Adventiste Magazine Nº 11 - Septembre / Octobre 2017
3 Interview : Karen Udry 4 Actualités 5 Dossier - La Réforme protestante en Suisse 9 Santé - Seulement quelques années de plus ? 11 Zwingli, un Suisse pas très catholique 12 Hommage à Noëlle Vitry-Angeard 13 Le véritable œcuménisme
3 Interview : Karen Udry
4 Actualités
5 Dossier - La Réforme protestante en Suisse
9 Santé - Seulement quelques années de plus ?
11 Zwingli, un Suisse pas très catholique
12 Hommage à Noëlle Vitry-Angeard
13 Le véritable œcuménisme
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DOSSIER<br />
LA RÉFORME PROTESTANTE<br />
EN SUISSE<br />
Les grands<br />
réformateurs<br />
JEAN CALVIN<br />
Genève<br />
Bâle<br />
Bern<br />
Zurich<br />
Glaris<br />
Au XIVe siècle, les cantons cherchent à limiter<br />
le pouvoir de l’Eglise catholique afin<br />
de gagner en indépendance. Le clergé vit<br />
dans la richesse grâce aux impôts et au<br />
commerce des indulgences 1 et cela commence<br />
à déplaire aux citoyens. Les prêtres<br />
ont, à cette époque, un niveau d’instruction<br />
relativement bas. Ulrich Zwingli, réformateur<br />
suisse, est né à Wildhaus (canton<br />
de Saint-Gall) le 1er janvier 1484 ; il<br />
meurt à Kappel am Albis (canton de Zurich),<br />
le <strong>11</strong> octobre 1531. Il fait des études<br />
d’art à l’Université de Bâle, puis est engagé<br />
dans diverses fonctions de l’Eglise catholique<br />
qu’il souhaite réformer de l’intérieur.<br />
Zwingli est successivement prêtre,<br />
curé, chapelain, aumônier militaire. Il<br />
rencontre le philosophe et humaniste catholique<br />
hollandais Erasme. Alors curé de<br />
Zurich, Zwingli publie soixante-sept<br />
thèses (les Schlussreden). L’affaire des<br />
saucisses déclenche la réforme zurichoise.<br />
Au contraire de la pratique catholique,<br />
Zwingli prétend que la consommation<br />
de saucisses est possible durant<br />
le Carême 2 et que chaque individu a le<br />
choix de jeûner ou de ne pas jeûner durant<br />
cette période. Il devient un réformateur<br />
actif et engagé. En septembre 1525,<br />
la ville de Zurich abolit la messe, suivie<br />
par Berne, Bâle et Glaris. Zwingli est alors<br />
excommunié. Il rencontre Martin Luther<br />
pour échanger sur leur compréhension<br />
de l’eucharistie. Dans l’attaque des cantons<br />
catholiques contre Zurich, Zwingli<br />
est tué le <strong>11</strong> octobre 1531, lors de la<br />
deuxième bataille de Kappel qui opposait<br />
catholiques et protestants, alors qu’il<br />
portait secours à des blessés.<br />
Certaines parties romandes de la Suisse<br />
sont réformées dès les années 1520 sous<br />
le contrôle et la protection de Berne.<br />
Quant à Genève, pas encore rattachée<br />
à la Confédération helvétique, il faut attendre<br />
1815. Elle est réformée grâce aux<br />
efforts conjugués de plusieurs hommes<br />
de lettres, dont le français Jean Calvin 3 .<br />
En cette même année, Berne prend le<br />
canton de Vaud alors sous la domination<br />
de la Savoie.<br />
Après la mort de Zwingli, c’est Heinrich<br />
Bullinger qui assure sa succession. Bullinger<br />
est né le 18 juillet 1504 à Bremgarten<br />
(actuel canton d’Argovie) ; il meurt le 17<br />
septembre 1575 à Zurich. Il est le cinquième<br />
enfant de l’union illégitime entre<br />
le curé Bullinger et Anna Wiederkehr. A<br />
l’Université de Cologne, il étudie la théologie<br />
scolastique 4 dès l’âge de quinze ans<br />
pour devenir prêtre. Dès 1520, il étudie<br />
les textes de Martin Luther 5 et de son collègue<br />
Philippe Mélanchton 6 .<br />
Les Helvètes ont su gérer ces différends<br />
religieux et ont accepté les différences<br />
entre cantons catholiques et cantons<br />
protestants. Une fois Zurich réformée,<br />
c’est au tour de Berne. Cette décision<br />
bernoise va influencer d’autres parties du<br />
territoire helvétique. Berne vient en aide<br />
à Genève alors toujours convoitée par<br />
le duc de Savoie. Le théologien français<br />
Guillaume Farel 7 est mandaté par Berne<br />
pour poursuivre le travail dans le Pays de<br />
Vaud et à Neuchâtel.<br />
La ville de Genève est réformée grâce,<br />
en particulier, aux efforts de Jean Calvin.<br />
Homme de lettres, Calvin est né à Noyon,<br />
en Picardie, en 1509. Il étudie d’abord<br />
à Paris, aux collèges de la Marche et de<br />
Montaigu. Son père veut l’orienter vers<br />
la prêtrise, mais c’est finalement des<br />
études de droit que le jeune Calvin fera<br />
à Orléans puis à Bourges. Après la mort<br />
de son père, Jean Calvin laisse de côté<br />
le droit et les lettres et se tourne résolument<br />
vers la théologie. Sa conversion<br />
aux idées de la Réforme n’est pas datée<br />
avec précision, mais c’est en 1534 qu’il<br />
se sépare de l’Eglise catholique. Calvin<br />
est à Paris quand éclate L’affaire des placards.<br />
Il s’agit d’écrits injurieux affichés<br />
dans les rues de Paris et dans diverses<br />
villes, dans la nuit du 17 au 18 octobre<br />
1534. Ces placards ont pour titre : Articles<br />
véritables sur les horribles, grands<br />
et insupportables abus de la messe papale,<br />
inventée directement contre la<br />
Sainte Cène de notre Seigneur, seul<br />
médiateur et seul Sauveur Jésus-Christ.<br />
Il s’agit d’une attaque directe contre<br />
la forme eucharistique pratiquée par<br />
l’Eglise catholique et par le mouvement<br />
luthérien. En réponse à cet affront, le roi<br />
François 1 er affiche ouvertement sa foi catholique<br />
et persécute les protestants, les<br />
poussant à l’exil. Cette affaire provoque<br />
le départ de Jean Calvin pour la Suisse.<br />
THÉODORE DE BÈZE<br />
GUILLAUME FAREL<br />
ULRICH ZWINGLI<br />
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