<br />
Ces données brutes sont alors transmises<br />
à un système de surveillance à distance<br />
capable de les analyser et de les comparer<br />
à des seuils prédéfinis pour détecter les<br />
anomalies et les défaillances. C’est là que<br />
de donnée (ou « data » en anglais) on passe<br />
« La maintenance à distance repose sur des technologies<br />
de communication telles que l’Internet, la téléphonie,<br />
les systèmes de messagerie, les logiciels de contrôle à<br />
distance, les capteurs, l’intelligence artificielle et la réalité<br />
augmentée. Ces différents outils permettent aux équipes<br />
de maintenance d’obtenir une vue en temps réel de ce qui<br />
se passe sur le terrain et de prendre des décisions plus<br />
rapidement, ce qui permet de réduire les temps d’arrêt et<br />
d’améliorer la productivité de l’usine.»<br />
©iStock<br />
10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
Soyez Vigilant envers vos équipements critiques<br />
<strong>Maintenance</strong><br />
conditionnelle<br />
à distance<br />
• Ultrasons<br />
• Vibrations<br />
• Température<br />
• Tachymètre<br />
• Process<br />
Une solution de<br />
maintenance prévisionnelle<br />
clé en main qui combine la polyvalence<br />
des ultrasons, l’analyse vibratoire, les<br />
protocoles de communication standard et un<br />
logiciel intégré d’analyse et de suivi des tendances.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı11
TECHNOLOGIES<br />
à l’information.<br />
Si une anomalie ou une défaillance est<br />
détectée, le système de surveillance envoie<br />
une alerte au personnel de maintenance.<br />
Celui-ci est alors en mesure de se connecter<br />
à distance aux équipements ou aux<br />
machines en utilisant des logiciels de<br />
contrôle à distance, des caméras ou des<br />
systèmes de réalité augmentée afin d’évaluer<br />
la situation et résoudre le problème.<br />
DES INTERVENTIONS À<br />
DISTANCE TRÈS UTILISÉES<br />
DANS CERTAINS DOMAINES<br />
D’ACTIVITÉ<br />
La maintenance à distance et la télémaintenance<br />
sont de plus en plus utilisées dans<br />
de nombreux secteurs industriels. Les<br />
principaux domaines d’activité pratiquant<br />
ces méthodes sont l’industrie manufacturière<br />
dans laquelle la maintenance à<br />
distance permet de surveiller les équipements<br />
de production et de prévenir les<br />
pannes, réduisant ainsi les temps d’arrêt<br />
et les coûts de maintenance, l’énergie avec<br />
notamment la surveillance des éoliennes<br />
mais également des parcs (ou toitures)<br />
photovoltaïques, le nucléaire (et notamment<br />
la maintenance nucléaire pour des<br />
raisons évidentes de sécurité et de zones<br />
inaccessibles pour les techniciens). C’est<br />
le cas aussi de l’incontournable industrie<br />
pétrolière et gazière, en particulier pour<br />
surveiller les installations offshore et les<br />
pipelines à distance, assurant ainsi une<br />
sécurité accrue et une réduction des coûts<br />
d’exploitation, l’industrie minière (pour<br />
la surveillance des équipements de forage,<br />
des convoyeurs et des ascenseurs).<br />
On trouve aussi de plus en plus de ces<br />
technologies dans l’industrie aéronautique<br />
où cette fois la télémaintenance va être<br />
utilisée pour diagnostiquer les problèmes<br />
de l’avion en vol, permettant ainsi une<br />
réparation rapide lors de l’atterrissage.<br />
Très logiquement, l’industrie des transports<br />
est concernée par la télémaintenance<br />
afin de surveiller les flottes de camions,<br />
de trains et de navires et ainsi prévenir<br />
les défaillances et planifier les réparations<br />
de manière proactive.<br />
© FMachining<br />
UN PROCESSUS<br />
PARTICULIÈREMENT COMPLEXE<br />
À METTRE EN ŒUVRE<br />
La mise en place de la maintenance à<br />
distance et de la télémaintenance dans<br />
une usine ou un atelier de production<br />
peut se révéler être un processus complexe.<br />
Voici quelques conseils permettant<br />
de bien mettre en œuvre ces méthodes.<br />
Avant toute chose, il est important de<br />
bien évaluer les besoins de l’entreprise<br />
en identifiant et en déterminant les équipements<br />
et les processus nécessitant une<br />
surveillance à distance, ainsi que les<br />
données devant être collectées afin de<br />
mieux les surveiller.<br />
Il faut ensuite bien choisir les technologies<br />
appropriées. Celles-ci concernent<br />
notamment l’Internet des objets (IoT),<br />
les capteurs sans-fil ainsi que les logiciels<br />
de surveillance à distance. Ne<br />
pas oublier également de sensibiliser<br />
et former le personnel à la gestion de<br />
cette maintenance à distance et de la<br />
télémaintenance, ces technologies pouvant<br />
être nouvelles et modifiant parfois<br />
radicalement la manière de travailler<br />
des techniciens en poste depuis de<br />
nombreuses années dans l’entreprise.<br />
Une fois ces tâches effectuées, il est important<br />
de planifier la maintenance préventive<br />
afin d’éviter les pannes imprévues et,<br />
© O. Guillon<br />
surtout, de bien centraliser les données de<br />
surveillance pour permettre une analyse<br />
approfondie et une meilleure réactivité<br />
en cas de défaillance.<br />
MAIS QUID DES SOLUTIONS ET<br />
DES OUTILS TECHNOLOGIQUES À<br />
METTRE EN PLACE ?<br />
Afin de mettre en place de la télémaintenance<br />
industrielle, plusieurs solutions<br />
existent sur le marché, à commencer<br />
par des logiciels de maintenance à<br />
distance, aujourd’hui bien connus<br />
du grand public tels que Teamviewer,<br />
qui aujourd’hui se montre de plus en<br />
plus présent dans le monde professionnel,<br />
voire industriel. C’est le cas<br />
également d’AnyDesk, où, comme pour<br />
Teamviewer, une personne physiquement<br />
présente à l’extérieur de l’usine<br />
peut prendre le contrôle du poste informatique<br />
de l’opérateur situé sur place.<br />
Des solutions certes efficaces et de mieux<br />
en mieux sécurisées mais insuffisantes<br />
pour assister par exemple un technicien<br />
de maintenance en difficulté sur une<br />
intervention ou face à un problème singulier.<br />
C’est là que ce type de logiciels<br />
peuvent s’accompagner de solutions<br />
de réalité augmentée, une technologie<br />
permettant aux techniciens de maintenance<br />
de voir les équipements en temps<br />
réel et de recevoir des instructions de<br />
réparation à distance. Cette solution<br />
est notamment très répandue dans les<br />
industries manufacturière, pétrolière,<br />
gazière et minière.<br />
En outre, il est possible d’utiliser des<br />
algorithmes d’apprentissage automatique<br />
afin d’analyser les données de maintenance<br />
à distance et les comparer à des<br />
données historiques. Une bonne manière<br />
de détecter les anomalies et les pannes<br />
à travers de la maintenance prévisionnelle.<br />
Enfin, dans un tout autre genre, les<br />
drones de maintenance présentent quant<br />
à eux l’avantage de pouvoir inspecter<br />
les équipements industriels à distance,<br />
éliminant ainsi les besoins de travaux<br />
de hauteur ou de zones dangereuses ●<br />
Pierre Weber<br />
12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı13
TECHNOLOGIES<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Surveillance des<br />
parcs éoliens<br />
avec Vigilant<br />
Les éoliennes sont des installations complexes<br />
composées de composants lents et rapides. Les<br />
défis techniques et de sécurité sont spécifiques<br />
pour les techniciens de maintenance conditionnelle.<br />
Mais des solutions existent dans le domaine des<br />
ultrasons.<br />
L’analyse des vibrations fonctionne bien pour surveiller les<br />
éléments qui tournent rapidement, comme les roulements du<br />
générateur. En revanche sur les composants à rotation lente,<br />
l’analyse vibratoire fait défaut car ces roulements tournent<br />
beaucoup plus lentement et ne créent pas suffisamment de<br />
vibrations, rendant impossible tout diagnostic. L’analyse<br />
vibratoire est vaine et inutile. Pour surveiller les éléments à<br />
rotation lente, les techniciens de maintenance conditionnelle<br />
doivent recourir à la technologie des ultrasons.<br />
ACCESSIBILITÉ<br />
Lorsque l’on travaille à des hauteurs extrêmes, la sécurité des<br />
employés doit être prise en compte. Cela est particulièrement<br />
vrai pour les techniciens travaillant sur des éoliennes sans<br />
ascenseur. Les techniciens qui montent à l’aide d’une échelle<br />
de 50 à 100 mètres, parfois à plusieurs reprises dans la même<br />
journée, en portant des équipements, doivent apprendre à<br />
gérer leur temps et leur fatigue.<br />
Une solution de surveillance permanente de l’état des<br />
éoliennes, qui transmet les données au siège de la maintenance<br />
d’un parc éolien, réduit la nécessité d’accéder régulièrement<br />
au sommet des éoliennes et améliore l’efficacité<br />
globale des opérations du service de maintenance et de<br />
fiabilité.<br />
AVERTISSEMENT DE LA DÉFAILLANCE D’UN<br />
COMPOSANT CRITIQUE<br />
Lorsque des composants critiques à l’intérieur de la nacelle<br />
tombent en panne, les équipes de maintenance doivent agir<br />
rapidement pour rétablir le fonctionnement de l’éolienne.<br />
La courbe D-I-P-F est un modèle courant décrivant la durée<br />
de vie typique des installations. Comme le montre le schéma<br />
suivant, les ultrasons détectent les défaillances imminentes et<br />
potentielles plus tôt que les vibrations, l’infrarouge ou toute<br />
autre technologie de maintenance conditionnelle, permettant<br />
ainsi la planification et la programmation avec la plus grande<br />
fenêtre d’opportunité pour une réparation corrective.<br />
L’un des défis majeurs liés aux éoliennes réside dans la<br />
hauteur à laquelle les données doivent être collectées.<br />
La hauteur des éoliennes est rarement inférieure<br />
à 80 mètres. Cela crée d’importantes contraintes<br />
d’accessibilité, de sécurité et de logistique notamment dans<br />
l’acheminement de pièces de rechange. Il faut disposer de<br />
machines lourdes, coûteuses et d’opérateurs formés, parfois<br />
pour plusieurs jours d’arrêt. Planifier ces interventions des<br />
semaines ou des mois à l’avance est le meilleur moyen de<br />
minimiser les surcoûts, voire de les atténuer complètement.<br />
Le défi technique majeur concerne également la différence de<br />
vitesse de rotation des différents composants d’une l’éolienne.<br />
14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
TECHNOLOGIES<br />
À L’INTÉRIEUR DE LA NACELLE<br />
Le choix d’une technologie appropriée de surveillance d’état<br />
permet aux techniciens de maintenance et de fiabilité de déceler<br />
des défauts de façon plus précoce avant que le point de non-retour<br />
soit atteint. Les éléments critiques à surveiller de près sont<br />
connus. Le roulement principal relie les pales de l’éolienne au<br />
reste du mécanisme. L’arbre principal de l’éolienne effectue<br />
environ 10 à 20 rotations par minute, en fonction de la vitesse<br />
du vent. Le multiplicateur de l’éolienne, l’extrémité motrice et<br />
l’extrémité non motrice du générateur tournent beaucoup plus<br />
vite que l’arbre principal à faible vitesse.<br />
RETOUR D’EXPÉRIENCE<br />
Des représentants de SDT Ultrasound Solutions ont récemment<br />
installé le premier système Vigilant sur une éolienne<br />
de 90 mètres de haut dans le sud-ouest de l’Ontario au<br />
Canada. Vigilant est une solution de surveillance permanente<br />
de l’état de l’éolienne, avec des capacités d’analyse<br />
par ultrasons et par vibrations. Chaque module Vigilant<br />
est capable de gérer les entrées de huit sources de données<br />
en continu (pas de multiplexage).<br />
Les données de surveillance des conditions sont transmises<br />
en direct, via Wifi, Ethernet ou cellulaire, à son application<br />
embarquée d’analyse et de suivi des tendances. Les équipes de<br />
fiabilité sont informées en permanence de l’état de santé de<br />
leurs équipements distants et critiques. Les outils d’analyse<br />
complexes normalement réservés aux logiciels de vibration<br />
haut de gamme et coûteux sont facilement accessibles aux<br />
analystes, quel que soit leur niveau de compétence. Et comme<br />
l’application est en ligne, il n’y a pas de configuration de<br />
licence compliquée à mettre en place. Il suffit de se connecter<br />
avec son navigateur préféré et de commencer à analyser !<br />
L’analyse vibratoire était déjà utilisée pour surveiller en<br />
permanence les composants critiques des turbines. La solution<br />
ultrasonore a été déployé pour surveiller sept points<br />
de collecte de données clé. Un point de collecte se trouvait<br />
sur le roulement à vitesse lente principal, quatre sur<br />
le multiplicateur, un sur l’extrémité motrice et un dernier<br />
sur l’extrémité non motrice du générateur de l’éolienne.<br />
Les ultrasons surveille le roulement à vitesse lente principal<br />
de l’éolienne, il tourne 91 fois moins vite que les roulements<br />
du générateur principal. Sensible aux changements micro-so-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı15
TECHNOLOGIES<br />
niques de très faible énergie causés par la friction et les<br />
impacts, les ultrasons donnent l’alerte en cas de défaillance<br />
imminente. La corrélation entre signaux ultrasonores et<br />
vibratoires permet une analyse plus fine et un diagnostic<br />
plus précis.<br />
L’installation d’un tel système est rapide. En quelques heures,<br />
les données de surveillance de l’état des éoliennes sont<br />
acheminées vers les analystes.<br />
ANALYSE<br />
Roulement planétaire - Comme prévu à partir des données<br />
de vibration initiales, la lecture aux ultrasons confirme la<br />
présence d’un impact.<br />
Roulement principal à vitesse lente - La lecture initiale<br />
par ultrasons du roulement principal révèle la présence de<br />
nombreux impacts. Un appoint de lubrifiant a permis de<br />
réduire clairement (-10dBµV après injection de graisse) les<br />
frottements et impacts, comme le montre la figure ci-dessous.<br />
Caractéristiques du roulement principal à vitesse lente, avant<br />
et après le graissage.<br />
Une analyse supplémentaire a été menée sur le roulement principal.<br />
Des impacts répétitifs ont été découverts à un BPFO d’environ<br />
13,5 fois la vitesse de fonctionnement, ce qui correspond à un<br />
défaut de la bague extérieure. Il fut recommandé de surveiller<br />
de près l’état du roulement principal. Le défaut entraînera à<br />
terme le remplacement de ce roulement.<br />
Grâce à la collecte de ces nouvelles données, les techniciens ont<br />
pu confirmer un défaut suspecté sur le roulement planétaire qui,<br />
à l’origine, avait été détecté par une analyse vibratoire.<br />
En outre, ils ont découvert un nouveau défaut sur le roulement<br />
principal qui n’avait pas été détecté par<br />
les capteurs de vibrations déjà en place. EN SAVOIR PLUS ><br />
Après avoir appliqué de la graisse sur<br />
le roulement principal, les techniciens<br />
ont constaté une baisse significative des<br />
niveaux de friction. À l’avenir, ils continueront<br />
à surveiller de près le roulement<br />
principal ●<br />
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı17
TECHNOLOGIES<br />
SOLUTION<br />
ADM21 lance l’E/S<br />
déportées Odot<br />
Automation<br />
Le système se compose d’un adaptateur réseau et<br />
de modules d’entrées/sorties TOR ou analogiques<br />
(jusqu’à 32 modules). La tête de station assure la<br />
communication sur le bus de terrain (plusieurs protocoles<br />
disponibles) avec la partie contrôle/commande<br />
(automate ou supervision). Des coupleurs de communication<br />
peuvent être ajoutés à une configuration<br />
existante afin d’éviter l’adjonction de passerelle de<br />
conversion de protocole à l’installation.<br />
Selon l’interface de communication du système de<br />
contrôle/commande, la référence de l’adaptateur réseau<br />
doit être sélectionnée avec le protocole de communi-<br />
cation industriel correspondant, tel qu’EtherNet/IP, Profibus DP,<br />
Profinet, EtherCAT, Modbus RTU, Modbus TCP, CANopen, CC<br />
Link ou encore PowerLink, etc ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.adm21.fr<br />
MAINTENANCE PRÉVISIONNELLE<br />
Modélisateur de flux de données<br />
Un outil de<br />
maintenance<br />
dédié à la<br />
surveillance à<br />
distance<br />
Le monitoring à distance, voici le rôle de moneo. La plateforme<br />
du fabricant allemand ifm electronic se focalise sur<br />
les indicateurs nécessaires aux équipes de maintenance.<br />
Les objectifs concernent la surveillance des machines en local<br />
ou à distance, ainsi que la mise en place d’une organisation<br />
tournée vers la maintenance conditionnelle, voire la maintenance<br />
prévisionnelle, rendue possible grâce à des algorithmes<br />
utilisant les données stockées en grande quantité.<br />
Les données sont ainsi collectées et stockées dans une base de<br />
données type time series. La visualisation permet d’exploiter<br />
facilement ces données afin de surveiller les dérives de signaux,<br />
de générer les alarmes et des rapports ou encore transférer des<br />
données vers d’autres systèmes de type Scada, MES ou ERP,<br />
en OPC-UA ou d’autres formats d’échanges ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.ifm.com/fr/fr/shared/moneo<br />
18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
TECHNOLOGIES<br />
CONTRAT<br />
Safran Aircraft Engines fait appel à Apizee pour<br />
son service de téléassistance<br />
Face aux enjeux d’un marché aéronautique en plein<br />
développement, de grands équipementiers tels<br />
que Safran Aircraft Engines préparent l’avenir<br />
et tentent d’anticiper les besoins de leurs clients en<br />
investissant continuellement dans le développement<br />
de nouvelles technologies et en concevant des moteurs<br />
toujours plus respectueux de l’environnement.<br />
Parmi ses services, Safran Aircraft Engines s’est appuyé<br />
sur les compétences de la société Apizee (spécialisée<br />
dans la collaboration en temps réel avec les techniciens<br />
à distance) afin de proposer B.Side, un service de<br />
téléassistance dédié à l’endoscopie permettant de rapprocher en un<br />
seul clic ses experts et les techniciens des compagnies aériennes<br />
du monde entier.<br />
L’objectif de ce service innovant est d’aider les techniciens des<br />
compagnies aériennes à accélérer les prises de décision pendant<br />
une endoscopie du moteur, afin de réduire le temps d’immobilisation<br />
au sol de leurs appareils. B.SIde® propose également des<br />
compléments de formation à distance pour accélérer la montée<br />
en compétences des inspecteurs en endoscopie ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.apizee.com<br />
TECHNOLOGIE<br />
Un outil de<br />
maintenance<br />
dédié à la<br />
surveillance<br />
à distance<br />
Alors que les logiciels bien connus sur le marché en<br />
matière de maintenance à distance ont été essentiellement<br />
développés pour la télémaintenance de PC,<br />
de smartphones et de tablettes, Aleger a décidé de s’attaquer<br />
directement aux besoins de l’industrie. Le spécialiste autrichien<br />
des lunettes intelligentes pour la maintenance à distance propose<br />
au technicien, une fois les lunettes posées sur le nez, d’utiliser<br />
Aleger Remote et d’entrer en contact avec un collaborateur du<br />
support à l’aide de ses Smart Glasses.<br />
Avantages ? Le collaborateur du support voit alors la même<br />
EN SAVOIR PLUS > alegerglobal.com<br />
chose que le technicien, un peu comme s’il était lui-même sur<br />
place. Grâce au traitement d’image intégré et à la mise au point<br />
automatique, il peut ainsi se faire rapidement une idée de la<br />
situation. Un « chat » intégré permet de communiquer avec les<br />
collaborateurs sur place. Ces chats sont automatiquement traduits<br />
sur demande, de sorte que la collaboration transfrontalière ne<br />
pose aucun problème ●<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı19
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
FOCUS MES<br />
Reculer pour mieux sauter !<br />
Cette année, et pour la première fois depuis longtemps<br />
(hors période de crise sanitaire), les Assises<br />
du MES (qui avaient pris le nom d’Experience MES<br />
depuis l’an dernier) n’auront pas lieu. La faute à plusieurs<br />
facteurs, sans nul doute liés à l’après-crise qui a notamment<br />
vu les événements de type congrès et conférences basculer<br />
en « visio ». Ce n’est pas faux ; selon le Club MES, créateur<br />
de ces fameuses journées riches en REX de toutes sortes, et<br />
l’organisateur Premium Contact, le nombre de participants<br />
de l’édition 2022 n’était pas au rendez-vous.<br />
À l’inverse, les événements numériques semblent battre leur<br />
plein. Car ce n’est pas autant le manque d’intérêt que les<br />
nouveaux réflexes que beaucoup ont pris de moins se déplacer<br />
qui est à l’origine de cette – somme toute relative – désaffec-<br />
tion. La force d’un retour d’expérience, qu’il provienne d’un<br />
grand donneur d’ordre ou d’une petite PME industrielle,<br />
attire toujours autant l’attention dans un monde – celui de<br />
l’industrie – peu enclin à dévoiler ses secrets d’utilisation.<br />
C’est pourquoi le nouveau président du Club MES, Stéphane<br />
Crépet, entend bien poursuivre cette tradition de partage de<br />
connaissances et de retour d’expérience qui ont fait la force<br />
de l’association et de son événement corolaire. Au point<br />
de créer plusieurs journées d’échanges en numérique…<br />
avant de peut-être remettre sur pied un jour de nouvelles<br />
Assises. Pour l’heure, la rédaction de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
attache toujours une grande importance à mettre en avant<br />
les technologies, bonnes pratiques et cas d’usage du MES ●<br />
Olivier Guillon<br />
AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER<br />
22 Ouvrir<br />
davantage<br />
le Club MES<br />
à d’autres<br />
organisations<br />
professionnelles<br />
24 Affiner les<br />
scénarios de<br />
production et ses<br />
décisions<br />
28 Quand le MES se<br />
met au service<br />
des économies<br />
d’énergie<br />
26 MES en<br />
mode SAAS :<br />
de premiers<br />
résultats<br />
concluants pour<br />
Prochimie<br />
©Istock<br />
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı21
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
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le Club MES à d’autres<br />
organisations professionnelles<br />
Trois mois après son élection à la présidence du Club MES, Stéphane Crépet revient sur les nouvelles<br />
ambitions de l’association des éditeurs et des intégrateurs de logiciels de Manufacturing Execution System<br />
(MES), à commencer par son ouverture vers d’autres organisations professionnelles.<br />
Stéphane Crépet,<br />
président<br />
du club MES<br />
Fraîchement élu à la présidence du<br />
club MES, après deux mandats<br />
consécutifs de Philippe Allot,<br />
Stéphane Crépet, fondateur et<br />
directeur général de la société Productys,<br />
a pris les commandes pour trois ans de<br />
l’organisation professionnelle qui réunit<br />
l’ensemble des éditeurs et des intégrateurs<br />
de logiciels de Manufacturing Execution<br />
System (MES). « J’ai été élu sur des principes<br />
d’ouverture et de relations avec les<br />
institutions, y compris gouvernementales,<br />
et avec d’autres organisations professionnelles,<br />
mais également pour apporter une<br />
nouvelle dynamique du club et accroître<br />
sa visibilité à l’extérieur », énumère le<br />
nouveau président.<br />
EXIT L’EXPERIENCES MES…<br />
POUR DES MANIFESTATIONS<br />
NUMÉRIQUES<br />
Parmi les grandes actions annoncées<br />
du club MES figure notamment une<br />
animation numérique qui aura lieu<br />
tous les trimestres, « et non plus un<br />
seul événement physique », précise Sté-<br />
Interface Coox de l’éditeur français Ordinal Software<br />
phane Crépet en évoquant non pas la<br />
disparition définitive mais la pause des<br />
Assises du MES (rebaptisées l’an dernier<br />
Experiences MES). « Il faut dire que cet<br />
événement plutôt coûteux mais aussi et<br />
surtout long et complexe à mettre en place<br />
pour garantir un programme aussi riche<br />
que les dernières éditions en matière de<br />
retour d’expérience, était devenu financièrement<br />
peu pertinent », témoigne un<br />
des fidèles participants, déplorant le peu<br />
de visiteurs l’an dernier.<br />
Ces animations numériques prendront<br />
plusieurs formes dans le but de faire<br />
découvrir le MES à travers de nombreux<br />
retours d’expérience. Un autre<br />
événement est également programme<br />
en partenariat avec d’autres acteurs du<br />
logiciel, le nouveau président exprimant<br />
l’idée que « le MES ne doit plus<br />
rester seul dans son coin mais s’ouvrir à<br />
d’autres technologies telles que la GED,<br />
le PLM ou encore l’ERP ».<br />
Enfin, autre nouveauté : une personne<br />
dédiée à la communication sera<br />
embauchée de façon permanente afin<br />
de mieux promouvoir les actions du<br />
club à travers le site Web, les réseaux<br />
sociaux et différentes animations, sans<br />
oublier la participation à une nouvelle<br />
manifestation que lancera l’an prochain<br />
Premium Contact (société d’événementiel<br />
chargée auparavant d’organiser les<br />
Assises). Cet événement aura lieu à Lyon<br />
en juin 2024 et mettra en avant l’outil<br />
MES à travers un espace qui lui sera<br />
entièrement dédié ●<br />
Olivier Guillon<br />
22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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En technologie 100% WEB, le logiciel collecte les données<br />
en temps réel auprès des équipements et des hommes.<br />
Il dématérialise tous les documents de l’atelier, pour aider<br />
et supporter le personnel de production. Ainsi, il est libéré<br />
des tâches administratives et peut se consacrer aux<br />
projets d’amélioration de la productivité. Déjà interfacé<br />
avec plus de 50 ERP, il optimise la production<br />
avec son planning connecté en temps réel.<br />
www.astree-software.fr<br />
Astrée Software, leader français du MES auprès des PME,<br />
avec plus de 16 000 utilisateurs dans plus de 16 pays.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı23
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
SOLUTION<br />
Affiner les scénarios de production<br />
et ses décisions<br />
Avec son module Resource & Supply Planning (RSP), l’éditeur de logiciel de MES sedApta-Osys est en<br />
mesure de proposer aux industriels une solution complète visant à simuler un maximum de scénarios<br />
d’exécution, les aidant ainsi à organiser et planifier avec précision leurs process.<br />
L’usage d’un MES est essentiel pour suivre avec précision<br />
l’état de santé de son outil de production.<br />
Mais il s’avère également très utile pour planifier les<br />
opérations et faire de l’ordonnancement. Cependant,<br />
tout dépend de la manière dont le système va pouvoir orienter<br />
le responsable de production vers la bonne décision à partir<br />
du meilleur scénario d’exécution.<br />
En 2017, au moment où sedApta fais l’acquisition d’Osys,<br />
l’éditeur met au même moment la main sur un module<br />
particulièrement précieux, intimement lié à la production.<br />
Baptisé RSP (pour Resource & Supply Planning), ce module<br />
permet de simuler avec exactitude les besoins de production<br />
et d’approvisionnement en fonction des exigences de la fabrication.<br />
« Cette fonctionnalité se situe avant l’exécution afin de<br />
simuler les planifications et ainsi obtenir un ordonnancement<br />
plus précis et réduire les coûts », énumère Magali Leblanc.<br />
La responsable marketing de l’entreprise sedApta-Osys<br />
indique en effet que ce module RSP apporte de nombreux<br />
avantages, à commencer par le fait d’offrir une visibilité des<br />
besoins en matières, davantage de précision dans les besoins<br />
de ressources à la fois humaines et en machines de l’entreprise<br />
ou encore la simulation permettant à l’utilisateur de<br />
choisir le meilleur scénario d’exécution. Ensuite, le logiciel<br />
d’ordonnancement et d’optimisation de la fabrication permet<br />
de gérer la capacité globale de production selon les priorités<br />
Interface du module Ressources & Supply Planning<br />
permettant de planifier la production<br />
dans l’objectif de générer le PDP<br />
et les contraintes des clients.<br />
En somme, ce module encore méconnu en France (contrairement<br />
à l’Italie) entend bien répondre aux principales<br />
attentes des industriels telles que l’anticipation des besoins<br />
de ressources et la maîtrise des approvisionnements. Objectif<br />
: gagner en agilité en performance mais également de<br />
maîtriser les coûts, les stocks ou encore les matières, et<br />
ainsi apporter plus de précision dans la prévision et la<br />
planification de la production ●<br />
Olivier Guillon<br />
À Casablanca, Sothema optimise sa<br />
production avec les solutions de sedApta<br />
Le laboratoire pharmaceutique, Sothema, spécialisé dans la fabrication et la commercialisation des médicaments, fait confiance<br />
à sedApta et son partenaire CBO Afrique, acteur majeur sur le marché innovant de l’industrie 4.0 en Europe, afin d’optimiser la<br />
performance de sa supply chain, en mettant en place le module Resource and Supply Planning pour planifier sa production. Le<br />
laboratoire s’appuiera ainsi sur la plateforme S&OP de sedApta (Planification et ordonnancement) pour optimiser son usine de<br />
Bouskura (près de Casablanca). Première étape du projet Sothema, la planification. Puis celle-ci sera suivie de l’ordonnancement,<br />
la prévision des ventes puis enfin le MES.<br />
24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı25
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
RETOUR D’EXPÉRIENCE<br />
MES en mode SAAS :<br />
concluants pour<br />
Se lancer pour la première fois dans l’implémentation d’un logiciel de MES n’est pas chose aisée, ni sans<br />
risque, eu égard des coûts et de la complexité d’un projet, surtout en vue d’un déploiement multisite. C’est<br />
pourquoi le groupe Prochimie, spécialiste des produits d’hygiène, a opté pour une solution en mode SAAS. Il est<br />
l’un des premiers utilisateurs ayant expérimenter la solution Astn’go d’Astrée Software. Pour quels résultats ?<br />
Yadley Longchamps<br />
Responsable de production au sein<br />
de l’usine de fabrication de papier<br />
Prochimie de Fort-de-France en<br />
Martinique, Yadley Longchamps est<br />
ingénieur en génie industriel et a<br />
débuté sa carrière à Lyon dans les<br />
Laboratoires Boiron. Il a intégré<br />
Prochimie en octobre 2022.<br />
Pour Yadley Longchamps, c’est<br />
l’épreuve du feu ! À peine est-il<br />
entré chez Prochimie au sein<br />
de l’usine de Fort-de-France<br />
(l’un des deux sites de production du<br />
groupe en Martinique) qu’il se lance<br />
dans un projet d’intégration d’outil<br />
MES. Rien que ça… Pourtant, et ce<br />
malgré le fait que le fabricant de produits<br />
d’hygiène (à la fois papier – essuie-tout,<br />
papier toilette… – et produits liquides –<br />
vinaigre d’entretien, liquide WC, liquide<br />
de refroidissement pour moteur, liquide<br />
de frein…) ne disposait pas de MES, la<br />
mise en œuvre d’un tel projet n’a pas<br />
effrayé le nouveau responsable de production<br />
de l’usine, fraîchement arrivé<br />
de métropole, plus précisément de Lyon<br />
et des laboratoires Boiron. « Alors que<br />
cet investissement était à l’origine prévu<br />
à moyen ou long terme, il s’est trouvé<br />
qu’Astrée Software prévoyait de sortir<br />
prochainement un outil MES en mode<br />
SAAS, précise Yadley Longchamps.<br />
Nous avons alors pensé qu’il s’agissait<br />
d’une bonne solution pour nous car nous<br />
n’étions pas sûrs d’être bien préparés à<br />
un projet d’une telle envergue ».<br />
Et pour cause : « la raison de notre ‘’timidité’’<br />
en matière de prospection résidait<br />
essentiellement dans l’organisation<br />
lourde et les coûts associés pour mettre<br />
en place un MES ». Une aubaine donc<br />
pour Prochimie qui entame alors les<br />
discussions avec l’éditeur stéphanois…<br />
à près de 7 000 kilomètres de Fort-de-<br />
France. « Nous avons démarré le projet<br />
en mars dernier afin d’effectuer un premier<br />
essai sur une ligne, résume Yadley<br />
Longchamps. Puis, après la réception du<br />
matériel, tout s’est enchaîné à distance en<br />
seulement trois rendez-vous en visioconférence<br />
afin de réaliser les branchements<br />
nécessaires à partir de modes opératoires<br />
clairs, la configuration du système sur<br />
la ligne de production en fonction des<br />
cadences, des produits concernés, du<br />
mode d’acquisition choisi etc.) et, enfin,<br />
le contrôle de cohérence ».<br />
PREMIERS RÉSULTATS<br />
CONCLUANTS…<br />
Le choix d’intégrer un outil MES s’explique<br />
par la difficulté pour l’usine de<br />
papier de Fort-de-France de déterminer<br />
les causes des nombreux arrêts sur la<br />
ligne de bobines pour la fabrication<br />
d’essuie-tout. « Peu d’informations<br />
remontaient du terrain si bien que les<br />
arrêts se multipliaient et provoquaient<br />
des baisses de cadences et mettaient donc<br />
l’atelier en sous-capacité de production »,<br />
justifie Yadley Longchamps. Pour le<br />
responsable de production, seul le MES<br />
pouvait aider le site – ainsi qu’une autre<br />
usine de fabrication d’essuie-tout et<br />
de papier toilette, cette fois implantée<br />
en Guadeloupe – à améliorer ses<br />
niveaux de TRS et de TRG sans pour<br />
autant réinvestir dans de nouveaux<br />
moyens de production. « Le MES<br />
nous a déjà permis de savoir si nous<br />
étions au maximum de nos capacités<br />
machines ou si seulement notre TRS<br />
était mauvais...L’outil nous a rapidement<br />
rassurés sur ce point et c’est là, à partir<br />
du moment où le MES nous a donné<br />
des chiffres précis que nous avons pu<br />
prendre les bonnes décisions et mener<br />
un plan d’amélioration ».<br />
À l’essai sur deux lignes de production –<br />
dont celle de Fort-de-France –, Astn’go<br />
s’est révélé être un outil « particulièrement<br />
intuitif. Tout coule de source.<br />
26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
de premiers résultats<br />
Prochimie<br />
lors de changements de produits (et<br />
donc d’outillage), ou encore les temps<br />
de rebobinage.<br />
Nos arrêts sont désormais justifiés et<br />
les opérateurs ont même la possibilité<br />
de laisser des commentaires. Surtout,<br />
Astn’go nous fournit aujourd’hui le<br />
temps d’exécution de fonctionnement<br />
– et non plus seulement le temps d’exécution<br />
net ».<br />
Les premiers résultats sont visibles, avec<br />
une augmentation de 5 % du TRS, ce<br />
qui peu paraître peu mais au regard<br />
des arrêts de production, ceux-ci ont<br />
diminué de 35 à 40 %. « Nous contrôlons<br />
et ajustons les arrêts machine que l’on<br />
sait désormais expliquer – s’il s’agit d’un<br />
temps de mise en route, d’une intervention<br />
de maintenance ou encore d’une<br />
défaillance ».<br />
… AVANT UN DÉPLOIEMENT SUR<br />
L’ENSEMBLE DES USINES DU<br />
GROUPE<br />
L’atelier de maintenance voit évidemment<br />
d’un très bon œil l’arrivée<br />
d’un MES. « Auparavant, le service<br />
subissait les pannes ; aujourd’hui,<br />
on voit les choses venir et la maintenance<br />
est en mesure d’anticiper ses<br />
opérations ». L’ensemble des informations<br />
nécessaires arrivent « en<br />
live », en particulier au niveau du<br />
comptage, ce qui a d’ailleurs permis<br />
à la production d’anticiper des retards<br />
dans les délais d’exécution des OF .<br />
Maintenant, les données informent<br />
sur le nombre d’opérations effectuées,<br />
les temps et la nature de chaque arrêt<br />
« Outre la maintenance, le MES, à<br />
travers une approche multisite, permettra<br />
de ‘challenger’ les différentes<br />
usines du groupe et de partager les<br />
bonnes expériences. À ce jour, pas<br />
moins de sept lignes de production<br />
sont équipés d’Astn’go. D’ici le mois<br />
de septembre, le déploiement de l’outil<br />
sera pleinement bien accueilli parmi<br />
nos équipes. Mais n’oublions pas que<br />
nous sommes passés, en l’espace de<br />
quelques mois, de rien du tout à une<br />
solution qui nous offre aujourd’hui la<br />
possibilité de maîtriser nos temps de<br />
changements et de mener des plans<br />
d’actions clairs » ●<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı27
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
OPTIMISATION<br />
Quand le MES se met au service des<br />
économies d’énergie<br />
Il y a déjà plus de dix ans, Creative IT se lançait dans un module dédié au management de l’énergie au<br />
point de mettre au point une offre dédiée reposant sur le triptyque gestion documentaire / plan d’action /<br />
capteurs d’énergie. Aujourd’hui, cette fonction est pleinement intégrée au logiciel de MES Qubes et séduit<br />
un nombre croissant d’industriels.<br />
© Istock<br />
La question de l’efficacité énergétique s’invite de<br />
plus en plus dans les décisions d’investissements<br />
industriels, en particulier depuis la sortie de la crise<br />
sanitaire (et de la tension sur les prix provoquée<br />
par le rebond économique) mais aussi et surtout en raison<br />
des effets de la guerre en Ukraine qui sévit déjà depuis près<br />
d’un an et demi. À la fin du gaz russe et de l’explosion des<br />
prix générés par les « profiteurs de guerre », ravis, comme<br />
les États-Unis, de pouvoir mettre à genoux l’Europe et sa<br />
puissante industrie, se sont ajoutés les déboires du nucléaire<br />
français, jadis fleuron de l’Hexagone, et qui subit aujourd’hui<br />
de nombreux problèmes de production d’électricité, une<br />
énergie autrefois accessible, du moins en France.<br />
Même si les coûts du mégawatt/heure semblent doucement<br />
revenir à la normale, la volatilité du prix de l’énergie reste<br />
et restera gravée dans les esprits… à tel point que désormais<br />
de nombreux industriels s’engagent dans une démarche<br />
d’efficacité énergétique, à commencer par la mise en œuvre<br />
sur l’outil de production et le bâtiment de capteurs de toutes<br />
sortes (essentiellement de température et de consommation<br />
électrique) afin de surveiller les moindres écarts par rapport<br />
à une consommation de référence. À ce titre, il semble pertinent<br />
d’associer cette remontée d’information – si possible<br />
en temps réel de manière à agir au plus tôt et éviter l’envolée<br />
de la facture – à l’aide d’un logiciel de Manufacturing Execution<br />
System (MES).<br />
Logiciel Qubes en application<br />
28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
Solution logicielle pour les ateliers<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı29
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
PREMIER DÉVELOPPEMENT D’UN MODULE<br />
SUR LE MANAGEMENT DE L’ÉNERGIE… EN 2011 !<br />
On pourrait très logiquement imaginer que le MES, en<br />
assurant le suivi en temps réel de l’outil de production, se<br />
focalise uniquement sur la performance de l’équipement et<br />
du processus de production dans son ensemble. D’ailleurs,<br />
à l’époque où, dans l’Hexagone en tout cas, l’électricité était<br />
encore peu onéreuse et où la question de la pénurie d’énergie<br />
ne se posait pas, la priorité était à la performance : produire<br />
plus et mieux pour moins cher.<br />
Pourtant, dans certains secteurs d’activité, utilisant des<br />
machines particulièrement énergivores, l’idée d’utiliser<br />
une solution MES pour optimiser – aussi – la performance<br />
énergétique fait son chemin. « Un premier projet a été mené<br />
en 2011 pour le compte d’un industriel de la nutrition animale<br />
dont l’activité était de transformer des déchets animaux à<br />
l’aide de broyeurs, parfois très puissants, notamment pour<br />
briser des os de bovins, se souvient Christian Flachard,<br />
directeur commercial et marketing de Creative IT, éditeur<br />
du logiciel de MES Qubes. L’énergie était déjà devenue une<br />
préoccupation croissante et celui-ci souhaitait pouvoir suivre<br />
la consommation de ses broyeurs ».<br />
IDENTIFIER LES PRODUITS FINALEMENT PEU<br />
RENTABLES<br />
D’où l’idée pour Creative IT de lancer une offre « Système<br />
de Management de l’Energie » (SME), même si, Christian<br />
Flachard le reconnaît lui-même, « seulement un dixième –<br />
environ – de nos clients parle réellement d’énergie lors d’un<br />
projet de MES, les secteurs d’activité étant tellement variés et<br />
les besoins très différents. Pour autant, de plus en plus voient<br />
dans le MES un moyen évident d’économiser de l’énergie afin<br />
d’identifier soit des équipements plus voraces que d’autres,<br />
soit des produits trop coûteux à produire et décider d’arrêter<br />
leur production. Enfin, certains industriels se servent du MES<br />
pour les aider à mener leur démarche d’ISO 50001 ou RSE ».<br />
Derrière le spectre de l’efficacité énergétique se cache toujours<br />
– pour une entreprise du moins – les économies financières<br />
et donc la rentabilité. À ce titre, réduire sa consommation<br />
semble une priorité évidente… c’est pourquoi chasser les<br />
surconsommations (ce qui consomme et qui ne sert à rien) est<br />
une obsession, en particulier dans l’agroalimentaire et toute<br />
industrie de process. « Prenons l’exemple de la fabrication<br />
de pizzas surgelées : il peut en exister de différentes tailles<br />
et de différents types et garnitures, nécessitant de nombreux<br />
changements de séries, souligne Christian Flachard. Or,<br />
dans cette entreprise, on s’est rendu compte que beaucoup<br />
laissaient les machines tourner durant le changement d’outillage,<br />
consommant de l’énergie pour rien. Grâce au MES,<br />
on a pu déterminer les équipements pouvant être arrêtés sans<br />
pour autant surconsommer lors des phases de redémarrage<br />
(à l’inverse d’un four industrie par exemple) ».<br />
ÉVOLUTION VERS UNE OFFRE COMPLÈTE<br />
C’est en 2015 que l’éditeur lyonnais formalise son offre baptisée<br />
Système de Management de l’Energie (SME). Reposant<br />
sur la gestion documentaire (pour la traçabilité des opérations)<br />
et le plan d’actions grâce à un module de workflow<br />
dans Qubes, l’offre SME présente ainsi une liste de mesures<br />
à mettre en œuvre avec un pilote, un budget et des objectifs<br />
à atteindre… le tout dans un tableau de bord global. Enfin,<br />
le SME s’appuie sur l’intégration de capteurs d’énergie. Ces<br />
derniers peuvent être disposés dans l’atelier et permettent<br />
de connaître sa consommation journalière. « Le problème<br />
est que cet indicateur demeure trop vague. Notre idée a été<br />
de placer le capteur eu plus près des machines et d’en faire<br />
un ‘’ juge de paix’’. Ainsi, il est possible de relever localement<br />
le capteur électrique pour chaque ordre de fabrication et en<br />
obtenir une consommation précise. Si cela est trop compliqué,<br />
des capteurs de vibration – plus simples à utiliser et moins<br />
chers – offrent déjà une indication précieuse ; en moins de<br />
24 heures, on sait déjà ce qui se passe ».<br />
L’offre SME trouve écho dans l’agroalimentaire bien sûr, à<br />
l’exemple d’une entreprise mettant en sachet des aliments et<br />
qui a ajusté la vibration de sa doseuse en fonction du type de<br />
produit, gagnant au final 10 % sur sa facture énergétique. Mais<br />
c’est le cas aussi de l’industrie manufacturière, en particulier<br />
dans l’usinage. « Nous avons par exemple des clients dans le<br />
secteur des accessoires du luxe qui travaillent des barres de<br />
métal – allant de la découpe à l’ébavurage – et qui ont pu faire<br />
des choix économiques et stratégiques selon la consommation<br />
d’énergie nécessaire pour produire tel ou tel produit ». Une<br />
contextualisation nécessaire qui passe inévitablement par la<br />
mise en place d’un MES ●<br />
Olivier Guillon<br />
© Olivier Guillon<br />
30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı31
MANAGEMENT<br />
EN COUVERTURE<br />
L’externalisation<br />
de la maintenance,<br />
une spécificité<br />
bien française<br />
© Bureau Veritas<br />
7 milliards d’euros, c’est le volume d’affaires de la<br />
sous-traitance de la maintenance dans l’industrie<br />
manufacturière et l’énergie (hors tertiaire). Un chiffre<br />
important au regard des autres pays de l’OCDE mais qui<br />
ne doit pas cacher, malgré les nombreux prestataires<br />
de maintenance au service des industriels, l’urgence de<br />
former davantage de techniciens et d’ingénieurs pour<br />
répondre aux besoins actuels et futurs.<br />
En matière de sous-traitance des interventions de<br />
maintenance, on peut dire que la France fait figure<br />
d’exception. Alors que nos voisins européens, en<br />
particulier l’Allemagne, ont choisi de garder l’essentiel<br />
de leur personnel de maintenance en interne, dans l’Hexagone,<br />
c’est tout l’inverse.<br />
Souvent de petites tailles, les entreprises industrielles n’ont<br />
cessé depuis plus de trente ans d’externaliser leurs opérations<br />
de maintenance à des entreprises spécialisées afin de se<br />
recentrer sur leur savoir-faire et la production.<br />
Alors, bonne ou mauvaise idée ? Là n’est finalement pas la<br />
question et, comme on peut le lire dans ce dossier, sous-traiter<br />
AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER<br />
34 Quelques conseils pour réussir l’externalisation de ses<br />
opérations de maintenance<br />
36 « L’objectif de la sous-traitance en maintenance est de<br />
rendre son client plus performant »<br />
38 « La maintenance, c’est avant tout une prestation humaine…<br />
reposant sur la confiance entre les deux parties »<br />
40 Comment bien choisir ses prestataires ?<br />
32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
FCTM<br />
ESOPE<br />
SALON • SYMPOSIUM<br />
ses opérations de maintenance n’est pas sans apporter de<br />
multiples avantages.<br />
UNE TENDANCE PLUTÔT STABLE<br />
26-27<br />
SEPTEMBRE 2023<br />
DOCK PULLMAN | PARiS<br />
Les dépenses totales d’exploitation de la maintenance (hors<br />
investissements) représentent 25 milliards d’euros dont plus<br />
d’un quart dans l’énergie – en grande partie pour le nucléaire<br />
(et tout particulièrement le Grand Carénage) – mais également<br />
dans la chimie et le raffinage. Parmi ces secteurs, les transports<br />
représentent peu : à titre d’exemple, le budget maintenance<br />
d’Arcelor dépasse les 200M€ quand celui d’Airbus n’atteint<br />
« que » 24M€, lignes d’assemblage comprises.<br />
Cette tendance à la sous-traitance est-elle en hausse ? « Non,<br />
celle-ci est plutôt stable dans l’ensemble, les effets de yo-yo<br />
étant plutôt dus à l’inflation, laquelle gonfle mécaniquement<br />
les budgets, tempère Jean-Jacques Enrich, de la société<br />
Valouy Conseil, en charge notamment de l’Observatoire<br />
de la maintenance (initié par l’Afim). On constate néanmoins<br />
des variations plus ou moins importantes, notamment après<br />
la crise du Covid et à la volonté de ré-internaliser certains<br />
services. De même, dans certaines entreprises, le périmètre des<br />
contrats varie en permanence, comme chez safran où celui-ci<br />
est repensé chaque année sur chaque site. »<br />
UNE FILIÈRE QUI DOIT RELEVER LE DÉFI DES<br />
COMPÉTENCES<br />
Le spécialiste de l’Observatoire de la maintenance avertit<br />
néanmoins que ces chiffres sont amenés à décroître avec la<br />
fin du grand carénage, qui fera descendre les budgets de la<br />
sous-traitance à 5 milliards d’euros à l’horizon 2030. De la<br />
même manière, la fin des véhicules thermiques va provoquer<br />
la fermeture de nombreuses raffineries, des fermetures qui<br />
ne seront certainement pas compensées par la reconversion<br />
à venir de certains sites en biocarburant.<br />
Autre avertissement de Jean-Jacques Enrich, bien plus<br />
préoccupant cette fois, le problème du papy-boom et de<br />
l’effondrement en parallèle de la courbe des naissances qui<br />
vont inévitablement poser un problème de main-d’œuvre…<br />
« D’autant qu’aujourd’hui, le chômage a considérablement<br />
baissé pour atteindre un niveau quasi-frictionnel. Et ce qui<br />
qui peut sembler être une bonne nouvelle l’est moins quand<br />
il s’agit de chercher des compétences chez Pôle emploi. À<br />
l’inverse, ce problème ne s’est pas posé après la crise de 2008. »<br />
C’est pourquoi la filière maintenance, pour relever le défi<br />
des compétences, doit urgemment se fédérer ●<br />
Olivier Guillon<br />
CHAUDRONNERiE TUYAUTERiE TÔLERiE MAiNTENANCE ESP<br />
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L’ÉVÉNEMENT DÉDIÉ<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı33
MANAGEMENT<br />
EN PRATIQUE<br />
Quelques conseils pour réussir<br />
l’externalisation de ses opérations<br />
de maintenance<br />
L’externalisation de la maintenance peut être une stratégie rentable pour les entreprises.<br />
Cependant, pour garantir l’efficacité et la sécurité des opérations de maintenance, il est important<br />
de bien organiser les interventions du personnel de maintenance provenant de l’entreprise externe.<br />
Voici quelques bonnes pratiques pour organiser ces interventions.<br />
Ce n’est un secret pour personne<br />
: la France est une<br />
exception en matière de<br />
sous-traitance des opérations<br />
de maintenance. Un « sport »<br />
national qui a vu naître des champions<br />
européens voire mondiaux des services<br />
à l’industrie et des prestations de maintenance,<br />
tant dans le domaine tertiaire<br />
et du facility management que dans<br />
l’industrie, tous secteurs confondus,<br />
en particulier l’énergie et le nucléaire.<br />
Mais les entreprises peuvent aussi faire<br />
appel à une myriade de PME voire de<br />
TPE, implantées localement et souvent<br />
très spécialisées dans tel ou tel métier<br />
de la maintenance.<br />
Pour bien choisir le bon prestataire, voici<br />
quelques recommandations (avant d’aborder,<br />
dans les pages suivantes de ce dossier,<br />
des points plus techniques). Tout d’abord,<br />
il convient, en tant que donneur d’ordres,<br />
de communiquer clairement les directives<br />
avant le début des travaux, à commencer<br />
par les directives, les procédures et<br />
les protocoles de sécurité. Ensuite, bien<br />
planifier les interventions pour éviter les<br />
temps d’arrêt et les conflits de calendrier.<br />
En matière de sécurité, il est nécessaire<br />
de fournir les équipements de protection<br />
individuelle (EPI) et garantir que les installations<br />
sont sûres pour les travaux de<br />
maintenance. Enfin, il est pertinent de<br />
suivre les indicateurs clés de performance<br />
afin d’évaluer l’efficacité de l’externalisation<br />
de la maintenance, tels que le<br />
temps de disponibilité de l’équipement<br />
et le temps moyen de réparation.<br />
34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
MANAGEMENT<br />
Par ailleurs, rappelons que les interventions<br />
de maintenance provenant<br />
d’une entreprise extérieure sont encadrées<br />
par plusieurs réglementations.<br />
Outre code du travail, c’est le cas de<br />
la loi du 31 décembre 1991 relative à la<br />
sous-traitance et qui encadre la relation<br />
entre l’entreprise donneuse d’ordres<br />
et l’entreprise sous-traitante. Du côté<br />
des normes, l’ISO 9001 et l’ISO 14001<br />
définissent les exigences relatives à la<br />
qualité des produits et services, ainsi<br />
qu’à la gestion environnementale. Enfin,<br />
en matière de prévention des risques,<br />
différentes normes de sécurité encadrent<br />
la maintenance des installations industrielles<br />
et la sécurité des intervenants.<br />
DES SOLUTIONS TECHNIQUES<br />
ET TECHNOLOGIQUES POUR<br />
OPTIMISER LES INTERVENTIONS<br />
DE MAINTENANCE<br />
EXTERNALISÉES<br />
Parmi les solutions et les outils nécessaires<br />
pour le suivi des interventions<br />
par des entreprises extérieures, notons<br />
déjà les logiciels de GMAO ; ceux-ci<br />
permettent de planifier et d’organiser<br />
les interventions de maintenance, de<br />
suivre les équipements et de générer<br />
des rapports sur les travaux effectués.<br />
© SKF<br />
De la même manière – et cela fait l’objet<br />
d’un dossier en début de magazine), les<br />
outils de communication à distance à<br />
l’image des outils de réalité augmentée<br />
permettent aux techniciens de maintenance<br />
de recevoir des instructions, de<br />
partager des images et des vidéos en<br />
temps réel, ce qui peut aider à réduire<br />
le temps d’intervention.<br />
Les capteurs et les IoT peuvent également<br />
être utilisés pour surveiller l’état<br />
des équipements et détecter les signes<br />
avant-coureurs de défaillance, ce qui<br />
permet aux entreprises de planifier les<br />
interventions de maintenance à l’avance<br />
et éviter les interruptions de production<br />
imprévues. Ces solutions sont utilisées<br />
de plus en plus dans l’industrie et offrent<br />
une grande efficacité pour la gestion de<br />
la maintenance industrielle.<br />
Pour bien organiser les interventions<br />
de maintenance effectuées par une<br />
équipe extérieure et s’assurer que les<br />
travaux sont effectués en toute sécurité<br />
et conformément aux exigences de l’entreprise,<br />
il est important de définir et<br />
communiquer clairement les objectifs<br />
de maintenance à l’équipe extérieure.<br />
De même, il est nécessaire de planifier<br />
les interventions à l’avance pour éviter<br />
© KSB<br />
© O.Guillon<br />
les conflits d’horaires et de calendrier.,<br />
partager les informations sur l’emplacement<br />
des équipements, les procédures<br />
de sécurité et les protocoles de travail<br />
pour éviter tout incident. Il faut fournir<br />
les informations et la documentation<br />
à l’équipe de maintenance extérieure<br />
telles que les dessins techniques, les<br />
plans d’installation, les fiches techniques<br />
des équipements, les informations sur<br />
les pièces de rechange, etc., mais aussi<br />
définir clairement les responsabilités de<br />
chacun et toujours faire en sorte que la<br />
relation soit saine et parte sur de bonnes<br />
bases… N’oublions pas qu’il s’agit d’une<br />
relation de partenariat et parfois longue<br />
de plusieurs années.<br />
Il faut dire que l’externalisation des interventions<br />
de maintenance industrielle peut<br />
poser plusieurs problèmes d’organisation<br />
et de sécurité, notamment en matière de<br />
coordination entre l’entreprise donneuse<br />
d’ordre et le sous-traitant ; celle-ci peut<br />
se révéler complexe, en particulier si les<br />
travaux impliquent plusieurs équipes<br />
extérieures. Aussi, l’entreprise extérieure<br />
peut ne pas avoir les compétences ou<br />
l’expertise nécessaires pour effectuer<br />
certains travaux de maintenance, d’où<br />
l’importance de bien évaluer sa capacité à<br />
honorer le contrat de maintenance pour<br />
lequel elle est sollicitée (certains travaux<br />
impliquent notamment des contrats de<br />
moyens donc des sous-traitants d’une<br />
certaine taille).<br />
En matière de sécurité, l’externalisation<br />
de la maintenance pose inévitablement<br />
des risques, en particulier si les techniciens<br />
de l’entreprise extérieure ne<br />
sont pas bien formés ou n’ont pas une<br />
connaissance suffisante des installations<br />
et de l’environnement industriel<br />
de l’usine. Enfin, qui dit intervention<br />
extérieure dit accès à l’information,<br />
parfois stratégique ou sensible, et donc<br />
poser des problèmes de confidentialité.<br />
Cela peut soulever des préoccupations<br />
en matière de sécurité des données et<br />
de la propriété intellectuelle ●<br />
Pierre Weber<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı35
MANAGEMENT<br />
ENTRETIEN<br />
« L’objectif de la sous-traitance en<br />
maintenance est de rendre son client<br />
plus performant »<br />
Auteur d’un ouvrage édité chez Dunod, Rabah Achemaoui, ancien directeur des contrats de maintenance<br />
chez Endel, revient dans cet entretien sur les bénéfices en matière de sous-traitance des interventions de<br />
maintenance, mais aussi les points de vigilance et les bonnes pratiques à adopter.<br />
Rabah Achemaoui<br />
Directeur du développement de la<br />
maintenance et digitalisation chez<br />
Fouré Lagadec (groupe SNEF),<br />
Rabah Achemaoui est également<br />
représentant de l’Afim pour la région<br />
Normandie.<br />
Pourquoi en France la soustraitance<br />
de la maintenance<br />
est-elle si importante ?<br />
Au fil du temps, la filière maintenance<br />
s’est professionnalisée, faisant émerger<br />
des acteurs majeurs avec, à l’opposé,<br />
une constellation de petites entreprises<br />
intervenant également sur une partie de<br />
la palette de services en maintenance. Ce<br />
marché ne cesse de croitre d’année en<br />
année car les clients industriels continuent<br />
de se recentrer sur leur cœur de métier qui<br />
demeure la base de leurs développements.<br />
L’objectif principal de la sous-traitance est<br />
d’être globalement plus performante tout<br />
en évitant une dilution des ressources et<br />
un manque de synergies entre des activités<br />
trop éloignées les unes des autres.<br />
Quel point de vue général portezvous<br />
sur la maintenance soustraitée<br />
?<br />
Mon point de vue est forcément très positif<br />
au regard des enjeux actuels (efficacité<br />
énergétique, décarbonation, productivité,<br />
efficacité, etc.). L’objectif de la sous-traitance<br />
en maintenance est de rendre son<br />
client plus performant. Ce dernier doit<br />
aussi augmenter la profitabilité de ses<br />
fournisseurs en partageant une partie<br />
des gains générés par ses partenaires.<br />
Quelles sont les limites de<br />
l’externalisation de la maintenance<br />
et ses principaux atouts ?<br />
Les limites sont définies au cas par cas<br />
en fonction des besoins des clients, des<br />
stratégies adoptées et de l’environnement<br />
technique et commerciale de l’industriel.<br />
Quant aux principaux atouts de<br />
la sous-traitance, retenons la flexibilité<br />
des ressources humaines, l’accès à des<br />
experts métiers, la synergie des moyens<br />
matériels ou encore les méthodes proposées<br />
et la productivité des équipes<br />
d’intervention, etc. Enfin, il n’y a pas de<br />
contrat « magique » ; ma préconisation<br />
Couverture de<br />
l’ouvrage de<br />
Rabah Achemaoui,<br />
paru fin 2022,<br />
intitulé La<br />
maintenance soustraitée,<br />
Bénéfices,<br />
points de vigilance<br />
et bonnes<br />
pratiques, aux<br />
éditions Dunod<br />
est de de co-construire le contrat entre<br />
client et fournisseur car c’est la meilleure<br />
solution pour amplifier la créativité et<br />
faciliter la coopération.<br />
D’après vous, doit-on poursuivre<br />
la tendance vers plus de soustraitance<br />
des métiers de la<br />
maintenance ou prendre le chemin<br />
inverse ?<br />
Personnellement, je pense que les industriels<br />
vont continuer à sous-traiter tous<br />
les services périphériques à leur cœur<br />
de métier. La plus grande difficulté<br />
aujourd’hui est de trouver et de garder<br />
les bonnes compétences pour réaliser la<br />
maintenance car il y a une vraie pénurie.<br />
En effet, on ne forme pas suffisamment<br />
de soudeurs, de tuyauteurs, d’électromécaniciens,<br />
etc. pour répondre au besoin<br />
du marché ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
ANGERS<br />
PARC DES EXPOSITIONS<br />
10 | 11 | 12<br />
OCT. 2023<br />
Le Rendez-vous industriel<br />
des régions<br />
SEPEM<br />
CENTRE-OUEST<br />
ANGERS<br />
8 è ÉDITION<br />
AGENDA<br />
SEPEM Centre-Ouest I ANGERS I 10 > 12 OCT. 2023<br />
SEPEM Nord-Ouest I ROUEN I 23 > 25 JANV. 2024<br />
SEPEM Est I COLMAR I 04 > 06 JUIN 2024<br />
SEPEM Sud-Ouest I TOULOUSE I 24 > 26 SEPT. 2024<br />
SEPEM Centre-Est I GRENOBLE I 19 > 21 NOV. 2024<br />
SEPEM Nord I DOUAI I 28 > 30 JANV. 2025<br />
SEPEM Sud-Est I MARTIGUES I COURANT 2025<br />
PROCHAINE ÉDITION<br />
SEPEM CENTRE-OUEST | ANGERS<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı37
MANAGEMENT<br />
BONNES PRATIQUES<br />
La maintenance, une prestation<br />
humaine reposant sur la confiance<br />
entre les deux parties<br />
En France, dans l’industrie, le taux de sous-traitance des activités de maintenance peut parfois atteindre les<br />
100 % ! C’est le cas par exemple sur certaines lignes d’assemblage. Une folie pourrait-on penser, surtout<br />
lorsqu’on se trouve de l’autre côté du Rhin. Non, réplique-t-on, si l’on respecte quelques règles de base, à<br />
commencer par le fait de prendre son sous-traitant pour un partenaire à part entière.<br />
Quant au suivi des opérations, « n’oublions pas que soustraiter<br />
se révèle bénéfique dans la mesure où les prestataires<br />
vont bien souvent, mieux exploiter, remplir et mettre à jour<br />
les outils à commencer par la GMAO alors qu’ils risquent<br />
d’être moins utilisés en interne ».<br />
COMMENT S’ASSURER QUE L’ENTREPRISE<br />
EXTÉRIEURE SERA EN MESURE D’HONORER SON<br />
CONTRAT ?<br />
Maîtriser son outil de production est certes<br />
une nécessité pour garantir la bonne marche<br />
du process de fabrication… et ça l’est d’autant<br />
plus pour maintenir la disponibilité des<br />
machines et des équipements. Fort de ce principe de base,<br />
rien n’interdit à un industriel d’externaliser ses opérations de<br />
maintenance, bien au contraire, car cela peut lui permettre<br />
de pleinement se concentrer sur son cœur d’activité.<br />
Parmi les règles à respecter, notons déjà, à partir des<br />
précieuses informations obtenues auprès de plusieurs<br />
responsables maintenance de grandes entreprises françaises,<br />
« la bonne connaissance des besoins permet de bâtir un cahier<br />
des charges précis et de mieux gérer les multiples interventions<br />
en les déléguant à nos prestataires. ».<br />
Si les sous-traitants sont souvent sous contrat à obligation<br />
de résultats, il est également possible de le combiner avec<br />
un contrat de moyens. Mais avant tout, externaliser la<br />
maintenance ne se limite absolument pas à une simple relation<br />
client-fournisseur : en d’autres termes, une fois l’intervention<br />
effectuée, c’est loin d’être terminé ; la maintenance ne s’arrête<br />
jamais ! D’autant qu’il s’agit parfois de contrats de plusieurs<br />
années c’est pourquoi il est essentiel d’instaurer une relation de<br />
confiance afin d’assurer un suivi régulier, de communiquer et<br />
d’interagir en permanence pour arriver a un réel partenariat.<br />
Ainsi, le choix d’un prestataire doit s’articuler autour de deux<br />
axes, le premier étant d’ordre technique : il faut être clair<br />
sur la stratégie et le périmètre des activités à sous-traiter.<br />
Il sera ainsi possible de définir une spécification technique<br />
précise du ainsi que des taux de disponibilité à atteindre<br />
pour une production en 2x8 ou en 3x8 par exemple…<br />
Le second est quant à lui d’ordre contractuel… rappelons qu’il<br />
s’agit d’une prestation avant tout humaine et qui engage les deux<br />
parties sur du long terme. Il est donc primordial de maintenir<br />
des relations saines, et ce dès le départ avec des revues régulières<br />
techniques et contractuelles définies. « Ne pas avoir peur de<br />
faire confiance ; la perte de confiance envers son fournisseur ne<br />
créera rien de bon. L’un a besoin de l’autre » ●<br />
Olivier Guillon<br />
38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı39
MANAGEMENT<br />
EXTERNALISATION<br />
Comment bien choisir<br />
ses prestataires ?<br />
Dans cet avis d’expert, Didier Chapuis, fondateur de la société CapMaint et délégué régional de<br />
l’Afim pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, nous fait part de sa large expérience et livre quelques<br />
bonnes pratiques d’une externalisation des interventions de maintenance réussie.<br />
Le monde de la maintenance s’est<br />
fortement spécialisé et professionnalisé<br />
depuis un siècle. Les<br />
équipements se sont considérablement<br />
diversifiés, multipliés et complexifiés<br />
en termes de fonctionnalités<br />
apportées sur un même équipement. Pour<br />
maîtriser la sécurité des usagers et des travailleurs,<br />
la réglementation est passée des<br />
règles de l’art aux lois. Celles-ci intègrent<br />
depuis quelques années des normes et<br />
des directives techniques sur lesquelles<br />
les juristes s’appuient maintenant dans<br />
les procès au pénal. Il est à noter que les<br />
accidents sont trois fois plus graves et<br />
huit fois plus mortels dans le cadre des<br />
activités de maintenance que dans tout<br />
autres types d’activités.<br />
L’évolution des technologies nécessite<br />
désormais de diverses compétences très<br />
pointues afin de maintenir avec efficience<br />
les biens et services proposés aux clients<br />
et aux usagers. Les nouvelles technologies<br />
permettent aujourd’hui de détecter en<br />
direct l’apparition de défaillances en une<br />
poignée de millisecondes ou d’une fissure<br />
de quelques microns avant une fuite ou<br />
une rupture par exemple.<br />
Pour l’exploitant, le coût de possession et de maintien<br />
de ces multiples compétences en maintenance au sein de<br />
son entreprise est souvent prohibitif au regard des usages<br />
qu’il peut en avoir dans la durée. Au-delà du maintien des<br />
compétences techniques en maintenance imposées par<br />
l’usage des nouvelles technologies, les règles de prévention<br />
des risques professionnels, qui vont de paires avec ces<br />
évolutions, nécessitent la formation et le recyclage périodique<br />
© DR<br />
Didier Chapuis<br />
Ancien responsable<br />
maintenance au sein du<br />
groupe Eiffage, Didier<br />
Chapuis a lancé CapMaint,<br />
sa société de conseils et<br />
d’accompagnement en<br />
maintenance industrielle<br />
et afin d’accompagner les<br />
entreprises dans leurs<br />
projets de développement.<br />
des intervenants dans différents domaines afin<br />
de garantir la sécurité des interventions, la<br />
sûreté de fonctionnement et la continuité de<br />
service de façon durable.<br />
Sur des marchés à forte valeur ajoutée, il<br />
paraît stratégique de conserver en interne un<br />
certain niveau de compétences techniques en<br />
maintenance, quel qu’en soit le coût au niveau<br />
des ressources de l’entreprise. Ces ressources<br />
internes sont, dans ce cas, affectées au maintien<br />
des procédés de fabrication à forte valeur ajoutée<br />
pour l’entreprise afin de conserver son avantage<br />
sur son marché. Pour les autres équipements et<br />
services, le recours à la sous-traitance pourra<br />
être plus facilement envisagé.<br />
FAIRE DE SON PRESTATAIRE UN<br />
PARTENAIRE À PART ENTIÈRE<br />
Toutefois, dans certains domaines, la<br />
réglementation nous impose de sous-traiter<br />
la maintenance et/ou la vérification de certaines<br />
des installations à forte valeur ajoutée pour des<br />
raisons de sécurité.<br />
En matière de déontologie et d’équité au<br />
niveau des conditions salariales, il faut rester<br />
prudent quant aux missions sous-traitées et aux<br />
modalités de sous-traitances avec les notions de<br />
RSE. Par le passé, trop souvent les opérations de maintenance<br />
à risques ont été confiées à des prestataires pas forcément<br />
compétents en la matière. Donc la meilleure façon de choisir<br />
un prestataire de services est d’en faire un partenaire et de<br />
le considérer comme partie prenante de notre activité. Avec<br />
une considération d’égal à égal, la relation contractuelle,<br />
dans laquelle le prestataire aura tout à loisirs d’exprimer<br />
ses pleins potentiels va conduire à d’excellents résultats.<br />
© DR<br />
40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
L’avantage de faire appel à des spécialistes, c’est qu’ils ont<br />
les moyens de maintenir les niveaux de compétences requis<br />
à l’exploitation et à la maintenance des installations malgré<br />
les évolutions technologiques et réglementaires. Ils ont<br />
aussi la souplesse de fournir les compétences requises en<br />
quantité et en qualité aux moments les plus opportuns<br />
dans notre activité.<br />
De fait, les prestataires opèrent à la fois dans des secteurs<br />
homogènes au nôtre, ce qui nous apparait comme un atout<br />
naturel, mais aussi dans des secteurs exogènes avec l’apport<br />
d’expertises croisées qui nous apportent bien souvent des<br />
solutions pertinentes contribuant à la performance de notre<br />
entreprise.<br />
DÉFINIR CLAIREMENT SES BESOINS ET SES<br />
ATTENTES<br />
Afin de maîtriser la relation contractuelle et les prestations<br />
attendues, pour choisir son prestataire, il est important<br />
de définir clairement nos besoins et nos attentes (via un<br />
cahier des charges ou via le contrat de sous-traitance) lors<br />
de l’appel d’offre. Ces aspects matériels et organisationnels<br />
seraient définis sur les éléments suivants :<br />
• le périmètre à maintenir et son état à la prise en charge<br />
ainsi que les niveaux de maintenance à assurer pour chacun<br />
des équipements ou typologies d’équipements<br />
• les modalités d’intervention :<br />
- les performances attendues (obligations de moyens, de<br />
résultats…)<br />
- les déclenchements des interventions selon leurs types<br />
et destinations<br />
- la conduite et l’exploitation des installations et/ou la<br />
maintenance<br />
- le format des demandes d’intervention et des comptes<br />
rendus d’intervention,<br />
- le plan de maintenance préventive et les modalités de<br />
maintenance conditionnelle<br />
- les conditions de gestion des stocks de pièces de rechange<br />
et des consommables<br />
• les modalités de la gestion du réglementaire<br />
• les modalités de la gestion des prestataires et fournisseurs<br />
• les modalités de la prévention des risques<br />
• les attendus en termes de livrables (reporting, GMAO…)<br />
• les modalités commerciales et financières (reconduction,<br />
règlements, litiges…)<br />
• les modalités de confidentialités<br />
• les modalités de recrutement, de formation, de débauchage,<br />
de présence…<br />
© DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı41
MANAGEMENT<br />
• les modalités de séparation en fin de contrats (état des<br />
équipements, état et niveau des stocks PdR, outillages et<br />
EPC spécifiques restitués ou cédés…)<br />
• les modalités de petits travaux ou travaux neufs<br />
(spécifications, organisation…)<br />
• les modalités de la gestion des amortissements<br />
(remplacements/GER) et des rénovations<br />
VÉRIFIER LE PROFESSIONNALISME DE SON<br />
PRESTATAIRE ET INSTAURER UNE RELATION DE<br />
CONFIANCE<br />
Ensuite, au-delà des critères des prestations attendues, il<br />
reste à vérifier le professionnalisme des prestataires qui<br />
ont soumissionné. Selon nos enjeux et nos contraintes<br />
d’exploitation, nous porterions alors notre attention sur<br />
leurs maturités professionnelle en matière de :<br />
• références sur des prestations de même niveau technique,<br />
de même volumétrie en nombre de sites, d’heures,<br />
d’interventions, d’intervenants, de CA…<br />
• prévention des risques (TF, TG, habilitations, recyclages<br />
prévention, audits sécurité, causeries sécurités, conformité<br />
des moyens matériels, qualifications et certifications…)<br />
• ressources humaines (absentéisme, turnover, qualifications,<br />
statuts, intérim, sous-traitances au rang 2 et inférieures,<br />
formations…)<br />
• moyens matériels (outillages, moyens d’accès, de<br />
manutention et de levage, ordinateurs, logiciels, mobilité,<br />
véhicules d’intervention…)<br />
• communications relatives à l’activité de maintenance<br />
(demandes d’intervention, comptes rendus d’intervention,<br />
procédures de consignation / mise en sécurité, gestion des<br />
actions à suivre, rapports d’activité périodique, réunions<br />
de bilan périodiques, transparence des éléments du contrat,<br />
indicateurs de performance…)<br />
Il est à noter que les prestataires, notamment dans les métiers<br />
de la maintenance, vendent de la récurrence et non pas du<br />
one shot. Commercialement, ils n’existent que parce qu’ils<br />
s’efforcent d’être à la hauteur de leur mission au quotidien,<br />
contrairement aux travaux neufs où tout se joue en gros<br />
à la réception du chantier en termes de « conforme » ou<br />
« non conforme ».<br />
De fait, dans le choix du prestataire, il doit s’établit une<br />
relation de confiance autour des nombreux enjeux qui se<br />
jouent dans la relation contractuelle, souvent dans un deal<br />
« gagnant/gagnant ». Les contractualisations de ce type<br />
se jouent donc souvent au niveau de l’humain autour de<br />
valeurs partagées plutôt qu’au niveau des entreprises. Au-delà<br />
des aspects matériels du contrat qui sont des prérequis<br />
indispensables à valider, choisir un prestataire relève donc<br />
aussi du feeling.<br />
Cette analyse est aussi un témoignage des enjeux et<br />
contraintes que j’ai eu à gérer au cours de ma carrière en<br />
tant que responsable et directeur de maintenance en milieu<br />
industriel et tertiaire, alternativement en tant qu’exploitant<br />
et en tant que prestataire grands comptes, de prestations<br />
multisectorielles, multi-techniques et multi-sites. Fort de<br />
cette expérience, j’ai fondé CapMaint, un cabinet de conseil<br />
en maintenance industrielle et tertiaire afin d’accompagner<br />
les entreprises dans leurs projets de développement ●<br />
Didier Chapuis (CapMaint) ;<br />
dchapuis@capmaint.com<br />
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı43
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
PERSPECTIVES<br />
En matière d’exploitation<br />
des pompes, la maintenance<br />
prévisionnelle a encore<br />
du chemin à parcourir<br />
En matière de maintenance prévisionnelle, des pompes et des équipements hydrauliques, il y a<br />
encore beaucoup à faire ; or c’est celle-ci qui va aussi permettre de réduire sa facture énergétique.<br />
C’est l’avis d’Étienne Barilley, fondateur de la société Kalliopê IOT qui s’est lancée dans les objets<br />
connectés (IoT), appliqués notamment à la maintenance.<br />
Pour Étienne Barilley, si auparavant<br />
les IoT étaient un peu considérés<br />
comme des jouets par les industriels<br />
– c’est-à-dire peu fiables –,<br />
aujourd’hui, on a passé ce cap : l’objet connecté<br />
est désormais un moyen fiable pour récupérer<br />
de la donnée. Une aubaine pour le suivi<br />
énergétique des équipements, en particulier<br />
celui des pompes grâce à la compréhension<br />
de tout ce qui se passe en production. Le<br />
problème est que ce qui vaut en production<br />
ne vaut pas forcément en maintenance où<br />
les objets connectés font figure encore de<br />
sorte de coproduits, c’est-à-dire des outils<br />
pas suffisamment efficients ni performants<br />
pour faire de la maintenance prévisionnelle.<br />
D’autant que la maintenance prévisionnelle<br />
reste un sujet hautement technique et très<br />
« métier ». « On a en effet besoin d’amalgamer<br />
des compétences à la fois en matière de<br />
pompe – ou de l’équipement concerné – à des<br />
compétences mathématiques, en intelligence<br />
artificielle et en big data dans la mesure où il<br />
faut nourrir celle-ci avec de la donnée qui n’est malheureusement<br />
pas toujours disponible ».<br />
De plus, pour Étienne Barilley, il est important de savoir quoi<br />
chercher précisément, à l’exemple des vibrations : il faut une<br />
remontée en temps réel et « H24 » sur les pompes, ce que les<br />
solutions techniques existant sur le marché proposent ; pour<br />
autant, ces outils ne permettent pas d’aller au-delà : « pour<br />
Étienne Barilley<br />
Dirigeant et fondateur de la<br />
société Kalliopê, implantée<br />
et spécialisée depuis 2017<br />
dans la collecte de données<br />
de grandeur physique<br />
dans l’industrie à partir de<br />
capteurs.<br />
vraiment être efficace et faire de la maintenance<br />
prévisionnelle, il faut que le spécialiste IoT, le<br />
spécialiste calculs, le spécialiste pompe et le<br />
responsable maintenance travaillent ensemble<br />
à partir d’un modèle économique commun et<br />
d’un système ouvert ». En d’autres termes, les<br />
pompes, les compresseurs, le moteur ou le<br />
groupe froid etc. doivent tous communiquer<br />
entre eux dans le cadre d’un écosystème qui<br />
aujourd’hui, n’existe malheureusement pas.<br />
DES OUTILS ET DES SOLUTIONS<br />
TRAVAILLANT ENCORE TROP EN<br />
SILOS<br />
La solution viendra lorsque le capteur, la<br />
remontée de données et l’exploitation de<br />
celles-ci (qui sont trois choses différentes)<br />
intègreront le même modèle économique et<br />
un système ouvert. « C’est là tout l’enjeu et<br />
l’esprit de l’industrie 4.0, à savoir un système<br />
collaboratif entre les différents métiers et<br />
solutions. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui,<br />
même si on commence à des compresseurs qui<br />
adoptent de plus en plus de systèmes de communication ; la<br />
tendance est là, car les industriels ont besoin d’une donnée à<br />
la fois partager exploitable ».<br />
Aujourd’hui, on voit apparaître des solutions sur le marché<br />
qui communiquent avec des IoT intégrant des données<br />
d’accélération et de température que l’on place sur les pompes.<br />
Cependant, ces outils travaillent encore trop en silos. La<br />
44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı45
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
première grande avancée résiderait ainsi dans la combinaison<br />
de trois données clés sur des moteurs ou sur des pompes,<br />
à savoir l’accélération, la consommation et la température.<br />
Aussi, tous ces systèmes doivent savoir à quel moment va<br />
casser la pompe, à l’image d’un enfant qui sait que le four est<br />
chaud lorsqu’il se brûle. D’où le rôle important des fabricants<br />
qui, d’une pompe à l’autre, doivent pouvoir comprendre<br />
quand celle-ci rencontre des défaillances et peut accepter plus<br />
ou moins de vibrations en fonction de son environnement<br />
industriel. « Aujourd’hui, le prévisionnel n’existe pas ; on se<br />
contente de regarder uniquement le niveau de consommation<br />
de la pompe. Or, il est possible de travailler aussi sur l’évolution<br />
du débit mais cela nécessite de l’apprentissage de la part de<br />
l’utilisateur qui va devoir analyser la courbe ».<br />
© Schaeffler<br />
BESOIN DE DAVANTAGE FORMER LES TECHNICIENS<br />
DE MAINTENANCE POUR EFFECTUER DU<br />
PRÉVISIONNEL<br />
On est aussi capable de mener des remontées d’informations et<br />
de données puis de les mettre en forme à travers des alertes des<br />
seuils. Mais ce qui est primordial, c’est de pouvoir mettre en<br />
forme à la fois des données techniques, d’organiser et d’analyser<br />
celles-ci puis, au niveau humain, d’apporter les compétences<br />
nécessaires pour les comprendre et en faire quelque chose. La<br />
maintenance a donc besoin de bons techniciens et connaissant<br />
parfaitement les installations de production... d’où la nécessité<br />
de renforcer à tout prix la formation.<br />
En matière d’intelligence artificielle, Antoine Barilley ne croit<br />
pas que celle-ci remplacera les responsables et les techniciens<br />
de maintenance, du moins pas dans l’immédiat. « Car avant<br />
cela, nous avons besoin de maintenanciers présents sur le<br />
matériel à forte valeur ajoutée. L’IA peut cependant jouer le<br />
rôle de galvaniseur à la formation ».<br />
PASSER DE LA DONNÉE BRUTE À L’INFORMATION<br />
PUIS EN FAIRE DE LA CONNAISSANCE<br />
S’il y a encore quelques années on parlait peu d’IoT, s’est<br />
progressivement développée la supervision de la donnée sur<br />
le temps minutes avec l’idée que la data soit OK instantanément<br />
quand elle remonte dans le système, en tout cas pour de l’analyse<br />
vibratoire, du débit ou de la température. Ces technologies<br />
peuvent être utilisées dans divers secteurs industriels, mais<br />
pas dans la pétrochimie ou l’industrie de process.<br />
La meilleure manière étant encore, à l’image de Kalliopê,<br />
de travailler avec des éditeurs de logiciels afin de mettre en<br />
place les meilleurs outils d’analyse et de compréhension<br />
de l’information pour les clients. « Nous accompagnons les<br />
industriels pour que la donnée, qui a peu de valeur, devienne<br />
une information ; puis l’objectif est d’aller plus loin et atteindre<br />
la connaissance. C’est le cas, notamment dans la supervision<br />
des machines et des énergies comme sur les compresseurs et<br />
les pompes. »<br />
SE MÉFIER DES SOLUTIONS MIRACLES<br />
En matière de bonnes pratiques, il ne faut pas toujours croire<br />
ce qu’on dit (notamment chez les vendeurs de pompes) sans<br />
mettre en place ses propres moyens de vérifier et de mesurer<br />
la consommation d’énergie. Il faut donc pouvoir suivre et<br />
connaître précisément la consommation de sa pompe afin<br />
de mettre en place des systèmes d’économie d’énergie ou<br />
décider d’investir dans une nouvelle installation.<br />
Avant tout, il faut savoir quoi faire de ses informations.<br />
En premier lieu, il est possible de mettre et d’installer des<br />
objets connectés permettant une collecte facile et rapide<br />
de l’information. Attention aussi au miroir aux alouettes<br />
et gare aux sociétés qui propose des boîtes noires à coller<br />
sur une machine, sans pour autant en dévoiler le contenu<br />
ou bien la manière de collecter toutes ces informations. Ce<br />
type de technologie miracle au fonctionnement secret est<br />
souvent voué à l’échec, il faut également toujours garder de<br />
l’expertise et pas tout déléguer à un « data-scientist ». Dans<br />
tous les cas, la maintenance prévisionnelle ne sera en réalité<br />
enfin atteinte que dans un système pleinement ouvert ; là<br />
seulement il sera réellement possible pour l’utilisateur d’agir<br />
sur sa consommation. Fabricants, à vous de jouer ! ●<br />
Olivier Guillon<br />
© KSB<br />
46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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une prédéfaillance, une défaillance mécanique<br />
ou un problème de lubrification apparaît sur un<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı47
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
ENTRETIEN<br />
« En matière d’économies<br />
depuis dix ans, les progrès<br />
Lorenzo Ferrero<br />
Responsable équipements<br />
fluidiques chez Evolis,<br />
Lorenzo Ferrero (diplômé<br />
de Polytechnique de Turin)<br />
arrive en France chez Saint-<br />
Gobain. En 2018, il intègre<br />
la Fédération des industries<br />
mécaniques afin de promouvoir<br />
les positions de la FIM auprès<br />
des différentes commissions de<br />
normalisation, des ministères<br />
nationaux et de la Commission<br />
européenne. Avant de rejoindre<br />
en juin dernier Evolis, il a<br />
piloté chez Haulotte une<br />
équipe internationale chargée<br />
de garantir la conformité des<br />
machines aux réglementations<br />
et aux normes en Europe,<br />
Amérique, Asie et Australie.<br />
Julien Chalet<br />
Ancien responsable<br />
équipements fluidiques chez<br />
Profluid (aujourd’hui Evolis),<br />
Julien Chalet occupe depuis<br />
octobre 2022 la fonction<br />
de responsable « product<br />
compliance advocacy » chez<br />
le fabricant de pompes Wilo.<br />
Ce poste – qui ne trouve<br />
pas vraiment de traduction<br />
en français – consiste à se<br />
mettre en relation avec les<br />
associations professionnelles<br />
sur des questions telles que la<br />
documentation technique et la<br />
réglementation.<br />
Face à la volatilité des coûts de l’énergie que subit l’industrie européenne<br />
depuis la guerre en Ukraine et la prise de conscience du pouvoir<br />
politique dans la préservation de ressources en eau, les industriels<br />
doivent aujourd’hui agir pour réduire la consommation des pompes, ces<br />
équipements particulièrement voraces en énergie. Le point avec Lorenzo<br />
Ferrero, responsable équipements fluidiques chez Evolis, et Julien Chalet,<br />
de la société Wilo.<br />
Rappelez le rôle d’Evolis, les métiers<br />
qu’il couvre et tout particulièrement<br />
en matière d’équipements fluidiques<br />
et hydrauliques<br />
Lorenzo Ferrero :<br />
Les équipements fluidiques représentent<br />
environ un quart des activités représentées<br />
au sein d’Evolis et rassemble les<br />
pompes, la robinetterie, les agitateurs<br />
et les compresseurs. Cette part équivaut<br />
peu ou prou à celles des trois autres<br />
métiers que couvre Evolis (qui réunit les<br />
syndicats Symop, Cisma et Profluid), à<br />
savoir la machine-outil et la robotique,<br />
les équipements de travaux publics et la<br />
manutention.<br />
Quelles sont les attentes de vos<br />
adhérents ?<br />
Lorenzo Ferrero :<br />
Nos adhérents expriment essentiellement<br />
des besoins en matière de conseil<br />
et d’accompagnement, en particulier sur<br />
les questions réglementaires.<br />
Les économies d’énergies étant<br />
au cœur des préoccupations des<br />
industriels, quelles sont aujourd’hui<br />
vos priorités à ce jour et quelles<br />
actions menez-vous en la matière ?<br />
Lorenzo Ferrero :<br />
Aujourd’hui, le domaine des pompes est<br />
confronté aux problématiques de gestion<br />
et d’économies d’eau. À ce titre, il entre<br />
de plain-pied dans le Plan Eau lancé par<br />
le gouvernement*.<br />
Quels chiffres (liés aux pompes et aux<br />
équipements hydrauliques) peuvent<br />
illustrer la nécessité de réduire les<br />
consommations ?<br />
Julien Chalet :<br />
Rien qu’en Europe, la consommation générée<br />
par les pompes atteint 300 terawattsheure<br />
par an. Cela représente environ 20<br />
à 25 % de l’électricité totale de l’industrie,<br />
rien que pour faire tourner les pompes !<br />
Néanmoins, en matière d’économies<br />
d’énergie sur les pompes, depuis dix ans,<br />
* Lancé en mars dernier, le Plan Eau impose notamment à chaque secteur<br />
d’activité de réduire de 10 % sa consommation d’eau d’ici 2030.<br />
Au total, 53 mesures ont été édictées.<br />
48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
d’énergie sur les pompes,<br />
sont déjà immenses »<br />
les progrès sont déjà immenses. En effet, au début des années<br />
2010, la directive Ecodesign, à travers la réglementation portée<br />
sur les pompes (avec l’indice d’efficacité MEI ≥ 0,1 puis MEI ≥<br />
0,4 – NDLR) a permis, en imposant un niveau de rendement<br />
obligatoire, de gagner plus de 10 terawatts-heure chaque année.<br />
Globalement, on peut dire que les objectifs ont été atteints.<br />
Aujourd’hui, après de tels progrès, quelles sont les<br />
marges de manœuvre ?<br />
Julien Chalet :<br />
Après avoir agi sur le rendement, il y a encore des progrès<br />
à faire, en particulier du côté des utilisateurs (les premières<br />
exigences contraignaient les fabricants). Si l’application en<br />
elle-même est dans le viseur, c’est surtout au niveau de la<br />
variation de vitesse que les gains énergétiques peuvent être<br />
importants (30 à 40 % de gains dans certains cas), autant<br />
qu’en agissant sur les rendements. Mais cette nouvelle étape<br />
est plus complexe à mettre en œuvre.<br />
ligence, en particulier dans<br />
le traitement des eaux usées,<br />
notamment dans la détection<br />
de bouchages. Il s’agit<br />
ici d’un parfait exemple de<br />
compromis entre la fiabilité<br />
et la performance de la pompe, montrant bien qu’en améliorant<br />
la maintenance – et donc la fiabilité – on consomme<br />
moins. Fiabilité et économie d’énergie vont dans le même<br />
sens. Il en est de même pour des opérations de retrofit sur<br />
des systèmes existants ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Comment impulser cette nouvelle étape ?<br />
Julien Chalet :<br />
Fabricants et exploitants doivent davantage échanger pour<br />
avancer et intégrer aux pompes des variateurs de vitesse afin<br />
de mieux répondre à un marché de plus en plus attentif aux<br />
économies d’énergie. Nous poussons la réglementation pour<br />
que l’on s’intéresse davantage au système de pompage dans<br />
son ensemble (pompe et son moteur, variateur de vitesse et<br />
son environnement industriel) qu’à la pompe elle-même.<br />
Nous avons besoin de cette réglementation pour passer à<br />
l’étape supérieure.<br />
C<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
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Excellent<br />
basé sur 58 928 avis<br />
En quoi la maintenance prévisionnelle peut-elle aider<br />
l’industriel à réduire sa facture énergétique liée à<br />
l’utilisation des pompes ?<br />
ROULEMENT<br />
JOINT<br />
COURROIE<br />
Julien Chalet :<br />
La maintenance prévisionnelle se développe déjà sur certaines<br />
gammes de produits amenant aux pompes de l’intel-<br />
PALIER<br />
SILENT BLOC<br />
ROTULE<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı49
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
AVIS D’EXPERT<br />
<strong>Maintenance</strong> 4.0 des pompes<br />
industrielles : mise en place d’un<br />
système de surveillance permanente<br />
grâce à la technologie des ultrasons<br />
Les effets de cavitation ainsi que les défaillances de roulements pouvant survenir sur tous<br />
types de pompes entraînent quasi-systématiquement des temps d’arrêts imprévus et<br />
l’interruption des process de production. Ces événements malheureux ont des conséquences<br />
financières et logistiques très importantes de par les pertes de production et les coûts de<br />
maintenance qu’ils engendrent. Pour y faire face, cet article entend présenter les différents<br />
types de défaillances pouvant être détectées sur les pompes industrielles grâce à la<br />
technologie des ultrasons connectée.<br />
Daniel Mazières<br />
Directeur Europe<br />
Sud & Afrique<br />
d’UESystems,<br />
spécialiste des<br />
solutions de<br />
maintenance<br />
prévisionnelle et de<br />
réduction des coûts<br />
par ultrasons<br />
Le développement de capteurs<br />
à ultrasons ainsi que leur<br />
intégration à des systèmes<br />
autonomes et connectés<br />
permettent une efficacité de surveillance<br />
en temps réel et à distance.<br />
Aussi bien en matière de surveillance<br />
que de graissage intelligent autonome<br />
et assisté par ultrasons cette<br />
technologie constitue une véritable<br />
avancée dans le domaine. On pourra<br />
ainsi surveiller à distance et mettre<br />
en place des solutions de lubrification<br />
optimisées sur tous types de<br />
pompes et de machines tournantes.<br />
La capacité de connexion de ces capteurs aux systèmes IIoT<br />
représente également une évolution très intéressante. À ce titre,<br />
différents types de défaillances peuvent ainsi être détectées<br />
sur les pompes industrielles à l’aide de la technologie des<br />
ultrasons connectée.<br />
• Fréquences des capteurs centrées sur les défaillances de<br />
machines tournantes et pompes<br />
• Détection et mesure directe des niveaux de friction en dB<br />
• Simplicité d’installation et de mise en œuvre<br />
• Simplicité et rapidité d’analyse<br />
• Alarmes temps réel paramétrables et très efficaces pour<br />
être alerté avant une défaillance grave<br />
Les données fournies par les capteurs étant exprimées en<br />
décibels, elles sont faciles à interpréter. Lorsque cette valeur<br />
mesurée en temps réel dépasse un certain seuil par rapport<br />
à la valeur de référence, une alarme est envoyée.<br />
BÉNÉFICES DE LA TECHNOLOGIE DES ULTRASONS<br />
EN MATIÈRE DE SURVEILLANCE<br />
Le choix technologique pour la technologie des ultrasons et<br />
plus particulièrement des capteurs de la famille Ultratrak,<br />
s’explique ici par plusieurs facteurs :<br />
• Précocité de détection<br />
Capteur à ultrasons Ultratrak 850S permettant de surveiller le roulement<br />
du moteur de la pompe<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı51
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
LA CAVITATION, UN FLÉAU DESTRUCTEUR POUR<br />
LES POMPES<br />
Les effets de cavitation dans une pompe sont des phénomènes<br />
physiques qui concernent toutes les installations et<br />
les machines hydrauliques en général. Ce phénomène<br />
particulier se manifeste par la formation de petites bulles,<br />
dont l’éclatement immédiat génère des ondes de choc à très<br />
haute pression qui peuvent causer de graves dommages.<br />
L’une des pannes mécaniques les plus communes notamment<br />
sur les pompes centrifuges est précisément la cavitation.<br />
Comme tous les équipements mécaniques en service depuis<br />
plusieurs années, les pompes peuvent être endommagées<br />
suite à l’usure de leurs composants.<br />
Ce phénomène de cavitation a son origine dans la nucléation,<br />
à savoir la formation de très petits espaces pouvant constituer<br />
des noyaux pour le développement de bulles macroscopiques<br />
qui éclateront peu après. Plus précisément, il existe deux<br />
types de nucléation :<br />
• La nucléation est homogène lorsque les variations thermiques<br />
à l’intérieur du liquide créent des vides microscopiques qui<br />
peuvent se transformer en bulles.<br />
• La nucléation est hétérogène en présence de microparticules<br />
dispersées dans le fluide primaire ou générées par la rugosité<br />
des parois contenant le fluide.<br />
La tendance à la cavitation dans une pompe peut être liée à<br />
une hauteur de refoulement importante, une forte perte de<br />
charge hydraulique dans le tuyau d’aspiration, une grande<br />
différence de niveau entre la pompe et le réservoir d’aspiration<br />
et une pression élevée du liquide aspiré.<br />
Les causes de la cavitation dans une pompe peuvent être<br />
multiples et de différentes natures. De l’utilisation incorrecte<br />
par les opérateurs à la qualité des composants des pompes<br />
centrifuges, etc. La cavitation dans une pompe centrifuge<br />
dépend en grande partie de l’environnement de travail de la<br />
pompe et de ses conditions de fonctionnement.<br />
La phase d’éclatement et d’implosion libère une quantité<br />
d’énergie pouvant causer d’importants dommages au système.<br />
Les principales conséquences néfastes peuvent être résumées<br />
comme suit :<br />
• Une détérioration des performances de la pompe due aux<br />
turbulences provoquées par la cavitation<br />
• Une vibration excessive de la pompe qui génère du bruit<br />
• L’endommagement des composants internes de la pompe dû à<br />
l’éclatement de la bulle aux abords de la paroi d’un composant.<br />
Dans ce dernier cas, des ondes de choc érodent la surface<br />
solide. La zone où ce phénomène survient le plus fréquemment<br />
est à la sortie de la turbine, car c’est dans cette section que se<br />
produit une dépressurisation temporaire du liquide, suivie<br />
d’une augmentation de la pression.<br />
LA CAVITATION DANS LES POMPES : PRÉVENTION<br />
ET SURVEILLANCE PAR ULTRASONS<br />
Les effets de cavitation dans une pompe précédemment décrits<br />
ont la particularité de générer des turbulences ultrasonores<br />
détectés par les capteurs Ultratrak de la gamme UESystems.<br />
Capteur à ultrasons Ultratrak – UESystems –<br />
Surveillance cavitation de pompe<br />
On comprend dès lors les bénéfices technologiques d’une<br />
solution connectée mettant en œuvre ces capteurs.<br />
Il est à noter qu’un tel système de surveillance, permettra<br />
par la mise en place de plusieurs capteurs, la surveillance<br />
des effets de cavitation de la pompe mais aussi celle de ses<br />
roulements et de son moteur d’entraînement. Le principe étant<br />
ici de maximiser les bénéfices d’un tel système permettant un<br />
monitoring complet des systèmes de pompage. On pourra<br />
également à travers ce type de système mettre en place un<br />
système de lubrification autonome totalement piloté et<br />
optimisé par les grandeurs ultrasonores mesurées.<br />
Exemple de système de surveillance permanente de pompe :<br />
Système connecté Ontrak – UESystems<br />
Toutes les données mesurées en temps réel via ce type de<br />
système sont remontées et agrégées sur une plateforme<br />
logicielle de traitement de données hébergée sur le Cloud<br />
52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
et consultable depuis n’importe quel terminal connecté à<br />
Internet : PC, Laptop, Tablette, Smartphone…<br />
Suite au paramétrage du système et à la mise en place de valeurs<br />
de références, de niveaux de pré-alarmes et d’alarmes, les<br />
maintenanciers et exploitants seront alertés en temps réel dès<br />
lors que des signes avant-coureurs de défaillances apparaissent.<br />
Exemple de tableau de bord de suivi : surveillance permanente de la pompe<br />
via le système connecté Ontrak et la plateforme de suivi UE Insight<br />
CONCLUSION<br />
La détection des anomalies à un stade précoce par les<br />
solutions de surveillance ultrasonores décrites dans cet<br />
article permet d’anticiper les défaillances, de prolonger la<br />
durée de vie des pompes et de tous types d’équipements<br />
tournants ainsi que de réduire considérablement les coûts<br />
de maintenance.<br />
Nous sommes en présence de solutions de surveillance<br />
connectées constituant des avancées technologiques dans<br />
l’absolue tendance de l’usine connectée de demain et des<br />
concepts de maintenance 4.0. Les gains en productivité<br />
et la réduction des coûts associés à la maintenance des<br />
pompes montre à quel point la technologie des ultrasons<br />
associée à des solutions de surveillances pertinentes,<br />
permettent d’éviter des pertes industrielles et financières<br />
significatives ●<br />
Daniel Mazières<br />
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Technologie de freinage 4.0 –<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı53
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
TRANSPORT D’EAU<br />
Un nouveau circulateur<br />
d’eau potable à haut<br />
rendement sur le<br />
marché<br />
En mai dernier, le fabricant de pompes et de<br />
robinetterie KSB SE & Co KGaA a lancé un<br />
nouveau circulateur à haut rendement. Baptisé<br />
CalioTherm S, ce nouveau circulateur à rotor noyé a<br />
été conçu pour le transport d’eau potable en circuits<br />
fermés. Celui-ci pompe l’eau potable chaude aux points<br />
de soutirage puis la réachemine vers le générateur d’eau<br />
chaude à travers la conduite de circulation. De l’eau<br />
chaude est par conséquent tout de suite disponible<br />
aux points de soutirage.<br />
À l’instar des autres pompes Calio, les nouveaux<br />
circulateurs sont équipés d’un moteur synchrone à<br />
aimants permanents pour une efficacité maximale.<br />
La commande à touche unique et trois niveaux<br />
de vitesse permettent d’ajuster le débit. En cas de blocage du<br />
rotor, le moteur s’arrête automatiquement et une signalisation<br />
d’erreur s’affiche. Trois leds de signalisation indiquent l’état de<br />
fonctionnement ●<br />
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Les nouveaux<br />
circulateurs<br />
d’eau potable<br />
de la gamme<br />
CalioTherm S<br />
transportent de<br />
l’eau chaude en<br />
circuits fermés<br />
©KSB SE & Co. KGaA, Frankenthal<br />
Flux lance sur le marché<br />
une pompe AODD, marquée<br />
par sa robustesse<br />
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Une pompe AODD (Air Operated Double Diaphragm) ou dans notre belle<br />
langue de Molière est une pompe à double membrane à air comprimé<br />
et appartient à la famille des volumétriques alternatives. Cette pompe<br />
à double membrane pneumatique RFM offre plusieurs avantages, à commencer<br />
par la robustesse de sa conception dans la mesure où celle-ci est usinée dans<br />
la masse. En outre, la pompe AODD offre une bonne résistance à la corrosion<br />
et à l’abrasion, ainsi qu’une capacité d’auto-amorçage. Elle est utilisée dans de<br />
nombreux secteurs industriels pour le pompage de divers fluides, y<br />
compris les liquides visqueux, les produits chimiques, les produits<br />
de nettoyage NEP (ou CIP) et les solides en suspension.<br />
La longévité des pompes RFM est un facteur clé de sobriété.<br />
En effet le corps de pompe démontable facilement permet le<br />
diagnostic et le remplacement des pièces d’usures dans les<br />
ateliers Flux où sur site via l’équipe de maintenance du<br />
client. Associé à un dispositif de comptage, et un boîtier<br />
électronique de contrôle commande Fluxtronic, cet<br />
ensemble de conditionnement volumique se montre<br />
fiable et simple d’utilisation ●<br />
54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> N°81 • juillet mai - juin - août - juillet - septembre 2023 2023
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
CONJONCTURE<br />
Evolis publie ses chiffres et<br />
dépasse son niveau d’activité<br />
d’avant-crise<br />
L’organisation professionnelle des<br />
biens d’équipement Evolis – syndicat<br />
réunissant depuis plusieurs<br />
années le Cisma, Profluid et le Symop –<br />
a publié à la mi-juin des chiffres plutôt<br />
encourageants quant à l’activité des<br />
multiples métiers qu’il représente en<br />
France. La tension sur l’appareil de production<br />
et les problèmes de pénuries,<br />
même si elles restent toujours présentes,<br />
se sont progressivement atténués au<br />
cours de l’année. Au total, la production<br />
française des entreprises Evolis<br />
a progressé de +8,8% (en valeur) par<br />
rapport à 2021 ; celle-ci atteint 19 Md€<br />
sur l’ensemble de l’année 2022.<br />
À la flambée des prix des matières premières<br />
subie en 2021, le déclenchement<br />
du conflit en Ukraine est venu ajouter<br />
un nouveau choc sur une gamme étendue<br />
de prix de matières premières et<br />
surtout de l’énergie. L’appareil productif<br />
a demeuré tout au long de l’année<br />
dans l’incapacité de répondre en totalité<br />
au flux important de commandes.<br />
Les entreprises ont également fait face<br />
aux hausses de prix de l’énergie, des<br />
matières premières, de transport, de<br />
matériaux, ce qui les a obligées à passer<br />
parfois plusieurs hausses de prix dans<br />
l’année. L’épisode du Covid avait fait<br />
chuter l’activité de 13%. 2022 restera<br />
l’année où l’activité rattrape et dépasse<br />
le niveau d’avant-Covid ●<br />
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PRODUCTION PRODUCTION MAINTENANCE MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet N°81 •- août mai - juin septembre - juillet 2023 ı55ı
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
En application de la Directive Machine, effectuer la maintenance<br />
en toute sécurité sur une machine industrielle exige certaines<br />
bonnes pratiques à suivre et des technologies à adopter de façon<br />
pertinente. Tour d’horizon.<br />
La Directive Machine, également connue sous le<br />
nom de Directive 2006/42/CE, vise à harmoniser<br />
les réglementations relatives à la sécurité des<br />
machines dans l’UE. Son rôle est d’établir les exigences<br />
essentielles de santé et de sécurité pour les machines,<br />
ainsi que les obligations des fabricants, des importateurs et<br />
des distributeurs. Cette directive couvre une large gamme<br />
de machines, y compris les machines fixes et mobiles, les<br />
machines agricoles, les équipements de levage, les machines<br />
pour le travail du bois, les machines-outils, les presses et<br />
bien d’autres. Objectif ? Assurer que ces machines sont<br />
conçues et fabriquées de manière à garantir la sécurité des<br />
utilisateurs et à minimiser les risques.<br />
La Directive Machine exige que les fabricants satisfont<br />
aux exigences essentielles de santé et de sécurité lors de la<br />
conception et de la construction des machines. Elle nécessite<br />
également qu’ils fournissent une documentation technique<br />
appropriée, telle que les manuels d’utilisation, les instructions<br />
de montage et de maintenance, et que les machines soient<br />
marquées conformément aux exigences de la directive. Il<br />
est important de rappeler que la Directive Machine est<br />
européenne ; elle s’applique donc aux pays membres de<br />
l’UE et de l’Espace économique européen (EEE). Cependant,<br />
les pays en dehors de cette zone peuvent avoir leurs<br />
propres réglementations et normes en matière de sécurité<br />
des machines.<br />
©Covergard<br />
56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
©Istock<br />
QUELQUES BONNES PRATIQUES À SUIVRE…<br />
Parmi les pratiques à mettre en place, notons qu’il est important<br />
d’établir des procédures de sécurité claires et détaillées pour l’ensemble<br />
des tâches de maintenance. Ces procédures doivent inclure<br />
des consignes de sécurité, des méthodes de verrouillage-étiquetage<br />
(LOTO) pour isoler l’énergie et des équipements de protection<br />
individuelle (EPI) appropriés.<br />
Qui dit sécurité dit formation du personnel. Il est essentiel de<br />
s’assurer que les techniciens sont formés sur les procédures de<br />
sécurité spécifiques à la machine. Ils doivent comprendre les<br />
risques potentiels, les procédures de démarrage et d’arrêt en<br />
toute sécurité, et savoir utiliser les EPI et les outils de manière<br />
appropriée.<br />
De la même manière, la surveillance et l’entretien réguliers sont<br />
incontournables et doivent faire d’objet d’un programme particulier<br />
afin de détecter les problèmes potentiels avant qu’ils ne deviennent<br />
critiques. Cela peut inclure l’utilisation de capteurs et de systèmes<br />
de surveillance à distance pour collecter des données en temps réel<br />
sur les performances de la machine.<br />
… ET DES TECHNOLOGIES À ADOPTER<br />
En matière de maintenance prévisionnelle, il est aussi possible de<br />
mettre en place des systèmes utilisant des capteurs afin de surveiller<br />
en continu les performances de la machine et détecter les signes<br />
avant-coureurs de défaillance. Mais c’est surtout le préventif qui est<br />
de mise. Barrières immatériel, systèmes de consignation et de mise<br />
en sécurité des énergies (à l’exemple de la méthode Securafim et de<br />
son kit associé – voir page suivante), solutions de DATI pour les<br />
travailleurs isolés… Les outils ne manquent pas. Mais d’un point<br />
de vue nouvelles technologies, on constate que la réalité augmentée<br />
occupe de plus en plus le terrain. Celle-ci peut en effet être utilisée<br />
pour fournir des informations contextuelles en temps réel aux<br />
techniciens lorsqu’ils effectuent des tâches de maintenance. Cela<br />
peut inclure des instructions de dépannage, des vues détaillées<br />
des composants de la machine et des conseils visuels pour des<br />
procédures spécifiques.<br />
À titre d’exemple, dans une entreprise de chimie implantée en<br />
France, Spectral a déployé de la réalité augmentée pour préparer les<br />
opérations de maintenance préventive. Pour ce faire, la consignation<br />
de plusieurs équipements est nécessaire, notamment de nombreuses<br />
vannes. Or cette procédure de consignation a été standardisée à<br />
l’échelle de l’usine car celle-ci révèle dangereuse si elle est mal réalisée.<br />
La réalité augmentée a permis de guider les opérateurs vers chaque<br />
point de consignation, évitant ainsi les oublis (souvent lourds de<br />
conséquences). Puis la méthode s’affiche dans le champ de vision<br />
ainsi que le type de matériel à utiliser pour assurer la consignation<br />
(photo des cadenas etc.), réduisant de facto le risque d’erreur ●<br />
Pierre Weber<br />
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SÉCURITÉ POUR<br />
VOS MACHINES<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı57
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
RÉGLEMENTATION<br />
Rendre à la norme NF X60-400<br />
ses lettres de noblesse<br />
Apparue fin 2017 puis mise en pratique<br />
réellement à partir de 2021, la norme<br />
NF X-60-400 a encore du chemin à parcourir<br />
connaître enfin le sort qu’elle mérite et<br />
fait l’objet d’autant d’attention que la très<br />
médiatisée norme NF C-18-510, relative au<br />
risque électrique.<br />
Dans l’appellation de la norme NF X-60-400, le<br />
« X » en dit long. Celui-ci révèle en effet le côté<br />
expérimental de celle-ci (et le fait qu’elle peut<br />
être amenée à évoluer ces prochaines années<br />
– et qu’elle n’est donc pas encore gravée dans le marbre ni<br />
dans les esprits).<br />
Plus inquiétant, l’absence quasi-totale d’informations au<br />
sujet de la NF X-60-400. Cette norme est pourtant chargée<br />
de guider l’industriel dans la mise en sécurité des équipements<br />
de production afin d’assurer celle des mainteneurs. À<br />
l’inverse, la NF C-18-510 dispose d’un décret d’application<br />
(entraînant donc une sanction pénale en cas<br />
de non-respect de celle-ci), ce qui fait toute sa force<br />
et toute la différence avec la NF X60-400.<br />
ÉVOQUER TOUS TYPES DE RISQUES…<br />
OU PRESQUE !<br />
L’objectif de la NF X60-400 est avant tout de combler un<br />
vide normatif en matière de prévention des risques alors<br />
même que les accidents dans l’industrie ne profitent<br />
pas – ou plus – de réelles et franches améliorations, en<br />
particulier en maintenance. En cause, la diversité des<br />
métiers, de la nature des interventions et de la typologie<br />
des machines, mais aussi la mauvaise prise en compte de<br />
la maintenance (accessibilité notamment) au moment de la<br />
conception de l’équipement, sans oublier la formation aux<br />
risques lors des interventions sur site pour une entreprise<br />
extérieure (cf. dossier sur l’externalisation de la maintenance<br />
en pages 32 à 42)… Une accumulation de facteurs qui font<br />
des métiers de la maintenance les plus risqués et dangereux,<br />
au point de faire réagir les associations européennes, à<br />
©Brady<br />
commencer par l’Afim avec l’INRS.<br />
Un proche des commissions de normalisation, qui a souhaité<br />
garder l’anonymat, nous avoue même qu’entre les groupes<br />
de travail, aucune discussion n’a pu aboutir sur un travail<br />
commun visant à intégrer, d’une manière ou d’une autre,<br />
les risques liés à l’électricité. « Rien à faire, à aucun moment<br />
nous avons pu échanger sur le fait d’intégrer l’électrique –<br />
«chasse gardée» de la norme NF C-18-510 – alors que la NF<br />
X60-400 est censée répondre à tout type de risque, qu’il soit<br />
mécanique, hydraulique, chimique ou thermique, déplore<br />
Un guide pratique<br />
pour comprendre<br />
et appliquer la NF<br />
X60-400<br />
La société Com-ST Édition a publié NF<br />
X60-400 - Pratique, un guide permettant<br />
de comprendre et d’appliquer la mise<br />
en sécurité des intervenants sur les opérations de<br />
maintenance pour se prémunie des risques liés aux<br />
énergies. Très didactique, ce guide offre une synthèse<br />
claire, simple et illustrée à travers onze chapitres. Il<br />
permet également d’illustrer d’une manière pratique<br />
les prescriptions permettant de créer les conditions de<br />
sécurité nécessaires pour intervenir sur un système<br />
industriel de production. Cette publication se veut avant<br />
tout un outil de terrain aussi utile aux responsables des<br />
services maintenances qu’aux opérateurs.<br />
58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
©Olivier Guillon<br />
notre source. La norme NF X60-400 évoque donc tous les<br />
risques le risque électrique ; c’est totalement absurde ! »<br />
Et d’autant plus absurde qu’une fois coupée, l’électricité<br />
prend quand même présenter un risque pour l’opérateur<br />
intervenant sur un équipement.<br />
LA NORME NF X60-400, « UN ACTE FONDATEUR »<br />
Pourtant, la NF X60-400 a pour objet de se focaliser sur<br />
toutes les énergies qu’on apporte à une machine. « Il s’agit<br />
véritablement d’un acte fondateur », salue Jean-Pierre Beaulier,<br />
président de la société Com-ST, qui édite et commercialise<br />
un guide pratique dans la mise en œuvre de cette<br />
norme (cf. encadré). « Avant elle, il n’existait rien sinon<br />
« La NF X60-400 est un acte fondateur.<br />
Avant elle, il n’existait rien sinon<br />
quelques articles du Code du<br />
Travail très généralistes portant sur<br />
l’obligation de l’employeur de protéger<br />
la santé physique et mentale de ses<br />
salariés ainsi que sa responsabilité<br />
dans le respect des notices<br />
d’instruction des machines. »<br />
Jean-Pierre Beaulier, président de la société Com-ST<br />
quelques articles du Code du Travail très généralistes portant<br />
sur l’obligation de l’employeur de protéger la santé physique<br />
et mentale de ses salariés ainsi que sa responsabilité dans<br />
le respect des notices d’instruction dans l’installation et<br />
l’utilisation des machines. Mais soyons réalistes, sans un<br />
référentiel, cela n’a rien de simple… sans oublier que la priorité<br />
d’une entreprise industrielle est avant tout de produire ».<br />
Démarche commune de l’INRS et de l’Afim – et tout particulièrement<br />
de Claude Pichot, ancien président de l’association<br />
et aujourd’hui président d’honneur –, la NF X60-400 est<br />
encore aujourd’hui trop mal connue. Son corollaire, Securafim<br />
(émanant également des deux partenaires) l’est aussi.<br />
Pourtant, cette démarche permet d’améliorer considérablement<br />
l’efficacité et la sécurité des opérations de maintenance<br />
avec le management visuel des points de condamnation des<br />
énergies. Pour Jean-Pierre Beaulier, c’est très clair : « L’INRS<br />
doit porter cette norme pratico-pratique ; de la même manière,<br />
l’Afim devrait se mettre davantage en relation avec la Cramif<br />
afin de peser davantage dans les discussions ».<br />
D’autant que, comme le rappelle si justement le président<br />
de Com-st, on constate aujourd’hui un relâchement en<br />
matière de prévention des risques du fait que les jeunes sont<br />
désormais moins bien formés… alors même que le nombre<br />
d’accidents baissait régulièrement ces dernières années ! ●<br />
Olivier Guillon<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
r<br />
Découvrir le guide pratique de Securafim<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı59
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
SFB Safety Field Box -<br />
boîtier de terrain<br />
COMMUNIQUÉ<br />
Sécurité des machines<br />
– Sur mesure !<br />
Les fonctions de sécurité passent progressivement du niveau matériel au niveau logiciel. Il est donc logique<br />
que les constructeurs machines collaborent avec leurs partenaires sécurité dès le début d’un projet.<br />
Les objectifs de développement<br />
des dispositifs de protection<br />
passent aujourd’hui par plus<br />
de communication des états<br />
de fonctionnement, moins d’effort<br />
d’installation et une connectivité<br />
maximale.<br />
DU « SUR-MESURE » PLUTÔT<br />
QUE DES SOLUTIONS<br />
CATALOGUE<br />
Lors d’applications nécessitant une adaptation<br />
des fonctions de sécurité pour<br />
optimiser l’interaction entre la sécurité<br />
machine et le processus, Schmersal propose<br />
un ensemble de solutions grâce aux<br />
interfaces de sécurité programmables ou<br />
paramétrables. Ces solutions de sécurité<br />
spécifiques client sont développées par<br />
nos équipes « Systèmes et Solutions ».<br />
UN CONTRÔLEUR COMPACT<br />
REMPLACE TREIZE RELAIS DE<br />
SÉCURITÉ<br />
Ainsi, un fabricant de machines<br />
répétitives a consulté Schmersal afin<br />
de rationaliser les relais de sécurité<br />
utilisés dans le but d’une meilleure<br />
disponibilité et d’une conformité aux<br />
normes en vigueur. En collaboration<br />
avec Schmersal, les fonctions de treize<br />
modules de sécurité ont été remplacées<br />
par un seul contrôleur de sécurité compact,<br />
programmé spécifiquement pour<br />
les besoins du client, le Protect Select<br />
« personnalisé ».<br />
Ainsi, un seul contrôleur sur-mesure<br />
est utilisée partout, tout en respectant<br />
les paramètres de sécurité et toutes les<br />
exigences de la machine. L’utilisateur dispose<br />
en plus de diagnostics plus étendus.<br />
DES SOLUTIONS POUR PLUS<br />
DE SOUPLESSE COMPATIBLES<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
Schmersal présente aussi le contrôleur<br />
de sécurité Protect PSC1, complètement<br />
modulaire et paramétrable par<br />
logiciel, Il est équipé d’une interface de<br />
communication universelle permettant<br />
l’échange de données via différents protocoles<br />
de bus de terrain sélectionnés<br />
via le logiciel.<br />
Le raccordement du PSC1 au protocole<br />
OPC UA met à disposition toutes les<br />
informations provenant des produits<br />
Schmersal pour un échange de données<br />
d’une machine à une autre ou<br />
avec l’usine entière indépendamment<br />
des fabricants. Encore un exemple de<br />
solution sur-mesure de Schmersal.<br />
PSC 1 - contrôleur de sécurité<br />
modulaire et paramétrable<br />
INTÉGRATION DES COMPOSANTS<br />
DANS LES CHAINES DE<br />
SÉCURITÉ<br />
Schmersal offre la possibilité de raccorder<br />
jusqu’à huit dispositifs tels<br />
que interverrouillages, capteurs de<br />
sécurité, dispositifs de commande et<br />
d’arrêt d’urgence sur un seul boîtier<br />
SFB Safety Fieldbox. Les signaux de<br />
sécurité et diagnostics sont transmis<br />
aux contrôleurs supérieurs via Profinet/<br />
Profisafe ou Ethernet/IP - CIP Safety<br />
et prochainement Ethercat FSoE. C’est<br />
l’assurance d’une installation simplifiée<br />
et de diagnostics plus rapides !<br />
tec.nicum - la branche service et conseil de<br />
Schmersal<br />
NOS SERVICES TEC.NICUM,<br />
POUR COMPLÉTER NOTRE<br />
OFFRE SUR-MESURE<br />
Nos experts tec.nicum conseillent et<br />
accompagnent les clients dans l’élaboration<br />
de projets et proposent formation,<br />
documentation, planification, assistance<br />
et conseils sur site.<br />
Des services sur-mesure garants de solutions<br />
bien pensées pour plus de sécurité<br />
et une meilleure productivité ! ●<br />
60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />
Privilégiez le zéro accident<br />
au sein de votre usine afin d’avoir<br />
zéro arrêt de production !<br />
Aujourd’hui plus que jamais les hommes et les outils de production cohabitent au sein des usines.<br />
Effectivement, avec l’industrie 4.0, les opérateurs travaillent au plus près des machines, des robots ou<br />
cobots (robots collaboratifs), mais il y a aussi les salariés, les prestataires, les chargés de maintenance…<br />
et un évènement catastrophique est si vite arrivé.<br />
suffit d’ajouter des entrées et sorties de<br />
sécurité Phoenix Contact - modules de<br />
8 entrées ou sorties digitales, 4 sorties<br />
relais, 8 entrées analogiques ou encore<br />
la gamme Smart Elements. Avec cette<br />
dernière, vous gagnez jusqu’à 30 %<br />
de place dans votre armoire. A cette<br />
couche de sécurité fonctionnelle est<br />
associée une couche de cybersécurité<br />
car ces produits sont certifiés selon la<br />
norme de cybersécurité Européenne<br />
IEC62443.<br />
« Il est donc primordial de prendre en<br />
compte leur sécurité pour éviter des<br />
accidents. Afin de disposer d’une sécurité<br />
fonctionnelle, celle-ci doit faire partie<br />
intégrante de vos actions et de votre politique<br />
! La safety chez Phoenix Contact se<br />
décompose en plusieurs thèmes avec des<br />
produits bien spécifiques :<br />
• surveiller la vitesse des actionneurs en<br />
mouvement et arrêter la machine en cas<br />
de danger avec les technologies PSRMotion<br />
et PSR Modular,<br />
• surveiller les accès et l’état sécurisé des<br />
machines grâce aux commutateurs de<br />
sécurité sans contact PSRswitch,<br />
• disposer des données et des informations<br />
sur l’état des installations via PLC<br />
Engineer et les automates de sécurité<br />
PROFIsafe,<br />
• mettre en arrêt les installations en cas<br />
d’urgence par les interrupteurs d’arrêt<br />
d’urgence » .<br />
Faisons un zoom sur la surveillance<br />
de vitesse des machines qui se caractérise<br />
chez Phoenix Contact par la<br />
gamme PSRMotion. Il existe deux types<br />
de relais : avec surveillance par capteur<br />
inductif ou codeur SinCOS, HTL, TTL,<br />
ou surveillance sans capteur. Avec le<br />
PSR-MM25, vous pouvez surveiller la<br />
vitesse nulle (SOS) d’un moteur alternatif<br />
ou continu grâce à sa technologie de<br />
surveillance de tension résiduelle. Également<br />
dépourvu de capteur, le PSR-MM35<br />
permet de surveiller une survitesse (SLS)<br />
ainsi qu’une plage de vitesse à seuil<br />
(SSR) pour les applications équipées de<br />
moteurs alternatifs à travers la surveillance<br />
de la fréquence de la tension.<br />
En tant qu’expert dans l’automatisme<br />
depuis plus de 10 ans, Phoenix Contact<br />
est notamment connu et reconnu pour<br />
ses nouveaux automates Axiocontrol<br />
(AXC 2152 et 3152) et sa technologie<br />
PLCnext auxquels il est possible d’associer<br />
un automate de sécurité modulaire<br />
AXC F XT SPLC 1000. Il vous<br />
« Nous tenons à être aux côtés de nos<br />
clients du début à la fin de leur projet,<br />
c’est pour cela que nous proposons un<br />
accompagnement avant-vente et aprèsvente,<br />
des webinars gratuits, des conseils<br />
via notre blog, ainsi que des formations*<br />
agréées Qualiopi et certifiées ISO 9001 »,<br />
rappelle David BRYNAERT, expert en<br />
sécurité fonctionnelle chez Phoenix<br />
Contact ●<br />
* www.phoenixcontact.com/fr-fr/formations<br />
Retrouvez les conseils de David<br />
BRYNAERT, expert en sécurité<br />
fonctionnelle FS Tech (TÜV<br />
Rheinland, #2100/ 19) - en vidéos<br />
Pour les visualiser, c’est par ici r<br />
EN SAVOIR PLUS :<br />
PHOENIX CONTACT<br />
dbrynaert@phoenixcontact.fr<br />
Tél. : 06 15 22 90 71<br />
www.phoenixcontact.fr<br />
62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
SOLUTION<br />
Orienter davantage la sécurité<br />
vers la notion de service<br />
Automation24, entreprise d’e-commerce disposant de sa propre boutique en ligne de technologies d’automatisation<br />
industrielle, étoffe progressivement son catalogue de technologies de sécurité, afin de répondre aux exigences<br />
de sécurité toujours changeantes et croissantes des installations de production modernes.<br />
Les bords sensibles et pare-chocs de sécurité du fabricant<br />
ASO Safety Solutions, entendent bien assurer,<br />
selon Automation24, l’arrêt sécurisé des systèmes<br />
et la protection contre les risques d’écrasement et<br />
de cisaillement. Ces deux composants sont configurables<br />
dans la boutique en ligne du distributeur pour un ajustement<br />
parfait à toutes les conditions d’installation.<br />
PROTÉGER LES COLLABORATEURS ET LEUR OUTIL<br />
DE TRAVAIL<br />
Les bords sensibles de la gamme « Sentir edge » servent à<br />
la protection des personnes et du matériel, là où existent<br />
des risques d’écrasement et de cisaillement. Disponibles en<br />
différents modèles, elles renferment une boucle résistive qui<br />
est pontée en cas de contact pour entraîner l’arrêt des portes et<br />
machines automatiques dans la zone de travail à protéger. « Le<br />
site automation24.fr permet ainsi de commander et configurer<br />
au millimètre ses bords sensibles de sécurité, indique-t-on chez<br />
chez Automation24. Les produits sont usinés en interne afin<br />
d’assurer une livraison rapide. »<br />
Un principe similaire s’applique aux pare-chocs de sécurité de<br />
la gamme Sentir d’ASO Safety Solutions. Ces pare-chocs sont<br />
constitués d’un noyau en mousse recouvert d’une enveloppe<br />
résistante à l’humidité et se déclenchent par simple tassement.<br />
Automation24 propose ainsi une solution simple pour assurer<br />
l’arrêt immédiat de tous les mouvements d’un système.<br />
Disponibles en divers modèles, ces pare-chocs peuvent être<br />
aisément personnalisés pour s’adapter à toutes les installations.<br />
« Avec un assortiment varié, en évolution permanente,<br />
issu de fabricants réputés et innovants, nous offrons à notre<br />
clientèle les solutions capables de résoudre la quasi-totalité des<br />
questions de sécurité standard, explique Adrian Gniwotta,<br />
responsable du portefeuille Technologies de sécurité chez<br />
Automation24. Les bords sensibles et pare-chocs de sécurité<br />
de marque ASO Safety Solutions doivent couvrir des secteurs<br />
précis dans leur fonctionnement. C’est pourquoi nous avons<br />
mis en place, dans notre boutique en ligne, la possibilité de les<br />
commander directement à la longueur souhaitée ». ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.automation24.fr<br />
Les bords sensibles et pare-chocs<br />
de sécurité configurables d'ASO Safety Solutions<br />
permettent de protéger les personnes et le matériel<br />
©Automation24<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı63
INDEX<br />
Au sommaire du prochain<br />
EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
Spécial décarbonation<br />
des usines : les moyens et<br />
solutions à mettre en place<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Focus sur les fluides, les graisses et<br />
les lubrifiants pour la maintenance<br />
©ENGIE<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Assurer la gestion de ses stocks de pièces<br />
détachées et de rechange<br />
MANAGEMENT<br />
De quels outils ERP<br />
dispose la maintenance ?<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Mieux protéger les techniciens de<br />
maintenance des risques électriques<br />
Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />
123 ROULEMENT.......................................................45<br />
ADM21 .................................................................9 et 18<br />
AFIM ....................................................... 8, 32, 26 et 40<br />
ALEGER ......................................................................19<br />
APIZEE........................................................................19<br />
ASSET PERFORMANCE .............................................. 6<br />
ASTREE SOFTWARE .................................................23<br />
ASTN’GO (ASTREE SOFTWARE)....... 26 et 4 e de couverture<br />
AUTOMATION24 GMBH......................................4 et 63<br />
CAP’MAINT ................................................................40<br />
CHAUDIÈRES LOCATION...........................................49<br />
CLUB MES ..................................................................22<br />
COM-ST ......................................................................58<br />
CORIM SOLUTION......................................................25<br />
CREATIVE IT......................................................28 et 29<br />
CRC INDUSTRIES ......................................................55<br />
DB VIB........................................................................... 7<br />
DENIOS.......................................................................51<br />
DIFOPE .......................................................................31<br />
EVOLIS...............................................................44 et 46<br />
FCTM-ESOPE ......................................................6 et 33<br />
FLUX ...........................................................................46<br />
GLOBAL INDUSTRIE..................................................43<br />
IFM ELECTRONIC ......................................................18<br />
IGUS............................................................................15<br />
INRS............................................................................58<br />
KALLIOPÊ IOT............................................................48<br />
KSB .............................................................................47<br />
MAINNOVATION.........................................................13<br />
MAYR FRANCE...........................................................53<br />
MEWA ................................................ 3 e de couverture<br />
PHOENIX CONTACT (publi-communiqué)...............62<br />
PANASONIC ................................................................. 2<br />
PRÉVENTICA..............................................................61<br />
POLLUTEC.................................................................... 6<br />
PROCHIMIE ................................................................26<br />
SAFRAN AIRCRAFT ENGINES ................................19<br />
SCHMERSAL FRANCE......................................57 et 60<br />
SEPEM ANGERS .................................................8 et 37<br />
SEPEM INDUSTRIES ....................................encartage<br />
SEDAPTA – OSYS..............................................21 et 24<br />
SDT INTERNATIONAL ......................................11 et 14<br />
SYNERGYS ........................................ 2 e de couverture<br />
UE SYSTEM .......................................................47 et 50<br />
VALOUY CONSEIL ......................................................32<br />
WEBFLEET.................................................................17<br />
WILO ...........................................................................44<br />
20 000<br />
C’est le nombre de projets de recrutement dans les métiers<br />
de la maintenance recensé aujourd’hui. Un nombre élevé<br />
et qui, pour le mettre en perspective, n’a plus rien à voir<br />
avec celui de 2015 (8 000). En cause ? Le retour à un<br />
chômage frictionnel qui, selon sa définition, correspond<br />
à un chômage « constitué par les personnes cherchant un<br />
emploi pendant une courte durée »*… Autrement dit, le<br />
retour à un (quasi) plein emploi. Une bonne nouvelle pour<br />
l’administration fiscale qui voit entrer les recettes liées<br />
aux charges patronales et aux cotisations de toutes sortes,<br />
mais moins pour les métiers de l’industrie et notamment<br />
ceux de la maintenance qui luttent encore davantage pour<br />
former et recruter.<br />
* Source : www.senat.fr<br />
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64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023 ı65
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