Production Maintenance 82
La bonne stratégie à adopter pour externaliser sa maintenance
La bonne stratégie à adopter pour externaliser sa maintenance
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EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
première grande avancée résiderait ainsi dans la combinaison<br />
de trois données clés sur des moteurs ou sur des pompes,<br />
à savoir l’accélération, la consommation et la température.<br />
Aussi, tous ces systèmes doivent savoir à quel moment va<br />
casser la pompe, à l’image d’un enfant qui sait que le four est<br />
chaud lorsqu’il se brûle. D’où le rôle important des fabricants<br />
qui, d’une pompe à l’autre, doivent pouvoir comprendre<br />
quand celle-ci rencontre des défaillances et peut accepter plus<br />
ou moins de vibrations en fonction de son environnement<br />
industriel. « Aujourd’hui, le prévisionnel n’existe pas ; on se<br />
contente de regarder uniquement le niveau de consommation<br />
de la pompe. Or, il est possible de travailler aussi sur l’évolution<br />
du débit mais cela nécessite de l’apprentissage de la part de<br />
l’utilisateur qui va devoir analyser la courbe ».<br />
© Schaeffler<br />
BESOIN DE DAVANTAGE FORMER LES TECHNICIENS<br />
DE MAINTENANCE POUR EFFECTUER DU<br />
PRÉVISIONNEL<br />
On est aussi capable de mener des remontées d’informations et<br />
de données puis de les mettre en forme à travers des alertes des<br />
seuils. Mais ce qui est primordial, c’est de pouvoir mettre en<br />
forme à la fois des données techniques, d’organiser et d’analyser<br />
celles-ci puis, au niveau humain, d’apporter les compétences<br />
nécessaires pour les comprendre et en faire quelque chose. La<br />
maintenance a donc besoin de bons techniciens et connaissant<br />
parfaitement les installations de production... d’où la nécessité<br />
de renforcer à tout prix la formation.<br />
En matière d’intelligence artificielle, Antoine Barilley ne croit<br />
pas que celle-ci remplacera les responsables et les techniciens<br />
de maintenance, du moins pas dans l’immédiat. « Car avant<br />
cela, nous avons besoin de maintenanciers présents sur le<br />
matériel à forte valeur ajoutée. L’IA peut cependant jouer le<br />
rôle de galvaniseur à la formation ».<br />
PASSER DE LA DONNÉE BRUTE À L’INFORMATION<br />
PUIS EN FAIRE DE LA CONNAISSANCE<br />
S’il y a encore quelques années on parlait peu d’IoT, s’est<br />
progressivement développée la supervision de la donnée sur<br />
le temps minutes avec l’idée que la data soit OK instantanément<br />
quand elle remonte dans le système, en tout cas pour de l’analyse<br />
vibratoire, du débit ou de la température. Ces technologies<br />
peuvent être utilisées dans divers secteurs industriels, mais<br />
pas dans la pétrochimie ou l’industrie de process.<br />
La meilleure manière étant encore, à l’image de Kalliopê,<br />
de travailler avec des éditeurs de logiciels afin de mettre en<br />
place les meilleurs outils d’analyse et de compréhension<br />
de l’information pour les clients. « Nous accompagnons les<br />
industriels pour que la donnée, qui a peu de valeur, devienne<br />
une information ; puis l’objectif est d’aller plus loin et atteindre<br />
la connaissance. C’est le cas, notamment dans la supervision<br />
des machines et des énergies comme sur les compresseurs et<br />
les pompes. »<br />
SE MÉFIER DES SOLUTIONS MIRACLES<br />
En matière de bonnes pratiques, il ne faut pas toujours croire<br />
ce qu’on dit (notamment chez les vendeurs de pompes) sans<br />
mettre en place ses propres moyens de vérifier et de mesurer<br />
la consommation d’énergie. Il faut donc pouvoir suivre et<br />
connaître précisément la consommation de sa pompe afin<br />
de mettre en place des systèmes d’économie d’énergie ou<br />
décider d’investir dans une nouvelle installation.<br />
Avant tout, il faut savoir quoi faire de ses informations.<br />
En premier lieu, il est possible de mettre et d’installer des<br />
objets connectés permettant une collecte facile et rapide<br />
de l’information. Attention aussi au miroir aux alouettes<br />
et gare aux sociétés qui propose des boîtes noires à coller<br />
sur une machine, sans pour autant en dévoiler le contenu<br />
ou bien la manière de collecter toutes ces informations. Ce<br />
type de technologie miracle au fonctionnement secret est<br />
souvent voué à l’échec, il faut également toujours garder de<br />
l’expertise et pas tout déléguer à un « data-scientist ». Dans<br />
tous les cas, la maintenance prévisionnelle ne sera en réalité<br />
enfin atteinte que dans un système pleinement ouvert ; là<br />
seulement il sera réellement possible pour l’utilisateur d’agir<br />
sur sa consommation. Fabricants, à vous de jouer ! ●<br />
Olivier Guillon<br />
© KSB<br />
46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>82</strong> • juillet - août - septembre 2023