Le tournant énergétique allemand
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<strong>Le</strong> <strong>tournant</strong> vers l‘avenir<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e<br />
La transition <strong>énergétique</strong> ou la conversion<br />
de l’approvisionnement <strong>énergétique</strong>
02 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
<strong>Le</strong> <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
Bienvenue !<br />
© dpa/Westend61/Werner Dieter<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 03<br />
Nous sommes très heureux que vous ayez décidé de vous informer sur l’un de nos projets d’avenir<br />
les plus cruciaux : l’Energiewende, c’est-à-dire la transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e. Nous<br />
avons opté pour un virage radical en faveur des énergies renouvelables. Et nous misons sur une<br />
gestion toujours plus efficace de l’énergie. Cela est économiquement rentable et l’Allemagne<br />
apporte ainsi une contribution substantielle à la protection du climat.<br />
Avec notre transition <strong>énergétique</strong>, nous répondons à la question suivante : comment assurer<br />
un approvisionnement <strong>énergétique</strong> sûr, avantageux et durable ? Opportunité unique pour le<br />
site économique <strong>allemand</strong>, ce <strong>tournant</strong> a vocation à offrir de nouveaux débouchés, à encourager<br />
l’innovation et à stimuler la croissance et l’emploi. Avec lui, nous entendons également<br />
réduire notre dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz en provenance de l’étranger et assurer<br />
durablement la qualité de vie dans notre pays.<br />
© iStock/SilviaJansenx © Paul Langrock<br />
Pourquoi cette exposition ? <strong>Le</strong> gouvernement fédéral est fréquemment<br />
prié, aux quatre coins du monde, de s’exprimer sur sa transition<br />
<strong>énergétique</strong>. L’intérêt est d’ailleurs tel que l’emploi du terme <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> est solidement ancrée dans un cadre international.<br />
À l’affût d’échanges approfondis avec nos voisins européens<br />
et nos partenaires internationaux, nous recherchons des coopérations<br />
« Energiewende » utilisé pour désigner la transition <strong>énergétique</strong> s’est<br />
et des solutions transfrontalières. Car nous avons besoin de solutions<br />
répandu dans de nombreuses langues de la planète. Nous ne pouvons<br />
communes pour réduire les émissions mondiales de CO 2<br />
, pour limiter<br />
que nous en réjouir.<br />
la poursuite du réchauffement climatique et pour garantir un approvisionnement<br />
<strong>énergétique</strong> sûr, durable et abordable.<br />
Parallèlement, nombreux sont ceux qui s’étonnent de l’ampleur<br />
revêtue par ce <strong>tournant</strong> et de toutes les facettes autour desquelles il<br />
Avec sa transition <strong>énergétique</strong>, l’Allemagne prend au sérieux ses res-<br />
se décline. Il s’ensuit que cette transition ne peut se faire du jour au<br />
ponsabilités vis-à-vis de la Terre et de l’humanité. Nous vous invitons<br />
lendemain. C’est un processus complexe qui impliquera plusieurs<br />
à découvrir la dynamique de notre transition <strong>énergétique</strong> pour mieux<br />
générations et devra répondre à nombre d’exigences différentes. <strong>Le</strong>s<br />
la situer dans le contexte international.<br />
mesures à prendre doivent être mûrement réfléchies afin que ni protection<br />
du climat ni prospérité n’aient à en pâtir. Il y a par conséquent<br />
Nous vous souhaitons une agréable visite et des échanges stimulants.<br />
assez souvent des phases où les progrès sont lents. C’est précisément<br />
sur cette multitude de tâches et de défis que nous voulons apporter un<br />
éclairage dans la présente exposition.<br />
1971<br />
1972<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral adopte son premier programme pour l’environnement.<br />
L’une des premières cités solaires d’Allemagne voit le jour<br />
dans la petite ville de Penzberg en Allemagne du Sud.
04 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong> La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 05<br />
Efficacité <strong>énergétique</strong><br />
Économiser l’énergie<br />
et mieux l’utiliser<br />
Économies visées par l’Allemagne<br />
Objectifs relatifs à l’énergie primaire par rapport à 2008<br />
L’économie progresse,<br />
la consommation <strong>énergétique</strong> régresse<br />
Évolution du PIB et de la consommation d’énergie primaire<br />
1 958 14 905<br />
2 355<br />
14 766<br />
2 497<br />
14 217<br />
3 263<br />
13 525<br />
-50 % -6 %<br />
Gérer efficacement l’électricité, l’énergie thermique et le carburant permet de faire des<br />
1990<br />
2000<br />
2010<br />
2017<br />
économies d’argent, d’augmenter la sécurité d’approvisionnement et de protéger le climat.<br />
L’Allemagne doit importer une large part de ses sources d’énergie. Alors qu’elles se chiffraient<br />
à quelque 50 % dans les années 1970, les importations d’énergie répondent aujourd’hui à près<br />
des deux tiers de la totalité des besoins <strong>énergétique</strong>s. De ce fait, l’efficacité <strong>énergétique</strong> est, avec<br />
le développement des énergies renouvelables, le pilier de la transition <strong>énergétique</strong>.<br />
atteints en<br />
2050 2017<br />
PIB en milliards d’euros<br />
Moy +1,4 %/a depuis 1990<br />
Consommation d’énergie primaire en pétajoules<br />
Moy -0,3 %/a depuis 1990<br />
Au fil des décennies, l’Allemagne s’est de plus en plus sensibilisée à une gestion efficace de<br />
l’énergie. L’un des facteurs déclenchants de sa prise de conscience a été la première crise mondiale<br />
du pétrole en 1973. <strong>Le</strong>s Allemands ont alors ouvert les yeux sur leur propre dépendance<br />
vis-à-vis des énergies fossiles ; et le gouvernement de l’époque a notamment réagi en lançant<br />
une campagne d’information sur les économies d’énergie et en imposant des limitations<br />
de vitesse sur les autoroutes. Depuis, bien d’autres lois ont été adoptées et diverses mesures<br />
dédiées à l’efficacité <strong>énergétique</strong> ont été mises en place. Trois éléments les caractérisent :<br />
une promotion ciblée, l’information et le conseil, sans oublier les dispositions contraignantes<br />
en vue de réduire la consommation d’énergie.<br />
© dpa/Jörg Carstensen © dpa/Westend61/Werner Dieter<br />
« <strong>Le</strong> meilleur kilowattheure, c’est celui qui<br />
n’est pas consommé. »<br />
Cette stratégie porte ses fruits : tandis que la demande <strong>énergétique</strong> de<br />
l’Allemagne régresse depuis 1990, son produit intérieur brut enregistre<br />
une nette progression. Ainsi, l’industrie <strong>allemand</strong>e a multiplié<br />
par deux ses performances économiques tout en réduisant sa consommation<br />
d’énergie d’un peu plus de 10 %. Grâce au progrès technique, les<br />
ménages et les entreprises gèrent l’énergie avec une efficacité accrue.<br />
Aujourd’hui, la réduction de la consommation électrique des appareils<br />
électroménagers atteint jusqu’à 75 % par rapport aux équipements<br />
similaires qui existaient il y a 15 ans. À côté de cela, la modification de<br />
certaines habitudes quotidiennes permet elle aussi de faire des économies<br />
d’énergie. Voilà pourquoi des dizaines de milliers de conseillers<br />
Angela Merkel, chancelière fédérale<br />
en énergie traversent le pays pour montrer aux locataires, aux propriétaires<br />
et aux entreprises, sur la base d’audits <strong>énergétique</strong>s, quelles<br />
possibilités s’offrent à eux et pour les informer sur les programmes de<br />
subventions publiques.<br />
Tous les États membres de l’Union européenne se sont entendus pour<br />
réduire leur consommation d’énergie primaire de 20 % d’ici 2020 et<br />
d’au moins 27 % d’ici 2030. À long terme, l’Allemagne souhaite réduire<br />
sa consommation d’énergie de moitié, conformément aux obligations<br />
qui lui incombent suite à l’Accord de Paris sur le climat.<br />
Une productivité <strong>énergétique</strong> en hausse sensible<br />
Chaque gigajoule d’énergie génère les sommes suivantes<br />
241,29 €<br />
+87%<br />
1 GJ<br />
128,80 €<br />
1 GJ<br />
1990 2017<br />
1973<br />
La guerre du Kippour (oct. 1973) déclenche une crise mondiale du pétrole. L’Allemagne instaure<br />
quatre dimanches sans voiture dans l’ensemble du pays afin de faire des économies d’énergie.<br />
1975<br />
La loi relative à la sécurité de l’approvisionnement <strong>énergétique</strong> prévoit des réserves<br />
d’énergie accrues et une limitation de la vitesse sur les routes <strong>allemand</strong>es.
06 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong> La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 07<br />
Énergie thermique<br />
Chaleur renouvelable<br />
et efficacité <strong>énergétique</strong><br />
<strong>Le</strong> succès de l’Energiewende dépend également du recul de la demande <strong>énergétique</strong> liée au<br />
chauffage, au rafraîchissement des pièces et à l’eau chaude. Et de la mesure dans laquelle les<br />
énergies renouvelables couvrent les besoins restants. En effet, la consommation <strong>énergétique</strong><br />
<strong>allemand</strong>e est à imputer, pour plus de la moitié, au secteur de l’énergie thermique – dont près des<br />
deux tiers sont absorbés par le chauffage et l’eau chaude de quelque 40 millions de ménages.<br />
Voilà pourquoi le gouvernement fédéral souhaite réduire la demande de fuel et de gaz dans les<br />
bâtiments et vise une diminution de 80 % de ces deux énergies primaires à l’horizon 2050. Pour<br />
y parvenir, il est nécessaire d’améliorer sensiblement l’efficacité <strong>énergétique</strong> des bâtiments<br />
et d’accroître la part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement en chaleur et en<br />
refroidissement. D’ici 2020, le renouvelable devra répondre à 14 % de la demande en la matière.<br />
Réduire la demande d’énergie thermique<br />
Économies visées dans les immeubles<br />
-80 % -18,3 % 14 % 12,9 %<br />
2 152 pétajoules<br />
de chauffage et d’eau chaude ont été consommés par les quelque 40 millions<br />
de ménages <strong>allemand</strong>s en 2016<br />
Cela correspond à<br />
À travers sa propre démarche, l’Allemagne met en œuvre des objectifs<br />
européens : de fait, l’actuelle directive communautaire sur les bâtiments<br />
stipule qu’à compter de 2021, tous les immeubles neufs devront<br />
être, en Europe, des bâtiments à consommation d’énergie quasi nulle.<br />
L’Allemagne a très vite identifié le potentiel d’économies d’énergie des<br />
bâtiments. Dès 1976, le gouvernement fédéral en place adopte, à la<br />
suite de la crise du pétrole, la première loi sur les économies d’énergie<br />
puis le premier règlement relatif à l’isolation thermique. Il poursuit<br />
sans discontinuer le développement de ces dispositions et les adapte<br />
au progrès technique. Depuis 2009, la loi sur le chauffage issu des énergies<br />
renouvelables stipule que toutes les nouvelles habitations doivent<br />
couvrir au moins un pourcentage donné de leurs besoins en énergie<br />
par le biais d’énergies renouvelables. Cet objectif peut par exemple être<br />
réalisé à l’aide d’un chauffage au gaz ou au fuel via le solaire thermique<br />
ou à l’aide d’un système de chauffage recourant exclusivement au renouvelable,<br />
comme dans le cas de la pompe à chaleur ou du chauffage<br />
aux granulés de bois (pellets).<br />
En Allemagne, 70 % des immeubles d’habitation ont plus de 35 ans.<br />
Ces bâtiments ont donc été construits avant l’adoption du premier règlement<br />
relatif à l’isolation thermique. De ce fait, nombre d’entre eux<br />
ne sont pas suffisamment isolés et se chauffent à l’aide de chaudières<br />
vétustes et de combustibles fossiles tels que le fuel ou le gaz. Dans ce<br />
contexte, les besoins annuels de chauffage d’un ménage <strong>allemand</strong><br />
moyen s’élèvent à env. 145 kilowattheures par mètre carré de surface<br />
habitable, ce qui correspond à env. 14,5 litres de pétrole. <strong>Le</strong>s nouvelles<br />
habitations à haute performance <strong>énergétique</strong> ont seulement besoin<br />
d’un dixième. Dans les immeubles déjà existants, la réduction du<br />
besoin en énergie primaire peut atteindre 80 % grâce aux rénovations<br />
<strong>énergétique</strong>s et à la conversion aux énergies renouvelables. Cela passe<br />
notamment par une meilleure isolation de l’enveloppe du bâtiment,<br />
par le remplacement de certains éléments de construction, par une<br />
modernisation des systèmes de chauffage et de refroidissement et par<br />
une optimisation des appareils de commande. Ne serait-ce qu’en 2015,<br />
près de 53 milliards d’euros ont été investis dans la rénovation <strong>énergétique</strong>.<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral encourage ces démarches avec des<br />
subventions et des crédits à taux préférentiels. En 2016, les Allemands<br />
ont pu économiser près de 500 euros par habitant grâce à des mesures<br />
visant l’amélioration de l’efficacité <strong>énergétique</strong> et sont ainsi devenus<br />
champions du monde dans ce domaine.<br />
<strong>Le</strong> remplacement des systèmes de chauffage vétustes et le passage des<br />
combustibles fossiles aux énergies renouvelables se voient accorder<br />
une importance particulière. Alors qu’en 1975, les Allemands chauffaient<br />
encore une bonne moitié de l’ensemble des logements au fuel,<br />
cette proportion est aujourd’hui d’un peu plus d’un quart seulement.<br />
Parmi les logements construits en 2016, 60 % recourent aux énergies<br />
renouvelables pour le chauffage. <strong>Le</strong>s installations solaires thermiques,<br />
le chauffage par la biomasse et les pompes à chaleur utilisant la<br />
chaleur environnante satisfont d’ores et déjà 12 % de la demande de<br />
chauffage. Pour accélérer le remplacement des anciennes installations,<br />
le gouvernement fédéral propose des subventions depuis l’an 2000.<br />
atteints en<br />
atteints en<br />
2050 2016 2020 2017<br />
Besoins en énergie primaire<br />
dans les immeubles<br />
(par rapport à 2008)<br />
Part du renouvelable dans les besoins<br />
en énergie thermique<br />
50 milliards<br />
de litres de pétrole<br />
six fois les besoins <strong>énergétique</strong>s de<br />
la demande <strong>énergétique</strong> l’Ouzbékistan<br />
annuelle de l’aviation <strong>allemand</strong>e<br />
© dpa/Jacobs University Bremen © dpa<br />
Consommation d’énergie à imputer aux bâtiments<br />
Par rapport à la totalité de la consommation <strong>énergétique</strong> finale en Allemagne<br />
28,0 %<br />
Chauffage<br />
Situation : 2016<br />
36.0 %<br />
dans les bâtiments<br />
4,7 %<br />
Eau chaude<br />
2,8 %<br />
Éclairage<br />
0,4 %<br />
Climatisation<br />
<strong>Le</strong>s nouvelles habitations consomment<br />
seulement un dixième<br />
Consommation annuelle de chauffage en litres de fuel par mètre<br />
carré de surface habitable selon le type de bâtiment<br />
15–20 litres<br />
Immeuble ancien non rénové<br />
5–10 litres<br />
Immeuble ancien rénové<br />
7 litres<br />
Immeuble neuf<br />
1,5 litre<br />
Maison passive<br />
1975<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral lance une campagne d’information sur les économies d’énergie.<br />
1977<br />
Avec le règlement relatif à l’isolation thermique, le gouvernement fédéral formule<br />
de premières spécifications en matière d’efficacité <strong>énergétique</strong> des bâtiments.
08 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 09<br />
Mobilité<br />
Rouler à l’électricité<br />
L’industrie automobile est la première filière exportatrice <strong>allemand</strong>e ; recensant<br />
plus de 750 000 salariés, cette branche est également l’un des plus<br />
grands viviers d’emplois du pays. Parallèlement, le secteur des transports<br />
est l’un des plus énergivores : il représente environ le tiers de la consommation<br />
<strong>énergétique</strong> finale en Allemagne. Voilà pourquoi le gouvernement<br />
fédéral renforce ses efforts en vue de réduire la consommation.<br />
<strong>Le</strong>s véhicules à piles à combustible sont considérés comme un complément<br />
majeur aux véhicules électriques alimentés par des batteries.<br />
<strong>Le</strong>s subventions publiques allouées jusqu’en 2019 à des projets dédiés<br />
à l’hydrogène et aux piles à combustible s’élèvent à 1,65 milliard d’euros.<br />
Dans les transports en commun de proximité, des bus hybrides à hydrogène<br />
circulent déjà à travers quelques grandes villes <strong>allemand</strong>es.<br />
De premiers succès sont visibles : alors que le nombre de kilomètres<br />
parcourus chaque année pour transporter des marchandises et des personnes<br />
a quasiment doublé entre 1990 et 2017, la consommation d’énergie<br />
n’a augmenté que de 9 % pendant la même période. Pour économiser<br />
encore plus d’énergie, l’Allemagne met au point des technologies plus<br />
efficaces pour les véhicules et travaille à l’électrification progressive<br />
des véhicules routiers. Dans ce contexte, l’enjeu est de faire passer à la<br />
propulsion électrique les voitures particulières, les véhicules utilitaires<br />
de livraison dans les centres urbains, les transports en commun de<br />
proximité et les motos. <strong>Le</strong> gouvernement fédéral encourage donc le<br />
développement du marché et des technologies dans ce sens par le biais<br />
de nombreux programmes.<br />
Outre les moteurs respectueux de l’environnement, de nouveaux<br />
concepts de mobilité gagnent en importance, comme le partage de<br />
voitures, vélos et scooters électriques en libre-service. Grâce à ce modèle<br />
de partage de véhicules, les utilisateurs contribuent à réduire la circulation<br />
automobile et à diminuer les émissions. Des solutions numériques<br />
rendant les transports plus efficaces et le passage à la bicyclette sont des<br />
apports supplémentaires. Aujourd’hui, l’Allemagne compte 2,1 millions<br />
d’autopartageurs et 150 organisations d’autopartage.<br />
Pour que la transition <strong>énergétique</strong> réussisse aussi dans le secteur des<br />
transports, des changements sont nécessaires dans de nombreux<br />
domaines de la vie quotidienne, de la politique et de l’économie. Ce<br />
processus s’inscrit dans le long terme car les transports doivent devenir<br />
plus efficaces sans limiter pour autant la mobilité des citoyens.<br />
« <strong>Le</strong> début de la fin de l’ère<br />
pétrolière est arrivé. »<br />
Objectifs et résultats atteints par l’Allemagne dans le secteur des transports<br />
Amélioration de l’efficacité <strong>énergétique</strong><br />
Combien faut-il d’énergie pour parcourir 100 kilomètres ?<br />
Dieter Zetsche, Daimler AG<br />
1990<br />
66,1 mégajoules<br />
100 km<br />
2013<br />
35,6 mégajoules<br />
100 km<br />
Développement de l’électromobilité<br />
© dpa/Paul Zinken<br />
82,8<br />
millions de personnes<br />
vivent en Allemagne<br />
Allemagne<br />
2018<br />
63,7<br />
millions de véhicules sont<br />
immatriculés en Allemagne<br />
44 419<br />
véhicules électriques<br />
Électromobilité<br />
2018<br />
Développement de l’électromobilité<br />
d’ici 2022<br />
+<br />
236 710<br />
véhicules hybrides<br />
1 million<br />
de véhicules<br />
1979 / 1980<br />
1984<br />
1986<br />
1986<br />
La guerre entre l’Iran et l’Iraq déclenche<br />
L’entreprise Enercon met au point<br />
Un grave accident de réacteur se produit dans la centrale nucléaire<br />
<strong>Le</strong> premier véhicule solaire homologué<br />
la deuxième crise mondiale du pétrole.<br />
la première éolienne moderne en série<br />
de Tchernobyl (en Ukraine). <strong>Le</strong> ministère fédéral de l’Environnement,<br />
circule à travers l’Allemagne.<br />
d’Allemagne.<br />
de la Protection de la nature et de la Sûreté nucléaire voit le jour.
10 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
© dpa<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 11<br />
Énergies renouvelables<br />
Électricité éolienne et solaire<br />
<strong>Le</strong> développement des énergies renouvelables constitue, avec l’efficacité <strong>énergétique</strong>, le pilier<br />
central du <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong>. Sources d’énergie locales et respectueuses du climat, le vent,<br />
le soleil, l’eau, la biomasse et la géothermie permettent à l’Allemagne de s’émanciper des combustibles<br />
fossiles tout en contribuant de manière déterminante à la protection du climat.<br />
C’est dans le secteur de l’électricité que l’utilisation des énergies renouvelables est la plus<br />
avancée. Depuis 2014, le renouvelable occupe la première position du mix électrique <strong>allemand</strong>.<br />
Aujourd’hui, il fournit plus d’un tiers de l’électricité consommée en Allemagne, contre seulement<br />
9 % dix ans auparavant. Ce succès est le fruit d’un soutien ciblé qui a commencé en 1991<br />
avec la loi relative à l’alimentation électrique du réseau public qui a imposé pour la première<br />
fois un tarif de rémunération fixe et une obligation de rachat pour permettre au marché de<br />
s’ouvrir aux nouvelles technologies. La loi sur la priorité aux énergies renouvelables (EEG)<br />
a suivi en l’an 2000, avec ses trois grands volets : des tarifs de rachat garantis pour un certain<br />
nombre de technologies, la priorité au renouvelable dans l’alimentation du réseau électrique<br />
et la répartition des coûts additionnels entre tous les consommateurs d’électricité par le biais<br />
d’un système de prélèvement.<br />
© aleo solar AG/Flo Hagena<br />
<strong>Le</strong> renouvelable renforce la production d’énergie et la protection du climat<br />
Chiffres-clés pour 2017<br />
~ 1,7 million<br />
d’installations destinées à produire de l’électricité<br />
sont subventionnées dans le cadre de la loi sur<br />
la priorité aux énergies renouvelables<br />
217 térawattheures<br />
Production d’électricité<br />
Équivaut à presque la totalité de l’électricité<br />
en Indonésie.<br />
179 millions de tonnes<br />
d’équivalent CO 2<br />
évitées<br />
Équivaut à plus du double des émissions<br />
de gaz à effet de serre du Chili en 2015.<br />
<strong>Le</strong>s énergies renouvelables occupent<br />
la première place du mix <strong>énergétique</strong><br />
Part des énergies renouvelables dans la consommation<br />
brute d’électricité<br />
3,4 %<br />
1990<br />
6,2 %<br />
2000<br />
17,0 %<br />
2010<br />
33,3 %<br />
2017<br />
L’éolien est la première source<br />
d’électricité renouvelable<br />
Part de chaque énergie renouvelable dans<br />
la production totale du renouvelable en 2017<br />
Énergie éolienne<br />
16,3 %<br />
Énergie<br />
photovoltaïque<br />
6,1 %<br />
Énergie<br />
hydraulique<br />
3,1 %<br />
Biomasse<br />
6,9 %<br />
Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la priorité aux énergies renouvelables,<br />
les investissements annuels destinés avant tout aux nouvelles installations<br />
éoliennes et photovoltaïques, mais aussi aux centrales à bois et<br />
à biogaz, n’ont cessé d’augmenter. La forte demande a fait naître une nouvelle<br />
filière, créant plus de 338 000 emplois ne serait-ce qu’en Allemagne.<br />
Elle a également stimulé la production en masse et la rentabilité des<br />
installations à énergies renouvelables, ce qui a considérablement réduit<br />
le prix desdites installations dans le monde entier. En 2014, un module<br />
photovoltaïque coûtait 75 % de moins que cinq ans plus tôt. Et la rémunération<br />
actuelle d’un kilowattheure d’électricité solaire se situe en Allemagne<br />
en moyenne entre quatre et cinq centimes d’euro, contre environ<br />
50 centimes d’euro en l’an 2000. En dépit de l’ensoleillement modéré de<br />
l’Europe centrale, l’énergie solaire est devenue une source d’électricité<br />
importante en Allemagne. Aujourd’hui, les installations photovoltaïques<br />
fournissent environ un cinquième de l’électricité renouvelable.<br />
La principale source d’électricité verte est actuellement l’éolien.<br />
L’électricité produite par l’éolien terrestre ne coûte plus, en moyenne,<br />
qu’entre 1,9 et 2,5 centimes d’euro le kilowattheure.<br />
Pour l’Allemagne, le défi est de poursuivre l’expansion de ses filières<br />
éolienne et solaire en maintenant des prix abordables et en participant<br />
à la sécurité de l’approvisionnement. Afin d’y parvenir, le gouvernement<br />
fédéral a réorienté ses dispositifs de soutien aux énergies renouvelables<br />
dans le domaine de l’électricité. Des corridors de développement annuels<br />
dédiés aux différentes technologies ont été mis en place en vue d’optimiser<br />
la planification et le pilotage de cette expansion, qui se concentre sur<br />
les technologies bon marché que sont l’éolien et le solaire. <strong>Le</strong>s exploitants<br />
d’installations vertes sont invités à vendre progressivement leur<br />
électricité sur le marché, au même titre que tous les autres exploitants.<br />
Ils assument ainsi des responsabilités croissantes dans l’approvisionnement<br />
<strong>énergétique</strong>. Depuis 2017, le montant des subventions allouées aux<br />
installations de plus de 750 kW est calculé sur la base d’appels d’offres<br />
spécifiques à chaque technologie utilisée. Près de 80 % des installations<br />
construites chaque année sont concernées. Dans ce contexte, les disparités<br />
régionales de l’expansion sont prises en compte. Dans tous les endroits<br />
où le réseau électrique doit faire face à des goulots d’étranglement, les<br />
quantités mises en adjudication sont moindres. Ces mesures sont destinées<br />
à encourager le succès des énergies renouvelables dans le secteur de<br />
l’électricité. De par les baisses de coûts qui en résultent, la modification<br />
du système de promotion contribue en outre à une meilleure exploitation<br />
des avantages économiques de la transition <strong>énergétique</strong>.<br />
1987<br />
<strong>Le</strong> premier parc éolien d’Allemagne,<br />
le Windenergiepark Westküste, entre en service :<br />
30 éoliennes y produisent de l’électricité.<br />
1990<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral lance le<br />
« programme des 1 000 toits » pour<br />
promouvoir le photovoltaïque.<br />
1990<br />
L’Allemagne de l’Est et l’Allemagne<br />
de l’Ouest sont réunifiées.<br />
1990<br />
<strong>Le</strong> groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du<br />
climat (GIEC) publie son premier rapport sur le climat mondial.<br />
1991<br />
La loi relative à l’alimentation électrique du réseau public contraint tous<br />
les fournisseurs d’énergie <strong>allemand</strong>s à s’approvisionner en électricité<br />
renouvelable, à la rémunérer et à l’injecter dans le réseau public.
12 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
© dpa/Jens Büttner<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 13<br />
Coûts<br />
« <strong>Le</strong> <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong> n’estil<br />
pas au-dessus des moyens des<br />
citoyens en Allemagne ? »<br />
Non, car l’ambition de la transition <strong>énergétique</strong> est également de maintenir les prix de l’énergie<br />
à des niveaux abordables à l’avenir. Par ailleurs, la transition <strong>énergétique</strong> crée des emplois et impulse<br />
une nouvelle force économique. Ses deux piliers, le développement des énergies renouvelables<br />
et le développement de l’efficacité <strong>énergétique</strong>, ont vocation à réduire notre dépendance<br />
vis-à-vis des importations d’énergie, à renforcer la sécurité d’approvisionnement et à favoriser<br />
des investissements rentables en Allemagne. La transition <strong>énergétique</strong> porte ses fruits.<br />
Dépenses <strong>énergétique</strong>s mensuelles d’une famille<br />
Comparaison entre 2003 et 2016<br />
Dépenses <strong>énergétique</strong>s mensuelles de l’ensemble des ménages <strong>allemand</strong>s<br />
Données de 2016, en milliards d’euros<br />
Chauffage et eau chaude<br />
66<br />
75<br />
Chauffage et eau chaude<br />
35,7<br />
Chauffage et eau chaude<br />
Cuisson des aliments<br />
Éclairage et électricité<br />
Carburants<br />
10<br />
22<br />
78<br />
2003<br />
176<br />
Euro<br />
224<br />
Euro<br />
Au cours de la dernière décennie, le prix du pétrole brut a fortement augmenté. La conséquence<br />
ne s’est pas fait attendre : en 2016, les citoyens ont dû consacrer à l’énergie environ 7,5 %<br />
de leurs dépenses de consommation courante, contre moins de 6 % à la fin du siècle dernier.<br />
En Allemagne, les principaux postes de la facture <strong>énergétique</strong> des ménages sont le chauffage,<br />
l’eau chaude, la cuisson des aliments et les carburants issus d’énergies fossiles importées. Après<br />
la chute des prix du pétrole en 2014 qui ont réjoui aussi les Allemands, les prix ont de nouveau<br />
grimpé en 2018. <strong>Le</strong>s coûts demeurent ainsi imprévisibles, car le prix des énergies fossiles et leur<br />
disponibilité continuent de dépendre des intérêts des fournisseurs.<br />
24<br />
40<br />
85<br />
2016<br />
Cuisson des aliments<br />
Éclairage et électricité<br />
Carburants<br />
À titre de comparaison : la part dans les dépenses<br />
d’un ménage est de 9 %.<br />
© dpa/Philipp Dimitri © dpa/McPHOTO‘s<br />
11,4<br />
106,4<br />
19,0<br />
40,3<br />
Cela correspond à 3 % du revenu national brut de l’Allemagne.<br />
Cuisson des aliments<br />
Éclairage et électricité<br />
Carburants<br />
C’est vrai : la transition <strong>énergétique</strong> est un projet qui s’accompagne tation des quantités d’électricité verte qui y sont vendues. Sachant que<br />
de coûts de démarrage. Il faut investir des milliards pour créer de depuis quatre ans, deux éléments constitutifs du prix final, à savoir le<br />
nouvelles infrastructures <strong>énergétique</strong>s et mettre en œuvre des mesures<br />
de renforcement de l’efficacité. De ce fait, le développement des le prix moyen de l’électricité est resté stable pour les ménages durant<br />
prélèvement EEG et le prix de l’électricité à la bourse, sont à la baisse,<br />
énergies renouvelables a contribué à amplifier, au cours des dernières cette période. En passant à un système de vente aux enchères, les coûts<br />
années, le montant moyen que les ménages consacrent à l’électricité de promotion des énergies renouvelables baisseront et les ménages<br />
en Allemagne. Alors qu’en 2007, les citoyens payaient en moyenne auront moins à débourser.<br />
quelque 21 centimes d’euro par kilowattheure, ils doivent aujourd’hui<br />
débourser 29 centimes d’euro. Avec chaque kilowattheure d’électricité, Il est également important pour les ménages que l’économie <strong>allemand</strong>e<br />
ne soit pas trop mise à contribution. Une énergie chère a un<br />
les citoyens participent au financement du développement des énergies<br />
renouvelables par le biais du prélèvement Énergies renouvelables impact sur les prix de vente aux consommateurs et sur la compétitivité<br />
des entreprises. En conséquence, l’Allemagne a dispensé les<br />
(ou prélèvement EEG), qui se chiffre en 2019 à 6,4 centimes d’euro.<br />
Néanmoins, la somme finale réellement déboursée par les citoyens entreprises particulièrement énergivores de verser une partie du prélèvement<br />
EEG. En contrepartie, ces entreprises sont tenues d’investir<br />
dépend de la conjugaison de plusieurs facteurs de coûts. Ainsi, les prix<br />
à la bourse de l’électricité ont fortement baissé en raison de l’augmen-<br />
davantage dans l’efficacité <strong>énergétique</strong>.<br />
1992<br />
À Rio, la conférence des Nations Unies sur l’environnement<br />
et le développement adopte le principe du développement durable.<br />
1994<br />
<strong>Le</strong> premier véhicule électrique d’Europe<br />
produit en série arrive sur le marché.<br />
1995<br />
La première conférence mondiale sur le climat se déroule<br />
à Berlin. <strong>Le</strong>s négociations sur la réduction mondiale des<br />
émissions de gaz à effet de serre commencent.
14 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
Protection du climat<br />
Réduire les émissions<br />
de gaz à effet de serre<br />
© iStock/ querbeet<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 15<br />
La transition <strong>énergétique</strong> est une composante majeure de la protection du climat. Toutes<br />
deux visent à limiter à un niveau supportable les retombées du changement climatique sur<br />
l’homme, la nature et l’économie. Selon les calculs du groupe d’experts intergouvernemental<br />
sur l’évolution du climat (GIEC), la terre ne doit pas se réchauffer de plus de 2 degrés Celsius<br />
par rapport à l’ère préindustrielle. À cette fin, il faut éviter que l’accumulation de gaz à effet de<br />
serre dans l’atmosphère ne dépasse un certain seuil. Or, 65 % de la quantité à ne pas dépasser<br />
se trouve déjà dans l’atmosphère ; il est donc nécessaire de déployer des efforts considérables<br />
à l’échelle nationale et internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.<br />
Comment l’Allemagne a réduit ses émissions de gaz à effet de serre<br />
Toutes les données sont indiquées en millions de tonnes d’équivalent CO 2<br />
<strong>Le</strong> dioxyde de carbone, qui se forme essentiellement lors de la combustion de carburants<br />
fossiles, est le principal responsable du changement climatique. En Allemagne et dans le<br />
monde, plus d’un tiers de l’ensemble des gaz à effet de serre est à imputer à des centrales. Voilà<br />
pourquoi la transition vers des ressources climatiquement neutres, comme les énergies renouvelables,<br />
est un élément essentiel de la protection du climat.<br />
Objectifs climatiques et progrès réalisés<br />
Réduction prévue et réelle des gaz à effet de serre (par rapport à 1990)<br />
Où se forment les gaz à effet de serre ?<br />
Données de 2017 en millions de tonnes d’équivalent CO 2<br />
1 250<br />
1990<br />
1 121<br />
1995<br />
1 046<br />
2000<br />
994<br />
2005<br />
910<br />
2010<br />
905<br />
2017<br />
Objectifs d’ici<br />
2030<br />
-40 % -23 %<br />
Europe<br />
(EU 28)<br />
Résultat en<br />
2016<br />
Objectifs d’ici<br />
2030<br />
min.<br />
-55 % -28 %<br />
Résultat en<br />
2017<br />
Allemagne<br />
905 millions de tonnes<br />
...<br />
328<br />
91<br />
171<br />
39<br />
193<br />
72<br />
10<br />
Secteur <strong>énergétique</strong><br />
Ménages<br />
Transports<br />
PME, commerce, services<br />
Industrie<br />
Agriculture<br />
Autres<br />
© dpa/Luftbild Bertram © dpa/MiS<br />
En signant le protocole de Kyoto, l’Allemagne s’est engagée dès 1997<br />
à réduire de 21 % à l’horizon 2012 ses émissions de gaz à effet de serre<br />
par rapport à 1990. Depuis, des progrès significatifs ont été réalisés.<br />
En 2017, la baisse atteignait déjà 28 %. Actuellement, les entreprises<br />
<strong>allemand</strong>es émettent deux fois moins de gaz à effet de serre qu’en 1990<br />
pour générer un milliard d’euros.<br />
L’Allemagne veut renforcer considérablement ses efforts d’ici 2030<br />
et abaisser d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre. D’ici<br />
2050, les émissions devront même diminuer de 80 à 95 % par rapport<br />
à 1990. Ces objectifs nationaux de réduction s’inscrivent dans la<br />
politique européenne et internationale de protection du climat : les<br />
chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont décidé de réduire leurs<br />
émissions de gaz à effet de serre de 20 % d’ici 2020 et d’au moins 40 %<br />
d’ici 2030. L’accord de Paris sur le climat a été signé par 195 États du<br />
monde entier en décembre 2015. En réalisant chacun leurs propres<br />
objectifs climatiques, ces États entendent contenir le réchauffement<br />
de la planète bien en-deçà de 2 degrés au cours de ce siècle. <strong>Le</strong> principal<br />
outil européen de protection du climat est le système d’échange<br />
de quotas d’émission qui fixe un plafond pour l’ensemble des émissions<br />
polluantes de la totalité des participants. Ce système engage<br />
tous les grands pollueurs et couvre une large partie des émissions de<br />
CO 2<br />
des secteurs <strong>énergétique</strong>s et industriels. Pour chaque tonne de<br />
gaz à effet de serre, les entreprises doivent disposer d’un nombre de<br />
quotas suffisant. Si elles n’en ont pas assez, elles peuvent en acheter<br />
ou investir dans des technologies respectueuses de l’environnement.<br />
Ainsi, les émissions de CO 2<br />
peuvent être évitées de la manière la plus<br />
économique possible. D’ici 2030, toutes les entreprises participant au<br />
système d’échange de quotas d’émission devront diminuer de 43 %<br />
leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’année de référence,<br />
2005.<br />
Pour que l’Allemagne réussisse à atteindre ses objectifs nationaux de<br />
réduction, le gouvernement fédéral a adopté le « programme d’action<br />
pour la protection du climat à l’horizon 2020 » et le « plan de protection<br />
du climat à l’horizon 2050 ». <strong>Le</strong> programme d’action comprend<br />
différentes mesures destinées à renforcer l’efficacité <strong>énergétique</strong> et<br />
à rendre les transports, l’industrie et l’agriculture plus respectueux du<br />
climat. <strong>Le</strong> plan de protection du climat formule pour chaque filière,<br />
par exemple le secteur <strong>énergétique</strong> et l’industrie, des objectifs de<br />
réduction des émissions de CO 2<br />
à long terme.<br />
1996<br />
L’Europe décide d’ouvrir les marchés de l’électricité et du gaz jusqu’alors restreints<br />
aux territoires nationaux. La Commission de l’UE publie la première stratégie<br />
européenne commune sur le développement des énergies renouvelables.<br />
1997<br />
<strong>Le</strong> protocole de Kyoto sur la réduction mondiale des émissions de gaz<br />
à effet de serre est adopté. Depuis, 191 États ont ratifié cet accord.
16 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 17<br />
Énergie nucléaire<br />
Sortie du nucléaire<br />
Pendant des décennies, l’électricité d’origine nucléaire a suscité de vives polémiques en<br />
Allemagne. Estimant qu’il est difficile d’évaluer le risque technologique, nombre d’Allemands<br />
redoutent les conséquences d’un éventuel accident nucléaire pour l’homme, la nature et<br />
l’environnement. Ces craintes ont été ravivées par l’accident de la centrale ukrainienne de<br />
Tchernobyl (en 1986), à la suite duquel certaines régions <strong>allemand</strong>es ont été contaminées. En<br />
l’an 2000, le gouvernement fédéral a décidé de renoncer entièrement à l’électricité nucléaire et<br />
de convertir son approvisionnement <strong>énergétique</strong> aux sources d’énergie renouvelables. L’accord<br />
conclu avec les exploitants des centrales nucléaires prévoit alors une durée d’exploitation limitée<br />
pour les centrales existantes et l’interdiction d’en construire de nouvelles.<br />
En 2010, cette réglementation a été modifiée. La durée d’exploitation des centrales encore en<br />
service a été prolongée pour pallier les pénuries jusqu’à ce que les énergies renouvelables soient<br />
pleinement en mesure de les remplacer. Après l’accident nucléaire de Fukushima au Japon en<br />
mars 2011, le gouvernement fédéral est revenu sur cette décision.<br />
Du fait des risques considérables liés aux centrales nucléaires, les assurances et les mécanismes<br />
de sécurité représentent des coûts élevés. Un abandon de l’énergie nucléaire se justifie donc<br />
aussi pour des raisons économiques.<br />
© dpa/Uli Deck<br />
© dpa/Jens Wolf<br />
Où sont situées les centrales<br />
nucléaires en Allemagne ?<br />
Centrales hors service et centrales en activité<br />
Unterweser<br />
2011<br />
Lingen<br />
1997<br />
Emsland<br />
2022<br />
Mühlheim-Kärlich<br />
2001<br />
Biblis A + B<br />
2011<br />
Brunsbüttel<br />
2011<br />
Stade<br />
2003<br />
Brokdorf<br />
2021<br />
Krümmel<br />
2011<br />
Grohnde<br />
2021<br />
Würgassen<br />
1994<br />
Grafenrheinfeld<br />
2015<br />
Rheinsberg<br />
1990<br />
Greifswald<br />
1990<br />
Production annuelle maximale en chiffres<br />
Pic annuel de la production d’électricité en térawattheures<br />
171 TWh<br />
Ensemble des centrales nucléaires<br />
<strong>allemand</strong>es 2001<br />
217 TWh<br />
Ensemble des énergies<br />
renouvelables 2017<br />
Quand les centrales nucléaires seront-elles fermées ?<br />
Projet de réduction des activités des centrales nucléaires <strong>allemand</strong>es d’ici fin 2022<br />
Philippsburg 1<br />
2011<br />
Philippsburg 2<br />
2019<br />
Neckarwestheim 1<br />
2011<br />
Obrigheim<br />
2005<br />
Neckarwestheim 2<br />
2022<br />
Isar 1<br />
2011<br />
Gundremmingen B<br />
2017<br />
Gundremmingen C<br />
2021<br />
Isar 2<br />
2022<br />
Année de fermeture prévue<br />
Année de fermeture<br />
Centrales nucléaires déjà fermées<br />
Centrales nucléaires en activité<br />
Puissance totale<br />
des centrales nucléaires<br />
Nov. 2003<br />
Mai 2005<br />
Fukushima<br />
2000 2005 2010 2015 2020<br />
Août 2011<br />
43%<br />
57%<br />
Mai 2015<br />
Déc. 2017<br />
Déc. 2019<br />
Déc. 2021<br />
Déc. 2022<br />
<strong>Le</strong> Parlement <strong>allemand</strong> décide alors à une large majorité de mettre<br />
un terme au plus vite à l’utilisation de l’énergie nucléaire dans la<br />
production d’électricité. Plusieurs centrales doivent cesser de produire<br />
de l’électricité dès l’entrée en vigueur de la loi, tandis que les autres<br />
centrales seront progressivement mises hors service d’ici la fin de l’année<br />
2022. Actuellement, sept centrales nucléaires fournissent encore<br />
de l’électricité en Allemagne. Elles ne représentent plus qu’environ un<br />
huitième de la production nationale d’électricité.<br />
La nécessité de gérer les déchets radioactifs témoigne de l’ampleur<br />
des défis liés à l’utilisation de l’énergie nucléaire. Pour protéger la<br />
population et l’environnement, ces déchets doivent être isolés de la<br />
biosphère et stockés en toute sécurité pendant des périodes extrêmement<br />
longues. Selon les experts, la meilleure solution est de les enfouir<br />
dans les profondeurs de formations géologiques.<br />
L’Allemagne veut gérer ses déchets radioactifs sur son propre territoire.<br />
La recherche d’un site approprié pour le stockage définitif s’avère<br />
néanmoins difficile. Jusqu’à présent, la population vivant à proximité<br />
des sites envisagés ou déjà explorés a plutôt mal réagi.<br />
Voilà pourquoi l’Allemagne s’engage dans une voie nouvelle et associe<br />
tous les pans de la société à un processus de recherche transparent<br />
reposant sur une approche scientifique. L’objectif est de trouver d’ici<br />
2031 un site de stockage définitif pour y enfouir tout particulièrement<br />
les déchets hautement radioactifs. Ce site devra offrir la meilleure<br />
sécurité possible pour une période d’un million d’années. <strong>Le</strong> stockage<br />
définitif accroît par conséquent les coûts de l’énergie nucléaire.<br />
Concernant les déchets faiblement et moyennement radioactifs, l’Allemagne<br />
dispose déjà d’un site de stockage définitif agréé. L’entrée en<br />
service du site de Konrad est prévue pour 2022.<br />
1998<br />
L’Allemagne adopte une loi sur l’ouverture<br />
de son marché de l’électricité et du gaz.<br />
2000<br />
La Commission de l’UE publie la première stratégie commune sur les énergies<br />
renouvelables, l’efficacité <strong>énergétique</strong> et la protection du climat en Europe.<br />
2000<br />
La loi sur la priorité aux énergies renouvelables entre en vigueur. Elle devient<br />
un moteur décisif de l’expansion du renouvelable en Allemagne.<br />
2000<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral décide de sortir du nucléaire ;<br />
durée d’exploitation maximum d’une centrale : 32 années.
18 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 19<br />
Économie et valeur ajoutée<br />
« L’Energiewende ne détruit-elle<br />
pas de nombreux emplois ? »<br />
Investissements importants dans les nouvelles<br />
installations de tous les types de renouvelables<br />
Investissements annuels dans les centrales de production en Allemagne,<br />
en milliards d’euros<br />
Nombre d’emplois offerts par<br />
la filière du renouvelable<br />
en Allemagne, 2016<br />
338 600<br />
emplois<br />
160 200<br />
105 600<br />
45 200<br />
Énergie éolienne<br />
Biomasse<br />
Énergie photovoltaïque<br />
4,6<br />
2000<br />
27,3<br />
2010<br />
15,1<br />
2016<br />
20 300<br />
7 300<br />
Géothermie<br />
Énergie hydraulique<br />
© dpa/Jens Büttner<br />
Non, au contraire. La transition <strong>énergétique</strong> est également rentable<br />
du point de vue économique. Elle réduit les nuisances environnementales,<br />
les émissions de gaz à effet de serre, encourage l’innovation,<br />
apporte de la valeur ajoutée en Allemagne et limite les dépenses liées<br />
à l’importation d’énergie. Avec le développement des capacités de production<br />
des énergies renouvelables et avec la rénovation de l’habitat,<br />
une grande partie du chiffre d’affaires réalisé reste sur place. En effet,<br />
les tâches à forte intensité de main d’œuvre, comme l’installation<br />
ou la maintenance, sont assumées par des entreprises des régions<br />
concernées.<br />
<strong>Le</strong> développement des énergies renouvelables et les investissements<br />
dans l’efficacité <strong>énergétique</strong> ont créé de nouveaux métiers et de<br />
nouveaux emplois dans des secteurs d’avenir. À elles seules, les différentes<br />
mesures déployées pour renforcer l’efficacité <strong>énergétique</strong> dans<br />
l’industrie, le commerce et les PME et pour rénover les bâtiments ont<br />
permis de générer plus de 560 000 emplois. Grâce aux investissements<br />
dans les énergies renouvelables, les effectifs de ce secteur ont plus que<br />
doublé en dix ans.<br />
Ces nouveaux postes de travail remplacent partiellement des emplois<br />
dans des secteurs industriels fortement dépendants des matières<br />
premières fossiles, à commencer par les filières de l’exploitation du<br />
pétrole, du gaz et du charbon, sans oublier la production d’électricité.<br />
À cela s’ajoutent des mutations structurelles d’ordre général. À titre<br />
d’exemple, l’ouverture des marchés de l’énergie en Europe renforce la<br />
concurrence, ce qui oblige les entreprises à améliorer leur efficacité.<br />
La conjonction de tous ces facteurs entraîne elle aussi une mutation<br />
des emplois. Voilà pourquoi les effectifs des entreprises du secteur<br />
<strong>énergétique</strong> conventionnel ont diminué au cours des dernières années.<br />
2002<br />
<strong>Le</strong> premier règlement sur les économies d’énergie entre en vigueur : il fixe des exigences<br />
en matière d’efficacité <strong>énergétique</strong> globale pour les bâtiments neufs et anciens.<br />
2003<br />
L’Europe adopte un système contraignant d’échange<br />
de droits d’émission pour les gaz à effet de serre.<br />
2004<br />
160 000 personnes travaillent désormais dans la<br />
filière des énergies renouvelables en Allemagne.
20 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 21<br />
Transition <strong>énergétique</strong> à l’échelle internationale<br />
« L’Energiewende est peut-être<br />
adaptée à l’Allemagne – mais<br />
qu’en est-il des nations aux économies<br />
moins développées ? »<br />
© dpa/epa Business Wire<br />
© dpa<br />
<strong>Le</strong> <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong> n’est pas un luxe, mais un outil soutenant un développement durable<br />
et économiquement viable. C’est un moteur d’innovation qui encourage la croissance,<br />
la prospérité et l’emploi dans des filières d’avenir. Il n’est donc guère surprenant que presque<br />
tous les pays de la planète veuillent aujourd’hui que leur système <strong>énergétique</strong> soit durable.<br />
<strong>Le</strong>s prix des technologies renouvelables innovantes, comme l’éolien et le solaire, ont fortement<br />
diminué dans le monde entier au cours des dernières années. <strong>Le</strong>s investissements précoces<br />
dans la recherche et le développement tout comme les mesures d’encouragement destinées<br />
à faciliter la pénétration des énergies renouvelables sur les marchés de différents pays industrialisés,<br />
dont l’Allemagne, y ont largement contribué.<br />
Dans quels pays du monde sont situées la plupart des installations ?<br />
Capacité des installations produisant de l’électricité jusqu’en 2017<br />
Biomasse<br />
Géothermie<br />
1 | États-Unis<br />
2 | Chine<br />
3 | Inde<br />
1 | États-Unis<br />
2 | Philippines<br />
3 | Indonésie<br />
Éoliennes<br />
en mer<br />
Éoliennes<br />
terrestres<br />
1 | Grande-Bretagne<br />
2 | Allemagne<br />
3 | Danemark<br />
1 | Chine<br />
2 | États-Unis<br />
3 | Allemagne<br />
Presque tous les pays veulent développer les énergies renouvelables<br />
Pays disposant d’outils politiques et d’objectifs de développement en matière d’énergies renouvelables<br />
1 | Chine<br />
1 | Chine<br />
Énergie<br />
hydraulique<br />
2 | Brésil<br />
3 | États-Unis<br />
Photovoltaïque<br />
2 | Japon<br />
3 | Allemagne<br />
Plus d’un mécanisme d’encouragement<br />
Tarif de rachat de la production d’électricité /<br />
paiement de primes<br />
Quotas minimaux pour les énergies<br />
renouvelables<br />
Appels d’offres<br />
Net Metering – système consistant à ne<br />
facturer aux consommateurs exploitant<br />
de petites installations photovoltaïques<br />
(des particuliers, le plus souvent) que la<br />
différence entre l’électricité consommée<br />
et l’électricité injectée dans le réseau<br />
Incitations financières<br />
Aucune politique d’encouragement ou<br />
absence de données<br />
Grâce à la baisse des dépenses d’investissement et à des coûts d’exploitation peu élevés dès le<br />
départ, les énergies renouvelables sont d’ores et déjà compétitives sans aucune subvention dans<br />
plusieurs régions du monde. En Amérique du Nord et du Sud, des parcs éoliens et de grandes<br />
centrales photovoltaïques fournissent par exemple une électricité meilleur marché que les centrales<br />
à combustibles fossiles. Des pays tels que la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud ou l’Inde sont<br />
leaders dans le développement des énergies renouvelables. L’expansion de ces énergies est néan-<br />
moins partiellement entravée par certains pays qui subventionnent<br />
les carburants fossiles pour comprimer les prix à la consommation. Se<br />
chiffrant à près de 325 milliards de dollars par an, ces subventions sont<br />
deux fois plus élevées que celles allouées à la promotion des énergies renouvelables.<br />
Si ces fonds étaient dédiés au financement des programmes<br />
de renforcement de l’efficacité <strong>énergétique</strong>, lesdits programmes bénéficieraient<br />
de trois fois plus de ressources.<br />
Parce qu’elles sont des ressources locales, les énergies renouvelables<br />
réduisent la dépendance à l’égard des importations <strong>énergétique</strong>s et<br />
à l’égard de la volatilité des prix des énergies fossiles sur le marché.<br />
<strong>Le</strong>s énergies renouvelables peuvent largement contribuer à couvrir la<br />
demande <strong>énergétique</strong> croissante des pays émergents et en développement,<br />
sans occasionner de hausse des émissions de gaz à effet de serre<br />
ni d’augmentation des nuisances environnementales locales.<br />
Dans les régions aux infrastructures peu développées avec une électricité<br />
produite au prix fort à l’aide de générateurs diesel, les énergies renouvelables<br />
offrent également une option moins onéreuse. Grâce à des<br />
phases de planification et de construction beaucoup plus courtes que<br />
pour les centrales à charbon ou les centrales nucléaires, des centrales<br />
solaires et des parcs éoliens peuvent y être installés à relativement<br />
court terme. Dans bien des cas, le renouvelable apporte le tout premier<br />
accès à l’électricité. Voilà pourquoi de très nombreux pays ont lancé<br />
des programmes de promotion des énergies renouvelables.<br />
Plaidant dans le monde entier pour une politique <strong>énergétique</strong> durable,<br />
innovante et abordable, l’Allemagne partage ses expériences en matière<br />
de <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong>. Une étroite coopération avec ses voisins<br />
européens et ses partenaires internationaux s’est mise en place. L’Allemagne<br />
s’implique activement dans des instances et organisations<br />
multilatérales et a conclu un grand nombre de partenariats <strong>énergétique</strong>s<br />
bilatéraux avec des pays tels que l’Inde, la Chine, l’Afrique du<br />
Sud, le Nigéria et l’Algérie.<br />
2005<br />
2007<br />
2007<br />
2008<br />
2009<br />
<strong>Le</strong> système européen d’échange de<br />
L’UE adopte un train de mesures sur l’énergie et le climat<br />
Louis Palmer entame un tour du<br />
L’Allemagne introduit le diagnostic de performance <strong>énergétique</strong> qui renseigne<br />
75 États fondent l’Agence Internationale<br />
quotas d’émission est lancé. Tous<br />
à l’horizon 2020 avec des objectifs contraignants en<br />
monde en « taxi solaire », véhicule<br />
sur la consommation et la qualité <strong>énergétique</strong>s des bâtiments.<br />
pour les Énergies Renouvelables (IRENA).<br />
les États de l’UE y participent.<br />
termes de développement des énergies renouvelables,<br />
fonctionnant exclusivement à l’énergie<br />
La loi sur le chauffage issu des énergies renouvelables exige que dans les bâtiments neufs,<br />
de protection du climat et d’efficacité <strong>énergétique</strong>.<br />
solaire. Son périple dure 18 mois.<br />
un pourcentage donné de la production de chaleur provienne de sources renouvelables.
22 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 23<br />
Réseau électrique<br />
Un réseau intelligent<br />
© dpa/Stefan Sauer<br />
© dpa/euroluftbild.de/Hans Blossey<br />
<strong>Le</strong> <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong> a besoin d’infrastructures modernes et performantes. À cette fin,<br />
il est primordial de poursuivre l’installation des lignes électriques tout en assouplissant<br />
l’ensemble du système. Lorsque les centrales nucléaires <strong>allemand</strong>es fermeront leurs portes, ce<br />
seront avant tout les énergies renouvelables du nord et de l’est de l’Allemagne qui prendront le<br />
relais. Or, le sud du pays aura besoin de l’électricité produite. Des centrales nucléaires devront<br />
être remplacées, la population y est nombreuse et de grandes entreprises industrielles y sont<br />
implantées. De nouvelles autoroutes électriques reposant sur des technologies particulièrement<br />
efficaces devront donc transporter l’électricité éolienne du nord et de l’est de l’Allemagne<br />
directement vers le sud du pays.<br />
<strong>Le</strong> réseau électrique <strong>allemand</strong><br />
parcourt 1,8 millions de kilomètres<br />
Cartographie du développement du réseau électrique<br />
Nouvelles lignes et projets de lignes au sein du réseau <strong>allemand</strong> à THT<br />
BRÊME<br />
HAMBOURG<br />
HANOVRE<br />
BERLIN<br />
Pas encore en cours d’approbation<br />
En cours d’approbation<br />
Projet autorisé ou en construction<br />
Projet réalisé<br />
Point d’interface<br />
Cluster éolien en mer<br />
Liaison entre parcs éoliens en mer et réseau électrique<br />
« L’Energiewende, c’est l’équivalent <strong>allemand</strong><br />
du projet d’exploration de la lune. »<br />
qui en résulte lui permet de trouver la solution la plus à même de répondre<br />
aux besoins des hommes, de l’environnement et de l’économie.<br />
<strong>Le</strong> réseau de distribution doit lui aussi être remis à niveau pour la<br />
conversion aux énergies vertes. À l’origine, ce réseau a été conçu uniquement<br />
pour transporter l’électricité vers les consommateurs.<br />
Il avait un fonctionnement à sens unique. Aujourd’hui, presque toutes<br />
les installations solaires et nombre de turbines éoliennes injectent<br />
leur électricité dans le réseau de distribution. Tout ce qui n’est pas<br />
nécessité sur place emprunte la direction inverse. De plus, la production<br />
d’électricité à partir des énergies renouvelables varie en fonction<br />
Frank-Walter Steinmeier, président de la République fédérale d’Allemagne<br />
des conditions météorologiques. <strong>Le</strong>s installations solaires produisent<br />
beaucoup d’électricité lorsque le soleil brille, mais leur performance<br />
décline rapidement lorsque le ciel se couvre. Pour assurer la stabilité<br />
des réseaux de distribution en dépit d’une production qui n’est pas<br />
constante, il faut donc impérativement les transformer en réseaux<br />
intelligents. Un réseau électrique intelligent (smart grid, en anglais)<br />
permet à tous les acteurs de communiquer les uns avec les autres :<br />
de la production au consommateur final, en passant par le transport,<br />
le stockage et la répartition. La production et la consommation d’électricité<br />
bénéficient dès lors d’une meilleure coordination et peuvent<br />
faire l’objet d’ajustements à court terme.<br />
DORTMUND<br />
LEIPZIG<br />
DÜSSELDORF<br />
DRESDE<br />
COLOGNE<br />
Cela correspond à<br />
45<br />
fois le tour de la terre<br />
le long de l’équateur.<br />
FRANCFORT-<br />
SUR-LE-MAIN<br />
STUTTGART<br />
NUREMBERG<br />
MUNICH<br />
<strong>Le</strong> fonctionnement d’un réseau électrique intelligent<br />
Représentation simplifiée des acteurs, des infrastructures et des voies de communication<br />
Réseau de transmission,<br />
réseau de distribution<br />
Pilotage et communication<br />
<strong>Le</strong> marché intérieur européen de l’énergie est le deuxième moteur de développement du réseau<br />
<strong>allemand</strong>. Pour que l’électricité puisse circuler sans entrave dans toute l’Europe à des prix<br />
plus modiques pour les consommateurs, l’Europe a besoin d’infrastructures solides dans leur<br />
propre pays mais aussi par-delà les frontières. Afin de répondre à cette exigence, les gestionnaires<br />
européens des réseaux de transport présentent un plan commun de développement des<br />
réseaux tous les deux ans. Ce plan comprend l’ensemble des projets <strong>allemand</strong>s.<br />
Compteur intelligent<br />
Consommateurs<br />
Particuliers, industrie, commerce<br />
Production d’électricité<br />
Énergies conventionnelles et renouvelables<br />
Marché<br />
Approvisionnement, services<br />
et commerce <strong>énergétique</strong>s<br />
Transit<br />
vers les pays voisins<br />
de l’UE<br />
Dans des projections portant sur les 10 à 20 années à venir, les gestionnaires concernés effectuent<br />
leurs propres évaluations pour déterminer de quelles lignes électriques l’Allemagne<br />
a besoin. <strong>Le</strong>urs suggestions sont vérifiées par une administration publique, l’Agence fédérale<br />
réseaux, au cours d’un processus en plusieurs étapes associant étroitement le public. <strong>Le</strong> dialogue<br />
Mobilité<br />
Voitures, transports en commun<br />
Stockage<br />
Batteries, systèmes<br />
de stockage<br />
2009<br />
2010<br />
2010<br />
2010<br />
La loi sur le développement des réseaux d’énergie (ENLAG) accélère<br />
<strong>Le</strong> gouvernement fédéral adopte une stratégie à long terme pour<br />
L’UE adopte une directive sur la performance <strong>énergétique</strong> des bâtiments.<br />
L’Agence <strong>allemand</strong>e de l’énergie publie une étude sur le déve-<br />
le processus d’autorisation de nouvelles lignes à très haute tension.<br />
l’approvisionnement <strong>énergétique</strong> de l’Allemagne jusqu’en 2050.<br />
À compter de 2021, toutes les constructions nouvelles devront avoir une<br />
loppement nécessaire du réseau électrique pour permettre aux<br />
consommation d’énergie quasi nulle.<br />
énergies renouvelables de fournir environ 40 % de l’électricité.
24 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 25<br />
Sécurité de l’approvisionnement<br />
« Peut-on encore parler de<br />
sécurité de l’approvisionnement<br />
avec une telle proportion<br />
d’énergie solaire et éolienne ? »<br />
© dpa/Moravic Jakub<br />
© dpa/euroluftbild.de/Hans Blossey<br />
<strong>Le</strong>s Allemands peuvent être certains que la fiabilité de leur approvisionnement en électricité<br />
continuera d’être assurée à l’avenir. L’approvisionnement <strong>énergétique</strong> de l’Allemagne se range<br />
parmi les meilleurs au monde. Sur les 8 760 heures que compte une année, les pannes de courant<br />
atteignent en moyenne une durée de 12,8 minutes. Cette valeur s’est même améliorée au<br />
cours des dernières années en dépit de la part croissante de l’électricité solaire et éolienne.<br />
<strong>Le</strong>s pannes de courant sont extrêmement rares en Allemagne<br />
Durée moyenne des coupures de courant en minutes, 2013<br />
10,0<br />
11,3<br />
12,8<br />
15,0<br />
15,3<br />
23,0<br />
68,1<br />
70,8<br />
Luxembourg<br />
Danemark<br />
Allemagne (2016)<br />
Suisse<br />
Allemagne (2013)<br />
Pays-Bas<br />
France<br />
Suède<br />
254,9 Pologne<br />
360,0 Malte<br />
Aujourd’hui, il arrive qu’à certaines périodes les énergies renouvelables<br />
fournissent plus de 60 % de l’approvisionnement en électricité. Cette part<br />
va continuer d’augmenter dans les années à venir. Sachant que les différentes<br />
énergies renouvelables se complètent les unes les autres, divers<br />
projets pilotes ont montré qu’il est possible de combiner la production<br />
de divers types d’installations pour générer une électricité beaucoup<br />
plus fiable. Durant les phases sans vent ni soleil, des centrales électriques<br />
conventionnelles qui ont la particularité d’être flexibles prennent le<br />
relais. <strong>Le</strong>s centrales à gaz sont particulièrement adaptées à ce genre de<br />
situation, mais les centrales de pompage-turbinage et les installations<br />
bio<strong>énergétique</strong>s peuvent elles aussi fournir rapidement de l’électricité.<br />
À moyen et long terme, des systèmes de stockage devraient permettre de<br />
pallier les pénuries durant de telles périodes.<br />
<strong>Le</strong>s consommateurs d’électricité jouent également un rôle significatif.<br />
Ils peuvent être encouragés à consommer de l’électricité lorsque les quantités<br />
disponibles sont élevées, par exemple en périodes de vents forts. De<br />
cette manière, les gros consommateurs tels que les usines et les entrepôts<br />
frigorifiques peuvent considérablement délester l’ensemble du système.<br />
<strong>Le</strong> défi majeur à relever est de restructurer le marché de l’électricité dans<br />
ce sens. À cette fin, l’Allemagne a lancé un processus de réforme et a mis en<br />
œuvre une première série de mesures. La flexibilité est un critère important.<br />
En effet, tous les acteurs du marché de l’électricité doivent réagir du mieux<br />
possible aux fluctuations de la production solaire et éolienne. Parallèlement,<br />
la concurrence entre les différentes options d’équilibrage est nécessaire aux<br />
réseaux pour maintenir les coûts globaux à un niveau réduit.<br />
Enfin, le développement transfrontalier des réseaux et la convergence<br />
de marchés régionaux de l’électricité jusqu’alors indépendants les uns<br />
des autres en Europe apportent encore plus de stabilité et de flexibilité<br />
notamment à l’Allemagne.<br />
<strong>Le</strong>s pannes de courant sont rarement à imputer aux fluctuations de la production d’électricité.<br />
Elles sont le plus souvent causées par des événements extérieurs ou par des erreurs humaines.<br />
Cela a par exemple été le cas lors de la dernière grande panne de courant qui avait touché<br />
plusieurs régions d’Allemagne le 4 novembre 2006. Cet incident de tout au plus deux heures<br />
avait été provoqué par la mise hors tension programmée d’une ligne électrique qui avait été<br />
la source de surcharges sur d’autres lignes et avait entraîné une réaction en chaîne au sein du<br />
réseau électrique européen. Depuis cet événement, les mécanismes de sécurité ont été soumis<br />
à des améliorations supplémentaires en Allemagne et dans les pays européens voisins.<br />
Pour éviter les goulots d’étranglement, l’Allemagne a par exemple créé une réserve fixe de centrales<br />
électriques supplémentaires. Ces centrales sont particulièrement utiles pendant les mois<br />
d’hiver. Durant cette saison, la consommation d’électricité est très élevée et les installations<br />
éoliennes <strong>allemand</strong>es atteignent alors leur rendement maximum. S’il arrive que les réseaux<br />
électriques soient encombrés en raison des grandes quantités d’électricité transportées du nord<br />
vers le sud, les centrales de secours prennent le relais dans le sud.<br />
Production et consommation d’électricité<br />
Fluctuations de la production issue des énergies renouvelables<br />
Production d’électricité toutes sources d’énergie confondues et consommation d’électricité en Allemagne au cours de l’année 2017<br />
120 GW<br />
100 GW<br />
80 GW<br />
60 GW<br />
40 GW<br />
20 GW<br />
0 GW<br />
janvier 17 février 17 mars 17 avril 17 mai 17 juin 17 juillet 17 août 17 septembre 17 octobre 17 novembre 17 décembre 17 janvier 18<br />
Centrales électriques conventionnelles<br />
Solaire Éolien terrestre Éolien en mer Hydraulique Biomasse<br />
Consommation d’électricité<br />
2011<br />
2011<br />
2012<br />
2013<br />
Un grave accident se produit dans une centrale nucléaire à Fukushima<br />
La Commission de l’UE publie une « Feuille de route pour l’énergie<br />
<strong>Le</strong> protocole de Kyoto est prolongé jusqu’en 2020<br />
L’Allemagne adopte la première loi de programmation des<br />
au Japon. L’Allemagne décide d’accélérer la sortie du nucléaire dédié à la<br />
à l’horizon 2050 » avec une stratégie à long terme en faveur de la pro-<br />
lors de la conférence de Doha sur le climat.<br />
besoins pour l’extension du réseau de transport d’électricité.<br />
production d’électricité et de fermer toutes ses centrales d’ici 2022. Huit<br />
tection climatique et de l’approvisionnement <strong>énergétique</strong> en Europe.<br />
réacteurs parmi les plus anciens sont immédiatement arrêtés.
26 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 27<br />
Réservoirs d’énergie<br />
De l’énergie en réserve<br />
© dpa/Hannibal Hanschke<br />
© Paul Langrock<br />
En 2050, 80 % de l’électricité devrait être issue d’énergies renouvelables, en majeure partie d’installations<br />
éoliennes et photovoltaïques. Pour répondre à des situations soudaines sans ensoleillement<br />
et sans vent en Allemagne, il sera alors nécessaire de disposer d’un système de production<br />
d’électricité capable de réagir rapidement et en toute souplesse. <strong>Le</strong>s réservoirs d’énergie sont une<br />
option. Pendant les périodes particulièrement venteuses et ensoleillées, ces réservoirs peuvent<br />
absorber de l’électricité. Ils peuvent ensuite la restituer en fonction des besoins durant les<br />
périodes de calme plat, de ciels couverts et d’obscurité.<br />
Un réservoir d’énergie chez soi : les batteries<br />
Installation photovoltaïque et batteries – une combinaison destinée<br />
à la consommation personnelle et à l’alimentation du réseau<br />
Batteries de stockage<br />
Consommation personnelle :<br />
utilisation directe du courant<br />
solaire ou batterie<br />
Installation photovoltaïque<br />
Injection d’électricité<br />
excédentaire dans le réseau<br />
Utiliser les réservoirs naturels :<br />
le pompage-turbinage<br />
Mise sur pied d’un système de pompage-turbinage<br />
100 000 batteries de stockage en service 9,2 GW de puissance en service, 4,5 GW en production<br />
1.<br />
Bassin supérieur<br />
Moteur/<br />
générateur<br />
Pompe-turbine<br />
Stocker l’énergie<br />
L’électricité (excédentaire) entraîne la turbine,<br />
l’eau est pompée vers le bassin supérieur<br />
2.<br />
Transformateur<br />
Bassin inférieur<br />
Restituer l’énergie stockée<br />
L’eau coule vers le bas et entraîne la turbine,<br />
la turbine produit de l’électricité et alimente le réseau<br />
1.<br />
2.<br />
Pour stocker de l’énergie à relativement long terme, il est également<br />
possible de recourir au stockage par air comprimé. Ce système<br />
consiste à utiliser l’énergie excédentaire pour comprimer de l’air dans<br />
des réservoirs souterrains, par exemple dans les cavités de dômes de<br />
sel. En cas de besoin, l’air comprimé entraîne un générateur et produit<br />
à son tour de l’électricité.<br />
<strong>Le</strong> concept Power to Gas semble encore plus prometteur pour les stockages<br />
de longue durée. Cette technologie consiste à utiliser de l’électricité<br />
issue d’énergies renouvelables et à se servir de l’électrolyse pour produire<br />
de l’hydrogène ou du gaz naturel synthétique. <strong>Le</strong>s avantages : l’hydrogène<br />
et le gaz naturel peuvent être stockés, utilisés directement ou injectés<br />
dans le réseau de gaz naturel. <strong>Le</strong>ur transport est simple et leur utilisation<br />
est souple. En cas de besoin, les centrales électriques peuvent les<br />
retransformer en électricité et en chaleur que les consommateurs finaux<br />
utilisent pour cuisiner, pour se chauffer ou pour conduire un véhicule.<br />
C’est pour cette raison que le gouvernement fédéral encourage la<br />
recherche et le développement afin de réduire les coûts des réservoirs<br />
d’énergie. Il a créé à cet effet en 2011 l’initiative de financement « Réservoirs<br />
d’énergie ». En outre, il subventionne depuis 2013 de petits réservoirs<br />
d’énergie décentralisés combinés à des installations photovoltaïques. <strong>Le</strong>s<br />
batteries ont désormais un nouveau champ d’application : le rééquilibrage<br />
rapide des légers déséquilibres dans le réseau électrique. Lorsqu’elles ne<br />
sont pas utilisées, les voitures électriques peuvent ainsi contribuer à la<br />
stabilité de l’approvisionnement en électricité. La mise sur le marché de<br />
tels systèmes de batteries doit non seulement stimuler la recherche et le<br />
développement mais aussi réduire les coûts.<br />
Dans les années à venir, les besoins en dispositifs de stockage de l’électricité<br />
iront croissant, notamment pour leur usage dans les véhicules électriques.<br />
Ce n’est qu’à long terme, lorsque les énergies renouvelables seront<br />
très largement prépondérantes, qu’il sera possible d’alléger sensiblement<br />
les coûts globaux de toutes les technologies de stockage d’énergie dans les<br />
réseaux électriques. Sur le court à moyen terme, il sera moins onéreux de<br />
miser sur d’autres mesures, comme le développement des réseaux électriques<br />
ou un pilotage ciblé de la production et de la consommation pour<br />
une utilisation efficace de l’énergie.<br />
Transformer de l’électricité en gaz<br />
Principe de fonctionnement de l’électrolyse et de la méthanisation et usages potentiels<br />
Il existe de nombreuses solutions pour stocker de l’énergie. <strong>Le</strong>s réservoirs de stockage d’énergie<br />
à court terme tels que les batteries, les condensateurs ou les systèmes de stockage par volant<br />
d’inertie peuvent absorber et distribuer de l’énergie électrique à plusieurs reprises en l’espace<br />
d’une journée. <strong>Le</strong>ur capacité est cependant limitée.<br />
Production excédentaire issue<br />
d’énergies renouvelables<br />
Pour stocker de l’électricité pendant une période prolongée, l’Allemagne recourt tout particulièrement<br />
aux centrales de pompage-turbinage. Environ neuf gigawatts de pompage-turbinage<br />
sont actuellement reliés au réseau <strong>allemand</strong>, sachant qu’une partie des installations se trouve<br />
au Luxembourg et en Autriche. Dotée des capacités les plus importantes de l’Union européenne,<br />
l’Allemagne n’a néanmoins que peu de marge de manœuvre pour les développer. De<br />
ce fait, elle collabore étroitement avec des pays disposant de grandes capacités de stockage. Il<br />
s’agit avant tout de l’Autriche, de la Suisse et de la Norvège.<br />
ÉLECTROLYSE<br />
H 2<br />
(hydrogène)<br />
H 2<br />
(hydrogène)<br />
CH 4<br />
H<br />
(méthane)<br />
2<br />
(hydrogène)<br />
Réseau de gaz naturel<br />
MÉTHANISATION<br />
Réservoirs à gaz<br />
Utilisation industrielle<br />
Mobilité<br />
Production d’électricité<br />
Approvisionnement<br />
en chaleur<br />
15 projets pilotes opérationnels, 6 en phase de planification et de préparation<br />
2013<br />
La première voiture purement électrique<br />
entièrement remodelée est fabriquée en<br />
grande série en Allemagne.<br />
2013<br />
La première installation au monde de<br />
Power to Gas à l’échelle industrielle<br />
est mise en service en Allemagne.<br />
2014<br />
L’Allemagne réforme la loi sur la priorité aux énergies<br />
renouvelables qui comprend pour la première fois<br />
des objectifs annuels de développement et accélère<br />
l’intégration des marchés.<br />
2014<br />
L’UE fixe des objectifs <strong>énergétique</strong>s et climatiques pour<br />
l’année 2030 : réduction de 40 % des gaz à effet de serre,<br />
proportion d’au moins 27 % d’énergies renouvelables, et<br />
baisse d’au moins 27 % de la consommation d’énergie.<br />
2014<br />
L’Allemagne adopte le plan d’action national pour l’efficacité <strong>énergétique</strong> et<br />
lance le « programme d’action pour la protection du climat à l’horizon 2020 ».<br />
Avec une part de 27,4 % dans la consommation d’électricité, les énergies renouvelables<br />
sont pour la première fois la plus grande source d’énergie en Allemagne.
28 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
<strong>Le</strong>s citoyens et le <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong><br />
« Quels sont les bénéfices<br />
de l’Energiewende pour<br />
les citoyens ? »<br />
dpa/Marc Ollivier<br />
La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 29<br />
Pour réussir, le <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong> a besoin du soutien de la population. À cette fin, il faut<br />
avant tout que l’énergie reste abordable pour les particuliers. Cela étant, la restructuration de<br />
l’approvisionnement <strong>énergétique</strong> peut aussi satisfaire les attentes des consommateurs privés<br />
en répondant de manière très directe à leurs besoins. Nombre de citoyens se font par exemple<br />
conseiller pour décider où et comment économiser le plus d’énergie possible à leur domicile.<br />
Lorsqu’ils remplacent une vieille installation de chauffage ou rénovent leur habitation, ils bénéficient<br />
de prêts à taux préférentiels et de subventions. Lorsqu’ils veulent louer un nouvel appartement,<br />
ils reçoivent automatiquement des renseignements relatifs à la consommation <strong>énergétique</strong><br />
et à son coût. Et lorsqu’ils veulent acheter une nouvelle machine à laver, un ordinateur ou<br />
une lampe, ils peuvent identifier l’efficacité <strong>énergétique</strong> de l’appareil grâce à une étiquette.<br />
<strong>Le</strong>s citoyens sont désormais actifs dans les activités classiques de l’énergie. La production d’électricité<br />
et de chaleur n’est plus le seul fait des petits ou des grands énergéticiens, les citoyens y ont également<br />
leur part : ils possèdent en effet des installations solaires, investissent dans des parcs éoliens et<br />
Combien d’installations sont entre les mains des citoyens ?<br />
Part de la puissance installée des énergies renouvelables dans la production d’électricité selon les groupes de propriétaires<br />
42 %<br />
Citoyens<br />
(particuliers, coopératives <strong>énergétique</strong>s,<br />
participations citoyennes)<br />
16 %<br />
Fournisseurs d’énergie<br />
41 %<br />
Investisseurs<br />
(investisseurs institutionnels et stratégiques)<br />
© dpa/Westend61/Tom Chance © dpa/Bodo Marks<br />
exploitent des usines de production de biogaz. L’Allemagne compte plus de<br />
1,5 million d’installations photovoltaïques dont un grand nombre est installé<br />
sur les toits de maisons particulières. <strong>Le</strong>s particuliers détiennent une<br />
participation financière dans environ la moitié des installations éoliennes<br />
en Allemagne. Et les agriculteurs apportent près de la moitié de la totalité<br />
des investissements dans la bioénergie.<br />
Ceux qui n’ont pas les moyens de construire ou de financer seuls leurs<br />
propres installations d’énergies renouvelables peuvent se regrouper.<br />
Il existe environ 850 coopératives <strong>énergétique</strong>s totalisant plus de<br />
180 000 membres qui investissent conjointement dans des projets du<br />
<strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong>. Un apport minimum de 100 euros suffit pour<br />
pouvoir participer à des projets de ce type.<br />
À côté de cela, les citoyens ont de multiples possibilités de s’exprimer<br />
sur l’aménagement concret du <strong>tournant</strong> <strong>énergétique</strong>. Ils peuvent<br />
émettre leur avis et formuler leurs souhaits, par exemple lorsque la<br />
construction d’un nouveau parc éolien est planifiée dans leur région.<br />
<strong>Le</strong>ur participation est particulièrement forte dans les projets de lignes<br />
électriques destinées à transporter de grandes quantités d’électricité<br />
à travers l’Allemagne. <strong>Le</strong>s particuliers peuvent s’impliquer et donner<br />
leur avis dès l’évaluation des besoins de développement du réseau.<br />
Toutes les autres étapes de la planification – jusqu’à la décision relative<br />
au tracé concret des lignes électriques – se déroulent avec la participation<br />
du public. De plus, l’Agence fédérale réseaux et différents opérateurs<br />
de réseau font parvenir aux citoyens, en amont des procédures<br />
formelles, des informations détaillées sur les projets de lignes électriques.<br />
L’initiative « Dialogue avec les citoyens à propos du réseau électrique »<br />
complète ces activités. Par le biais de ses bureaux des citoyens et de ses<br />
offres de dialogue, elle apporte une présence directe dans les régions<br />
concernées par des projets de développement. Elle propose également<br />
des interlocuteurs fixes pour tous les sujets relatifs au développement<br />
du réseau. Encourager les débats à un stade précoce assure un meilleur<br />
accueil et une mise en œuvre plus efficace des projets <strong>énergétique</strong>s.<br />
Comment les citoyens peuvent-ils profiter de la transition <strong>énergétique</strong> à leur domicile ?<br />
Quelques possibilités d’amélioration de l’efficacité <strong>énergétique</strong> et d’utilisation des énergies renouvelables, à partir de l’exemple d’une<br />
maison particulière des années 1970<br />
-13 % d’énergie<br />
Isolation du toit<br />
-22 % d’énergie<br />
Isolation de la façade<br />
60–70 % des besoins propres (électricité)<br />
Installations photovoltaïques avec batteries de stockage<br />
-10 % d’énergie<br />
Fenêtres à triple vitrage<br />
-80 % d’énergie<br />
Éclairage par LED remplaçant<br />
les ampouless<br />
-5 % d’énergie<br />
Isolation du plafond de la cave<br />
-15 % d’énergie<br />
Modernisation du chauffage<br />
100 % des besoins propres (chaleur)<br />
Pompe à chaleur pour le chauffage et l’eau chaude<br />
2015<br />
La conférence mondiale sur le climat se déroule<br />
à Paris. 195 États décident de limiter le<br />
réchauffement climatique à tout au plus deux<br />
degrés Celsius.<br />
2016<br />
<strong>Le</strong> 4 novembre, l’accord de Paris sur le climat entre en vigueur.<br />
L’Allemagne modifie le financement des énergies renouvelables : à partir de 2017, toutes les technologies<br />
seront soumises à des appels d’offres.<br />
2018<br />
<strong>Le</strong> Conseil et le Parlement de l’Union européenne s’accordent sur un<br />
règlement portant sur un système de gestion afin de soutenir le développement<br />
et l’utilisation des énergies renouvelables au sein de l’UE.
30 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong> La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 31<br />
Glossaire<br />
Appel d’offres<br />
Depuis 2017, les tarifs de soutien destinés<br />
aux nouveaux projets de parcs éoliens ou aux<br />
grandes installations photovoltaïques sont<br />
définis par le biais d’appels d’offres. Plusieurs<br />
projets sont simultanément soumis à des<br />
procédures d’appels d’offres et les acteurs<br />
potentiellement intéressés font une offre<br />
correspondant au tarif de départ pour chaque<br />
projet. Ainsi, le tarif fixé par la loi est supplanté<br />
par un prix de marché équitable pour l’électricité<br />
issue des énergies renouvelables. En vue<br />
de tester et d’optimiser cette procédure, trois<br />
séries d’appels d’offres ont déjà eu lieu en 2015<br />
pour de grands projets photovoltaïques.<br />
Autopartage<br />
L’autopartage permet à plusieurs utilisateurs de<br />
partager un véhicule. Ces utilisateurs sont généralement<br />
clients d’une entreprise à laquelle<br />
appartiennent les véhicules. Lorsqu’ils ont<br />
besoin d’une voiture, les utilisateurs peuvent<br />
en louer une. Contrairement aux locations traditionnelles<br />
de voitures, l’autopartage permet<br />
des réservations de dernière minute et des<br />
usages de courte durée, par exemple pendant<br />
une demi-heure. De nombreuses municipalités<br />
ont aménagé des places de parking privilégiées<br />
pour l’autopartage. Elles peuvent également<br />
autoriser la circulation des véhicules d’autopartage<br />
dans les couloirs de bus.<br />
Bâtiment à consommation d’énergie<br />
quasi nulle<br />
Comme l’indique leur nom, les bâtiments<br />
à consommation d’énergie quasi nulle sont des<br />
bâtiments qui consomment très peu d’énergie.<br />
Dans l’Union européenne, tous les nouveaux<br />
immeubles devront respecter une norme portant<br />
le même nom à partir de 2021. Cette di-<br />
rective s’appliquera aux établissements publics<br />
dès 2019. En Allemagne, les besoins annuels en<br />
énergie primaire de tels bâtiments ne doivent<br />
pas dépasser 40 kWh par mètre carré.<br />
Batterie<br />
Une batterie est un réservoir chimique de<br />
charges électriques. Lorsqu’un circuit électrique<br />
est relié à une batterie, la batterie se<br />
décharge et le courant circule. <strong>Le</strong>s batteries<br />
rechargeables comme celles utilisées dans<br />
les voitures électriques et les téléphones<br />
portables portent le nom d’accumulateurs ou<br />
d’accus. Ces batteries sont également utilisées<br />
en combinaison avec des énergies renouvelables,<br />
par exemple dans des installations<br />
photovoltaïques. On parle alors de batteries de<br />
stockage. Étant donné leur capacité restreinte<br />
(mesurée en ampères-heures – Ah), les batteries<br />
peuvent seulement absorber une quantité<br />
limitée de charge électrique.<br />
Centrale électrique de secours<br />
<strong>Le</strong>s centrales de secours prennent le relais en<br />
cas de difficultés soudaines dans l’approvisionnement<br />
en électricité. Un démarrage et un arrêt<br />
rapides étant nécessaires, les centrales à gaz<br />
sont particulièrement adaptées.<br />
Chauffage aux granulés de bois (pellets)<br />
Également appelés pellets, les granulés de bois<br />
sont de petits bâtonnets ou boulettes composés<br />
de sciures ou copeaux de bois compactés.<br />
Ils sont brûlés dans des chaudières spéciales.<br />
Grâce à leur compactage, ils ont une densité<br />
<strong>énergétique</strong> élevée et nécessitent moins de<br />
surface de stockage que le bois de chauffage,<br />
par exemple. <strong>Le</strong>s chaudières à granulés de<br />
bois sont climatiquement neutres : lors de la<br />
combustion, la quantité de dioxyde de carbone<br />
libérée est la même que celle auparavant fixée<br />
par la plante.<br />
Condensateurs<br />
<strong>Le</strong>s condensateurs peuvent stocker de l’électricité<br />
à court terme. Chaque condensateur est<br />
constitué de deux éléments (deux boules ou<br />
plaques en métal, par exemple), dont l’un est<br />
chargé positivement et l’autre négativement.<br />
Lorsque ces deux éléments sont reliés, le courant<br />
circule jusqu’à ce que les charges soient<br />
équilibrées.<br />
Consommation brute d’électricité<br />
Pour déterminer la consommation brute<br />
d’électricité d’un pays, on additionne l’électricité<br />
produite dans le pays et les importations<br />
d’électricité provenant de l’étranger. On déduit<br />
ensuite de ce montant la quantité d’électricité<br />
exportée.<br />
Électricité produite dans le pays<br />
+ importations d’électricité<br />
- exportations d’électricité<br />
----------------------------------------------<br />
= Consommation brute d’électricité<br />
Consommation <strong>énergétique</strong> finale<br />
Par énergie finale, on entend la part d’énergie<br />
qui arrive véritablement chez le consommateur.<br />
Certains facteurs tels que les pertes en ligne<br />
ou les pertes dues au rendement des centrales<br />
électriques sont déduits dans le calcul de cet<br />
indice. Si, en revanche, des pertes sont occasionnées<br />
chez le consommateur, par exemple<br />
à cause de la chaleur dégagée par un bloc d’ali-<br />
mentation, ces pertes sont comptabilisées dans<br />
la consommation <strong>énergétique</strong> finale.<br />
Coopératives <strong>énergétique</strong>s<br />
<strong>Le</strong>s coopératives telles que nous les connaissons<br />
aujourd’hui en Allemagne sont en réalité<br />
un concept qui date du XIXe siècle. À l’époque,<br />
Friedrich Wilhelm Raiffeisen et Hermann<br />
Schulze-Delitzsch fondèrent simultanément<br />
les premières coopératives <strong>allemand</strong>es.<br />
Plusieurs personnes poursuivant les mêmes<br />
intérêts économiques s’associent pour obtenir<br />
un pouvoir accru sur le marché, par exemple<br />
sous la forme d’une coopérative d’achat. Cette<br />
forme particulière d’entreprise est réglementée<br />
par une loi spécifique en Allemagne. <strong>Le</strong>s<br />
coopératives existent depuis longtemps dans<br />
le secteur de l’approvisionnement <strong>énergétique</strong>.<br />
Au début de l’électrification en Allemagne,<br />
diverses régions, à commencer par les zones<br />
rurales, n’ont pas pu suivre les grandes villes<br />
et ont créé des coopératives d’énergie pour<br />
s’approvisionner en électricité. Certaines de ces<br />
coopératives existent encore à l’heure actuelle.<br />
La transition <strong>énergétique</strong> s’accompagne d’une<br />
renaissance du modèle des coopératives. La<br />
majorité des parties prenantes sont des particuliers<br />
qui financent par exemple la construction<br />
de centrales solaires ou de parcs éoliens.<br />
Corridor de développement<br />
<strong>Le</strong>s corridors de développement visent à rendre<br />
l’expansion des énergies renouvelables plus<br />
prévisible et l’intégration dans le réseau<br />
électrique plus efficace, tout en maintenant les<br />
coûts supplémentaires à un niveau acceptable<br />
pour les consommateurs. Dans la loi sur la<br />
priorité aux énergies renouvelables (EEG), un<br />
corridor cible spécifique est défini pour chaque<br />
technologie d’énergie renouvelable. Si la<br />
nouvelle capacité installée dépasse en l’espace<br />
d’une année le plafond qui a été fixé, des taux<br />
de soutien plus faibles s’appliquent dès l’année<br />
suivante. Si le développement n’atteint pas le<br />
niveau souhaité par le corridor, les tarifs de<br />
soutien subissent des réductions moindres ou<br />
ne sont pas réduits du tout.<br />
Déchets radioactifs<br />
L’énergie nucléaire utilisée pour produire de<br />
l’électricité génère des déchets radioactifs. Lors<br />
de ce processus, des matières radioactives sont<br />
décomposées en d’autres matières dans les<br />
barres de combustible nucléaire ; à partir d’un<br />
certain point, ces matières ne peuvent plus<br />
être utilisées, mais elles restent radioactives.<br />
Au départ, il s’agit d’isotopes d’éléments tels<br />
que l’uranium, le plutonium, le neptunium,<br />
l’iode, le césium, le strontium, l’américium et<br />
le cobalt. D’autres substances radioactives<br />
apparaissent au fur et à mesure des passages<br />
dans les chaînes de désintégration. Ces déchets<br />
doivent être stockés de manière sûre pendant<br />
de longues périodes afin d’éviter des dommages<br />
pour l’homme et la nature : au moins<br />
un million d’années pour les déchets hautement<br />
radioactifs ; une durée moins longue est<br />
nécessaire pour les déchets moyennement<br />
radioactifs, et pratiquement aucune mesure<br />
de protection n’est requise pour les déchets<br />
radioactifs de faible activité – sachant que ces<br />
derniers doivent tout de même être entreposés<br />
à long terme en toute sécurité.<br />
Échange de quotas d’émission<br />
En Europe, les émissions de CO 2<br />
ont une valeur<br />
marchande. Pour chaque tonne de gaz à effet<br />
de serre qu’ils émettent, les exploitants du secteur<br />
<strong>énergétique</strong> et d’une large part de l’industrie<br />
doivent restituer des quotas aux pouvoirs<br />
publics. S’ils ne possèdent pas suffisamment de<br />
quotas, ils doivent en acheter sur des marchés<br />
boursiers spécialisés. À l’inverse, s’ils n’épuisent<br />
pas tous les quotas en leur possession, ils<br />
peuvent vendre les quotas restants. <strong>Le</strong> volume<br />
global de quotas disponibles diminuant d’année<br />
en année, les entreprises sont incitées à investir<br />
dans des mesures d’économie d’énergie ou<br />
à utiliser d’autres énergies moins nuisibles au<br />
climat.<br />
Efficacité <strong>énergétique</strong><br />
L’efficacité <strong>énergétique</strong> renseigne sur la performance<br />
atteinte selon l’énergie utilisée ou,<br />
en d’autres termes, sur la quantité d’énergie<br />
qu’une personne doit consommer pour<br />
atteindre un certain niveau de performance.<br />
Plus l’efficacité <strong>énergétique</strong> est élevée, plus la<br />
quantité d’énergie nécessaire diminue en vue<br />
d’atteindre le résultat souhaité. Un bâtiment<br />
doté d’une efficacité <strong>énergétique</strong> élevée nécessite<br />
par exemple moins d’énergie pour le chauffage<br />
et le rafraîchissement qu’un bâtiment<br />
de construction identique avec une efficacité<br />
<strong>énergétique</strong> moindre. L’efficacité <strong>énergétique</strong><br />
revêt également une importance croissante<br />
dans la production industrielle et dans les<br />
transports. Pour les entreprises, les mesures<br />
d’efficacité <strong>énergétique</strong> sont intéressantes<br />
lorsque les économies réalisées dépassent les
32 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong> La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 33<br />
coûts de mise en œuvre. Quant aux consommateurs<br />
privés, ils peuvent eux aussi contribuer<br />
aux économies d’énergie en utilisant des<br />
appareils <strong>énergétique</strong>ment efficaces. Dans de<br />
nombreux pays, les réfrigérateurs, téléviseurs,<br />
machines à laver et autres appareils sont dotés<br />
d’un étiquetage permettant d’identifier rapidement<br />
leur efficacité <strong>énergétique</strong>.<br />
Énergie primaire/consommation d’énergie<br />
primaire<br />
L’énergie primaire est la somme des énergies<br />
disponibles en provenance de sources telles<br />
que le charbon, le pétrole, le soleil ou le vent.<br />
De la transformation à l’énergie finale (voir<br />
Énergie finale), des pertes plus ou moins élevées<br />
se produisent selon les sources d’énergie<br />
initiales, par exemple lors de la production<br />
d’électricité ou lors du transport. De ce fait, la<br />
consommation d’énergie primaire est toujours<br />
plus élevée que la consommation d’énergie<br />
finale.<br />
Énergies renouvelables<br />
<strong>Le</strong>s énergies renouvelables comprennent<br />
l’énergie éolienne, l’énergie solaire (photovoltaïque<br />
et thermique), la géothermie, la<br />
biomasse, l’énergie hydraulique et les énergies<br />
marines. L’énergie hydraulique est généralement<br />
envisagée sous deux angles différents<br />
: dans de nombreuses statistiques, l’énergie<br />
hydraulique à petite échelle fait partie des<br />
énergies renouvelables, tandis que les grandes<br />
centrales hydroélectriques d’une puissance<br />
installée de 50 mégawatts et plus n’en font pas<br />
partie.<br />
Contrairement aux sources d’énergie traditionnelles<br />
telles que le charbon, le pétrole, le<br />
gaz ou le nucléaire, les énergies renouvelables<br />
ne consomment pas de matières premières<br />
épuisables pour produire de l’électricité. Seule<br />
exception : la biomasse, qui est uniquement<br />
jugée sans effet sur le climat lorsque la quantité<br />
de matières premières transformées ne<br />
dépasse pas la quantité de ressources capables<br />
de se régénérer durant la même période.<br />
La géothermie fait régulièrement l’objet de critiques<br />
: les interventions géologiques peuvent<br />
entre autres provoquer des tremblements de<br />
terre ou entraîner de tels soulèvements du sol<br />
que les bâtiments construits au-dessus ne sont<br />
plus habitables.<br />
Équivalent CO 2<br />
(eq CO 2<br />
)<br />
L’équivalent CO 2<br />
est un indice comparatif<br />
permettant d’évaluer les répercussions d’un<br />
composé chimique sur l’effet de serre ; il est<br />
généralement calculé sur une période de 100<br />
ans. <strong>Le</strong> dioxyde de carbone (CO 2<br />
) correspond<br />
à la valeur 1. Si une substance a un équivalent<br />
CO 2<br />
de 25, cela signifie que l’émission d’un<br />
kilogramme de cette substance est 25 fois plus<br />
nocive que l’émission d’un kilogramme de CO 2<br />
.<br />
NB : l’équivalent CO 2<br />
ne renseigne en rien sur<br />
l’impact réel d’un composé sur le changement<br />
climatique.<br />
Gaz à effet de serre<br />
<strong>Le</strong>s gaz à effet de serre modifient l’atmosphère<br />
de telle sorte que les rayons solaires<br />
réfléchis par la surface de la Terre ne sont pas<br />
renvoyés dans l’espace mais sont de nouveau<br />
réfléchis dans l’atmosphère et renvoyés vers la<br />
Terre. C’est ainsi qu’ils contribuent de manière<br />
déterminante au réchauffement climatique.<br />
Cet effet s’apparente au principe d’une serre :<br />
la Terre se réchauffe. <strong>Le</strong> gaz à effet de serre<br />
le plus connu est le dioxyde de carbone, qui<br />
résulte de la combustion des ressources fossiles<br />
telles que le pétrole, le gaz et le charbon.<br />
<strong>Le</strong> méthane et les hydrochlorofluorocarbones<br />
(HCFC) sont d’autres exemples de gaz à effet<br />
de serre.<br />
Marché intérieur européen<br />
<strong>Le</strong>s États membres de l’Union européenne<br />
forment un marché intérieur. Ce marché garantit<br />
la libre circulation des marchandises, des<br />
services, des capitaux et, avec certaines restrictions,<br />
des personnes au-delà des frontières<br />
nationales. À titre d’exemple, les marchandises<br />
et les services ne sont soumis à aucun<br />
droit de douane ou autre taxe au passage des<br />
frontières. De même, l’électricité, le gaz et le<br />
pétrole circulent librement d’un pays à l’autre.<br />
Cependant, les actuels réseaux de distribution<br />
d’électricité et de gaz ne sont pas encore<br />
suffisants pour assurer le bon fonctionnement<br />
d’un marché intérieur européen de l’énergie.<br />
De plus, il reste encore à créer une réglementation<br />
unique et transfrontalière. Ces deux<br />
objectifs devraient néanmoins être réalisés<br />
au cours des prochaines années : il sera alors<br />
possible d’équilibrer les prix de l’électricité au<br />
sein de l’UE tout en renforçant la sécurité de<br />
l’approvisionnement.<br />
Phases sans vent ni soleil<br />
Durant ces phases, les éoliennes et les installations<br />
photovoltaïques ne peuvent pas fournir<br />
d’électricité. <strong>Le</strong>s cas les plus extrêmes sont les<br />
nuits de nouvelle lune nuageuses et sans vent.<br />
Face à de telles situations, il faut que d’autres<br />
sources d’énergie ou de l’énergie préalablement<br />
stockée prennent le relais pour couvrir<br />
les besoins en électricité.<br />
Pile à combustible<br />
<strong>Le</strong>s piles à combustible sont de petites usines<br />
de production d’électricité qui transforment<br />
l’énergie chimique en énergie électrique. Elles<br />
sont par exemple utilisées dans la propulsion<br />
de véhicules électriques ou dans les régions<br />
dépourvues de réseau électrique. Souvent,<br />
les seules matières premières nécessitées<br />
sont l’hydrogène et l’oxygène. Cette forme de<br />
production d’énergie ne génère aucun gaz préjudiciable<br />
pour le climat, mais seulement de la<br />
vapeur d’eau. L’hydrogène nécessaire peut être<br />
produit à l’aide d’électricité issue des énergies<br />
renouvelables (voir Power to Gas). Cependant,<br />
il existe aussi des piles à combustible qui<br />
utilisent d’autres substances de départ, dont le<br />
méthanol.<br />
Pompe à chaleur<br />
<strong>Le</strong>s pompes à chaleur (ou thermopompes)<br />
absorbent de l’énergie thermique du milieu environnant,<br />
par exemple des couches profondes<br />
du sol. Cette chaleur est ensuite utilisée pour<br />
produire de l’eau chaude ou pour chauffer l’habitat.<br />
L’électricité nécessitée à cette fin peut<br />
être fournie par des énergies renouvelables. <strong>Le</strong><br />
réfrigérateur repose sur le même principe : il<br />
refroidit l’intérieur de l’appareil en lui retirant<br />
une quantité de chaleur rejetée vers l’extérieur.<br />
Power to Gas (électrolyse, méthanisation)<br />
<strong>Le</strong> Power to Gas (P2G ou PtG) est une technologie<br />
qui permet de stocker à long terme<br />
l’énergie électrique excédentaire. Dans un<br />
procédé en deux étapes, l’électricité est utilisée<br />
pour produire du gaz qui peut être stocké dans<br />
des réservoirs et distribué via le réseau gazier.<br />
La première étape consiste à utiliser l’électricité<br />
pour décomposer l’eau par électrolyse en<br />
oxygène et en hydrogène. L’hydrogène produit<br />
est alors soit directement injecté en quantités<br />
limitées dans le réseau gazier, soit transformé<br />
en un autre gaz au cours d’une seconde étape<br />
(la méthanisation). Lors de la méthanisation,<br />
l’hydrogène additionné à du dioxyde de<br />
carbone se transforme en méthane et en eau.<br />
<strong>Le</strong> méthane est le principal composant du gaz<br />
naturel et peut aisément être injecté dans le<br />
réseau de gaz.<br />
Prélèvement EEG / système de prélèvement<br />
En vertu de la loi sur la priorité aux énergies<br />
renouvelables (EEG), tous les consommateurs<br />
d’électricité financent, en Allemagne, les coûts<br />
supplémentaires occasionnés par l’électricité<br />
produite à partir d’énergies renouvelables en<br />
payant une contribution ajoutée à la facture<br />
d’électricité. <strong>Le</strong> montant de ce prélèvement<br />
correspond à la différence entre les tarifs<br />
versés aux exploitants et les recettes issues de<br />
la commercialisation de l’électricité à la bourse<br />
de l’énergie. <strong>Le</strong>s entreprises électro-intensives<br />
bénéficient d’une réduction de ce prélèvement.<br />
Productivité <strong>énergétique</strong><br />
La productivité <strong>énergétique</strong> indique quelle<br />
valeur économique nationale (partie du produit<br />
intérieur brut) est générée par unité d’énergie<br />
utilisée. Lorsque l’on se réfère à une économie<br />
nationale, le calcul se base sur l’énergie<br />
primaire.<br />
Protocole de Kyoto<br />
En 1997, les États signataires de la CCNUCC<br />
(Convention-cadre des Nations Unies sur<br />
les changements climatiques) ont approuvé,<br />
à Kyoto au Japon, des objectifs de réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre à atteindre<br />
à l’horizon 2012. Ces objectifs ont été<br />
définis par rapport aux niveaux de 1990, choisi<br />
comme année de référence. Plus de 190 États<br />
ont alors ratifié le protocole. Une deuxième<br />
période d’engagement s’étalant jusqu’en 2020<br />
a ensuite été conclue à Doha lors de la 18e<br />
conférence de l’ONU sur les changements<br />
climatiques. <strong>Le</strong> protocole de Kyoto est l’un des<br />
précurseurs de l’accord de Paris sur le climat<br />
en date de décembre 2015 durant lequel les<br />
États signataires de la CCNUCC – désormais au<br />
nombre de 196 – ont convenu de contenir le<br />
réchauffement climatique en dessous de deux<br />
degrés Celsius.<br />
Rénovation de l’habitat<br />
La rénovation <strong>énergétique</strong> de l’habitat remédie<br />
aux failles causant des pertes d’énergie trop<br />
importantes par rapport à l’état actuel de la<br />
technique. Il est par exemple envisageable<br />
d’isoler les murs et le toit ou d’installer de<br />
nouvelles fenêtres isolantes. Il est ensuite<br />
possible de moderniser le chauffage.<br />
Réseau électrique intelligent (smart grid)<br />
Un réseau électrique intelligent (smart grid,<br />
en anglais) est un réseau de distribution dans<br />
lequel tous les éléments communiquent les<br />
uns avec les autres, du producteur au consommateur<br />
en passant par les lignes électriques et<br />
les réservoirs d’énergie, grâce à une transmission<br />
automatique et numérique des données.<br />
La rapidité de la communication aide à éviter<br />
les goulots d’étranglement et la surproduction<br />
d’électricité, tout en adaptant l’approvisionnement<br />
<strong>énergétique</strong> aux besoins de toutes<br />
les parties prenantes. <strong>Le</strong>s solutions de ce<br />
type s’imposent tout particulièrement face<br />
à l’injection irrégulière de l’électricité issue des<br />
énergies renouvelables. <strong>Le</strong>s réseaux électriques<br />
intelligents permettent également de<br />
gérer les besoins grâce à des modèles flexibles<br />
de tarification de l’électricité.
34 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong> La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong>e | 35<br />
Réseau électrique – réseau THT – réseau de<br />
distribution<br />
<strong>Le</strong> réseau électrique est le moyen de transport<br />
du courant électrique. En Allemagne et<br />
dans de nombreux autres pays, il existe quatre<br />
types de réseaux électriques fonctionnant<br />
avec des niveaux de tension différents : la<br />
très haute tension (220 ou 380 kV), la haute<br />
tension (60 kV à 220 kV), la moyenne tension<br />
(6 à 60 kV) et la basse tension (230 ou 400 V).<br />
<strong>Le</strong> réseau basse tension dessert des usagers<br />
tels que les ménages. <strong>Le</strong>s réseaux à très haute<br />
tension, qui fonctionnent avec une tension<br />
environ mille fois plus élevée, transportent de<br />
grandes quantités d’électricité sur de longues<br />
distances. La haute tension répartit quant à elle<br />
l’électricité en l’acheminant jusque dans les réseaux<br />
à moyenne ou basse tension. <strong>Le</strong>s réseaux<br />
de moyenne tension répartissent également<br />
l’électricité, mais ils approvisionnent aussi les<br />
grands usagers tels que le secteur industriel<br />
et les hôpitaux. <strong>Le</strong>s particuliers reçoivent leur<br />
électricité par le biais des lignes basse tension.<br />
Stockage d’énergie par pompage-turbinage<br />
(STEP)<br />
<strong>Le</strong> stockage d’énergie par pompage- turbinage<br />
et les stations de transfert d’énergie par pompage<br />
(STEP) sont une technique de stockage<br />
de l’énergie qui a fait ses preuves. <strong>Le</strong> surplus<br />
d’électricité du réseau est utilisé pour actionner<br />
une pompe et transférer de l’eau d’un<br />
bassin inférieur vers un bassin supérieur. Dès<br />
que l’on a besoin d’électricité supplémentaire,<br />
l’eau pompée est turbinée pour restituer de<br />
l’électricité au réseau.<br />
Stockage par air comprimé<br />
<strong>Le</strong> stockage par air comprimé recourt à l’énergie<br />
électrique pour stocker de l’air comprimé dans un<br />
réseau de cavités souterraines. En cas de besoin,<br />
l’air comprimé peut être libéré par le biais d’une<br />
turbine et produire de l’électricité. Cette technologie<br />
est à ce jour peu utilisée. Il s’agit néanmoins<br />
d’une possibilité pour stocker les excédents<br />
d’électricité issue des énergies renouvelables. <strong>Le</strong>s<br />
cavités de dômes de sel étanches à l’air comptent<br />
parmi les formations géologiques considérées<br />
comme sûres pour le stockage. La mise en place<br />
d’un tel système exige néanmoins de relever un<br />
certain nombre de défis géologiques : en cas<br />
d’instabilité ultérieure du système, il est impossible<br />
de remédier à cette instabilité ; de plus, l’état<br />
de contrainte du massif rocheux environnant ne<br />
doit pas être perturbé.<br />
Stockage par volant d’inertie<br />
<strong>Le</strong>s systèmes de stockage par volant d’inertie<br />
permettent de stocker temporairement les<br />
surplus d’électricité du réseau sous forme de<br />
rotation mécanique. À cette fin, un moteur électrique<br />
fait tourner la masse d’un volant d’inertie<br />
; l’énergie électrique est alors transformée en<br />
énergie de rotation. Dès que cette énergie doit<br />
être restituée, le volant entraîne un moteur<br />
électrique. À l’instar des batteries, les volants<br />
d’inertie se prêtent à des architectures modulaires.<br />
<strong>Le</strong> principe de base de cette technique de<br />
stockage est connu depuis le Moyen-Âge, même<br />
si, à l’époque, elle n’était pas encore combinée<br />
à du courant électrique. <strong>Le</strong>s volants d’inertie<br />
sont particulièrement adaptés à l’absorption<br />
temporaire de pics de production devant être<br />
rapidement réinjectés dans le réseau.<br />
Tarif de rachat<br />
La loi sur la priorité aux énergies renouvelables<br />
(EEG) garantit aux exploitants de parcs éoliens<br />
et de centrales solaires un tarif minimum<br />
pendant une période donnée pour l’électricité<br />
produite. Déterminé par la date de mise en service,<br />
le niveau de cette rémunération diminue<br />
d’année en année étant donné que le progrès<br />
technique et l’utilisation accrue des technologies<br />
font continuellement baisser les coûts<br />
d’investissement. En Allemagne, la procédure<br />
d’appel d’offres (voir Appel d’offres) supplantera<br />
dans les prochaines années les tarifs de<br />
rachat fixes actuellement en vigueur.<br />
Bibliographie<br />
AG Energiebilanzen e.V. (2017):<br />
Energieverbrauch in Deutschland im Jahr 2016.<br />
Agora Energiewende (2017): Agorameter –<br />
Stromerzeugung und Stromverbrauch.<br />
Auswärtiges Amt (2015): Rede von Frank-<br />
Walter Steinmeier zur Eröffnung des Berlin<br />
Energy Transition Dialogue 2015.<br />
BMWi und BMBF: Energiespeicher –<br />
Forschung für die Energiewende.<br />
Bundesamt für Strahlenschutz (2016):<br />
Kernkraftwerke in Deutschland: Meldepflichtige<br />
Ereignisse seit Inbetriebnahme.<br />
Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz,<br />
Bau und Reaktorsicherheit (2015):<br />
Atomenergie – Strahlenschutz.<br />
Bundesministerium für Umwelt, Naturschutz<br />
und nukleare Sicherheit (2018): Klimaschutz<br />
in Zahlen.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2014): Die Energie der Zukunft. Erster<br />
Fortschrittsbericht zur Energiewende.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2014): Zweiter Monitoring-Bericht<br />
„Energie der Zukunft“.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und Energie<br />
(2015): Die Energie der Zukunft. Fünfter<br />
Monitoringbericht zur Energiewende.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und Energie<br />
(2015): Eckpunkte Energieeffizienz.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und Energie<br />
(2015): Erneuerbare Energien in Zahlen.<br />
Nationale und Internationale Entwicklung im<br />
Jahr 2014.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2015): EU-Energieeffizienz-Richtlinie.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2016): Bruttobeschäftigung durch<br />
erneuerbare Energien in Deutschland und<br />
verringerte fossile Brennstoffimporte durch<br />
erneuerbare Energien und Energieffizienz.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2016): Energiedaten: Gesamtausgabe.<br />
Stand November 2016.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und Energie<br />
(2016): Erneuerbare Energien auf einen<br />
Blick.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2017): Energieeffizienz zahlt sich für<br />
deutsche Haushalte aus.<br />
Bundesministerium für Wirtschaft und<br />
Energie (2018): Energie der Zukunft – Sechster<br />
Monitoringbericht zur Energiewende.<br />
Bundesnetzagentur (2015): EEG-Fördersätze<br />
für PV-Anlagen. Degressions- und Vergütungssätze<br />
Oktober bis Dezember 2015.<br />
Bundesnetzagentur (2017): EEG in Zahlen.<br />
Bundesnetzagentur; Bundeskartellamt (2016):<br />
Monitoringbericht 2016.<br />
Bundesregierung (2015): Die Automobilindustrie:<br />
eine Schlüsselindustrie unseres Landes.<br />
Bundesverband CarSharing (2018): Aktuelle<br />
Zahlen und Daten zum CarSharing in<br />
Deutschland.<br />
Bundesverband der Energie- und Wasserwirtschaft<br />
(2014): Stromnetzlänge entspricht<br />
45facher Erdumrundung.<br />
Bundesverband der Energie- und Wasserwirtschaft<br />
e.V. (2016): BDEW zum Strompreis<br />
der Haushalte. Strompreisanalyse Mai 2016.<br />
Council of European Energy Regulators (2015):<br />
CEER Benchmarking Report 5.2 on the Continuity<br />
of Electricity Supply – Data update.<br />
BSW-Solar (2018): Meilenstein der Energiewende:<br />
100.000ster Solarstromspeicher<br />
installiert.<br />
Deutsche Energie Agentur GmbH (2012):<br />
Der dena-Gebäudereport 2012. Statistiken und<br />
Analysen zur Energieeffizienz im Gebäudebestand.<br />
Deutsche Energie Agentur GmbH (2018):<br />
Der dena-Gebäudereport 2018. Statistiken und<br />
Analysen zur Energieeffizienz im Gebäudebestand.<br />
Deutsche Energie-Agentur (2013): Power to<br />
Gas. Eine innovative Systemlösung auf dem<br />
Weg zur Marktreife.<br />
Deutsche Energie-Agentur (2015): Pilotprojekte<br />
im Überblick.<br />
Deutscher Bundestag (2011): Novelle des<br />
Atomenergiegesetzes 2011.<br />
DGRV – Deutscher Genossenschafts- und<br />
Raiffeisenverband e.V. (2014): Energiegenossenschaften.<br />
Ergebnisse der Umfrage des<br />
DGRV und seiner Mitgliedsverbände.<br />
EnBW (2015): Pumpspeicherkraftwerk Forbach<br />
– So funktioniert ein Pumpspeicherkraftwerk.<br />
Energy Information Administration (2018):<br />
International Energy Statistics.<br />
entsoe (2014): 10-year Network Development<br />
Plan 2014.<br />
European Environment Agency (2016): Annual<br />
European Union greenhouse gas inventory<br />
1990-2014.
36 | La transition <strong>énergétique</strong> <strong>allemand</strong><br />
Filzek, D., Göbel, T., Hofmann, L. et al. (2014):<br />
Kombikraftwerk 2 Abschlussbericht.<br />
GWS (2013) Gesamtwirtschaftliche Effekte<br />
energie- und klimapolitischer Maßnahmen der<br />
Jahre 1995 bis 2012.<br />
Heinrich-Böll-Stiftung (2018): Energieatlas<br />
2018.<br />
IEA (2016): World Energy Outlook 2016<br />
Summary, November 2016.<br />
Intergovernmental Panel on Climate Change<br />
(2014): Climate Change 2014. Synthesis Report.<br />
International Renewable Energy Agency (2015):<br />
Renewable Power Generation Costs in 2014.<br />
IRENA (2015): Renewable power generation<br />
cost in 2014.<br />
KfW (2015): Energieeffizient bauen und sanieren.<br />
KfW-Infografik.<br />
Kraftfahrt-Bundesamt (2018): Fahrzeugbestand<br />
in Deutschland.<br />
Merkel, A. (2015): Rede von Bundeskanzlerin<br />
Merkel zum Neujahrsempfang des Bundesverbands<br />
Erneuerbare Energie e.V. (BEE) am<br />
14. Januar 2015.<br />
Ratgeber Geld sparen (2015): Kühlschrank<br />
A+++ Ratgeber und Vergleich. Stand November<br />
2015.<br />
REN21 (2017): Renewables 2017. Global Status<br />
Report. 2017.<br />
Statistische Ämter des Bundes und der Länder<br />
(2014): Gebiet und Bevölkerung – Haushalte.<br />
Statistisches Bundesamt (2015): Preise. Erzeugerpreise<br />
gewerblicher Produkte (Inlandsabsatz)<br />
Preise für leichtes Heizöl, schweres<br />
Heizöl, Motorenbenzin und Dieselkraftstoff.<br />
Lange Reihen.<br />
Statistisches Bundesamt (2015): Umsätze<br />
in der Energie-, Wasser- und Entsorgungswirtschaft<br />
2013 um 1,6% gesunken.<br />
Statistisches Bundesamt (2016): Umweltökonomische<br />
Gesamtrechnungen, Werte für 2015<br />
unter https://www.destatis.de/<br />
Statistisches Bundesamt (2017):<br />
Bevölkerungsstand.<br />
Statistisches Bundesamt (2018): Bruttoinlandsprodukt<br />
2017 für Deutschland.<br />
trend:reseach Institut für Trend- und Marktforschung,<br />
<strong>Le</strong>uphana Universität Lüneburg<br />
(2013): Definition und Marktanalyse von<br />
Bürgerenergie in Deutschland.<br />
Umweltbundesamt (2015): Emissionsberichterstattung<br />
Treibhausgase Emissionsentwicklung<br />
1990-2013 – Treibhausgase.<br />
Umweltbundesamt (2015): Nationale Trendtabellen<br />
für die deutsche Berichterstattung<br />
atmosphärischer Emissionen 1990-2013.<br />
Umweltbundesamt (2015): Presseinfo 14/2015:<br />
UBA-Emissionsdaten 2014 zeigen Trendwende<br />
beim Klimaschutz.<br />
Umweltbundesamt (2016): Treibhausgas-<br />
Emissionen in Deutschland.<br />
Umweltbundesamt (2016): UBA-Emissionsdaten<br />
für 2015 zeigen Notwendigkeit<br />
für konsequente Umsetzung des Aktionsprogramms<br />
Klimaschutz 2020.<br />
Umweltbundesamt/Arbeitsgemeinschaft<br />
Energiebilanzen (2018): Indikator Energieverbrauch.<br />
Zetsche, D. (2009): Rede auf dem World<br />
Mobility Forum in Stuttgart, Januar 2009.
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